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 Des jeux pleins de surprises... [Thimo' x Ferdi']

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Thimoléon de Choisy


Thimoléon de Choisy

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Libre comme les cieux : il brûle comme l'enfer !
Côté Lit: Tous les anges et les démons de cette terre s'y étendent pour mon plus grand plaisir...
Discours royal:



    ANDROGYNE
    l'Allure stupéfiante.


Âge : 23 ans
Titre : Abbé de Saint-Seine - Comtesse des Barres - les yeux et les oreilles de la Cour...
Missives : 382
Date d'inscription : 02/08/2011


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MessageSujet: Des jeux pleins de surprises... [Thimo' x Ferdi']   Des jeux pleins de surprises... [Thimo' x Ferdi'] Icon_minitime17.02.12 22:13

    Des jeux pleins de surprises... [Thimo' x Ferdi'] Tumblr_lxhrobxvzU1qb9ftxo1_500
    « Tous les jeux, y compris ceux qui paraissent les plus simples, recèlent d'antiques sagesses. »

    Le Château était bien calme en cet après-midi d'automne. La veille, on avait annoncé l'enlèvement de la favorite royale, Amy of Leeds, provoquant un rebondissement sans précédent à la cour. Le Roi ne se montrait plus, terré dans ses appartements ou on ne savait où. Les courtisans jacassaient toujours autant sous leur masque de convenances mais le cœur ne semblait plus y être. Quelque chose s'était éteint depuis l'annonce de la veille. La lumière du soleil lui-même ne semblait plus la même, plus terne, froide. On aurait dit que l'hiver avait posé ses valises plus tôt à Versailles, profitant de la morosité ambiante.
    Pourtant tout le monde avait la volonté d'agir comme si de rien n'était, essayant de ne pas céder à quelques spleens malvenus. C'est dans cette ambiance fort douteuse et étrange que l'Abbé de Choisy décida de retrouver de l'entrain. Parcourant la Galerie des Glaces, presque déserte à cette heure, il était en quête d'un visage amical avec qui discuter et plaisanter. Il ne voulait pas se morfondre sur les événements récents. Certes avec un tel fracas, chacun des courtisans pouvait douter de sa propre sécurité mais Thimoléon était de ceux qui croyait aux miracles et au fins heureuses. Amy of Leeds ne serait pas absente éternellement, il s'en faisait une certitude !
    Les mousquetaires et les espions du Roi remuaient ciel et terre pour la retrouver. C'était à se demander si la Reine ne devait pas être plus jalouse qu'à l'accoutumée de cette rivale au sein du lit conjugal. Souriant sur ces quelques réflexions qu'il prendrait soin de reformuler dans quelques cercles de commérages, Thimoléon semblait glisser sur le parquet de la galerie, sa robe noire d'ecclésiastique était étrangement plus longue et plus agrémentées qu'une tenue classique. En effet, il avait décidé d'ajouter quelques fantaisies, afin que sa fonction spirituelle lui paraisse moins ennuyeuse. Sur le satin noir, on pouvait distinguer quelques riches broderies de perles de même couleur et sous la robe, quelques jupons de tulle blanche. Et oui, il arrive qu'une dame ne se refuse rien !
    Arrivant pratiquement au bout de la galerie, une personne arriva dans le sens inverse du sien se retrouvant pile sous son nez. Un sourire des plus amicaux et chaleureux se dessina sur le visage du jeune bourgeois.

    "Monsieur d'Anglerays ! S'exclama-t-il. Quelle joie ! Voilà longtemps que je ne vous ai croisé à mes messes, ajouta-t-il, taquin. Mais ne vous en faites pas, je ne vous en tien pas rigueur !"

    Il est vrai que pour les questions de piété, l'abbé se froissait difficilement. Ses lectures des textes sacrés avait développé chez lui un regard fort décalé de ces contemporains. Selon lui, la Bible était plus un guide général qu'un véritable règlement. Il était bien évidemment le premier à transgresser les codes mais cela ne lui effleurait pas l'esprit. Tout était pour le mieux et personne ne c'était encore plaint. Tenant enfin un visage sympathique dans ses filets, l'abbé avait bien l'intention de ne pas le lâcher. Il voulait s'amuser !

    "J'espère ne point vous déranger de quelques affaires importantes, Monsieur, fit semblant de s'inquiéter l'abbé. Je parcourais le Château à la recherche d'une âme chaleureuse et amicale et voilà que le Ciel semble vous envoyer à moi, n'est ce pas merveilleux ?" Dit Thimoléon d'un sourire éclatant.

    Le Fou du Roi et l'Abbé ne se connaissaient guère mais l'un comme l'autre flirtaient si près des têtes couronnées de ce royaume qu'il était inévitable qu'ils fassent connaissance un jour. Pourquoi pas aujourd'hui ? Bien que les circonstances n'était pas des plus joyeuses et sans se décourager à déranger aussi soudainement d'Anglerays dans son emploi du temps, Choisy se comporta comme si une idée divine venait d'éclairer son esprit et s'exclama tout guilleret :

    "Ooooh Monsieur d'Anglerays ! Peut être allez-vous me trouver sans cœur à ne pas me préoccuper des événements actuels mais...Me feriez-vous l'honneur de partager un verre de porto avec moi ! Cela me ferait tellement plaisir !"

    Thimoléon était un de ces hommes qui conservaient à vie l'esprit d'un enfant et il espérait bien trouver auprès de Ferdinand d'Anglerays une compagnie amusante et amicale. Il n'était pas au bout de ses surprises !
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MessageSujet: Re: Des jeux pleins de surprises... [Thimo' x Ferdi']   Des jeux pleins de surprises... [Thimo' x Ferdi'] Icon_minitime29.02.12 18:28

« C’est une catastrophe monsieur. Une véritable catastrophe. »

Pourtant, à voir le visage de la Reynie on n’y aurait pas cru. Assis dans un fauteuil en face de lui, ses longues jambes nonchalamment étendues en travers du passage, Ferdinand se contenta de manifester ses émotions par un haussement de sourcil. Son homologue de la police n’était pas un homme des plus expressifs, et pourtant derrière son masque impassible le Fou pouvait percevoir le souci –ou plutôt la montagne de soucis- qui le rongeait depuis plusieurs jours. C’était un homme d’une intelligence redoutable et d’un calme qui avait toujours forcé le respect du bouffon, et tout courtisan à la Cour savait que c’était chose difficile. Mais évidemment il aurait préféré se mordre la langue au lieu de le reconnaître. Il se contenta donc d’attraper un crayon sur le bureau du chef de la Police alors que celui-ci faisait face à la fenêtre et commença à jouer avec tout en répondant :

« Et alors, que comptez-vous faire ? »

L’homme de justice se retourna et se retint probablement de lever les yeux au ciel en voyant d’Anlgerays tenter de faire tenir le crayon en équilibre sur son index. Au lieu de quoi il fit semblant de ne rien remarquer –un exercice auquel il était devenu remarquablement doué au fil des années- et s’approcha de son fauteuil sans pour autant s’y asseoir.

« J’ai mis mes meilleurs hommes sur cette affaire. J’ose espérer qu’il en va de même chez vous, baron. Vous êtes un proche du Roi et de la favorite, cette affaire devrait vous concerner. » remarqua-t-il d’un ton parfaitement neutre. « Vous oubliez mon cher que je ne suis pas le chef des espions de sa Majesté. » répliqua Ferdinand sans cesser son manège. Il ajouta cependant avec un demi-sourire : « Mais croyez-bien que tout le monde est sur le pied de guerre. » « Tant mieux. Il faut la retrouver au plus vite. »

Ferdinand soupira et lança le crayon qui atterrit sur le bureau, avant de se lever d’un bond et de rejoindre son collègue pour la tapoter l’épaule avec un sourire de sympathie qui n’arracha pas un grand émoi à la Reynie, trop habitué aux excentricités du Fou pour s’en formaliser. D’autant plus que lui savait l’efficacité qui pouvait se cacher derrière ce sourire bon enfant et ces manières cavalières ! Sans ajouter un mot, mais lui jetant un regard entendu, Ferdinand quitta la pièce à grands pas et dévala les escaliers qui l’emmenaient hors de l’hôtel de Police avant d’enfourcher d’un bond son cheval qui l’attendait au dehors. Et maintenant, au palais !

Une heure plus tard environ, Ferdinand errait dans les couloirs du palais de Versailles d’un air songeur. Bien sûr, avec son extraordinaire capacité à changer de masque comme certains changent leur bague de doigt, il arborait de nouveau son air narquois coutumier dès qu’il croisait quelqu’un pour l’abandonner dès qu’il était de nouveau seul. Parfois son don pour la comédie confinait presque à la schizophrénie et la vitesse à laquelle il passait d’un visage à l’autre, d’un personnage à l’autre, d’un rôle à l’autre en aurait déstabilisé plus d’un. Mais le plus beau et surtout le plus important était que le commun des mortels étaient incapables de s’en rendre, justement parce qu’il en changeait trop vite. La Reynie faisait partie de ceux qui « savaient », mais il n’autorisait la plupart des gens de la Cour n’avaient droit qu’au visage du Fou, toujours insupportable d’insolence et de bonne humeur. Et ce même malgré les circonstances actuelles ! La nouvelle de l’enlèvement d’Amy n’avait pas été sans se répercuter sur toute la Cour, chacun y allant de son petit commentaire et de sa petite hypothèse, certains se sentant eux aussi menacés, certains sincèrement peinés et d’autres indifférents mais sentant qu’il y avait quelque chose de différent dans l’air, que le soleil ne brillait plus de la même façon, qu’il s’agisse du vrai ou de celui qui quelque part dans ce château se morfondait d’inquiétude et de chagrin sans rien en laisser paraître… Pauvre Louis, se dit Ferdinand avec compassion pour son roi. Être souverain n’était décidément pas un cadeau, et une fois de plus il se demanda ce qui pouvait bien attirer les conspirateurs vers le pouvoir. A lui, cette position ne lui semblait être que contrainte sur contrainte, et hormis l’honneur bien évidemment de servir Dieu et la France, il n’y voyait rien d’enviable du tout ! Une vie de paraître et de chaînes dorées, très peu pour lui. Il admirait plutôt les rois, quels qu’ils fussent, de ne pas abdiquer après trois mois passés sur le trône. Il haussa les épaules en silence et leva les yeux vers les tableaux de la Galerie des Glaces, laissant là ses considérations pseudo-philosophiques. Croisant la statue d’Hercule, il ne put retenir un sourire amusé en se remémorant sa petite « discussion » avec Eric de Froulay devant cette même statue… Oui décidément, ç’a avait été une belle partie que la partie qu’ils avaient jouée là !
Il en était là de ses réflexions lorsqu’il entendit le bruissement du tissu sur le sol et leva les yeux pour croiser le regard de la personne qui arrivait vers lui quand…

"Monsieur d'Anglerays ! « Tiens, monsieur l’abbé de Choisy ! » s’exclama Ferdinand avec au moins autant d’entrain que lui.

