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| INTRIGUE : Nouvel An 1667 | |
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Auteur | Message |
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Rebecca Stuart
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Quelle question ? Au plus offrant bien sûr ! Côté Lit: On n'y fait pas comme chez soi et certainement pas son mari !Discours royal:
♠ Shine like a diamond ♠
► Âge : 24 ans
► Titre : Comtesse of Rosyth, Duchesse of Richmond
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► Date d'inscription : 30/01/2012
| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 11.12.12 17:46 | |
| GALERIE DES GLACESCela faisait maintenant plus de deux heures que Rebecca faisait tapisserie dans cette immense galerie des glaces. Plusieurs fois elle en soupira tandis qu'elle restait adossée à ce pilier de marbre glacial. Cependant, l'unique avantage était sans contexte le fait qu'au cœur de cette dense foule, on ne la remarquait pas le moins du monde et en particulier son mari avec lequel elle voulait éviter une énième confrontation. D'ailleurs il faut bien admettre que pour sa mission même, on avait pas eu besoin de lui recommander expressément de se rendre assez méconnaissable, elle l'avait fait tout naturellement et pour cause. Elle ne devait pas être reconnue et ce jamais par sa future victime. L'homme visé n'allait pas mourir en soi, tout au moins pas aujourd'hui mais elle allait l'anéantir sans doute bien plus sentimentalement parlant. Pourtant, Rebecca n'en retirait aucune gloire, on voulait la mettre à l'épreuve et par gratitude envers la Main de l'Ombre, elle se tenait à ses engagements. Tandis qu'elle fixait depuis plusieurs minutes Richard d'Artois qu'elle pensait être le chef du complot, comme le lui avait suggéré si bien Joigny, elle remonta le fil de ses souvenirs. Tout était survenu quelques semaines auparavant au cours de la réunion de la Main de l'Ombre. Elle avait voulu s'imposer et qu'on lui fasse plus ample confiance en lui accordant une mission de poids, cette fois. On l'avait prise au mot et le maître de la Main de l'Ombre lui avait donné ses directives, l'avait mise donc au défi pour juger de sa valeur. Il faudrait faire grandement pression sur un certain alchimiste arrivé depuis quelques mois à la cour de France et venu d'un de ces pays nordiques. Pour quelle raison ? La duchesse ne le savait pas encore et l'apprendrait bien plus tard, ce n'était pas son rôle de questionner mais bien d'exécuter. L'illustre inconnu lui avait donné quelques jours seulement pour une quelconque filature et songer à un chantage conséquent pour amener le scientifique à lui obéir et par extension à leur obéir à tous. On lui donnerait plus tard l'adresse où elle le retiendrait captif durant quelques temps, le temps parait-il de tout préparer comme il se doit. Ainsi donc, elle s'était mise à l'ouvrage sans plus tarder comme exigé. Puisque les journées étaient consacrées à interpréter ses différents rôles pour le compte de la Reynie, elle profita donc de ses soirées et nuits pour suivre l'individu depuis son hôtel de Versailles. L'endroit possédait une architecture bien étrange depuis le dehors, mais à vrai dire pour ne pas se faire repérer et n'ayant pas pris le risque de solliciter son identité à un domestique pour éveiller les soupçons du locataire, il demeura juste " sa cible bien fantasque. " Au cours d'une de ses surveillances, elle assista à une scène touchante et tendre entre le blond propriétaire et une vieille dame. Celle-ci lui sembla être très appréciée voire très aimée de lui, sans doute ferait-elle un moyen de pression suffisant. D'autres moments complices sur le perron lorsque ce dernier rentrait ou sortait, le lui confirmèrent volontiers. Sa décision était prise, elle kidnapperait la dame pour que son ami ou son fils - elle n'avait appris que depuis qui elle était pour lui - le suive le moment venu bien gentiment. Après avoir convenu d'un plan, elle avait prétexté une affaire très urgente touchant la famille, à l'hôtel de Bourgogne où elle incarnait Aurélia Dantès la couturière et avait pu tout mettre en œuvre. La septuagénaire était désormais entre ses mains, retenue dans une des possessions discrètes de la Main de l'Ombre. Et l'homme était là à quelques mètres d'elle en ce soir du nouvel an, il paraissait d'ailleurs inquiet bien que souriant. Sans doute, elle seule pouvait savoir pour quel motif, il ne semblait pas très à l'aise. Elle allait mettre fin à son tourment d'incertitude - sans doute pour en créer un plus important - dès qu'on lui donnerait le feu vert. A quoi rimait d'ailleurs ce feu vert ? A pas grand chose sans doute, si ce n'est à juger sa prouesse ou plus volontiers à la surveiller. Néanmoins, on ne paraissait pas vouloir se presser et aucun de ses complices ne venait la rejoindre. Elle décida donc de s'éloigner un instant pour faire discrètement face à l'un des miroirs. Avec ce fard outrancier lui donnant un teint de porcelaine et des lèvres d'un rouge fraise, cette perruque blonde, il serait ardu de la reconnaître si sa victime la revoyait un jour dans d'autres circonstances. Elle réajusta d'ailleurs ces faux cheveux sur son front en des mèches plus folles. C'est alors qu'elle vit le reflet de Petra de Limbourg à l'intérieur dans la glace, Rebecca s'en retourna vivement. - C'est l'heure, de la discrétion n'oubliez pas ! - Cela va de soi ...Décidément seules Gabrielle de Longueville et peut-être Marie Fouquet semblaient lui faire confiance au sein de la conspiration. Le malaise demeurerait-il jusqu'à quand ? Mais de la discrétion, elle leur en donnerait clairement car son dernier atout restait son châle de dentelle qu'elle positionna sur sa tête et autour de son cou, il lui dissimulerait la moitié du visage sans doute au moment crucial. Là aussi, avec ce temps glacial de janvier une femme se protégeant d'un châle ne provoquerait l'attention de personne. Quoi de plus normal ! Elle se dirigea donc furtivement vers sa proie et attendit un instant. Un valet approchait de lui et ce dernier se vit servir une coupe de champagne. N'écoutant que les anciennes leçons du voleur écossais qui avait été son maître en matière de vols, elle pressa le pas et le bouscula à en faire tomber la coupe. - Oh pardonnez moi Sir. Elle avait pris un accent prononcé et très anglais, qu'elle n'avait absolument pas au quotidien pour brouiller les pistes. Cela modifiait sa voix clairement, qu'avait-elle à craindre, la duchesse de Richmond officiellement n'était plus au pays, seules Blaingirey, Dantès et Brévailles restaient. Elle sortit à la hâte son mouchoir en dentelles et fit mine d'éponger son pourpoint, avant de glisser avec grand art à l'intérieur la missive qui le hanterait sans doute pour quelques semaines. - J'ai glissé, I am confused. Et ne pouvant rester trop longtemps donc, elle prit les jambes à son cou en lui laissant son mouchoir en dédommagement. Evidemment ce dernier était quelconque. Quant à la lettre, Dieu sait quand il la trouverait mais voici ce qui y était dit : " On tient votre gouvernante, si vous voulez la revoir vivante et surtout en bonne santé car la mort n'est pas la pire chose qui pourrait lui arriver, vous attendrez très sagement les prochaines instructions que l'on vous donnera et que vous devrez suivre à la lettre. Toute confidence faite à la Reynie ou à quiconque sera suivie d'une exécution immédiate de la dame, on vous surveille, obéissez et tout ira pour le mieux. "- Spoiler:
Pardon c'est long mais comme c'est la seule intervention de Becky dans l'intrigue du Nouvel an, je ne voulais pas bâcler non plus
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| | | Isabelle de Saint-Amand
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Fermé à double tour depuis qu'un ex-mousquetaire l'a briséCôté Lit: Amants de passages aussi rapidement oubliésDiscours royal:
Coeur à vif ϟ On promet beaucoup pour se dispenser de donner peu
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 14.12.12 20:35 | |
| En temps normal, j'adorais ce genre de célébration, qui donnait toujours lieu à beaucoup de commérages, ce soir, cela me pesait. Comme la présence de Derek à vrai dire. Qu'il ne m'aime pas passait, je ne l'aimais pas non plus, et j'avais horreur des amants transis d'amour qui ne pensaient qu'à me conter fleurette et me faisaient des crises de jalousies en permanence. Mais que ma présence l'insupporte le rendait tout simplement détestable. Certes, il était riche, mais la richesse n'achète pas tout, et je commençais à être fatiguée de ces perpétuelles joutes orales qui nous opposaient en permanence. Les caprices de l'héritier allaient bientôt trouver la fin de ma patience. Heureusement, l'époque où je devais tout accepter sans rien dire était depuis longtemps derrière moi, et il allait hélas pour lui s'en rendre compte assez vite. Tout m'agaçait d'ailleurs ce soir, mais il fallait bien avouer que le principal responsable de cet état de fait était le germanique. Rien ne pouvais plus me rendre hors de moi que sa manière de jouer avec mes nerfs, mais il était hors de question que je le lui montre. Il n'attendait d'ailleurs que cela, c'était un de ses petits jeux préférés. Enfant gâté... Et l'arrivée de Lully venait en rajouter une couche. Vraiment, ce n'était pas ma soirée. Au moins avais-je fais acte de présence, et m'étais-je montrée, pour prouver à tous que les ragots ne m'atteignaient pas. La moitié de la maison de la reine n'avait d'ailleurs pas manqué l'événement. Qui l'aurait osé ? Ah oui, le grand absent était sans nul doute Longueville. A la pensée de notre dernière rencontre, j'aurais pu presque sourire, si cet italien exécrable n'était pas venu interrompre notre discussion qui avait pourtant l'air de s'avancer sur des terrains moins glissants la minute d'avant. La chance avait vraiment décidé de passer son chemin ce soir. Dommage que le violoneux n'ait pas décidé d'en faire autant, à mon grand regret. La manière dont Derek lui parlait ne me laissait présager rien de bon, il était trop aimable, ce n'était pas dans sa nature. Je n'avais qu'une hâte, que Lully aille empoisonner l'air de quelqu'un d'autre, ce qu'il finit heureusement par faire à mon grand soulagement, mais hélas, il avait fait quelques dégâts, et quand j'essayais de ranimer la conversation avec mon cavalier, celui-ci se montra, selon son habitude, parfaitement désagréable et horriblement horripilant. Heureusement que je savais encore me tenir, contrairement à lui... -Si vous croyez que cela me tracasse ! Tant que vous faites attention à ne pas attraper n’importe quoi avec n’importe qui, vous pouvez aller voir qui vous voulez. Vous pouvez même aller vous faire voir chez les Grecs si vous êtes philhéllène.
Bien loin de m'énerver, je lui jetais un regard en coin, avant de soupirer : -Je pourrais vous en dire autant, certaines de vos... « amies » n'ont pas de relations très saines. Qui sait, c'est peut être l'une d'entre elle qui vous a donné cette capacité à être désagréable... Ca serait au presque une excuse à votre comportement.
Mais je n'étais pas là pour refaire son éducation de prince prétentieux. Suivant Lully du regard, je marmonnais quelque chose à propos de sa musique que je ne gouttais guère, mais chacun ses goûts et ses références, pourtant cela n'échappa pas à Derek : -Vous semblez avoir bien peu d’égard pour la musique Isabelle. Elle élève pourtant l’âme ! Mais une telle réflexion, sortant de la bouche d’une personne aussi vénale que vous, je dois dire que ça ne m’étonne qu’à moitié. Vous préférez tout ce qui est matériel et palpable et au fond, qui suis-je pour vous le reprocher, il n’y a rien de mal après tout à être terre à terre et mercantile…-Vous me voyez ravie de vous voir le remarquer, raillai-je, mais je ne savais pas que vous vous y connaissiez en âme, et surtout celles des autres. Quand on sait qu'il n'y a que votre petite personne qui vous intéresse, on se demande comment quelque chose peut élever la vôtre. Il l'avait un peu cherché. Et ma patience était à bout pour ce soir. -Vous m'excuserez, mais ma vanité est lasse, je m'en retourne à mes appartements. Faites ce que bon vous semble. Et quelle que soit sa décision, elle m'était bien égale. - Spoiler:
je sais qu'on a prévu la porte dans la figure mais si Derek veut pas venir tout de suite c'est possible aussi ^^
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 14.12.12 22:26 | |
| Si Aymeric pensait avoir atteint dans la soirée un point que l’on ne pourrait dépasser en étrangeté et en surréalisme, il fut rapidement détrompé. A la cour, les évènements semblaient à l’image des courtisans : ils se surpassaient les uns les autres, et ce dans tous les domaines. Ce fut Richmond qui se chargea d’illustrer aux yeux du comte cette terrible vérité. Alors qu’il envisageait de trouver un moyen courtois mais efficace de s’extraire de cette charmante - c’était le cas de le dire ! - mais trop remuante compagnie, le regard de Froulay s’arrêta sur l’anglais, qui venait de quitter les deux Mortemart et la Listenois, se dirigeant visiblement vers lui. Prenant acte de son sourire trop intriguant pour être honnête et de la coup de champagne pleine qu’il avait à la main, Aymeric haussa un sourcil. Qu’avaient-ils donc en tête ?
« Eh bien Richmond, vous complotiez à ce que je vois ? lança-t-il lorsque l’Anglais fut en mesure de l’entendre. - Froulay, vous avez l’air de vous ennuyer, répondit celui-ci avec un ton joyeux qui ne trompait personne - et surtout pas Aymeric, pourquoi ne pas nous rejoindre ! - Ma foi, tout dépend de... - Cela ne vous dit pas d’aller faire du patin ? » Il y eut un court instant de silence, durant lequel le comte dévisagea son ami en se demandant s’il devait rire ou non. Mais devant l’air décidé et très heureux de Richmond...il dut se rendre à l’évidence et considérer cette idée saugrenue comme une véritable proposition, et non une plaisanterie. « ... non, répondit-il sobrement sous le coup de la surprise. Morbleu, Richmond, vous... » Mais déjà le cousin du roi d’Angleterre tournait les talons, non sans avoir raillé une dernière fois, et se dirigea très décidé vers les grandes fenêtres ouvertes sur les jardins. Aymeric l’observa un moment, profondément perplexe. Où diable allaient-ils donc faire du... Finalement, préférant ne pas réfléchir plus avant à la question, il termina sa coupe de champagne et se tourna vers Monsieur, Choisy et d’Anglerays.
