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 Louis de Rochechouart de Mortemart -

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MessageSujet: Louis de Rochechouart de Mortemart -    Louis de Rochechouart de Mortemart -  Icon_minitime13.09.11 1:14





Louis-Victor


de ROCHECHOUART de MORTEMART


    (Joseph Gordon-Levitt)


Louis de Rochechouart de Mortemart -  1-1

« Il n'y a au monde que deux manières de s'élever, ou par sa propre industrie, ou par l'imbécillité des autres. »
    ► 30 ans, né le 25 août 1636
    ► Duc de Vivonne, capitaine de vaisseau et premier gentilhomme de la chambre du roi
    ► Français, originaire plus précisément du Limousin
    ► Marié depuis dix ans et père de cinq enfants
    ► Hétérosexuel




♕ PROTOCOLE ♕
VERSAILLES : PARADIS OU ENFER ?

Placez le fils du compagnon d’enfance de Louis XIII, lui-même à cette place auprès de Louis XIV, au sein de la cour la plus rayonnante d’Europe. Donnez à l’un des dignes représentants de l’esprit Mortemart de quoi se mettre sous la dent ou sous les yeux chaque jour. A présent, imaginez si cet homme pourrait détester ou aimer Versailles.
Versailles, pour Louis, c’est le port d’attache lorsqu’il revient en France de ses lointaines campagnes. Versailles est le lieu de villégiature par excellence du jeune duc de Vivonne. C’est à Versailles qu’il peut étendre le quelque pouvoir qu’il détient dans ses mains. Il y est reconnu, admiré, écouté et apprécié.
Versailles est le point culminant des désirs de Louis XIV et en cela, Louis ne peut qu’admirer le chef d’œuvre du roi. Lui qui l’a fait premier gentilhomme de sa Chambre ne peut être pour le duc qu’une des raisons principales d’aimer Versailles et ses frivolités.


COMPLOT : VÉRITÉ OU FANTASME PUR ?

Une cour royale ne serait rien sans intrigue, Louis le sait depuis son enfance. Son adolescence passée dans les troubles de la Fronde lui a appris que le complot est partout, sur toutes les lèvres et dans les esprits les plus éclairés. Il se méfiera de ce courtisan trop silencieux, trop bavard ou trop éclatant. Il regardera plus profondément ce jeu de regard entre cette comtesse et son tourtereau de baron. Le complot vous entoure, à Versailles et Louis ne pu passer outre.
Mais pour le découvrir, il faut de la patience et du temps que le duc n’a pas et tant que le roi n’a décidé de le mettre au fait de ces enjeux, Louis n’ira pas quémander de telles informations. Il se contente d’attendre, d’écouter, de faire ses propres analyses des situations qu’il voit.


COLOMBE OU VIPÈRE ?

Il y a deux écoles, concernant l’avis que l’on porte sur le jeune duc de Vivonne.
La première est de l’apprécier pour ses bons mots et ses jolies tournures. Il a le verbe agréable, la parole malicieuse et l’humour teinté d’ironie et d’un léger cynisme pourtant plaisant. Cette école le lancera sur de nombreux sujets et il se plaira à écouter les badineries, à y répondre même, mais jamais vous ne le verrez commérer et colporter ce qu’il a pu entendre. L’on sait, dans cette école, que Louis a l’esprit vif, mais aussi une seule parole et de l’honneur.
La seconde école consiste à ne voir en lui qu’un opportuniste, profitant de sa place et de sa condition pour lancer piques et moqueries couvertes de mots enrobés. Mortemart est cynique, imperturbable et nombre membres de cette école sont déroutés par ses phrases ambigües. Il aime dissimuler ses réelles pensées, ne faire entendre que ce qu’il souhaite pour mieux s’amuser de la situation.

Mais dans ces deux écoles, l’on ne pourrait que se mettre d’accord sur un point : jamais le sémillant jeune homme ne pourrait tirer la couverture à soi. D’une certaine humilité, l’on sait qu’il ne fait que s’amuser des caprices de cette cour et que la guerre l’a rendu éloigné des vicissitudes de la vie quotidienne.


DES LOISIRS, DES ENVIES A CONFIER ?

-Entre lecture, jeu de paume et chasse, les temps de loisirs du duc sont bien occupés
-Une envie sentimentale : peut-être un jour être réellement amoureux d’une seule et unique femme
-Une envie de famille : se réconcilier avec son père…une fois que celui-ci aura craché tout ce qu’il peut.
-Une autre envie de famille : que sa femme lui donne un autre fils
-Une envie de carrière : monter en grade grâce à son mérite et non par sa position auprès du roi. Obtenir un jour la charge de Grand maître de Navigation.









♕ HOP, RÉVÉRENCE ! ♕
► Jessifer... mdlol!
► 12 ans et demi ... lolilol
► 1 jour par semaine mdr
► Je ne l'ai pas encore lu, pqtr! [maintenant si, et il n'a pas changé....ouf What a Face longue vie à mon coupain le roi What a Face ]
► Comment avez vous connu le forum ? sur internet mdlol!!
► Suggestions ? le forum est trop beau!! xptdr





Dernière édition par Louis de Mortemart le 13.09.11 20:31, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Louis de Rochechouart de Mortemart -    Louis de Rochechouart de Mortemart -  Icon_minitime13.09.11 1:17


♕ BIOGRAPHIE VERSAILLAISE ♕
Partie I: Enfance et Fronde

1644

-En quarte, mon garçon, en quarte, vous ai-je dis et répété, s’agaça le précepteur en lâchant son fleuret sur le sol. Et comment voulez-vous espérer vous défendre en tenant votre fleuret de cette façon ! Un peu de tenue, tenez-vous droit, redressez vos épaules !
Il s’approcha de son élève et tira ses épaules vers l’arrière, faisant de son pied glisser celui de l’élève sur le sol qui perdit l’équilibre en avant ; de sa main il attrapa le bras et le pointa en avant, lame pointée.
-Voilà ce que je veux, s’exclama-t-il en se plaçant devant la lame tendue ! Vous voyez la pointe, monsieur ?

Le regard noir pointé sur la pointe non-boutonnée de son fleuret, Louis-Victor, 8 ans, observa le cœur du professeur, centre de cette cible.
-Je la vois, monsieur, dit-il d’une voix lente. Il se redressa d’un geste bref et cala l’arme sous son bras. Il n’y a point de bon élève, monsieur, seulement d’excellent professeur, dit-il d’une voix d’excuse en baissant hypocritement la tête vers le sol.
Le professeur s’apprêtait à répliquer à cette impertinence lorsque des pas lourds résonnèrent dans le couloir menant à la salle d’armes. La large silhouette du marquis de Mortemart apparu dans l’embrasure de la porte.
-Monseigneur, se courba le précepteur pompeusement.
-J’entends vos éclats de voix jusque dans mon cabinet, monsieur. La leçon serait-elle rude aujourd’hui ? Notre élève se montrerait-il peu enclin à se plier aux règles de ce noble art ?

Le garçon rougit jusqu’aux oreilles et n’osa cette fois donner la réplique, malgré celle qui lui venait naturellement en tête. Il sentait encore la poigne du professeur sur son bras droit et l’envie de faire punir ce rougeaud le démangeait mais il savait que face à cette figure paternelle, il ne pourrait plaider sa cause.

-Notre jeune élève a des dispositions, monsieur le gouverneur, répondit le précepteur d’une voix obséquieuse.
-Les leçons portent-elles donc leurs fruits, comte, demanda le marquis à son jeune fils aîné ?
-Je suis un arbre fruitier en plein hiver, père, osa répondre Louis en trouvant un soudain intérêt dans le bout de ses chaussures.
-Regardez votre interlocuteur lorsque vous vous adressez à lui, comte !

L’enfant releva une tête écarlate, mais l’on pouvait aisément deviner la contraction des mâchoires qui l’empêchait de lancer quelques phrases outrancières. Le marquis observa son fils quelques instants en secouant la tête dans un soupir. Cet enfant ne vaudrait rien si l’on ne le poussait pas à bout. Louis était son unique fils, sa seule descendance mâle, il ne pouvait se permettre de laisser le garçon vagabonder sur des terrains éloignés de ceux sur lesquels il voulait l’y voir. Par sa position, Il avait placé son fils auprès du jeune roi et il se réjouissait de l’entente entre les deux enfants. Dans l’avenir, songeait le marquis, ce lien ne pourrait que se montrer utile. Mais aujourd’hui...
-Vous rédigerez une lettre d’excuse à votre maître d’armes, comte. Et si j’entends une protestation de votre part, vous la ferez en latin puis en grec.
-Oui monsieur, murmura le garçon en hochant la tête. Derrière, dans l’embrasure de la porte, il entendit pouffer sa sœur aînée Gabrielle. Pestant silencieusement, il reprit son arme et se remit en place.

-Reprenons, monsieur, lança le précepteur d’une voix haut perchée. Et j’attends de vous de la concentration.
-Bien, monsieur, répondit Louis-Victor l’œil noir pointé sur le dos du précepteur. Il suffisait de n’avoir que des lames boutonnées et une cible à ne pas atteindre. Pour toucher au but, son père ne lui répétait-il pas sans cesse qu’il fallait le visualiser, le matérialiser?

