Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 25.08.12 13:50
Galerie des Glaces / Salon de la paix.
« Serrez un peu plus Birgit, s’il vous plaît… Vous vous occuperez bien d’Ellen pendant mon absence, n’est-ce pas ? » « Que madame la baronne ne s’inquiète pas, je pense qu’Ellen survivra à une soirée sans vous, surtout avec les jeux que Jorg et moi lui avons préparés. » répondit la brave Birgit aux inquiétudes de sa maîtresse. « Quelle mauvaise mère je fais… La laisser un soir de Nouvel An… » « Toute la Cour est conviée, madame, il aurait été mal vu que vous n’y veniez pas. N’oubliez pas qu’il faut vous y faire une place ! »
Helle hocha la tête, résignée. Laisser sa petite Ellen un soir de fête ne lui plaisait guère, mais les enfants n’étaient pas très nombreux à Versailles. Elle n’avait pas encore l’âge de se montrer aux bals, et puis Birgit avait raison. Elle serait beaucoup mieux à l’hôtel Farnèse à jouer avec ses deux chaperons qu’auprès de sa mère qui devrait se consacrer à ses nouvelles connaissances de la cour, une occupation bien ennuyeuse pour une fillette de douze ans. Avec un peu de chance, elle pourrait rentrer assez tôt pour profiter tout de même de cette soirée « familiale », ou bien demain peut-être ? Ellen n’aurait rien contre deux soirs de festivités d’affilé, elle en était certaine ! Forte de cette certitude, Helle réussit à se re-motiver pour le bal du nouvel An et attendit patiemment que sa domestique ait fini d’arranger sa robe mordorée et ses cheveux blonds, qu’elle avait attachés savamment de manière à ce que quelques boucles encadrent le visage fin de sa maîtresse. Satisfaite, Helle sortit de la pièce et suivit un des domestiques de Sofia qui la mena jusqu’au carrosse. Son amie devait arriver un peu plus tard, à moins qu’elle ne soit déjà là-bas ? Puis, les pensées de la danoise divergèrent avant de s’arrêter sur son mari. Aussitôt, sa mine se fit songeuse. Serait-il là, lui aussi ? A moins que ses habitudes d’homme peu mondain –si cela n’avait pas changé avec les années- ne l’aient tenu à l’écart de la fête ? Les détails de leurs retrouvailles, quelques jours plus tôt, lui revinrent en mémoire. Elle avait été fière d’avoir su lui tenir tête, lui que son imagination avait dressé depuis douze ans comme une espèce d’ours terrifiant, et surtout, elle était fière que la discussion ne se soit pas soldée en dispute. Non seulement ils avaient parlé à peu près calmement, mais en plus ils avaient plus ou moins décidé de rester en termes « cordiaux »… Pour leur fille. Et cela, pour Helle, c’était la plus grande des victoires. Ulrich en s’était pas enfui en courant en découvrant qu’il était père, et pour elle, cela tenait encore du miracle…
Le carrosse s’immobilisa devant le palais. Racine serait-il de la fête ? Et monsieur de Lévis ? Ils s’étaient revus plusieurs fois depuis leur première rencontre, et le courant passait formidablement bien. Si ces deux-là, en plus de Sofia, étaient présents, ma foi elle ne demandait pas mieux ! Mais ce ne fut ni Racine, ni Sofia, ni Silvestre que Helle rencontra alors qu’elle venait de saluer quelques connaissances en traversant la galerie des Glaces. Alors qu’elle s’apprêtait à entrer dans le salon de la Paix, elle tomba nez à nez avec un homme très grand, bien plus grand qu’elle, au teint pâle, au visage sévère et aux cheveux aussi blonds que ceux d’Ellen…
« Baron ? Quelle… Surprise. » s’étonna Helle en reconnaissant son colosse de mari. « Je ne m’attendais pas à vous rencontrer ici, pour autant que je me souvienne, les mondanités ne sont guère votre fort. »
Un simple constat sans ironie aucune, mais elle décida de passer outre son étonnement pour jouer la carte de l’amabilité. Autant poursuivre sur une bonne lancée, non ? Elle espérait juste qu’Ulrich ferait cet effort aussi… Sans trop y croire, pour le moment.
« Seriez-vous seul, par hasard ? En ce cas restez avec moi, je dois retrouver mon amie la princesse de Farnèse et peut-être quelques autres connaissances. Joignez-vous à nous. Promis, je ne vous imposerai pas de bain de foule. » ajouta-t-elle avec un demi-sourire.
Philippe d'Orléans
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée ! Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant ! Discours royal:
ADMIN TRAVESTIE Monsieur fait très Madame
► Âge : 27 ans
► Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
► Missives : 10014
► Date d'inscription : 03/01/2007
Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 27.08.12 13:45
GALERIE DES GLACES
Mon prince, c’est bien trop d’honneur… Et présenté par cette chère Marie-Adélaïde qui plus est, je ne sais si mon pauvre cœur pourrait résister à ses beaux yeux… Faites-moi penser à lui demander la prochaine danse… Je suis certain qu'elle sera ravie ! lança le prince, hilare.
Tyranniser les mignons était une sorte de passe-temps que le prince de France n'était pas le seul à exercer, puisque le Fou du roi en faisait tout autant. Après tout, ils étaient là pour cela, pour divertir le prince, peu importe à quel prix, même à celui de se faire ridiculiser ! Mais il y avait plus important, Philippe avait un cadeau à faire, une magnifique cape hivernale à celui qui lui avait sauvé la vie durant cette escapade parisienne imprévue. Il lui devait la vie et comme il n'était pas certain de pouvoir lui rendre la pareille, Monsieur se contenta pour l'instant d'un magnifique cadeau à la dernière mode que Ferdinand fut en joie d'accepter.
... J’en prendrai donc grand soin, et je vais d’ailleurs ce soir parader avec, elle me protègera de la froideur de mes détracteurs ! Elle vous va comme un gant. Non content de tout vous permettre en parole, vous voilà tout permis et avec élégance ! Je sais que vous aimez les bijoux autant que les vêtements, j’ai donc pensé que ceci pourrait vous plaire…
Cherchant quelque chose dans son pourpoint, Philippe ne le lâchait pas du regard avant que la main du fou s'ouvre sur une bague … SA bague ! Monsieur l'avait perdue, disons plutôt qu'on lui avait volée ce fameux soir où des sales pouilleux l'avaient dépouillé de ses bijoux. La prenant délicatement, Philippe souriait sincèrement, touché qu'on ait pu retrouver un tel joyau. Il leva les yeux vers son ami, ne s'attendant pas à un tel présent.
Assurément mon ami, votre cadeau vaut tous les trésors de la terre, je ne sais comment vous remercier de l'avoir retrouvée. Cette bague compte beaucoup pour moi.
Si le protocole le permettait, Philippe aurait volontiers serré Ferdinand dans ses bras, mais il se contenta d'un large sourire, d'yeux brillants et un petit signe de tête. Puis, comme ni l'un ni l'autre n'aimaient les mélo, il fallait reprendre le cours de la soirée. Justement, une personne dans le champ de vision du prince attira son attention.
Regardez qui est là. Vous qui parliez de froid, vous aurez bien besoin de votre cape. Il fit quelques pas en direction de l'homme en noir. Monsieur Colbert, vous ici. Je ne vous croyais pas capable de quitter votre siège pour fendre la foule de courtisans. Je vois que je peux toujours surprendre son altesse.
Le ton des deux hommes était d'une hypocrisie puante à des kilomètres et ils ne s'en cachaient pas. Philippe se tourna vers Ferdinand avec un drôle de sourire.
Voyez vous mon ami, j'ai décidé en cette nouvelle année d'être charitable avec les gens qui ne sont pas de notre condition et de faire charité à la plèbe. Il fit un geste de la mince et un jeune homme apporta un paquet assez imposant. Je vous en fais gracieusement cadeau, monsieur Colbert. Oh un … un portrait de vous, Monsieur.lâcha Colbert, à peine enthousiaste.Cela est trop d'honneur. N'oubliez pas de l'accrocher. Le baron et moi-même ne manqueront pas d'aller vérifier. répondit le prince avec un large sourire triomphant.
Invité
Invité
Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 27.08.12 16:11
Galerie des Glaces
« Voyons mademoiselle, il est l’heure ! N’aviez-vous pas... - Cesse donc de me parler de l’heure, Gisèle ! Et viens plutôt m’aider avec ce pli. Il ne tombe pas du tout correctement. » La vieille gouvernante soupira, leva les yeux au ciel et se pencha pour la troisième fois sur la robe de Christine qui, elle, s’intéressa à nouveau au reflet que lui renvoyait un grand psyché. On ne pourrait dire que l’heure lui importait peu. Au contraire, elle la regardait tourner avec attention, et veillait même très minutieusement à se mettre en retard. Lorsque ce fut chose faite, elle s’adressa un sourire dans le miroir et indiqua aux deux suivantes qui s’affairaient auprès d’elle un détail dans sa coiffure qui la chagrinait.
En se comportant ainsi, Christine ne perdait absolument pas son temps, mais plutôt celui du chevalier qui, sous peu, se ferait un plaisir de la maudire. Elle faisait sciemment attendre son fiancé, oui, et c’était là ce qui donnait tout son charme à l’exercice. L’insolente jeune femme s’était juré de faire de ces épousailles un enfer si l’on n’y renonçait pas. Et comme personne ne semblait vouloir revenir en arrière, elle était bien décidée à tenir cette promesse. Claude ne l’avait - on s’en doute - absolument pas consultée avant de s’engager à la marier. Comme leur père des années plus tôt, il l’avait mise face à Philippe de Lorraine et au fait accompli, ne lui laissant d’autre choix que d’accepter. Ça n’était pas faute d’avoir fait sentir son désaccord, pourtant. Mais son cher aîné n’avait rien voulu entendre et, bien qu’elle fut parfaitement lucide ce jour-là, en avait déduit qu’elle n’était pas en état de savoir ce qui était bien pour elle comme pour leur famille. Facile échappatoire, qu’elle ne lui pardonnerait pas sans mal.
« Allons, il vous faut partir maintenant ! Votre fian- - Tais-toi, Gisèle, intima la jeune marquise. A nouveau, elle observa le psyché et, ne trouvant plus rien à redire, elle soupira : Bien, ça sera tout. » Là-dessus, elle accrocha à son cou un bijou offert par l’ambassadeur de Venise, et se dirigea enfin vers la Galerie, et la somptueuse fête qui battait déjà son plein. Si elle avait espérer échapper à Lorraine, elle fut très rapidement déçue. Posant sur lui un regard qui se voulait détaché, elle s’inclina avec élégance et froideur, peu décidée à se montrer coopérative. « Vous êtes en beauté mademoiselle, il faut dire que vous avez pris tout le temps nécessaire pour arriver à ce résultat. - Oh, je vous ai fait attendre ? Pardonnez-moi, je n’ai pas vu l’heure passer, minauda l’insolente demoiselle. - Mais finissons en, voulez vous bien ? Vous devez avoir hâte de vous échapper! Je ne vous cacherai pas, malgré le respect que je vous dois, que votre compagnie n'est pas non plus celle que je recherche ce soir. »
Christine leva les yeux au ciel. « N’ayez crainte, monsieur, je serai bien la dernière à vous retenir, marmonna-t-elle. Vos... compagnons m’en voudraient trop pour que je prenne ce risque. » Elle osa un regard appuyé vers le Prince actuellement en grande conversation avec le Fou du Roi. A vrai dire, n’avait réellement pas particulièrement envie de s’attirer les foudres de Monsieur. Ce soir, elle était trop lucide pour cela. « Bien, alors soyons brefs, monsieur. Que voulez-vous ? Que nous paradions dix minutes en jouant aux fiancés avant de pouvoir profiter de la soirée chacun de notre côté ? supposa-t-elle sans grand enthousiasme. »
(désolée, j'ai peu avancé, mais le monde entier était contre l'idée que je me pose pour écrire aujourd'hui, je crois )
Elisabeth d'Alençon
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: seul Dieu peut m'indiquer qui aimer Côté Lit: Je me réserve pour mon futur époux, je ne suis pas de celles qui se donnent! Discours royal:
When your faith is strong, you dont need a proof
► Âge : 20
► Titre : duchesse d'Alençon, abbesse de Remiremont
► Missives : 414
► Date d'inscription : 17/07/2012
Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 27.08.12 18:07
Galerie des glaces
La duchesse d’Alençon était arrivée au cœur de la fête. Comme elle s’y attendait, personne ne savait ce qu’était réellement la signification de cette fête et s’en moquait éperdument. La seule chose qui comptait était d’être aller s’offrir une nouvelle tenue outrancière, de s’en parer et de la montrer afin que tout le monde la voit et s’en extasie en poussant des petits cris aussi inutiles que ridicule. Un courtisan la salua de loin et elle lui rendit son salut :
- Monsieur le comte. - Madame la duchesse, permettez-moi de vous dire que votre tenue est tout simplement ravissante, simple mais d’une élégance sûre et d’une retenue inégalable. Comme vous, madame la duchesse en somme. - Merci monsieur.
