Charlotte ~ « Je crains votre silence, et non pas vos injures »

Charlotte


Roussel

(Gemma Arterton)

« L'audace et le mépris sont d'infidèles guides »

► 24 ans


Encore jeune et naïve, mais la jeunesse est-elle une marque d'inexpérience ? Mes vingts quatre années de vie ont façonné la jeune femme que je suis aujourd'hui.

► Comédienne


Je fais partie de la troupe de Monsieur Racine. L'Hôtel de Bourgogne est devenue ma deuxième maison depuis quelques temps maintenant. Là-bas, je suis le petit page, la couturière, l'assistante, la doublure ou la confidente de ces dames... Je n'ai pas le temps de m'ennuyer.

► Française


Depuis des générations, je ne suis pas noble, mais mes ancêtres sont tous de France.

► Célibataire


Aucun homme ne partage ma vie au jour d'aujourd'hui. Mais je mentirais si je disais qu'aucun n'occupe mes pensées. Mon coeur ne peut cesser de s'emballer à chaque fois qu'Arnaud Legrand, un autre comédien se trouve dans la même pièce que moi.

► Catholique


J'ai passé plusieurs mois de ma vie dans un couvent. La religion fût mon quotidien durant un long moment. J'en resterais marqué à vie, même si aujourd'hui je préfère réciter les vers de Monsieur Racine plutôt que les psaumes.

► Hétérosexuelle

(Comédiens)

♕ PROTOCOLE ♕

► VERSAILLES : PARADIS OU ENFER ?

Versailles, ce nom résume le rêve de notre souverain. Étant née à Paris dans une famille de couturiers, je n'aurais jamais dû me rendre à Versailles. Ces lieux sont bien trop nobles et luxueux pour quelqu'un de ma condition et pourtant j'ai déjà eu la chance de me glisser parmi la Cour. Je dois ce privilège à beaucoup de personnes. Une amie qui m'est chère notamment et qui m'emmène avec elle à Versailles, sous des habits qui ne sont pas les miens. En tant que comédienne, je m'amuse à jouer un rôle parmi les courtisans. C'est plaisant et fascinant d'être entouré de gens d'une telle élégance, d'un tel raffinement et d'une telle noblesse. J'ai parfois l'impression de rêver. Apercevoir le roi ou ses gens les plus proches est un réel honneur. Malgré tout, j'avoue préférer ma vie à l'hôtel de Bourgogne. Versailles est trop démesuré pour moi, même si celui-ci est encore en construction. Il se passe beaucoup trop de choses à la Cour, dont je veux absolument rester éloignée. Quand je ne me déguise pas avec mon amie pour m'amuser, je porte seulement des lettres pour le compte d'une personne dont je tairais le nom. Versailles est un monde curieux. Je suis née à Paris et je resterais une parisienne pour la vie.

► COMPLOT : VÉRITÉ OU FANTASME PUR ?

J'ai moi-même été victime d'un complot, alors comment ne pas y croire ? Ma famille a été bafouée. Notre nom, notre réputation, tout le travail accompli par mes parents a été détruit à cause d'un odieux complot qui nous a accusés. Je me souviendrais toujours du visage de cette jeune femme, si belle, si droite, venant acheter un vêtement dans notre boutique, un sourire narquois aux coins des lèvres. Il n'était pas rare que des femmes comme elle viennent dans notre boutique, alors je ne mettais pas inquiétée. Et pourtant j'aurais dû. Quelques jours plus tard, des hommes vinrent pour fouiller dans notre boutique et ceux-ci trouvèrent des fioles qui n'avaient jamais existé. Une noble espagnole était morte après avoir enfilé notre vêtement et du poison avait été retrouvé chez nous. Tout cela ne fût qu'un immense piège pour ma famille. Sur la Sainte Mère de Dieu, jamais nous n'avons été des meurtriers. Depuis cette affaire, ma famille a dû partir en exil et notre boutique a fermé. Alors, crois-je au complot ? Sans hésiter une seule seconde.

► COLOMBE OU VIPÈRE ?

Les ragots ? Allons, voyons, il y a des choses bien plus intéressantes dans la vie que de savoir si telle ou telle duchesse devient volage. Bien entendu, les ragots servent à faire la conversation. Ils permettent de se faire bien voir ou au contraire de s'attirer des ennuis. Les ragots sont bons pour les femmes de chambres ou alors les dames de la Cour qui s'ennuient. Ils sont plaisants à entendre, mais je ne cours pas après ce genre de choses.