Il resta un instant silencieux puis se décida à saluer ses compagnons en leur adressant les voeux de circonstances pour la nouvelle année, adressa un regard éloquent à Ferdinand et s’éloigna. Constatant qu’Agnès s’entendait à merveille avec ses nouvelles compagnes, il chercha Eléonore du regard pour la trouver toujours en grande conversation avec le Prince Danois. Un sourire étira ses lèvres et rapidement, il alla retrouver la polonaise, non sans avoir salué Edouard du Danemark au passage. « J’espère que vous me pardonnerez, monsieur, de vous priver d’une telle compagnie mais je me dois de tenir mes promesses, et je lui ai promis une danse ! » Là-dessus, il proposa avec un sourire son bras à Eléonore et l’entraîna avec lui dans la galerie, où d’autres couples évoluaient. « Je ne vous savais pas grande amie du Danemark ! plaisanta-t-il entre deux pas. Et je suis navré d’avoir tardé : je ne sais ce que vous savez de ces messieurs, mais on ne quitte pas le Fou du roi, son frère, et la comtesse...ou l’abbé de Choisy comme cela, ajouta-t-il avec un rictus à la fois perplexe et amusé. » Le menuet se termina, peut-être un peu vite au goût du comte qui qui s’était volontiers perdu dans l’observation de la jeune femme. Aussitôt, un sourire vague étira ses lèvres et d’un geste, un valet à qui il avait demandé de se tenir là non loin. Celui-ci ne se fit pas attendre, et remit au comte un coffret avant de tourner les talons. « Il me reste à vous offrir ceci, reprit-il dans un sourire indéfinissable. Voulez-vous que nous sortions ? Ce qu’il y a dans ce coffret pourrait surprendre ces courtisans trop curieux. » A vrai dire, il souhaitait surtout qu’on ne les dérange pas à nouveau. |
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 16.12.12 3:03 | |
| D'un œil intéressé, tout en écoutant les réponses que voulaient bien lui fournir le prince du Danemark, Éléonore Sobieska observait les convives de cette soirée de nouvel an. Elle s'était retournée, dos au buffet, légèrement appuyée contre lui, ignorant qu'elle venait de sceller son destin en rencontrant Ulrich de Sola, espérant simplement quelques nouvelles du Danemark et surtout de son enfant. Mais son regard fut perturbé par la vision de Morgan of Richmond qui s'approchait du petit groupe qu'elle avait repéré quelques instants auparavant : son ami anglais qu'elle n'avait pas eu l'occasion de saluer était allé adresser quelques mots à Aymeric de Froulay, un verre à la main et peut-être un peu éméché. De leur côté, d'Anglerays, Monsieur et cette dame inconnue continuaient à bavarder joyeusement. Immédiatement, faisant fi de sa conversation, Éléonore eut une irrépressible envie d'aller voir ce qu'ils se disaient mais Morgan tourna les talons et Aymeric devança ses désirs en quittant ses improbables compagnons pour la chercher du regard puis la rejoindre à grands pas, en fendant la foule. Elle vit distinctement un sourire en coin étirer les lèvres du comte de Froulay et ne put s'empêcher de faire une petite moue amusée, retrouvant de manière instantanée sa bonne humeur qui avait simplement fait grise mine quelques minutes. Quelque part, il faisait presque figure de sauveur. Celui de la soirée du moins. Il lui permettait de s'échapper des questions sans fin d’Édouard du Danemark, des regards inquisiteurs – et toujours emplis de cette même flamme malgré les années – de Ferdinand d'Anglerays et surtout de cette mélancolie qui la menaçait à tout moment quand elle se remettait à songer à ce qu'elle faisait ici. C'était Aymeric qui avait rendu possible son installation à Versailles mais c'était aussi lui qui lui permettait de s'en échapper. - J’espère que vous me pardonnerez, monsieur, de vous priver d’une telle compagnie mais je me dois de tenir mes promesses, et je lui ai promis une danse ! Il n'avait pas oublié ! Le visage d’Éléonore s'éclaira lorsqu'elle se saisit de la main tendue du comte sans une once d'hésitation et juste avant de s'éloigner, elle se retourna vers Édouard pour lui adresser un regard mi-complice mi-sévère. Sans doute aurait-elle l'occasion de le croiser avant son départ pour la Lorraine. Mais très vite, ces considérations furent très loin de son esprit. Il suffit d'ailleurs qu'Aymeric l'ait conduite au centre de la piste de danse et que la musique, impétueuse et virevoltante se mette à donner la mesure des pas pour qu'Eléonore oublie tout. - Je ne vous savais pas grande amie du Danemark !... - Moi non plus, murmura ironiquement Éléonore. - Et je suis navré d’avoir tardé : je ne sais ce que vous savez de ces messieurs, mais on ne quitte pas le Fou du roi, son frère, et la comtesse...ou l’abbé de Choisy comme cela, lui glissa Aymeric à la faveur d'un rapprochement. Les joues rouges, Éléonore lui adressa un rire avant de répondre quelques instants plus tard, dès que la danse le lui permit : - En voilà une bien mauvaise excuse... Ne vous a-t-on jamais dit qu'on ne fait pas attendre une dame à qui l'on a fait miroiter un menuet surtout pour une raison aussi basse que la conversation d'un frère de roi ?... Je ne sais pas si je peux vous accorder mon pardon, je vais y songer. Dans un éclat de rire, elle s'éloigna de lui à nouveau à la faveur d'un mouvement puis la musique finit par s'achever, laissant vibrer quelques notes encore dans l'atmosphère. Et Éléonore pleine d'enthousiasme, le souffle un peu court ne put s'empêcher de regretter que cela se termine aussi rapidement, comme toute bonne chose passée en agréable compagnie. Fort heureusement, le comte ne semblait pas se lasser d'elle et reprit son bras très vite. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sentit vraiment bien et ferma un instant les yeux, se laissant guider. Mais ce ne dura que quelques secondes, le temps pour elle de voir Morgan s'éloigner dans la foule : - Au fait, que vous voulait le duc de Richmond ? Et où part-il ainsi ? Que... ? Elle s'interrompit en voyant le coffret que le valet d'Aymeric venait de lui donner et sa curiosité prit le dessus. De quoi s'agissait-il ? La forme allongée ne lui indiquait rien. Et cela paraissait un peu lourd... Ce qui écartait les hypothèses bien trop classiques du bijou ou du poème que les hommes aimaient offrir aux dames mais qui ne plaisaient guère à Éléonore. - Il me reste à vous offrir ceci. Voulez-vous que nous sortions ? Ce qu’il y a dans ce coffret pourrait surprendre ces courtisans trop curieux. C'était donc bien un cadeau. Aussitôt la jeune femme se sentit redevenir une enfant qui reçoit un présent pour son anniversaire et qui meurt d'envie de savoir ce dont il s'agit. - Sortons ? Je meurs de chaud depuis la fin de la danse et j'imagine que nous ne serons pas suivis dans le froid de l'hiver. Lorsqu'il accepta, elle eut un sourire ravi et avec quelques pas chassés, elle se dirigea vers les sorties. Elle se saisit de quelques plumes assemblées en collier trouvées par terre et avisant un homme tout de noir vêtu qui arborait une mine bien triste, elle lui passa les plumes autour du cou en s'exclamant : - Allons, mon ami, ce n'est pas la peine de faire cette tête ! Ce soir, vous devez vous amuser ! Elle le gratifia d'une petite pichenette et repartit aussi sec, manquant de faire tomber une dame blonde, dont la tête était couverte d'un voile mais maquillée assez outrageusement qui prenait la même direction qu'eux, le visage crispé. Sans reconnaître Rebecca et sans s'offusquer, elle la saisit par l'épaule pour l'envoyer vers l'homme précédent : - Madame, pourquoi cette mine triste ? Allez donc danser avec le monsieur là, il est seul lui aussi. Et vous avez le goût commun du noir, voilà qui devrait vous aider à vous lier ! Enfin, après ces péripéties, Éléonore et Aymeric quittèrent la galerie des glaces et, après une enfilade de pièces plus ou moins bien éclairées, sortirent dans les jardins. Le froid mordant saisit Éléonore mais elle n'en montra rien et ce fut même un soulagement. Elle se laissa guider par le comte – après leur dernière expérience, elle avait appris qu'il valait mieux le suivre – jusqu'à des bosquets qui formaient un labyrinthe. Là, il se tourna vers elle et lui tendit la poignée du coffret pour qu'elle l'ouvre elle-même. Éléonore, le cœur un peu battant, s'exécuta et resta saisie. Comment avait-il su ? Comment avait-il réussi à faire le meilleur choix pour elle alors qu'il la connaissait si mal ? - Un pistolet ! S'écria-t-elle, ravie. Elle n'en avait plus depuis que le sien avait explosé. Mais ce modèle là était bien plus moderne et plus beau, permettant sans doute des tirs d'une précision remarquable. Elle s'en saisit avec délicatesse puis après l'avoir examiné sous toutes les coutures, comme un petit enfant découvre un nouveau jouet, elle leva de nouveau le visage vers Aymeric. Ses yeux brillaient mais son sourire était devenu plus fin et calculateur : - J'avoue que vous avez fait fort... Comment pourrais-je continuer à vous en vouloir ? Comment avez-vous su ? Et surtout... Comment vous remercier ? Je n'ai malheureusement aucun cadeau pour vous. Doucement, elle s'approcha de lui, se mit sur la pointe des pieds et comme cela ne suffisait pas, lui saisit le col pour l'obliger à se baisser avant de déposer ses lèves au coin de la bouche d'Aymeric, comme un souffle avant de le relâcher et de se pencher de nouveau sur sa nouvelle arme. Avec cela... Elle serait plus dangereuse que jamais pour les pauvres proies qui se mettraient sur son chemin ! |
| | | Rose Beauregard
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Pas de coeur, cela ne cause des troubles de l'humeur et c'est trop fragile. Car quand on le brise, ça fait si mal, un coeur.Côté Lit: Je ne compte plus les hommes, seulement les pièces qu'il laisse une fois qu'ils ont fait leur affaire.Discours royal:
Ô la belle ÉPINE pleine de rose
► Âge : 24 ans
► Titre : Prostituée ; Princesse de Schwarzenberg (faux titre)
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► Date d'inscription : 04/11/2011
| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 16.12.12 14:52 | |
| La Maison de la favorite était un endroit idéal où se faire une place et s'installer à la Cour de la manière la plus naturelle du monde. Rose avait rapidement compris comment marchait les nobles et qu'il fallait se plier aux règles pour se fondre dans la masse sans que personne ne sache qui elle était réellement. Sans vouloir être trop dans la lumière, Rose avait besoin d'une place où s'installer et Amy le lui avait proposé, ce qui aurait été difficile de refuser. Mais en cette pièce à l'abri des regards, la fausse princesse allemande se demandait bien pourquoi la duchesse de Guyenne avait besoin d'elle.
Oui, je tenais avant de me retirer à vous souhaiter la bonne année et à vous offrir ceci…
Une dame de compagnie apporta une cassette et un parchemin, Rose attendit patiemment avant de pouvoir découvrir ce fameux cadeau. A dire vrai, elle n'attendait pas grand chose mais c'était surtout la curiosité de savoir ce que cela contenait. Lorsqu'elle put ouvrir, découvrant une clé, elle ne comprit pas de suite.
Cette clef n’est pas commune ma très chère amie, elle vous fournirait une des places les plus enviables à la cour. Pardonnez moi mais je ne comprends pas …
Une clé pareille n'ouvrait pas des appartements, cela était certain ! Cela devait être une métaphore que la fausse princesse ne saisissait pas encore toujours très bien. Elle observait la duchesse qui lui vit un joyeux sourire, donc cela ne devait être qu'une bonne nouvelle.
Vous êtes une princesse et de la plus belle race mademoiselle, je souhaiterais de tout cœur que vous deveniez la Surintendante de ma Maison. Oh madame, vous me faites trop d'honneur. répondit la jeune femme, plus touchée qu'elle ne le montrait. Acceptez-vous ma bonne amie ?
Un court instant, Rose se demanda si cela n'était pas trop risqué d'avoir un rang si haut placé, d'avoir autant de responsabilités quand on venait de sa maigre condition. Et surtout, comment conjuguer la vie de Marie et celle de Rose ? Mais tout cela ne dura qu'un instant, l'occasion était trop belle. Un sourire naquit sur les lèvres de la fausse princesse et elle posa une main sur son cœur.
Avec grand plaisir, madame. Et j'espère être digne de ce rang.
Déjà en apprenant exactement ce qu'une surintendante devait faire. Elle en avait une vague idée mais irait poser la question à Olympe Mancini qui connaissait mieux cette fonction. Elle qui voulait avoir une bonne place ne pouvait pas rêver mieux à son échelle. Ne pouvant s'arrêter de sourire, Rose remercia une nouvelle fois Amy.
Je vous remercie sincèrement de la confiance que vous me portez. Mais … vous disiez vous retirer, ne restez vous pas pour la fête ? |
| | | Amy of Leeds
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.Discours royal:
♠ ADMIRÉE ADMIN ♠ Here comes the Royal Mistress
► Âge : A l'aube de sa vingt septième année
► Titre : Favorite royale, comtesse of Leeds et duchesse de Guyenne
► Missives : 7252
► Date d'inscription : 10/09/2006
| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 16.12.12 19:32 | |
| Avoir Marie comme Surintendante de sa Maison serait une bénédiction, aussi ses yeux brillaient-ils d’espoir. Son affection était grande envers cette princesse allemande pourtant rencontrée assez récemment. Un véritable coup de foudre amical. Elle était si différente des autres courtisanes tout comme Evangéline si on y réfléchissait bien, il n’était pas étonnant que dans l’esprit de la favorite, les deux jeunes femmes se valent. Certes, son amitié chancelante et la déception éprouvées à l’égard de la vicomtesse de Comborn avait favorisé l’ascension fulgurante de Marie, mais au-delà de cela, il y avait le caractère. Plus encore sans doute, existait en elle la certitude inébranlable qu’elle pouvait lui confier la direction de ses menu-plaisirs, les yeux fermés. Sans doute trouverait-elle des trésors d’amusement dont elle avait d’ailleurs tant besoin, Amy of Leeds avait un jour été frivole puis s’était assagie, elle ne désirait plus tomber dans l’excès certes, le peuple français qui l’aimait relativement bien pour une « putain de roi » ne lui pardonnerait pas. Cependant, une sortie au théâtre de temps à autre ou à l’opéra n’aurait rien d’inconvenant, elle avait besoin de s’aérer l’esprit de tous ces tourments à l’allure de démons intérieurs. Pendant une heure ou deux, au moins ne se poserait-elle plus de très nombreuses questions : Où se trouve donc ma fille ? Que lui fait-on subir ? Oui, une nécessité vitale de ne plus se torturer, s’emparer d’elle. C’était cela ou la folie. La duchesse de Guyenne n’ignorait pourtant pas que la princesse qui ne parut pas comprendre au premier abord son offre, avait d’autres devoirs à accomplir. Elle était non seulement étrangère et qui plus est allemande, la guerre s’annonçant, elle devrait rejoindre fréquemment Paris pour régler quelques affaires. C’est pour cette raison qu’Amy avait tout d’abord hésité à lui offrir un tel rôle, il était important et réclamait davantage de présence pour la détentrice. Pourtant si son amie lui faisait part de ses craintes, elle saurait se montrer large d’esprit. Elle ne voulait pas l’enfermer dans sa charge et la priver de toute liberté d’aller et venir, ses autres responsabilités ne devaient pas passer au second plan à cause d’elle. Amy ne se le pardonnerait pas. Après un instant de surprise tout à fait compréhensible, Marie prit la clef qu’elle lui offrait entre ses doigts et en parut émue. Son sourire radieux fut très contagieux, la comtesse of Leeds eut bientôt le même affiché sur ses lèvres, tandis qu’elle attendait sa réponse. - Oh madame, vous me faites trop d'honneur.- Vous le méritez Marie, je compte si peu d’amies sincères et je ne confierai cette charge qu’à vous qui m’avez si bien montré que vous l’étiez. Peut-être aurait-elle pu l’offrir à la vicomtesse de Comborn bien avant, elle y avait songé d’ailleurs mais la maudite loi de l’étiquette refusait qu’une personne d’un rang trop inférieur au sien, devienne sa Surintendante. Avec Marie, elle n’avait guère eu de problèmes, sa qualité de princesse faisait d’elle la parfaite candidate. Amy ne s’était pas rabattue sur elle pour cette raison cela dit, c’était de tout cœur qu’elle lui faisait cette surprise. Un nouveau départ pour l’année 1667 s’annoncerait pour la princesse si elle disait oui à sa proposition. Cette dernière paraissait réfléchir, peser le pour et le contre et Amy n’intervint pas le moins du monde. La décision devait venir d’elle seule, elle ne désirait pas l’influencer même si la tentation était grande. - Avec grand plaisir, madame. Et j'espère être digne de ce rang.Amy ne put s’empêcher de prendre les mains de son amie dans les siennes, tant ce petit bonheur lui faisait pourtant plaisir. - Vous le serez, j’en suis persuadée. Sachez que je ne serai pas difficile et que vous pourrez bien sûr rejoindre la capitale lorsque vous le voudrez pour les affaires liées à votre principauté. Voilà c’était dit, c’était curieux pourtant qu’elle ne veuille pas être un poids mais c’était ainsi, la favorite oscillait entre joie, fragilité peu commune et chagrin. En somme une dépression si on regardait de plus près. D’ailleurs Marie osa lui demander la raison de son départ de la fête. Son sourire s’évanouit quelque peu alors. - Mais … vous disiez vous retirer, ne restez-vous pas pour la fête ?- Non, j’ai un terrible mal de crâne, la musique et tout ce brouhaha ne feront que l’empirer. Mais je vous en prie, retrouvez ces messieurs à la table de jeu et montrez leur comment se défend ma Surintendante. Bonne nuit à vous et très bonne année. Elle poussa un petit rire tout en relevant la tête de façon très digne, très fière. La princesse prit par conséquent congé d’elle et la duchesse de Guyenne se dirigea à pas lents jusqu’à ses appartements. La solitude des lieux et la présence d’Isabelle lui seraient d’un réconfort certain, demain peut-être aurait-elle le cœur à la fête donc, mais pas ce soir. Son altercation très violente avec Evangéline la minait encore et le souvenir de Mathilde ne la quittait pas. AMY SORT DE L'INTRIGUE |
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 17.12.12 16:59 | |
| Éris était encore surprise que Racine ait accepté qu’elle l’accompagne ce soir. Quand elle avait posé pied dans la Galerie des Glaces, elle avait resserré son bras autour de celui de son tuteur. Elle était extatique de se trouver dans un endroit comme celui-ci lors d’une des soirées les plus courues de l’année. Il n’y avait que princesses, princes et nobles. Et Éris… Mais elle était beaucoup trop excitée pour réaliser qu’elle faisait tache dans cette foule chatoyante de bijoux et de tissus dorés. Elle avait revêtu sa plus belle robe à laquelle elle avait ajouté des rubans dorés trouvés dans les accessoires de la troupe, mais c’était loin d’être suffisant. Cependant, la jeune fille ne pensa pas une seule seconde qu’elle était terne, l’idée que sa robe était la moins belle de la salle ne lui vint pas à l’idée une seule seconde tant elle était contente d’être où elle était. Si elle avait pu, Éris aurait trépigné sur place et tapé des mains tellement elle était excitée. Cependant, elle s’était promis qu’elle ne recommencerait pas la terrible erreur de l’anniversaire du Roi.
