Chiara di Genova [Terminé]

Chiara


di Genova

(Phoebe Tonkin)

«La séduction suprême n'est pas d'exprimer ses sentiments. C'est de les faire soupçonner. »

► 26 ans
► Mademoiselle de Gênes - Fille du Doge -
► Italienne, famille Doria
► Célibataire
► Catholique
► Hétérosexuelle

(Noblesse étrangère)

♕ PROTOCOLE ♕

► VERSAILLES : PARADIS OU ENFER ?

Une vie de Cour pour une autre vie de Cour ? Pourquoi pas ? Chiara a sans doute épuisé la Cour de Gênes avec ses frasques hautes en couleurs mais ne s'avoue pas à cours d'idées pour capter l'attention de tous les regards masculins de Versailles. Ce pourrait être l'enfer pour qui viendrait contrecarrer ses ambitions, ou, un Paradis pour qui s'alliera à cette jeune beauté venue d'Italie.
A Versailles, la jeune demoiselle n'a de cesse de faire parler d'elle. Peu lui importe les ragots. Du reste, elle adore les alimenter à sa façon sans plus de formalités mais en veillant toujours au maintien de l'étiquette. N'est pas fille de Doge qui veut.
Voilà bien un Art qu'elle aime pratiquer sans jamais se lasser, quand bien même a-t-elle conscience d'en lasser plus d'une autour de son frais et virevoltant sillage.
Après tout, comme à Gênes, son franc-parler, sa vive intelligence, ses riches toilettes, ses somptueuses parures de bijoux valent bien qu'on s'attarde sur elle à Versailles !


► COMPLOT : VÉRITÉ OU FANTASME PUR ?

Ne dit-on pas qu’à Versailles courent les rumeurs les plus folles s’agissant de complots ? Il faut bien que certaines personnes les fassent naître et que d’autres les alimentent, n’est-ce pas ? Chiara, loin d’être stupide, se donne les moyens de tendre l’oreille lorsque nécessaire. La demoiselle est curieuse de nature, il serait sot de ne point en profiter ! Ensuite ? Et bien, selon ce qui la servira, elle trouvera toujours le moyen d’arranger la rumeur à sa sauce, si, bien entendu, cela peut servir ses desseins. Elle évite soigneusement tout ce qui concerne la politique. Oui. Car la politique et elle ne font pas bon ménage.
Sans doute cette partie là est-t-elle classée au rang des fantasmes ? Ou pas.

► COLOMBE OU VIPÈRE ?

Un visage angélique, parait-il, augure toujours du meilleur comme du pire. Et, il vaut mieux attirer le meilleur que le pire lorsque l’on croise Chiara. Elle connaît le maniement du joli sourire de façade pour mieux vous poignarder ensuite si tout ne se déroule pas comme elle le souhaite. Elle sait louvoyer dans les eaux troubles en gardant sa tête bien faite toujours fraîche comme la rosée du matin.

► DES LOISIRS, DES ENVIES A CONFIER ?

L’art sous toutes ses formes. Passionnée par le beau en général, elle sera toujours partante pour rencontrer les artistes de passage, pour organiser quelques expositions qui feront date à n'en pas douter.
La littérature : elle rêve d'ouvrir un salon littéraire. Lieu idéal pour se cultiver mais également pour côtoyer les grands auteurs de ce monde.
Les chevaux. Elle chevauche depuis sa plus tendre enfance et adore ne faire qu'un avec l'animal lors de grandes balades.
La mode, les grandes tendances. Coquette, elle s'intéresse à tout ce qui compte dans le domaine du paraître.

♕ HOP, RÉVÉRENCE ! ♕

►ChupaChups = CC ^^
► 33
► Aussi régulière que possible (notamment si RP important en cours)
► Vive le Roi
► En me baladant sur la toile.
► Tout est parfait sur ATV !

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BIOGRAPHIE

VERSAILLAISE

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~~ Une petite enfance à être choyée... ~~
1641 - 1656

21 Mars 1641

C’est une fille ! C’est une fille !

