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| Gustave de Corday - Le Sanglant Messie | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Gustave de Corday - Le Sanglant Messie 10.03.13 1:23 | |
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Gustave
de Corday
(Christoph Waltz)
« Et tu connaîtras pourquoi mon nom est l'Éternel quand sur toi s’abattra la vengeance du Tout-Puissant. »
► Âge : 47 ans (né le 14 mai 1620) ► Titre (ou profession) : Vicomte et Lieutenant aux armées du Roi ► Origines : Françaises et Germaniques ► Situation maritale : Veuf ► Religion : Fervent Catholique ► Orientation sexuelle : Hétérosexuel (Noblesse)
♕ PROTOCOLE ♕ ► VERSAILLES : PARADIS OU ENFER ?
La noblesse se complaît dans l'égoïsme ; c'est d'ailleurs de la misère des pauvres qu'est fait le paradis des riches. Longtemps, tu as cru que la Cour représentait la quintessence de l'humanité et que nul ne pouvait égaler la splendeur du Roi -- le temps te fit perdre ta candide ignorance afin que tu puisses discerner la réalité telle qu'elle l'est. Ah, Versailles ! il ne s'agit véritablement que d'un nid de narcissiques créatures qu'il te révulse de côtoyer. L'or est l'immonde couleur du désespoir perfide qui, lentement et insidieusement, s’immisce dans l'esprit de l'homme avant de l'infecter jusqu'aux tréfonds de son âme vaniteuse. Bien heureusement, le sang fera prochainement disparaître le venin qui coule dans les veines de l'État et le sublime Hallelujah éclatera dans les divers paysages français.
► COMPLOT : VÉRITÉ OU FANTASME PUR ?
Pour que la Royauté soit lavée de ses souillures, elle doit avant tout être purifiée par le feu rédempteur que dissimulent les ténèbres. Le véritable Seigneur de tout homme confia jadis à l'ombre croupissante les armes nécessaires au renversement de Louis XIV et de la perfide bourgeoisie qui l'entoure ; l'avenir promet donc l'avènement d'une ère nouvelle. Ainsi, tel le sentencieux Vicomte que tu es, tu serviras ton Dieu qui guidera tes actes d'ardent chrétien, voué au service de Sa volonté divine, jusqu'à ce que la poussière ne redevienne enfin ce qu'elle n'aura jamais dû cesser d'être. Pour ce faire, tu te mêleras à l'élite afin de l'annihiler traîtreusement ; l'Agnus Dei sera donc offert comme salut rédempteur. Justice sera faite, Kyrie eléison.
► COLOMBE OU VIPÈRE ?
Il est essentiel pour chaque être sensé d'écouter les racontars qui courent parmi la foule. Les faits sont parfois trompeurs alors que les rumeurs, qu'elles soient vraies ou fausses, sont le plus souvent révélatrices. Oscillant entre les champs de bataille où les cadavres participent à ton quotidien et les villes, vibrantes de vies plus ou moins appauvries par la richesse versaillaise, tu as pu percevoir les murmures du peuple comme ceux de la noblesse. -- confronter leurs paroles aux circonstances attesta de nombreuses fois la pertinence de ce que tu avais entendu. En bref, tu écoutes avant tout et ne juges qu'après avoir pleinement pris connaissance de chaque situation ; un raisonnement doué d'une certaine sagesse.
► DES LOISIRS, DES ENVIES A CONFIER ?
Tu n'as que peu de divertissements, étant généralement trop occupé par la cause que tu défends, néanmoins voici une liste de tes quelques centres d’intérêt : - La Bible : Pieu personnage, tu ne conclus pas une journée sans avoir parcouru les Saintes Ecritures. - La Philosophie & la Littérature : Éduqué sous de grands préceptes que t'ont inculqué tes parents, tu es, en tant que digne hériter de la famille de Corday un être réfléchi et cultivé avec qui il est aisé de converser. - Le Châtiment des Hérétiques : Il n'y a guère de sentiment si jouissif que celui d'offrir l'absolution par la mort. Tu estimes les meurtres que tu commets comme l'accomplissement de l'oeuvre de ton Créateur et es fier d'agir en tant que nouveau Messie. - La Guerre : Parce que porter le titre de Lieutenant implique un devoir, de grandes responsabilités et un statut d'autant plus stratégique au sein de la société. - Les Femmes : Bien que la luxure soit considérée par l'Eglise comme un pêché, nul individu ne peut être parfait.