Novembre 1649

-…et vous, Vivonne, vous serez mon capitaine des gardes !
-Encore, sire ? Mais je l’étais déjà hier ! Et je vous ai fait gagner Bordeaux, protesta son compagnon en trottinant à ses côtés !
Le roi se retourna et fixa son capitaine.
-Mais vous êtes le meilleur à cette place, Vivonne !
L’autre se retint d’afficher une mine boudeuse, mais son regard parla pour lui.
-Vivonne, si aujourd’hui nous gagnons toute la Saintonge, demain vous serez maréchal ! Le roi passa sa main sous le bras de son ami et l’entraîna avec lui vers un immense château…de bois.

Les deux garçons coururent rejoindre les autres qui attendaient leur roi au pied du petit pont-levis et tous ensembles, dans des cris de guerriers médiévaux, menèrent l’assaut contre quelques valets armés d’épées de bois.

-Croyez-vous qu’il est sage de les éloigner ainsi des rumeurs qui couvent à Paris, demanda au loin Gabriel de Mortemart au cardinal Mazarin ? Le roi se doit de connaître ce qui secoue Paris et d’en comprendre les enjeux.
-Il les connaît, assura le cardinal au gouverneur de Paris. Mais il est jeune et pour tenir tête au Parlement de Paris, un enfant, tout roi qu’il est, ne fait pas le poids.
-Tenir tête au Parlement, ou à Conti et ces autres Bouillon, souleva judicieusement Mortemart ?
Le visage du cardinal s’assombrit un instant et tous deux marchèrent silencieusement, au son des cris des enfants.
-Conti a été nommé généralissime des armées de cette révolte, éminence, continua plus gravement Mortemart. Gondi leur lèche les bottes et Longueville suit aveuglément son épouse qui le cocufierait publiquement si la bienséance l’acceptait.
-Conti n’a pas l’étoffe de son frère, marquis. Et c’est ce dernier que nous avons aux côtés du roi.
-Mais Turenne l’a, cette étoffe.
Mazarin poussa un soupir et observa le jeu des enfants qui avaient déjà mis à terre trois valets.

-Quel âge à votre fils, marquis, demanda soudainement le cardinal ?
-Treize ans, éminence.
-Le roi l’apprécie beaucoup, ils se ressemblent sous de nombreux points.
-Je place dans grands espoirs en lui, éminence.
-C’est votre seul fils ?
-Oui…
-Je m’assurerai que cette amitié ne flanche pas, marquis. Car un roi a peu d’amis et votre fils en à la carrure, répondit le cardinal.
-Merci éminence, s’inclina Mortemart. Il ne pu le dire à voix haute, mais cette parole du cardinal avait su toucher le cœur du marquis. Si sévère qu’il pouvait être avec son fils, Gabriel de Mortemart savait que lui seul porterait un jour sur ses épaules le poids de leur famille et de leur renommée. Assurer dès aujourd’hui une amitié avec le roi était s’assurer de l’avenir. Non, Gabriel de Mortemart n’était pas heureux pour l’avenir de son fils, mais pour celui de sa famille. Son nom resterait ainsi auréolé d’une gloire.

-En ce qui concerne Conti et sa clique de rebelles, continua brusquement Mazarin, je ne m’inquiète pas. C’est un pleutre contrefait qui suivra son frère dès que celui-ci le lui ordonnera. Il n’osera pas se lever contre Condé, c’est un faible qui ne m’inquiète pas. Longueville fera de même.
Il se tut un instant avant de reprendre. Ces trois-là ne m’inquiètent pas tant que nous avons Condé, Mortemart. Il possède assez d’ascendant sur eux.
-Mais il y a les Châtillon, les Nemours et Beaufort. Et si Condé trahit, éminence ?
-Pourquoi trahirait-il son cousin ? Il n’a aucun intérêt à cela, marquis.
-Certes non, mais il a de l’intérêt à vous servir. C’est un ambitieux orgueilleux, s’il vous offre une victoire sur le Parlement ou pis, sur les armées de son frère, il n’en restera pas là.
-Comment voyez-vous la chose, marquis ?
-En prévenant ses attentes, en restant sans cesse sur vos gardes, éminence. Que la reine ne flanche pas, surtout, répondit gravement le marquis. Turenne est un homme bien plus fiable, il nous faut dès à présent tout faire pour l’attacher au roi. Il n’a rejoint cette guerre civile que par appui de Bouillon. S’il obtient ce qu’il désire, il n’aura plus de raison de rester aux côtés du Parlement. Quant à ce Parlement, il vous faut négocier avec les plus discrets et les moins radicaux. Oubliez Molé, rapprochez-vous de Mesmes, par exemple.

Ils se turent à nouveau, s’éloignant des jeux bruyants des enfants.
-Mortemart, êtes-vous attaché au roi, à la reine ou à son ministre, demanda le cardinal à brûle-pourpoint, faisant s’arrêter le marquis dans un mouvement de sursaut ?
-Eminence ! Je suis attaché au roi. Si le roi est attaché à la reine et à son ministre, alors je le suis également, s’inclina le marquis. Je suis votre serviteur le plus dévoué.
-Alors, marquis, si un jour je vous demande de mettre votre vie ou celle de votre fils au service de notre jeune roi…
-Nous le ferons, éminence, assura d’une voix noble le marquis.
-Lorsque la paix sera revenue, marquis, le roi saura se montrer reconnaissant, dit le cardinal avant de soupirer. Je ne vois pas le bout de cette bataille parlementaire, marquis et si les Grands de ce royaume s’y jettent à leur tour, alors la France vivra de sombres heures.
-Tant que le roi ne se plie pas à leurs souhaits irréels, la France restera la tête haute, éminence.







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MessageSujet: Re: Louis de Rochechouart de Mortemart -    Louis de Rochechouart de Mortemart -  Icon_minitime13.09.11 1:20


♕ BIOGRAPHIE VERSAILLAISE ♕
Partie II:Guerre et honneur

Nuit du 15 au 16 juillet 1656 – Siège de Valenciennes

-COMTE, QUE FAITES-VOUS !

La voix grave du général, éraillée à force d’avoir trop crié, retentit dans les oreilles du jeune homme qui se retourna, tirant brusquement sur les rênes de son cheval qui s’arrêta net.
-Les hommes du maréchal ne peuvent tenir seuls !
-Nous devons tenir le siège, capitaine ! Restez à votre poste, lui cria à nouveau le général ! Nous garderons Valenciennes !
Les deux hommes se retrouvèrent enfin dans la cohue indescriptible qu’était à présent le campement français, basé sur l’une des deux rives de l’Escaut. De l’autre côté, les claquements des mousquets répondaient aux tirs des canons. Turenne empoigna le bras de Vivonne qui venait de sauter à bas de son cheval.
-Oubliez vos titres et vos amitiés, Vivonne ! Je suis votre général et vous êtes sous mes ordres.
Il l’entraîna d’un geste vif vers un groupe d’officiers qui attendaient les ordres à recevoir. A terre, éclairée par un flambeau, une carte des lieux s’étalait.
-Quelles informations avons-nous de plus ?
-Près de 4500 hommes ont pris le maréchal par surprise, général.
-Qui commande ? Don Juan d’Autriche ?
-Condé, général.
Turenne se mordit la moustache et pestant silencieusement. Il connaissait évidemment le français et savoir que ses armées étaient sous le feu du félon ne lui présageait rien de bon. Il fallait envoyer à la Ferté-Senneterre le meilleur de ses contingents.
-Coislin, vous partez avec Vivonne et vos hommes porter secours au maréchal. Je veux la moitié des hommes à défendre notre campement et le reste sur Valenciennes. Don Juan est plus prévisible, mais non moins redoutable. Il faut agir dans l’urgence.
Les hommes ajustèrent leurs armures avant de se séparer.
-Vivonne, l’interpella Turenne ! Obéissez à Coislin où je vous livre moi-même en prisonnier.
Le jeune homme ne prit pas le temps de hocher la tête, mais lança un regard noir au général avant d’enfourcher sa monture. Etait-ce son père qui n’avait cessé de plaider contre lui auprès du général ? Ne pouvait-il cesser de vouloir le rendre plus grand en l’écrasant ? Malgré les distances qui séparaient le père du fils, Louis ne cessait de sentir sur lui l’oppressante main paternelle. Pourtant brigadier des armées du roi, cela ne semblait pas suffire à Gabriel de Rochechouart, duc de Mortemart depuis près de 6 ans.
Il tira sur les rênes de sa monture et partit au galop rejoindre les hommes qui s’étaient regroupés sous les drapeaux de tête.

La charge était imminente. Massés derrière Coislin et lui, les cavaliers et fantassins attendaient l’ultime signal. Aucun ordre n’avait été attendu dans ces deux brigades, tant la situation était désespérée pour l’armée française. Prise en étau par les espagnols, elle payait cette nuit-là ses nombreuses victoires sur le bâtard du roi d’Espagne.
Enfoncé dans la selle de son cheval, Vivonne sentait les soubresauts de sa monture contre le courant de l’Escaut qu’ils traversaient. L’autre rive n’était plus très loin et la nuit avait offert quelques caches naturelles, mais plus le sol était proche des sabots de son cheval, plus Louis ressentait ce pincement, cette adrénaline avant le combat. Il distingua les uniformes au travers du brouillard et dès que sa monture eu atteinte la rive, à la suite de Coislin il tira son épée du fourreau et s’élança dans la bataille pour secourir les français pris au piège.