Entendait-on hurler à travers l’immense Palais du Doge. Déjà, les cloches carillonnaient pour annoncer la grande nouvelle au peuple génois. Etonnant ? Non pas. Le grand Andréa Doria, doge de Gênes, souhaitait ardemment une fille, las sans doute des querelles que ses deux fils aînés, Francesco et Gaetano, ne cessaient d’occasionner aux quatre coins du Palais et dans les diverses institutions, où, placés pour leur éducation, ils récoltaient des blâmes à tout va.

Satisfait donc de cette ultime naissance, Doria père arpentait nerveusement dans l’antichambre avec le vif espoir que femme et enfant se portaient bien. L’annonce tant attendue se faisant enfin entendre, il se précipita au chevet de son épouse, qu’il embrassa tendrement et se saisit de sa pouponne. L’enfant avait une belle peau claire, des cheveux couleur de jais et des yeux telles deux billes dont il ne sut pas encore identifier la couleur. La petiote était magnifique, parfaitement constituée et il se promit qu’il ferait d’elle une véritable petite princesse.

Ainsi donc naissait la petite Chiara di Genova, fille du Doge de Gênes.

Dans les dix années qui suivirent, la petite Chiara fut élevée avec amour. Un père entièrement gâteux devant elle, une mère trop faible, sans autorité pour ne pas céder à cette boule d’énergie qu’était sa fille et deux frères le plus souvent absents car pensionnaires dans une école de prestige. Tous ses caprices, et ils étaient nombreux, se voyaient acceptés sans discussion. Nombre de gouvernantes y laissèrent leur santé tant la petite fille était vive, toujours à la recherche de nouveautés. Curieuse de tout elle était, et, cette curiosité la menait parfois sur des terrains dangereux.
A l’intérieur du Palais parce qu’elle se glissait toujours dans des réunions où elle ne devait pas être, semant ainsi une parfaite zizanie entre les conseillers du Doge.
A l’extérieur du Palais, elle se montrait casse-cou, grimpant sur des chevaux bien trop grands pour elle, escaladant ce qui lui était pourtant inaccessible, barbotant dans des eaux glaciales, ou encore se cachant des heures entières pour qu’on la cherche sans répit.
La jeune Chiara se montrait bien souvent tyrannique avec celles et ceux qui lui déplaisaient. Il n’était pas rare qu’elle s’acharne sur ses proies avec quelques vilains tours à sa façon.

Telle une jolie rose, éclose au premier jour du printemps, Chiara devenait une magnifique petite fille. Sa peau était toujours aussi claire, ses grands yeux d’un vert à la fois doux et profond, ses longs cheveux bouclés d’un noir aux jolis reflets ambrés.

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BIOGRAPHIE

VERSAILLAISE

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~~ Un apprentissage de Palais ~~
1656 – 1661

De cette petite enfance heureuse, Chiara allait également apprendre ce que toute fille bien née se devait de maîtriser à la perfection. Sa curiosité, fort heureusement s’aiguisait au fil du temps et ses précepteurs, ses maîtres de danse, de musique se montraient d’une grande patience pour transmettre leur précieux enseignement. Chiara apprenait vite. Elle s’intéressait à tout, se montrait demandeuse de toute information pouvant lui être utile. Très vite, elle avait compris que le savoir lui serait un bien inestimable.
Outre les enseignements telles les langues comme le Latin, le Grec, le Français et l’Allemand, les sciences, les Arts, la Littérature tout la passionnait. Elle dévorait les ouvrages à portée de mains et parfois même, réussissait à se glisser dans la grande bibliothèque de son père pour y subtiliser des livres qu’elle s’empressait de lire jusqu’à pas d’heure.
Les disciplines dites de salon commençaient à susciter son intérêt car Chiara y voyait le moyen de pouvoir briller lorsque le moment viendrait. Elle s’appliqua donc à la danse, la musique, le maintien, et toutes les leçons que l’étiquette préconisait.
La seule discipline qui la tenait éloignée des livres ou des parchemins, concernait la vie politique dans le monde ainsi qu’à Gênes. Chiara ne s’y intéressait pas, trouvant cela fort déprimant.