♕ HOP, RÉVÉRENCE ! ♕ ► Prénom/pseudo : Catherine, créatrice de personnages dérangés ► Âge : 17 ans ► Présence sur le forum : Moyenne ► Code du règlement : Longue vie au Roi ► Comment avez-vous connu le forum ? Google ► Suggestions ? Aucune
Dernière édition par Gustave de Corday le 01.04.13 2:04, édité 3 fois |
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| Sujet: Re: Gustave de Corday - Le Sanglant Messie 10.03.13 1:28 | |
| Chapitre 1
Le Chant du Cygne _________________________________________________ Tu es né un soir de printemps, lorsqu'un puissant orage faisait vibrer les fondations de la demeure de ta famille normande. C'était peut-être un présage, un signe de mauvais augure envoyé par quelque puissance divine -- tu ne peux le savoir, cela fait partie des innombrables énigmes que impose parfois le destin. La foudre fendait les sombres nuages avec une force aveuglante et le dôme céleste grondait avec une telle fureur que beaucoup crurent en l'Apocalypse.
Dans un lit, couchée sur le dos, ta mère hurlait douloureusement des cris d'agonisante. C'était ce qu'elle était, d'ailleurs, mais elle l'ignorait encore. Ton père, immobile et figé dans un rictus, patientait devant sa chambre sans émettre le moindre son ; il n'avait jamais été amoureux de ta mère, mais il l'aimait comme une bonne amie et, surtout, la mère de ses enfants. Oui, tu as un frère et une soeur qui t'interdiront le titre de Comte. Tu n'es pas encore venu au monde pourtant tu sais déjà que resteras certainement toute ta vie un Vicomte. Ta mère gémit et pleure, un prêtre est amené à son chevet alors qu'elle offrait sa vie pour que toi, son second fils, puisse respirer.
La femme soupira, écouta son coeur battre avant de sentir son corps être libéré de la tension qui l'habitait jusqu'à là. Un grand frisson lui secouait les épaules, et elle devenait plus pâle que le drap où s'enfonçaient ses doigts crispés. Son pouls inégal était presque insensible maintenant. Au loin, elle entendit ses dents claquées entre elles et poussa une dernière fois son corps pour que tu puisses t'en dégager. Enfin, tu parviens à émerger et prends une longue inspiration qui te brûle la poitrine. Tu vies, elle meurt. Tout cela dans un silence religieux uniquement brisé par tes faibles glapissements. Les secondes passaient comme une éternité jusqu'à ce qu'on ne t'enlève de la chair, déjà rigide, qui venait de te faire naître dans un ultime acte d'amour maternel. On ne te le dira jamais car cela est inconvenant, mais elle t'aimait comme elle aimait ses autres enfants.
Nettoyé et enveloppé d'une chaude couverture, une autre personne te prit précautionneusement tandis que ta tête, tenue par une main chaude, tomba doucement contre les bras de la gouvernante. La fatigue te rendait muet ; tant et si bien que lorsque ton père te découvrit, minuscule créature ensevelie sous du tissu, crû d'abord que tu n'étais qu'un vêtement sale. Enfin, il comprit que tu étais un nourrisson quand ta porteuse te remit dans l'étreinte maladroite de ton géniteur. Tu vis dans ses petits yeux bruns ton propre reflet et remarquas, par hasard, la couleur céruléenne des prunelles que tu garderas toute ton existence. L'agréable torpeur de l'étau te berça encore un moment avant que ta vision ne se fane, perdue dans le néant du sommeil. Cependant, alors que tes paupières se faisaient pesamment lourdes, tu perçus distraitement la voix rauque, basse et émue de l'homme murmurer un mot ;
« Gustave... »
Et il répéta ton prénom pendant plusieurs heures consécutives, les syllabes caressant ses lèvres et tes oreilles alors que tu étais déjà ailleurs. L'individu qui te veilla toute la nuit afin que tu ne sois jamais seul dans la pénombre. Tu n'entendis pas ses sanglots, tu ne vis pas les larmes couler sur ses joues creuses et, quand le soleil vint t'accueillir pour ta première journée, il ne restait plus aucune preuve de son chagrin -- pas même dans son regard.