***

-COMBIEN, s’étouffa Turenne ?!
-Soixante dix-sept, vicomte, répéta l’officier. Et mille deux cent soldats.
Le général cracha de dégoût à terre et fit les cent pas dans la tente de fortune montée après la déroute nocturne. Il n’y avait pas assez de morts, de blessés et d’une place forte perdue à cause d’un félon maudit et d’un bâtard, il fallait ajouter à cela 77 officiers prisonniers et quelques 1200 hommes. Plus qu’une défaite, une totale déroute au goût amer.
-Qui, outre le maréchal de la Ferté ?
-Froulay, Vivonne, Coislin…
Le futur maréchal souffla à nouveau et s’assit lourdement sur la chaise promptement dépliée.
-Que réclament-ils ?
-Nos émissaires ne sont pas encore revenus, vicomte, répondit l’homme.
Turenne prit sa tête entre ses mains et inspira lentement. La situation était catastrophique et le pire restait à venir : informer le roi de cette implacable défaite.

***

Assis sur un rondin de bois, Louis releva la tête vers le maréchal qui revint à ses côtés. Il n’y avait que dans la défaite que les hommes étaient si égaux. Si hier encore le jeune homme ne devait à la Ferté qu’obéissance silencieuse, il y avait aujourd’hui entre eux une proximité bien plus humaine, brisant les barrières d’un protocole militaire.
-Aucune réponse, soupira le maréchal. Impossible d’obtenir une entrevue avec ce diable de Juan d’Autriche ! Et s’ils ne parlent au maréchal qu’ils ont fait prisonniers, je doute qu’ils acceptent de parler à mes autres officiers.
Louis ne répondit rien, se contentant de hocher la tête. Son bras droit le lança soudainement, lui rappelant la balle qui l’avait traversé de part en part pendant la nuit. La défaite cuisante lui avait fait oublier la douleur, mais les mots sans espoir du maréchal le firent revenir à la réalité.
Il ne voyait qu’une seule issue à leur libération : une rançon, grassement payée par le roi.
-Votre bras vous fait-il souffrir, comte, demanda le maréchal en voyant pâlir son voisin ?
-Pas plus que la pensée de cette défaite, infligée par un français, répondit sombrement Vivonne. Je ne pourrais plus me montrer face au roi sans rougir de honte, ajouta-t-il d’une voix lasse.
-Vivonne, le roi vous aime comme un frère, ne craignez rien de ce côté !
-Et voit-on comme il traite le Petit Monsieur, répondit-il dans un demi-sourire.
La Ferté fut coupé dans sa réponse par l’arrivée de deux soldats espagnols, traversant le groupe de français prisonniers. Ils semblaient chercher un visage connu et les doutes des deux français furent confirmés lorsqu’ils s’arrêtèrent devant Vivonne et l’agrippèrent sèchement par le bras, lui tirant une grimace de douleur.

-Ven con nosostro, lui intimèrent-ils en espagnol sans que Louis ne pu comprendre un seul mot. Y no intentes escapar de ti ! Ils le poussèrent jusqu’à une tente devant laquelle flottait le drapeau de l’armée espagnole. Le jeune comte eu une nausée passagère lorsque les soldats l’emmenèrent à l’intérieur où il ne pu éviter le regard perçant de l’officier qui s’y trouvait déjà. Don Juan d’Autriche ? Il l’avait imaginé bien plus brun, dans la mêlée des champs de bataille. Plus petit aussi…
-Ainsi vous êtes le fils du duc de Mortemart, c’est cela, demanda l’officier dans un français des plus purs ? Louis se retint de se mordre la lèvre et maintint le regard de l’officier. Comment n’y avait-il pas songé plus tôt ! Je vous voyais plus jeune.
-Ainsi vous êtes le vainqueur de Rocroy et de Lens, répondit le jeune homme, un soupçon d’ironie dans sa voix calme. Je vous voyais plus…grand.
Le prince sourit sans répondre à au mot d’esprit et montra une petite table, entourée de deux sièges.
-Asseyez-vous, comte, nous avons à parler.
-Je tâcherai de le faire convenablement, monsieur. Louis en oublia volontairement le titre du prince, résolu à ne pas se montrer faible envers celui dont l’esprit était connu pour être redoutable. Parler en tant de guerre signifiait parlementer et Louis n’était pas dupe du manège du prince. Des Coislin, Manicamp ou Ferté-Senneterre avaient trop de vécu militaire pour ne pas se laisser mener par une proposition malhonnête. Parlementer avec un jeune brigadier pouvait assurer une victoire diplomatique. Mais avant de se faire une opinion définitive, le jeune comte se résolu à écouter le félon.

Celui-ci posa ses coudes sur la petite table et observa un instant le comte qui ne cilla pas. Louis avait acquis au fil des années cette habitude de rester stoïque dans de nombreuses situations. Ce sang froid lui avait valu de nombreuses petites conquêtes personnelles et lui permettait aisément de se faire écouter. A tout juste 20ans, il était déjà connu pour ses bons mots et son caractère flegmatique.
-Vous êtes jeune, comte, mais il y a dans votre regard la détermination des plus grands militaires.
La flatterie parvint aussitôt aux oreilles de Louis qui ne broncha pas, conservant cette attitude butée.
-Si j’ai préféré m’entretenir avec vous, continua Condé, et non avec vos supérieurs, c’est que ceux-ci ont bien trop de rancœur et songent déjà aux récriminations qu’ils m’adresseront.
-De fortes têtes, répondit d’une voix neutre le comte ?
-Vous êtes plus jeune, dit simplement Condé dans un demi-sourire.
-Mais non pas moins expérimenté, monsieur, répondit en soupirant Louis. J’ai grandi dans la guerre civile, rappelez-vous. Et celle-ci était à peine terminée que nos frontières furent en danger. Vous donner plus de précisions serait une insulte à votre mémoire, monsieur.
Le prince émit un petit rire sans lâcher des yeux le jeune comte.
-A votre âge, je remportais Rocroy.
-Au votre, je serai encore français. Mais je doute que vous m’ayez fais venir pour parler d’exploits militaires, monsieur.
-Les espagnols réclament une rançon pour libérer votre maréchal, répondit froidement Condé sans relever la pique du comte. Don Juan souhaite secrètement vous voir tous fusillés sur le champ de bataille, je ne vous le cache pas, comte.
-A combien s’élève-t-elle ?
-Qu’importe. Mon cousin n’acceptera de livrer cette rançon que s’il est assuré de la loyauté de Don Juan.
-Entre la loyauté de Don Juan et la votre, le choix ne peut être que difficile, en effet, lança Louis d’une voix ironique.
-Vous repartirez en France prochainement, continua le prince sans se soucier des sarcasmes du jeune homme. Vous serez l’émissaire auprès de sa majesté.
-Don Juan acceptera-t-il ?
-Vous êtes l’ami le plus proche du roi de France, comte. Il ne doutera de votre parole, ni de celle de Don Juan si c’est vous qui la lui apportez.
L’affaire se tenait et Louis ne répliqua pas. Il se contenta de hocher silencieusement la tête réfléchissant aux sombres recoins de cette proposition.
-Qu’est-ce que cela couvre-t-il, prince, demanda-t-il en cédant à sa résolution ?
-C’est une décision des plus honnêtes, comte. La France a perdu ma fidélité mais je n’ai pas perdu mon honneur, oublierez-vous qui je suis, Vivonne ?
-Comment le pourrais-je, répondit Louis dans un soupir agacé. Votre nom sifflait quotidiennement à mes oreilles pendant près de quatre ans. Mais quels seraient les risques de mon refus ?
-De vous faire passer pour un idiot, comte ! Refuser d’être libéré, faut-il être sot !
-Est-il si sot de vouloir rester auprès de ses hommes ?
-Partez et vous contribuez à leur libération. Restez et vous ralentirez l’envoi de la rançon par notre…votre roi.
Le jeune homme se tut quelques secondes. Il ne pouvait que donner raison au prince, mais s’il acceptait, cela ne se ferait sans ses propres conditions.
-Soit, dit-il enfin. Je décide de vous faire confiance et d’accepter cette proposition. Mais cela ne se fera sans quelques conditions, auquel cas je tâcherai de convaincre le maréchal qu’il est préférable de mourir en martyrs pour la France à Valenciennes, qu’être libérés en lâches. Entre autre, conclu-t-il, je veux emmener avec moi René de Froulay, dont l’honneur est infaillible.

Le regard que lui lança le prince en réponse suffit à convaincre le jeune homme.




Janvier 1660

-Venez Vivonne, laissons ces quelques têtes batifoler, j’ai à vous parler.
Le jour était à la chasse et après quelques piteuses recherches du gibier, le ton du roi avait soudainement changé et Louis su que l’heure n’était plus au plaisir de la chasse. Combien de fois tous deux avaient-ils profité de ces parties pour s’éloigner et imaginer mille délicieux pièges à tendre à quelques demoiselles ? Souhaitait-il l’entretenir sur ce mariage qui anéantissait tout espoir avec Marie Mancini ? A son goût, cette affaire était allée bien trop loin et silencieusement, il ne pouvait qu’approuver le choix du cardinal-Ministre.