La petite fille devenait une jeune adolescente qui embellissait de jour en jour, qui s'affirmait et qui s'instruisait. Elle apprenait à séduire, à plaire au plus grand nombre et ses nombreuses conquêtes naissantes la confortaient dans l’idée que le jeu de la séduction se révélait être fort intéressant et inépuisable. C’est en rencontrant , Guillaume, Comte du Perche un français, que la jeune Chiara comprenait combien sa vie serait conditionnée par ce pouvoir.

« Comte, monsieur ? Ce titre vous accorde seulement un regard. Et encore, parce que vous êtes joli garçon. »
« Et si j'étais Duc ? »
« Je vous accorderai ma main pour que vous la baisiez, peut être une danse. »
« Et si j'étais Prince ? »
« Là, cela commence à devenir intéressant. » Et elle lui sourit.
« Alors je me fais Roi ! Cela vous convient ? »
« Vous ne savez pas où vous mettez les pieds ... »
« L'aventure ne me fait pas peur ... »

Rencontré il y avait déjà quelques années, lors d’une soirée officielle au Palais du Doge, voilà comment commença leur relation.
Entre ces deux êtres, la fusion était complète, ils s’attiraient comme des aimants et s’adonnaient aux plaisirs de l’amour comme des amants fougueux. Une attirance incroyable s’opérait entre eux que rien ni personne, jamais, ne pourrait détruire. Cela avait commencé comme un jeu, un défi que Guillaume du Perche s’était fixé en la voyant. Mais, tel était pris qui croyait prendre, Chiara l’avait envoûté et inversement. Le jeu n’en était plus un, une passion dévorante les animait bien que chacun, laisse l’autre libre d’aimer ailleurs. Ils savaient que toujours, ils se retrouveraient. Du reste, Guillaume quitta la Cour de Gênes en lui promettant qu’ils se reverraient, un jour, ailleurs.

Confiante, Chiara en était persuadée.

~~ Ô Gênes de son cœur ! Ou comment décrire sa ville natale ... ~~


Correspondance avec une amie.
Lettre à Marie-Cécile de France

Gènes, le 28 décembre de l’An de Grâce 1661

Chère amie,

Vous m’annoncez votre venue prochaine tout en vous inquiétant de ce que vous aller trouver. Laissez-moi vous présenter la ville de Gênes, chère à mon cœur.

On la surnomme « Gênes la Superbe ».
Superbe par l'Histoire qu'elle raconte.
Superbe par son architecture antique qui ennoblit ses rues.
Superbe par son architecture moderne qui témoigne de son désir d'aller de l'avant.
Superbe avec ses jardins qui lui donnent de la couleur.
Superbe par les chefs-d'œuvre artistiques qu'elle offre à ses visiteurs.
Superbe par la nature qui l'entoure.

Gênes est ainsi. Une porte entre terre et mer, point de rencontre et de découverte.
Véritable carrefour de la culture et des peuples depuis l'Antiquité, Gênes est depuis toujours le poumon d'une terre qui, encore aujourd’hui, respire l'air de la mer pour vivre.
Son Histoire, elle nous la raconte avec générosité en nous dévoilant ses richesses et sa beauté dans les moindres recoins de son cœur historique.
Les typiques et étroits « caruggi » qui sont des ruelles pittoresques, se faufilent entre les édifices, sur le tracé du plan médiéval en apparence irrégulier mais en réalité bien défini par les artères principales qui se dirigent vers le littoral ou vers l'intérieur des terres.

Les splendides palais, les somptueuses églises, les façades décorées de stuc et de fresques, et les précieuses collections d'art sont l'héritage que Père alimente et entretient avec passion.
Se promener à travers les rues, les places et les ruelles de Gênes est une surprise de tout instant. A chaque coin de rue se trouve un petit ou un grand trésor à découvrir.
L'Histoire de l'arrière-pays est racontée à travers le travail prodigieux de l'homme.