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| Sujet: Re: Gustave de Corday - Le Sanglant Messie 13.03.13 23:38 | |
| Chapitre 2
L'Ascension _________________________________________________ Les années passèrent, emportant avec elles les derniers souvenirs de ta mère ainsi qu'un tapis de poussière. On ne te parla guère d'elle pendant toute ton éducation car l'évoquer ne pouvait apporter aucun bienfait ; tu remarquas néanmoins que Guillaume et Daphné ne semblaient guère t'apprécier en raison de ta ressemblance avec celle qui avait survécut à leurs naissances. En effet, tes iris leur étaient tristement familiers puisque leur teinte est de ce même bleu dont ta génitrice avait été gratifié. Il s'agissait d'un ensemble de nuances azurées dans lequel apparaissaient quelques taches argentées, froides et vives dans un océan de flots immobiles. Du haut de ton noble front à la pointe de ton menton singulièrement masculin, l'intelligence se lisait sur chaque trait de ton visage séraphique et anguleux, afin que paraisse à la vue de tous un esprit qu'on se devait d'admirer.
Mais tu compris très rapidement que ton frère aîné était celui que le monde respecterait. Dès ton plus jeune âge, on t'enseigna que tu n'étais que le cadet des héritiers de Corday et que, par conséquent, ton rôle était de rester dans la coulisse du triomphe. Le prochain Comte serait à l'avant de la scène, lui qui n'était qu'un personnage terne, vantard et doté d'une stupidité qui n'avait d'égale que sa laideur. Tu assimilas vite la notion d'injuste ainsi que la banalité de ce phénomène qui, tout au long de ton existence, t'accompagnera. Ainsi, dissimulé dans l'ombre de l'abject gentilhomme, tu grandiras jusqu'à devenir l'élégant protagoniste que tu es aujourd'hui, et ce sans que nul ne te considère réellement.
Deux décennies te façonnèrent à devenir un distingué jeune homme ; la religion occupait une place importante dans ton éducation, cependant ton précepteur t'inculqua tout de même le goût de la réflexion, de la littérature, des langues et des sciences. Ton sens de l'observation se développa avec ta curiosité, aussi la banalité de la vie aristocratique te décida à quitter la Normandie qui t'avait vu grandir. Tu n'avais que dix-neuf ans, et les rumeurs que tu entendais dans les Salons au sujet de la guerre eurent pour toi un attrait presque malsain. Désireux de rejoindre l'action, tu fis part de ton souhait au père que tu avais vu, au fil du temps, sombrer dans le vin cathartique. À vrai dire, tu ne trouvais en ce parent qu'un être pitoyable, l'incarnation parfaite de la futilité bourgeoise, car pour toi le mentor idéal était ton Dieu -- peut-être trouvais-tu en lui ce que ta famille n'avait su t'offrir. Lorsque vint le jour de ton entrée dans les armées du Roi, tu saluas dignement le vieux Comte de Corday avant de te courber devant ton frère, un sourire fallacieux miroitant aux commissures de tes lèvres. Tu jugeas ce dernier comme le plus grotesque des individus et ne daignas même pas lui adresser tes adieux ; seule ta soeur eut ce privilège.
Christine était une créature volatile, poétique, tu eus d'ailleurs toujours eu la certitude qu'elle avait hérité ce caractère de Katarina, votre germanique et fantasque mère. Longtemps, tu l'admiras de loin ainsi qu'un tableau intouchable, inabordable, que tu craignais d'approcher par peur de l'indisposer. Votre non-conformité commune finit toutefois par vous unir contre le perfide univers dans lequel vous baigniez depuis vos premiers instants sur Terre ; curieusement, ce fut la détestation qui vous allia et le renoncement qui vous divisa fatalement.
