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| Compassion épisotolière entre deux femmes mal mariées (Helle & Rebecca) | |
| Auteur | Message |
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Rebecca Stuart
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Quelle question ? Au plus offrant bien sûr ! Côté Lit: On n'y fait pas comme chez soi et certainement pas son mari !Discours royal:
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► Âge : 24 ans
► Titre : Comtesse of Rosyth, Duchesse of Richmond
► Missives : 418
► Date d'inscription : 30/01/2012
| Sujet: Compassion épisotolière entre deux femmes mal mariées (Helle & Rebecca) 26.02.12 23:58 | |
| A Helle, baronne de Sola, Mi août 1666
Ma chère amie,
C'est l'âme gorgée d'émotions que je me penche et m'épanche sur cette lettre pour vous en faire part. Morgan, mon mari, cet affreux personnage, cet immonde Don Juan vient de débarquer en France, il y a de cela quelques heures. J'ai à peine eu le temps de faire mes malles et de prendre Roxanne sous mon bras, comme un vulgaire fichu. Me voilà forcée de me comporter comme une voleuse de grand chemin, au coeur de la nuit noire. Ah, ma chère amie, quelle folie, avons nous donc commises le jour de nos noces. Je ne sais que trop, que vous même et votre époux, ne constituaient pas l'hymen idéal. Que feront-ils de nous, eux qui ont tout pouvoir sur nous ? Nous ne pouvons que craindre le pire, à constater bien trop cruellement à quelle répulsion de leur personne, ils peuvent nous soumettre par la seule énonciation de leur nom ou de leur seule proximité.
Que vous êtes bien heureuse de vous en tenir éloignée de ce mari gênant qui ne cherche pas à vous retrouver, lui ! Je ne saurais que trop vous conseiller de mettre un terme à cette mascarade malgré l'enfant que vous avez de lui. Vous avez sur moi, un profond avantage. Usez en ! Nous ne trouverons la liberté que dans l'affranchissement de nos liens conjugaux, ma bonne Helle ! Je me bats pour cela chaque jour et je n'aurais de repos qu'au jour où mes efforts seront couronnés de succès.
Ma chère amie, dois je m'inquiéter de votre silence, je n'ai point reçu de courriers de votre part, depuis plusieurs semaines. Je me languis de vos lignes et de vous nouvelles. Me tenez-vous rigueur de mon effronterie ? De ce départ précipité d'Angleterre ? D'avoir protégé mon enfant de la honte insoutenable d'être contrainte de partager ses jeux en compagnie de ses frères et soeurs bâtards ? Ne me jugez guère mal, mon amie, je n'ai fait que mon devoir de mère ...
Votre absence de réponse me fait douter. Je souhaite ne vous avoir froissé en rien, je ne saurai vous répéter à quel point vous m'êtes chère, et donc à quelle mesure votre silence me meurtrit.
Je vous supplie d'abréger mes tourments par quelques lignes seulement, si vous m'en jugez encore digne. Je vous ai indiqué en, en tête de lettre, ma nouvelle adresse.
Votre amie très affectionnée,
Rebecca.
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| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Compassion épisotolière entre deux femmes mal mariées (Helle & Rebecca) 27.02.12 0:58 | |
| - Citation :
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Le 14 Août de l'an 1666, Stockholm, Cour du Roi de Suède, son Altesse Charles X Gustave de Suède.
Min kære ven, min kære Becky,
Que se passe-t-il ? Pourquoi ne reçois-je plus aucune nouvelle de vous ? Si vous ne vous hâtez pas de dissiper mes doutes, mes affreux doutes, mon imagination débordante risque fort de s'emballer et de me proposer toutes sortes de scénarios ! Voulez-vous des exemples ? Voilà que mon petit doigt me souffle que vous avez pris le large avec un amant, un aventurier -fortuné, c'est un grand corsaire, quelle chance ma chère !-de haute stature, admirablement fait de sa personne, aux yeux aussi bleus que l'océan qu'il parcourt sans relâche avec vous à ses côtés désormais... A moins qu'une affreuse sorcière n'ait réussi à vous débarrasser de votre affreux mari ? Ou mieux encore, l'affreuse sorcière a trouvé le moyen de séduire votre affreux mari et de l'épouser pour maintenant lui faire subir mille tourments ? Voyez comme tout s'enchaîne dans ma tête, par pitié ne me faites plus languir et dites-moi ce qu'il en est !
Dans votre dernière lettre, vous m'expliquez avoir quitté la Cour d'Angleterre. Vous avez eu raison ! N'ayez aucune crainte quant à mon jugement, vous savez bien que je serai toujours de votre côté quoiqu'il advienne ! Votre mari n'est qu'une abominable vermine. Frapper une enfant ! De quel droit ose-t-il ! Entre toutes choses qu'il vous a faites subir, je puis aisément concevoir que celle-ci vous ait déterminée à partir ! A la lecture de votre lettre je n'ai pu faire autrement que m'imaginer comment j'aurais réagi à votre place... Combien l'eussé-je haï, ce mari même absent, s'il avait osé lever la main sur elle ! Il n'a en ce moment droit qu'à mon indifférence, bien que son souvenir me glace parfois les sangs...
En parlant de lui... J'ai une confidence à vous faire, ma chère amie. Une confidence énorme. J'ai pris une décision si irrationnelle que je peine encore moi-même à croire que je l'ai prise ! Vous savez que ma petite Ellen a déjà douze ans maintenant... Elle n'a jamais connu son père, qui lui-même ignore sûrement jusqu'à son existence ! Et bien il y a quelques semaines, mon Ellen a pour la première fois demandé à le rencontrer. Imaginez-vous la surprise que m'a causée cette requête ? Requête qui n'est pourtant somme toute que très normale pour une enfant... Surtout que je ne lui ai jamais vraiment parlé de lui, pour ne point l'effrayer. Ai-je eu raison, ai-je eu tort, je ne le saurai probablement jamais. Comme vous, je n'ai fait que ce que me dictait ma conscience de mère. De mère seule. Il me semble que vous et moi avons beaucoup de mérite à cela. Bref, il y a une semaine j'ai pris la décision de venir à Versailles le retrouver. Vous allez certainement bondir de votre fauteuil et hurler que je ne suis qu'une inconsciente et peut-être aurez-vous raison ! Je vous laisse juge, je sais que même si vous me désapprouvez vous ne m'en tiendrez guère rigueur. C'est pour ma fille que je fais ça, elle qui a grandi sans père et qui pourtant en aurait tant besoin ! Pour ma part je m'en passerais bien... Mais il faut que je me montre raisonnable : ma fille a besoin d'un père, et moi d'affronter mes vieux démons !
J'espère avoir très vite de vos nouvelles. Mon adresse sera temporairement celle de la princesse Farnèse, je vous la joins ci-dessous. Nos routes se croiseront peut-être à Versailles, qui sait ! En tout cas, tant que je n'aurai pas de vos nouvelles, je n'aurai de cesse de vous chercher -aventurier ténébreux ou pas !
Votre éternellement dévouée,
Helle. Hélas, l'histoire voulut que les lettres se croisent et ne soient jamais reçues ni lues par leurs destinataires respectives... La suite se jouera donc à Versailles ! |
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