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| INTRIGUE : Joyeux Anniversaire Monsieur l'Ambassadeur ! | |
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Auteur | Message |
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Francesco Contarini
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Je m'aime tellement ! Quoique, il est possible que je l'aime elle aussi...Côté Lit: C'est open bar ! Entrée gratuite pour les libertinsDiscours royal:
• DON JUAN • Revenu des Enfers
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► Titre : Nobilis Homo vénitien, Ambassadeur déchu, Banquier de la Main de l'Ombre & bras droit de Victor d'Amboise
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Joyeux Anniversaire Monsieur l'Ambassadeur ! 04.05.13 23:59 | |
| Alors que le feu d’artifices prenait fin, les acclamations, les applaudissements de la foule tant attendues vinrent… timidement. Quoi ? Ils n’ont pas aimés ? pensa Francesco. Impossible ! Soit ils sont trop émerveillés, soit ils sont trop bêtes ! Non, pas d’autre explication possible… L’ambassadeur conserva sur son visage un sourire étincelant et poursuivit sa promenade parmi ses invités, une éternelle coupe de champagne à la main. Cette soirée était la vitrine de l’empire vénitien de son père. C’était parfait !... Cette pensée vint aussitôt s’effondrer lorsqu’il aperçut au loin un homme en train de poursuivre sa femme dans le jardin… qui était dans le plus simple appareil ! Telle une Eve (pas très fraiche, certes)
« Mais ne te promène donc pas toute nue ! » s’écriait l’homme sous les rires et les moqueries des invités sur leur passage.
Santa Madre !... C’était sa mère l’exhibitionniste !… et son oncle Ezio après elle ! Francesco bu d’un trait son alcool sans même le savourer pour se donner du courage. Il attrapa fermement un laquait qui passait près de lui un plateau à la main et lui ordonna en sifflant dans son oreille :
« Tu vas immédiatement éloigner ce désastre de ma fête ou je te fais couper le peu de virilité qu’il te reste. »
L’ordre fût clair et prodigieusement efficace ! En moins de deux le serviteur accourait auprès des deux désastres, clowns, horreurs, hontes, ordures, déchets de la soirée et les fit vivement raccompagnés jusqu’au manoir escortés par des gardes. S’il y a un problème, autant le supprimer. Il aimait sa mère et son oncle… mais tout de même ! Il n’imaginait pas que sa mère se mettrait dans un état pareil… Lui qui croyait que l’oncle veillait sur elle… Basta ! La fête continue !
Il attrapa une nouvelle coupe de champagne (pas de limite, il est chez lui et puis c’est son anniversaire !) et continua de déambuler dans la foule avec son attitude de requin coutumière. Sa peau de lion trainait élégamment derrière lui comme la cape d’un roi… Oui, après tout : c’était qui le roi de la fête, hein ? Ca, les Longueville et autres versaillais ne pouvaient lui enlever cela ! pensait-il en se jetant lui-même des fleurs par la pensée.
Pendant que Francesco s’auto-congratulait intellectuellement (si ça ce n’est pas de la masturbation intellectuelle…) il vit apparaitre au loin la personne exacte qu’il souhaitait croiser. Son sourire carnassier s’élargissait tandis qu’il approchait de Sofia di Parma en train de discuter avec son frère et sa sœur. Lorsqu’il arrivait tout juste, les quelques mots de son ex-fiancée ne manquèrent pas d’écorcher ses oreilles.
Vous avez du prendre sur vous pour venir ici, je vous admire pour cela, croyez moi ! disait Sofia en laissant échapper un rire cristallin et terriblement mondain.
Comment ça on ne s’amusait ? pensait Francesco en serrant les dents. C’est donc avec la plus grande délicatesse du monde qu’il s’immisça dans la conversation.
Aaaah ma chère Sofia ! Vous avez une sorte de désespoir hystérique dans votre rire. C’est fou n’est-ce pas ?