Un sourire s’agrandit sur ses lèvres quand elle vit Sofia venir à elle. Éris adorait sa protectrice, elle lui trouvait toutes les qualités qu’on pouvait trouver chez une princesse de son rang. La comédienne ne se plaignit donc pas de la voir, mais bientôt toutes les idées logiques qui auraient pu traverser son esprit dans l’espoir d’avoir une conversation intelligente fondirent au soleil lorsqu’Il vient vers eux. Éris sentit ses jambes devenir molles comme du coton sous son regard. Il la regardait! Ce ne pouvait être vrai! Impossible! Un cri de joie lui montait en gorge, mais elle eut le courage de le réprimer pour le remplacer par un sourire timide.
Chaque mot qu’il disait la rendait folle de joie, Éris était convaincue qu’elle aurait pu mourir de joie. Elle ne vit même pas Racine disparaître, elle ne vit même pas les piques de Sofia envers son charmant rêve. Francesco Contarini. La respiration, autant que sa voix, lui étaient coupées et elle se demandait même comment elle faisait pour tenir sur ses jambes. Sans un mot, elle lui tendit sa main tremblante. Qu’il l’invite à danser? Elle? Parmi toutes les autres? C’était plus beau qu’un rêve.
Sa peau était douce et à seulement la toucher, Éris rougit. Elle s’enhardit même à regarder ses yeux, d’un bleu perçant entre ses longs cils noirs. Il avait un sourire indéfinissable aux lèvres. Pour l’instant, elle se concentrait surtout sur ses pas, même si elle n’en avait pas besoin. Éris était une danseuse extraordinaire, mais elle se connaissait trop bien. Si elle fixait ces lèvres une seconde de trop, elle était bien capable de finir les fesses sur le sol. C’était arrivé une fois. Hors de question qu’elle reproduise l’événement. Francesco – elle ricana intérieurement lorsqu’elle remarqua qu’elle avait utilisé son prénom – croirait qu’elle était incapable de tenir sur ses deux pieds. La comédienne se concentra donc sur sa posture et sur son visage, pour qu’il soit le plus charmant possible.
Mais alors que son prince charmant la faisait tourner sur la piste, sa main sur sa taille, Éris remarqua Sofia en train de… Non! Le cri s’étouffa dans sa gorge, alors qu’elle tremblait. Elle ne devait surtout pas faire de vague. Alors que Francesco la ramena vers sa protectrice, Éris fixait la coupe dans laquelle Sofia avait mis du poison. Elle n’avait jamais vu un subterfuge ainsi dans la vie réelle, mais elle connaissait assez son théâtre pour savoir ce qui se passait. Et elle n’en croyait pas ses yeux! Elle devait absolument empêcher cela. Par tous les moyens!
Alors que Francesco la ramenait à Sofia, son esprit travaillait à toute vitesse. Sa protectrice tendit la coupe empoisonnée à l’homme dont elle était amoureuse. Éris mit en pratique ses talents de comédienne. Avec un charmant sourire, elle s’adressa à Sofia.
-Je vais remercier mon cavalier pour la danse, je reviens immédiatement.
Éris prit la main de Francesco de manière presqu’autoritaire pour le traîner derrière elle, se dépêchant pour ne pas attendre les objections de Sofia derrière eux. Elle sortit précipitamment de la galerie, se retrouvant dans un couloir sombre où ils n’avaient certainement pas le droit de se trouver. Aussitôt, elle arracha la coupe des mains, la laissant tomber sur le sol.
-N’acceptez rien de ce que mademoiselle di Parma vous offre, mon seigneur. Elle y a mis du poison. Je m’excuse de …
La jeune femme ne savait plus à qui faire confiance, mais le séduisant ambassadeur ne lui inspirait rien de mal.
-Ne vous fiez pas à elle. Je ne sais pourquoi elle vous veut du mal, mais... ne vous fiez pas à elle... Seulement pour votre protection, ajouta-t-elle, avec une révérence.
Elle se releva, plantant son regard dans celui de Francesco. Cette impolitesse la fit frissonner, alors qu’elle se mordit la lèvre.
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 23.12.12 14:43 | |
| Christine ne sut trop comment une nouvelle coupe de champagne lui tomba entre les mains, mais ne s’en formalisa pas. À voir l’air trop avenant pour ne pas sembler un brin carnassier de ses compagnons, elle se prit à penser qu’un peu d’alcool ne lui serait pas inutile - avant de se souvenir qu’elle n’avait nullement besoin qu’on lui fît tourner la tête à coup de boisson pour foncer tête basse dans des situations telles que celles-ci. « Je ne suis pas sans savoir les engagements récents entre vous et le chevalier de Lorraine... » ... Mais soit, elle ferait honneur au champagne. S’il fallait cela pour oublier que tout le monde semblait vouloir lui rappeler ce qui l’attendait pour cette nouvelle année, alors elle voulait bien se perdre dans les fines bulles qui flottaient dans sa coupe - qu’elle porta consciencieusement à ses lèvres ; le tout en affichant un sourire peut-être un peu amer au duc de Mortemart. « Vous nous sembliez également esseulée dans cette cour impitoyable et dans ce bal où grondera bientôt l’ennui, lui glissa-t-il enfin. »
La jeune femme le dévisagea un instant, tout en sirotant machinalement une nouvelle gorgée de champagne. « J’ai ouï dire qu’il valait mieux être seul que mal accompagné, marmonna-t-elle dans un sourire en glissant un regard sur le chevalier de Lorraine. Et puis toutes les compagnies ne valent pas la votre, ajouta-t-elle plus joyeusement. » Quitte à jouer, autant le faire avec entrain, et Christine ignorait allègrement dans quoi elle se lançait. « Que diriez-vous de nous trouver une occupation digne de cette nouvelle année qui s’ouvre ? lança Vivonne. Il faut que ce dernier jour puisse rester gravé en nos mémoires, que nous puissions entrer dans une légende cocasse si hélas nous devions tous nous quitter dans les mois à venir ! Des idées ? » Avant que quiconque ne pût trouver quelque chose à répondre, Richmond, qui venait de tendre un verre à la marquise de Montespan, se lança : - Par ce temps et ce froid, il me vient une idée d'une activité que je pratiquais avec amusement : du patin. Si nous en faisions ? Je suis certain Vivonne que vous êtes bon patineur ! »
Christine eut un court instant de surprise. Elle observa le duc anglais, mais voyant qu’il ne plaisantait pas, laissa un sourire s’esquisser sur ses lèvres. La question des véritables intentions de ce trio se posait toujours mais au regard de leurs mines joyeuses, elle savait qu’elle ne serait pas seule à jouer. Et puisqu’elle s’ennuyait... « Voilà une idée originale, monsieur ! s'exclama-t-elle. Je ne sais si le grand canal est assez gelé pour cela mais nous serions peu courageux de ne pas tenter notre chance. » Là-dessus, elle acheva sa coupe d’un trait, comme un encouragement et observa Richmond s’éloigner. « Est-ce bien au comte de Froulay qu’il est parti demander de nous accompagner ? demanda-t-elle sans retenir un éclat de rire amusé. Quelle drôle d’idée. »
LE GRAND CANAL (non vous ne rêvez pas.)
C’est ainsi que les deux Mortemart et Christine quittèrent la galerie illuminée pour aller affronter le froid mordant de cette soirée d’hiver - soirée qui prenait un tour fort surprenant. « Savez-vous patiner ? demanda la jeune femme à Athénaïs de Montespan alors qu’ils se dirigeaient résolument vers le canal. » Richmond les y attendait, accompagné d’un valet les bras chargés de tout ce dont ils avaient besoin. Christine, l’espace d’un instant, se demanda s’il était bien raisonnable de pousser jusqu’au bout cette petite folie versaillaise, mais au souvenir du peu de visages amis croisés dans la galerie, renonça à tourner les talons. Elle se débarrassa du verre qu’elle avait amené avec elle et dévisagea tour à tour ses compagnons. Qui se lancerait ? |
| | | Francesco Contarini
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Je m'aime tellement ! Quoique, il est possible que je l'aime elle aussi...Côté Lit: C'est open bar ! Entrée gratuite pour les libertinsDiscours royal:
• DON JUAN • Revenu des Enfers
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 23.12.12 20:57 | |
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 25.12.12 12:59 | |
| « Sortons ? Je meurs de chaud depuis la fin de la danse et j'imagine que nous ne serons pas suivis dans le froid de l'hiver. »Aymeric acquiesça, avant de jeter un dernier regard à Richmond qui disparaissait dans les jardins. Quelque chose lui disait qu’ils entendraient parler de cette escapade avant la fin de la fête mais après tout Richmond et Vivonne savaient ce qu’ils faisaient (du moins, il pouvait l’espérer si Louis n’avait pas dépassé les deux coupes de champagne) et ce soir, il avait bien mieux à faire que de se préoccuper des frasques de ses amis. Sans s’attarder, il suivit donc Eléonore, qui s’arrêta un instant pour ramasser un collier de plumes. « Allons, mon ami, ce n'est pas la peine de faire cette tête ! Ce soir, vous devez vous amuser ! lança-t-elle à un homme tout de noir vêtu en lui passant les plumes autour du cou. » Le comte de Froulay dut réprimer un franc éclat de rire en reconnaissant Colbert, qui avait posé sur la jeune femme ses yeux ronds de surprise, mais ne put résister à l’envie de lui abattre la main sur l’épaule. « Remettez-vous, monsieur, ce ne sont que quelques plumes ! Je pense même pouvoir vous assurer qu’elles n’ont pas coûté trop cher à vos chères caisses : vous pouvez les garder. »Là-dessus il s’éloigna, et s’écarta de justesse pour permettre à une silhouette blonde, vêtue de noir également, s’élancer sur le contrôleur général. Cette fois, il rit franchement, et se hâta de rejoindre Eléonore qui venait, sans le savoir, de lui offrir un spectacle des plus réjouissants. « Je pense que vous êtes bien la première à avoir offert des plumes et de la compagnie à ce triste sire de Colbert, fit-il alors qu’ils s’éloignaient de la galerie. Il risque de s’en souvenir longtemps ! »Quelques minutes plus tard, ils sortaient enfin du château. Le froid était vif mais face à l’atmosphère presque étouffante des salons, ne semblait pas désagréable. Les jardins avaient illuminés pour l’occasion et n’était pas aussi déserts qu’on pourrait le penser, aussi Aymeric guida-t-il sa cavalières vers un bosquet, le labyrinthe. Là, il se plaça face à elle et la laissa ouvrir le coffret qu’il lui présenta. Les yeux rivés sur elle, il put profiter à loisir de sa surprise. « Un pistolet ! s'écria-t-elle. - Un des meilleurs, ajouta-t-il. » Il la dévisagea tandis qu’elle faisait tourner l’arme entre ses mains. Il ne détacha pas son regard du sourire ravi d’Eléonore, de ses yeux rieurs qui découvraient le présent et se prit à sourire à leur vue. « J'avoue que vous avez fait fort... Comment pourrais-je continuer à vous en vouloir ? Comment avez-vous su ? Et surtout... Comment vous remercier ? Je n'ai malheureusement aucun cadeau pour vous.- Je n’en avais peut-être pas l’air, mais je vous écoutais, dans les souterrains, répondit-il. Quant à me remercier... »Il ne put achever sa phrase. Eléonore se haussa sur la pointe des pieds et l’attira à lui pour déposer un baiser léger comme un souffle au coin de ses lèvres. Aymeric resta un instant surpris, alors que déjà, elle se penchait à nouveau sur le pistolet. Il l’observa une courte seconde, puis saisit délicatement son visage. « À vrai dire, voilà un présent qui me convient tout à fait. »Sur ces mots, il se pencha sur elle et l’embrassa. Froulay n’était pas homme à nier les évidences, surtout lorsqu’il s’agissait de tomber sous le charme d’une femme. Or ce soir, la chose lui semblait plutôt...évidente, justement. Un moment plus tard il se redressa, sans autre commentaire qu’un sourire, puis baissa les yeux sur le pistolet. « Je connais quelques endroits où vous pourrez l’essayer, mais je crains que nous ayons assez bravé le froid pour ce soir, lança-t-il en notant qu’elle était sortie sans manteau. Et ce genre de petites choses a besoin que vous soyez en forme pour ses premiers essais. »Il lui offrit son bras à nouveau et ils quittèrent les bosquets sans chercher à se dissimuler des deux courtisans qui passaient non loin. Dans la galerie des glaces, la fête battait toujours son plein mais la jeune à son bras occupait pour l’heure ses pensées. Il lui offrit une coupe, et leva la sienne. « Je vous souhaite une belle année... Éléonore, lança-t-il dans un sourire alors que les deux verres s’entrechoquaient. » |
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 26.12.12 1:08 | |
| - A vrai dire, voilà un présent qui me convient tout à fait. Éléonore eut à peine le temps d'ébaucher un sourire entendu à ces mots que déjà le comte de Froulay se penchait sur elle et d'une main douce lui relevait le visage pour l'embrasser. Elle resta un instant surprise en sentant les lèvres tendres d'Aymeric sur les siennes, leurs souffles qui se mêlaient, la chaleur qui émanait de lui et qui lui donnait envie de se rapprocher de lui, de se serrer contre lui. Mais cela ne dura que quelques secondes. Déjà prise d'une pulsion, sans réfléchir, comme elle n'avait pas réfléchi en l'embrassant pour la première fois, elle laissa tomber l'arme le long de son corps et entoura le cou d'Aymeric de son bras libre, approfondissant le baiser. La jeune femme avait fermé les yeux et savourait l'instant, sans songer un instant aux implications, à ce qu'Aymeric pouvait penser d'elle ou même au froid qui pourtant transperçait sa robe et glaçait sa peau. Rien n'existait plus sinon la tendresse de ce moment partagé avec un homme qu'elle trouvait séduisant et toujours plus charmant depuis leur première rencontre – et surtout depuis qu'il s'était offert sans le vouloir sous une autre image que celle du parfait courtisan. Paradoxalement, c'était en découvrant sa faiblesse qu'Eléonore l'avait trouvé attirant. Et visiblement, cette attirance-là était partagée. Cela lui suffisait pour profiter pleinement de cet instant de pure félicité. C'était si rare, après tout.