Point de masque cette fois, Ferdinand était sincèrement ravi de le voir, celui-là ! Au milieu de l’ambiance relativement déprimante qui semblait régner sur le palais, Ferdinand ne disait jamais non à un visage amical même s’il le connaissait à peine. Les deux hommes avaient déjà échangé quelques mots mais guère plus, et pourtant l’homme d’église était à ses yeux un personnage hautement intriguant et n’avait pas manqué d’éveiller son intérêt dès la minute où ils avaient été présentés l’un à l’autre. Choisy n’avait à peu près rien en commun avec le moindre homme d’église de sa connaissance, et cela seul avait suffi pour que le Fou le classe dans la catégorie des « gens intéressants », un cercle très fermé dans son esprit mais où on trouvait toutes sortes de personnages hauts en couleur et souvent peu conventionnels…

Quelle joie ! Voilà longtemps que je ne vous ai croisé à mes messes. Mais ne vous en faites pas, je ne vous en tiens pas rigueur !" « Allons abbé, vous savez bien que les fous sont comme les enfants, et que donc au même titre qu’eux ils seront les premiers à accéder au Royaume des cieux ! » répliqua-t-il sur le même ton. "J'espère ne point vous déranger de quelques affaires importantes, Monsieur. Je parcourais le Château à la recherche d'une âme chaleureuse et amicale et voilà que le Ciel semble vous envoyer à moi, n'est-ce pas merveilleux ?"

Quel comédien que ce Choisy ! Ses manières étaient plus théâtrales encore que les siennes, mais Ferdinand n’était pas sûr que l’abbé fasse semblant ou si être aussi expansif était réellement dans son caractère ! Dans tous les cas, sa réflexion le fit sourire et il leva les yeux vers le ciel en écartant ses paumes tournées vers le haut comme s’il recevait la visite du Saint-Esprit et imita le ton nasillard qu’il avait si souvent entendu chez cette peste d’Elisabeth d’Alençon et que depuis il associait sans honte aux bigotes et autres personnages du même acabit :

« Je dirais même plus, mon père : c’est miraculeux ! Un véritable cadeau divin, que de vous à moi il serait bien stupide de ne pas accepter. Merci ô Seigneur tout puissant d’avoir guidé mes pas devant l’abbé de Choisy pour le divertir dans son ennui sans fin et égayer un peu ses journées aussi sombres que la couleur de sa robe. Amen. » acheva-t-il en joignant les mains avant de les croiser dans son dos.

Son discours, qui aurait hérissé les cheveux de bien des courtisans dans ce palais qui n’auraient pas hésité à le qualifier d’impie, de blasphémateur, d’hérétique et il ne savait quels autres noms d’oiseaux ne sembla pas avoir la moindre effet sur la bonne humeur de Choisy qui continua sur sa lancée.

"Ooooh Monsieur d'Anglerays ! Peut être allez-vous me trouver sans cœur à ne pas me préoccuper des événements actuels mais...Me feriez-vous l'honneur de partager un verre de porto avec moi ! Cela me ferait tellement plaisir !"

Sans cœur ? Peut-être pas. Mais en décalage avec sa fonction, ça oui, clairement ! Ce Choisy l’intéressait décidément de plus en plus, et surtout il l’amusait infiniment. Et que serait un Fou qui n’aimerait pas s’amuser, je vous le demande ? Sans se départir du large sourire qu’il arborait avec bonhomie depuis le début de leur conversation, Ferdinand s’inclina profondément dans un geste volontairement exagéré en faisant jouer les pans de sa cape comme un acteur de théâtre.

« Monseigneur est trop bon avec un pauvre Fou tel que moi ! Néanmoins je vais m’empresser d’accepter avant que vous ne changiez d’avis. Allons donc pour ce verre de porto ! » s’exclama-t-il en lui donnant une tape amicale et retrouvant à dessein son accent gascon l’espace de sa dernière phrase.

C’est ainsi que les deux compères se retrouvèrent à marcher côte à côte le long du corridor, à pas lents mais non pas sans se faire remarquer. Drôle d’association en effet que ces deux personnages pour le moins controversés, et surtout qui n’avaient en apparence rien à faire ensemble ! Le Fou et un prêtre ! Quelle drôle d’idée ! Ferdinand surprit le regard ahuri, perplexe ou réprobateur de plusieurs courtisans qu’ils croisèrent en marchant et les saluait ostensiblement, s’attirant quelques regards noirs ou faisant détourner les têtes curieuses. Le bonheur d’être un « intouchable » n’avait décidément pas de prix. Il pouvait donc se consacrer entièrement à sa nouvelle connaissance sans avoir à se soucier d’avoir froissé quelqu’un qu’il ne fallait pas. Il tourna la tête vers Choisy et reprit la conversation :

« Je dois dire que vous tombez à point nommé, mon cher abbé. Voyez-vous, je déprime. Eh oui ! je sais que l’idée peut paraître étonnante voire aberrante, mais je suis aussi triste qu’une pierre. La favorite est une de mes très bonnes amies, comme vous le savez peut-être, et je déteste la savoir aux mains d’allez-savoir-qui ! Et puis regardez-moi tout ça, mon pauvre Choisy… A-t-on jamais vu Versailles plus déprimant que ces jours-ci ? Je compte sur vous pour me remonter le moral, et faites attentions j’ai de hautes exigences ! » martela-t-il d’un air de conspirateur. « Echangeons donc les rôles ! Vous, vous me divertissez, et moi je vous dis que vous n’êtes qu’un fou et que vous dites des bêtises. »
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Thimoléon de Choisy


Thimoléon de Choisy

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MessageSujet: Re: Des jeux pleins de surprises... [Thimo' x Ferdi']   Des jeux pleins de surprises... [Thimo' x Ferdi'] Icon_minitime06.06.12 17:45

    "Ooooh Monsieur d'Anglerays ! Peut être allez-vous me trouver sans cœur à ne pas me préoccuper des événements actuels mais...Me feriez-vous l'honneur de partager un verre de porto avec moi ! Cela me ferait tellement plaisir !"

    Le visage du fou sembla s'éclairer soudain d'un sourire encore plus large et d'un regard pétillant. Il s'inclina de façon volontairement exagérée tout en agitant sa cape à la manière d'un comédien en pleine représentation.

    « Monseigneur est trop bon avec un pauvre Fou tel que moi ! Néanmoins je vais m’empresser d’accepter avant que vous ne changiez d’avis. Allons donc pour ce verre de porto ! » s’exclama-t-il en lui donnant une tape amicale.

    Face à la réponse favorable de son complice du moment, Thimoléon lui jeta des yeux de velours avec un petit sourire entendu.

    "Parfait ! S'exclama le bourgeois. Ne ratons pas l'occasion de prouver au Seigneur que la vie peut aussi être très amusante ! Huhuhu pardonnez mon audace, mon ami mais vous me faites un tel plaisir ! Allons-y !

    Sans la moindre gène, Thimoléon pris le Baron d'Anglerays bras dessus bras dessous et l'entraina dans un corridor. L'abbé n'avait pas peur des scandales de ses fréquentations et autres comportements peu ecclésiastiques : son amitié sans failles auprès de Monsieur, depuis toutes ces années, sauvegardait une insouciance d'enfant. Mais il ne fallait point s'y tromper, le jeune homme était plus dangereux qu'il ne le laissait paraitre ! Des tas de petits oiseaux venaient lui chanter au creux de l'oreille tout les plus petits bruits de la cour. Mais en cet instant qu'importe les rumeurs, qu'importe la favorite et le reste. Parbleu ! Il voulait s'amuser !
    Parcourant les couloir d'un pas lent, leurs duo était loin de la plus grande discrétion et l'on ne manqua pas de causer derrières les éventails et de lancer des regards surpris ou réprobateurs. Mais cela n'empêchait pas les deux hommes de continuer à se comporter comme à l'accoutumée et de saluer les connaissances qu'ils pouvaient croiser, comme si ils faisaient la nique à la morale. C'est alors que le fou tourna la tête vers l'abbé et reprit la conversation là où ils l'avaient laissés.

    « Je dois dire que vous tombez à point nommé, mon cher abbé. Voyez-vous, je déprime.

    -Vraiment ? S'étonna François-Thimoléon, pensant que l'homme plaisantait.

    -Eh oui ! je sais que l’idée peut paraître étonnante voire aberrante, mais je suis aussi triste qu’une pierre. La favorite est une de mes très bonnes amies, comme vous le savez peut-être, et je déteste la savoir aux mains d’allez-savoir-qui !

    -Oh suis-je sôt ! Fit l'abbé. Bien sûr, cela se comprends tout à fait...Je vous assure que je prie pour que tout rentre dans l'ordre...Pauvre femme ! Et dans son état...

    -Et puis regardez-moi tout ça, mon pauvre Choisy… A-t-on jamais vu Versailles plus déprimant que ces jours-ci ?

    -Ahah ! Ria l'homme de Dieu. Je vous l'accorde : Versailles est plus triste qu'une vieille bigote en fin de vie. Cela ne sied guère à un tel endroit mais les beaux jours reviendrons, vous verrez, dit-il d'un ton plus rassurant.

    -Je compte sur vous pour me remonter le moral, et faites attentions j’ai de hautes exigences ! » martela-t-il d’un air de conspirateur. « Échangeons donc les rôles ! Vous, vous me divertissez, et moi je vous dis que vous n’êtes qu’un fou et que vous dites des bêtises. »

    Thimoélon prit alors un air faussement surpris en posant une main "chaste" sur son cœur.