Une succession de paysages variés passant rapidement de la côte rocheuse aux douces collines pour ensuite s’élever et rejoindre les hauteurs des Apennins et des Alpes.
La nature de la province de Gênes est une nature sauvage que seuls la persévérance et l'amour de ses habitants ont su maîtriser, en trouvant le parfait équilibre entre le respect de l'environnement et les besoins de l’homme. De vastes terrain en planches recouvertes de vignes et d'oliveraies viennent interrompre la dense végétation de l’arrière pays, des vastes châtaigneraies qui se déploient jusqu'à la lisière des verdoyantes vallées et des champs fleuris.

Un climat particulièrement doux, un territoire difficile d’accès aux lignes escarpées et la passion des génois : trois éléments indissociables qui constituent la matière première des produits typiques de cette terre dont le principal est l'huile d'olive.
La bande côtière de Gênes est une des plus belles au monde. Bien qu'escarpée et rocheuse, elle reste néanmoins accueillante avec ses magnifiques criques et baies, ses pinèdes, ses chênes, ses palmiers et ses agaves auxquels viennent se mélanger, ça et là, une multitude de fleurs multicolores. Bordé par une mer qui en reflète la beauté, le littoral est jonché de villages pittoresques qui animent le paysage, un spectacle tellement beau qu'il en paraît presque irréel. Une terre de contrastes en parfaite harmonie.


Je pourrai vous narrer encore tant de choses sur Gênes. Vous devez le sentir en me lisant, ma ville, mon Pays, me sont précieux.
Chère Amie, j’espère que ces quelques lignes vous donneront l’envie de venir séjourner à Gênes à mes côtés. Cela sera pour nous deux, la promesse de délicieux moments de partage.

A très vite vous voir ma Chère Amie.
Chiara di Genova

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BIOGRAPHIE

VERSAILLAISE

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~~ Il est venu le temps des fiançailles ~~
1661 – 1666

A présent qu’elle était une magnifique jeune fille, le Doge son père nourrissait l’ardent espoir de marier sa fille. Il s’attelait à cette idée majeure en négociant « le contrat du siècle » avec de grandes familles d’Europe afin de présenter à sa fille le prétendant qui saurait retenir ses faveurs. La tâche était loin d’être simple puisque Chiara ne cessait de faire parler d’elle en s’affichant allègrement au bras de quelques amants de passage. La jeune demoiselle se montrait provocatrice en paradant de la sorte en dépit de toutes les chaudes recommandations afin qu’elle se fasse plus discrète. A la cour de Gênes cela en devenait le sujet principal : « Avec qui la fille du Doge se montrerait-t-elle ? »
Ce n’était pas qu’elle souhaitait devenir collectionneuse, non, mais elle se lassait très vite de ces jeunes jouvenceaux un peu trop imbus de leur petite personne qui n’avaient que trop peu de conversation à son goût. Beaux et forts, cela la mettait en appétit, jusqu’à ce qu’elle s’ennuie prodigieusement n’ayant rien à échanger avec eux à part quelques moments où seul le plaisir de la chair comptait.
Il fallait dire que sa fine taille, ses jolis seins arrondis et fermes, ses longues jambes au galbe parfait, son visage aux traits fins, sa bouche pulpeuse, suscitaient bien des convoitises sans pour autant aller jusqu’à contracter mariage : l’italienne était fort belle mais effrayait quelque peu !
Avec Zaccaria di Sicilia, elle trouvait enfin un homme à sa mesure. Marié, mais à sa mesure. Aussi goûteux des frasques que la belle demoiselle, tous deux aimaient à se montrer lors de grandes soirées au Palais, et ce, dans la plus parfaite indécence. Etaient-ils amoureux ? Non. A n’en pas douter voulaient-ils pouvoir jouir de la vie en s’affichant publiquement au risque de faire jaser tout le Gotha européen !
Les négociations allaient bon train mais aucun prétendant n’obtenait l’assentiment de la terrible Chiara qui poursuivait sa quête des plaisirs et se montrait impitoyable avec ceux qui lui résistaient. Pour preuve, deux ans auparavant, elle avait failli épouser Gianluca di Modena, l’un des seuls hommes pour lequel elle avait enfin consenti ! Le jeune homme, n’appréciant pas la conduite légère de sa fiancée, s’était empressé de reprendre sa promesse et de fuir la demoiselle pour épouser une jeune pimbêche (dixit Chiara) prénommée Angela.
La fille du Doge n’oubliait jamais un outrage et deux ans plus tard, elle attendait encore le moment de lui faire payer son infamie, tout en continuant de lui faire des avances !