En effet, tu te souviendras éternellement de l'intense répulsion que tu éprouvas lorsque tu appris ses fiançailles avec l'immonde Baron de Pontchalon, envers qui tu n'éprouvais que de l’antipathie mêlée au dégoût. Tu fus davantage affligé en découvrant le ventre rebondi, honteusement gonflé, de l'épouse tristement consentante - un an seulement s'était écoulé depuis la glorieuse cérémonie du mariage arrangé. Inéluctablement, tu dus te rendre compte que même un esprit aussi indocile que celui de la nouvelle Baronne ne pouvait résister aux chaines de la société. Rendus aigris par cette si belle noblesse qui t'entourait, tu partis un jour pour ne jamais revenir. Toi, le Vicomte de Corday, pris ton indépendance afin d'aider ton prochain - ou du moins, c'est ce que tu croyais à cette époque. Tu ignorais encore tout du sombre futur qui t'attendait déjà.
Dernière édition par Gustave de Corday le 01.04.13 1:59, édité 3 fois |
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| Sujet: Re: Gustave de Corday - Le Sanglant Messie 16.03.13 18:35 | |
| Chapitre 3
Le Nouveau Messie _________________________________________________ Un soldat s'avança vers une silhouette rigide, droite et stoïque au milieu d'un champ de morts. Il enjambait les cadavres comme de vulgaires débris, ignorant soigneusement le sang qui souillait ses bottes. Arrivé à quelques pas de l'ombre austère, on découvrit dans ses yeux apeurés le reflet d'un bien sinistre personnage ; toi. La jeunesse semblait avoir quitté ton âme et sur ton visage se dévoilait une dureté que rien ne pouvait atténué. Ton regard avait perdu sa douceur innocente, remplacée par l'impassibilité effrayante du bureau qui, sans cesse, sème la souffrance à chacune des sentences qu'il afflige ; tu n'inspirais que crainte et effrois aux coupables que ton jugement désignait. Un masque imperturbable couvrait l'ensemble de ton portrait alors qu'au-dessus de ton nez, tes prunelles cernées n'exprimaient qu'une fureur endormie, ensevelie sous la fatigue, contemplant les funestes alentours. Lentement, ton attention se posa sur le gamin que tu avais entendu approcher un instant auparavant. « Lieutenant, que devons-nous faire ? Il te considérait avec une admiration mêlée à l'angoisse, sa peau frissonnante tandis que le vent s’abattait violemment sur vous. Tu entendais presque le souffle de la brise chanter un captivant Requiem à ton oreille, le lointain écho des revenants résonnant furieusement dans ton crâne. Le soleil du crépuscule faisait courir ses paisibles rayons dans ta chevelure fauve et légèrement grisâtre ; un sentiment d'accalmie t'envahit peu à peu, alors même que tu voyais autour de toi d'innombrables dépouilles, certaines encore mouvantes, renversées comme de simples pantins. Tu semblais étrangement apaisé malgré le fétide parfum qui emplissait tes poumons à chacune de tes respirations. Ton immense redingote noire, salie par la boue et le passé, te donnais la prestance de la Camarde - ton odeur, d'ailleurs, était la sienne. Un mouvement nerveux captiva ton attention avant que le ténor hésitant ne se fasse entendre une nouvelle fois. - Lieutenant, que dev... - Je vous ai entendu », répondis-tu sèchement. Ton baryton avait fait vibrer les os des défunts et briser le silence des derniers vivants ; un mutisme différent s'instaura entre vous. Le tressaillement d'un sourire apparu sur tes joues, elles aussi noircies par la cendre de la guerre et scarifiées par l'emprunte de la sottise humaine. Non sans une amère ironie, tu te remémoras ton illustre statut d'époux passionné lorsqu'une grande main, rugueuse et puissante, attrapa une banale lettre que tu dissimulais, jusqu'ici, dans les replis de ta veste. Le papier était lourd et sujet à de nombreuses promesses alors que tu le dépliais entre tes doigts agiles. Un rictus acerbe se dessina sur les traits de ta face ternie par quelques souvenirs ; on eût dit que chaque mot fut soigneusement formé à l'encre pouvait se lire dans ton expression, soudainement accablée. ___________________________________ Mon cher ami,
Comme le temps me parait lassant en votre absence ! Il me tarde de vous revoir afin que nous puissions à nouveau profiter de la nuit tombante sur Paris. Chaque instant passé loin de vous est pour moi une triste éternité dans laquelle je ne peux exister.