► DES LOISIRS, DES ENVIES A CONFIER ?

Il fût un temps où j'admirais de loin les acteurs des troupes de Monsieur Molière et de Monsieur Racine. Aujourd'hui, je suis intendante à l'Hôtel de Bourgogne pour l'un de ces deux grands dramaturges. Mon loisir est devenu mon travail. Je ne récite plus les vers que pour moi-même, mais pour un public. Si je n'ai pas encore la place des grandes actrices, je me contente des rôles de confidente, qui au final sont aussi importants que ceux des maîtresses. J'ai énormément de travail à l'Hôtel, ce qui n'est pas pour me déplaire. Entre le théâtre, l'intendance, la couture, ou les comptes de Monsieur Racine, je n'ai guère le temps de m'ennuyer. J'aime cependant me promener à Paris, jouer aux cartes lorsque l'on me le permet et passer des heures à lire. Lorsque je suis seule, j'écris à ma famille ou récite les vers que je trouve les plus fameux. Si j'avais un souhait pour l'avenir, il serait de jouer un jour devant mon père et ma mère. Les revoir tous les deux et leur montrer ce que je suis devenue.

♕ HOP, RÉVÉRENCE ! ♕

► Juice
► 21 ans
► Régulière, je passerais tous les jours
► Longue Vie au Roi !
► Comment avez vous connu le forum ? Grâce à des petits berniques d'un certain autre forum, ils vont se reconnaitre ^^
► Suggestions ? Je vous aime

J'écris, je couds,

je compte...

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« La lettre qu'on ne reçoit pas fait tellement plus mal que celle que l'on reçoit... quel qu'en soit le message »

De Charlotte Roussel à Manon des Rosiers

Ma chère amie, que ta visite fût bien trop courte à Paris et en même temps si délicieuse. Cela fût d'un tel plaisir de te revoir après tant d'années. Même si j'ai l'impression de ne t'avoir jamais quitté grâce à la correspondance que nous entretenons, nous avons tellement grandit depuis notre dernière rencontre. J'espère qu'un jour prochain je pourrais quitter Paris pour venir te rendre visite à mon tour à Fontainebleau. Ah ! Pourquoi faut-il que ma famille soit tellement occupée et la tienne également ? J'avoue aimer sortir de la boutique familiale par moment, pour m'exiler. Père s'en inquiète, mais mère le rassure en lui affirmant que mon âge me vaut certainement cette soudaine envie de liberté. Il y a peut-être une part de vrai dans ces dires, mais ils savent malgré tout que je ne pourrais jamais quitter Paris. Mes parents travaillent très dur. Ils ont besoin de mon aide et mes talents de couturières leur sont très utiles, tout autant que ceux de vendeuses. Parlant de cela, il faut que je te conte l'histoire incroyable qui est arrivée la semaine passée. Me prendras-tu pour une folle si je te dis que Monsieur Molière s'est rendu dans notre magasin ? Père, qui était sorti pour une course occasionnelle, n'a voulu nous croire mère et moi-même, lorsque nous lui avons narré cette histoire. Il ne nous a cru qu'après avoir vu la signature de la main même de Monsieur Molière sur le devis. Je te laisse imaginer dans quel état il se trouvait. J'ai moi-même été très chamboulée. C'est un tel honneur que de concevoir des costumes pour la troupe d'un homme comme lui. Peux-tu y croire que des habits faits de mes mains vont être portés par les plus grands comédiens du Royaume ? Je n'arrive encore à réaliser ce qui nous arrive. Père et mère étaient tellement fiers. Je crois ne jamais les avoir vus aussi heureux. Nous avons travaillé dur pour réaliser cette commande si spéciale. Je dois porter demain les premières pièces à l'Hôtel où réside la troupe de Monsieur Molière. J'en tremble déjà d'impatience et de frayeur. Tu sais combien j'ai toujours aimé le monde du théâtre. Lorsque mère m'entend réciter des vers lorsque je couds, elle se met à sourire et confie que j'ai le talent de ces grandes dames. Toujours à rêver ma tendre mère. Que pourrais-je faire sans elle ? Elle est celle qui m'a tout appris. J'espère de tout cœur que les costumes satisferons Monsieur Molière. Souhaite-moi bonne chance pour demain, ma chère amie.