Entre sa passion des Arts, ses leçons diverses et variées et sa cour auprès de ses jeunes galants, Chiara écumait ses journées sans le moindre petit moment de répit. Énergique, colérique parfois, intelligente, vive d’esprit, la belle plante s’épanouissait tranquillement, tandis qu’enfin, son père tenait l’homme qui épouserait sa fille. Elle eut beau batailler ferme, rien n’y fit et elle se fiança pour la seconde fois, contrainte et forcée.
Il lui fallait endormir son petit monde pour pouvoir se débarrasser de l’importun. Ce qu’elle s’employait à faire quelques semaine durant. Sourires de façade, soirées bien sagement installées aux côtés de ce fiancé gênant, elle se prêtait au jeu de la gentille petite fiancée. Elle nourrissait sa vengeance à petit feu. Il est bien connu que l’Italie est reine dans l’utilisation des poisons. Puisque pour Chiara c’était le seul moyen d’en finir, elle s’évertuait à prendre des contacts avec celle qui saurait la délivrer d’un fardeau qu’elle n’était nullement prête à supporter encore bien longtemps.
La matrone italienne, après réception d’une bourse conséquente, enfin lui remit la petite fiole au liquide incolore qui endormirait à tout jamais le fiancé gênant. Le travail fut vite fait et bien fait. Chiara accomplissait là un geste horrible mais dont dépendait tout le reste de sa vie : aimer et être aimée passionnément. Le fiancé s’éteignait donc et une fois de plus, la Cour de Gênes s’offusquait de cette curieuse mort aussi rapide qu’inattendue.

Cet éclat de trop, le Doge devait au plus vite l’étouffer pour ne pas perdre la face et avec lui la ville toute entière. Nulle question que sa fille soit inquiétée de rien mais il fallait à tout prix l’éloigner !

C’est ainsi que par un chaud matin de juillet 1666, Chiara cheminait dans un fiacre en direction de Versailles…

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BIOGRAPHIE

VERSAILLAISE

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~~ Une nouvelle vie à Versailles ~~

Sa nouvelle vie lui plait-elle ? ...

Trop heureux d'éloigner sa coquine de fille du Palais de Gênes, Andréa Doria sait pertinemment qu'elle va se retrouver plongée dans la vie quelque peu tumultueuse d'un autre Palais : celui de Versailles...

Les journées de Chiara di Genova s'écoulent d'abord assez paisiblement. Trop peut-être. Une vie de Cour pour une autre vie de Cour. Un pion qui a été déplacé d'un endroit à un autre. Chiara a accepté ce départ sans broncher avec toujours, cette grande curiosité, cet attrait incessant pour la nouveauté. Elle entend bien pouvoir se faire une place.
De quelle façon ?
Le temps le lui dira.
Ses rencontres aussi. Quelques unes sont déjà bien marquantes pour la jeune italienne.




~~ Tranches de vie Versaillaise ~~


Notamment, une divine rencontre en la personne de la pétillante Flora de Limbourg en qui elle a trouvé son égale ou quasiment. Entre les deux demoiselles se tisse une belle amitié et une grande complicité au fil des jours, des semaines, des mois.


- I - Papotage de jeunes filles (pas vraiment modèles) à l’ombre d’un chêne dans les jardins de Versailles ...