Après ce qui lui sembla une éternité, Aymeric de Froulay se détacha d'elle et alors qu'elle ouvrait les yeux, lui offrit un de ces sourires dont il avait le secret, le genre de sourire qui appelait une réponse identique ce dont Éléonore ne le priva pas. Les yeux pétillants, elle se mordit nerveusement la lèvre inférieure comme pour garder encore un peu du goût de la bouche du comte mais – et cela lui ressemblait fort peu – resta silencieuse. Ce fut le jeune homme qui détourna le premier le regard pour le reposer sur le pistolet qu'elle tenait toujours. - Je connais quelques endroits où vous pourrez l'essayer, mais je crains que nous ayons assez bravé le froid pour ce soir... Malgré son impétuosité naturelle et son envie ardente de tester son nouveau jouet, Éléonore hocha la tête sans chercher à protester. Elle était sortie sans prendre de manteau et des frissons la secouaient. De toute façon, en pleine nuit, on ne pourrait pas voir grand chose et la seule chose qu'on risquait éventuellement de toucher c'était bien des fous cherchant à aller faire du patin sur le grand canal au clair de lune. Et il aurait été dommage de les empêcher d'accomplir leur bêtise. - Et ce genre de petites choses a besoin que vous soyez en forme pour ses premiers essais. - J'ose espérer que vous serez là pour les premiers essais en question, je ne peux l'utiliser que sous vos yeux à présent, répliqua Éléonore en acceptant le bras qu'on lui tendait et en profitant pour se serrer légèrement contre le jeune homme pour bénéficier de sa chaleur, j'ai hâte que vous me montriez ces fameux endroits, il me semble que je ne pourrais rêver meilleur compagnon de chasse que vous...
Ils se dirigeaient d'un pas lent vers le château illuminé et d'où on entendait monter de la musique et des clameurs. Éléonore serait volontiers restée dans les jardins avec Aymeric pour seule compagnie mais il était grand temps de retourner profiter de la soirée au maximum et de faire preuve de ses talents de danseuse. Quelque chose lui disait qu'elle aurait bien d'autres occasions de revoir le jeune homme seul à seule. Avisant le valet du comte, elle replaça le pistolet dans sa boîte en commandant au garçon de l'apporter dans ses appartements puis tourna un visage rayonnant vers son ami sans se soucier d'être vue et d'être reconnue – ce qui n'était guère difficile au vu de la couleur de sa chevelure, laquelle couleur reflétait bien le feu qui brûlait en elle ce soir-là. Glissant son bras le long de son corps, elle se saisit de la main d'Aymeric et la serra tendrement en l'attirant contre elle. Ce fut ainsi, les doigts entrelacés et dissimulés dans les plis de la robe d’Éléonore, qu'ils pénétrèrent dans une Galerie des Glaces qui ne s'était pas aperçu de leur absence. Mais la jeune femme n'avait que faire de tous ces couples qui tournoyaient sous ses yeux, de ces Danois de mauvais augure qui gravitaient autour d'elle comme pour lui rappeler ses missions à accomplir, de ces duègnes qui pouvaient la désigner du doigt, la seule personne qui importait, la seule qui la faisait se sentir importante et heureuse ce soir-là, c'était Aymeric de Froulay qui l'avait lâchée pour lui tendre une coupe de champagne. Il se saisit d'une autre pour trinquer avec elle : - Je vous souhaite une belle année... Éléonore ! Les deux verres s'entrechoquèrent dans un tintement que la jeune femme entendit malgré le brouhaha et qui lui semblait de bon augure. Elle eut un sourire et répliqua d'un ton joyeux avant de porter le verre à sa bouche : - Je vous remercie, grâce à vous, elle commence de la manière la plus parfaite qui soit, je n'aurais pu espérer mieux. Et excellente année à vous aussi ! Une fois les coupes terminées et alors qu'un nouveau menuet commençait, elle s'enhardit à poser la paume sur celle de son ami et à proposer une danse. Il suffit d'un sourire à celui-ci pour accepter et au moment où il lui donnait son bras pour rejoindre les danseurs, elle se mit sur la pointe des pieds pour lui chuchoter à l'oreille : - Et mon intuition me souffle que cette année 1667 sera belle pour nous deux... L'avenir proche se chargerait de lui démontrer qu'elle avait peut-être raison !
Fin pour Eléonore |
| | | Sofia Farnèse
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Je l'ai fermé par sa faute. Seul lui pourrait le rouvrir un jour ...Côté Lit: Je ne suis pas de celles qui se couchent pour un sourire. A peine pour un diamant, mais souvent pour la passion.Discours royal:
♈ LA BELLA FARNESE ♈ Più bella cosa non c'è
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 26.12.12 22:34 | |
| Le plan était parfait. Comme Francesco était un parfait imbécile, il boirait la coupe en pensant que Sofia faisait contre mauvaise fortune bon cœur en la lui tendant, comme une scelle un pacte de non-agression. L'italienne savait sourire comme il le fallait, assez poli et moins de machiavélique, même si sa langue restait fourchue.
« Enfin ma chère ! Ne prenez donc point la mouche ! Je peux vous inviter sur la piste si vous y tenez… Non, j'ai pris l'habitude de danser qu'avec des gens de mon rang et au-dessus. Je ne fais pas la charité à ce point. » répondit elle, moqueuse.
Puis il s'en alla, son verre à la main. Tout se passait merveilleusement bien, Sofia garderait un œil sur Francesco mais elle pourrait se consacrer à la jolie Eris et surtout lui enlever le vénitien de la tête. Mais cela semblait peine perdue.
« Je vais remercier mon cavalier pour la danse, je reviens immédiatement. Ne traînez pas trop. » lança Sofia alors qu'Eris était déjà partie.
La regardant partir, elle eut malgré tout un pincement au cœur par rapport à la jeune fille. L'italienne aussi avait aimé Francesco et elle en avait eu le cœur brisé. Son devoir était qu'Eris ne suive pas son chemin. Elle n'en aura pas le temps, il fallait juste que le vénitien boit cette maudite coupe. Perdue dans ses pensées, Sofia ne vit pas arriver Helle, sa chère amie.
« Allez ma chère Sofia, je vous vois en compagnie du prince que vous détestez tant, et vous souriez, cela veut dire qu’il se passe quelque chose de louche qu’il va falloir que vous me confessiez tout de suite. Cela se voit-il tant que cela ? Dites-moi tout, que je puisse me réjouir autant que vous ou vous réprimander comme il se doit ! Voici une histoire forte amusante où une poudre mortelle embrasse quelques bulles de champagne dans un verre. Verre tenu par un vénitien qui lui a été donné par une princesse parmesane. Ma chère amie, nous assistons aux dernières minutes de la vie de Contarini » s'amusa Sofia en tapotant dans ses mains.
Elle le vit partir dans un couloir et s'amusa encore en montrant à son amie là où il s'en allait :
« Oh regardez Helle comme c'est tout touchant : tout comme les oiseaux, il se cache pour mourir. » admira t'elle avec un sourire ravi.
Mais le revoilà qui revenait, toujours frais comme un gardon, n'ayant pas ce teint oscillant entre le blanc et le verdâtre et se pâmant toujours. La surprise était de taille et lorsqu'il revint à elle, Sofia ne dit mot, tentant de garder bonne figure sans savoir quoi dire.
« Oh mio ! Quel distrait je fais ! J’ai oublié mon verre… » lança Contarini.
Comment a t'il pu deviner ? Elle jeta un œil sur Eris avant de revenir à Francesco qui s'excusait de ne pas l'avoir fait danser. Non vraiment, comment l'a t'il su ? Il ne l'avait pas vu, trop occupé à bouffer des yeux la jeune comédienne. Il s'approcha trop près d'elle pour lui murmurer :
« Vous feriez mieux de cesser de jouer avec le feu, mia principessa. Cela ne vous va pas au teint. Buenanotte. »
Il n'y avait plus de doute, Francesco avait compris et deviné pour le poison. Sofia resta interdite et ne pensa pas à rattraper Eris pour la ramener à Racine. Ce fut la voix de Helle qui la ramenai à la fête.
« Comment … Comment savait-il ? Je ne peux penser que son intelligence soit si développée et … elle souffla ces derniers mots il est vivant. »
Le visage de la belle italienne se referma. Son plan avait échoué et Francesco se méfierait d'elle à présent. Elle avait raté son coup, il n'était plus question d'empoisonnement, il fallait trouver autre chose. Et elle aurait besoin d'une alliée …
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 27.12.12 2:07 | |
| En voyant Helle s'éloigner précisément vers la jeune femme italienne dont elle espérait faire la connaissance, Gabrielle de Longueville leva un sourcil appréciateur et termina sa coupe de champagne d'un trait. Décidément, la dame de Sola avait des qualités appréciables outre son esprit piquant et sa conversation intelligente, celle d'aller au devant des désirs de son amie n'était pas l'une des moindres. Un instant donc, la duchesse de Longueville se retrouva seule en compagnie de l'époux de Helle mais le visage songeur, elle gardait son attention tournée vers la scène qui la préoccupait et qui concernait ce fichu gondolier qu'elle rêvait de retrouver noyé dans un canal de sa ville natale. Ils devaient offrir un curieux spectacle tous les deux : la Précieuse, langue de vipère, mondaine accomplie, toute petite à côté du grand Nordique impressionnant et qui était réputé pour garder un silence glaçant. On devait se demander quel était leur objet de conversation, sans soupçonner le moins du monde qu'autre chose que le hasard les liait. Et à vrai dire, il valait mieux, pour leur survie, que les curieux qui les entouraient ne sachent pas la teneur de leurs paroles. - Permettez-moi de vous dire, badina Gabrielle toujours sans regarder son interlocuteur, que j'apprécie toujours autant vos méthodes. Vous avez été efficace lors de la dernière réunion. Elle leva quelques secondes les yeux sur Ulrich de Sola et eut un petit sourire mesquin : - J'ai cru voir quelques nouvelles recrues trembler dans nos rangs... C'est pitié de voir que l'on fait rentrer n'importe qui à l'heure actuelle, on se demande parfois ce qu'ils font là. Dieu merci, je me charge uniquement de les dénicher, pas de tester leurs capacités, voilà bien une chose que je refuse de faire... Oh, et si rejoignions votre épouse ? Gabrielle n'avait pu s'empêcher de s'exclamer en posant cette dernière question car l'expression de profond dépit qui avait envahi le visage de cette Sofia di Parma au retour de Francesco di Venezia vers elle attisait sa curiosité. Quelque chose de louche venait de se dérouler sous leurs yeux et l'intuition de Gabrielle lui soufflait qu'elle aurait tout intérêt à aller se présenter à Sofia... Qui pouvait se révéler une alliée fort intéressante dans sa revanche à prendre sur cet homme insupportable. Entraînant Ulrich dans son sillage, elle arriva juste à temps auprès des deux femmes qui l'intriguaient tant pour entendre les dernières mots que prononçait Sofia di Parma même s'il n'avaient été que soufflés : - Il est vivant. - Une injustice si vous voulez mon avis, répliqua Gabrielle, attirant soudain l'attention sur elle, avec toutes les horreurs qu'il a commises dans son existence, il doit bénéficier d'une chance incroyable pour échapper aux conséquences de ses actes... Un instinct de survie surdéveloppé ? Il est tellement fier de lui-même que c'est une hypothèse probable. Une résistance supérieure à la normale pour avoir survécu pendant son enfance au cœur de la cité nauséabonde de Venise ? Cela ne reste que supposition, je ne me suis jamais rendue à Venise et au vu des êtres que cette ville est capable de porter en son sein, une telle visite m'effraie d'avance. Elle avait parlé avec précipitation, en gardant un air affable mais son ton ne dissimulait en rien la haine qu'elle éprouvait pour le gondolier qui s'éloignait tel un paon fier de son plumage. Elle lui jeta un regard méprisant et se retourna vers la jeune Italienne avec un petit sourire et un signe de tête respectueux : - Navrée de vous avoir interrompues, mesdames, je suis Gabrielle de Longueville, ravie de faire votre connaissance. Il faut croire que monsieur Contarini n'est pas totalement inutile et vain... Il permet des rapprochements amicaux que j'imagine déjà fructueux. Nous avons déjà un point commun, une haine commune pour un être sot, il en faut parfois moins pour créer un lien. Ignorant les possibles regards suspicieux des époux Sola – et notamment d'Ulrich qui n'était pas sans ignorer la place que Francesco occupait dans le complot, la duchesse saisit le bras de Sofia et l'écarta légèrement pour lui chuchoter avec enthousiasme : - Cela fait des semaines que je cherche une façon de me venger d'un acte vil et bas qu'il a accompli contre mon nom et ma famille. Peut-être pourrais-je compter sur vous ? Je le connais assez mal finalement, il me faudrait quelques informations sur ses goûts pour pouvoir le piéger au mieux. Elle s'interrompit quelques secondes, le temps que Sofia ne lui réponde, arborant toujours son sourire carnassier mais ses yeux brillaient d'une joie sincère. Elle venait de se trouver une alliée qui n'était pas négligeable ! - Puis-je compter sur vous pour mettre en œuvre un petit projet ? Glissa la duchesse de manière assurée, je ne pense pas manquer d'inspiration... Et ne vous en faites pas... Il finira par payer. Cette petite affaire ayant été réglée selon les vœux de la jeune femme, elle se sentit soudain plus légère. Au moins cette soirée n'aurait pas été inutile. Elle venait de sympathiser avec Sofia Farnèse et Francesco pouvait bien trembler... Quand deux esprits diaboliques s'alliaient, on pouvait s'attendre au pire ! Elle écouta distraitement la conversation entre les époux Sola et l'Italienne avant de se rendre compte que c'était à son tour de passer au moment des cadeaux. Du moins, c'était ce que laissaient penser les gestes sans queue ni tête que paraissait lui adresser Bouillon. - Pardonnez-moi, je dois vous abandonner ici, expliqua-t-elle dans un soupir, il me semble que c'est à mon tour de recevoir une assiette ou un vase à l'effigie de notre roi. L'originalité n'est pas son fort, hélas, je vais bientôt avoir un service entier de ses armes, je me demande encore quoi en faire, je ne peux décemment pas manger dedans. Espérons qu'il s'agisse d'un vase, les miens ont étrangement disparu pendant mon séjour en province... Je vous souhaite une bonne fin de soirée à tous les trois et une excellente année 1667, qu'elle soit favorable à tous nos projets. Mademoiselle di Parma, j'ai été enchantée de cette rencontre. Elle adressa un petit clin d’œil discret à la demoiselle en question et s'effaça après les avoir salués une dernière fois. Non, la soirée n'était pas terminée et Gabrielle comptait bien en profiter même si ce ne serait pas l'occasion des retrouvailles avec la favorite, cette dernière refusant apparemment d'apparaître. Tant pis pour elle. Gabrielle aurait encore plus l'occasion de briller.
