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| Sujet: Lettre anonyme adressée au roi 24.04.12 17:22 | |
| Un pli a été glissé dans les appartements royaux. Malgré le monde qui circule dans ces pièces, personne n'a pu voir comment et par qui il avait été placé là.Votre Majesté, Permettez-nous de vous adresser toutes nos félicitations pour la naissance de votre nouvel enfant. Lui et la mère se portent bien pour le moment. Ils sont sous notre bonne garde comme vous ne pouvez en douter en voyant la mèche de cheveux que nous avons joint à ce courrier et que vous reconnaîtrez sans peine comme celle de madame la duchesse de Guyenne. Nous les traitons selon leur rang. Nous n'avons aucune envie de leur faire du mal, nous souhaitons pouvoir les relâcher très prochainement sans aucune égratignure et vous les rendre en parfaite santé. Mais en réalité, sire, la suite ne dépend plus que de vous.
Nos revendications sont justes et nous sommes navrés d'en être arrivés jusque-là pour nous faire entendre. Mais votre Conseil étroit ne nous permet pas de nous exprimer clairement alors qu'il est de notre devoir, à nos autres nobles de naissance et de conduite de vous conseiller et de vous servir. Tous les princes du sang, ducs et pairs doivent pouvoir assister aux délibérations du conseil et vous donner leur avis pour que vous puissiez choisir en toute connaissance de chose. Le roi qui choisit seul sans se référer à sa bonne noblesse qui connaît mieux les territoires de son royaume et ses sujets n'est autre qu'un tyran.
Nous vous demandons donc de rendre leur considération aux princes du sang, ducs et pairs à commencer par le premier d'entre eux, monsieur le duc d'Orléans et par les membres de votre famille royale, les porteurs du sang Valois et Bourbon, descendants du grand saint Louis qui régnait avec sagesse en son époque bénie de Dieu, entouré de ses barons qui ont soutenu son bras pendant les Croisades pendant lesquelles il a gagné sa place à la droite de notre Seigneur. Vos cousins, même issus de branches illégitimes, ont le droit de par leur rang de siéger auprès de vous. Il est certain que si feu votre père, le bon roi Louis XIII avait eu auprès de lui les membres de sa bonne noblesse, ses frères Vendôme et Verneuil et non un fripon qui ne pensait qu'à s'enrichir au détriment des grandes races de France auxquelles il a coupé la tête pour éviter qu'elles ne s'opposent à lui, il n'aurait pas plongé notre bon royaume que nous chérissons autant que vous dans la guerre étrangère et intérieure.
Pour que nous puissions mieux vous conseiller, nous vous demandons également d'écarter de votre entourage vos mauvais conseillers qui ne visent qu'à profiter de vos faveurs pour donner des postes à leur famille, à s'enorgueillir de votre nom pour s'enrichir, utiliser les ressources du royaume selon leur intérêt personnel sans penser à l'intérêt général. Messieurs Colbert et Louvois nous méprisent alors qu'ils ne sont que des gueux qui doivent retrouver leur place légitime et ne pas penser pouvoir gouverner à votre place. Nous vous demandons donc de les remettre à leur rang et à ne pas leur accorder une confiance qu'ils ne méritent pas. Ils profitent de votre bonne volonté, il importe que vous refusiez qu'ils puissent se mêler à la bonne noblesse qui a combattu pour vos ancêtres sur les champs de bataille alors que les leurs ne se mêlaient que de basses besognes et de marchandage.
Notre troisième demande est fort simple : il s'agit d'accorder une place aux familles nées des rois de France quel qu'en ait été le lit. Ces princes de votre sang doivent avoir une place dans la lignée de succession et en premier lieu les descendants de ce bon roi Henri IV qui a rendu la paix à la France. Il est injuste que messieurs de Vendôme et de Beaufort notamment soient écartés du trône alors qu'ils portent la dignité de votre famille.
Ce n'est que lorsque vous aurez répondu à nos demandes et que vous en aurez fait l'annonce officielle devant toute la cour que nous pourrons relâcher madame de Leeds et votre enfant. C'est un choix clair que nous vous demandons de faire. Si vous refusez, vous ne reverrez jamais cette dame de votre cœur. Nous pouvons vous assurer que si vous tardez à nous apporter une réponse, les conséquences pour la duchesse seront terribles.
En attendant cette annonce officielle, sire, nous demeurons de fidèles serviteurs de votre royaume et de votre majesté. |
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