Toutes deux assises sur un banc près d’une des nombreuses fontaines que compte Versailles, Petra de Limbourg et Chiara di Genova refont le monde au passage de quelques promeneurs. En fait, elles refont le monde à leur façon. Toute particulière, il faut l'avouer. Tout est prétexte aux moqueries et aux mots choisis avec grand soin, qui, lorsqu’il sera temps, seront prononcés en public pour faire mouche.
Les deux demoiselles s’entendent à merveille ! A croire que Versailles se devait de les réunir.
Chaque fois que possible, elles se retrouvent pour passer un moment entre vilaines filles. Oui, car, ensemble, les autres langues de vipère n’ont qu’à bien se tenir ! Elles peuvent anéantir celle ou celui qui osera ne pas abonder dans leur sens ou ne pas céder à leurs extravagances. N’allez pas croire que leur fond est méchant, enfin, quoi que…
Les rayons du soleil viennent chatouiller leur minois fort joli au demeurant, et, cachées derrière leur ombrelle, elles viennent de repérer une jeune femme dont, ni l’une ni l’autre, ne connaissent le nom : c’est que la Cour de Versailles est immensément peuplée et qu’il est fort difficile de pouvoir nommer l'entièreté de son joli monde.

Chiara se tourne vers son amie, forme un joli rond avec ses belles lèvres pulpeuses avant de lancer sa phrase assassine.

Regardez, chère Petra, n’est-ce pas la goulue qui lors de la dernière soirée d’appartement s’est empressée d'engloutir, à s'en étouffer, le plateau de pâtes de fruit ? Je veux bien que cette délicieuse sucrerie soit tentante mais tout de même ! Les baleines de son corsage se tendaient à un point !
Comme j’aurais aimé qu’il explose ! Elle n’a pas encore trente ans que déjà, elle ressemble à une servante de ferme !

Petra sourit bien largement, agite son ombrelle avec malice et regarde la femme en question qui se tient à présent non loin des deux jeunes coquines.

Par le Tout Puissant ! Vous avez raison Chiara ! Est-ce la vase, ou la bouse ? Quelle horreur ! Me revient aux narines, un fumet fort désagréable. Se peut-il qu’un troupeau de bovidés à cornes se soit engouffré dans les jardins de Versailles ?

Il ne serait point drôle que tout ceci ne soit pas entendu. Aussi, lorsque nécessaire, si vous saviez comme les voix des demoiselle portent haut ! Courroucée, car les regards portés sur elle et ce qui vient de se dire n’a pas échappé à la cible des deux vilaines, et voilà la pauvre femme à rougir jusqu’au bout des oreilles, à trébucher sur un pauvre petit caillou qui ne demandait rien avant de s’enfuir en pleurant tandis que Petra et Chiara jubilent et se tordent de rire.

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Également, sa rencontre avec Christian de Sudermanie ne la laisse pas insensible.
Homme fascinant que Chiara poursuit de ses assiduités depuis quelque temps.


- II - Dans un des longs couloirs de Versailles. A la nuit tombée ...

Elle le guette. Il ne tardera pas à sortir en catimini pour se livrer à ses folles contemplations. Vêtue d'une robe rouge sang, d'une cape noire pour lui tenir chaud, elle surveille la porte qui ne tardera plus à s’ouvrir. Elle connaît ses petits manèges et son goût pour les longues veillées à admirer ce satané ciel en prenant de curieuses notes. Elle le suit depuis quelques jours déjà et n'a pas besoin, elle, de prendre des notes pour savoir quel sera son emploi du temps de la soirée.
Cet homme lui plait, terriblement. Elle aime son port altier, sa chevelure en bataille, ses grands yeux expressifs qui ne voient rien de ce monde d'apparat mais tout du ciel, des étoiles et d'autres folies que Chiara ne comprend pas. Plus d'une fois déjà, elle s'est approchée de lui avec la ferme intention de le séduire. Chaque fois, il a réussi à l'esquiver avec cette forme cavalière qui l'horripile au plus haut point.
Insaisissable ? Oui, mais non !