Fin pour Gabrielle |
| | | Invité
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 27.12.12 19:23 | |
| Molière et Racine étaient toujours debout l'un à côté de l'autre, les yeux fixés sur la toile blanche derrière laquelle on agitait des marionnettes, une expression réticente sur le visage, comme s'ils ne pouvaient pas avaler le fait d'avoir été remplacés par de stupides ombres chinoises. Car contrairement à ce qu'un observateur extérieur pouvait penser, leur profond dégoût n'était pour une fois pas lié au fait de se trouver en la présence de l'autre – quoique, cela n'arrangeait pas l'humeur de Racine. Ils devaient avoir fière allure tous les deux avec leur fourchette à escargot et la petite boîte à l'effigie du souverain et d'ailleurs, ils furent abordés par une voix enthousiaste toute droit sortie d'un petit bonhomme joufflu qui s'était approché d'eux : - Alors, messieurs, que pensez-vous de cette nouvelle création ? - On ne peut en contester l'originalité, marmonna Racine, et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est surprenant. - Voilà qui me fait plaisir de la part de deux grands dramaturges comme vous, s'écria le petit homme en tapant dans les mains avec excitation, en rapportant cette invention de Chine, je n'aurais jamais pensé que je pourrais me produire à Versailles pour le Nouvel An ! C'était donc lui ! Les deux hommes dans un même ensemble, baissèrent les yeux sur leur interlocuteur et le fusillèrent du regard ce dont il ne parut pas se rendre compte. - Cela dépasse tout effort d'imagination en effet, approuva Molière, d'un ton amusé. - Je suis heureux de vous voir ici, monsieur Racine, je comptais justement rentrer en contact avec vous : tout est possible avec les ombres chinoises et je pensais adapter votre Alexandre le Grand, en supprimant peut-être quelques vers... Alors que Molière s'étouffait de rire, Jean eut un petit sourire ironique avant de prononcer comme s'il était désolé : - Mais quelle charmante idée, c'est si dommage qu'il me faille suivre le roi pendant la guerre, je ne pourrais pas modifier mon texte... Mais mon ami Molière me disait justement à l'instant qu'il en rêvait pour son Médecin malgré lui... Oh mais je suis navré, je viens de retrouver mes amis, continua-t-il en tapotant l'épaule de son concurrent comme pour lui dire qu'il était inutile de le remercier, je vous quitte là-dessus, je suis sûr que vous arriverez à de grandes choses tous les deux. Sans demander son reste et en ignorant le regard lourd de menaces de Molière, il les abandonna après les avoir salués une dernière fois et toujours affublé de sa boîte dont il ignorait le contenu, se dirigea vers l'endroit où il avait laissé Sofia et Éris en compagnie de ce malotru de Vénitien. Au passage, il heurta violemment une jeune demoiselle qu'il avait déjà rencontrée dans le salon de madame de La Sablière mais qui ne parut pas très heureuse de tomber de manière aussi peu figurée sur lui : - Mais enfin, monsieur Racine, faites attention à l'endroit où vous posez les pieds, s'exclama Gabrielle de Longueville. Mais Racine avait une excellente raison de ne pas avoir vu la duchesse dont il appréciait le bon goût – elle avait le mérite de détester Molière – et d'ailleurs, après avoir lancé quelques mots d'excuses, il se précipita sur le couple qu'il avait vu passer à côté de lui le plus naturellement du monde, non sans s'étrangler d'indignation au passage. Après avoir bousculé quelques personnes qui avaient plus de titres et d'argent que lui et tous ses ancêtres cumulés, il parvint à poser la main sur le bras d’Éris d'Orival et la saisit fermement pour l'empêcher d'avancer plus longtemps avec la sortie en compagnie de Francesco di Venezia. - Navré, monsieur, expliqua-t-il d'un ton glacial qui lui ressemblait peu mais qui allait parfaitement avec ses sourcils froncés et sa mine sombre, mais mademoiselle va rentrer avec son tuteur. Veuillez vous trouver une autre victime pour le restant de la soirée. Sans attendre de réponse, il tira Éris vers lui d'une poigne ferme qui n'admettait pas de résistance et l'entraîna derrière lui. Il se tourna vers elle avec un air sévère à quelques pas de retrouver Sofia qui se trouvait avec leur amie commune, Helle de Sola et... Le Danois que Helle fuyait précisément le jour où il l'avait vue pour la première fois. Mais au point où il en était, Racine aurait même pu ne pas s'étonner de trouver Rose en habits de princesse au sein de la foule. - Tu fais vraiment tout pour que j'en arrive à t'interdire de venir à la cour... Que je ne t'y reprenne plus sinon je peux moi aussi me montrer très stupide et borné. Il la lâcha en arrivant à la hauteur du petit groupe mais ne retrouva pas sa bonne humeur – à considérer qu'il l'avait eu à un moment donné depuis le début de la fête, même s'il salua le plus poliment du monde Helle et son compagnon. Alors que la discussion allait bon train, il s'enhardit à ouvrir sa boîte en soufflant : - Cette fête est décidément un échec total, je ne me suis jamais autant ennuyé et je me demande bien ce que je fais encore là. Enfin, au moins, j'ai eu mon présent... Des bonbons ! Le souverain lui avait offert la chance d'aller se faire tuer sur le champs de bataille et... Des bonbons ?! Racine poussa un soupir et en saisit un qu'il glissa dans sa bouche avant d'en proposer aux autres convives. Un goût amer envahit son palais quand il croqua dedans et il ne dut le salut qu'à un verre de champagne qui passait par là qu'il attrapa et but d'un seul coup pour faire passer le bonbon. - Je retire ce que j'ai dit. Même les cadeaux ne valaient pas la peine du déplacement. |
| | | Thimoléon de Choisy
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Libre comme les cieux : il brûle comme l'enfer !Côté Lit: Tous les anges et les démons de cette terre s'y étendent pour mon plus grand plaisir...Discours royal:
ANDROGYNE l'Allure stupéfiante.
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► Titre : Abbé de Saint-Seine - Comtesse des Barres - les yeux et les oreilles de la Cour...
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 28.12.12 1:31 | |
| Il est par-fait ! s’exclama le Prince de France en découvrant son cadeau pour la plus grande joie de la Comtesse qui se félicita intérieurement.
Un vrai bijou et cette peinture …, soupira d’aise Philippe d’Orléans en examinant de plus près le bel objet de porcelaine. Regardez baron, regardez bien ce garçon qui tombe – visiblement poussé – et ce sarcophage en bas. Cela résume parfaitement ce que je voudrais faire de Surrey !
A ces mots, Olympe gloussa. Elle ne savait que trop bien combien son meilleur ami détestait, haïssait même, ce misérable petit comte anglais.
Mais moi aussi, j'ai un cadeau pour vous. déclara Monsieur d'un air mutin.
Oh vraiment ? s’exclama Choisy en rougissant de plaisir, un grand sourire aux lèvres.
Le prince acquiesça avant de se tourner vers ses mignons.
Où est passé le poète raté sur pattes ?
Je suis là, Monsieur ! dit le plus laid d’entre eux avec un écrin à la main.
Le prince échangea le vase contre l'écrin qu'il tendit à son ami. A l'intérieur se trouvait une parure en or et rubis avec un collier, des pendants d'oreilles et une bague. L’ensemble était du plus bel effet ! Les yeux de la Comtesse des Barres étincelèrent de mille feux.
Mon ami ! Voilà que vous faites encore des folies pour me faire plaisir ! dit Olympe avec enthousiasme.
Il faut bien que les grandes dames de ce monde ait les plus beaux bijoux.
Flatteur va ! Je vous remercie infiniment s’amusa la Comtesse.
Qu'en pensez-vous baron ? demanda le prince en se tournant vers le fou.
Celui-ci prit alors un air grave des plus exagérés, à la manière d’un comédien de Racine.
« Ah, voilà bien ce que l’on peut appeler une amie véritable. » soupira-t-il. « Et le présent est autrement plus élégant que le service de vaisselle de notre bon Louis. D’ailleurs chère comtesse, je vous prends à témoin de ce que j’appellerais une injustice flagrante : figurez-vous que je n’y ai même pas eu droit moi, au service frappé de la tête de notre bon roi ! Moi son fou, son bouffon, celui qui s’échine à longueur de journée pour amener le début d’une ébauche d’un sourire sur la face triste et grise de sa Majesté qui ne pense qu’à la guerre à longueur de journée !
-Oh mon pauvre ami ! s’exclama la Comtesse, amusée. Voilà que vous faites une tirade !
Mais la « jeune femme » eut beau faire sa remarque acidulée, le fou n’en tenu point compte et poursuivit :
Quelle ingratitude, ces têtes couronnées, tout de même. Heureusement que Monsieur était là et m’a fait présent de cette superbe cape et de sa compagnie, autrement mon Nouvel An eut été aussi triste qu’une pierre. Ah, roi ingrat, souverain à la mémoire courte, est-ce ainsi que tu remercies le plus fidèle de tes serviteurs ! » se lamenta-t-il en levant un poing tragique en direction de Louis XIV à l'autre bout de la pièce, avec autant de conviction qu’un tragédien.
C'est à ce moment-là que le duc de Bouillon arriva entre les trois compères. Philippe s’adressa à lui mais Olympe n’y prit pas trop attention car leur amie Athénaïs passait près d’eux en charmante compagnie. La belle en profita alors pour interpeler son amie en posant une main douce sur son bras. L’interrompant quelques instants.
Ma chère, vous êtes splendide ! Quelle beauté ! Je ne vous dérange que quelques instants ne vous en faites point.
La Comtesse passa sa main dans une poche de sa robe et en sortit un écrin de velours bleu et le tendit à son amie d’enfance.
Voilà le présent que je vous offre pour fêter cette belle année 1667. J’espère qu’il va vous plaire ! C’est joli, raffiné…mortel : comme vous ma chère !
La jolie rousse dévoila alors une belle bague en argent dont l’anneau était surmonté d’une pierre de nacre cerclée d’argent. Olympe lança alors un sourire conspirateur à son amie avant de se saisir délicatement de la bague.
Voyez comme cela est pratique, dit la Comtesse en ouvrant la bague dévoilant un petit double-fond avant de la lui rendre. C’était une bague à poison. Je sais que vous en ferez bon usage, ma chère. Je ne vous retiens pas plus longtemps : Bonne soirée et surtout bonne année ! conclut la belle travestie en échangeant une bise familière avec son amie avant de laisser la Montespan disparaitre avec sa troupe.
Lorsqu’elle reporta son attention sur ses interlocuteurs masculins, elle vit repartir le duc de Bouillon tout penaud et Philippe leva les yeux au ciel :
Si mon propre frère ne trouve pas de personnel compétent, imaginez alors ce que j'endure avec ces choses derrière moi … et il montra ses mignons d'un air las.
Vous n’avez qu’à les choisir plus mignons mon cher ! plaisanta Olympe en dépliant son éventail avec souplesse, puis elle jeta un regard impérieux sur les victimes attitrés de son royal ami. C’est comme les chiens : ça se dresse.
Les Mignons n’osèrent pas répondre mais ils devinrent pour la plupart rouge écrevisse devant la remarque de la Comtesse. Elle laissa échapper un rire cristallin en constatant de leurs expressions stupéfaites quand tout à coup son regard se posa sur un jeune homme qui semblait farfouiller discrètement dans la poche de son ami Ferdinand. Elle fit des yeux ronds et lâcha avec un ton des plus scandalisés :
« Oh ! Mufle ! Laissez donc cette poche ou je vous fais couper une main ! »
L’imbécile sursauta de surprise et ne perdit pas un instant pour disparaitre dans la foule sans demander son reste. Le Baron jeta un regard sur lui alors qu’il disparaissait et s’apprêtait à le poursuivre lorsqu’Olympe le retint doucement d’une main.
« Non mon ami ! Ne vous gâchez point ce soir de fête pour ce poltron… Je suis bien fâché de cet incident. Que vous a-t-il dérobé ? Si ce n’est pas grand-chose, j’ai une offre à vous faire qui devrait vous faire oublier ce décérébré.
Elle ramena le fou auprès de Monsieur et leur jeta à tous deux un regard d’enfant qui va proposer le casse du siècle.
- Ferdinand, comme je ne vous ai point offert de cadeau. Je tiens tout particulièrement à me rattraper ! Et vous méritez un cadeau des plus spéciales…
Elle jeta un regard à droite puis à gauche avant de chuchoter suffisamment bas pour que seul leur trio soit concerné.
« Que diriez-vous mes amis si nous allions préparer de futures stratégies militaires avec quelques boules de neige ? Je crois que le moment est tout à fait approprié, n’est-ce pas ? »
Olympe n’était pas de celle qui avait peur de s’amuser comme une enfant, au contraire ! Elle savait qu’elle trouvera en ses deux amis des partenaires de jeux formidables. Cette soirée semblait être en voie de devenir de plus en plus amusante au fil des heures… |
| | | Alfie Howard
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: un Chevalier Lorrain l'a déserté, depuis je me suis marié...Côté Lit: Vous n'y trouverez point d'amant(e)s ces temps-ci mais Madame ma Femme l'enflamme !Discours royal:
Le Chevalier aux Fleurs la douceur des épines
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 29.12.12 19:13 | |
| Lorsqu’Alfie se décida enfin à montrer son nez à la soirée du Nouvel An, il soupira profondément avant de faire son entrée dans la Galerie des Glaces. Il n’était qu’à moitié enthousiaste d’y faire un tour. Exténué depuis le matin pour d’autres frasques et caprices de Monsieur, loin de sa famille restée en Angleterre, Lorraine qui se faisait rare dernièrement… Non, décidément, pour Alfie ce n’était pas la fête ! Mais il se doutait bien que Philippe (de Lorraine, pas l’affreuse pâtisserie en talons…) irait faire une apparition aux côtés de sa toute nouvelle fiancée : Christine de Listenois. Ce simple espoir, aussi mince soit-il, avait permis d’extirper le jeune anglais de ses appartements.
Fendant la foule, il salua de loin quelques connaissances, lance des sourires charmeurs ou plus convenus aux uns ou aux autres avant de se servir une coupe de champagne. C’est alors qu’il vit son cousin, le Duc de Norfolk, un peu à l’écart, un verre à la main. Celui-ci semblait fatigué mais cela faisait du bien à Alfie de retrouver un visage familier. Le comte de Surrey écarta quelques personnes puis vint aux côtés de Thomas de Norfolk.
« Mon cousin ! Quelle joie de vous trouver ici ! s’exclama Alfie dans sa langue maternelle et dont l’œil s’éveillait soudain. C’est tout de même agréable de fêter cette nouvelle année en famille qu’en dites-vous ?
-Parlez pour vous, Surrey, rétorqua mollement son compatriote de cousin avant de boire une gorgée de champagne.
Cette remarque eut le don de faire l’effet d’une douche écossaise sur Alfie, qui commença à trouver beaucoup d’intérêt au fond de son verre. En effet, il y a de cela quelques mois, son cousin perdit coup sur coup son épouse adorée, Victoire, et son enfant dont l’existence avait été annoncée depuis peu. Cette tragique disparition avait rendu le Duc inconsolable. Alfie ne sût trop comment se rattraper. Son cousin et lui s’appréciaient beaucoup en temps normal mais le Duc avait eu le don de mettre le jeune comte très à l’aise. Surrey tritura nerveusement ses mains un instant avant d’oser relever les yeux vers Thomas qui ne le regardait même pas.