A peine avait-il prononcé un mot qu’un vent sibérien venait de déferler sur lui. Le malaise était d’autant plus grand avec la présence de sa sœur qui ne lui lançait que des regards meurtriers. Sofia quand elle essayait de mouvoir ses airs de biche égarée en vilaine petite fille contrariée. Avec des attitudes pareilles, les deux jeunes femmes ne pouvaient que ravir le bagou de Son Excellence l’Ambassadeur.
« Aaaah mes dames ! Ne me jetez pas ce regard plein de mépris et d’ego meurtri ! dit-il avec son air délicieusement mauvais avant de prendre son petit frère à témoin. N’es-tu pas d’accord Alvise ? Ces dames ont besoin d’un verre !
Puis ce fût le tour spécialement dédiée à cette chère Sofia. Il était impatient d’entendre ce qu’elle pensait de son « hommage » artistique. La jeune femme avait l’air aussi ouverte à la conversation qu’une porte de prison.
-Allons allons, laisse donc passer toute cette aigreur Sofia…[ /b] dit-il, faussement bienveillant. [b]Cette vieille rengaine de notre séparation, tout ça tout ça… Raaaaah ! N’as-tu donc aucune motivation profonde ? Renchérit le vénitien en levant les yeux au ciel, plus piquant encore. Regarde-moi : je le vis trèèèès bien ! S’exclama-t-il avec un grand sourire, témoignage de son bien-être. Tu sais, ajouta-t-il, soudain plus songeur. Il faut que je te raconte cela, tu vas comprendre. Notre relation… Comment dire ?... Elle m’a toujours laissée le vague souvenir d’une indigestion de melons, vois-tu ?… Et regarde aujourd’hui ! S’exclame-t-il d’un grand geste théâtrale en désignant la fontaine et ses sujets très réalistes. J’ai mis à profit ce mal qui me rongeait tant pour le transformer ! Le sublimer ! Et ainsi le mettre à contribution dans un grand projet ! Et voilà le résultat ! Voila le secret d’un homme accompli, ma chère, dit-il avec un sourire démoniaque avant de lever son verre. Empoisonnez donc plutôt le ridicule qui vous ronge, Signora, dit-il soudain très froidement avant de se pencher à son oreille et lui murmurer pour qu’elle seule l’entende. Je suis inébranlable, chérie. Prenez tout cela comme un hommage !
Oui, il était profondément cruel en ces instants. Mais la vue de Sofia et de ses grands airs de demoiselle en détresse le dégoutait. Cette femme pleurnichait, gesticulait pour un honneur piétiné alors qu’en réalité elle ne valait pas mieux que lui. Sofia avait tentée de lui ôter la vie, de l’empoisonner. Rien que ça ! Si lui avait miraculeusement échappé aux enfers, il se ferait un plaisir de transformer la vie de cette princesse en purgatoire. Garre au diable quand on attise les flammes ! |
| | | Marie-Louise de Chevreuse
L U C I F E R en talons
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Joyeux Anniversaire Monsieur l'Ambassadeur ! 05.05.13 4:08 | |
| -Mademoiselle!-Quoi donc, Solange?!-Il y a là une jeune femme qui apporte des fleurs. En avez-vous fait demander?Marie-Louise fit une grimace devant son miroir et passa en hâte son peignoir. Des fleurs? Chez elle? Quelle idée mièvre et saugrenue! -Je descends, mais je suis pressée, monsieur l’Ambassadeur n’attend pas!Elle rejoignit Solange au rez-de-chaussée, face à une jeune femme au regard aussi pétillant qu’une taupe, aux épaules maigres et aux cheveux fadasses. Un sourire idiot soulignait ce portrait de la Vulgarité personnifié. -Qui êtes-vous, lâcha Marie-Louise froidement? -Michelle de Bergogne! Je suis la....-Je n’ai pas demandé de fleurs, la coupa-t-elle. Mais la Bergogne semblait ne rien entendre et fixait Marie-Louise avec insistance. -C’est vrai ce qu’on dit, vous êtes la fille d’un démon et d’une pucelle ? Vous avez plus pris de la pucelle, fit-elle enfin d’une voix douce et fleurie. Marie-Louise s’étouffa et pour éviter d’étrangler l’idiote de ses mains, arracha les fleurs et écrasa le tout sur le nez de l’importunue. -La fille du démon vous congédie, dégagez de chez moi, idiote!