Elisabeth congédia rapidement le jeune homme non sans se convaincre encore une fois que sa tenue n’avait rien à voir avec celles des autres, qu’elle ne désirait pas la montrer et que ce n’était pas elle qui avait commencé à en parler mais ce courtisan. Était-il bien correct pour un homme de parler chiffon ?
C’est alors qu’elle le vit au loin. Lui, l’homme qui représentait le Diable en personne à ses yeux : le chevalier de Lorraine. Il continuait à s’afficher à la Cour alors que tout le monde savait ce qu’il faisait dans l’intimité avec le prince de France. Comment pouvait-il simplement oser l’envisager ? Décidément cet homme n’avait aucune pudeur. Au moins aujourd’hui ne s’affichait-il pas aux côtés de son amant, Dieu merci. Par contre il se tenait aux côtés de son petit ange de Christine de Listenois.
Elisabeth fut prise d’un vertige et dût se retenir à l’une des statues pour ne pas tomber. Reprenant son souffle, elle se rendit à un siège. Elle chercha des yeux la princesse de Calenberg qui l’avait saluée un peu plus tôt ou alors Ines Trastamara, ses deux amies mais les deux jeunes femmes se trouvaient trop loin pour qu’elle se rende à elles et leur fasse part de sa fureur. Elle se rendit compte qu’elle était installée auprès d’un jeune homme qu’elle avait croisé à plusieurs reprises sans jamais lui adresser la parole car il était d’un rang inférieur. Le chevalier d’Angély si sa mémoire ne lui faisait pas défaut. Aujourd’hui la basse condition du jeune homme lui importait peu, ce qu’il lui fallait c’était que quelqu’un l’écoute et l’approuve. Partageait-il son opinion sur le chevalier de Lorraine ? Probable qu’il ne sache même pas de qui il s’agit, les hobereaux sont ainsi, ils ne s’occupent en général que de leur ascension sans réellement savoir qui sont les grands de ce monde. Très bien, dans ce cas, il ne pourrait qu’approuver tout ce qu’elle aurait à dire. Elle ne prenait pas de risques : sa haine pour le chevalier était parfaitement connue de tous les gens importants, il pourrait le répéter à qui consentirait l’écouter, cela n’y changerait rien.
- N’est-il pas incroyable, monsieur, qu’un homme puisse faire entrer le Mal au sein même du palais et n’en point rougir au point de se montrer aux fêtes, parés comme l’égal des grands ?
Disant cela, elle s’était tournée vers lui et daigna lui accorder un regard.
Morgan Stuart
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Cela peut vous paraître étrange mais j'en ai un. Il est bien caché, je le réserve à qui m'aimera vraiment. Et pour mes enfants. Côté Lit: Vous voulez une liste ? Ce sera même un recueil ! Discours royal:
ϟ TURN OUT THE LIGHT ϟ show me your dark side
► Âge : 30 ans
► Titre : Duc de Richmond, de Lennox, de Gloucester, Comte de March, cousin de Charles II d'Angleterre
► Missives : 720
► Date d'inscription : 15/02/2012
Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 27.08.12 18:26
« A nouvel an, nouvel élan. »
Galerie des Glaces
Le Nouvel An devait se fêter toujours dignement, peu importe où l'on se trouve. Pendant son exil, c'était l'occasion que l'année suivante soit meilleure. Depuis quelques années, c'était surtout l'occasion de faire une énorme fête à Londres. Mais cette année, Richmond ne se trouvait pas dans sa capitale anglaise mais au cœur du royaume de France. Il ne dérogeait pas à la règle de se présenter aux festivités, sachant pertinemment que ce serait les dernières à Versailles avant bien longtemps puisque la guerre l’appellerait bientôt sur le front lorrain où l'attendrait l'armée anglaise et son cousin York. Alors avant de partir en guerre, autant profiter de la beauté versaillaise et de ces grandes fêtes.
Pour l'occasion, Morgan sortait richement paré dans un magnifique ensemble bleu des plus élégant, le tout brodé d'or et d'argent. Il avait même arrangé ses cheveux en coiffure remontée. Depuis son manoir, il était fin prêt pour prendre son carrosse aux armoiries des Stuarts pour se rendre à Versailles. Il y avait foule parmi les courtisans dans la galerie, à tel point qu'on voyait à peine ses propres pieds. Saluant quelques personnes connues de Morgan, ce dernier alla surtout saluer sa cousine Henriette avec un large sourire complice. Bavardant quelques instants avec elle, Morgan reprit sa tournée des salutations comme s'il était lui-même un prince. Enfin, il était tout de même de sang royal, petit-fils d'un Roi d'Angleterre, ce n'est pas rien !
C'est à force de slalomer entre les courtisans qu'il tomba nez à nez avec un des rares hommes qu'il ne voulait pas saluer. Le grand danois nommé Ulrich de Sola ne portait pas Richmond dans son cœur et cela était totalement réciproque. Enfin, Morgan avait peur de cet homme mais, fier comme il est, jamais il ne le montrerait et cachait cela sous du mépris et de l'insolence. D'ailleurs, son sourire s'était effacé et l'anglais se montrait tout d'un coup hautain. Et comme toujours, il ne pouvait pas s'empêcher de chercher la petite bête … enfin, davantage la grosse dans le cas Sola.
« Avez vous osé vous montrer dans une fête élégante, un rustre comme vous ? Vous n'avez pas la décence de décrocher d'un monde qui ne vous appartient pas et qui ne veut pas de vous. »
Un jour, ce genre de mots lui vaudront peut être de manquer de mourir, ou alors de sacrées blessures, comme quand il avait insulté Roberval. Morgan n'avait pas l'intention de rester avec son ennemi. Il vit juste Helle arriver et eut un petit sourire mauvais.
« Vous avez une bien jolie femme, Sola. Il est bien triste qu'elle vous ait comme mari alors qu'elle serait tellement mieux dans d'autres bras. »
Il ne poussa pas le bouchon à lui parler de la petite aventure qu'il eut avec la jeune femme et préféra s'effacer, non sans lancer un sourire moqueur à son ennemi et continuer d'avancer tout en prenant un verre au passage d'un serviteur. Il cherchait d'autres visages amicales, n’apercevant que Vivonne avec le roi. Il allait continuer son petit tour et s'il s'ennuyait, il retournerait voir son petit Andrew au manoir. Mais quelque chose lui disait que la soirée ne faisait que commencer…
Invité
Invité
Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 27.08.12 23:30
Nouvel An le roi et la Cour
La foule valsait autour de Charles qui, d’un œil de faucon, scrutait chaque visage. En face de lui, crispée comme une vieille branche, Gabrielle tentait de faire bonne figure aux bras d’un homme qui, cela était connu de tous, ne l’aimait que pour son argent et les divines heures qu’ils passaient dans leur chambre commune. Charles n’avait aucune pudeur à vanter les mérites de son épouse une fois dévêtue et en bien coquine position. Il s’en servait pour aguicher le désir masculin et mener les plus hardis de ses « amis » jusqu’en le lit de son épouse. Une sorte de maquerelle bien particulière… Ainsi, Charles était libre d’agir selon son bon vouloir. Et il ne s’en plaisait pas. Il n’avait beau être que chevalier, il se rêvait comte ou duc. Peut-être Gabrielle finirait-elle ses jours au fond d’un couvent, leur mariage oublié d’un coup de plume et lui, dans le lit d’une belle et riche duchesse ? Il l’avait déjà fait. Quoique l’acte de séparation de corps et de biens eût manqué pour la demande en mariage… Et l’aimable amante avait effacé sa déconfiture d’un galant sourire. Bien mal lui en avait prit, d’imaginer épouser une femme tout en ayant la sienne à bout de bras.
« Continuez donc, très chère » fit-il soudainement, s’arrêtant de danser et déposant un baiser sur la main de Gabrielle. « Que voilà un charmant danseur qui vous apportera bien plus d’amusement que moi-même, madame » ajouta-t-il en avisant un jeune homme debout dans un coin, se décrottant peu courtoisement le tarin. Le mot était à la bonne mesure du côté paysan de l’inconnu qui se retrouva, en deux mots et un sourire narquois, sur la piste de danse au bras de madame de Terrollet.
Charles se retira, sans leur jeter un regard. Il prit place sur un confortable, quoique vieillot, siège en bois. Ses yeux continuaient à scruter l’assemblée, cherchant la proie idéale. Soudain, un doux bruit de taffetas, un élégant mouvement vinrent trouer sa concentration. Il tourna la tête vers la source de ce si délicat bruissement, découvrant que voisine n’était autre que la duchesse d’Alençon, fervente admiratrice de cette super-star nommée Dieu et dont la bigoterie était souvent sujet de ses pamphlets qu’il rédigeait dans le plus grand secret, au plus sombre de son secrétaire. Pourtant, elle faisait une alliée de choix, ne lui en déplaise. Ennemie déclarée du chevalier de Lorraine, elle pouvait l’aider dans sa croisade contre cet homme qu’il haïssait par-dessus tout. Les origines de cette haine ? Une histoire de coeur. Et il l’avait pris en grippe le jour même où ses yeux sombres avaient recroisé le reflet des bijoux qu’il portait, au côté du duc d’Orléans. Charles écouta d’une oreille distraite les premiers mots de sa ducale voisine, lorsqu’il comprit qu’elle parlait de Lorraine. Son attention se fit toute grande et un sourire machiavélique s’esquissa sur ses lèvres.
« Je ne peux qu’approuver vos dires, duchesse. S’il est encore présent ce soir, ce ne peut qu’être parce que Sa Majesté supporte les frasques de son frère cadet. Le jour où Monsieur trouvera un nouveau mignon, monsieur de Lorraine n’aura qu’à faire ses bagages et retourner à sa campagne. Ce Mal n’est que passager. Bien que vorace et dévastateur, je vous l’accorde, madame » répondit-il en tournant la tête vers elle. Sa beauté candide et presque enfantine étaient presque attendrissants. Et Charles s’y serait presque laissé prendre si elle n’avait pas été l’une de ses plus ferventes détractrices. La prudence était donc de mise, dans ce jeu de dupes auquel ils s'adonnaient tous sans faiblir.
Dernière édition par Charles C. de Terrollet le 30.09.12 16:48, édité 1 fois
Philippe d'Artagnan
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Après avoir souffert ces dernières années, ma belle Elodie le remet en marche ♥ Côté Lit: Je suis fidèle à l'amour et à un seul être. Et je l'attendrais. Discours royal:
Ҩ PRINCE CHARMANT Ҩ Je te promets la clé des secrets de mon âme
► Âge : 25 ans
► Titre : Duc de Gascogne
► Missives : 638
► Date d'inscription : 01/06/2008
Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 28.08.12 16:24
Galerie des Glaces
Devant son armoire, Philippe avait observé longuement les tenues présentes à l'intérieur. Que choisir pour aller à la Cour ? Certes, depuis quelques temps, il était réapparu à Versailles avec sa nouvelle charge mais il était confiné une partie du temps dans la bibliothèque, évitant le monde. Là, il allait s'afficher dans la Galerie des Glaces. Il n'en avait absolument pas envie, il avait trop de problèmes et aucune envie de se divertir, mais Élodie avait tant insisté qu'il n'avait pas su dire non plus longtemps. Il se leva finalement pour mettre son habit bleu marine, sobre et beau à la fois, digne d'être porté un soir de Nouvel An tout en restant discret dans l'assemblée.
Il arriva à Versailles dans son carrosse en compagnie d’Élodie, très élégante dans sa robe de Cour. Ce soir, ils ne seraient qu'amis mais chacun allait garder un œil sur l'autre. La jeune femme prenait un risque mais cela était plaisant de l'avoir ses côtés à la Cour, il serait bien difficile de ne pas montrer ses sentiments, surtout quand on voyait comment Philippe la couvait du regard. Côte à côte, ils arrivèrent dans la Galerie des Glaces où il y avait grand monde, tous plus élégants les uns que les autres. Philippe avait quelques connaissances et les salua poliment avant de se courber sur le passage du Roi.