-Veuillez m’excuser si j’ai pu vous blesser. Je ne voulais pas être indélicat croyez-moi…
-Try again, lui balança son cousin sans ménagement avant de s’éloigner et de disparaitre dans la foule versaillaise.
Le jeune anglais resta muet, trop surpris par le comportement glacial de Norfolk. Un de plus qui le traitait comme un fox terrier mal éduqué. Il soupira de lassitude avant de laisser glisser son regard sur la cour qui était affairée à discuter de tout et de rien. Son père avait surement raison le jour où il lui dit qu’il n’était pas fait pour cette vie de cour. Mais il chassa bien vite cette sombre pensée en serrant dans sa poche le cadeau qu’il réservait à Lorraine. Il espérait au moins admirer son sourire et entendre son rire. Rien de plus.
Le regard perdu dans le vague les habituels scintillements des dorures et des bijoux vinrent picoter le fond de ses yeux comme pour l’hypnotiser. Son cœur commençait à battre un peu plus vite au fil des minutes puis il commença à roder parmi les invités en piochant machinalement avec une discrétion animale divers bracelets, colliers ou boucles d’oreilles. Il continuait de parcourir la Galerie de Glaces quand tout à coup son sang ne fit qu’un tour à la vue d’une étoile d’argent. Une montre. Ouvragée, scintillante, accrochée à l’aide d’une fine chaine d’argent, elle était glissée dans une poche du costume de Ferdinand d’Anglerays et en dépassait légèrement…. En tout cas suffisamment pour que les yeux de rapace de l’anglais la repère. Il fila bien vite dans le dos du fou du roi avec une innocence à faire pâlir les anges puis commença son manège habituel. Il fit semblant de passer près du Baron trop occupé à discuter et glissa subtilement sa main dans la poche de celui-ci. Son cœur redoublait d’excitation dans cet état second quand soudain…
« Oh ! Mufle ! lança la voix scandalisée d’une femme près du fou. Laissez donc cette poche ou je vous fais couper une main ! »
C’était la Comtesse des Barres, toutes plumes dehors, qui avait repéré la main du jeune homme. Sous le choc, Alfie reprit bien vite ses esprits en prenant conscience de ce qu’il venait de faire et sans même relâcher la montre, il prit ses jambes à son cou en disparaissant parmi les invités qui n’avaient pas réagi tant ils n’avaient point compris ce qui venait de se passer.
Il parcourut bien vite plusieurs mètres avant d’atteindre l’autre bout de la Galerie des Glaces noire de monde avant de s’apercevoir qu’on ne le suivait même pas. Reprenant un peu de contenance et laissant le feu de ses joues disparaitre, sa surprise n’eut pas le temps de disparaitre qu’apparaissait dans son champ de vision son bel ange. Lorraine ! Il était grand, il était beau, il était….il….Bref.
Un large sourire des plus radieux apparut sur le visage de l’anglais qui se fit une joie extrême de le saluer.
« Monsieur ! Quelle joie de vous voir enfin ! Je vous cherchais. Appréciez-vous les festivités ?
Rien que pour quelques secondes, Alfie aurai surement vendu père et mère ! Le lorrain le subjuguait rien que par sa présence. Sans attendre, il fouilla dans ses poches (parmi les bijoux et autres babioles de son butin) pour en sortir une petite boite emballée avec soin dans un papier de soie bleu qu’il tend à son « ami ».
« Tenez, dit-il avec un sourire tendre. Voilà mon présent pour cette nouvelle année. J’espère que cela va vous plaire ! Je l’ai choisi tout spécialement en pensant à vous.
Lorraine prit le cadeau de Alfie et l'ouvrit laissant apparaitre dans la petite boîte : un flacon de parfum.
- Spoiler:
Bonsoiiiiir ! Alfie complètement à la bourre !
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| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 30.12.12 14:52 | |
| Pendant qu’il se rapprochait du jeune couple que formaient d’Artagnan et la petite Froulay, Jean-Baptiste regardait autour de lui, cherchant d’ores et déjà sa prochaine victime. Il se tendit imperceptiblement en apercevant Luigi par-dessus l’épaule d’Elodie mais se ressaisit bien vite en accrochant un sourire, presque sincère, chaleureux à ses lèvres. - Oh, Monsieur Lully ! Quel plaisir de vous croiser ici ! - Le plaisir est délicieusement partagé Mademoiselle de Froulay ! C’est un ravissement de vous compter parmi les plus doux visages que compte cette soirée. Vous pouvez vous vanter de pouvoir rivaliser avec la beauté de cette galerie…L’accueil que venait de lui réserver Elodie lui avait été agréable, il lui avait donc répondu avec bonne humeur. Etiquette oblige, le florentin pencha son torse en avant pour effectuer le baisemain de rigueur avant de saluer le jeune duc de Gascogne qui se tenait aux côtés de la demoiselle, le regard brillant d’un sentiment authentique. - Je suppose que je n’ai pas besoin de faire les présentations, Monsieur, et vous devez déjà avoir croisé Monsieur d’Artagnan. - Nous nous sommes rencontrés quelques fois, en effet… notre plus récente interaction remonte à l’anniversaire de Sa Majesté : autant dire une éternité!- Eh bien, n’êtes-vous pas retenus par vos devoirs de musiciens en cette soirée ? Je vous aurais pensé fort occupé !, avait lancé la jeune femme alors que le compositeur ouvrait de nouveau la bouche pour s’enquérir de leurs états respectifs. Sa mine s’assombrit quelque peu tandis qu’il jetait un regard mauvais en direction de la nouvelle lubie de son roi qui tenait compte de divertissement. - Notre bien-aimé Roi a préféré innover et demander à Racine de se charger du côté artistique de cette soirée. Mais il faut croire que la notion d’innovation est assez abstraite chez ce dramaturge…, cracha le florentin, encore blessé dans son ego d’avoir été mis sur la touche pour un évènement aussi capital que la réception du Nouvel An pour que des ombres chinoises fassent le spectacle à sa place. Mais il se reprit bien vite tandis que son visage changeait du tout au tout et qu’il adressait un sourire jovial à ses interlocuteurs. - Il faut y voir du positif, grâce à cette liberté, je peux enfin voir à quoi ressemble une réception de l’autre côté de la scène. Et je pense qu’on se lasse vite de toute cette agitation, qu’en dites-vous ?, demanda Jean-Baptiste en s’emparant d’un verre, sûrement le dernier de la soirée. L’alcool et lui n’étaient pas vraiment amis et se donner en spectacle n’était pas dans ses habitudes. Ce qui n’était pas le cas de Sofia di Parma et Francesco qui, comme à leur habitude, semblaient se chamailler. Sûrement à cause du nouveau trophée de chasse que semblait arborer fièrement le vénitien, en déduit le florentin avec un sourire amusé tandis qu’il portait son verre à ses lèvres pendant que ses interlocuteurs lui faisait part de leurs avis. La conversation dura quelques minutes de manière légère et agréable avant que Lully finisse par prendre congé, ne voulant pas abuser du temps et de la patience du jeune couple. Il leur souhaita tous ses vœux de bonheur et s’éclipsa comme il était apparu. De loin, un visage lui sembla familier et lui rappela vaguement celui de Marianne mais ce n’était tout simplement pas possible qu'elle soit présente à cause de sa condition. S’abritant dans un coin de la Galerie, il en profita pour chercher des yeux Luigi qu’il avait aperçut quelques minutes auparavant. - Spoiler:
A quand le compte-à-rebours?
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| | | Rose Beauregard
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Pas de coeur, cela ne cause des troubles de l'humeur et c'est trop fragile. Car quand on le brise, ça fait si mal, un coeur.Côté Lit: Je ne compte plus les hommes, seulement les pièces qu'il laisse une fois qu'ils ont fait leur affaire.Discours royal:
Ô la belle ÉPINE pleine de rose
► Âge : 24 ans
► Titre : Prostituée ; Princesse de Schwarzenberg (faux titre)
► Missives : 351
► Date d'inscription : 04/11/2011
| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 06.01.13 14:52 | |
| Vous le méritez Marie, je compte si peu d’amies sincères et je ne confierai cette charge qu’à vous qui m’avez si bien montré que vous l’étiez. répliqua la duchesse.
Rose, alias Marie, fit un petit sourire poli. Si la favorite savait que son amie n'était pas si sincère que cela. Enfin, elle était sincère pour le côté amitié et qu'elle appréciait la duchesse, c'était même certain ; mais elle mentait sur son origine, son identité, sur quelques anecdotes lancées dans la maison de la reine … Elle mentait sur sa personne car il était peu sûr qu'Amy apprécie qu'une gueuse, prostituée qui plus est, soit la surintendante de sa maison. Mais l'occasion était trop belle pour la refuser, qu'importe si elle ne comprenait pas toutes les subtilités de cette charge, ni toutes les difficultés que cela engendrait, à commencer lorsqu'elle devrait lire les plis ou écrire. Enfin, les surintendantes devaient bien avoir des secrétaires. Que de questions qu'elle devrait poser à Olympe de Soissons, la surintendante de la Maison de la Reine qui saurait lui donner de bons conseils, du moins elle l'espérait.
A l'abri des regards de la Cour, Amy et Marie/Rose pouvaient discuter sincèrement, même si la fausse princesse marchait sur des œufs avec cette nouvelle charge et avec un brin de culpabilité d'avoir une charge si importante qu'elle devait voler à la vicomtesse de Comborn ou à la marquise de Gallerande. Mais il était temps de repartir à la fête, la Cour les attendait impatiemment … sauf que la favorite ne s'y montrerait pas.
Non, j’ai un terrible mal de crâne, la musique et tout ce brouhaha ne feront que l’empirer. Mais je vous en prie, retrouvez ces messieurs à la table de jeu et montrez leur comment se défend ma Surintendante. Bonne nuit à vous et très bonne année. Reposez vous bien, madame. répondit Rose en saluant la favorite.
Quelle curieuse attitude ne put-elle s'empêcher de penser. Le Nouvel An n'était-il pas la fête où la favorite du roi devait faire son grand retour ? Montrer qu'elle était toujours une femme forte et surtout toujours dans les faveurs du roi ? Rose observa Amy partir quelques secondes avant de secouer la tête : décidément, Rose avait encore bien à apprendre des attitudes de la noblesse, surtout des personnes protégées par la famille royale. Quant à elle, elle fit son retour dans la fête avec un large sourire. Elle était à la recherche de la surintendante de la maison de la Reine, Olympe n'étant pas la femme la plus discrète en ce royaume.
Mais chemin faisant, elle rencontra des connaissances et dont une familière puisqu'il s'agissait justement d'Anne de Gallerande, dame de compagnie chez la favorite royale. Les deux femmes s'appréciaient, il était évident que Maris/Rose lui annonce la grande nouvelle.
Ma chère marquise, permettez moi de vous souhaiter une excellente année, en espérant qu'elle sera prospère et riche en émotions. lança t'elle avec un sourire. Je me devais de vous annoncer une grande nouvelle, madame la duchesse m'a nommée surintendante de sa Maison ! Et je viens vous demander de m'assister dans cette tâche, si vous le voulez.
Elle n'imaginait pas un instant qu'Anne allait être jalouse de cette promotion, ni même que cette annonce allait créer un vent de cabale dans la Maison de la favorite. Après quelques minutes de discussion, Rose s'excusa, ayant enfin aperçu Olympe de Soissons pour avoir ses précieux conseils. En excellente courtisane, Olympe félicita chaleureusement sa nouvelle collègue à qui elle commença à donner de précieux conseils sur comment tenir une Maison de cette importance. La discussion était bien technique, Rose ne comprit pas tout mais elle retint qu'un secrétaire était affecté à la surintendante, c'était un bon point ! Au fil de la discussion, Rose fut alertée par une main qui s'était glissée non loin de celui d'Olympe et fit disparaître en un instant le bracelet qu'elle avait à son poignet ! Elle ne dit rien mais vit la silhouette s'approcher d'elle et vit bel et bien sa bague être retirée de son doigt. Encore une fois, elle s'excusa auprès de sa compagne de conversation et suivit l'homme qu'elle avait repéré et qu'elle suivit jusqu'à ce que celui-ci s'exila dans un coin reculé. Sans demander son reste, son naturel revenant au galop, Rose le poussa contre un mur et le saisit au col en tendant l'autre main.
Qui que tu sois, tu rends ma bague. Maintenant. menaça t'elle.
Il n'y avait plus de princesse ni de bonnes manières, Rose revenait en force et avec sa non-amabilité légendaire. L'idiot face à elle ne semblait pas comprendre et elle plongea elle-même sa main dans les poches de l'homme pour chercher son bien. Mais la bague qu'elle sortit n'était pas la sienne. Elle lui lança un regard interloqué : mais qui était-il ? |
| | | Philippe d'Artagnan
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Après avoir souffert ces dernières années, ma belle Elodie le remet en marche ♥ Côté Lit: Je suis fidèle à l'amour et à un seul être. Et je l'attendrais.Discours royal:
Ҩ PRINCE CHARMANT Ҩ Je te promets la clé des secrets de mon âme
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 07.01.13 14:48 | |
| Une fois la duchesse de Longueville partie distiller son venin vers d'autres horizons, les deux tourtereaux se retrouvaient tous les deux, mais Philippe n'était pourtant pas calmé pour autant. Il avait toujours eu du mal à comprendre la motivation de ces gens à être méchant par gratuité pure. Jamais il ne pourrait s'y habituer …
« Si tu savais comme ce genre de ragots m’indiffèrent. La seule chose que je crains, c’est qu’à la fin de la soirée, plus personne ne veuille nous croire amis. Et je crois que c'est bien parti pour. » murmura le gascon en voyant quelques regards pointés sur eux.
Et puis au diable ces charognes, ils étaient sensés être ici pour s'amuser, pas pour savoir ce que les autres pensaient d'eux. De toute façon, la rumeur qu'avait lancé Gabrielle de Longueville était bien partie pour faire le tour de la Galerie des Glaces. Qu'importe ce qu'elle avait pu dire, le petit couple s'entendait à merveille et même si le paravent de leur amitié explosait, il leur restait l'amour. Philippe était un excellent parti, il le savait mais n'était pas de ses hommes à faire jouer la concurrence pour un meilleur mariage. Sa première fiancée était de bonne famille sans être de trop haut rang ; Élodie faisait parti de la famille de Froulay, noble famille et fidèle au roi, cela suffisait d'un point de vue matrimonial stricto sensu. Le plus important était qu'il soit heureux, n'est il pas ?
« Et moi j’ai un cavalier parfait. Quel couple admirable nous formons ! » répliqua la jeune femme alors que tout deux riaient de bon cœur.
Ils trinquèrent à cette soirée et malgré tous les gestes qu'ils s'empêchaient pour garder leur couverture amicale, leurs regards trahissaient tout. Philippe la couvait de son regard azur, profitant d'un peu de répit, loin de tous ces impertinents qui venaient s'incruster dans les conversations. Enfin, cela ne durait jamais assez longtemps, surtout dans les salons de Versailles.
« Je crois que nous ne serons pas tranquilles ce soir. J'ose espérer que l'on nous ne cracherons pas des horreurs cette fois çi. Oh, monsieur Lully ! Quel plaisir de vous croiser ici ! »
Pour une fois, c'était un visage ami qui venait à eux. Le compositeur de la Cour fut une des premières personnes avec qui Philippe avait parlé à son retour de Gascogne, lorsqu'il dut se montrer à l'anniversaire du roi. Le duc ne put que sourire à Lully en le saluant.
