Correspondances de Megan of Scotland

Londres, 3 novembre 1666

Mademoiselle,

Les informations que je reçois de France me font croire que cet éloignement était une erreur de jugement de ma part. J’ai été assez bon, toutes ces années, de croire en votre rédemption et d’essayer d’avouer votre bonté d’âme et de cœur ; hélas lorsque reviennent à moi trop de termes équivoques, je ne peux que prendre ma plume pour vous informer de ma décision.
Notre frère William se chargera de votre retour sur les terres anglaises afin que vous puissiez regagner l’Ecosse. Je souhaite ainsi mettre en œuvre les volontés de notre père à votre encontre. Sachez que si la politique nous a séparés, j’ai toujours approuvé ses désirs pour l’avenir de ses filles.

Le fils du comte de Suffolk, le baron Georges Howard de Walden, m’a longuement entretenu de l’alliance de nos deux familles et je gage que celle-ci ne pourrait que nous lier plus encore à la cour. Vous n’êtes pas sans savoir la charge du baron Walden auprès du duc d’York. Je vous ferai savoir mes intentions dès votre retour sur nos terres.

Ne me forcez pas à prendre des décisions plus rudes à votre encontre. Si sa majesté s’est amusé de vos facéties, je suis las de ces jeux et vous ferai chercher à la cour de France si vous cherchez à contrer mes souhaits. William ne sera dans cette partie qu’un arbitre impartial.

J’ai grande hâte de vous revoir auprès de nous, portez-vous bien jusqu’à votre retour ma sœur.


Archibald Campbell, duc d’Argyll