-Mais....entendit-on gémir sous les fleurs...Un sanglot ponctua le tout, alors que Marie-Louise, lui empoignant le bras, la sorti dans la cour. -Faites-la sortir d’ici, cria-t-elle vers le valet! Et la prochaine fois, je vous fait avaler votre langue!Michelle, accroupie à terre, ramassait ses fleurs en pleurant à chaudes larmes, avant de se faire ramasser et éjecter de la cour de l’hôtel par le valet de pied. -Bon. Et maintenant, terminons cette coiffure, fit Marie-Louise en remontant dans ses appartements! Je ne veux pas être en retard chez Contarini à cause de cette sotte!Moins d’une heure plus tard, encore agacée par l’irruption de Bergogne, la jeune femme arrivait enfin chez l’ambassadeur italien, encore emmitoufflée dans son manteau, cachant son costume aux curieux. Passant telle une princesse devant les portiers qui l’avaient bien évidemment reconnu, elle grimpa les premières marches, avant de s’engouffrer dans le temps du vice et du péché. Dieu que cela allait être bon! Elle avisa la Farnese non loin de là, puis Gabrielle de Longueville qui lui tira une petite moue. Cherchant des yeux quelques mâles à contenter, elle reconnu sans peine sa chère Rebecca et aperçu enfin l’hôte des lieux, qu’on ne pouvait faire plus majestueux. Se fut près de lui qu’elle consenti enfin à faire tomber dans les bras du premier venu son long manteau de soie, laissant apparaître une sublîme robe de velours noire, ne répondant à aucune mode qui s’était faite jusqu’alors. Elle avait passé un petit serre-tête surplondée de deux petites oreilles de fourrure de couleur jais. La panthère serait aussi noire que l’âme de Marie-Louise. -Mon cher Contarini, s’exclama-t-elle! Vous êtes magnifique en roi de cette jungle, ce costume ne pouvait convenir qu’à votre personne et croyez-moi, si un lionceau tient à montrer le bout de son museau, je le repousserai à coup de griffes!Elle tendit une main vers son valet qui l’avait suivi, portant un lourd tableau. -Je sais votre goût pour votre personne et pour les arts singuliers [pour toi, Steph], aussi, j’ai songé à ce petit cadeau personnel. Je suis certaine qu’il vous plaira!Le valet fit tomber le drap, découvrant la peinture commandée spécialement pour l’occasion, représentant l’hôte des lieux. -Mais je ne vous accapare pas, je vole rencontrer votre mère avant qu’elle ne se rappelle de ma présence ici, lança Marie-Louise avant de s’éclipser dans un sourire mutin! - Spoiler:
Ce post sert à rien, mais j'allais dépasser la page Word Marilou is in da place, elle attend Becky, donc est open pour ce que vous voulez ^^
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| | | Rebecca Stuart
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Quelle question ? Au plus offrant bien sûr ! Côté Lit: On n'y fait pas comme chez soi et certainement pas son mari !Discours royal:
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Joyeux Anniversaire Monsieur l'Ambassadeur ! 08.05.13 18:11 | |
| Le moins que l’on puisse dire, c’est que Francesco pouvait être en effet vraiment charmant. Il était seulement nécessaire de ne pas lui rappeler cet atout, afin de ne pas flatter son orgueil. Si on commettait cette erreur, on pouvait alors en avoir pour des heures d’auto-flatterie. Rebecca était bien placée pour le savoir et d’ailleurs elle lui avait déjà assez fait de compliments pour ce soir. La duchesse garda donc un visage tout à fait impassible lorsqu’il lui fit un baisemain. Elle n’allait tout de même pas se pâmer, ce n’était pas son genre. Amis ils étaient et amis ils resteraient, malgré cette beauté physique indéniable que tous deux possédaient. " Quelle tenue ! Splendide ! " Rebecca n’en crut pas ses oreilles, Francesco venait de la complimenter, sans