« Je suppose que je n’ai pas besoin de faire les présentations, reprit-elle, tout le monde vous connaît, monsieur, et vous devez déjà avoir croisé monsieur d’Artagnan. Nous nous sommes rencontrés quelques fois, en effet… notre plus récente interaction remonte à l’anniversaire de Sa Majesté : autant dire une éternité ! Si loin ? Que le temps passe vite. En effet, mademoiselle, monsieur Lully fut le seul à m'être bien aimable le jour de l'anniversaire du roi. Depuis, je me doute qu'un grand homme comme vous n'a pas un instant à lui. »
Philippe avait bien senti dans le ton de la voix de sa belle que quelque chose clochait et se permettait de faire la conversation à sa place, connaissant un peu le florentin pour monopoliser la conversation sans que cela ne soit trop gênant.
« Eh bien, n’êtes-vous pas retenus par vos devoir de musiciens en cette soirée ? Je vous aurais pensé fort occupé ! Notre bien-aimé Roi a préféré innover et demander à Racine de se charger du côté artistique de cette soirée. Mais il faut croire que la notion d’innovation est assez abstraite chez ce dramaturge… Voyez y comme un peu de repos, tenta de radoucir Philippe. Il vous faudra beaucoup d'inspiration pendant la guerre pour mettre en musique les victoires de notre roi et chanter ses louanges ! Il faut y voir du positif, grâce à cette liberté, je peux enfin voir à quoi ressemble une réception de l’autre côté de la scène. Et je pense qu’on se lasse vite de toute cette agitation, qu’en dites-vous ? Vous connaissez mon opinion sur tout ceci, monsieur. » lâcha Philippe un peu plus sérieux.
Il se tourna vers Elodie avec un petit sourire et la conversation tourna autour de quelques personnes, des divertissements du soir et autres banalités avant que le compositeur ne prenne congés des deux jeunes gens. Encore un petit répit, sans savoir jusqu'à quand cela durerait.
« Suis moi. » murmura Philippe à sa belle.
Il était temps de profiter de cela pour avancer, peut être un peu plus vite que la mesure pour ne plus à faire au trop plein de monde, tous entassés dans les salons précédents. Lorsqu'il se retrouvèrent dans un long couloir, à l'abri des regards, d'Artagnan sortit de sa poche un petit écrin.
« Lorsque je l'ai vu, j'ai pensé que cela pourrait te plaire lors d'une future sortie dans le grand monde. Et il lui tendit la petite boîte. A l'intérieur se tenait une jolie broche en camée représentant la déesse Artemis. Je trouvais qu'il t'irait bien. Du moins ce soir. Ton double journalier a aussi un cadeau mais je ne pouvais tout emmener. » s'amusa t'il.
Il n'était jamais facile de choisir des cadeaux pour une dame, surtout de la trempe et à la vie d’Élodie. Elle n'était pas n'importe quelle jeune fille du monde qui s'extasierait devant la moindre belle pierre. Alors Philippe ferait double cadeau, pour satisfaire à la fois Élodie et Éric.
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 13.01.13 1:46 | |
| Décidément, cette soirée prenait des tournures de plus en plus intéressantes. Helle connaissait Sofia par cœur : lorsqu’elle arborait ce sourire-là, c’était qu’elle mijotait quelque chose de sacrément diabolique. Et une fois de plus, son instinct ne l’avait pas trompée, puisque l’italienne lui chuchota aussitôt :
« Voici une histoire forte amusante où une poudre mortelle embrasse quelques bulles de champagne dans un verre. Verre tenu par un vénitien qui lui a été donné par une princesse parmesane. Ma chère amie, nous assistons aux dernières minutes de la vie de Contarini »
Ecarquillant les yeux, Helle tourna la tête vers l’ambassadeur vénitien et le regarda s’éloigner sans trop savoir comment réagir. Son réflexe premier en tant que guérisseuse eut été de voler à son secours, sachant quel péril il courait, mais ensuite elle se souvint de tout ce que Sofia lui avait raconté à son sujet dans ses lettres, et compris qu’elle lui en voudrait terriblement si elle le sauvait. Aussi, elle décida que son amitié avec Sofia était plus importante qu’un vénitien aussi vil et diabolique que Francesco et se ravisa. Les années avaient décidément donné des priorités quelque peu discutables à la danoise, mais heureusement il n’y avait pas grand monde pour le savoir…
« Oh regardez Helle comme c'est tout touchant : tout comme les oiseaux, il se cache pour mourir. » « Spectacle émouvant en effet. Sous peu nous entendrons le chant éploré d’une femme qui aura découvert son corps inanimé. » fit Helle en ouvrant son éventail pour dissimuler son sourire.
Mais la fin de Contarini ne devait pas être pour ce soir, puisqu’il revint aussi en forme qu’il était parti. Sofia tira une tête de dix pieds de long, alors qu’Helle était plus surprise que déçue. A vrai dire, elle était même impressionné qu’il ait réussi à déjouer le piège. Il murmura quelques mots à son amie, puis s’éloigna. Helle le suivit du regard, avant de chuchoter à Sofia :
« Allons ne désespérez pas, une autre occasion de le maltraiter se présentera certainement. » « Comment … Comment savait-il ? Je ne peux penser que son intelligence soit si développée et … il est vivant. »
Compatissante, Helle pressa une main amicale sur l’épaule de Sofia avant que Gabrielle de Longueville ne vienne les rejoindre, se présentant à la princesse en des termes pour le moins originaux. Comprenant qu’elle n’avait pas sa place dans cette conversation pouvant déboucher sur une issue pour le moins dangereuse –pour Contarini-, la danoise les laissa discuter en paix et rejoignit Ulrich qui se tenait toujours là, silencieux, et remarquant que sa coupe était presque vide elle la lui retira des mains et y plaça une nouvelle, pleine, non sans accompagner le geste d’un charmant sourire. Quitte à ce qu’il s’ennuie, autant le faire avec une bonne coupe de champagne, comme elle le lui fit remarquer. Quelques instants plus tard, c’était au tour de Racine de les rejoindre pour le plus grand plaisir de Helle, qui remarqua ensuite que sa compagne n’était autre que la précédente cavalière de Contarini. Elle en prit bonne note puis reporta un regard curieux sur le dramaturge qui leur confia :
- Cette fête est décidément un échec total, je ne me suis jamais autant ennuyé et je me demande bien ce que je fais encore là. Enfin, au moins, j'ai eu mon présent... « Allons Racine, maintenant que vous êtes avec nous vous n’allez pas nous faire l’affront de vous ennuyer ! Vous n’étiez pas encore tombé sur les bonnes personnes voilà tout. » sourit Helle devant le dépit de Racine. Elle refusa poliment la sucrerie et comprit à la tête de l’auteur qu’elle avait bien fait. Diligente, elle attrapa une coupe de champagne sur un plateau et le lui tendit.
- Je retire ce que j'ai dit. Même les cadeaux ne valaient pas la peine du déplacement. « Mon pauvre ami, je n’aime pas vous voir si malheureux. » dit-elle avec un sourire amusé en posant une main amicale sur son avant-bras. « Restez donc avec nous pour la soirée ! Je ne vous ai point revu depuis notre rencontre au salon de Mme de Lenclos, et je regrette votre compagnie. Je crois que vous connaissez déjà la princesse Farnèse, mais laissez-moi vous présenter mon époux… » Tiens, elle avait encore un peu de mal avec ce concept-là maintenant qu’il était en chair et en os. « Ulrich de Sola. »
Une fois les présentations –brèves- faites, Helle balaya le visage de ses compagnons du regard et constata qu’entre Racine et Sofia, l’ambiance n’était décidément pas à la fête, sans compter Ulrich. Alors qu’elle se sentait d’excellente humeur. Et bien qu’à cela ne tienne, elle allait y remédier !
« Décidément je crois que cette fête ne réussit à aucun d’entre nous. Et si nous trouvions un divertissement pour compenser ? Sofia, n’auriez-vous pas une idée d’activité, un endroit où nous emmener pour redonner son éclat à cette soirée ? Tout le monde en profite : je refuse de voir mes amis faire triste mine alors que je devrais les voir rire et danser ! » s’exclama-t-elle avec toute la bonne volonté du monde. Elle ne savait pas dans quoi elle venait de s’engager…
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 13.01.13 2:13 | |
| Ferdinand n’attendait pas grand-chose de cette soirée où il s’était montré plus par politesse qu’autre chose, à moins peut-être qu’il ait nourri un secret espoir qu’effectivement quelqu’évènement vienne perturber le cours de la soirée pour son plus grand bonheur. Quoique, mieux valait ne pas espérer trop fort : aux dernières grandes festivités versaillaises, on avait appris la disparition de la duchesse de Guyenne… Evènement certes divertissant mais peu réjouissant en soi. En attendant, il avait eu la chance de tomber sur Monsieur et l’abbé de Choisy –ou plutôt la comtesse des Barres- et à eux deux ils étaient plus divertissants que deux enlèvements à la fois.
Si mon propre frère ne trouve pas de personnel compétent, imaginez alors ce que j'endure avec ces choses derrière moi … Vous n’avez qu’à les choisir plus mignons mon cher ! C’est comme les chiens : ça se dresse.
Ferdinand ne put retenir un ricanement à cet échange de piques pour le moins venimeuses. Les pauvres mignons, ce qu’ils devaient endurer chaque jour au service de Monsieur… Il était ravi de ne pas faire partie du lot. Il se sentait bien mieux du côté des moqueurs, comme d’habitude, et les mignons de son Altesse Philippe d’Orléans constituaient de telles victimes, du premier choix ! Il eut été stupide de manquer un spectacle aussi réjouissant. Soudain, il sentit vaguement quelque chose bouger dans sa poche et la comtesse de s’exclamer :
« Oh ! Mufle ! Laissez donc cette poche ou je vous fais couper une main ! »
Ferdinand fit aussitôt volte-face et aperçut le visage décomposé d’Alfie of Surrey un quart de seconde avant qu’il ne s’enfuie dans la foule à la vitesse de l’éclair… Tenant dans sa main une montre que le fou avait héritée de son père. Le sacripant ! Aussitôt il voulut s’élancer à sa poursuite et n’aurait sûrement eu aucun mal à le rattraper si la comtesse des Barres ne l’avait pas retenu par le bras, manquant de se faire entraîner dans la course :
« Non mon ami ! Ne vous gâchez point ce soir de fête pour ce poltron… Je suis bien fâché de cet incident. Que vous a-t-il dérobé ? Si ce n’est pas grand-chose, j’ai une offre à vous faire qui devrait vous faire oublier ce décérébré. » « Ne vous inquiétez point comtesse, je saurai bien retrouver ce malappris et lui faire avaler ses bouclettes avant qu’il n’ait le temps de s’exclamer ‘God save the king’ ! » marmonna Ferdinand d’un air sombre, un air mauvais sur le visage indiquant sa contrariété. Mais elle ne dura qu’une seconde avant qu’il ne retrouve un air plus jovial qui lui seyait mieux au teint, surtout en présence de Monsieur. Il tendit l’oreille pour écouter attentivement la proposition de la comtesse. - Ferdinand, comme je ne vous ai point offert de cadeau. Je tiens tout particulièrement à me rattraper ! Et vous méritez un cadeau des plus spéciales… « Allons comtesse, vous devriez savoir qu’il peut être dangereux de flatter un fou, et plus encore d’éveiller sa curiosité en lui promettant un cadeau ‘spécial’. » commenta Ferdinand en lui dédiant un clin d’œil. « Que diriez-vous mes amis si nous allions préparer de futures stratégies militaires avec quelques boules de neige ? Je crois que le moment est tout à fait approprié, n’est-ce pas ? »
Aussitôt le visage de Ferdinand s’illumina comme celui d’un enfant à qui l’on a promis la Lune. Il avait bien eu raison de suivre son instinct et de venir malgré l’ennui qui aurait pu dominer la soirée : voilà le genre d’évènement qu’il attendait pour pimenter les festivités ! Une bataille de boules de neige ! Certes tout le monde à la cour connaissait la « folie » du bouffon, sa propension à dire des insanités et s’amuser aux dépens des autres, mais finalement qui savait qu’il pouvait s’amuser d’autre manière, avec autant de facilité qu’un enfant ?
« Quelle idée merveilleuse ! » babilla-t-il sur un ton plus aigu en battant des mains, imitant parfaitement les manières de la comtesse des Barres. Puis, retrouvant sa voix bien à lui et son étincelle d’excitation dans le regard, enchaîna : « Ma chère comtesse, c’est bien le plus beau cadeau que vous auriez pu me faire ! J’ai eu si peu de neige dans ma Gascogne natale que je crois n’avoir jamais connu le bonheur de ces batailles de boules de neige. Qu’attendons-nous, allons-y, allons-y ! »
Puis, ayant passé son bras sous celui de la comtesse comme s’il était prêt à l’embarquer sur le champs avant qu’elle ne change d’avis, il se tourna vers Monsieur, un grand sourire aux lèvres :
« Monsieur, vous venez avec nous bien entendu ? Au diable le protocole, personne ne nous verra, et mordious les fêtes de votre frère sont bien plus ennuyeuses que des jeu d’enfants ! »
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| | | Sofia Farnèse
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Je l'ai fermé par sa faute. Seul lui pourrait le rouvrir un jour ...Côté Lit: Je ne suis pas de celles qui se couchent pour un sourire. A peine pour un diamant, mais souvent pour la passion.Discours royal:
♈ LA BELLA FARNESE ♈ Più bella cosa non c'è
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 15.01.13 22:46 | |
| « Spectacle émouvant en effet. Sous peu nous entendrons le chant éploré d’une femme qui aura découvert son corps inanimé. Sans doute mon chant préféré. » répondit Sofia avec fausse douceur.
Les deux amies pouvaient donner le bon dieu sans confession en cet instant avec leurs sourires et leurs doux visages. Mais si elles ne ressemblaient guère physiquement et que leurs nationalités différaient parfaitement, Helle et Sofia pouvaient se révéler diaboliques sans en avoir l'air. Elles attendirent donc un hurlement, un bruit de fracas, une servante qui court, … mais sûrement pas de voir Francesco revenir … vivant. La danoise tenta de consoler son amie mais l'italienne ne comprenait pas le moins du monde comment avait-il su ! C'est alors qu'un miracle se produisit, qu'une alliée arriva de nul part pour venir cracher sur le gondolier puant. Elle ne semblait pas l'aimer non plus, à croire que Contarini n'avait que des ennemis en ce bas monde.
« Navrée de vous avoir interrompues, mesdames, je suis Gabrielle de Longueville, ravie de faire votre connaissance. Il faut croire que monsieur Contarini n'est pas totalement inutile et vain... Il permet des rapprochements amicaux que j'imagine déjà fructueux. Nous avons déjà un point commun, une haine commune pour un être sot, il en faut parfois moins pour créer un lien. Assurémment mademoiselle, vous voici envoyée par le ciel pour tenir de tel propos et me proposer une amitié de la sorte. Vous ne pouvez qu'illuminer ma soirée. » lança Sofia à la duchesse de Longueville, enchantée de faire sa connaissance.
Gabrielle de Longueville avait elle aussi des élans de haine envers Francesco et sans en savoir la teneur exacte, Sofia acquiesça avec enthousiasme à la proposition d'association. Sans la connaître personnellement, la Farnèse savait que Gabrielle était une Précieuse, une femme du monde qui, du haut de sa récente vingtaine d'années, savait manier les ficelles de la Cour de France avec brio. Francesco aura fait au moins une bonne action dans sa vie : rapprocher deux jeunes femmes qui avaient trop en commun pour ne pas s'entendre !