    "Oooh Monsieur d'Anglerays ! Quel coquin ! N'est ce pas là une hérésie que de demander à un abbé d'être fou ?"

    Puis, aussitôt, le jeune homme se pencha vers son interlocuteur avec un air plus complice mais toujours aussi amusé.

    "J'accepte !" S'exclama-t-il avant de glousser discrètement.

    Un peu plus tard, les voilà tous deux installés dans un petit salon, un valet leur apportant un plateau sur lequel était disposé une carafe de porto ainsi que deux coupes. Il les posa délicatement sur la console près des deux hommes avant de quitter la pièce discrètement, les laissant seul à seul. Thimoléon retroussa un peu une de ses manches noires, révélant davantage de dentelle blanche, pour attraper la carafe et servit le porto dans la coupe du Baron ainsi que la sienne.

    "Alors mon ami ? Demanda Choisy. Qu'est ce qui pourrait bien faire rire le fou de sa Majesté ? En voilà un comble ! Un abbé qui tente de dérider un fou ! C'est tout à fait cocasse ! Vous ne trouvez pas ? Commença à rire le bourgeois. Quelques psaumes pourraient vous aider peut être ? Aahahah ! Excusez-moi je ne peux pas m'en empêcher décidément ! Huuum voyons, voyons..."

    Songeur, Thimoléon but quelques gorgées de son porto avant de reprendre :

    "Avez-vous entendu cette histoire avec cette pauvre comtesse de Thorigny ? La pauvre enfant ! S'exclama-t-il. Elle est venue me trouver à confesse l'autre jour, complètement bouleversée. Elle pleurait à n'en plus finir ! Après avoir réussi à la calmer je lui ai demandé ce qui l'a troublait tant. Elle me disait qu'elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait, qu'elle se sentait malade, mourante même pour reprendre ses dires ! J'étais inquiet pensez vous, alors j'ai essayé d'en apprendre davantage. Et après quelques minutes à essayer de lui tirer les vers du nez...Vous n'allez pas me croire ! S’esclaffa Thimoléon. Elle est enceinte !...Oui bon je sais là n'est pas le plus grave voyez-vous ! Car en réalité la pauvre petite est incapable de dire si elle enceinte de son vieil époux, Monsieur le conte...ou du palefrenier ! Quel idée d'apprendre aux demoiselles qu'on attrape les enfants par les oreilles ! Moi je vous le dis, j'espère que cet enfant n'héritera pas du nez paternel, confia l'abbé avant de glousser. Avec une telle courge en pleine face, on ne part certainement pas gagnant ! Ce pauvre comte a eut déjà bien du mal à trouver femme...alors pour sa descendance ! Le supplice n'en finirai jamais ! Ria le jeune homme. Une dynastie de légumes...

    C'est ainsi que durant plusieurs heures, les deux hommes discutèrent de tout et de rien, riant de bon cœur...ou moqueurs selon les sujets. Ils se servaient verre après verre s'en même s'en apercevoir ! Ses pommettes devenues bien roses et le regard pétillant de malice, Thimoléon brandit maladroitement son verre en direction de son compagnon en souriant de toutes ses dents :

    "Vous verrez Baron ! Un jour peut-être serai-je Cardinal...ou Pape tiens !"

    Bombant le torse il trempa ses lèvres dans sa coupe avant de voir le regard de son interlocuteur.

    "Aaaaah ! Ne me sous-estimez donc point mon ami ! Je suis convaincu que cela est possible ! Je vous croyais plus aventureux ! Audacieux même ! N'êtes-vous pas le fou du Roi ?"

    Il but encore quelques gorgées de porto avant de jeter un regard sur Ferdinand, conspirateur tout à coup.

    "Chiche mon ami ! Je serai confesseur pour commencer ! Lança l'abbé plein de défi. Avez-vous déjà jouer aux hommes d'église, Monsieur d'Anglerays ? Je pari que la robe vous va à ravir, gloussa le jeune homme.

    Cette entrevue des plus banales prenait des tournures tout à fait intéressantes !
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MessageSujet: Re: Des jeux pleins de surprises... [Thimo' x Ferdi']   Des jeux pleins de surprises... [Thimo' x Ferdi'] Icon_minitime29.07.12 22:45

L’un des avantages d’être le fou du roi, c’était qu’à force de dire des inepties, de blasphémer ou d’enquiquiner le monde, on finissait par ne plus surprendre personne lorsqu’on demandait ou faisait quelque chose de réellement aberrant. Le tout était de rester drôle sans choquer, ou du moins sans choquer le roi, le reste du monde n’était que quantité négligeable. Alors s’il surprenait Choisy en lui faisant part de son humeur prétendument sombre, l’étonnement ne dura guère, car après tout, un fou était capable de tout ! On haussait les épaules, on levait les yeux au ciel, on esquissait un sourire exaspéré ou indulgent, et on tournait la page… Et pendant ce temps, le fou continuait à faire ce qu’il voulait et dire ce qui lui plaisait sans jamais se faire pincer. Ah, qu’elle était belle, la vie à la cour ! Du moins quand on bénéficiait d’une position aussi avantageuse que la sienne, qui permettait de faire selon son bon vouloir et déclarer à ses opposants que c’était là l’amusement du roi…
Et avec un personnage comme l’abbé de Choisy, l’exercice était encore plus drôle. Ce dernier était tellement… Décalé et farfelu que Ferdinand avait presque de la peine à tenir la barre au même niveau. Presque, hein. A la différence près que Ferdinand faisait à moitié exprès d’accentuer son caractère déjà hors-catégorie, alors que Thimoléon ne semblait parfois même pas s’en apercevoir ! Ferdinand aimait sa compagnie, bien qu’il ne le connaisse guère en dehors des salons qu’ils avaient fréquentés en même temps, mais il avait vite acquis la certitude qu’on ne s’ennuyait jamais avec lui si l’on était dans ses bonnes faveurs.
Aussi ne fut-il pas surpris le moins du monde lorsque l’abbé répondit positivement au petit défi qu’il lui avait lancé.

"Oooh Monsieur d'Anglerays ! Quel coquin ! N'est ce pas là une hérésie que de demander à un abbé d'être fou ? J'accepte ! "

Un sourire triomphant illumina le visage du fou alors que l’abbé l’entraînait dans son sillage, visiblement bien décidé à prendre sa nouvelle mission à cœur. Parfait, voilà qui les arrangeait tous les deux ! Ferdinand aussi aimait regarder les autres faire les idiots et inverser les rôles de temps à autre, mais convaincre Louis de se plier à cet exercice était terriblement difficile ! Mine de rien, le roi était assez contrariant de ce côté-là, malgré les reproches qu’il lui avait fait, et ça n’était pas faute d’avoir essayé. Louis XIV était un roi sérieux. Diable. Bon d’accord, pour les affaires de l’Etat c’était plus que très bien, mais parfois, Ferdinand aurait aimé voir son roi moins soucieux, au moins face à lui ! Heureusement qu’il arrivait à le dérider, à défaut de l’embarquer dans ses pitreries ! Ca, c’était le lot de gens un peu givrés comme ce cher Choisy…

"Alors mon ami ? Demanda Choisy en lui versant un verre de porto. Qu'est ce qui pourrait bien faire rire le fou de sa Majesté ? En voilà un comble ! Un abbé qui tente de dérider un fou ! C'est tout à fait cocasse ! Vous ne trouvez pas ?
« C’est bien parce que la situation est cocasse qu’elle m’intéresse, sinon je serais déjà retourné tourmenter notre pauvre roi ! » fit remarquer le baron en levant son verre en portant un toast.
Quelques psaumes pourraient vous aider peut être ? Aahahah ! Excusez-moi je ne peux pas m'en empêcher décidément ! Huuum voyons, voyons..."

Quelle bonne intuition il avait eue en suivant Choisy ! Il ne fallait certes pas être une flèche pour comprendre que l’abbé avait une case de travers, mais Ferdinand était probablement l’un des rares à le suivre de plein gré en sachant cela ! D’une après-midi morne et ennuyeuse, il passait désormais à la perspective prometteuse d’une soirée certes arrosée, mais tellement plus intéressante… Car personne ne pouvait prévoir comment se terminerait un tête-à-tête avec l’imprévisible abbé de Choisy.
Ainsi, l’abbé commença à raconter à Ferdinand les derniers ragots de la cour. Il était vrai que Choisy était une véritable langue de vipère quand il le voulait et qu’il trouvait un moyen d’être au courant d’absolument tout… Et de complètement ignorer le secret de la confession. Pauvre comtesse de Thorigny, si elle savait que son confesseur était en train d’étaler ses pêchés les plus honteux devant le fou du roi en personne, elle en ferait certainement une attaque. Enfin, avec un peu de chance, la comtesse ne le croiserait pas d’ici demain et d’ici leur prochaine rencontre il aurait oublié cette anecdote… Ou alors il serait d’humeur indulgente et lui épargnerait toute remarque indiscrète.
Les minutes, les heures s’égrenèrent, les verres de porto aussi. Certes, Ferdinand n’avait au bout du compte pas les joues aussi roses que celles de Thimoléon, mais il avait assez bu pour sentir son esprit vaguement divaguer et savoir qu’il dirait sûrement encore plus d’âneries et de sarcasmes que d’habitude… Bah, aucune importance : lui et l’abbé parlaient la même langue lorsqu’il s’agissait d’ironie ou de moqueries !

"Vous verrez Baron ! Un jour peut-être serai-je Cardinal...ou Pape tiens !"

Ferdinand jeta à son compagnon un regard plus que sceptique en haussant un sourcil dubitatif. Thimoléon de Choisy, Pape, était un concept qui échappait encore à son esprit pas assez embrumé par les vapeurs de l’alcool pour envisager sérieusement une hypothèse aussi… Abracadabrante. Comme si on proposait de mettre la reine à la tête d’une armée.