doute l’alcool devait-il lui monter à la tête. Une fois n’est pas coutume et cela était très plaisant. Aussi, le gratifia-t-elle d’un radieux sourire. - Il fallait bien que je sois à la hauteur de l’évènement pour lequel vous m’avez conviée, mon cher. Néanmoins, toute bonne chose a une fin et bientôt le regard du vénitien ne se posa plus que sur le buste de marbre, qu’elle lui offrait. " Ma chère Rebecca, cela me touche plus que tout ! Merci ! " Elle vit bien à sa manière de poser cette main sur sa poitrine, qu’elle avait bel et bien flatté son égo et en fut très satisfaite. Le baiser amical qu’elle reçut sur sa joue, ne fit que la conforter dans cette pensée. Au moins, ce présent original lui valait peut-être davantage sa sympathie de la part de Francesco. Cette sympathie qui tôt ou tard pourrait lui servir, qui sait. Rebecca ne faisait jamais rien sans rien. - Je suis ravie si ce modeste cadeau vous sied. Je suis certaine qu’il fera toujours son petit effet dans votre antichambre. Quasiment euphorique à l’idée de cette soirée rien qu’en son honneur et de son premier échange avec un convive, Francesco lui tendit une coupe de champagne. Rebecca l’accepta avec grand plaisir, elle se doutait que cet anniversaire allait être haut en couleurs. Elle ne se trompait guère, tandis qu’elle s’était éloignée de son hôte, elle fixa tour à tour les nouveaux arrivants. Sofia di Parma, celle qui avait des vues disait-on sur Edouard du Danemark était plus goguenarde que jamais en compagnie de Gabrielle de Longueville. La jeune Farnèse ne semblait pas très enthousiaste d’échanger quelques mots avec la tante de Francesco. En outre, se trouvant elle-même dans la Main de l’Ombre, elle n’était pas sans savoir que les tensions étaient exacerbées depuis que Francesco avait été nommé nouveau bras droit. La présence de Gabrielle de Longueville, proche de Cédric de Portau, ne disait rien de bon à Rebecca. Cependant, puisqu’on ne lui faisait pas l’honneur de la croire personne de confiance, la duchesse de Richmond décida de ne pas se préoccuper de tout ce qui pouvait toucher le complot. Elle fit quelques pas seule et croisa bon nombre de convives. Tandis qu’elle trempait ses lèvres dans le breuvage doré, elle apprit qu’un feu d’artifice allait être tiré. Bien entendu, qui d’autre qu’un mignon de Monsieur pouvait être mieux au fait de cela ? Toutes les rumeurs même les plus insignifiantes passaient par eux. Ce dernier ressemblait à un arbre de Noël, tant il reluisait de mille pierreries de la tête au pied. Cela amusa fort Rebecca. Hélas son attitude ne passa pas inaperçue auprès de l’intéressé. - Je ne sais pas qui tu es joli cygne, mais je ne suis pas étonné de te voir ici et non pas à la cour. Tu es beaucoup trop commune pour y paraître, ça doit être ça. Le blanc bec sans doute croyait pouvoir la moucher avec une telle réplique, mais Rebecca n’allait pas s’en laisser compter pour autant. Puisqu’il l’avait tutoyée, elle allait donc faire de même. - Et toi tu brilles aussi fort qu’un miroir de bordel, même un aveugle te verrait à 10 lieux d’ici.Le mignon s’étouffa presque à cette riposte tant il en était offusqué, et Rebecca joviale comme jamais s’éloigna encore davantage. C’est alors qu’elle se dirigeait vers Marie Louise de Chevreuse, qu’un visage pour le moins connu l’interpella. Celui du baron d’Anglerays. Elle ne le savait pas ami avec Francesco ni très familier avec ce genre d’évènements. Mais c’est vrai, que savait-elle de lui exactement, sinon qu’il chantait à tue-tête sous les fenêtres des gens ? Peu de choses en somme, il était peut-être temps d’en connaître davantage. S’il ne s’était pas approché, elle aurait donc fait le premier pas. Elle le salua poliment tout en rougissant un peu au souvenir de leur dernière rencontre. N’avait-elle