-Pourquoi m’avez-vous forcé la main, Vivonne, demanda soudainement le roi lorsqu’ils furent seuls ?
-Sire, bafouilla Louis sans comprendre ?
-La mer, Vivonne ! Pourquoi m’avoir demandé de vous envoyer sur ces mille mers, plutôt que rester dans ces régiments que vous serviez à merveille ! Je vous ai fais colonel ! Savez-vous combien la cour est triste sans vos bons mots ? La guerre en vient à se terminer et voilà que vous nous quittez.
Le jeune comte sourit à cet élan de sincérité, peu habituel chez le roi. Il laissa filer les rênes entre ses doigts pour laisser son cheval brouter.
-Sire, ne me voyez pas comme un ingrat, s’excusa-t-il d’une voix douce. Vous savez que ces batailles terrestres m’ont éprouvé. Je ne suis comme monsieur de Turenne, hélas. Il s’arrêta, laissant sa phrase en suspens.
-Il y a autre chose, Vivonne, parlez.
-Monsieur de Turenne est un homme sous les ordres duquel ce fut un grand honneur de combattre, sire.
Le roi et le comte échangèrent un regard entendu et le souverain esquissa un léger sourire.
-Vous m’avez demandé de vous placer sous les ordres de Beaufort il y a un an, Vivonne.
-C’est exact sire.
-Lorsque j’ai accepté de pardonner à mon cousin Condé.
-C’est encore exact, sire.
-Cette demande de passer à la marine était-il en quelque sorte un refus de servir sous les ordres du prince, s’il venait un jour à prendre la tête de mes régiments ?
-Ce jour viendra, sire, répondit d’un ton honnête Louis. Il n’y a aujourd’hui que Turenne qui soit son égal militaire. Vous ferez appel à son génie et ce jour-là, je souhaite être en mer pour ne pas choisir la désobéissance.
Le roi ne su que répondre à cette déroutante franchise et se contenta de hocher la tête en signe d’assentiment.
-Merci pour votre honnêteté, Vivonne. Je sais que je puis vous accorder toute ma confiance sur mer comme sur terre. Mais votre absence nous coûte à tous, à la cour, sachez-le, termina-t-il sur un ton exagéré de reproche. Ne vous ennuyez-vous pas des plaisantes compagnies parisiennes ?
-Sire, songez qu’à chacun de mes retours, elles sont de plus en plus impatientes de connaître celui qui a pu naviguer sur des terres exotiques, répondit Louis amusé. La mer les fait rêver, il n’y a rien de plus délicieux que de les faire voguer sur de nouveaux territoires.
-Neptune ne vous changera donc jamais, Vivonne. Comment se porte votre fille Gabrielle et madame la comtesse ? Nous ne l’avons pas vu hier aux jeux. Est-elle restée en Limousin jusqu’au terme de sa grossesse?

Le regard du comte s’assombrit lorsqu’il releva la tête vers le roi. La question, négligemment posée, le ramena à la réalité, loin de ses fanfaronnades et de cette chasse à laquelle il n’avait été que pour oublier ce qui l’attendait sur ses terres avant son départ prochain. En réalité, sa venue à la cour ne devait durer que très peu de jours, afin qu’il puisse présenter ses hommages au souverain.
-Hélas, sire, l'enfant n'a survécu, dit-il simplement, le cœur plus lourd qu’il ne l’avait voulu. Il chercha ses mots quelques secondes, mais ce fut le roi qui le soulagea de cette épreuve.
-Recevez tout mon soutien, comte.
Un silence lourd enveloppa la petite clairière où les deux hommes se trouvaient. Malgré les nombreuses aventures que l’on pouvait prêter allègrement au comte de Vivonne, sa bonté envers sa famille était réputée et s’il laissait bien souvent son épouse sur leurs terres limousines, l’on ne pouvait nier l’attachement qui liait les deux époux. Louis n’avait jamais pu l’aimer comme il avait aimé d’autres femmes, mais mariés à 19 et 14ans, ils étaient l’un pour l’autre des amis sincères plus que des époux. La santé d’Antoinette de Mortemart avait été ébranlée dans l’épreuve et Louis craignait les suites.
-Vous auriez du rester auprès d’elle, Vivonne, le réprimanda doucement le roi.
-Il me fallait retrouver votre majesté, sire. Je n’aurais pu vous tenir éloigné des nouvelles des turcs sans venir moi-même vous l’annoncer.
-Repartez au plus vite, Vivonne, c’est votre roi qui vous l’ordonne, fit le souverain d’une voix sincère.
Louis ne su que répondre, mais fut soulagé d’une telle réaction. Lui-même, malgré les années d’amitié avec la personne royale, n’avait su comment prendre congé de la cour sans étaler les affres familiales devant des courtisans avides de ragots.
-Merci, sire, répondit-il d’une voix grave.





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♕ BIOGRAPHIE VERSAILLAISE ♕
Partie III:Famille et loyauté

1663


-MONSIEUR LE DUC ! Monsieur le duc !
La voix retentit dans toute la chambre, tirant de sous les draps le couple libertin. Louis ne s’était encore habitué à ce titre qu’il portait désormais et d’un bond, il rejeta les draps, passant une robe de chambre.
-Qu’y-a-t-il, Louis, demanda une jeune femme blonde en se cachant dans les draps froissés ?
-Restez ici ou rentrez à votre hôtel, madame, lui intima-t-il d’une voix ferme. Je crains que le temps ne joue contre nous. Il rejoignit sa maîtresse, l’embrassa furtivement avant de quitter la pièce en claquant la porte derrière lui. Qu’importe ce qu’elle fasse, il la savait assez habituée des lieux pour sortir sans que tous deux soient inquiétés.

-Monsieur le duc, s’exclama le valet en livrée en voyant arriver son maître ! Madame la duchesse a commencé le travail !
Le sang de Louis ne fit qu’un tour. Pendant qu’il batifolait à l’hôtel de Jars avec la comtesse, à l’hôtel de Rochechouart, Antoinette allait vivre les heures les plus douloureuses pour lui donner un enfant. Comment s’était-il laissé convaincre cette nuit encore ? Les femmes auraient décidément sa perte….!
Il donna des ordres rapides, s’habilla prestement avant de s’engouffrer dans un carrosse qui démarra en trombe vers la rue de Grenelle.

-Comment se porte-t-elle, demanda-t-il à peine arrivé dans le hall de l’hôtel ? Il se débarrassa de sa veste qu’un valet récupéra au vol et grimpa lestement les escaliers pour rejoindre la chambre de son épouse.
-Le travail commence tout juste, monsieur le duc. Cela peut prendre quelques heures, peut-être, répondit timidement une sage-femme qui le suivit le long des couloirs.
-Quelques heures !
-Oui, monsieur le duc.
Louis roula des yeux impatienté en poussant la porte des appartements d’Antoinette. Une petite cours de femmes de chambre et de sages-femmes attendaient les ordres plus précis du médecin qui avait disparu dans la chambre.
-Monsieur le duc, veuillez patienter, je vous prie, tenta en vain la sage-femme en le voyant marcher fermement vers la porte de la chambre. Une camériste hésita à s’interposer, mais devant le regard noir de Louis, se ravisa avant même d’avoir essayé.

-Antoinette, appela-t-il doucement en s’approchant du lit. L’atmosphère était étouffante, mais le médecin refusa d’ouvrir les fenêtres, prétextant le mauvais air de Paris. Allongée, respirant difficilement sous les contractions qui venaient et allaient, la jeune duchesse tourna un visage souriante mais exténuée vers son époux. Celui-ci observa silencieusement le ventre de sa femme…plus encore que pour leurs deux précédentes filles, il paraissait énorme aux yeux du jeune homme.
-Je vais bien, lui assura-t-elle alors qu’il prenait sa main avec ferveur. Tout se passe au mieux, Louis.
-Je l’espère, Antoinette, répondit-il simplement en embrassant les doigts refermés sur les siens.
-Ne vous ai-je pas fais la promesse de vous donner un fils ? Dieu nous a assez éprouvés, il est temps de nous voir récompensé, Louis, murmura la jeune femme dans un court élan de piété pourtant peu habituel chez elle.
-Restez en vie, c’est la seule demande que je vous fais, répondit Louis gravement, passant une main sur les cheveux humides de la jeune femme.
Antoinette fut prise d’une nouvelle douleur et le médecin en profita pour éloigner d’un geste le duc qui se résigna et attendit quelques pas plus loin, observant la scène avec une anxiété grandissante.
-Louis, dit à nouveau Antoinette avant qu’il ne quitte la pièce, pouvez-vous me faire une faveur ?
-Je vous écoute, répondit-il aussitôt.
-Dites-lui de changer de parfum, je vous prie. Celui-ci est odieux sur vos habits…
Louis resta interdit devant cette demande à un tel moment, mais il n’eu pas le temps de répliquer, le médecin le poussa sans ménagement hors de la pièce, prétextant son autorité en la matière.

Il congédia tout le personnel inutile de l’antichambre, avant de demander qu’on lui amène ses deux filles aînées. N’osant jouer, intimidées par l’atmosphère pesante qui régnait dans l’hôtel, Gabrielle et Charlotte, 5 et 3 ans, se réfugièrent dans les bras paternels en attendant un signe émanant de la chambre.
-Maman va-t-elle mourir ?
-Voyons Charlotte, non !
-Mais elle sera très fatiguée ?
-Oui, petite princesse.
-Et moi, qu’est-ce que je suis, si Charlotte est une princesse ?
-Vous, Gabrielle, vous êtes…un ange.
-Moi aussi, je veux en être un !
-Mais vous ne pouvez pas être les deux à la fois, Charlotte !
Quiconque aurait observé la scène n’aurait pu reconnaître le jeune duc qui le matin-même encore embrassait les courbes de son amante. Mais si le roi était important aux yeux de Louis, ses enfants l’étaient bien plus encore et il souhaitait leur donner ce que son propre père ne lui avait jamais offert. Cet amour paternel qu’il n’avait jamais reçu, il voulait l’offrir à ses enfants, qu’importe leur nombre.