En espérant te revoir un jour prochain,

Ta douce Charlotte

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« Courtes lettres et longues amitiés, tel est ma devise »

De Charlotte Roussel à Manon des Rosiers

Ô ma pauvre amie ! Si tu savais dans quelle situation je me trouve ! Je te pris d'excuser ta douce amie, si la lettre que tu reçois est tâchée de quelques larmes. Je ne puis m'empêcher de délivrer quelques sanglots en t'écrivant. Je suis désolée de n'avoir pu t'écrire plus tôt, mais lorsque je t'aurais dit le malheur qui s'est abattu sur ma famille, tu ne pourras m'en vouloir davantage. Les Roussel sont détruit, notre réputation entachée et notre boutique fermée. Ô ma chère amie ! Nous avons été victime d'un terrible complot. Il y a quelques semaines de cela, une jeune femme est venue acheter un habit dans notre boutique. La noble dame voulait une étoffe faite de la plus belle soie, pour l'offrir à « l'une de ses plus grandes amies », avait-elle affirmé. En bon couturier, père travailla avec le plus grand soin sur cette commande et l'habit fût réalisé dans les plus brefs délais. Dieu que le ciel ne récompense pas les bons travailleurs ! Pardonne-moi ce blasphème, mais il reflète tant ma peine. Quelques jours plus tard, des policiers du Royaume ont fait irruption dans notre boutique et ont arrêté mes parents pour homicide. Une noble espagnole avait succombé à d'horribles brûlures après avoir enfilé notre étoffe. Le tissu avait été imbibé de poison. Les policiers fouillèrent notre boutique et retrouvèrent des fioles de ce fameux poison. Ce fût à ce moment-là que le piège se referma sur nous. Les fioles avaient été disposées dans notre atelier pour nous accuser injustement. Tu sais toi, autant que moi, la bonne foi de ma famille. Jamais nous n'avons empoisonné cette noble. Que pouvions-nous bien avoir contre cette pauvre dame ? Nous ne la connaissions ni d'Eve, ni d'Adam. Malgré avoir clamé notre innocence, les preuves nous ont accablées. La justice fût trop forte pour nous, ma chère Manon. J'aimerais tellement t'avoir à mes côtés pour faire face à ce terrible sort qui s'abat sur nous. Père et mère ont été emprisonnés et je me retrouve à souffrir mon malheur dans un couvent. J'ai si peur de ne plus jamais les revoir. J'ai appris que père a voulu s'ôter la vie et depuis je n'arrive plus à fermer un œil. Mère doit être effondrée. La Mère Supérieure du couvent où je me trouve me persuade de rester forte pour le bien de mes parents. Si seulement je pouvais les aider. J'aimerais prouver notre innocence. Mais comment pourrais-je le faire depuis un tel lieu ? La prière reste mon seul recourt, mon seul soutient. J'ai si peur de l'avenir ma chère Manon...

Promets-moi de m'écrire encore, j'ai tant besoin de tes lettres,

Ta triste Charlotte

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Je cite, je dicte,

je vie...

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« La lettre qu'on n'a jamais reçue, d'où dépendait peut-être le bonheur de toute notre vie »