pas lancé des assiettes sur lui pour qu’il cesse ses sérénades ? " Mademoiselle de Blaingirey ! Quelle surprise de vous voir ici, je n’imaginais pas exactement que vous étiez le genre de femme à connaître un personnage comme l’ambassadeur de Venise." Décidément, les questions embarrassantes commençaient dès la première minute, mais Rebecca conserva son sourire sans pâlir le moins du monde. Experte en mensonge un jour, experte en mensonge toujours. - Monsieur l’ambassadeur est parfois reçu par le prince de Condé. Chantilly est l’antichambre de Versailles depuis que Vaux le Vicomte n’est plus rien. Encore une fois, sa couverture lui sauvait quelque peu la mise. Elle ne se doutait pas encore qu’elle devrait quitter le service du duc d’Enghien plus vite qu’elle ne croyait, pour ne pas trop encourir la colère de Gabrielle de Longueville. Comment aurait-elle pu prévoir la mort d’Hector de Valois et cette division au sein de la conspiration ? " Remarquez, on trouve de tout ici, même la nouvelle Duchesse de Valois ! Craignez la colère de la colombe ma chère, elle n’est pas commode cette femme-là. " Dieu sait qu’elle le savait, elles étaient pour l’heure alliées et même amies, mais elle n’était en effet pas commode et sa langue était venimeuse. - En effet, il y a des paroles qui ressemblent à des confitures salées et elle est passée maître dans cet art." Je suggère que vous restiez avec des gens plus fréquentables… Moi, par exemple ! "Pourquoi pas en effet ? Rester en sa compagnie pendant quelques temps pouvait être agréable même. - Avec plaisir. « Mais n’êtes vous pas inquiète de sortir ainsi à visage découvert ? Et si l’homme qui vous cherche était là ? »
C’était la seconde question embarrassante de la soirée. Celle-ci la laissa d’ailleurs quelques secondes muette à vrai dire. Quelle explication pouvait-elle donner en effet ? Pour se sortir de cette légère impasse, elle entreprit d’enlacer son bras du sien pour faire quelques pas en direction des jardins où allait être tiré donc le feu d’artifice. C’est son arme, le petit pistolet qu’elle portait toujours dans son réticule depuis sa dernière rencontre avec Morgan, qui allait répondre à cette question. - S’il se trouvait ici, j’aurai de quoi le recevoir baron, rassurez-vous. Et puis … Elle se mit alors à battre légèrement des cils et lui adressa son plus désarmant sourire. - Un courtisan vous a mentionné il y a quelques jours, et redoutait tellement que vous veniez à cette soirée. Il s'est écrié " les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnait ! " Mais moi, votre présence me réconfortait d’avance. Elle mentait honteusement mais il le fallait bien. Elle ne pouvait pas perdre sa couverture. Elle savait l’homme intelligent certes et pouvant lire sur ses traits, pour juger de sa sincérité, mais elle avait toujours été ainsi. Et puis, il lui avait semblé qu’il voulait badiner avec elle lorsqu’il lui avait baisé la main. Alors soit, ce n’était pas pour lui déplaire, peu d’hommes dignes d’intérêt ne lui avaient porté attention et ce depuis assez longtemps. Trop longtemps. - Et si nous profitions des premières brises printanières dans les jardins, avant que ce petit monde les rejoigne ? Nous pourrions être seuls un instant et faire plus ample connaissance. Ils sortirent donc, bien qu'ils ne furent pas seuls, le feu d'artifice commençait à être tiré. Mais ils se retrouvèrent sur une immense terrasse. Rebecca s’assit sur un banc de pierre et lui fit signe de prendre place à ses côtés. - Vous allez devoir sans doute rejoindre l’armée pour participer à cette guerre. N’est ce pas trop difficile pour vous ? - Spoiler:
Pardon c'est un vrai roman J'ai un peu avancé, j'espère que ça ne te dérange pas que Becky ait fait quelques actions, comme le conduire dans les jardins, tout ça tout ça.