Ce fut au terme de deux longues heures d’attente et d’impatience que deux sages-femmes remirent successivement au duc deux petits paquets de langes, dans chacun desquels dormait un nouveau-né. Louis et Marie-Elisabeth, si petits étaient-ils alors, avaient puisé dans les dernières forces d’Antoinette qui reposait sur le lit, les traits du visage tirés, mais en vie.

Décembre 1664

-L’ont dit que ce fut terrible…
-Des milliers de morts…
-Gadagne et Beaufort, dit-on…et Vivonne, aussi…
-Le roi a été absent deux soirs de suite…
-Voyez, il a certainement été blessé…
-Encore ?...


Des murmures qu’il entendait sur son passage, Louis n’en n’écoutait aucun. Ces courtisans étaient justes bons à faire étalage de leur science de salon et de leurs rubans de soie, mais lorsqu’il s’agissait de monter au front, la plupart aurait prétexté quelque mauvaise santé, préférant babiller sur ce qu’il ne connaissait pas. Si lui-même était le premier d’entre eux à se lancer dans des jeux de cour, il s’était toujours refuser à laisser courir des rumeurs sur les faits d’armes de ses compatriotes. La guerre, à ses yeux, était une occupation bien trop noble pour qu’elle puisse être sujette à du babillage.
Traversant la galerie des glaces, il sentait à chaque pas sa cheville l’élancer. Aucune balle ni aucun mousquet n’était venu cette fois, simplement une stupide mauvaise chute alors qu’il tentait de protéger ses soldats des barbaresques.
-Ah, duc, ne partez pas si vite, l’interpella derrière lui une voix qu’il connaissait que trop !
-Surrey, pardonnez-moi, le roi m’attend, s’excusa Louis en tentant de s’échapper, mais l’anglais avait refermé le piège.
-Votre absence a été longue, à nouveau, commença-t-il. L’on dit que l’expédition fut rude.
-Elle l’a été, répondit évasivement Louis. Expliquer que la seule vue d’un maure l’aurait poussé à une certaine extrémité était peut-être s’aventurer dans des détails qu’il ne voulait donner.
-Combien ont péri, duc, demanda Surrey d’une voix compatissante ?
-Près d’un millier et quelques cinq cent, Surrey, répondit Louis du même ton. Pardonnez-moi, ces détails sont pour le moment peu connus, je ne puis vous en dire plus.
-Je comprends, duc ! Je suis d’une curiosité exécrable, s’excusa l’anglais ! Mais votre absence nous a beaucoup coûté, comme chaque fois ! Je souhaite que sa majesté puisse vous faire rester plus longtemps en France, nos parties de chasse me manquent.
-A moi aussi, Surrey, assura Louis en souriant. J’espère que vos affaires avec Monsieur, frère du roi, se sont améliorées depuis notre dernière rencontre.
Ce fut la phrase de trop, mais Louis ne le réalisa que trop tard. Il savait, pourtant, combien Alfie of Surrey avait besoin de se confier au sujet des traitements que lui infligeait le capricieux duc d’Orléans ! Il fallait croire que l’horreur de Djidjelli avait effacé dans sa mémoire les affres d’Alfie of Surrey. Le garçon était sympathique, mais ce jour-là, Louis aurait donné son titre pour que le jeune anglais le laisse rejoindre le roi. Plus qu’un souverain à qui il devait rendre compte, c’était également l’ami qu’il souhaitait revoir. Après ses enfants et son épouse la veille, le capitaine devait retrouver une présence amicale et non celle de courtisans dont les seuls malheurs étaient de se rendre amoureux.
-Pardonnez-moi, Surrey, répéta Louis sur un ton d’excuse. Le roi s’impatiente de mon retard.
-Oh, je vous en prie, allez, allez ! Je viendrais vous retrouver au prochain salon de jeux !
Louis murmura un vague « C’est cela… » avant de s’éloigner de l’anglais. Après Surrey, qui croiserait-il ?

-Entrez Vivonne, lança le roi lorsque le capitaine entra dans le bureau royal. La voix n’était pas aussi enjouée que Louis l’avait connue mais lui-même n’était pas d’humeur à échanger quelques bons mots avec qui que ce fut. Mon cousin Beaufort m’a déjà relaté les détails de cette expédition malheureuse, Vivonne, commença le souverain.
-Si je puis me permettre, sire, coupa Vivonne, le duc de Beaufort a quitté Djidjelli en laissant près de 7000 hommes et une soixantaine de bâtiments sous les ordres d’un Gadagne dépassé par la tournure des évènements.
-Beaufort m’a relaté ce qu’il savait, Vivonne.
-Et lui dort paisiblement en ce moment, sire, sans rêver de ses soldats massacrés, répondit Louis d’un ton amer, s’éloignant pour une rare fois du protocole royale.
-Cela ne regarde que le duc, trancha le roi, rappelant Vivonne à sa place. Ce dernier baissa les yeux, mais dans ceux-ci brillait encore une lueur farouche. Je veux votre version, Vivonne et non l’étalage de votre rancœur sur un autre de mes cousins.
Louis s’inclina en signe d’excuse et sur un signe du roi, s’assit enfin, reposant sa cheville douloureuse.
-Vous ne m’avez pas parlé de blessure, Vivonne, s’enquit le souverain ?
-Une chute, sire, lors de la déroute de Djidjelli.
-Vous parlez donc de déroute ?
-Gadagne et Beaufort n’ont pas jugé bon de se mettre d’accord sur les procédés de débarquement et de l’expédition sur terre.
-N’avez-vous pas tenté d’y mettre un terme ?
-Si fait, sire. Je rejoignais Gadagne et une majeure partie des officiers supérieurs également. Voyant son autorité remise en cause, Beaufort nous a quittés.
-Son plan aurait-il été exécutable ?
-Non, sire. Les Barbaresques ne se battent pas à l’européenne. Ils ont poursuivis mes hommes dans les rues de Djidjelli, les menaçant de leur trancher la tête et mettant leurs menaces en pratique lorsqu’ils en attrapaient un.
Le roi ferma les yeux en soupirant.
-1400 hommes ont péri, sire. Je m’occupe de faire prévenir leurs familles dès aujourd’hui, termina Louis d’une voix grave.
-Reposez-vous, Vivonne, allez voir votre propre famille…
-Je l’ai déjà fais, sire et ma maîtresse attendra quelques jours, répondit Louis en tirant au roi un sourire las.

Celui-ci lança une main en signe d’envoi.
-Faites comme bon vous semble, Vivonne. Mais Gadagne et vous serez remerciés pour votre action, ainsi que vos hommes. Je vous reverrais avec Gadagne plus tard.
-Merci pour eux, sire, s’inclina profondément Louis avant de quitter la pièce.

A peine avait-il fait quelques pas dans la Galerie qu’il sentit deux mains se poser sur ses hanches dans son dos. Se retournant vivement, il aperçu alors sous une chevelure flamboyante, le regard mutin de sa sœur cadette.
-Françoise, dit-il simplement, mais son sourire le trahit, alors qu’il serra sa sœur dans ses bras.
-Athénaïs, Louis ! Et vous aller m’étouffer, lâchez-moi donc, protesta-t-elle doucement !
-Vous n’attendez que cela depuis mon départ, Athénaïs, avouez-le, répondit-il en insistant sur le prénom de la jeune femme.
-Je suis désœuvrée sans vous, Louis.
-Désoeuvrée ?
-Personne ne comprend mes bons mots, si ça n’est ma dame de compagnie, mademoiselle de Longueville. Le reste de la cour est si fade et insipide lorsque vous n’y êtes pas !
Louis avait grincé des dents au nom de Longueville, qu’il n’avait que trop entendu dans son enfance, mais ne pu que s’amuser de retrouver sa cadette, toujours plus fraîche que lorsqu’il l’avait laissé.
-Avez-vous été sage, Athénaïs ? Combien d’intrigues avez-vous mises en place pour vous faire épouser du roi, la railla-t-il gentiment ?
La jeune femme fronça le nez en soupirant.
-Aucun Louis, même si je crains que notre favorite ne voit son déclin arriver.
-Quel méfait avez-vous encore mis en place ?
-Elle est assez grande pour le faire elle-même, Louis ! Mais il se murmure qu’elle comploterait auprès de l’Angleterre contre la France !
-Baste, Athénaïs, la stoppa-t-il ! J’en ai assez entendu pour aujourd’hui, croyez-moi ! Ne me contez pas non plus combien d’hommes vous ont fait oublier votre exécrable mari.
La jeune femme fit une moue significative et repassa son bras sous celui de son frère aîné.
-Et vous, Louis ? Combien de femmes avez-vous emmené en fond de cale pour satisfaire les besoins de vos hommes ?
-Ou les miens, Athénaïs…..je vous le donne en mille, répondit Louis d’une voix amusée.
-Vous vous moquez de moi ?
-Oui, Athénaïs, pardonnez-moi.
La marquise de Montespan sourit tendrement à son aîné avant de serrer sa main avec ferveur et de s’éloigner.
-Louis, je vous ennuie et votre visage est plus pâle que la mort. Allez vous reposer auprès de belles formes féminines, je vous retrouverai lorsque vous serez plus enclin à m’écouter !
Son frère leva les yeux au ciel, mais ne pu s’empêcher de remercier la perspicacité de la jeune femme qui l’abandonna seul au bout de la Galerie qu’ils avaient traversé.