« Si tu savais à quoi tout ce petit monde occupe ses heures perdues … » « Moi non, mais toi si apparemment. Il faudra que tu me racontes tout cela. » répondit-il, amusé.
En tant que mousquetaire, Élodie devait voir de drôles de choses. Après tout, Versailles n'était pas réputé pour être un endroit immaculé et d'une droiture extrême, nous n'étions pas en Espagne ! Une fois Louis XIV passé, la vie recommençait ainsi que les conversations.
« « Alors, n’avais-je pas raison de vouloir venir ? » « J'avoue. Tu as bien fait de m'y traîner, je n'y serais pas allé de mon plein gré. Mais je n'aurais pas pu te laisser t'y rendre seule. Il regarda autour de lui, se saisit d'une douceur sur un plateau. Alors, la Cour en tant que mademoiselle de Froulay te plait-elle ? Tu dois connaître tout ce monde bien mieux que moi, je suppose. »
Il lui sourit tout en croquant dans sa tartelette et vit au loin son amie Maryse de Calenberg, celle qui s'était donnée pour mission de se trouver une fiancée, et la salua. Un jour, il lui présenterait Elodie, mais en attendant il se préoccupa davantage de sa belle, d'un air malicieux.
« Tu m'avais dit que tu ne savais pas jouer d'un instrument, mais sais tu danser ? J'entends de la musique et tu serais la plus belle des cavalières. »
Il s'étonnait toujours de la jeune femme, imprévisible et c'était aussi ce qu'il lui plaisait.
Rose Beauregard
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Pas de coeur, cela ne cause des troubles de l'humeur et c'est trop fragile. Car quand on le brise, ça fait si mal, un coeur. Côté Lit: Je ne compte plus les hommes, seulement les pièces qu'il laisse une fois qu'ils ont fait leur affaire. Discours royal:
Ô la belleÉPINE pleine de rose
► Âge : 24 ans
► Titre : Prostituée ; Princesse de Schwarzenberg (faux titre)
► Missives : 351
► Date d'inscription : 04/11/2011
Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 28.08.12 19:10
Salon de Vénus
Cette robe te va à ravir. Dire que ce soir, je ne serais pas avec toi. Que la vie est cruelle. Tu as voulu m'introduire à Versailles, laisse moi y évoluer. Et tu me retrouveras ce soir. N'oublie pas le cadeau.
Rose se métamorphosa en Marie de Schwarzenberg sous l’œil de son riche amant, le prince de Vik. Adieu robe du peuple, à elle les beaux corsets et la grande robe bleue au magnifique décolleté garnie de grosses fleurs de tissus et une traîne à l'arrière. Son visage était encadrée de jolies mèches et le reste remonté en un beau chignon. Elle était magnifiquement maquillée, loin du trop plein de maquillage à l'Île d'Or, sans oublier les bijoux que son client lui prêtait ou offrait, comme cette bague en diamant et la rivière assortie. Un véritable plaisir pour la demoiselle qui s'habituait à ce luxe qui la ravissait et elle espérait tant que cela continue sans fin, malgré certains de ses détracteurs comme ce Saxe qui allait enquêter sur elle, ce sale type. Mais aujourd'hui, elle n'y pensait pas, Rose fêterait la nouvelle année 1667 au milieu de grands du royaume, dans une belle robe et accompagnerait Amy of Leeds dans cette fête.
Jóhann l'emmena à Versailles et Rose, désormais connue sous le nom de Marie, se dépêcha de se rendre dans les appartements de la favorite pour l'aider à se préparer puis l'accompagna dans la Galerie des Glaces où les courtisans s'étaient rassemblés. La fausse princesse ne lâchait pas la favorite d'un pouce. Si au début, sa place auprès d'Amy était une aubaine au niveau financier et social, Rose avait découvert en Amy une femme fragile et affaiblie par son enlèvement. Si on lui donnait un cœur de pierre, Rose ne pouvait pas rester insensible à des pleurs d'une femme désespérée et à présent, elle ferait tout pour la protéger. Quand Amy la désengagea de ses obligations, Rose tenta de se faufiler dans la foule. Quand, tout à coup, un visage familier lui apparut, puis un deuxième, les deux hommes qui étaient venus à l'Île d'Or ! Il ne fallait pas qu'elle soit vue de ces hommes alors elle quitta la Galerie des Glaces pour les salons où il y avait moins de monde. Elle se sentit ridicule à fuir de la sorte, Rose retrouva sa dignité et marcha dans les salons. Par plusieurs fois, on l'accosta pour lui présenter ses respects, bavarder quelques instants avant de continuer à avancer.
Il y avait quelques tables de jeu dans le salon de Vénus et du monde autour. On jouait aux dés ou aux cartes. Rose préférait les cartes car elle pouvait facilement tricher et un peu gagner un peu d'argent, il ne fallait se priver du moindre gain, ce serait bien stupide.
A quoi jouez vous messieurs ? Reversi, princesse ! Voulez vous essayer ? Avec plaisir
Et voilà comment plumer une bande de comtes et ducs qui ne pensent pas que les femmes ne savent pas jouer aux cartes. Rose avait appris dans la rue, elle savait comment bien jouer et surtout bien tricher. C'était parti pour gagner gros, tout en surveillant le passage des courtisans et surtout d'Amy puisqu'elle l'avait vue partir dans les salons avec la Comborn. Rose, enfin Marie, guettait son retour au cas ou elle aurait besoin d'elle.
Invité
Invité
Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 28.08.12 19:59
Les mondanités n’avaient jamais réellement été du goût du baron de Sola, même lorsqu’il avait encore parfaitement sa place dans le panier à crabes - et à requins - de la cour du Danemark. Mais qu’il le veuille ou non, Ulrich, quoi qu’en retrait, faisait partie de celle qui entourait le clinquant roi de France. Il y avait quelques connaissances, même vagues, deux amantes, des complices, des ennemis... une femme et une fille. Bien plus d’attaches, en somme, que ce qu’il avait imaginé en faisant ses premiers pas à Versailles, et ce surtout, évidemment, depuis l’arrivée d’Helle et d’Ellen, dont il ne savait encore quoi penser. Les faits étaient bien là : on le connaissait à Versailles. On le connaissait peu, certes, mais assez pour que ne jamais participer aux festivités qui s’y déroulaient le rende suspect. Alors, même sans enthousiasme, Ulrich, en ce soir du Nouvel An, ferait acte de présence.
Il était vêtu sobrement, de façon à peine plus festive qu’à l’ordinaire, et ne comptait pas rester indéfiniment. Il avait à faire, et la guerre en approchant devait précipiter quelques uns de ses sombres projets. Les intrigues et les questions que soulevait l’arrivée de sa femme laissaient trop peu de temps aux festivités pour qu’il s’attarde ce soir. De plus, Kiel se devait d’être présent. Et Ulrich, quoi que les rumeurs concernant sa mort n’aient pas été affirmées ou infirmées et que rien ne prouvât sa responsabilité dans les attaques que subissaient le faux Prince du Danemark, souhaitait au plus éviter de se montrer à lui. L’anonymat partiel dont il jouissait jusque là lui convenait parfaitement.
Un anonymat fort compromis pourtant - ce qui devait bien finir par arriver un jour ou l’autre. La première preuve qu’en reçut le géant danois se matérialisa en la méprisante personne du duc de Richmond. Ulrich s’apprêtait à pénétrer dans le salon de la Paix - ô ironie ! - lorsque cet avorton trop fier pour se méfier d’un mortel ennemi comme l’était Sola l’interpella. « Avez vous osé vous montrer dans une fête élégante, un rustre comme vous ? Vous n'avez pas la décence de décrocher d'un monde qui ne vous appartient pas et qui ne veut pas de vous. » Ulrich retourna à l’insolent un regard glacial, et aussi méprisant que le sien. « Un monde qui pourrait bien avoir la chance de vous perdre, Richmond, si vous ne vous méfiez pas de vos propres insultes... répondit-il, sans prendre la peine de dissimuler la menace. » Il avait mieux à faire que de se débarrasser de ce gringalet mais s’il le fallait pour avoir la paix...
La conversation n’alla pas plus loin. Ulrich l’interrompit lui-même lorsque son regard se posa sur une frêle silhouette. « Vous avez une bien jolie femme, Sola. Il est bien triste qu'elle vous ait comme mari alors qu'elle serait tellement mieux dans d'autres bras. » Le danois ne répondit pas, bien que la remarque lui semblât étrange, et se contenta de lui jeter un regard froid avant de saluer brièvement sa femme qui, à juste titre, s’étonna de sa présence. « On ne dédaigne pas ce genre d’invitation, madame, lâcha-t-il, laconique. - Seriez-vous seul, par hasard ? Ulrich hocha la tête. En ce cas restez avec moi, je dois retrouver mon amie la princesse de Farnèse et peut-être quelques autres connaissances. Joignez-vous à nous. Promis, je ne vous imposerai pas de bain de foule. »
Il y eut un court silence durant lequel il la considéra avec ce même mélange de perplexité et de froideur qu’il avait arboré durant leur dernière entrevue. Enfin, il lui proposa son bras. « Comme vous voudrez. Je ne m’éterniserai pas. » Du moins, le pensait-il. Et dès lors, l’on put voir pour la première fois depuis douze ans, le couple Sola réuni. Ulrich ne manqua pas de tendre une coupe de champagne à Helle. Une femme surprenante, assurément. « Dites-moi, comment connaissez-vous la princesse Farnèse ? demanda-t-il après un silence en songeant à l’ironie qu’il y avait dans le fait que son amante lui ait ramené sa femme. »
Sofia Farnèse
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Je l'ai fermé par sa faute. Seul lui pourrait le rouvrir un jour ... Côté Lit: Je ne suis pas de celles qui se couchent pour un sourire. A peine pour un diamant, mais souvent pour la passion. Discours royal:
♈ LA BELLA FARNESE ♈ Più bella cosa non c'è
► Âge : 24 ans
► Titre : Princesse Farnèse, Princesse Chimay par mariage
► Missives : 1402
► Date d'inscription : 03/09/2011
Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 29.08.12 14:15
« Pourquoi le poison, quand on peut tuer avec du miel ? »
GALERIE DES GLACES
« Mais ce n'est pas possible, où avez vous appris à lacer des corsets ? Vous me faites mal ! »
Toujours aussi aimable, Sofia, avec ses domestiques. Qu'elle ne s'étonne pas si ces dernières crachent derrière son dos ! Sa robe de taffetas de soie rose, relevée de petites perles avec un décolleté en ovale, laissant apparaître la naissance de ses épaules était sublime. Elle relevait sa jolie peau de bijoux en or, ses cheveux était un chignon de boucles comme c'était la mode à la Cour de France. Ses yeux étaient soulignés de noir et sa bouche de rose pour s'accorder à la tenue. Elle était bien belle ce soir, mais surtout dangereuse. Cette petite bague était bien anodine à son doigt mais c'était un bijou typiquement italien : elle pouvait s'ouvrir et renfermer ce qu'on voulait … comme du poison. Ce soir, elle l'avait décidée, si l'ambassadeur vénitien montrait le bout de son nez, il n'allait pas rester en vie longtemps ! Et comme il était friand de mondanités, sûr qu'il viendrait faire son beau et pavaner au milieu de ces poules.
Versailles était encore plus éclatant que d'habitude, on sentait le luxe et la profusion de beauté, de grandeur. Tout le monde s’était mis sur son trente et un, c'était des plus plaisants. La demoiselle allait et venait dans les salons, saluant ses amis, admirant les tables de jeux, badinant avec des connaissances, piochant dans la nourriture pour grignoter … Tout comme une banale soirée d'appartements mais en beaucoup plus distingué. Qu'il était plaisant de voir tout cela ! Lorsque la Reine fit son entrée, Sofia alla donc saluer comme le devait de faire une dame de compagnie avant de se balader entre les courtisans. Il y avait du beau monde, tous avaient décidé de rivaliser en beauté et en magnificence des tenues, comme si on devait élire le plus beau coq et la plus belle poule. Cela amusait la belle en sachant pertinemment qu'elle avait fait de même, par pur esprit de coquetterie, pas par envie d'être ici.
Au milieu de tout ce monde, il était bien difficile de retrouver son amie Helle qui était partie avant elle. Mais elle ne perdait pas au change puisqu'entre deux courtisans, Sofia aperçut Jean Racine, l'air peu inspiré dans toute cette foule. Fendant la foule, elle se rendit près du dramaturge, accompagné de la jolie Eris, dont la Farnèse était chargée de l'éducation. Pour la première fois depuis son arrivée, elle pouvait sourire sincèrement.