"Aaaaah ! Ne me sous-estimez donc point mon ami ! Je suis convaincu que cela est possible ! Je vous croyais plus aventureux ! Audacieux même ! N'êtes-vous pas le fou du Roi ? "
« Mon cher abbé, si vous continuez de mettre en doute mon audace et mon esprit d’aventure, je vous ferai embastiller, foi d’Anglerays ! Je suis roi des fous, donc roi des français, donc j’ai tous les droits, y compris celui-ci. Mais vous, Pape ? Ca ce serait une diablerie ! » répliqua Ferdinand en vidant son verre d’une traite.
"Chiche mon ami ! Je serai confesseur pour commencer ! Avez-vous déjà jouer aux hommes d'église, Monsieur d'Anglerays ? Je pari que la robe vous va à ravir ! "

Ferdinand pouffa de rire, pas parce que le dernier trait de Choisy était drôle mais plutôt parce qu’il venait de taper juste sans le savoir… Ah, le bon père Guillaume, depuis combien de temps ne l’avait-il pas joué pour tromper le vil Joigny ? Il regrettait presque de n’avoir pu porter depuis plusieurs semaines la robe de bure, la fausse barbe grisonnante et les sandales trouées d’un de ses personnages de comédie préférés.

« J’ai une fois voulu faire une farce à votre confrère le cardinal de Lorraine et m’était fait passer pour un moine avant de déblatérer une série de blasphème qui lui auraient fait perdre ses cheveux s’il en avait encore eus… Heureusement il ne m’a jamais démasqué, mais sa trogne était terriblement drôle à voir ! » ricana Ferdinand en se remémorant une plaisanterie qu’effectivement il avait faite quelques années plus tôt… Ah, les années jeunesse… « Mais vous, confesseur ? Allons, vous venez de me raconter de long en large et en travers tout ce que vous avez pu entendre dans votre confessionnal depuis deux ans ! Je croyais que les abbés se devaient de garder le silence sur ce qu’ils entendaient ! Rappelez-moi de ne jamais venir me confesser à vous… »

Il reposa son verre sur la table basse en face de lui et laissa échapper un soupir en étendant ses longues jambes devant lui. Choisy pape, ce serait là une belle blague envers la chrétienté, qui malgré tous ses défauts, n’a peut-être pas mérité cette apocalypse tout de même… Quoique. Parfois on était en droit de se poser la question. Choisy, sur le trône du Saint-Siège… L’idée lui donna encore envie de rire. Tant et si bien qu’il décida de pousser un peu plus loin la conversation dans cette direction. Après tout, quitte à s’amuser, autant y aller à fond ! Il se redressa donc sur son fauteuil, planta son coude sur son genou et posa son menton dans sa main avant de dévisager son interlocuteur avec un sourire malicieux et un regard de conspirateur.

« Hé, pourquoi pas après tout ? D’accord, commençons par vous faire confesseur. Et ensuite ? Il faut que le Saint-Siège vous remarque pour daigner vous donner un de ces jolis chapeaux rouges qui vous fera cardinal ! Et si vous vous faisiez missionnaire ? Il paraît que ces messieurs adorent les évangélistes… Oui mais non, je vous vois mal quitter dentelles et confort de Versailles pour aller évangéliser le Nouveau-Monde et ses tribus sauvages. Voyons… Et si vous vous faisiez confesseur ou aumônier de la reine ? Ou même de sa Majesté ? Vous êtes intime avec Monsieur, il pourrait parler en votre faveur, et moi de même ! »

D’accord, Choisy n’était certainement pas le seul à convoiter une telle place, mais il était tellement amusant de l’imaginer confesser la reine ou le roi… Voilà au moins qui les pousserait clairement à ne plus JAMAIS pécher !

« Que pensez-vous de ce plan d’attaque, mon cher Choisy ? Bien que l’idée de vous voir confesseur de notre brave souverain revienne à imaginer la fin du monde, vous voir siéger sur le trône papal me plaît infiniment ! Avec vous comme pape, la chrétienté serait tellement amusante que j’en aurais presque envie de me replonger dans la bible et même de porter la robe ! Mais avant tout, c'est un plan d'attaque, un bon plan d'attaque qu'il nous faut ! »

Attention, quand deux cerveaux fous s'allient dans un projet encore plus fou, mieux vaut détaler très vite...
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Thimoléon de Choisy


Thimoléon de Choisy

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Libre comme les cieux : il brûle comme l'enfer !
Côté Lit: Tous les anges et les démons de cette terre s'y étendent pour mon plus grand plaisir...
Discours royal:



    ANDROGYNE
    l'Allure stupéfiante.


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MessageSujet: Re: Des jeux pleins de surprises... [Thimo' x Ferdi']   Des jeux pleins de surprises... [Thimo' x Ferdi'] Icon_minitime02.01.13 1:47

    « Chiche mon ami ! Je serai confesseur pour commencer ! Avez-vous déjà jouer aux hommes d'église, Monsieur d'Anglerays ? Je pari que la robe vous va à ravir ! "

    Ferdinand se mit alors à pouffer de rire face à un abbé qui se réjouissait de s’amuser autant en la compagnie du fou.

    « J’ai une fois voulu faire une farce à votre confrère le cardinal de Lorraine et m’était fait passer pour un moine avant de déblatérer une série de blasphème qui lui auraient fait perdre ses cheveux s’il en avait encore eus…

    -Ne me dites pas que que cette histoire est vraie, mon ami ! Je vais finir par croire que vous avez plus de vie qu’un chat ! continua de plaisanter l’abbé en écoutant avec attention son ami, un grand sourire de gamin sur les lèvres.

    -Heureusement il ne m’a jamais démasqué, mais sa trogne était terriblement drôle à voir ! »

    -Ah ça je veux bien vous croire ! gloussa Choisy.

    « Mais vous, confesseur ? s’étonna le baron. Allons, vous venez de me raconter de long en large et en travers tout ce que vous avez pu entendre dans votre confessionnal depuis deux ans ! Je croyais que les abbés se devaient de garder le silence sur ce qu’ils entendaient ! Rappelez-moi de ne jamais venir me confesser à vous… »

    -Allons ! Allons ! Ne le prenez donc point de la sorte ! s’exclama Thimoléon en agitant les mains. Certes je vous ai conté quelques anecdotes mais croyez-le bien : je ne le fais pas avec qui veut ! Je porte parfois des dentelles et des belles parures mais je sais être aussi discret qu’un campagnol. Expliqua le jeune homme un peu plus sérieux. C’est bien pour cette raison que je connais autant de monde aujourd’hui. Je me tais quand il faut, j’écoute attentivement et je ne répète que lorsque cela n’est point dangereux ou lorsque cela est nécessaire ! Finalement mes anecdotes et mes extravagances ne sont que poudres aux yeux, mon ami.

    Ferdinand semblait songeur tout à coup. Il venait de reposer son verre et commença à réfléchir longuement. Tout cela avait été dit sur le ton de la plaisanterie mais dans le fond, Choisy aussi avait des envies ambitieuses, comme tout le monde à Versailles. Il savait bien ques on allusion au fait de de devenir Pape était tout de même ridicule surtout à son âge ! Mais cardinal… L’idée ne plaisait peut être pas à Olympe des Barres mais à Choisy c’était tout autre chose. Lui qui gagnait ou perdait des fortunes au gré des mois et des saisons, il lui fallait trouver n’importe quel moyen pour parvenir à subvenir à ses besoins de courtisan(e) ! C’est alors que le fou se redressa de son fauteuil, et se mit à dévisager l‘abbé avec un sourire malicieux et un regard de conspirateur. Ce qui eut le don de dessiner un sourire tout aussi similaire sur les lèvres de Thimoléon.

    « Hé, pourquoi pas après tout ? »

    A cette simple question réthorique, Choisy sautilla sur son fauteuil comme un enfant en tapant dans ses mains avec un petit rire des plus amusés.

    -D’accord, commençons par vous faire confesseur. Et ensuite ?

    -Oh ! soupira l’homme d’église. Nous verrons cela en temps voulu ! Un peu de patience !

    -Il faut que le Saint-Siège vous remarque pour daigner vous donner un de ces jolis chapeaux rouges qui vous fera cardinal ! Et si vous vous faisiez missionnaire ? Il paraît que ces messieurs adorent les évangélistes…

    A cette simple évocation, Thimoléon fit une grimace que le fou remarqua immédiatement pour poursuivre :

    -Oui mais non, je vous vois mal quitter dentelles et confort de Versailles pour aller évangéliser le Nouveau-Monde et ses tribus sauvages.

    -Quelle idée ! s’exclama l’abbé en levant les yeux au ciel devant l’absurdité de cette idée.

    -Voyons… Et si vous vous faisiez confesseur ou aumônier de la reine ? Ou même de sa Majesté ? Vous êtes intime avec Monsieur, il pourrait parler en votre faveur, et moi de même !

    -Oh oui ! Vous lisez dans mes pensées mon cher baron ! s’extasia le jeune homme.

    La demarche que Thimoléon commençait à entreprendre était des plus délicates, il le savait. Lui qui n’avait rien réclamé de l’héritage de ses parents, mis à part les effets personnels de sa mère, était dans une impasse financière depuis peu. Certes, Monsieur et Athénaïs ne se privaient point pour gâter leur ami d’enfance, mais le jeune homme savait que ce n’était pas cela qui le sortirai de la ruine. Il n’aimait que trop Versailles pour renoncer à son train de vie. Tant pis si il devait davantage veiller à ce que la Comtesse et l’Abbé qu’il était ne soient point associés.

    « Que pensez-vous de ce plan d’attaque, mon cher Choisy ? demanda Ferdinand. Bien que l’idée de vous voir confesseur de notre brave souverain revienne à imaginer la fin du monde…

    -Oh ! N’exagérez donc pas Ferdinand ! ria le jeune homme.

    -…vous voir siéger sur le trône papal me plaît infiniment ! s’amusa le baron. Avec vous comme pape, la chrétienté serait tellement amusante que j’en aurais presque envie de me replonger dans la bible et même de porter la robe !

    -Han ! J’en rêve déjà mon ami !

    -Mais avant tout, c'est un plan d'attaque, un bon plan d'attaque qu'il nous faut ! »

    L’abbé travesti lui jeta alors un regard pétillant de malice.