Avez-vous donc emporter mon coeur avec votre cheval ? Rappelez-vous des promesses que nous nous faisions jadis, sous le sublime clair de lune, et ne perdez jamais espoir. Nos retrouvailles sont proches, j'entends les oiseaux clamer gaiement votre retour, mon Amour. N'oubliez pas, s'il vous plaît, l'avenir dont vous me parliez peu avant votre départ et revenez moi au plus vite.
Votre épouse dévouée, Marguerite___________________________________ Ainsi, tu disparu momentanément dans les abîmes de ta pensée. Nul mot n'aurait eut la valeur équivalente à ta souffrance ; tu cachas cependant ton mal derrière la froideur qui faisait ta réputation. Figé au centre d'un véritable cimetière, tu admirais d'un oeil morbide le carnage que les différentes armées avaient engendrées. Un sifflement s'échappa de la poitrine que ton pouls faisait mouvé à rythme régulier et tu te tournas vers ta souvenance. La fumée environnante te montra le spectre de celle que tu avais tant chéri - celle à qui tu avais voué ton existence jusqu'à ce qu'elle ne s'évanouisse dans l'au-delà. Elle fut tout pour toi qui n'étais rien. À l'époque de vos noces, tu n'avais que vingt-quatre ans et n'avais jamais aimé que de simples idées, de belles perspectives utopiques. Mais un jour, tu la rencontras au détour d'un chemin provincial et, dès lors, tu ne fus plus le même. Marguerite LaPadite était une demoiselle naturelle, enchanteresse, face à laquelle il était difficile de résister. L'amour vous enlaça dans une étreinte qu'aucun problème ne semblait atteindre durant vos cinq premières années de mariage. Tu n'étais alors qu'un soldat, similaire à celui que nous évoquions plus tôt, et vos revenus étaient peu élevés ; la seule présence de l'autre suffisait à vous combler. Voilà du moins ce que tu croyais, dans ta candide naïveté que ses douces caresses alimentaient. Pendant plusieurs mois, l'armée royale t'enleva de la seule famille pour qui tu comptais. Tu ne pouvais savoir que ton absence allait causer la perte de la femme que tu adorais ; la poussière du front te fit presque oublier ta belle. Te ne pouvais te douter de la décadence dans laquelle ta bien-aimée sombrait peu à peu, tandis que tu abattais aveuglément les ennemis de ta nation, armé de la folie du désespoir que les innombrables défunts te causaient. Tu ignorais qu'à des centaines de lieux de toi, ton épouse se perdait dans les dettes et la pauvreté – cela même jusqu'à devoir utiliser le corps que glorifiait afin de payer la banalité du quotidien. Ton retour chez toi fut paradoxalement glorieux et sinistre. Tous ceux qui t'avaient connu avant ton départ ne te reconnaissaient plus ; il fallait dire que tu avais bien changé. Une étincelle imprévisible et effrayante allumait dorénavant ton regard voilé par les horreurs de la guerre. Tu étais devenu une bête indomptable qu'il était impossible d'asservir, pourtant, tu te faisais docile comme l'agneau pascal en présence de Marguerite. Mais tu t'aperçus vite que quelque chose s'était métamorphosé dans son œil – de la culpabilité apeurée avait apparu dans l'or brun de ses prunelles. Tes voisins ne te regardaient plus de la même façon, eux non plus. Tu compris. Et un matin paisible, silencieux, peut-être mélancolique, tu la délivras du poids de son regret. Non, non, il n'y eut pas de sang. Ce fut à l'image de l'aube : calme. Tes mains s'enroulèrent amoureusement de la gorge de la pécheresse, que tu estimais enfin purifier par le repos éternel. Pour toi, tu avais fait preuve d'un formidable acte de charité et le goût amer de la trahison te faisait négliger le doute – tu étais fière d'avoir libéré ta femme. Tu étais également plus dangereux que