« Oh vous avez amené notre Eris, que vous êtes jolie mademoiselle ! Et vous monsieur, élégant mais l'air peu inspiré par cette soirée. »
Il faut dire qu'au dernier grand événement de la Cour, à savoir l'anniversaire du Roi, Racine ne fut pas vraiment l'homme de la soirée … Et alors que la conversation avançait, Sofia vit enfin sa future victime apparaître, toute en modestie inexistante. Et si d'habitude, elle fronçait les sourcils et arborait un air dégoûté, elle tenta de garder un air neutre. C'est qu'il ne fallait pas attirer les soupçons pensa t'elle en touchant machinalement sa bague …
Invité
Invité
Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 29.08.12 15:42
Galerie des Glaces
Il y avait le Vivonne des sorties, agréable garçon plein de manières de gentilhommes mais terriblement dissipé, puis le Vivonne de la cour, celui qui se courbait devant le roi et savait ravaler quelques plaisanteries de mauvais goût. Le duc était ainsi fait de ces deux facettes, l’un et l’autre se conjuguant parfois avec difficulté. Mais ce soir-là, malgré la fête qui commençait, il savait que le moment n’était à l’humour. La guerre le rendait parfois d’humeur…calme. -Vivonne, reprit le monarque, vous savez aussi bien que nous que la guerre approche et qu'elle ne sera pas que terrestre. Louis hocha la tête en signe d’assentiment, sentant sur son bras la main fébrile de son épouse. Instinctivement, il posa la sienne sur les doigts qui avaient serré son bras. -La Hollande a toujours des contentieux avec l'Angleterre et l'Espagne est aussi dotée d'une flotte. Nous devrons aussi aligner notre flotte où vous y serez, bien sûr. En général des galères. Il avait silencieusement hoché la tête à chacune des affirmation du roi, mais la dernière, cette ultime phrase, le fit relever brusquement les yeux et un large sourire illumina son visage. Général ! Général des Galères ! Beaufort évincé ! Lui, à la tête des galères royales ! On ne pouvait imaginer plus beau cadeau de Noël, qu’importent toutes les assiettes à l’effigie royale. Général ! Il échangea un regard brillant avec Antoinette avant de ne redevenir que le courtisan qu’il était, à qui le roi venait d’offrir la plus belle des récompenses. Il s’avança, se courbant face au roi, ému de cette nomination, mais si sincère qu’on ne pouvait remettre en doute sa joie. -Sire…je..vous avez trouvé là le moyen de me réduire au silence ! Je ne puis assez remercier votre majesté pour cet honneur…cet immense honneur. Merci, Sire.
Lui…grand officier de la Couronne ! Ultime privilège et honneur que son père n’avait jamais obtenu avant lui. Lui qui s’était toujours efforcé de dénigrer son unique héritier pouvait à présent ravaler son orgueil et admirer ce qu’aucun Mortemart n’avait à présent su faire : mener leur famille au plus proche du soleil. La voix du souverain le tira de ses pensées fugaces alors qu’il se redressait pour prendre congé. -Oh, et n'oubliez pas votre cadeau, bien que moindre face au premier. Bouillon vous le donnera.
Louis afficha un sourire un peu trop forcé pour être honnête, se demandant s’il était correct d’oublier son cadeau dans les mains de Bouillon…peut-être son épouse pourrait-elle l’offrir à l’un de ses amants, qui savait ?! Il s’inclina à nouveau vers le souverain sans ajouter de parole futile et laissant la place à d’autres courtisans, se retira dans la salle. -Quel que soit l’affreux cadeau de porcelaine que nous recevrons, Antoinette, murmura-t-il l’air absent, rien ne sera à la hauteur de ce premier présent ! La jeune femme ne répondit rien, lançant un regard brillant à son époux.
Mais déjà Louis balayait la salle du regard à la recherche de quelques visages connus à qui annoncer la nouvelle…connus et discrets, bien entendu ! Il aperçut l’inquiétant baron danois…Sola, semblait-il…puis la chevelure d’or de la ravissante Bianca et…. QUOI ?
-Qu’y-a-t-il, s’inquiéta Antoinette en sentant la main de Louis se refermer sur son bras ? -Je…il jeta un nouveau coup d’œil à la silhouette qu’il venait d’apercevoir…non…ça n’était pas possible ! Pas elle ! pas ici ! -Vous donnez l’impression de voir un fantôme, s’amusa la duchesse ! -Presque, murmura-t-il en reconnaissant sans plus aucun doute cette Jeanne Mouldeux aperçue dans la taverne, au bras du duc de Gascogne. Qui diable pouvait-elle être ? Et si elle se trouvait là, avait-elle pu reconnaître le roi ?! -Eloignons-nous, marmonna-t-il, sa joie coupée dans son élan. Je crois que Richmond sera là ce soir, je vais lui transmettre mes amitiés avant d’avoir à couler ses navires.
La duchesse acquiesça et remarquant une silhouette connue, abandonna son époux qui retrouva l’anglais. -Richmond ! Quelle heureuse surprise ! Que buvez-vous ce soir pour fêter cette nouvelle année ? Il posa une main amicale sur l’épaule de l’anglais tout en lui tendant une coupe de champagne. Je voudrais oublier que dans quelques mois nous devrons être ennemis, fit-il d’une voix d’excuse…Ce garnement de Froulay s’est encore éclipsé, mais j’aperçois là-bas ma jeune et indécente sœur…Connaissez-vous ce délicieux poison qu’est Athénaïs, s’amusa Louis en embarquant Morgan vers la jeune femme ?
Invité
Invité
Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 29.08.12 16:38
Galerie des Glaces
Les festivités données en l’honneur de la nouvelle année avaient lieu dans la majestueuse galerie des glaces. Tous les invités avaient revêtis leurs plus beaux habits pour l’occasion, et la décoration était encore plus fastueuse que d’habitude. Rien avait été laissé au hasard pour cette soirée qui s’annonçait déjà comme étant la plus grande de l’année. Certain étaient déjà réunit autour du magnifique buffet dressé pour l’occasion, d’autres dansaient déjà près de l’orchestre, quant aux plus joueurs d’entre eux ils étaient assemblés dans les salons mis à disposition pour le billard et autres jeux de cartes et d’argent.
J’avais, moi aussi, choisis de mettre ma plus belle robe, ainsi que les accessoires qui étaient de mise pour l’occasion ; le tout en veillant bien à se qu’ils soient en adéquation les uns avec les autres. J’avançais dans la galerie en regardant autour de moi, répondant à des sourires et des signes de tête par-ci par-là. Après les dures évènements qui avaient bousculé l’année précédente, et ceux qui s’annonçaient pour les mois à venir, toute la cour semblait avoir décidé de profiter au maximum de ces moments de détentes – sans doute les derniers. En plus de cela, la famille royale au grand complet serait présente ce soir, de quoi motiver les courtisans !
Traversant la galerie pour me rapprocher du buffet, je fus interpellée par un homme qui me retint l’espace de quelques secondes : Bonjour Princesse, vous êtes charmante ce soir, me dit-il avec un grand sourir. Je lui répondis par quelques politesses, puis il me fit un signe de la main En espérant vous revoir dans la soirée… Il reprit aussitôt son chemin, tenant à son bras une charmante demoiselle. Je ne savais même pas qui il était, et de toute façon je ne le reverrais certainement pas vu le monde présent !
Mon amie Anne m’avait donné rendez-vous près du buffet. J’observais. Elle n’était pas encore arrivée, je décidais alors de goûter à quelques gourmandises. Un serveur me proposa une coupe de champagne ; j’acceptais avec plaisir car la chaleur m’avait donné soif. J’appréciais tout particulièrement cette boisson à bulles, ce petit goût fruité et rafraîchissant était bien différent des autres alcools consommés en France. Levant la tête pour surveiller l’entrée de mon amie, je l’aperçu alors dire bonjour à quelques convives. J’attendis qu’elle regarde dans ma direction et lui fit un grand signe de la main. Deux femmes qui discutaient à côté de moi me regardèrent un instant, puis tournèrent la tête avec un sourire en coin…
Invité
Invité
Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 29.08.12 18:21
Galerie des Glaces
Elle s’assit à côté de son frère qui l’embrassa affectueusement. Depuis que l’un et l’autre était à Versailles, ils avaient la chance de se voir beaucoup plus souvent, même si Bianca avait toujours l’impression qu’ils n’avaient jamais vraiment le temps de rattraper ces années perdues. Enfin, savoir qu’elle pouvait rendre visite à Édouard pour ainsi dire dès que bon lui semblait été déjà une grande source de satisfaction pour la jeune femme qui trouvait en lui le soutien à toute épreuve. Entre eux s’était tissé un lien indestructible et chacun savait qu’il pourrait toujours compter sur l’autre. Lorsqu’il évoqua leurs années passées au Danemark, cette « grande famille » qui n’était pas vraiment la leur, les heures perdues à choisir LA tenue idéale, Bianca haussa les épaules avec un sourire un brin nostalgique avant de répondre à sa dernière remarque en levant les yeux au ciel.
- Mais je sais que quand je te fais attendre tu n’es que plus ravit de me voir !
Joignant le geste à la parole, Édouard ne tarda pas à l’inviter à danser. La jeune femme ne se fit évidemment par prier et se leva d’un bond. Sur la piste virevoltaient déjà quelques couples mais beaucoup d’invités semblaient trop occupés par des discussions passionnantes pour que ne leur vienne l’idée de se laisser envouter par la musique. Alors qu’elle écoutait d’une oreille ce que lui disait son frère, elle profitait de cette première danse pour observer discrètement tout ce beau monde qui l’entourait. Bien évidemment, toutes les femmes étaient somptueusement parées et éblouissaient par leurs bijoux aux mille éclats. Au milieu de toute cette lumière, elle crut même apercevoir quelques-unes de ses connaissances dont la belle Sofia qui ce soir, comme toujours, rayonnait. La voir ici lui fit d’ailleurs penser que si en cette soirée elle ne portait sans doute pas les plus beaux atours, étant au bras d’Édouard elle pourrait bien faire des jalouses. Futur roi, parfait gentleman et beau garçon, son frère était l’homme idéal et Bianca adorait se pavaner à ses côtés.
- Je n’ai rien fait de bien intéressant, répondit-elle tout en enchaînant avec toute la grâce dont elle était capable les pas de danse. J’ai un peu prolongé les fêtes de noël en m’achetant d’autres cadeaux. Rater une occasion de se faire plaisir serait une erreur impardonnable du point de vue de Bianca qui avait ainsi la bonne idée de considérer qu’en cette période de fin d’année, il ne fallait rien se refuser. Et j’ai également profité de ces quelques jours pour trouver le présent du nouvel an idéal pour mon cher neveu, ajouta-t-elle non sans une pointe de fierté. A défaut d’être mère, elle s’était promis d’être la tante idéale et adorait gâter le jeune fils du prince et de son épouse Gisela. Plutôt que de bavarder tissus et chaussures avec des dames de cour, elle se surprenait même parfois à préférer courir dans les allées avec son neveu, comme si elle-même n’avait jamais vraiment quitté l’enfance. - Quant à toi… Je pense que tu as passé tes journées à monter à cheval, t’occuper vaguement de politique –malheureux que tu es !- et chérir ta jolie famille tout en n’oubliant pas de te lamenter sur le fait que je ne sois pas à tes côtés ! Non, cette dernière remarque n’était absolument pas narcissique. Soit, si elle n’avait pas été prononcée avec un peu d’humour et qu’on ne connaissait pas un minimum Bianca, on aurait pu voir dans ces mots le reflet d’un égocentrisme sans bornes. Mais le but principal de ses dires était exclusivement de taquiner son ainé. Cela me fait penser que je n’ai pas vu ta chère Gisela. Sais-tu si elle viendra ce soir, demanda-t-elle en haussant les sourcils, quand un pas lui permit d’être à la hauteur du jeune homme.