    -Douteriez-vous que je n’ai pas quelques tours sous ma soutane ? demanda-t-il avant de rire aux éclats et de se lever de son fauteuil plus enthousiaste que jamais. Mais mon cher Baron, j’ai presque tout prévu !!! s’exclama-t-il en levant les bras de façon théâtrale. Ecoutez-moi attentivement à présent…

    Quelques heures après ces explications détaillées, passionnées et passionantes du jeune Thimoléon, voilà que nos deux compères (encore un peu emechés cela va sans dire) se rendaient à une visite de la plus haute importance. Tous deux étaient chastement et pieusement vêtus de soutanes et de capes sombres. Dans un sombre couloir du château, les deux hommes se rendaient à une adresse que peu de versaillais réclamaient ! L’idée était si saugrenue que Thimoléon et Ferdinand ne pouvaient s’empêcher de plaisanter sur la chose. Mais ils approchaient de la porte et l’abbé (le vrai) retrouva bien vite son sérieux.

    „Bon, un peu de tenu mon ami. On récapitule : nous venons rendre visite à la duègne Doña Rotruda Alva de Toledo, la plus vieille et la plus influente des duègnes de la maison de la Reine. Nous frappons, nous nous annonçons le plus courtoisement du monde et c’est là que tout se joue. Il nous faut être le plus sage du monde ! il pouffa de rire avant de se reprendre. Hum hum… Vous y parviendrez ?... Vous venez lui rendre visite en simple ami de la foi catholique mais subtilement vous venez à me recommander, vous suivez toujours ?... Il faut que l’on mette cette vieille Rotruda dans notre poche. C’est capital si l’on veut réussir ! Après… pour le reste ils nous faudra croiser les doigts pour que ça marche… Et si c’est le cas, vous me devez une bouteille de portau mon cher !

    Alors qu’il terminait sa phrase, ils retrouvaient devant les appartements des duègnes. Dans un dernier instant de répit, Thimoléon jeta un regard à son ami avant de soupirer longuement et de frapper à la porte en murmurant :

    „Que le spectacle commence…“

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MessageSujet: Re: Des jeux pleins de surprises... [Thimo' x Ferdi']   Des jeux pleins de surprises... [Thimo' x Ferdi'] Icon_minitime07.03.13 2:15

Spoiler:

-Douteriez-vous que je n’ai pas quelques tours sous ma soutane ? Mais mon cher Baron, j’ai presque tout prévu !!! s’écria un abbé de Choisy hilare en bondissant sur ses deux pieds. Non, Ferdinand ne doutait pas. Douter, avec Choisy, revenait à nier une évidence scientifique, comme le fait que le jour se lève puis se couche, ou que Monsieur est le roi incontesté de la mode et des ragots à Versailles. Douter, avec Choisy, était un suicide délibéré. Choisy était capable de tout et n’importe quoi, des complots les plus tordus aux idées les plus farfelues et s’il voulait devenir Pape, le Fou ne doutait pas une seule seconde qu’il ait déjà pensé au minimum à quelques options pour parvenir à ses fins. Parfois, il se disait que si l’abbé voulait devenir Dieu lui-même, il aurait aussi deux ou trois idées pour y arriver. Choisy était un personnage étonnant, mais avec lui au moins, on ne s’ennuyait littéralement jamais ; et la seule manière dont il aurait pu le surprendre aurait été en n’ayant pas d’idée sous sa soutane, comme il disait si bien. C’est donc avec une attention pratiquement religieuse –l’expression était plutôt appropriée, vu le contexte de leur conversation- que Ferdi tendit l’oreille alors que Thimoléon se penchait vers lui avec un air de véritable conspirateur :

Ecoutez-moi attentivement à présent…
« Mordious, je suis pendu à vos lèvres, mon père ! »

Et Thimoléon lui expliqua son plan, de long, en large et en travers. Et plus il expliquait, plus Ferdinand était attentif, et plus son sourire s’élargissait, et plus la perspective d’avoir un Pape aussi loufoque l’emballait. Quand Thimoléon eut conclu son exposé, Ferdinand se frotta les mains comme le monsieur qui vient de conclure une excellente affaire et s’exclama en posant une main solennelle sur l’épaule de son camarade de beuv… de complots :

« Choisy, mon bon ami, ne cherchez plus, votre avez votre homme ! Foi de gascon, si dans un an vous n’êtes pas Pape, alors… Je veux bien manger les plumes du plus beau chapeau de Monsieur ! »

Dieu merci, l’un comme l’autre avait l’esprit trop embrumé par les vapeurs de l’alcool pour un jour se rappeler de cette promesse. Mais pour leur défense, à ce moment-là, ils y croyaient fermement, à leur prodigieux plan ! Tant et si bien que quelques heures plus tard, après une très courte nuit de sommeil et beaucoup de préparatifs de dernière minute, les deux comparses étaient en route pour les appartements d’une très respectable vieille femme qui, selon Thimoléon, pourrait servir leurs desseins. Ce dernier avait revêtu sa plus belle soutane ; quant à Ferdinand, il valait mieux que la brave duègne ne reconnaisse pas le Fou du roi, aussi s’était-il lui-même grimé en religieux si bien qu’il aurait été très difficile de le reconnaître. Ayant entendu dire que les moines de l’ordre des capucins jouissaient d’un grand respect auprès des bons catholiques car il s’agissait d’un des ordres les plus sévères de la chrétienté, il avait revêtu la robe de bure grise nouée d’une corde, allait pieds nus, et avait rabattu le capuchon sur sa tête afin de dissimuler en partie son visage. Pour parfaire l’illusion, il avait même insisté pour porter une fausse barbe. Un costume fait à la va-vite avec les moyens du bord, mais efficace. Avec sa posture faussement raide et la voix grave et pénétrée qu’il savait si bien imiter quand il le fallait, il se disait non sans amusement que le bon Père Joseph lui-même aurait été impressionné par sa performance.

„Bon, un peu de tenu mon ami. On récapitule : nous venons rendre visite à la duègne Doña Rotruda Alva de Toledo, la plus vieille et la plus influente des duègnes de la maison de la Reine. Nous frappons, nous nous annonçons le plus courtoisement du monde et c’est là que tout se joue. Il nous faut être le plus sage du monde !Hum hum… Vous y parviendrez ?...
« N’insultez donc pas mes talents de comédien, Choisy, autrement je vais me vexer et il ne fait pas bon de vexer un brave moine capucin, voyons ! Vous me paierez ça de dix Ave Maria et vingt Pater, ainsi que trente coups de disciplines à genoux sur le gravier ! »
Vous venez lui rendre visite en simple ami de la foi catholique mais subtilement vous venez à me recommander, vous suivez toujours ?...
« Honnêtement je pense que je vais plutôt me recommander moi-même, la robe de bure me sied à merveille et je pense que je ferai un excellent Pape, pas vous ? » rétorqua Ferdinand avec un sourire moqueur.
Il faut que l’on mette cette vieille Rotruda dans notre poche. C’est capital si l’on veut réussir ! poursuivit Choisy sans faire attention à son interruption. Après… pour le reste ils nous faudra croiser les doigts pour que ça marche… Et si c’est le cas, vous me devez une bouteille de portau mon cher !
« Comment ça, JE vous dois une bouteille ? C’est le comble, je vous aide gracieusement à accéder au Saint-Siège et en plus de cela je devrais vous récompenser ? L’avarice est un péché capital mon ami, souvenez-vous en, et attention, j’ai un crucifix et je n’hésiterai pas à m’en servir pour jeter sur vous la fureur du Seigneur qui ne laissera pas impunie cette flagrante injustice envers le brave et misérable serviteur que je suis, j’en suis sûr. »

Alors qu’il concluait là, les deux amis arrivèrent devant l’appartement derrière les portes duquel ils savaient que se trouvait l’objet de leur venue. La reine n’avait rien de prévu de particulier ce jour-là, Ferdinand le savait ; les duègnes et ‘l’archi-duègne’ comme il l’appelait devrait se trouver là.

„Que le spectacle commence…“
« Alea jacta est. » marmonna Ferdinand avant se bien s’assurer que son capuchon était bien en place et de joindre les deux mains dans les manches larges de sa robe de moine, voûtant les épaules pour paraître un peu plus petit. La duègne était sûrement trop myope pour voir le moindre subterfuge de toute façon, mais Ferdinand aimait trop jouer la comédie pour se priver lorsqu’il avait l’occasion. Alors autant jouer le jeu jusqu’au bout, c’était tellement divertissant !
Ils n’eurent que quelques secondes à attendre avant qu’on ne vienne leur ouvrir la porte. Derrière le battant, une toute jeune femme à la peau légèrement basanée –une espagnole, certainement- qui sembla les interroger du regard, sans méfiance néanmoins, leurs habits religieux devant certainement aider dans le processus. Ferdinand prit les devants et, utilisant sa plus belle voix de baryton, s’inclina avec courtoisie et dit :

« Mes hommages, ma fille. Je suis le père Luc, envoyé par le provincial de Touraine pour rendre visite à la très honorable duègne Doña Rotruda Alva de Toledo. Et voici mon confrère et très estimé ami l’abbé de Choisy qui m’a fait l’immense honneur de m’accompagner dans Versailles. Je suis profondément navré de me présenter de manière si impromptue, mais je sais que Dona Rotruda prend très à cœur les œuvres de Notre Seigneur et de ses humbles serviteurs, et j’ai pensé qu’elle serait intéressée de connaître les avancées de nos travaux d’évangélisation en Navarre. »

La jeune fille tomba immédiatement dans le panneau tendu par ce vieux moine très déférent, et demanda aux deux hommes d’Eglise de bien vouloir entrer, la duègne accepterait certainement de les recevoir. Elle les pria d’attendre dans l’antichambre, et dès qu’elle fut sortie, Ferdinand dédia un clin d’œil malicieux à son compagnon, ravi de la tournure très positive que prenaient les choses. Quelle chance il avait d’avoir justement rencontré un de ces évangélisateurs de Navarre quelques jours plus tôt près du couvent de la rue Saint-Honoré ! Il pourrait baratiner sur le sujet sans la moindre difficulté, du moins assez pour pouvoir amener le sujet Choisy sur le tapis… A peine quelques secondes plus tard, la jeune femme revint et leur dit avec un fort accent espagnol que la duègne Rotruda acceptait avec joie de les recevoir. La remerciant chaleureusement, Ferdinand, alias le père Luc, lui emboîta le pas. Les deux hommes furent introduits dans un vaste salon, au centre duquel trônait, assise sur un fauteuil, l’imposante et vieille duègne que Ferdinand ne connaissait jusque-là que de loin. Il était temps de faire un peu plus ample connaissance ! La vieille femme leur jeta à tous deux un regard inquisiteur, mais sitôt qu’elle eut vérifié leur apparence sa contenance se fit accueillante et même aimable.