jamais. On ne découvrit jamais l'assassinat de Madame La Vicomtesse de Corday. Le peuple te crut anéanti par son décès, ô combien surprenant, et ne fut guère surpris de te voir monter sur le cheval qui te mènerait au combat. On te plaint alors que tu étais l'unique responsable de la tragédie qu'on racontait à travers les ragots. On te plaint alors que tu t'acharnais à punir de ta lame tranchante ceux que tu considérais comme hérétiques. On avait plaint le Christ ; tu te croyais nouveau Messie. « En effet, par un homme est venue la mort, et par un homme la résurrection des morts. » I Cor 15,22.Le soldat à tes côtés se racla bruyamment la gorge, attirant ainsi ton attention loin du fantôme de ton passé. Le mouvement que tu fis était brusque et animal, tu ne pus contenir un bref sourire en voyant le gamin sursauter. Soudain, une idée germa dans ton esprit dérangé. Tes dents aiguisées eurent une pâleur tranchante sous la faible lumière. Tu décidas qu'il était temps de punir une communauté qui t'avait toujours méprisé et à laquelle tu avais un jour appartenu. L'endroit où ton châtiment devait à présent se déchaîner était celui où logeaient les pires spécimens de la nuisible race qu'étaient les aristocrates. Ta voix éclata dans l'air comme un coup de feu lorsque tu annonças à ton compagnon votre prochaine destination. « Nous allons auprès du Roi, il n'y a plus rien à faire ici. » Et sur ces brèves paroles, ta destiné s'enclencha dès lors sur de nouvelles ambitions. Le titre que tu portais jadis avec une certaine honte devenait pour toi un atout décisif pour entrer à la Cour. Oui, l'idée de fréquenter ceux que tu avais toujours haï, sans jamais vraiment l'admettre, apparaissait en toi comme une évidence. Versailles serait donc pour toi le théâtre d'un carnage – ou d'une revanche, tout du moins, à laquelle tu prendrais part sans la moindre hésitation. Là-bas, tu ne serais qu'un comédien se mêlant à la bourgeoisie, un Vicomte parmi la noblesse anonyme, et tu deviendrais alors marionnettiste des félons pantins. Que le spectacle commence !
Dernière édition par Gustave de Corday le 03.04.13 20:27, édité 1 fois |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Gustave de Corday - Le Sanglant Messie 01.04.13 2:02 | |
| Bonsoir/Bonjour,
Voilà, j'ai terminé ma fiche ~
Cordialement, G.
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| | | Philippe d'Orléans
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !Discours royal:
ADMIN TRAVESTIE Monsieur fait très Madame
► Âge : 27 ans
► Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
► Missives : 10014
► Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: Gustave de Corday - Le Sanglant Messie 02.04.13 14:59 | |
| Bonjour ! Quel personnage étrange mais intéressant ! Jusque là, je n'ai rien à te dire, la fiche est fluide et le style très bon. Je ne demanderais pas de modifier quoi que ce soit, juste de rajouter au moins un petit paragraphe sur ce qu'il fait à Versailles. Un petit bout de son quotidien à la Cour, ça permettrait de voir Gustave dans le contexte purement versaillais Après cela, soit assuré d'être validée ! Bonne journée |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Gustave de Corday - Le Sanglant Messie 03.04.13 20:30 | |
| Plouf à nouveau,
Tout d'abord, merci beaucoup ! Sinon, le paragraphe a été ajouté, j'espère qu'il vous conviendra ~
Bien à vous, G.
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| | | Philippe d'Orléans
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !Discours royal:
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| Sujet: Re: Gustave de Corday - Le Sanglant Messie 04.04.13 14:11 | |
| Tu es validé(e) !