Le même jour – Hôtel de Rochechouart

-Père, s’écria l’enfant en se précipitant dans les bras du duc agenouillé à sa hauteur ! Une autre silhouette vient se jeter sur lui, manquant de le renverser à terre.
-J’espère que le roi vous a obligé à rester ici pour longtemps, minauda Charlotte en battant de longs cils innocents !
-S’il ne veut pas, nous irons le voir à la cour, renchérit Gabrielle d’une voix décidée.
-Allons mesdemoiselles, dit alors d’une voix douce Antoinette qui observait la scène à l’entrée de la pièce. Laissez votre père se reposer, vous le verrez demain.
Mais aucune des deux fillettes n’obéit, préférant grimper sur les genoux de Louis qui s’était assis. Celui-ci n’avait pas le cœur à se séparer des enfants, mais le regard de son épouse était bien trop éloquent pour que lui-même ne désobéisse.
-Ecoutez votre mère, jeunes filles. Allez vite rejoindre vos chambres, dit-il d’une voix douce en descendant une à une les fillettes qui quittèrent la pièce après quelques minutes de déchirants adieux.

Seuls, Louis rejoignit Antoinette qui refermait la porte du petit salon privé. Passant ses mains autour de la taille de son épouse, il les posa sur le ventre arrondi de la jeune femme qui sourit doucement.
-Je suis heureuse de voir revoir enfin, avoua-t-elle dans un souffle en posant sa main sur celles de son époux. Lorsque les premières nouvelles de l’expédition sont revenues à la cour, j’ai cru mourir d’inquiétude.
Elle se retourna et posa son regard dans celui de son mari. Dans ces yeux, l’on pouvait y lire tout l’épuisement de la jeune femme malgré les fards et ses sourires de convenance. Louis l’avait peu connu aussi pâle en bientôt dix années de mariage.
-Je vais demander au roi de rester au moins une année à terre, Antoinette. Ne serais-ce que pour nos enfants que je ne vois pas grandir, répondit-il d’une voix douce en menant la jeune femme vers un petit canapé où tous deux s’assirent. A présent que je suis là, je veux que vous vous reposiez jusqu’au terme de cette grossesse.
La jeune femme hocha la tête en souriant, posant sa tête sur l’épaule de Louis. Elle pouvait lui reprocher toutes ses maîtresses, ses frivolités et ses absences, mais jamais elle n’avait pu se plaindre du traitement qu’elle recevait. D’années en années, elle avait su cerner ce caractère si déroutant du duc, qui oscillait entre plaisir et honneur, parfois lunatique et si inconstant, ainsi que cet esprit Mortemart dont on le gratifiait. Si elle avait parfois ressenti cette pointe de jalousie lorsqu’elle entendait de nouveaux ragots, elle avait su passer outre et prendre la situation avec une certaine ironie, toute amère qu’elle fut.
Elle n’était pas celles qui changeraient Louis, même si elle possédait assez d’ascendant pour le garder sur ce chemin tracé. Après tout, n’était-elle pas la mère de ses enfants, qu’il chérissait plus que tout ? Ne parvenait-elle pas à le garder toujours auprès d’elle par ces cinq grossesses consécutives ? Pendant près de dix ans, elle avait su combler ce qu’il manquait à son époux et avait su s’immiscer dans cette absence de figure paternelle. Aujourd’hui, l’on prédisait le décès prochain de la duchesse de Mortemart et plus que jamais, Antoinette savait qu’elle serait cet unique soutien pour son époux.

-Madame de Thianges votre sœur est passée il y a de cela une semaine, Louis, dit-elle après quelques minutes de silence.
-Gabrielle, s’étonna-t-il ? Que voulait-elle, voilà si longtemps qu’elle n’a daigné répondre à mes lettres !
-Elle n’a souhaité m’en faire part, mais je l’ai trouvé plus pâle qu’à l’ordinaire, dit simplement la jeune femme. Je n’ai reçu aucun billet par la suite.
Louis haussa un sourcil désinvolte. Pourtant proches en âge, Gabrielle et lui n’avaient jamais été aussi proches qu’il pouvait l’être d’Athénaïs. Gabrielle semblait constamment lui dissimuler quelques vérités et elle ne cessait de vouloir lui faire avouer ses pensées les plus secrètes. Il y avait en elle quelque chose qui la faisait bien trop ressembler à leur père. Sans doute cette ressemblance avait-elle creusé ce fossé au fil des ans.
-Il y a autre chose, Antoinette, demanda Louis d’une voix soupçonneuse en observant la jeune femme ?
-Et bien…monsieur le duc votre père est également venu.
-Quand, demanda-t-il froidement ?
-Hier. Il savait que l’expédition avait pris fin, répondit-elle d’une voix hésitante.
-Que voulait-il ?
-Je ne sais exactement. Il m’a demandé à qui était confié vos finances et revenus territoriaux. Il a pris quelques nouvelles et m’a demandé si vous étiez un joueur chanceux…Ses questions m’ont déroutée, Louis, avoua-t-elle.
Elles le déroutaient également, car il se doutait qu’une visite paternelle, agrémentée de telles questions, ne pouvait être dénuée d’intérêt. Il pouvait fournir à son père toutes les réponses qu’il désirait, mais s’il espérait faire flancher son épouse, Louis se verrait contraint de fermer un peu plus la porte entre eux, malgré toutes les suppliques maternelles.
Il embrassa doucement le front de son épouse.
-Nous verrons tout cela demain, Antoinette, venez.



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♕ BIOGRAPHIE VERSAILLAISE ♕
Partie IV:Marchés et affaires

1665

-Quatre filles…
-Et un fils, oui, père.
Le duc de Mortemart fit tourner son chapeau dans ses mains, sous l’œil froid de son fils. Installés dans le cabinet privé du jeune duc, le père et le fils se livraient à une étrange entrevue, tels deux amis se retrouvant après de longues années de dispute.
-Vous n’êtes pas venu pour me parler de vos petits-enfants père. Venez-en au but, j’ai assez à faire avec ma charge de premier gentilhomme de la maison du roi, dit froidement Louis, rappelant à son père son évincement à cette charge.
-Puis-je m’asseoir, demanda-t-il timidement en saisissant un siège après accord de son fils ? Louis-Victor, commença-t-il, je vous ai appris l’honneur de notre nom et de notre famille, n’est-ce pas ?
-A coups de bâtons si la préséance ne vous en avait empêché, oui.
-Je n’ai pas été le père que vous êtes certainement pour vos enfants, mais laissons-là les querelles passées, duc.
-L’an dernier encore, vous avez bafoué mon nom devant le roi mon ami, répondit-il sans hausser la voix. Il y a quelques mois, vous auriez été capable de soudoyer mon épouse pour obtenir quelques informations. Le passé est encore frais pour que je puisse le laisser, duc, mais je vous écoute.
Le duc de Mortemart paru hésiter, puis se lança sans y mettre de formes.
-Je suis presque ruiné, Louis-Victor. Des placements infructueux, des prête-noms qui m’ont spolié…
-…la vie fastueuse de cour et votre train de vie au-delà de ce que vous ne pouviez faire.
-Aussi, oui, soupira le vieux duc qui paru avoir cent ans. Même le médecin de votre mère ne peut être payé comptant.
-Je veux vous l’entendre dire, père, répondit Louis après un court silence, croisant les bras sur sa poitrine.
-Pouvez-vous m’aider, souffla enfin le duc après un long mutisme ?

Cette phrase, Louis l’attendait depuis son enfance. Cette phrase prouvait qu’enfin il était au-dessus de ce père et que celui-ci n’était plus qu’à ses pieds. Ce sentiment de puissance sur une figure tant détestée, Louis voulait le jouir pleinement et malgré le sourire qui étira ses lèvres, il ne répondit pas tout de suite à son père, profitant de ces quelques instants. Mais au fond, malgré son flegme légendaire, bouillait une colère sourde.
Il posa ses coudes sur la table et fixa son père.
-Je ne veux pas vous aider, père. Depuis que je suis en âge de tenir une épée ou une plume, vous n’avez cessé de glisser des bâtons dans mes roues, prétextant qu’en m’infligeant ces obstacles je m’en relèverai grandi. D’autres auraient pu apprécier ce traitement, mais moi pas. Pendant près de 20ans j’ai espéré cet instant, père ; celui où vous viendrez ramper à mes pieds pour me demander de vous aider.
-Louis…
-Je ne veux pas vous aider, car jamais vous ne l’avez fait pour moi, même lorsque ma femme se mourrait en couche.
-Louis, répéta le vieux duc implorant…
Le fils leva une main sentencieuse.
-Je rembourserai vos dettes, duc, mais je le ferais uniquement pour ma mère qui se meurt. Je veux qu’elle voit que ses espoirs n’ont pas été vain et que son fils n’est pas un ingrat. Toutefois, reprit-il, c’est un prêt et je reste votre créancier.
-Qu’est-ce que cela veut-il dire, bafouilla le duc ?
-Que je ferais étroitement surveiller les moindres de vos dépenses et que s’il s’avère que vos comptes présentent quelques déficiences, je retirerai ce soutien financier.
Le duc paru retourner la proposition dans sa tête et après de longues minutes de silence, hocha lentement la tête.
-Je suis certain que nous ferons meilleures affaires en finances qu’en famille, monsieur, conclu alors Louis d’une voix enjouée, enfonçant le clou dans le cœur de son père.