Invité
Invité
Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 30.08.12 22:11
Assise dans son traineau qui la menait vers le palais de Versailles, Anne paradait fièrement, sentant peser sur elle le poids des regards étonnés des passants. Les traineaux faisaient peu à peu leur apparition mais restaient cependant rares. Venus des pays où la neige était une invitée régulière, les traineaux étaient vraiment pratiques. Fière de sa nouvelle acquisition, Anne gardait la tête haute. Soigneusement emmitouflée dans ses habits chauds, elle se sentait parfaitement bien et ne ressentait pas le froid qui sévissait sur la ville. La marquise, le sourire aux lèvres, posa la main sur le cuir qui garnissait le siège de son traineau. Elle avait fait venir ce cuir de Russie, et n’hésitait pas à le rappeler à ses amies, dont Flore de Bar, qui, à la vue de ce cuir, avait demandé à Anne si elle était allée en Russie. Quelle crédulité ! Il n’était pas étonnant que son époux préférât passer du temps avec Sofia di Parma. Elle, au moins, n’était pas une imbécile. Anne espérait voir sa nouvelle amie lors de la réception organisée pour fêter la nouvelle année. Mais elle voulait surtout voir son nouveau pion, Tala.
Le traineau s’immobilisa devant le palais illuminé. Anne en descendit, aidée du cocher. Une fois à l’intérieur du palais, elle se débarrassa de ses fourrures et put enfin rejoindre la galerie des glaces. Anne avait attendu cette réception avec impatience. Le faste de Versailles ne connaissait aucune limite, et la marquise se félicitait de pouvoir y participer, même si elle avait du souffrir et se battre pour y parvenir. Admirant les dorures et les décorations, Anne se fraya un chemin parmi la foule de courtisans. Elle aperçut Flore et tenta de se cacher derrière un homme plus grand qu’elle pour ne pas être importunée par sa prétendue amie. Tournant la tête, elle aperçut sa nouvelle amie, Sofia, en compagnie de…son ancien amant et artiste adoré, Racine. Quel hasard ! Mais Anne préféra ne pas les rejoindre. A la vue de Sofia, elle pensa à Philippe d’Orléans. Leur dernière discussion s’était tournée vers la belle Italienne et leur plan diabolique était en marche… L’année 1667 s’annonçait pleine de surprises ! Malheureusement pour la marquise, les surprises n’allaient pas toutes être bonnes.
Le roi semblait avoir déjà fait son apparition. Anne était en retard mais cela n’avait aucune importance. La foule de courtisans était telle que le retard de la marquise était passé inaperçu. Tout en saluant ses connaissances, Anne se dirigeait vers le buffet. Elle avait proposé à Tala, la curiosité exotique du moment, de l’y attendre. Lorsqu’Anne avait appris qu’une Indienne ferait son apparition à la cour, elle avait été enchantée. Une Indienne ! Elle venait de l’autre bout du monde. Mais les courtisans n’avaient pas tous réagi comme la marquise. Les courtisanes s’en donnaient à cœur joie pour dénigrer la nouvelle venue. Chaque faux pas faisait l’objet d’une moquerie. Anne avait alors décidé de se rapprocher d’elle et de l’aider. Mais ne croyez pas que cela partait d’une bonne intention ! Notre charmante marquise est une opportuniste. Si elle s’intéressait à Tala, c’était par pur intérêt. En effet, Anne aimait écouter parler le jeune Silvestre, et elle avait cru comprendre que le peuple de Tala faisait toutes sortes de potions. Il n’en fallait pas plus pour éveiller la curiosité de l’empoisonneuse. Elle savait qu’elle avait des concurrentes. Et bénéficier des conseils de Tala pourrait lui permettre d’avoir une longueur d’avance… Alors elle se rapprochait de l’Indienne, l’aider à se fondre parmi les courtisans de la cour. Il fallait gagner sa confiance pour ensuite l’amener à se confier.
Anne croisa le regard de Tala et la salua d’un hochement de tête. Tala lui fit alors de grands signes de la main, en retour. Amusée, Anne accéléra le rythme de ses pas mais tout en marchant, elle vit deux courtisanes rire de Tala derrière leurs éventails d’un goût douteux. Anne fit alors elle-même de grands signes de la main vers Tala, puis dit d’une voix assez forte pour se faire entendre de ces vipères : « Ma chère Tala ! J’apprécie vraiment cette manière de dire bonjour ! Cela est si exotique ! Mais je vois que vous-même vous habituez aux habitudes françaises ! Le champagne est-il à votre goût ? » L’Indienne était ravissante. Sa beauté exotique dépassait de loin celle surannée des deux courtisanes qui se ressemblaient tant elles manquaient d’originalité. Anne héla un valet qui vint lui apporter une coupe de champagne. Tout en buvant une gorgée, elle chercha du regard Denise. La demoiselle de compagnie n’était jamais là quand il le fallait ! Il fallait qu’elle se dépêche, c’était elle qui détenait le cadeau destiné à Tala. En attendant, Anne engagea la conversation avec l’Indienne.
Invité
Invité
Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 30.08.12 23:09
Nous étions le jour de l’an ! Jour banal parmi les trois cent soixante cinq autres mais dont il fallait marquer la date, parce que c’était l’usage. Des feux d’artifice seraient tirés autant que les bouchons de liège des bouteilles. Ces festivités devaient ravir tous ces petits courtisans endimanchés pour l’occasion. Oui tous, sauf un, un dénommé Hector de Valois. Ce rabat joie détestait les usages, et davantage ceux qui le forçaient à être mis en présence du bourbon. Il avait ses raisons, n’allez pas croire le contraire mais dire qu’il aurait préféré côtoyer des lépreux, n’était pas exagéré du tout. Cette démarche aurait eu deux avantages : Primo, être sanctifié par la populace, très bonne chose pour sa célébrité, secondo, éviter son cousin. A l’heure H, Il s’était fait violence pour tout : pour s’habiller, et le verre de vin qu’il avait bu pour se donner du courage, faillit l’étouffer. Hélas, ça n’était pas fini. Son soupir en grimpant à l’intérieur de son carrosse avait été celui d’un condamné à mort se mettant la corde au cou. Quel supplice cette soirée, avant même d’y mettre un pied. Versailles, cet enfer sur terre qui ne valait pas le Louvre de ses ancêtres Valois lui ouvrait ses grilles !
Au cours du trajet, il s’accouda à la portière et rêva un instant. Où serait sa capitale une fois roi de France ? C’était une très bonne question. Chinon ? Trop archaïque. Amboise ? Ce château porte- malheur aux linteaux traîtres, il ne voulait même plus y penser. Alors peut-être Chambord, le beau Chambord de François Ier ? Hum…les choix ne manquaient pas et ça ne serait pas une mauvaise idée que de déménager la capitale après tout. Beaucoup de Valois avaient préféré la Loire à Paris, nid de gueux aux idées révolutionnaires. Une fois que la ville lui aurait servi à fomenter sa petite révolte, et à détrôner Louis, il l’abandonnerait à ses petites luttes intestines. Ils n’étaient bons qu’à s’entretuer dans ces faubourgs. C’était dit, ni Versailles, ni Paris. Il ne s’embarrassait pas des choses devenues inutiles du jour au lendemain.
Ses espoirs de grandeur furent interrompus par le « Hooooooooo » du cocher. Les chevaux obéissants, s’étaient arrêtés à l’instant. Le valet, lui déplia le marche pied sans perdre une seconde et il en descendit. Le calvaire commençait. L’arène aux lions attendait son gladiateur le moins enthousiaste qui soit, mais foi de Valois, il profiterait de quelques occasions, pour saper le pouvoir en place. Il avait d’ailleurs à semer quelques graines sadiques par çi par là. Les fruits de la récolte , toucheraient l’un des invités avant que minuit sonne. Il y avait intérêt à ce que l’auxiliaire chargé de l’affaire, soit sur place à attendre ses ordres, sinon sa colère serait terrible.
En attendant, il avait des verres de champagne à ingurgiter et à parler avec ces précieux ridicules de la cour. Tiens au fond du couloir, tout à coup une tête pas comme les autres, apparut. Olympe des Barres. Cette comtesse battait des cils dès qu’elle le voyait. Elle n’était pas vraiment du goût du duc, mais sa compagnie n’était pas désagréable. Ce n’était pas mauvais peut-être de l’avoir dans sa poche, celle-ci. Il s’approcha d'elle et la salua bien bas de son chapeau.
- Bonsoir madame, ces lieux n’ont guère besoin du soleil que représente le roi, votre seule présence pourvoirait, à nous irradier tous.
Hector le séducteur rentrait en scène. Si on ne pouvait pas lui retirer quelque chose, c’était sa cruauté et son charme.
Invité
Invité
Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 30.08.12 23:38
L'atmosphère était différente cette journée-là comme si l'excitation et l'attente de la fête avaient gagné les murs mêmes de Versailles. Les statues frémissaient à l'idée du beau monde qui allait se presser devant elles, une foule composée des gens les mieux nés du royaume, tous revêtus de soieries et d'or. Les tables se garnissaient des mets les plus délicats, les chandeliers s'illuminaient au fur et à mesure où les derniers rayons de ce faible soleil de décembre disparaissaient, plongeant un grand Canal entièrement gelé dans l'obscurité. Éléonore Sobieska, malgré son peu d'intérêt pour les fêtes et a fortiori celle du nouvel an qui avait perdu sa signification au cours de ces années passées loin de ses proches à fuir et à comploter (tant et si bien que la chronologie était parfois floue dans son esprit), Éléonore, donc, se sentait gagnée par l'ambiance légère. Il fallait dire qu'on célébrait aussi le retour de la favorite tout comme les exploits futurs sur les champs de bataille. La jeune femme avait, quant à elle, hâte de tourner la page de 1666. Elle espérait que les mois qui venaient marqueraient ses retrouvailles avec la liberté, avec son fils qui était si loin d'elle, otage d'un roi cruel et avec la Pologne, le pays de son enfance. Peut-être que cette soirée était la première étape d'une nouvelle existence, peut-être saurait-elle enfin si le baron de Sola était à la cour de France. Malgré ces sujets de préoccupation, Éléonore avait pris le plus grand soin à paraître à son avantage. Ou plutôt elle avait donné des ordres en ce sens à des servantes dévouées qui lui avaient déniché une splendide robe or. Elle n'était pas du genre à se morfondre ou à se désespérer de son sort. Bien au contraire, bien peu pouvait imaginer que derrière son sourire, son pépiement joyeux (et continuel) et son rire se cachait un lot de souffrances. Quelque part, c'étaient elles qui avaient forgé la carapace de glace qui enserrait la jeune femme, qui l'avaient faite plus dure et plus indifférente. Le temps d'une soirée, toutefois, elle pourrait s'amuser. Et elle garderait ses oreilles bien ouvertes pour collecter d'utiles informations. Il fallait bien dire qu'Eléonore avait une autre raison de se réjouir. Cette raison se trouvait derrière la porte de ses petits appartements versaillais, accompagnée de sa sœur. - Madame, vous êtes éblouissante, s'inclina poliment Aymeric de Froulay, avec un léger sourire. Éléonore le considéra avec une moue amusée avant de répliquer d'un ton ironique : - Sans doute auriez-vous pu soigner cette entrée en matière, monsieur, cela est flatteur mais un peu banal. Mais j'accepte ce compliment, je n'oserais mettre en doute sa véracité. Il avait bien meilleure mine que la dernière fois où ils s'étaient vus mais elle n'eut pas la mesquinerie de le faire remarquer car si elle s'était grandement amusée ce jour-là, ce n'était guère le cas du jeune homme. Du moins, il avait l'air assez mal pour qu'on puisse le penser. Pourtant, il avait accepté de la revoir, à son grand étonnement et en son for intérieur, elle était séduite par son aplomb et peut-être aussi par son inconscience. Dieu seul savait ce qu'elle était capable de faire lors de cette soirée ! Il lui présenta la jeune fille à ses côtés qu'Eléonore, ravie d'avoir une compagne pour la soirée, salua avec enthousiasme. Aymeric les conduisit jusqu'à la Galerie des Glaces, somptueuse pour l'occasion. Éléonore sentait déjà l'excitation s'emparer d'elle et elle jeta un coup d’œil rapide aux invités déjà présents. Ceux qui la connaissaient auraient pu reconnaître ce regard qui indiquait qu'elle se cherchait une victime. Mais par malchance pour le comte de Froulay, elle ne vit personne de sa connaissance. La Polonaise se dégagea de la poigne d'Aymeric et sans plus prêter attention au comte, elle saisit le bras de la demoiselle et lui chuchota comme pour faire une confidence : - Pardonnez mon ton léger pour m'adresser à votre frère mais j'ai appris à le connaître et vous ne devez pas ignorer qu'il aime être taquiné malgré son air bien sérieux. Si vous m'aidez ce soir, je ne suis pas sûre qu'il fasse tant de jaloux que cela ! Éléonore lança un petit clin d’œil à sa nouvelle complice qui paraissait un peu timide et impressionnée par tout ce qu'elle voyait mais qui, elle en était sûre, ferait une alliée de poids une fois qu'elle lui ferait un plus confiance. Pendant ce temps, la famille royale était arrivée et la musique avait commencé. Éléonore eut la brusque envie de bouger, ne supportant pas de rester sur place à piétiner. Elle se tourna vers Aymeric et lui lança de manière assurée, car elle n'écoutait jamais la contradiction (et celui-ci était bien placé pour le savoir) : - Écoutez donc ce merveilleux menuet ! J'ai tellement envie de danser... Vous me conduirez sur la piste de danse, n'est-ce pas ? Aymeric ne voudrait pas laisser sa sœur seule dans cette grande foule – et Éléonore avait bien conscience que cela serait un peu impoli -, aussi la jeune femme rousse fit un demi-tour pour chercher quelqu'un susceptible de lui tenir compagnie. Mais elle ne connaissait personne... Ah si, une tête connue... ! - Oh voici le fou du roi ! Monsieur d'Anglerays, venez donc échanger deux mots et nous dire quels présents le fou a prévu d'offrir à ses victimes pour cette nouvelle année.