Bienvenue à
Versailles ! Hé bien, quel personnage original qu'est Gustave ! Une personnalité bien à part dans notre petit monde, on ne peut pas dire que tu te fonds dans la masse, mais ce n'est pas plus mal, un peu de changement ne fait pas de mal Versailles va trembler avec un homme comme lui ! Filons droit Tu as du voir, nous avons crée une guerre au sein du forum ! Si tu veux en savoir plus, voici le lien de l'intrigue de la guerre et le choix de grade dans l'armée pour mieux t'informer, et la FAQ est là si tu as des questions, sinon n'hésite pas à demander aux admins via mp Ci-dessous tu trouveras un petit pense-bête pour te retrouver sur le forum ! Encore une fois bienvenue parmi nous en espérant que tu t'y plairas
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| | | Rebecca Stuart
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Quelle question ? Au plus offrant bien sûr ! Côté Lit: On n'y fait pas comme chez soi et certainement pas son mari !Discours royal:
♠ Shine like a diamond ♠
► Âge : 24 ans
► Titre : Comtesse of Rosyth, Duchesse of Richmond
► Missives : 418
► Date d'inscription : 30/01/2012
| Sujet: Re: Gustave de Corday - Le Sanglant Messie 04.04.13 16:06 | |
| Quel personnage étrange en effet, mais vraiment intéressant. Et j'ai bien aimé ta façon d'écrire, le " Tu " employé dans ta fiche est original, j'aime beaucoup ton style. Sois le bienvenu parmi nous ! Si tu as la moindre question, surtout n'hésite pas à nous solliciter. Amuse toi bien sur le forum ! |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Gustave de Corday - Le Sanglant Messie 04.04.13 16:16 | |
| De fait, la seconde personne du singulier est perturbante mais j'imagine que c'est fait exprès . Joli style d'écriture en effet, je suis curieuse de voir évoluer un personnage tel que Gustave à Versailles Bienvenue parmi nous, j'espère que tu vas bien t'amuser ! Et n'hésite pas à nous rejoindre dans le flood et à nous poser des questions en cas de souci |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Gustave de Corday - Le Sanglant Messie 04.04.13 17:48 | |
| Bonsoir,
Merci à vous pour ce charmant accueil, cela me fait très plaisir. Je suis certaine de me plaire ici et j'ai vraiment hâte de commencer à RP '.'
Bien à vous,
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| | | Elisabeth d'Alençon
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: seul Dieu peut m'indiquer qui aimerCôté Lit: Je me réserve pour mon futur époux, je ne suis pas de celles qui se donnent!Discours royal:
When your faith is strong, you dont need a proof
► Âge : 20
► Titre : duchesse d'Alençon, abbesse de Remiremont
► Missives : 414
► Date d'inscription : 17/07/2012
| Sujet: Re: Gustave de Corday - Le Sanglant Messie 04.04.13 20:58 | |
| Bienvenue! Quel personnage dis donc J'ai hâte de le voir en action! Mon DC meurtrier approuve! J'espère que tu te plairas parmi nous |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: Gustave de Corday - Le Sanglant Messie 06.04.13 18:37 | |
| Bienvenue à toi ! Une petite idée à germée dans mon esprit avec Henri mon DC, je te dis à très vite sur ta fiche de lien |
| | | Megan Campbell
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Après mon pays et un souverain, vient le visage d'un français un peu trop maniaque.Côté Lit: Après le passage d'un souverain, je suis devenue bien difficile. N'espérez rien de ce côté!Discours royal:
Caledonia you're calling me And now I'm going home
► Âge : 25 ans
► Titre : Baronne de Campbelltown et espionne très personnelle de Charles II
► Missives : 335
► Date d'inscription : 26/02/2012
| Sujet: Re: Gustave de Corday - Le Sanglant Messie 10.04.13 14:52 | |
| Je viens à la fumée des chandelles, mais wao Quelle belle fiche!! Déjà, j'ai craqué sur l'avatar qu'on voit si peu et que j'avais hésité à prendre pour un PV, puis sur le prénom, puis après, sur ton personnage \o/ L'emploi de la seconde personne est en effet un peu déroutant au début, mais contrairement à beaucoup de texte que j'ai pu voir en RPG avec cet emploi, tu as un style très agréable et si fluide qu'on s'y fait très rapidement!! Je pense que ma p'tite Emmanuelle pourrait bien s'entendre avec toi (comment ça, entre vengeurs catholiques on s'entendra bien? ) |
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| Sujet: Re: Gustave de Corday - Le Sanglant Messie | |
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