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| | | Sofia Farnèse
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Je l'ai fermé par sa faute. Seul lui pourrait le rouvrir un jour ...Côté Lit: Je ne suis pas de celles qui se couchent pour un sourire. A peine pour un diamant, mais souvent pour la passion.Discours royal:
♈ LA BELLA FARNESE ♈ Più bella cosa non c'è
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Joyeux Anniversaire Monsieur l'Ambassadeur ! 20.05.13 23:13 | |
| A rire de la sorte, Sofia en oublierait presque le pourquoi de sa venue ici. Non, la princesse ne jouait pas les pique-assiettes de service et n'avait pas répondu à l'invitation par l'affirmative pour faire des ronds de jambes à l'hôte ni pour le plaisir de dépenser une fortune dans sa robe. Gabrielle de Longueville et elle avaient bien mieux à faire, Contarini, prince des canaux puants, allait recevoir un ''cadeau'' d'anniversaire qu'il n'était pas prêt d'oublier ! Et pas forcément dans le bon sens. Elle se remettait progressivement de cet affront se la fontaine où elle était une nymphe à demi-nue, plutôt une esclave qui servait à boire à cet ignoble individu. Cela aurait pu continuer ainsi si l'organisateur de la soirée ne venait pas la perturber dans sa conversation, des Contarini normaux comparés à lui et sa mère.
« Aaaah ma chère Sofia ! Vous avez une sorte de désespoir hystérique dans votre rire. C’est fou n’est-ce pas ? Et toi Tu brilles aussi fort qu’un miroir de bordel, même un aveugle te verrait à dix lieux d’ici. C'est fou n'est ce pas ? » lâcha t'elle avec un sourire moqueur.
Malgré le sourire, le ton était bien plus dur, tout comme le regard de la jeune femme qui s'était glacé en un rien de temps, dés qu'il avait fait son apparition non loin d'elle. Bizarrement, la rancune revenait à la charge. A chaque fois qu'il apparaissait dans son champ de vision, il venait gâcher quelque chose, un bon moment, une discussion sympathique. Il piétinait tout sur son passage comme un enfant écrasant les pâtés de sable de ses petits camarades. Et il avait l'air d'en être ravi.
« Aaaah mes dames ! Ne me jetez pas ce regard plein de mépris et d’ego meurtri !N’es-tu pas d’accord Alvise ? Ces dames ont besoin d’un verre ! Si vous voulez me faire boire pour finir comme votre mère dans le jardin, n'y comptez pas. » lâcha t'elle en refusant le verre que présentait le serviteur sur un plateau.
Elle aurait voulu partir à se moment là, laisser Francesco dans sa bêtise et continuer la soirée loin de lui. Mais cet imbécile avait l'air d'avoir beaucoup à dire et Sofia aurait bien voulu savoir le pourquoi d'elle sur la fontaine. Malsaine curiosité car les mots qui allaient suivre ne seraient pas tendres du tout.
« Allons allons, laisse donc passer toute cette aigreur Sofia…Cette vieille rengaine de notre séparation, tout ça tout ça… Raaaaah ! N’as-tu donc aucune motivation profonde ? Regarde-moi : je le vis trèèèès bien ! Oui, dans la bêtise et l'ignorance, quelle magnifique vie ! piqua t'elle avec un sourire faux. Tu sais, il faut que je te raconte cela, tu vas comprendre. Notre relation… Comment dire ?... Elle m’a toujours laissée le vague souvenir d’une indigestion de melons, vois-tu ?… Et regarde aujourd’hui ! J’ai mis à profit ce mal qui me rongeait tant pour le transformer ! Le sublimer ! Et ainsi le mettre à contribution dans un grand projet ! Et voilà le résultat ! Voila le secret d’un homme accompli, ma chère. Empoisonnez donc plutôt le ridicule qui vous ronge, Signora. Elle se contenait mais Francesco, comme pour lui donner un dernier coup, lui murmura à l'oreille. Je suis inébranlable, chérie. Prenez tout cela comme un hommage ! »
Il la cherchait, elle ne devrait pas rentrer dans son jeu mais que voulez vous, la Farnèse possédait ce côté sanguin et cela fut la goutte qui fit déborder le vase. Au fil des mots le regard de la femme s'était durci, elle avait serré les poings pour se contenir mais là, c'en était trop. Sans crier gare, elle arracha le verre des mains d'Alvise et jeta le contenu sur la face du monstre d’ego face à elle. Puis comme si de rien n'était, elle tendit le verre au pauvre Alvise, sûrement un peu décontenancé et prit à parti ses deux témoins.