« Mon père, c’est un grand honneur de recevoir un si fervent serviteur de Dieu en ces lieux. Soyez le bienvenu, après le long voyage que vous venez de parcourir. » dit-elle avec un accent espagnol plus marqué encore.
« Que le Seigneur vous bénisse, ma fille. Je savais que l’œuvre de Dieu ne manquerait pas de trouver en vous une oreille attentive, j’ai entendu dire beaucoup de bien de vous et de votre piété envers le Créateur. » répondit Ferdinand en redoublant de politesse et de déférence.
« C’est tout naturel, mon père. Surtout lorsqu’il s’agit de la Navarre, région si proche de mon pays, pour lequel tant de sang a déjà coulé à cause des hérétiques ! »
« Et j’ai peur que cela ne soit pas terminé, honorable dame. Un soleil rouge se lève, beaucoup de sang a dû couler cette nuit. » remarqua Ferdinand d’un ton grave, avant de se tourner vers Choisy. « Mais laissez-moi donc vous présenter mon ami l’abbé de Choisy, qui m’est d’une aide des plus précieuses pour éveiller les consciences à Paris et Versailles sur le sort de nos frères et sœurs en Navarre. J’ignore ce que je ferais sans lui, c’est le Seigneur qui me l’a envoyé afin de m’assister dans notre dessein et il m’est devenu indispensable ! Je ne crois pas avoir rencontré de plus fidèle serviteur de Dieu depuis que je suis amené à quitter le Touraine pour venir à Paris, et je ne sais comment lui exprimer ma reconnaissance ! » s’exclama Ferdinand avec emphase, exprimant avec toute la sincérité du monde son amitié pour le si dévoué, si pieux abbé de Choisy. La partie était lancée…
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Thimoléon de Choisy


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MessageSujet: Re: Des jeux pleins de surprises... [Thimo' x Ferdi']   Des jeux pleins de surprises... [Thimo' x Ferdi'] Icon_minitime10.03.13 0:15

    « Alea jacta est. » marmonna Ferdinand, faisant sourire Thimoléon, quelques instants avant que la porte ne s’ouvre sur une jeune femme vêtue de noir et le teint halé.

    On savait définitivement à qui on avait affaire lorsqu’on était devant un espagnol ! Elle leur jeta un regard intrigué, les habits religieux aidant à ne pas l’effrayer. C’est alors que Ferdinand prit les devants de façon formidable! Il prit une voix splendide de baryton, s’inclinant avec respect et courtoisie, rapidement suivit par le jeune abbé (le vrai !), en disant :

    « Mes hommages, ma fille. Je suis le père Luc, envoyé par le provincial de Touraine pour rendre visite à la très honorable duègne Doña Rotruda Alva de Toledo. Et voici mon confrère et très estimé ami l’abbé de Choisy qui m’a fait l’immense honneur de m’accompagner dans Versailles.

    Thimoléon inclina la tête avec une tête d’enterrement, muet comme une tombe, ce qu’il jugea approprié pour la tâche qu’ils avaient à accomplir. Ferdinand poursuivit avec panache :

    « Je suis profondément navré de me présenter de manière si impromptue, mais je sais que Dona Rotruda prend très à cœur les œuvres de Notre Seigneur et de ses humbles serviteurs, et j’ai pensé qu’elle serait intéressée de connaître les avancées de nos travaux d’évangélisation en Navarre. »

    Le subterfuge du fou du Roi fonctionnait à merveille ! La jeune fille invita les deux hommes a rentrer et les pria d’attendre tandis qu’elle allait quérir sa maitresse, la vieille duègne. Dès qu’elle fût sortie, les voilà qui était seuls dans l’antichambre. D’Anglerays ne se priva pas pour lancer un clin d’oeil enthousiaste à son compagnon de jeux. Thimoléon était ravi (pour ne pas dire aux anges) de voir que leur plan fonctionnait à merveille (pour l’instant). Choisy se demandait bien comment son ami avait pu si bien s’imprégner de son personnage d’homme de Dieu. La confusion était supéfiante ! Il semblait pouvoir mentir aussi bien qu’il respirait. Thimoléon voyait là le talent certain et incontesté du fou du Roi. Le jeune homme avait toute confiance en lui pour l’aider dans sa tâche d’ascension écclesiastique. Quelques instants plus tard, la jeune femme les informa de son accent chantant que la duègne Rotruda se ferait une joie de les reçevoir.

    Ils la remercièrent puis Ferdiand, alias père Luc, passa le premier par la porte du salon où se trouvait la fameuse dévote qu’ils cherchaient. Le salon était vaste baigné par la lumière de la fin de l’après-midi. Au milieu trônait, austère, sombre et laide à faire peur, Rotruda. Thimoléon ne parvenait pas à chasser de son esprit l’idée que ce prénom était aussi laid que la personne qui le portait. Si Thimoléon avait choisit de s’attaquer à son plan par une rencontre avec cette duègne, c’était parce qu’elle ne le connaissait absolument pas ou en tout cas d’extrêmement loin. Cela ne pouvait qu’être un avantage dans l’affaire qui amenait les deux hommes auprès de cette vieille bique. Son visage lui rappelait étrangement la gueule du chien d’un des proches du Roi, Monsieur Vivonne. Il se rappella alors avec beaucoup d’amusement que ce chien s’appelait aussi Cochon. Cette pensée le fit sourire, mais il chassa cela bien vite pour n’éveiller aucun soupçon. La duègne jeta sur eux d’abords un regard inquisiteur avant de devenir soudainement plus aimable et chaleureuse. Thimoléon se sentait à l’aise comme dans ses petits souliers. Cela allait être un jeu d’enfant !

    « Mon père, c’est un grand honneur de recevoir un si fervent serviteur de Dieu en ces lieux. Soyez le bienvenu, après le long voyage que vous venez de parcourir. » dit-elle avec un accent espagnol très marqué.

    La face de Cochon, habillé en dévote espagnole et qui parlait… Quoi de plus hilarant ? Il fallait cependant garder son sérieux. Thimoléon n’hésita pas à se mordre la langue afin de chasser l’image du chien de Vivonne vêtu d’une robe de son esprit. Quel cochon ! jura l’abbé dans son esprit avant de reprendre attention sur son compagnon déguisé et la vieille espagnole.

    -Que le Seigneur vous bénisse, ma fille. Je savais que l’œuvre de Dieu ne manquerait pas de trouver en vous une oreille attentive, j’ai entendu dire beaucoup de bien de vous et de votre piété envers le Créateur. » répondit Ferdinand avec une politesse des plus fines.

    Les deux hommes firent une révérence et, furtivement, Thimoléon put constater des pieds de la duègne qui dépassait du dessous de sa robe. Elle les avait fort laids ! Gros et gras. Echapper à l’image de Cochon allait être décidément bien difficile. Pourtant Thimoléon redoublait de volonté à se mordre la langue pour ne pas éclter d’un rire suspect.

    « C’est tout naturel, mon père. Répondit la vieille femme, courtoise en les invitant à s’asseoir. Surtout lorsqu’il s’agit de la Navarre, région si proche de mon pays, pour lequel tant de sang a déjà coulé à cause des hérétiques! »

    « Et j’ai peur que cela ne soit pas terminé, honorable dame. Un soleil rouge se lève, beaucoup de sang a dû couler cette nuit. » remarqua Ferdinand d’un ton grave, avant de se tourner vers Choisy qui voyait Cochon valser dans son esprit en faisant tournoyer ses jupons en soulevant sa robe.

    « Mais laissez-moi donc vous présenter mon ami l’abbé de Choisy, qui m’est d’une aide des plus précieuses pour éveiller les consciences à Paris et Versailles sur le sort de nos frères et sœurs en Navarre. »

    Lorsque Thimoléon entendit son nom, il chassa prestement l’image trop persistante de l’animal maudit qui pouvait jeter toute leur entreprise à l’eau. Il se racla la gorge et salua avec un sourire la vieille femme qui semblait ne s’aperçevoir de rien.

    „Señora, fit l’abbé avec un accent espagnol parfait. C’est un honneur pour nous que d’être reçu ici. Mon ami et moi-même travaillons beaucoup afin de venir en aide au plus grand nombre avec la parole de Notre Seigneur.

    -J’ignore ce que je ferais sans lui, dit le „père Luc“, élogieux. C’est le Seigneur qui me l’a envoyé afin de m’assister dans notre dessein et il m’est devenu indispensable ! Je ne crois pas avoir rencontré de plus fidèle serviteur de Dieu depuis que je suis amené à quitter le Touraine pour venir à Paris, et je ne sais comment lui exprimer ma reconnaissance ! » s’exclama Ferdinand avec emphase.

    Les deux hommes s’échangèrent un regard éloquent et, digne des plus grands comédiens, Thimoléon posa une main, émut, sur son coeur avant de laisser s’exprimer celui-ci :

    „Oh mon ami ! Comme vous me touchez ! dit-il avec des trémolots dans la voix avant de se tourner vers la vieille duègne (Cochon), les yeux brillants. C’est Dieu qui a mit cette homme extraordinaire sur ma route, Señora. Sans lui, mes actions ne pourraient pas dépasser ma propre paroisse. Avec lui, les actions du Très Haut pourraient dépasser les frontières !

    L’interprétation était flamboyante, énergique, pleine d’émotions. Les deux complices semblaient bel et bien exceller dans l’art de duper ! On ne saurait dire si cela était un bon présage pour la population de Versailles… Mais revenons en à la duègne Rotruda. La vieille femme, calée dans son fauteuil comtemplait tour à tour les deux hommes, un petit sourire aux lèvres.