Hiver 1665

L’épaisse forêt empêchait le soleil d’hiver de passer au travers des feuillages, mais couverts sous leurs lourdes vestes de chasses de laine, les deux cavaliers ne prêtaient aucune attention au froid. Aux aguets, assis sur leurs montures qui restaient à l’arrêt, Ils parlaient à voix basses, ne perdant des yeux quelques chiens qui fouinaient encore, truffe à terre.
-Vous perdez la raison, Brabant ! Cessez de voir le libertinage dans chaque mot, lança le premier à son compagnon.
Celui tourna une mine dégoûtée vers son ami et secoua la tête.
-C’est une tête qui ne rêve que de rejoindre les plus beaux atouts de la cour dans leurs lits ! Si elle pourrait tous les avoir en une même nuit, elle le ferait ! J’ai appris à la connaître, Vivonne !
-Tant qu’elle ne les prend pas tous en même temps…
-N’en riez pas, Vivonne. Il s’agit de mon épouse !
-Allons, Brabant ! Tant que vous n’avez aucune preuve de cela, ne l’incriminez pas, répondit plus sagement le comte de Vivonne. Laissez-lui le bénéfice du doute.
-Si je le fait, cela sera à contrecœur. Je suis certain qu’elle a déjà visité les draps des plus grands du royaume, Vivonne.
-Ah là, Brabant, vous m’insultez, répondit Louis d’une voix faussement choquée.
-Quoi ?
-Vous sous entendez que ma place à la cour n’est pas assez importante, puisque je ne connais pas votre épouse, expliqua-t-il l’œil malicieux.
-Oh taisez-vous, Vivonne, répondit Simon de Brabant en secouant la tête d’un air las. Je puis espérer que vous ne tomberez pas si bas.
-Il s’agit de votre épouse, Brabant. Ne suis-je pas votre ami ? Je vous parle cette fois bien plus sérieusement. Comment puis-je vous aider ?
-M’aider ? En quoi ?
-Non pas en me faisant l’unique amant de votre épouse, pour qu’ainsi vous sachiez la vérité, mais à éclairer la situation ? Si les preuves de l’innocence de la duchesse vous parviennent, serez-vous serein ?
Simon de Brabant réfléchit silencieusement en observant son ami à la dérobée. Vivonne n’était-il pas homme d’honneur ? Le plus proche ami du roi de France ne pouvait qu’avoir une parole sûre et mieux encore, ses exploits militaires relataient bien assez son attitude sur le champ de bataille : Vivonne était un homme droit, malgré toutes ses frivolités et son esprit mordant déconcertant.
-Comment vous y prendrez-vous, répondit-il enfin ?
-Allons, je suis Vivonne ! Un ami royal peut obtenir toutes les réponses qu’il souhaite. Mais il me faut savoir une chose, Brabant.
-Je ne peux qu’accepter de vous en donner la réponse !
-A quoi ressemble votre si malchanceuse épouse ?
-Vous ne pourrez vous y tromper, elle….. Mais Simon de Brabant fut coupé par un hurlement de chien, suivi d’une meute aux abois. Les chevaux dressèrent les oreilles et les deux cavaliers, coupant leur conversation, s’élancèrent dans le chemin de traverse, coupant à travers bois rejoindre la trace de la meute.
Mais la sonnerie du cor résonna dans la forêt, signalant la perte de la trace de l’animal. Les cavaliers affluaient des parties de la forêt au cœur d’une clairière où la proie avait été aperçue.

-Sire, s’écria Vivonne en apercevant le roi ! Sait-on ce que nous chassons aujourd’hui ?
-Une biche, Vivonne. Restez donc avec moi, aucune de la cour n’a encore su vous résister.
Le comte ne su que répondre à cette pique royale, mais il afficha un large sourire au roi.
-Eh bien je reste, sire ! Brabant pardonnez-moi de devoir vous abandonner, mais sachez que notre affaire reste maintenue !
Le duc salua son ami avant de s’enfoncer dans le bois.
-Dans quelle affaire vous êtes-vous à nouveau fourré, Vivonne, questionna le roi soupçonneux, connaissant son ami ?
-Celle de préserver l’honneur d’une femme, sire.
-Vous ?
Vivonne ne répondit qu’en lançant au roi un regard équivoque. Bien sûr qu’il était capable de cela, l’affaire était aisée !





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MessageSujet: Re: Louis de Rochechouart de Mortemart -    Louis de Rochechouart de Mortemart -  Icon_minitime13.09.11 1:30


♕ BIOGRAPHIE VERSAILLAISE ♕
Partie V: Versailles

11 février 1666 - Versailles

-Bianca, je vous en prie, l’heure tourne !
La jeune femme afficha une mine boudeuse avant de plonger sa tête dans le cou de son amant, étalant sur son torse ses cheveux d’or.
-Bianca, répéta-t-il comme à une enfant…..
La duchesse de Brabant releva la tête, assise à cheval sur le jeune homme.
-Qu’y-a-t-il de plus important, Louis, se plaignit-elle ? Le roi ?
-Le roi, confirma-t-il en souriant.
-Oh ! Epousez-le, Louis, puisque vous lui êtes plus attaché qu’à moi !
-Je crains hélas pour cela devoir faire assassiner mon épouse et son état actuel m’en empêche, Bianca, répondit-il en se raillant doucement.
-Si elle met au monde une fille, cela serait un bon prétexte, Louis, dit-elle mutine en s’allongeant à nouveau sur son amant.
-Hélas, je n’aurais plus la possibilité d’avoir un autre fils, Bianca.
La duchesse se releva brusquement, ne sachant si sa réponse était sérieuse. Louis n’avait en rien changé et il fallait croire que les heures qu’ils passaient tous deux ensembles avaient une autre occupation que celle d’apprendre à se connaître. Ainsi, Bianca, comme de nombreux courtisans, ne savaient jamais réellement si les phrases de Mortemart étaient sérieuses ou ironiques. Cette facette pouvait en agacer plus d’un, mais il le faisait avec tant de douceur et de flegme qu’on ne parvenait à l’en réprimander. Il se permettait ainsi de nombreuses piques sans en être inquiété.
-Louis, souffla-t-elle en déposant un long baiser sur la joue du jeune homme, dites-moi ce qu’il y a de si important aujourd’hui, pour que vous soyez si pressé de me congédier ! Serait-ce moi qui vous ennuie ?
-Allons Bianca ! Vous ? M’ennuyer ? Combien de temps jouons-nous ce petit jeu, répondit-il en passant ses mains sur les hanches de la duchesse. Vous savez que je ne puis bouder le roi aujourd’hui, le lendemain-même de ce qu’il a offert à ma famille !
La jeune femme leva les yeux au ciel, loin des affres politiques.
-Si cela pouvait apaiser mon mari… !
-Il y a quelques temps, il m’avouait son inquiétude de vous voir partager la couche de tous les Grands du royaume, commença-t-il. A présent, le voilà rassuré, vous partagez celle d’un duc et pair. Votre ambition est-elle satisfaite, se moqua-t-il doucement ?
-Oh, taisez-vous, Louis, pesta-t-elle à l’évocation de Simon ! Offrez-moi plutôt un peu de bonheur avant que vous n’alliez rejoindre votre époux royal !
Dans un sourire entendu, il fit basculer la jeune femme à ses côtés, avant d’embrasser les lèvres fines de la duchesse.
-Soyez certaine que votre mari a une aveugle confiance en moi, vous concernant.
-Vous êtes un traître, Louis, murmura-t-elle en fermant les yeux.
-N’utilisez pas ce mot avec moi, Bianca, mais vous avez raison, je suis d’une telle fourberie que dois vous présenter toutes mes excuses, dit-il en tirant le baldaquin du lit.
-Pardonnez-moi si je ne les transmets pas à mon époux.

Mais dix minutes n’avaient passé que des coups frappés à la porte les dérangèrent. Une série de coups, plutôt, insistants et secs.
-Je viens, cria Louis en se relevant ! Cessez, je viens !
Il repoussa la main de Bianca qui essayait en vain de le retenir, mais voyant le regard fermé de son amant, elle se résigna.
-Pardonnez-moi, Bianca, s’excusa-t-il. Ces coups ne présagent rien de bon et je connais les habitudes de ma maison. Retrouvons-nous ce soir, voulez-vous ?
Elle hocha silencieusement la tête avant d’embrasser le jeune homme qui disparu derrière une tapisserie.