Morgan Stuart
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Cela peut vous paraître étrange mais j'en ai un. Il est bien caché, je le réserve à qui m'aimera vraiment. Et pour mes enfants. Côté Lit: Vous voulez une liste ? Ce sera même un recueil ! Discours royal:
ϟ TURN OUT THE LIGHT ϟ show me your dark side
► Âge : 30 ans
► Titre : Duc de Richmond, de Lennox, de Gloucester, Comte de March, cousin de Charles II d'Angleterre
► Missives : 720
► Date d'inscription : 15/02/2012
Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 31.08.12 0:18
Galerie des Glaces
« Un monde qui pourrait bien avoir la chance de vous perdre, Richmond, si vous ne vous méfiez pas de vos propres insultes... »
Après ces ''chaleureux'' mots échangés avec Sola, Morgan avait préféré continuer son chemin. Il n'était pas bon de rester trop près de cet homme qui sentait la mort et était aussi froid que les pays du Nord d'où il venait. Non vraiment, Richmond allait un jour s'en prendre une, Sola l'avait prévenu de manière cinglante. Déjà qu'à la fête des Longueville, il avait essuyé une cuisante défaite face à Roberval, l'anglais ne voulait pas retenter avec Ulrich, il avait l'air trop dangereux. Il plaignit intérieurement la pauvre épouse de ce fou dangereux …
Mais il ne préféra pas ne plus y penser et poursuivre son chemin parmi la foule de courtisans pour voir des visages amis. Il y avait bon nombre d'anglais à la Cour de France et c'est à Richmond qu'on venait demander des nouvelles d'Angleterre et du Roi. Il discutait puis changeait de cercle de conversation, attrapant au vol une petite douceur sucrée, parfaite pour ces soirées de divertissement. C'est alors que Vivonne vint jusqu'à lui, voilà enfin un bon ami !
« Richmond ! Quelle heureuse surprise ! Que buvez-vous ce soir pour fêter cette nouvelle année ? » « Champagne mon ami ! Le champagne français va me manquer de l'autre côté de la frontière, je préfère en profiter tant qu'il est encore temps. »
Vivonne lui tendit donc une coupe de champagne avant de reprendre la parole.
« Je voudrais oublier que dans quelques mois nous devrons être ennemis. » « Ce n'est pas votre faute si la guerre est déclarée, Vivonne ! » « Ce garnement de Froulay s’est encore éclipsé, mais j’aperçois là-bas ma jeune et indécente sœur…Connaissez-vous ce délicieux poison qu’est Athénaïs ? » « De vue et de réputation mais je pense que vous allez faire les présentations dans les formes. » répondit Richmond, suivant son ami.
Ils arrivèrent jusqu'à une magnifique rousse incendiaire, aussi belle que suffisante. Morgan la salua comme il se devait à une jolie dame.
« Madame, connaissant votre frère, je ne savais pas que la famille Mortemart pouvait avoir des joyaux tels que vous, lança Morgan avant de faire un regard complice à son ami. J'ose espérer que notre compagnie comblera votre solitude. Les belles dames ne devraient jamais être seules. »
Il était toujours un peu charmeur avec les dames, que Vivonne ne s'inquiète pas. C'est à ce moment que passa près d'eux Christine de Listenois que les trois regardèrent. Ce fut Richmond qui parla le premier.
« Saviez vous qu'elle se dit la nouvelle favorite de votre roi ? Je ne sais si cela est vrai, la voyant parader au bras du chevalier mais quand une histoire est dite et redite, on peut la prendre pour vérité. »
Francesco Contarini
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Je m'aime tellement ! Quoique, il est possible que je l'aime elle aussi... Côté Lit: C'est open bar ! Entrée gratuite pour les libertins Discours royal:
• DON JUAN • Revenu des Enfers
► Âge : 27 ans
► Titre : Nobilis Homo vénitien, Ambassadeur déchu, Banquier de la Main de l'Ombre & bras droit de Victor d'Amboise
► Missives : 710
► Date d'inscription : 16/01/2011
Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 01.09.12 1:06
« Tous les poissons mangent les gens, C’est le requin seul qu’on blâme. »
Lorsqu’il fit son entrée dans la Galerie des Glaces, Francesco eut le réflexe imperceptible de bomber légèrement le torse, humant l’air de fête qui parfumait la pièce, laissant son regard glisser sur la foule. Il était particulièrement fier de sa tenue qu’il avait commandée pour ce soir tout à fait spécial : tout vêtu de vert émeraude, le satin coloré était rehaussé de broderies ivoire et agrémenté de quelques pierres de nacre.
Toujours plus fier que le paon lui-même, il avança de son pas conquérant sur la foule avant de repérer Sofia di Parma, toujours si « discrète » dans ses robes aux couleurs acidulées. Francesco eut un sourire en coin à l’idée de venir encore tourmenter cette pauvre poupée mais il n’en fit rien. Du moins : pas tout de suite ! C’était les fêtes de Noël après tout, il fallait faire durer le plaisir ! Il se servit une grande flute de champagne sur un plateau porté par une camériste puis le prédateur fila à travers la foule à la recherche d’une distraction…
Marchant lentement, d’un pas presque calculé au millimètre près, Contarini scrutait chacun des invités, les perçant à jour derrière leurs éventails et leurs sourires hypocrites. Il lança un clin d’œil à quelques jeunes colombes qui semblaient ne pas encore le connaitre de réputation avant que n’apparaisse dans son champ de vision une distraction tout à fait charmante qu’il n’avait point vu depuis l’anniversaire du Roi… La jolie blonde était là, frêle et innocente, jetant des regards impressionnés en tous sens. Il patienta un instant, sourire démoniaque et tentateur sur les lèvres jusqu’à ce que la belle enfant croise enfin son regard. Ses pommettes s’enflammèrent aussitôt…Parfait ! se dit l’ambassadeur. La jeune fille ne semblait pas pouvoir s’empêcher de sourire et de glousser aux jeux de regards qu’ils échangeaient depuis quelques minutes…mais c’était sans compter sur Sofia qui n’était pas loin, juste à côté et qui lui lança un regard plus noir que l’enfer. Comme si il ne l’avait pas vu, tiens ! Lui répondant avec son plus large sourire, il lui fit un petit coucou charmant. La soirée promettait d’être intéressante !
L’occasion étant trop tentante et Sofia semblant crever de colère (ou de jalousie ?) devant le comportement du vénitien. Francesco s’avança de son pas conquérant habituel pour arriver à la hauteur de la jolie blonde qu’il salua avec un sourire étincelant.
« Bonsoir signora. Il me semble que nous nous sommes déjà croisés… Je me trompe ? Vous êtes ravissante : j’espère que vous accepterez de m’accorder une danse…ou plus… en votre compagnie…»
Le prédateur entrait en action…
Édouard du Danemark
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Brisé... la vérité est si douloureuse ! Côté Lit: Un vrai défilé... surtout en ce moment. Discours royal:
ATTENTION ∫ Danois séducteur en chasse
► Âge : 26 ans
► Titre : Prince-héritier de la couronne de Danemark et de Norvège
► Missives : 176
► Date d'inscription : 22/07/2012
Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 01.09.12 12:09
Édouard ne s'était jamais vraiment remis du mariage de sa soeur avec le Duc de Brabant. Il avait toujours pensé que rien ne pourrait jamais les séparer, pas même Frédéric. Et pourtant, le Roi, lassé du comportement de la belle blonde, avait décidé de la marier avec un homme, un hollandais. Le Prince n'avait rien contre la Hollande mais les rares fois où il avait croisé Simon, il était resté froid. Un comportement surprenant venant de lui, puisqu'il demeurait avenant en toute circonstance. Il encaissait mal la séparation, lui qui de longues années durant dans sa jeunesse dut se contenter de la seule présence de sa cadette pour posséder une famille. L'exil de sa mère était toujours présent et malheureusement Bianca avait été en quelque sorte éjectée de la cour danoise par leur demi-frère. Elle pouvait toujours y revenir et elle ne s'en privait pas, ne serait-ce que pour irriter le Roi. Mais l'état de grâce disparut dès l'instant où le mariage avec Brabant fut célébré. Evidemment en tant que frère aîné, le jeune homme n'aspirait qu'à son bonheur et à la protéger. Un lien fort les unissait, malgré les tentatives de Frédéric pour les éloigner, et les quelques disputes qu'ils avaient pu avoir. Des moments dérisoires à n'en point douter !
Ce petit couple improvisé entra en piste. Édouard avait reçu une éducation princière, aussi, la chasse, le combat, il connaissait cela tout aussi bien que la danse. Un vrai Prince doit savoir danser avec élégance sans faire mal à sa partenaire. Il eut un petit sourire lorsque Bianca, de façon très naturelle, afficha un air fier. Il connaissait ce regard brillant et il savait qu'elle voulait que tout le monde les voit, surtout les autres femmes. Susciter la jalousie, donner aux concurrentes l'impression d'être des spectatrices impuissantes constituaient deux des passe-temps favoris de la belle. Il le savait, il trouvait ça drôle. Après lui-même, en coureur de jupons, savait que la jalousie était la meilleure arme du désir. Et puis, comme elle en profitait aussi pour le mettre en avant, il n'allait clairement pas s'y opposer. Là encore, sans dire le moindre mot, ils agissaient avec complicité. Il eut un rire franc quand sa soeur lui expliqua qu'elle s'était elle-même fait des cadeaux pour Noël. Leur mère avait veillé à leur éducation et comme elle était très croyante, elle aurait peu apprécier que Noël soit, pour sa fille, rien de plus qu'une occasion de se faire plaisir. Édouard était en ce sens plus respectueux de la religion que sa jeune soeur mais il ne pouvait lui en vouloir. Et de toute façon la raisonner, la sermonner, cela restait une très mauvaise idée. Il essaya une fois mais la dispute suivit sans appel. Nul besoin de gâcher leur retrouvailles. Elle évoqua alors le fils d'Édouard et là, ce dernier eut un sourire un peu crispé. Il ne voyait pas d'un bon oeil le fait de le couvrir de cadeaux... même venant de sa tante et surtout venant d'elle car elle débordait toujours d'idées et en faisait beaucoup.
- Tu lui as déjà offert un cadeau à Noël... tu n'as pas peur que cela fasse trop ?
C'était lui qui avait peur de ça. Mais il n'allait pas le lui dire à voix haute. Bianca était de loin la personne que son fils préférait dans la famille. La seule qui lui accordait tout ce qu'il voulait. Et c'était difficile pour les parents de passer derrière elle ensuite et de rétablir une autorité. Édouard voulait lui en parler mais pas maintenant. Ce sujet pouvait fâcher et il fallait qu'il prenne sur lui histoire de ne pas faire d'esclandre publique. Il haussa les épaules et enchaîna, avec un sourire plus naturel :
- Si tu continues, très chère soeur, le fils du Prince va être plus riche en présents que le Prince lui-même ! Peut-être même le Roi ! J'imagine qu'il n'a pas fait partie de la liste des cadeaux ? Comme l'an dernier, n'est-ce pas ? Tu as toujours su l'égayer dans les fins de l'année.