    „Votre récit est profondément touchant, dit-elle doucement. Racontez-moi : quelles actions charitables êtes-vous en train de mettre en place ? demanda-t-elle, très intéressée. J’imagine que vous êtes là pour m’en faire part ! Je serai ravie d’aider d’aussi nobles âmes que les vôtres, avoua-t-elle.

    Thimoléon eut un sourire grandissant au fil des paroles de la dévote et jeta à son complice un regard enchantée, comme un enfant qui s’apprête à ouvrir ses cadeaux de Noël. Puis, toujours lancé dans son défit farfelue, reporta son attention sur la victime de leur supercherie :

    „En parlant de frontière, Señora, dit-il plus posément. Après une récente conversation entre le père Luc, moi-même et quelques confrères, nous avons fait le cruel constat d’un…comment dirai-je ? dit-il en jetant un regard vers Ferdinand avant de poursuivre. D’un certain manque d’encadrement ecclésiastique parmi les membres de la maison de Sa Majesté la Reine Marie-Thérèse.

    L’expression sur le visage de la vieille duègne passa du sourire amical à une expression intriguée et mystérieuse. Il était difficile de savoir si elle était en colère ou non avec un visage aussi frippé (en même temps… elle ressemble à Cochon ! Cela ne fait aucun doute !)

    „Où voulez-vous en venir mon père ? demanda l’espagnole, d’un ton dur. Êtes-vous venu ici pour me soutirer quelques faveurs auprès de Sa Majesté ? Ou serai-ce une critique bien basse ? Car je l'apprécie guère, mon père !"

    Thimoléon prit un air terriblement choqué en prenant son comparse à témoin.

    „Seigneur ! Madame, non ! s’exclama-t-il, aussi pur et chaste que l’immaculée conception. Nous sommes ici, pour venir quérir votre aide. Nous sommes blessés, voir outrés du constat que nous avons pu faire ici à la cour ! dit-il en commençant à partir dans des envolées lyriques en agitant les mains. Ces nobles courtisans, pour la majorité se roule dans un vice déplorable ! Voyez, dit-il en interpellant son ami. Aujourd’hui même en allant vous rendre visite, dans notre naïveté et notre ignorance de la géographie des lieux : nous nous sommes égarés pour nous retrouver dans un salon où, nous l’avons constaté avec beaucoup de mécontentement, deux courtisans se pâmaient en descendant à eux seuls une grande bouteille de portau ! décriva l’abbé avec moultes détails (puisque qu’il s’agissait de lui-même et de Ferdinand). Vous rendez-vous compte, Señora ? Dans quel monde vit-on ?“

    La prestation était à inscrire dans les annales : Thimoléon qui défendait corps et âme (ou presque) les Saintes écritures et la religion ! Et il se dérouillait à merveille dans la peau de son propre personnage. Quelle aisance ! lui-même était surpris de la conviction qu’il portait dans ses propos.

    „J’entends bien, fit la duègne, l’air pensive en hauchant la tête. La France est un pays fort étrange et pleins de contradictions…

    -Et c’est bien pour cela que nous nous adressons à vous, Señora, renchérit Thimoléon avec un sourire angélique. Nous ne sommes pas sans savoir que vous, vous savez reconnaître les bienfaits de notre église et défendez son action. N’est-ce pas ? dit-il en interpellant de nouveau le „père Luc“.

    Les négociations commençaient à devenir sérieuses. Les deux amis n’allaient pas lâcher le morceau ! Ils étaient à deux doigts de leur but… Qui aurai cru Thimoléon si appliqué dans son ascension ecclésiastique ?

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MessageSujet: Re: Des jeux pleins de surprises... [Thimo' x Ferdi']   Des jeux pleins de surprises... [Thimo' x Ferdi'] Icon_minitime06.06.13 22:25

The game was on. Pour le moment, tout semblait se passer comme sur des roulettes, si bien que Ferdinand faillit s’en étonner. Après tout, ce n’était pas tous les jours qu’il avait l’occasion de s’improviser prêtre en compagnie de l’abbé le moins crédible de Versailles (et peut-être même de France) mais l’exercice n’avait rien de déplaisant. D’autant plus que malgré l’aspect casse-gueule de la chose, les deux compères avaient l’air de bien s’en tirer. Thimoléon n’avait en rien l’attitude efféminée que le Fou lui connaissait d’habitude, et lui-même avait l’air d’être totalement crédible dans le rôle du bon vieux Père Luc. Certes, il avait un peu d’expérience derrière lui grâce au rôle du Père Guillaume, sa couverture quand il essayait d’approcher Joigny, mais l’enjeu était différent. Et il était ravi de voir que ce personnage improvisé passait comme une lettre à la poste auprès de la duègne. Deux explications à cela : ou bien il était décidément un excellent comédien, auquel cas il allait de ce pas aller postuler chez Molière –il aimait beaucoup son ami Racine mais préférait les comédies et n’avait toujours pas digéré le passage de la fenêtre chez les Longueville-, ou bien la duègne n’avait vraiment pas les yeux en face des trous et il plaignait la reine. Mais intérieurement, il ricanait. Combien de temps allaient-ils encore tenir cette petite comédie ? Tels qu’ils étaient partis, ils pourraient passer complètement incognitos jusqu’à ce que Choisy soit désigné Pape ! L’espace d’un instant, l’hypothèse lui donna envie de rire, manqua de griller sa couverture. Ah, si Choisy était Pape, et que le monde catholique apprenait que son Pape s’habille en femme et avait été secondé par un bouffon ! Quel magnifique scandale ce serait ! Probablement le plus gros, le plus grotesque, et le plus drôle des scandales de l’Histoire des Religions depuis le jour où l’on a déclaré que la Vierge Marie avait fait un bébé toute seule !

« Oh mon ami ! Comme vous me touchez ! » reprit Choisy avec une intonation digne des meilleurs comédiens de Racine. Voilà qui n’allait pas aider Ferdinand à ne pas éclater de rire, mais une fois encore, il se retint. « C’est Dieu qui a mit cette homme extraordinaire sur ma route, Señora. Sans lui, mes actions ne pourraient pas dépasser ma propre paroisse. Avec lui, les actions du Très Haut pourraient dépasser les frontières ! »

Choisy était magnifique d’émotion et de passion. Le Christ en personne dans ses sermons n’aurait pas fait mieux. En réaction à cette avalanche de compliments, Ferdinand se contenta de conserver le masque impassible sous sa grise barbe et de s’incliner légèrement en avant, avec la sobriété qui seyait à un moine franciscain. C’était qu’il ne fallait pas voler la vedette à son camarade : c’était lui qui devait se faire remarquer pour obtenir les faveurs de la duègne, pas l’inverse ! Il ne manquerait plus que ça tient, que le Père Luc –lui-même donc- soit promu aumônier de la reine ! Là, il aurait quelques difficultés à donner une explication au roi…

« Votre récit est profondément touchant. Racontez-moi : quelles actions charitables êtes-vous en train de mettre en place ? J’imagine que vous êtes là pour m’en faire part ! Je serai ravie d’aider d’aussi nobles âmes que les vôtres. »

Croisant le regard de Thimoléon, Ferdinand esquissa un sourire malicieux sous son épaisse barbe. Cette farce grotesque réussissait décidément mieux que ce à quoi il s’était attendu : il aurait cru que les deux compères auraient été démasqués plus vite que ça, et jetés dehors sans ménagement en se faisant copieusement abreuver d’insultes en espagnol ! Mais non, voilà que la redoutable duègne Rotruda venait carrément leur manger dans la main, à ces deux bons et braves ecclésiastiques, si courageux et si dévoués… Finalement, la plus grosse blague de l’histoire de la chrétienté n’était peut-être pas si éloignée que ça. Encore un petit effort, et ils pourraient peut-être entrer dans la légende.

« En parlant de frontière, Señora… » reprit Thimoléon qui s’était lancé dans tout un argumentaire sur la maison de la reine auquel Ferdinand ne prêta qu’une demi-oreille d’attention, puisque des voix derrière la porte près de laquelle il était resté attirèrent son intention. Tendant l’oreille, il perçut des exclamations mécontentes, et se demandant ce qui pouvait causer un tel raffut dans les appartements d’une duègne si respectable, il s’assura que son complice avait la vieille Rotruda bien en mains –enfin, façon de parler- et entrouvrit légèrement la porte pour apercevoir deux silhouettes de femmes. Il reconnut la première, une des femmes qui escortaient toujours Rotruda partout, et mit un peu plus de temps à identifier la deuxième sous son costume de bonne sœur… Et lorsqu’il vit son visage, dut se mordre la lèvre pour ne pas éclater de rire. Discrètement, il se glissa dans l’ouverture, laissant brièvement Thimoléon en tête-à-tête avec Rotruda… Mais c’était pour la bonne cause.

« Sœur Nicole ! Quelle surprise de vous voir ici ! » s’exclama-t-il autant que son personnage de capucin sage le lui permettait. L’imposante bonne sœur, maquerelle à ses heures, le détailla de haut en bas, visiblement mécontente d’être interrompue dans sa dispute avec l’espagnole, sans le reconnaître. S’approchant, Ferdinand demanda poliment à l’espagnole de les laisser, qu’il se chargeait de l’intruse. Après un court instant d’hésitation, elle n’osa pas contrarier le brave moine capucin et sortit. Alors, Ferdinand se tourna vers Nicole-Reine avec un large sourire goguenard et tira légèrement sur sa barbe pour révéler son visage, à la grande stupéfaction de la bonne sœur qui ouvrit de grands yeux.
« Surprise ma sœur ? » lança-t-il, narquois. « C’est vrai que je ne vous ai guère habituée au Père Luc, mais je pensais que vous me connaissiez assez bien pour me reconnaître ! »
« Par la barbe de Lucifer, c’est bien vous m’sieur le baron ! Mais qu’est-ce que c’est que cette tenue que vous m’arborez là ? C’est dans cette tenue que vous comptez venir enfin essayer une de mes filles ? »
« Plutôt mourir d’une indigestion de melons ma sœur, vos filles ont autant d’attraits que la Bergogne. »
« Ne jurez pas trop vite baron, on ne sait jamais ce qui peut arriver dans la vie ! Regardez, après tout on dit bien que l’Plantagenêt en pinçait pour son cousin de Blois… Un amateur de femmes pareil, avec ça tout est possible. Mais qu’est-ce que vous faites là vous, d’abord ? »
« Je négocie. Pensez-vous, je suis en train d’obtenir la couronne de Pape à un de mes amis ! D’ailleurs pardonnez-moi, mais je dois y retourner, mon concours est très attendu. Dieu vous bénisse, ma sœur ! »

Remettant sa barbe en place, il dédia un clin d’œil à la bonne-sœur maquerelle –en se rendant compte qu’il n’avait aucune idée de ce qu’elle pouvait bien fiche ici, demander des financements pour son bordel ?- et retourna dans la pièce où Choisy et Rotruda étaient toujours en grande discussion.