De Charlotte Roussel à Manon des Rosiers

C'est sur un bord de Seine, entre deux courses, que je t'écris cette lettre ma chère amie. Quel bonheur cela fût d'apprendre tes fiançailles lors de ton dernier mot ! Il était temps que ce cher Germain se décide. Tu m'imagines certainement riante en t'écrivant cela et je ne peux te donner tord. Je te souhaite tout le bonheur possible en sa compagnie. J'ai toujours su que vous vous conveniez très bien tous les deux. Me diras-tu quand la noce sera organisée ? Je compte bien faire le voyage jusqu'à Fontainebleau pour te tenir compagnie en un tel jour. J'aurais de plus un cadeau de mariage à t'apporter. Grâce à la solde que j'ai reçu de mon dernier travail, j'ai réussi à me fournir du tissu pour te confectionner un habit. J'espère bien pouvoir te l'offrir le jour J, afin que celui-ci te porte bonheur. Comme tu peux le constater, c'est une Charlotte à nouveau enjouée qui t'écrit. J'ai reçu avant-hier une lettre de mes parents que je n'espérais plus. Leur exil leur permet peu de choses et ce mot s'est avéré des plus réconfortants pour moi. Je prie chaque jour de les revoir à nouveau. Pour l'heure, j'ai quitté les vieux quartiers de Paris pour l'Hôtel de Bourgogne. Je travaille maintenant pour le compte de Monsieur Racine, ainsi que sa troupe. Je me sens revivre, plus que tu ne l'imagines. Le monde du théâtre est tout aussi fascinant que dans mes souvenirs. Je revois encore Monsieur Molière venant dans notre boutique pour commander des costumes. Maintenant, je suis officiellement couturière pour l'ensemble de la troupe et je peux avec plaisir voir les comédiens jouer, pendant qu'ils portent les habits que j'ai confectionnés. Il vit tout un sacré petit monde à l'Hôtel de Bourgogne. Monsieur Racine est une des personnes les plus admirables qu'il n'ait été donné de rencontrer, même si je dois avouer que c'est un homme bien curieux. Il lui arrive parfois de perdre patience lors de répétitions ou lorsque celui-ci s'adonne à des cours. Il n'est pas rare de l'entendre se disputer avec Alaina of Cork, qui est de caractère. La jeune femme me fait beaucoup penser à toi. Elle est des plus charmantes, même avec les simples employées comme moi. Plus les jours passent et plus l'Hôtel devient comme une seconde famille. J'ai l'impression de retrouver petit à petit ma vie d'avant. Je me sens infiniment bien au milieu des comédiens. Il règne une atmosphère des plus existantes et vivifiantes à l'Hôtel. D'autant plus que les gens y sont des plus charmants. J'espère pouvoir y rester encore un long moment.

Je me réjouis de ton mariage,

Ta douce Charlotte

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« Une lettre c'est magnifique et précieux comme un morceau d'âme »

De Charlotte Roussel à Manon des Rosiers

C'est par le plus grand des miracles que j'arrive à trouver du temps pour t'écrire ma chère amie. Combien de fois faudra-t-il que je m'excuse auprès de toi pour le retard dans mes correspondances ? Je me blâme moi-même de ne plus t'écrire aussi souvent que par le passé. Si tu savais la vie que je mène aujourd'hui, tu en aurais toi-même un étourdissement. Être intendante à l'Hôtel de Bourgogne n'est pas de tous repos, encore moins lorsque celle-ci doit mettre le nez dans les comptes de Monsieur Racine. Mon père aurait vu blanchir ses cheveux d'un seul coup en les voyant ! Mon expérience à la boutique m'aide grandement à remplir ma tâche et Monsieur Racine a l'air ravi de mon travail. Il faut dire qu'avec les répétitions pour Andromaque, Monsieur a beaucoup à faire. Il peut cependant compter sur le soutient d'Arnaud, qui gère les comédiens avec un talent remarquable. Si je passe encore mon temps à coudre, réciter des vers avec lui est l'une des activités que je préfère. Sa compagnie m'est si douce et si plaisante. Il sait bien parler, a de l'élégance et de l'éducation. Si tous les hommes étaient comme lui, l'existence serait agréable. Malheureusement, tous ce sont pas comme lui. Encore une fois, je n'ai pu me rendre à Versailles, sans tomber sur ce malappris de Mousquetaire ! Se pourrait-il que je ne m'exprime correctement en français, pour qu'il ne me laisse tranquille ? Moi qui dois rester discrète pour délivrer quelques lettres, cela m'est impossible avec un tel limier sur mes traces. Je demanderais certainement à Arnaud de m'accompagner dans ma prochaine sortie. Peut-être qu'avec lui à mes côtés, ce De Limoux me laissera enfin en paix. Je dois d'ailleurs me rendre au marché tout à l'heure. A défaut de la compagnie d'Arnaud, je ferais cette fois-ci mes achats aux côtés de Joséphine. Je sais qu'elle a besoin de se confier en ce moment. Je n'ai pu la voir depuis la dernière représentation, ce qui est fort regrettable. Ma vie doit bien être aussi occupée que celle de notre souverain ! A l'instant où je t'écris ces quelques lignes, j'entends frapper à ma porte et quémander ma présence. Le devoir me rappelle à l'ordre, ma chère amie.

Passeras-tu un jour en compagnie de Germain me rendre visite ?
Cela me ferait infiniment plaisir,

Ton occupée et douce Charlotte

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Charlotte Roussel a écrit:

(et surtout un en particulier )