Bianca ne pouvait pas savoir à quel point Frédéric se mettait en colère quand il voyait qu'elle l'ignorait et qu'elle ne lui adressait pas les honneur dus à son titre de Roi. Édouard s'en amusait beaucoup, d'autant plus qu'il savait qu'elle le faisait exprès pour se venger de ce mariage forcé avec Simon. Il adorait son air revêche et c'était pour cela qu'il l'entretenait avec ce genre de taquineries. Elle s'imagina à voix haute ce qu'il avait vécu et quand elle arriva à la présence de Gisela, Édouard lui répondit :
- Gisela est partie pour affaires en Suède, avec notre fils. Elle devait rentrer ce soir mais elle a du avoir un contretemps. Je sais que l'un de ses cousins a la santé fragile et qu'elle s'inquiète pour lui. J'espérais qu'elle serait là ce soir, pour m'aider à faire le bon choix diplomatique. As-tu entendu parler de la guerre ?
Invité
Invité
Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 01.09.12 12:51
Contrairement au géant des steppes qu’on lui avait imposé comme mari, Helle aimait les mondanités. Pas les fêtes clinquantes où tout n’était qu’étalage de fortune et frivolité, mais elle avait un faible prononcé pour les soirées où l’on avait la possibilité de rencontrer des personnes intéressantes et de parler de sujets non moins intéressants. C’était pour cette raison qu’elle fréquentait régulièrement –voire même assidûment- les salons et cercles littéraires. Parfois même elle s’intéressait à la politique, et sa curiosité se trouvait toujours satisfaite de ces petits conciliabules entre gens d’esprit. Alors non, le bal du Nouvel An ne représentait pas une épreuve pour elle, puisqu’elle était certaine d’y retrouver des connaissances dont elle savait que la compagnie serait des plus enrichissantes. Y trouver aussi Ulrich avait certes été une surprise, mais peut-être était-ce là l’occasion de lui prouver qu’elle avait quelque chose dans le crâne, et une manière comme une autre de poursuivre les démarches de pacification au sein de leur « couple ». Une opération périlleuse et fastidieuse, mais pas impossible aux yeux de la jolie blonde. Elle n’imaginait pas encore quel tournant inattendu cette soirée allait prendre par la suite.
« Comme vous voudrez. Je ne m’éterniserai pas. » finit-il par répondre en lui tenant un bras. Première victoire, dont elle était elle-même presque étonnée. En douze ans de mariage –et deux mois de vie commune- ce devait bien être la première fois que le public avait droit à la vision du couple Sola ensemble, et sans animosité apparente. Frédéric III, s’il pouvait les voir, en ferait sûrement une drôle de tête. Il ne se doutait certainement pas, du haut de son trône, quel fléau il allait libérer en réunissant ces deux-là pour un mariage. Il l’apprendrait certainement à ses dépens, et ce n’était ni Ulrich ni Helle qui allaient l’en plaindre… La vengeance est un plat qui se mange froid, et cela plus encore lorsque l’on vient des hautes sphères glaciales du Danemark.
« Dites-moi, comment connaissez-vous la princesse Farnèse ? » demanda-t-il en lui tendant une coupe de champagne, qu’elle accepta en réfléchissant brièvement à sa réponse. Il était vrai qu’entre une princesse italienne et une baronne danoise, il y avait un monde… Que pourtant elles avaient réussi à franchir. Pour le meilleur comme pour le pire. « La princesse était de passage en Suède, à la recherche d’un bon parti, lorsque nous nous sommes rencontrées. Son séjour a été assez long et j’ai eu le plaisir de lui tenir compagnie. Elle est repartie après avoir repoussé tous les prétendants qui s’offraient à elle, mais non sans mon amitié. Nous sommes restées en contact depuis et nous sommes rencontrées quelques fois à Stockholm ou à Parme. Mais vous-même ? Si j’en crois le contenu de sa lettre et votre propre manière d’en parler, vous vous connaissez bien je crois. »
Remarque innocente sans le moindre sous-entendu, ainsi que l’indiquait le sourire aimable dont elle refusait de se départir. Si lui semblait bien décidé à ne pas sortir de son masque d’impassibilité, soit, elle serait celle qui ferait preuve de bonne volonté et se montrerait agréable.
« Elle devrait être là ce soir, d’ailleurs… Partons à sa recherche, voulez-vous ? » Ses yeux tombèrent alors successivement sur Eléonore Sobieska et le prince du Danemark en personne. A la vue de la première elle sentit poindre en elle de la méfiance –malgré les apparences elle n’avait pas confiance en la jolie rousse- et à la vue du deuxième, elle se rembrunit légèrement.
« Pour ce faire, je vous propose d’opérer un changement de direction. Votre frère est là ce soir et j’ai développé une curieuse allergie à tout ce qui porte un titre de la famille royale du Danemark. » commenta-t-elle plus froidement qu’elle ne l’aurait voulu en portant sa coupe de champagne à ses lèvres. L'heure des règlements de comptes n'était pas encore venue. Mais viendrait son heure viendrait, elle en était certaine.
Elisabeth d'Alençon
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: seul Dieu peut m'indiquer qui aimer Côté Lit: Je me réserve pour mon futur époux, je ne suis pas de celles qui se donnent! Discours royal:
When your faith is strong, you dont need a proof
► Âge : 20
► Titre : duchesse d'Alençon, abbesse de Remiremont
► Missives : 414
► Date d'inscription : 17/07/2012
Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 01.09.12 21:22
Elisabeth ne s’était pas rendu compte qu’en réalité, elle attendait quelque chose de cette réflexion assez sottement partagée avec ce petit hobereau. En réalité, elle avait envie d’être appuyée, soutenue, qu’on lui dise qu’elle avait parfaitement raison, que cet homme était bien un démon. À le voir aussi bien en Cour, elle avait l’impression d’être une de ses rares détractrices. Le fait que le jeune homme ait appuyé ses dires la rendit si satisfaite, qu’elle se rendit compte à quel point elle avait besoin d’alliés. Cependant, elle n’était pas d’accord avec tout le discours de son nouvel interlocuteur.
- Bien que rien ne me ferait plus plaisir de voir ce petit seigneur quitter le palais monsieur, j’aimerais que mon cousin se tourne à nouveau vers le beau sexe ainsi que le veut notre Seigneur et qu’une fois ce démon partit, il accorde à nouveau ses faveurs à son épouse.
Elle observa un peu mieux son interlocuteur : certes, il possédait une beauté à damner bien des âmes innocentes. Elle songea en souriant que sa sœur, la grande-duchesse de Toscane, l’apprécierait beaucoup et compromettrait sa place au Paradis, plus d’une fois d’ailleurs, pour pouvoir passer quelques heures en compagnie de ce beau diable. Elisabeth se promit de garder ses distances avec lui.
- Cela étant dit, je suis ravie de voir que nous partageons au moins la même piètre opinion de ce monsieur de Lorraine.
Elle lui sourit innocemment et se tourna vers lui avec beaucoup de décence mais pas complètement, afin que les commères ne puissent avoir le moindre doute sur ses intentions.
- Je ne crois pas avoir déjà eu le plaisir de converser avec vous monsieur, c’est bien dommage, dire que sans cette fête païenne et totalement dépourvue de la moindre morale religieuse, nous n’aurions pas eu l’occasion de nous découvrir cette inimitié commune.
Elisabeth ne se présenta pas, cela était parfaitement inutile, tout le monde à la Cour connaissait la petite-fille de feu le roi Henri IV, comment pourrait-il en être autrement ?
Ce dont la duchesse d’Alençon devait maintenant s’assurer c’est : jusqu’où exactement ce petit chevalier partageait sa haine de – elle frémissait rien que d’y penser – l’amant de son cousin. Voulait-il simplement médire sur lui chaque fois qu’il le croiserait dans un couloir où était-il prêt à obtenir la même chose qu’elle : l’exil pur et simple du chevalier de Lorraine ? Elle le voulait loin, hors d’état de nuire. Elle était sûre que le duc d’Orléans reviendrait sur le droit chemin. Sa belle-sœur était, certes, bien frivole mais plutôt d’agréable figure, elle pourrait certainement faire le bonheur de son époux.
- Dites-moi monsieur, bien qu’il soit évident que le roi et Monsieur finiront par chasser cet homme de Versailles, ne serait-il pas merveilleux de ne pas avoir à attendre jusque-là ?
Invité
Invité
Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 02.09.12 0:55
Galerie des Glaces.
Que de bruits alléchants et scandaleux Elodie aurait-elle pu lancer si elle l’avait souhaité ! Il était, pour certain, fort heureux que la demoiselle ne fut pas une vipère comme l’on en faisait beaucoup. Il se trouvait, parmi la foule des invités, nombre de commères qui se seraient fait un plaisir d’entendre ce que cette nouvelle venue à la Cour avait à dire. Mais l’heure n’était pas à se faire remarquer, et lorsque Philippe suggéra qu’elle pourrait lui confier quelques unes de ses découvertes, la demoiselle se contenta de lui adresser un regard pétillant assorti d’un sourire mutin.
Toutes ces espiègleries trahissaient assez bien l’humeur joyeuse d’une Elodie qui saurait sans doute bien plus apprécier cette vie de cour qu’elle ne l’avait pensé quelques années plus tôt. Lors de ces grands événements du moins. « Alors, la Cour en tant que mademoiselle de Froulay te plait-elle ? l’interrogea Philippe alors qu’ils déambulaient dans la foule. - Eh bien c’est une expérience... intéressante, répondit-elle en dévisagea une baronne qui ne lui était pas inconnue. - Tu dois connaître tout ce monde bien mieux que moi, je suppose. » Elodie hocha la tête, tout en sirotant une gorgée de cet excellent champagne que l’on servait à chacune de ces fêtes. « Et ce sans que personne ne me connaisse... Cela dit, ce n’est pas bien difficile. Mets-toi en faction à n’importe quelle porte de ce château et tu en apprendras plus en une journée qu’en dix ans. Certains devraient apprendre à ne pas considérer les gardes comme des meubles. »
Elodie leva les yeux au ciel. Ces gens vivaient dans un autre monde. Elle terminait sa coupe à l’instant où un nouvel air commença. Elle déposa le verre vide sur un plateau qui passait par là avant de revenir à son cavalier, son «ami» pour la soirée. Il avait au coin des lèvres ce sourire qu’elle aimait tant. « Tu m'avais dit que tu ne savais pas jouer d'un instrument, mais sais tu danser ? J'entends de la musique et tu serais la plus belle des cavalières. » La demoiselle rosit légèrement, et s’apprêtai à répondre, quand une silhouette attira son attention. Aussitôt, elle attrapa la main de Philippe, en l’entraîna un peu plus loin, tout en s’expliquant à voix basse. « Pas ici ! Je vois mon cousin là-bas, et s’il nous voyait, il serait capable de venir poser des questions ! Sans lâcher le bras du jeune duc, elle se faufila dans le salon de la guerre, en étouffant un éclat de rire. Il est au courant pour... tout, confia-t-elle, mais je préfère le fuir. Ses yeux s’égarèrent sur ce qu’ils pouvaient encore voir de la Galerie des Glaces. En revanche, en voici un qui ferait mieux de me fuir, moi, ajouta-t-elle, rieuse, en désignant discrètement le duc de Mortemart, en grande conversation avec un certain Richmond. Je l’ai croisé dans une taverne ! Dans une... délicate situation. »
Elodie n’en dit pas plus, et se contenta d’adresser à l’intéressé dont elle crois le regard un immense sourire, avant de se détourner. Oserait-elle faire de même avec le roi ? En attendant, elle fit à nouveau face à Philippe, une moue plus tendre aux lèvres. « Mais pour te répondre, je crois ne pas être totalement incapable de danser... Alors oui, cher duc, je vous accorde cette danse ! » Au diable les apparences, il n’y avait sans doute personne pour s’intéresser à eux, et elle était trop heureuse d’être là avec lui, et de parvenir à le dérider.
Invité
Invité
Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 02.09.12 21:13
- Et bien, madame la duchesse, la fougue de votre jeunesse nous avait manquée, s'inclina un vieux comte, je suis heureux de vous retrouver enfin à la cour. Mais dites-nous, où se cache donc votre frère ?
Déjà la quatrième fois qu'on lui posait la question, Gabrielle mourrait d'envie d'envoyer paître l'ennuyeux. Outre le fait que lui demander des nouvelles de Paris l'agaçait prodigieusement (n'était-elle pas plus intéressante que cet avorton ?), elle n'avait surtout pas la moindre idée de l'endroit où se trouvait le prince. Elle espérait qu'il n'avait pas eu l'audace de ne pas se rendre à la soirée organisée par le roi pour fêter l'arrivée de la nouvelle année. Certes, cela tapait sur ses nerfs de voir la famille royale célébrée par cette foule d'hypocrites et l'idée de recevoir un quelconque présent à l'effigie de l'imposteur lui donnait des nausées par avance mais Paris n'avait pas cette excuse. Et malgré tout ce qu'elle pouvait ruminer, elle était bien heureuse de se retrouver dans son élément après tant de temps d'absence.