« Peut-être pourrais-je compter sur vous ? Je le connais assez mal finalement, il me faudrait quelques informations sur ses goûts pour pouvoir le piéger au mieux. Contarini n'aime qu'une seule personne : lui-même, il faut donc s'en prendre à lui, son entourage ne le touche guère. cracha la jeune femme, connaissant bien le loustic. Vous vous doutez qu'il ne veut pas qu'on le salisse, qu'on le maltraite ou, pire, que des gueux sales et répugnants viennent jusqu'à sa personne ! Elle sourit imaginant Francesco entouré de gueux, à hurler comme une damoiselle en détresse. Puis-je compter sur vous pour mettre en œuvre un petit projet ? Je ne pense pas manquer d'inspiration... Et ne vous en faites pas... Il finira par payer. Chère duchesse, je suis avec vous et je pense qu'à nous deux, il ne fera pas le poids.
Elles échangèrent quelques mots encore mais Gabrielle prit congés. Les deux jeunes femmes allaient sans aucun doute se revoir pour leur grand projet et plus vite qu'elles ne le pensent … Sofia revint donc vers son petit monde où Racine avait arraché Eris des griffes du vénitien, mais qui faisait une tête dégoûtée, sans doute au goût effroyable des bonbons et aussi à la mauvaise soirée qu'il passait aussi. Helle leur présenta donc son mari où la princesse italienne le salua de la tête. Ulrich de Sola à une fête, c'était bien un miracle cela aussi, mais il valait mieux taire qu'ils se connaissaient, car Sofia n'avait pas envie de crier sur les toits qu'elle avait couché avec le mari de sa meilleure amie. A les voir côte à côte, elle ne put par contre que s'amuser de voir la différence de taille entre la petite Helle et le géant Ulrich. C'était bien une des seules choses qui l'amusa à cette fête qui était devenu bien fade depuis l'échec de son plan.
« Décidément je crois que cette fête ne réussit à aucun d’entre nous. Et si nous trouvions un divertissement pour compenser ? Sofia, n’auriez-vous pas une idée d’activité, un endroit où nous emmener pour redonner son éclat à cette soirée ? Tout le monde en profite : je refuse de voir mes amis faire triste mine alors que je devrais les voir rire et danser ! Hé bien … elle réfléchit un instant avant d'avoir une idée qui illumina son visage avec un sourire. Que diriez vous de nous rendre tous à mon hôtel ? Celui-ci n'est pas bien loin, nous pourrons nous amuser sans parasites et avec d'excellents vins italiens et espagnols que mon frère a ramené. Qu'en dites vous ? »
L'idée sembla séduire tout le monde, du moment qu'ils quittaient cette fête sans saveur où les conventions étaient trop lisses et l'amusement n'ayant pas sa place. Puis à eux quatre, cinq si on comptait Eris qui semblait bien triste, cela pouvait promettre que de grands moments ! C'était vendu, ils s'en iraient tous à l'hôtel Farnèse.
« Soyons fous et menons notre propre soirée ! » lança l'italienne avec un entrain nouveau et un large sourire.
Et voici comme une princesse italienne, un baron et une baronne danoise, un dramaturge et une comédienne se suivirent à la file indienne dans les salons du château pour quitter le château de Versailles pour sa ville. Que la contre-soirée commence !
Fin pour Sofia |
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 20.01.13 0:39 | |
| Ulrich, qui avait surpris un instant de perplexité sur les traits d’Helle, la suivit un instant du regard alors qu’elle s’éloignait. La voir rejoindre la princesse Farnèse, et assister ainsi au charmant tableau que formaient sa femme et son amante aurait pu lui tirer un sourire mais comme à son habitude, il resta de marbre et finit par revenir à la duchesse de Longueville, sans se douter que l’association des deux jeunes femmes aurait des conséquences, et ce avant la fin de la soirée. Il prit une seconde pour observer Gabrielle, qui semblait également porter une attention toute particulière à la scène qui se déroulait un peu plus loin. Ils devaient eux aussi offrir un spectacle bien étonnant pour le reste des courtisans, qui ignoraient heureusement qu’il y avait plus que de vagues connaissances communes ou un drôle de hasard qui pouvaient rassembler la Précieuse et le Viking. « Permettez-moi de vous dire, que j'apprécie toujours autant vos méthodes, lança d’ailleurs distraitement Gabrielle. Vous avez été efficace lors de la dernière réunion.- Il fallait bien que quelqu’un le soit, ironisa froidement Ulrich qui n’avait pas été convaincu par les dernières décisions de Valois, avant de finir sa coupe de champagne. - J'ai cru voir quelques nouvelles recrues trembler dans nos rangs... C'est pitié de voir que l'on fait rentrer n'importe qui à l'heure actuelle, on se demande parfois ce qu'ils font là. Ulrich hocha la tête sans mot dire, il se sentait peu concerné par les recrues de la Main de l’Ombre tant qu’elles n’intervenaient pas dans ses missions. Dieu merci, je me charge uniquement de les dénicher, pas de tester leurs capacités, voilà bien une chose que je refuse de faire... Oh, et si rejoignions votre épouse ? »Le Danois jeta un regard vers Helle et Sofia, et suivit la duchesse qui fendit la foule dans leur direction visiblement pressée de se retrouver face à l’Italienne. Ulrich les observa un instant de loin, puis s’en désintéressa lorsque son épouse vint vers lui. Il ne dit rien (pour changer) mais lui adressa un signe de tête presque amusé lorsqu’elle remplaça d’autorité et avec un sourire la coupe vide qu’il avait dans les mains par un verre plein. Voilà qui n’était pas une mauvaise idée, d’autant que c’était là tout ce qu’il y avait de réellement intéressant à cette soirée. Et visiblement, Ulrich n’était pas le seul à sentir sinon l’agacement, du moins l’ennui poindre. En effet, Jean Racine accompagnée d’une jeune femme blonde les rejoignit bientôt, en se plaignant du manque d’intérêt de la fête, puis ce fut au tour de la princesse Farnèse de venir compléter cet étrange groupe. « Décidément je crois que cette fête ne réussit à aucun d’entre nous, lança soudain Helle, pleine d’entrain. Et si nous trouvions un divertissement pour compenser ? Sofia, n’auriez-vous pas une idée d’activité, un endroit où nous emmener pour redonner son éclat à cette soirée ? Tout le monde en profite : je refuse de voir mes amis faire triste mine alors que je devrais les voir rire et danser ! - Hé bien… commença l’intéressée. Que diriez vous de nous rendre tous à mon hôtel ? Celui-ci n'est pas bien loin, nous pourrons nous amuser sans parasites et avec d'excellents vins italiens et espagnols que mon frère a ramené. Qu'en dites vous ? »Ulrich dévisagea tour à tour sa femme et l’italienne, et noya un rictus ironique dans sa coupe de champagne. Allons bon, voilà que la soirée prenait un drôle de tour... Pour quelqu’un qui n’aimait pas particulièrement les mondanités, cette idée de contre-soirée sonnait étrangement, et pourtant, croisant le regard d’Helle que cette perpective semblait ravir, il accepta, non sans avoir au préalable avalé le reste du contenu de son verre. Il l’ignorait encore mais il allait en avoir besoin. Fin pour Ulrich. |
| | | Philippe d'Orléans
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !Discours royal:
ADMIN TRAVESTIE Monsieur fait très Madame
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 20.01.13 0:51 | |
| Vous n’avez qu’à les choisir plus mignons mon cher ! C’est comme les chiens : ça se dresse.
A ces mots, Philippe éclata d'un grand rire, de concert avec la comtesse, avant de se tourner vers ses mignons qui regardaient attentivement leurs chaussures, comme si celles-ci étaient particulièrement intéressantes. Certains étaient des imbéciles à vie, on ne pouvait pas les changer mais après tout, leur incompétence nourrissait la tyrannie du prince qui avait au moins ce prétexte pour leur hurler dessus et les faire tourner en bourrique. C'était un divertissement quotidien, presque aussi drôle que les farces de monsieur Molière. D'ailleurs, ce dernier pourrait s'en inspirer. D'ailleurs, où était-il ? Le cherchant des yeux, il fut surpris de le voir en compagnie de Racine et de celui qui était l'auteur des ombres chinoises. Philippe n'était pas emballé par cette animation mais Louis trouvait cela formidable. Et comme on ne contredisait pas le roi … Il nota dans sa tête qu'il devrait donner son cadeau à son dramaturge, c'est à ce moment là que son amie Choisy poussa un cri et le prince se retourna vivement. Quelqu'un avait volé la montre d'Anglerays !
Non mon ami ! Ne vous gâchez point ce soir de fête pour ce poltron… Je suis bien fâché de cet incident. Que vous a-t-il dérobé ? Si ce n’est pas grand-chose, j’ai une offre à vous faire qui devrait vous faire oublier ce décérébré. déclara Choisy. Ne vous inquiétez point comtesse, je saurai bien retrouver ce malappris et lui faire avaler ses bouclettes avant qu’il n’ait le temps de s’exclamer ‘God save the king’ ! Non mais si nous ne sommes même plus en sécurité à Versailles ! Quand je vous parlais de personnel incompétent ! Ah, dans quel monde vivons nous ? s'indigna le prince avant de voir une coupe de champagne.
Si son frère n'était pas capable d'engager un bon personnel, il irait s'en prendre à l'intendant du château ! Bontemps allait l'entendre, ainsi que tout le reste du château ! Fort heureusement, Monsieur n'avait pas vu qu'il s'agissait d'Alfie car l'anglais aurait sans doute fini sourd sous les hurlements princiers. La conversation dériva sur un potentiel cadeau venant d'Olympe (car il ne fallait pas l'appeler Thimoléon, ces deux là étaient complètement différents) et le Fou de s'en amuser, comme toujours. Mais la belle amie avait toujours une idée derrière la tête et celle-ci fut pas des moindres :
Que diriez-vous mes amis si nous allions préparer de futures stratégies militaires avec quelques boules de neige ? Je crois que le moment est tout à fait approprié, n’est-ce pas ?
En effet, c'était un cadeau original et qui ne pouvait que faire plaisir à Ferdinand qui en était d'ailleurs tout heureux comme un gamin un matin de Noël, à battre des mains, sautiller sur place et ce si grand sourire contagieux que Philippe ne put que sourire à son tour, bien qu'on ne lui ai pas proposé de se joindre à l'amusement. Mais d'Anglerays arrivait toujours à lui arracher un sourire, même involontairement. Un vrai héros ! Les deux allaient partirent bras dessus bras dessous lorsque le Fou se tourna vers Monsieur :
Monsieur, vous venez avec nous bien entendu ? Au diable le protocole, personne ne nous verra, et mordious les fêtes de votre frère sont bien plus ennuyeuses que des jeu d’enfants ! C'est vrai, vous m'invitez ? demanda Philippe, les yeux brillants.Bien sûr que je veux venir ! On ne refuse jamais une invitation aussi prestigieuse … question de protocole ! s'en amusa t'il avant de les suivre.
Quand je vous disais qu'il était son héros ! Si Monsieur avait encore du mal à être parfaitement lui-même depuis la mort de son fils, il avait clairement besoin de se changer les idées. Et une bataille de boules de neige était parfaite pour cela, surtout en compagnie de deux amis ! Après avoir revêtu leurs manteaux, ils s'en allèrent dans les jardins …
JARDIN DE L'ORANGERIE (non non c'est pas une blague)
Il n'y avait évidemment personne et l'orangerie était déserté de ses arbres fruitiers, rangés au chaud dans l'orangerie éclairée, permettant aux trois acolytes d'y voir assez clair. Dans son gros manteau de fourrure, le prince de France ne risquait pas d'avoir froid et avait même prévu des gants pour pas que ses mains deviennent bleus avec la neige. Il y avait une bonne couche de neige immaculée, ils étaient les premiers à marcher en ces lieux et était tout simplement le bonheur. Loin du tumulte de la fête et des idiots du coin, ils allaient vraiment s'amuser. Quelques rires venant d'en haut assuraient qu'ils n'étaient pas les seuls courtisans à s'échapper de la Galerie des Glaces pour aller s'amuser comme des enfants dans le froid ambiant. Mais place à l'amusement, il était temps de commencer la partie et cette fois pas de quartier !
Comme magnifique cadeau baron, je vous propose qu'Olympe et moi nous vous recouvrions de neige !
Et sur cette phrase, il lança la première boule en direction de Ferdinand en riant à gorge déployée. La bataille était lancée, l'assaut donné, tout le monde avait sa munition en main et des réserves autour de soi. Il y avait de quoi faire, ils pouvaient y passer la nuit avec toute cette poudreuse dans le jardin de l'orangerie !
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 20.01.13 12:55 | |
| Galerie des glaces
C'est la première fois que Chiara assiste à la célébration du Nouvel An à Versailles. Comme toute grande fête, elle se doit d'y paraître ne serait-ce que pour tendre sa fine et délicate petite oreille sur ce qu'elle pourra glaner comme ragots croustillants. Quoi que pour la peine, tant qu'à être sur place, elle tendra les deux...
Vêtue d'une riche toilette au somptueux tissu d'Italie, elle vient d’entrer dans la grande Galerie où le joli monde, comme elle aime à l'appeler, se presse tantôt vers les quelques buffets abondamment garnis, tantôt se disperse vers un attroupement qui donne lieu à quelques bons mots échangés par les grands du Royaume. Elle est chaque fois éblouie par le faste de ce lieu, où, pour l'occasion, les lustres de la grande voûte arborent mille et une bougies, où les immenses glaces rivalisent de beauté avec celles de Venise. Aérienne, elle se promène, laissant glisser sur le parquet avec grâce, les pans de sa robe. Nulle question pour la jeune italienne de faire des vagues en cette belle soirée mais bien plus d'étudier ce qu'il s'y passe. Curieuse, nouvellement arrivée à Versailles, le repérage est de mise avant d'occasionner du bruit autour d'elle. Comme l'indiquent les meilleurs tacticiens : il est nécessaire de savoir où l'on met les pieds pour pouvoir sortir du lot lorsque le moment sera venu. Alors, oui, Chiara avance savamment sur ce parquet, adresse un discret sourire de temps à autre lorsque ses grands yeux vert croisent ceux d'un charmant homme, joue habilement de son bel éventail, adresse quelques mots sur un ton doux lorsque son regard est resté accroché sur celui réceptif d'un beau jeune homme.
Quale bella serata.
Elle note avec plaisir que l'utilisation de sa langue natale, l'italien, opère toujours une espèce de fascination sur celui qui l'entend. Elle aime en user, voire en abuser lorsque nécessaire, bien que parlant parfaitement le français. Sans conteste, le goût de l'inconnu est omniprésent chez ceux qui prêtent attention aux notes chantantes de sa langue. Le soleil italien est tout de même bien plus chaleureux que la grisaille versaillaise ! Les connaisseurs ne s'y trompent pas et elle sait qu'elle pourra en jouer de ci, de là. Versailles est loin de lui déplaire puisque y brille un Grand Soleil : le Roi de France et de Navarre. Où brille le soleil, Chiara y est à sa place. A Gênes, elle était le soleil de son Père et de l'ensemble de ses courtisans, ici, elle cherche auprès de qui elle saura briller en prenant garde de ne jamais se brûler les ailes. Gourmande de tout, sa moue dessine un joli sourire que de temps en temps, elle masque derrière son éventail ou au contraire, qu'elle affiche avec une parfaite impudence. Son joli petit monde lui plait. Elle se sent à l'aise bien que fort loin de chez elle.
Elle ne s'attarde pas devant un groupe ou devant un autre, elle se promène, elle scrute, elle étudie, elle observe. Fascinant spectacle que celui qui s'offre à elle. La Cour de Versailles est gage de promesses que pour l'heure, elle effleure du bout des doigts ...
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667 | |
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