-Que se passe-t-il, demanda Louis prestement en fermant les derniers boutons de sa veste ?
Le valet était sortit, laissant la place à Antoinette enceinte de quelques mois, dont le visage cadavérique glaça le sang du jeune duc. Ce déplacement de Paris à Versailles ne présageait qu’une nouvelle qu’il craignait d’avance. Il se précipita vers elle mais avant qu’il ne la fasse asseoir, elle avait pris ses mains dans les siennes.
-Louis….commença-t-elle, abattue.
Il observa ce regard si pur qui le fixait. Ca n’était pas l’un de leurs enfants, non, mais c’était tout aussi douloureux lorsqu’il comprit cette réponse muette.
-Ma mère, n’est-ce pas, demanda-t-il d’une voix étranglée ? Un seul hochement de tête lui confirma ce deuil ; à ce simple geste, il sentit son sang se vider et s’assit lourdement sur une ottomane. Cette perte, il l’attendait avec douleur depuis près de deux ans. Il avait veillé sur la duchesse, l’avait protégé autant qu’il avait pu, lui offrant les meilleurs médecins qu’il pouvait faire venir à son chevet. Ce visage maternel s’en était allé et avec lui tous ces souvenirs heureux de son enfance, lorsque son père était absent. Combien de fois l’avait-elle consolé, poussé à agir avec honneur ? Elle lui avait appris l’amour de la lecture, le goût des belles choses et de l’art. Elle avait été ce rempart contre une autorité paternelle bien trop forte.
Aujourd’hui, elle n’était plus, et celle qui avait passé son bras autour de ses épaules était la deuxième femme en qui il avait cette entière confiance. Il prit sa tête entre ses mains, fermant les yeux pour retenir les larmes qui montaient, mais sa volonté s’en était allé et il ne pu que laisser cette tristesse l’envahir. Ce deuil maternel, il voulait le porter assez longtemps par respect pour cette mère si silencieuse, mais si présente.

Deux jours après la nouvelles qui avait abattu Louis, Antoinette perdait l’enfant qu’elle portait. La cour, elle, si frivole et dansante, n’avait cessé ses bals et ses festivités, attendant patiemment le retour d’un des esprits les plus mordants de Versailles.

Juin 1666

-Le cochon est lâché ! Sus ! Sus !
Dans un grand éclat de rire, le nain emperruqué lâcha le porcelet qui se carapata dans les jardins de Versailles, les courtisans sur ses talons, riant comme des enfants de 10ans. Les festivités versaillaises annonçant l’été n’avaient été plus réjouissantes et Vivonne avait attendu que le flot ai quitté l’endroit pour se rapprocher du roi, un sourire mutin dessiné sur ses lèvres, sa fine moustache frisottante.
-Cette journée était une idée exquise, majesté. Vous ne pouviez contenter plus la cour, dit-il d’une voix amusée.
-Qu’ils s’amusent, répondit le roi en observant les jardins envahis. Il y avait trop longtemps que ces menus plaisirs n’avaient été à l’honneur.
-Amusez-les, sire, ils comploteront moins, répondit Louis en jetant un regard au roi à la dérobée.
-Je ne puis en dire autant de vous, Vivonne, répondit alors le souverain d’une voix plus sévère.
-Sire ?
-Hier soir, Vivonne. Un homme de votre rang ne passe pas inaperçu dans une taverne parisienne, l’oublieriez-vous ?
Le duc ne su que répondre, mais au souvenir de la soirée passée, ne pu s’empêcher de retenir un sourire mal dissimulé. Cette remontrance royale n’était ni la première ni la dernière que le souverain faisait à son plus proche courtisan, mais Louis ne pouvait se résoudre à obéir pleinement à cet ordre qui ne concernait que sa vie privée.
-Que votre majesté veuille bien me pardonner, s’excusa-t-il d’une voix sincère.
-Allons Vivonne, ne jouez pas les hypocrites, vous savez que vous l’êtes déjà ! Mais ne pouvez-vous donc pas prendre maîtresse et cesser d’importuner ces pauvres musiciennes ?
Louis leva un sourcil étonné. Musicienne ? Qui avait donc informé le roi de ces quelques approches faites à la jeune Marianne ? Jusqu’alors, il n’avait fait que la complimenter sur son art et lui transmettre quelques présents. Nier que le refus de la jeune fille à lui parler attisait un peu plus l’envie du jeune duc serait un tort. Louis voyait en ces refus un défi à relever.
-Colbert, Vivonne, avant que vous ne me posiez la question, continua le roi.
-De quoi vous a donc fait part ce joyeux drille, répliqua Vivonne ?
-Des gens de son cabinet avec qui la jeune fille a parlé. On dit que vous lui avez fait envoyer des fleurs…est-elle au moins jolie, ajouta le roi dans un sourire ?
-Elle l’est, sire, répondit Louis. Une musicienne douée dont vous apprécierez le talent, j’en doute peu.
-Prenez maîtresse et cessez donc d’empêcher de jouer nos musiciens, répéta le roi en plongeant son regard bleu dans celui de son ami. Donnez du répit à la pauvre duchesse de Vivonne !
Louis balaya du regard l’étendue d’herbe sous leurs pieds. Un petit groupe de jeunes femmes ne s’étaient joint au reste des courtisans et parmi elles, il reconnu sans peine la chevelure d’or de Bianca. Un sourire étira ses lèvres.
-Je tiens à vous rassurer sur ce point, sire, répondit Vivonne d’une voix claire. Ma maîtresse me comble chaque nuit et mon épouse a depuis bien longtemps accepté cet état de fait. Comment aurait-elle pu survivre dix années de mariage si elle avait chaque jour espéré une seule repentance de ma part, ajouta-t-il amusé ?
-Ai-je entendu le mot « maîtresse », Vivonne ? Seriez-vous décidé à vous fixer ? Le roi tourna la tête et échangea un regard pétillant avec le duc. Eh bien ?
-Il se peut que je doive vous donner à nouveau raison, sire, répondit Louis l’œil brillant.
-Ah, serez-vous donc amoureux, enfin ?
-Nous verrons, sire, répondit d’une voix mystérieuse le jeune homme, en reprenant les termes-même du souverain. Mais je ne puis bouder plus longtemps vos jeux, sire, ce porcelet ne peut nous échapper plus longtemps !
Le roi congédia le gentilhomme d’un geste de la main et descendant les quelques marches, Louis s’immisça au cœur du petit groupe de femmes et baisant délicatement les mains de chacune d’entre elle, les entraîna à sa suite vers les jardins.
-Venez, mesdames ! Le porcelet du roi n’attend pas, en chasse ! En chasse !
Il attendit que le flot passa devant lui pour rester en arrière auprès de la danoise. Prenant le bras de la jeune femme, il le passa sous le sien et l’emmena vers un bosquet plus isolé du parc.
-Mais nous, Bianca, nous livrerons à une toute autre chasse si vous le souhaitez, lui murmura-t-il à l’oreille avant d’embrasser la joue fraîche de la duchesse.

***



Je sais combien cette fiche est longue....j'étais partie pour faire court, mais il y a tellement de choses à dire sur Vivonne que je me suis emballée et n'ai pas eu le coeur de faire des choix entre chaque partie de sa vie bien remplie... Embarassed




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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
Discours royal:



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MessageSujet: Re: Louis de Rochechouart de Mortemart -    Louis de Rochechouart de Mortemart -  Icon_minitime13.09.11 23:00

TU ES VALIDÉE !
BIENVENUE A VERSAILLES

Je suis toujours morte de rire avec tous les LOLILOL PTDR Mais à part ça, quelle super fiche. On n'a pas la même notion de "faire court" mais qu'importe, ça se lit tout seul et avec plaisir ! Vivonne est génial, on a envie de l'aimer et en même temps lui foutre des baffes PTDR Big up à la taverne, toi même tu sais What a Face Bon tu connais le chemin mais, au cas ou, le petit pense-bête te servira à survivre dans la jungle des tarés mentaux de ce forum What a Face
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MessageSujet: Re: Louis de Rochechouart de Mortemart -    Louis de Rochechouart de Mortemart -  Icon_minitime14.09.11 4:56

Maintenant que tu es officiellement validé par la puissance suprême du forum, nous pouvons te souhaiter la plus chaleureuse des bienvenues!

Nul besoin de te dire que tu as un excellent personnage! Il ne manque que ta soeur Twisted Evil

Alors voilà bienvenue et n'hésites à poster dans le flood pour rencontrer la belle bande de schyzo que nous sommes

*Nico ou comment faire peur aux nouveaux: cours 101*
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MessageSujet: Re: Louis de Rochechouart de Mortemart -    Louis de Rochechouart de Mortemart -  Icon_minitime14.09.11 11:14

Vivooooooonne cheers
Je l'adore ce perso =P

Bienvenue... again (a) Et on se retrouve à la taverne, hein ? Siffle
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MessageSujet: Re: Louis de Rochechouart de Mortemart -    Louis de Rochechouart de Mortemart -  Icon_minitime14.09.11 15:31

Merci les gens cheers


Ben Nicolas......tu ne m'as pas reconnu????? (chuuut hein, les gens!!!)


Ouiii on se retrouve à la taverne, Elodie What a Face
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MessageSujet: Re: Louis de Rochechouart de Mortemart -    Louis de Rochechouart de Mortemart -  Icon_minitime14.09.11 17:50

Merde. Moi, je reconnais jamais personne.......... Je suis une larve.

Je savais pas que quelqu'un se faisait un autre DC. Alors désolée....... I feel sooooo retarded right now!

Pourquoi je suis toujours la dernière à tout savoir?
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Amy of Leeds


Amy of Leeds

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Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
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MessageSujet: Re: Louis de Rochechouart de Mortemart -    Louis de Rochechouart de Mortemart -  Icon_minitime15.09.11 15:45

Coucouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu cher Vivonne! Roulage

N'oubliez pas le passage où il est dit que vous ne pistonnerez pas votre soeur aux yeux du Roi. Gardez surtout ça en tête ! What a Face

Bienvenuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu parmi nous, ou plutôt rebienvenu ! cheers

Eclate toi bien avec ce nouveau perso ! Very Happy ça va encore donner je le sens ! Razz
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MessageSujet: Re: Louis de Rochechouart de Mortemart -    Louis de Rochechouart de Mortemart -  Icon_minitime

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