Après une entrée triomphale où tous avaient pu remarquer son retour, sa robe d'étoffe précieuse et ses bijoux qui soulignaient la richesse et l'importance de son lignage, Gabrielle avait papillonné de groupes en groupes pour faire la conversation. Ses mensonges sur son voyage étaient désormais bien rodés et de toute façon, toute la cour avait suivi son parcours (ou plutôt celui de Perrine) dans le sud. On lui demandait si les provinciaux étaient civilisés à vivre si loin de la cour, si on ne lui avait pas manqué, on lui contait pour la énième fois les incidents les plus marquants, de l'anniversaire du roi au retour de la favorite royale dans ses appartements, comme par miracle. A force, ce n'était même plus drôle même si c'était elle la responsable de tout ce désastre. Même les théories sur la disparition d'Amy finirent par l'ennuyer.
Gabrielle se posa donc dans un coin et prit un petit four qu'elle porta à ses lèvres, tout en observant l'assistance. Elle connaissait toutes ces têtes désormais. Certaines étaient amies mais pour la plupart, elle ne rêvait que de les détruire. La famille royale était désormais arrivée et elle ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel en voyant la façon dont était accoutré Monsieur qui papotait avec le fou du roi. La duchesse d'Alençon faisait acte de présence, bon gré mal gré à son habitude et comme toujours, Gabrielle songea au gâchis que représentait cette cousine. Son cœur fit un bond en voyant son cher Hector mais il ne l'avait pas vue et se dirigeait d'un pas assuré vers une dame de l'assistance. Sans doute avait-il ses propres projets pour la soirée. Il ne lui refuserait pas une danse toutefois. Les plus grands étaient là, Vivonne, Froulay, les étrangers aussi avec le Danois et sa sœur. Toute cette petite foule était bien méprisable. Seule la favorite était introuvable ce qui était bien dommage car Gabrielle était curieuse de voir son allure après ce qu'elle lui avait fait vivre durant ces longues semaines. Le comte du Perche, et son cœur se serra à cette pensée, était également invisible. Rien d'étonnant à cela toutefois.
Tiens une figure inconnue aux côtés du duc de Gascogne. Non, Gabrielle avait beau fouiller dans ses souvenirs, elle ne se rappelait rien de cette jeune fille, bien jolie au demeurant, qui tournoyait au bras de Philippe d'Artagnan. Son regard vrilla le dos de ces deux personnes alors que son esprit élaborait des réponses à son questionnement. Elle saisit le bras d'un homme qui passait au buffet auprès d'elle et lui demanda d'une voix dont elle parvint difficilement à cacher l'excitation : - Qui est la cavalière du duc de Gascogne ? - Je l'ignore, répliqua le courtisan, tout aussi intéressé qu'elle par une nouvelle rumeur à lancer. - N'est-elle pas nouvelle dans la maison de Madame ou de la reine ? Vient-elle d'arriver à la cour ? - Je peux vous assurer qu'elle n'a pas de charges à la cour... - N'est-il pas étrange que le duc de Gascogne ait une parfaite inconnue au bras ? Sourit Gabrielle, sentant l'information intéressante et l'affaire louche.
Sa curiosité prit rapidement le pas sur toutes les autres considérations et elle se dirigea d'un pas assuré vers le couple qui venait de s'arrêter à la fin du menuet elle bouscula au passage Francesco di Venezia, sans même songer à s'excuser, celui-ci ne le méritait pas. Cela lui rappela qu'elle avait une vengeance à mener contre lui. Mais ça attendrait bien qu'elle sache le fin mot de cette histoire sur la jeune demoiselle. - Bonsoir monsieur le duc, claironna-t-elle en direction de Philippe en s'inclinant, vous voir à la cour est toujours un plaisir... Mais tout de suite, elle se tourna vers la jeune femme à son bras et son sourire se fit carnassier : - Mademoiselle... J'ignorais que monsieur d'Artagnan avait une fiancée, l'aurait-il cachée sur ses terres ? Je n'ai pas le souvenir de vous avoir vue à la cour... A quelle maison appartenez-vous ? J'aurais été ravie de devenir votre amie. Rien de plus faux et mielleux que ces paroles. Gabrielle attendait pourtant encore de cracher son venin de dame de la cour accomplie.
Louis XIV
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Belle et douce Amy, l'unique. Peu importe mon alliance ... Côté Lit: Avec ma femme au nom du devoir conjugal, avec la Reine de mon coeur au nom d de l'amour Discours royal:
ADMIN ROYAL L'Etat, c'est Moi
► Âge : 28 ans
► Titre : Roi de France
► Missives : 1184
► Date d'inscription : 26/08/2006
Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 04.09.12 0:09
Les cadeaux n'étaient pas toujours palpables, avec des portraits du monarque et de la famille royale sur les objets. Cela pouvait être un titre ou une promotion. Pour Vivonne, c'était la deuxième solution. Ce n'était pas parce que son homonyme était son ami, mais surtout qu'il était excellent dans son domaine, il méritait amplement de monter en grade. Et le monarque était bien récompensé de voir le grand sourire sur les lèvres de Vivonne. Au moins, un cadeau qui faisait plaisir.
Sire…je..vous avez trouvé là le moyen de me réduire au silence ! Je ne puis assez remercier votre majesté pour cet honneur…cet immense honneur. Merci, Sire. Je saurais donc comment vous faire taire à mes prochains anniversaires. En attendant, la flotte française sera votre. Je sais que vous en prendrez soin.
Le monarque afficha un petit sourire au coin des lèvres, le saluant d'un signe de tête alors que Vivonne retournait à la fête avec son épouse. Même à Noël il fallait penser à la guerre, la préparer. Cela n'empêchait pas de passer un bon moment, Louis continuait de distribuer ses cadeaux à ses proches qu'il apercevait à vue d’œil et ceux dont Bouillon citait au roi.
Entre autre, Louvois eut le droit à un beau fusil à la crosse dessinée d'un loup, Colbert eut quelques livres précieux dont il comptait le prix dans sa tête pour imaginer l'indécente dépense pour sa personne. Le sieur du Plessis-Belleville, son secrétaire d'Etat, recevait quant à lui un nouveau secrétaire car il avait parlé au roi que le sien fut embrasé par son fils qui ''jouait''. Le secrétaire d'État de la religion prétendue réformée eut le droit à une belle canne car il boitait depuis plusieurs années, n'étant plus tout jeune. En somme, une partie de sa Maison eut le droit à son cadeau et tandis que Bouillon rayait un nom, Louis lui parlait.
Et Froulay, est-il loin dans votre liste ? Il est tout de même mon Maréchal des Logis. Oh, dieu du ciel, j'ai sauté son nom ! Je m'en vais le chercher de suite.
Et le duc de Bouillon, fidèle chambellan, partit en direction d'Aymeric qui se trouvait avec la sœur de Jan Sobieski, son Fou et son frère. Quelle drôle de brochette de personnalités ! Versailles faisait de drôles d'associations parfois.
Ah, Froulay, je vois que vous étiez en excellente compagnie, je ne vous retiendrais pas longtemps, je tenais à vous souhaiter tous mes vœux pour cette nouvelle année. En espérant que durant cette guerre, vous n'aurez pas à me sauver la vie. Le roi sourit, amusé, puis reprit. Nous en reparlerons mais en temps voulu, il vous faudra partir avant nos troupes pour organiser l’arrivée des soldats. Il y a bien longtemps que je n'ai voyagé, il faut bien que votre charge de Maréchal des Logis serve !
Le Chambellan arriva avec un petit coffre entre les mains, finement ciselé d'or, incrusté de nacre, un petit bijou d’orfèvrerie. Et comme un cadeau royal ne serait rien sans une touche monarchique, le portrait du roi se dessinait sur les côté gauche et droite du beau coffret.
N'oubliez pas votre présent et profitez de notre fête.
Invité
Invité
Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 04.09.12 21:55
Assurément mon ami, votre cadeau vaut tous les trésors de la terre, je ne sais comment vous remercier de l'avoir retrouvée. Cette bague compte beaucoup pour moi.
L’air ravi du duc d’Orléans suffit largement à satisfaire le Fou qui, quoi qu’on veuille bien en dire, aimait les bonnes actions –discrètes bien sûr- autant que les jeux d’esprits et enquiquiner son entourage. Il ne répondit donc à ces remerciements que par un clin d’œil avant que d’un commun accord un terme ne soit mis à la conversation.
Regardez qui est là. Vous qui parliez de froid, vous aurez bien besoin de votre cape.
Suivant le regard du prince, Ferdinand vit toujours aussi sobrement vêtu et paré d’une expression bien sombre pour l’humeur de la fête, l’éternel Colbert, le ministre bien-aimé du roi dont il n’avait aucun mal à reconnaître les compétences mais qu’il aimait particulièrement fustiger, ne serait-ce que parce que cet homme-là ne souriait jamais. Et que les ministres avaient toujours fait des cibles particulièrement prolifiques.
Monsieur Colbert, vous ici. Je ne vous croyais pas capable de quitter votre siège pour fendre la foule de courtisans. Je vois que je peux toujours surprendre son altesse. « Méfiez-vous Colbert, je crois que ce soir tel sera surpris qui croit surprendre. » sourit Ferdinand en se doutant bien que la courtoisie de Monsieur devait dissimuler quelque chose. Ce en quoi il ne se trompait guère, malgré le regard suspicieux du ministre des finances. Voyez vous mon ami, j'ai décidé en cette nouvelle année d'être charitable avec les gens qui ne sont pas de notre condition et de faire charité à la plèbe. Je vous en fais gracieusement cadeau, monsieur Colbert. Oh un … un portrait de vous, Monsieur. Marmonna Colbert devant un Ferdinand hilare.Cela est trop d'honneur. N'oubliez pas de l'accrocher. Le baron et moi-même ne manqueront pas d'aller vérifier. « Soyez certain que pour rien au monde je ne manquerais l’occasion ! Allons Colbert, ayez au moins la politesse de l’enthousiasme, on dirait qu’on vient de vous annoncer votre propre enterrement. Les gens manquent de politesse parfois, c’est fou tout de même… »
Ignorant royalement le regard noir que lui lançait maintenant son cher ami Colbert, Ferdinand s’apprêtait à revenir à sa discussion avec Monsieur quand il entendait qu’on l’appelait –non par son nom mais fait plus rare, par sa fonction. Il se retourna en se disant qu’il était décidément bien populaire ce soir et tomba sur une très charmante demoiselle aux cheveux roux et au sourire contagieux.
- Oh voici le fou du roi ! Monsieur d'Anglerays, venez donc échanger deux mots et nous dire quels présents le fou a prévu d'offrir à ses victimes pour cette nouvelle année. « Des bons mots, des jeux d’esprits, et des plaisanteries un peu trop acides pour leurs délicats palais, j’en ai bien peur madame Sobieska. » répondit le fou sur le même ton joyeux. Il ne la connaissait que de vue, mais visiblement, c’était selon elle suffisant pour engager la conversation ! « Tiens, mon cher Froulay, je vous trouve en bien charmante compagnie, pour quelqu’un que je croyais assagi depuis nos dernières aventures de jeunesse. Mais ne serait-ce pas la charmante Agnès que je reconnais là ? Ne faites pas cette tête, je connais suffisamment votre frère pour reconnaître une jeune femme d’après le portrait qu’il m’en fait dans ses courriers. »
Ferdinand vit arriver vers eux le chambellan du roi, qu’il salua avec forces révérences toutes plus exagérées les unes que les autres et même en applaudissant lorsqu'il vit à quelques pas que le monarque avait remis son présent à son maréchal des logis. Puis en se redressant il glissa à Eléonore, ayant saisit quelques mots de la conversation entre Aymeric et Louis :
« Ce que notre roi veut dire par là, c’est que le bon Colbert se plaint encore de l’état des finances du royaume, et je le soupçonne de vouloir supprimer quelques charges aussi coûteuses qu’inutiles. Heureusement que le roi est un ami fidèle : voyez comme il prévient son ami Froulay de la précarité de sa charge ! Allons Froulay, obéissez et rendez-vous donc utile, allez nous planter une tente dans les jardins ! Ce soir, le roi veut camper ! »