„J’entends bien. La France est un pays fort étrange et pleins de contradictions…

-Et c’est bien pour cela que nous nous adressons à vous, Señora. Nous ne sommes pas sans savoir que vous, vous savez reconnaître les bienfaits de notre église et défendez son action. N’est-ce pas ?
« Absolument. » approuva Ferdinand en reprenant la voix du Père Luc comme s’il n’avait jamais quitté la pièce. « La France est un beau royaume, mais ses relations avec notre Sainte-Mère l’Eglise sont pour le moins… houleuses. Nos ouailles manquent de modèles forts à suivre, des aînés à la conduite exemplaire, de fidèles fils de Notre Seigneur et vrais défenseurs de la Foi. Ah, il est loin, le temps glorieux où nos Templiers reprenaient la ville sainte des mains des hérétiques… »

Un soupir désenchanté suivit ces paroles, comme si le pauvre moine portait sur ses épaules la croix du Christ lui-même. Ou plutôt la croix de tous ces maudits infidèles qui se perdaient à Versailles dans le luxe et la débauche au lieu d’aller à la messe, pauvre diables ! Posant une main sur son vieux cœur fatigué, le père Luc marmotta un ave pater et reprit en s’approchant doucement de la vieille duègne :

« Si seulement les français pouvaient avoir des modèles tels que vous… A commencer par ici-même, à Versailles. Le roi ne pense qu’à la guerre et ses nobles, et les nobles ne pensent qu’à plaire au roi plutôt qu’à plaire à Dieu ! Seule la Reine est encore une digne fille de son Créateur semblerait-il, mais si vous saviez combien je tremble quand j’entends ce qu’il se passe entre ces murs ! »

Voilà, c’était comme ça qu’ils y arriveraient. S’ils voulaient décrocher une place à Choisy chez la reine, il fallait placer cette dernière sur un piédestal et faire planer sur elle une menace invisible. Ensuite, l’étape suivante serait d’avancer le cavalier –Choisy- pour le présenter sous le jour heureux du sauveur. Cette idée était pour le moins saugrenue et cocasse, mais hé, si l’on voulait devenir Pape il fallait s’en donner les moyens !

« Si vous saviez ce que vos paroles me touchent mon Père ; la reine est un modèle de vertu, mais le danger est partout ici… Nous avons beau veiller sur elle, qui sait ce qui peut arriver quand nous ne sommes pas à ses côtés ? » soupira la duègne. Le regard de Ferdinand brilla d’une lueur de triomphe. Si la bonne vieille duègne lui tendait la perche elle-même, que demander de plus ?
« Ce qu’il faudrait, c’est une personnalité forte et droite, un fidèle disciple de notre Seigneur, pour veiller sur la Reine et à la préservation de son âme. Un homme de Dieu capable de la défendre contre les démons qui nous entourent, dont la volonté ne fléchira pas face aux vices de Versailles ! »

Ferdinand/Père Luc parlait avec animation et conviction, habité du feu intérieur de la Foi. Et alors qu’il parlait, les yeux de la duègne allaient de l’un à l’autre, l’air hésitant…

« Quelqu’un qui connaisse bien Versailles et ses pièges, quelqu’un qui soit en mesure de rester à ses côtés quoi qu’il advienne… »

Et alors qu’elle se rappelait que le Père Luc venait de Touraine, ses yeux se fixèrent, incertains, sur Choisy…
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Thimoléon de Choisy


Thimoléon de Choisy

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Libre comme les cieux : il brûle comme l'enfer !
Côté Lit: Tous les anges et les démons de cette terre s'y étendent pour mon plus grand plaisir...
Discours royal:



    ANDROGYNE
    l'Allure stupéfiante.


Âge : 23 ans
Titre : Abbé de Saint-Seine - Comtesse des Barres - les yeux et les oreilles de la Cour...
Missives : 382
Date d'inscription : 02/08/2011


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MessageSujet: Re: Des jeux pleins de surprises... [Thimo' x Ferdi']   Des jeux pleins de surprises... [Thimo' x Ferdi'] Icon_minitime31.07.13 22:12


    « La France est un beau royaume, mais ses relations avec notre Sainte-Mère l’Eglise sont pour le moins… houleuses. Nos ouailles manquent de modèles forts à suivre, des aînés à la conduite exemplaire, de fidèles fils de Notre Seigneur et vrais défenseurs de la Foi. Ah, il est loin, le temps glorieux où nos Templiers reprenaient la ville sainte des mains des hérétiques… »

    Alors que le fou du Roi soupirait à la manière d’un condamné, Choisy s’empressa d’ajouter avec une tristesse déconcertante :

    « Le diable est de retour, señora… ! Si seulement nous comptions plus de gens purs tels que vous pour nous tendre la main…

    « Si seulement les français pouvaient avoir des modèles tels que vous…, rajouta le père Luc. A commencer par ici-même, à Versailles.

    -Tout à fait ! soutint avec verve le jeune abbé. Ce monarque en a fait un temple du vice et de la corruption !

    -Le roi ne pense qu’à la guerre et à ses nobles,

    -Amen ! s’exclama Thimoléon comme pour soutenir son partenaire de jeu.

    Ils formaient un véritable duo comique…

    -Et les nobles ne pensent qu’à plaire au roi plutôt qu’à plaire à Dieu !

    -Que Dieu nous protège !

    La duègne fit immédiatement un signe de croix, l’air très inquiète, comme un reflexe.

    -Seule la Reine est encore une digne fille de son Créateur semblerait-il, mais si vous saviez combien je tremble quand j’entends ce qu’il se passe entre ces murs ! »

    -Loué soit le Seigneur de nous avoir offert une reine si pieuse !

    Thimoléon sentait qu’ils tenaient la duègne en haleine. Galvanisée par leurs paroles, la vieille femme acquiescait à chacune des interventions de l’un ou de l’autre. Le jeune homme était à deux doigts de décrocher sa place de confesseur… Aujourd’hui confesseur, demain sur le trône de Saint Pierre (il est jeune : laissez le rêver bon sang !).

    « Si vous saviez ce que vos paroles me touchent mon Père ; la reine est un modèle de vertu, mais le danger est partout ici… Nous avons beau veiller sur elle, qui sait ce qui peut arriver quand nous ne sommes pas à ses côtés ? » soupira la duègne.

    Le jeune abbé avait envie de soupirer d’aise à ces quelques mots. Elle était tout à leur cause ! Il ne restait plus qu’à ajouter la touche finale ! Ferdinand se chargea avec brio d’amener la chose :

    « Ce qu’il faudrait, c’est une personnalité forte et droite, un fidèle disciple de notre Seigneur, pour veiller sur la Reine et à la préservation de son âme. Un homme de Dieu capable de la défendre contre les démons qui nous entourent, dont la volonté ne fléchira pas face aux vices de Versailles ! »

    Quel talent ce fou royal, pensa Choisy. Ces quelques secondes seraient déterminantes pour l’avenir du jeune homme… Il ne fallait faire aucun faux pas…

    « Quelqu’un qui connaisse bien Versailles et ses pièges, poursuivit le père Luc. Quelqu’un qui soit en mesure de rester à ses côtés quoi qu’il advienne… »

    C’est alors que la vieille dévote posa ses yeux sur le jeune abbé avec un air songeur…

    Hum, effectivement…, commença l’espagnole. Vous avez tout à fait raison…

    Thimoléon n’osa pas même bouger devant le regard de la dévote qui l’observait toujours attentive-ment. Le silence commençait à se faire pesant… Puis…

    -Je crois bien que Señor l’abbé de Choisy sera parfait…

    -Oh, Señora, votre attention à mon égard me va droit au cœur ! fit l’abbé sincèrement ravi.

    -Il nous faut des hommes de votre trempe dans l’entourage de la reine… Seulement… Sa Majesté compte déjà un confesseur…

    -Je ne compte point venir voler la place d’un homme à sa juste place, Señora. Le Seigneur ne me pardonnerai pas une telle cupidité…

    Si seulement le Seigneur savait ! En attendant, la duègne, elle, n’était absolument pas au courant de la réalité des choses… Et elle poursuivait sa réflexion :

    -Il y a bien une princesse Habsbourg qui vient de faire son entrée dans l’entourage de la Reine. Et cette jeune personne n’a point de confesseur attitré… Vous seriez l’homme de foi idéal, Señor Choisy.

    -Vous m’en voyez flatté, Señora, fit Thimoléon en la saluant de la tête, reconnaissant.

    La duègne sourit, avec un air déjà plus doux qu’à leur arrivé.

    -Votre cause a été entendu, sachez-le. Je ferai mon possible pour vous aider à sauver Versailles du péché.

    Après maintes et maintes salutations et autres courbettes et remerciements : voilà que nos deux compères étaient raccompagnés sur le pallier des appartements de la vieille espagnole. Lorsque la porte se referma enfin, Thimoléon gloussa, absolument bluffé de ce qu’ils venaient d’accomplir.

    « Mon ami, dit-il en serrant le fou par les épaules. Nous pourrions soulever des montagnes ! »

    Riant de bon cœur et se sentant pousser des ailes, Thimoléon ramassa ses jupes et s’élança dans les escaliers, telle une jouvencelle. Ferdinand sur ses talons, le jeune homme lui lança d’un air radieux :

    - Vous voulez parler à Dieu? Alors allons lui parler ensemble, j'n'ai rien d'autre à faire ce matin !
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