Enfin la porte s'ouvre. Elle le laisse s'engager dans le couloir, un large sourire aux lèvres. Dès que Christian a passé la porte qui mène aux jardins, elle se rapproche jusqu'à se planter devant lui.
Battement de cils, main qui s'agite avec grâce. Grande scène de séduction. Acte Un Scène Un !

Bonsoir Cher Christian. Vous voici encore en vadrouille semble-t-il.
Figurez-vous que j'ai perdu mon chemin. Versailles est si vaste que l'on s'y perd sans même être capable de se rendre compte de l'endroit où l'on se trouve.

Il la regarde, visiblement excédé par sa présence. Elle n'en a cure et poursuit.

Mais où allez-vous donc ainsi à la nuit tombée ? L'heure se prête davantage à se perdre dans une couche chaude ? Non ?

Christian tapote nerveusement de sa main gauche son petit calepin de notes, il regarde la jeune italienne et lui sourit légèrement.

Mademoiselle, je vous retourne la question ! Que n'êtes-vous à vous perdre dans quelque couche réchauffée par un galant ? La nuit est fraîche vous devriez songer à vous en retourner de là où vous venez. Je doute que vos pas se soient égarés. Versailles vous connait et vous le lui rendez bien.

Sur ce, il s'incline légèrement et tourne les talons.

La bonne nuit Mademoiselle !

Déjà il s'éloigne, courant presque pour fuir la génoise gêneuse. Il n'y aura pas de scène deux. Grand soupir.

Courrez ! Courrez grand fou ! Je saurais vous cueillir le moment venu. Marmonne-t-elle légèrement irritée. Une fois de plus, Christian de Sudermanie venait de prendre ses jambes à son cou pour s'éloigner aussi vite que possible de sa poursuivante....

Une fois de trop ? oui oui oui ! Elle le savait un peu sorcier, scientifique bizarre, chercheur, fouineur, mélangeur de curieuses potions ... Le Vatican saurait lui fournir le moyen de se venger....

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Oui, Chiara se doit de subir des rencontres pas toujours agréables. A Versailles, sans doute plus que nulle autre part ailleurs, les femmes entre elles ne sont point tendres. Règnent des tensions qu'il faut bien souvent mettre sur le compte de la jalousie. Et, entre Mathilda de Cologne et l'italienne : leur dernière rencontre fut quelque peu houleuse !


- III - Dans la pièce d'eau de son appartement, aidée par sa servante ...

Mais faites donc attention ! Ne voyez-vous pas que mon oreille saigne !
Ah ! La catin ! Elle a osé mutiler ma si jolie petite oreille !
Regardez ! Mais regardez donc ! Là ! Je saigne ! C'est horrible !

La servante regarde et ne voit qu'un minuscule petit point légèrement teinté de sang.

Mademoiselle vous ne saignez plus. Ce n'est vraiment pas méchant, cela cicatrise déjà.

Ses mains frappent rageusement l'eau de son bain. Chiara est furieuse. Jamais encore l'on avait osé porter la main sur elle et pire : la malmener de la sorte. Une bataille rangée entre filles ! Des cheveux que l'on tire sur une tête, des mains qui s'agrippent à des jupons, à des bouts de dentelles, à ce qu'elle peuvent pour ne jamais perdre la face. Des mots qui fusent. Des mots horribles, forts, lourds de sens. Des cris, puis de nouveau de drôles de noms d'oiseaux. Et..... par le Tout Puissant : une boucle d'oreille arrachée à la sauvage ! Un véritable cauchemar ! Oui, Chiara venait de se battre comme une chiffonnière avec cette saleté de Mathilda qui semblait plaire un peu trop à Christian de Sudermanie.
Impensable !




Qui a dit qu'à Versailles, la vie est un long fleuve tranquille ? ....

Spoiler:

Bienvenuuue à Versailles !

Au plaisir de te voir au détour d'un topic,

Riette pour les intimes