« Le perfide triomphe et se rit de ma rage, il pense voir en pleurs dissiper cet orage. Il croit que, toujours faible, et d'un cœur incertain, je parerai d'un bras les coups de l'autre main. Il juge encore de moi par mes bontés passées. Triomphant dans le temple, il ne s'informe pas, si l'on souhaite ailleurs sa vie ou son trépas. Puis elle se tourna vers Francesco, plus sérieuse que jamais. Si vous vous croyez inébranlable, je vous prouverais le contraire. Vous pensez rire de moi, vous amuser de ma personne, tenter de m'humilier avec votre monument en toc dans votre jardin mais sachez que ce n'est pas cela qui me fera m'arrêter. Vous me sous-estimez grandement si vous pensez que je suis toujours celle que vous avez lâchement abandonné quelques années auparavant, vous devriez vous méfiez car je plie, et ne romps pas. »
Elle leva la tête fièrement et tourna les talons pour s'en aller loin de Francesco, mais il était peut être trop tentant de parler de cette violence qui arriverait que dans peu de temps. Voici pourquoi elle se pencha vers Raphaëlla pour ne se faire entendre que d'elle.
« Votre frère aura la punition qu'il mérite, ce n'est qu'une question de minute pour qu'il soit confronté à ce qu'il déteste le plus. »
Elle lui fit un regard entendu et quitta la fratrie Contarini pour tenter de se mêler à la foule et chercher Gabrielle par la même occasion. Cette dernière n'était pas très loin, il suffisait de fendre un peu la foule tout en plumes et en poil pour se retrouver à côté de son intrigante préférée avec qui elle avait préparé cette fameuse surprise.
« Vous pouvez lancer notre idée à exécution quand cela vous chante. Il est tellement drapé dans sa stupidité qu'il vous suivra les yeux fermés. Enfin quand je dis vous … »
Elle eut un petit sourire en coin bien connu, le genre de sourire qui montre qu'on a quelque chose derrière la tête …
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Invité
| Sujet: Re: INTRIGUE : Joyeux Anniversaire Monsieur l'Ambassadeur ! 21.05.13 14:20 | |
| Depuis que Sofia di Parma l'avait quittée, la soirée tournait au cauchemar pour Gabrielle de Longueville – et ce n'était pas exagéré, même à la lumière de ce qu'elle avait subi depuis son arrivée à cette fête d'anniversaire. Elle aurait volontiers empêché la princesse Farnèse de trop s'éloigner car elle ne désirait aucunement se retrouver seule dans cette ménagerie de gens infréquentables mais le choc devant la fontaine qui était une insulte même pas déguisée à la jeune femme et au bon goût de manière générale l'avait laissée ébahie et l'Italienne en avait profité pour s'échapper loin de cette vue. On pouvait la comprendre du moins mais Gabrielle espérait qu'elle n'allait pas directement étrangler Francesco Contarini. Bien sûr, il le méritait amplement mais elle était uniquement venue ici dans le but de mettre en branle sa petite vengeance et elle aurait été fort déçue qu'elle ne se fasse pas. Elle examinait l'ambassadeur en question d'un œil mauvais tout en se disant que cela méritait au moins un verre d'alcool lorsqu'un lama parfaitement reconnaissable passa à sa proximité. Son oncle, fort heureusement, ne la considéra même pas et la duchesse, effrayée de cette vision d'horreur, préféra abandonner le terrain à son tour pour se mettre en quête d'une personne qui pourrait ne pas agresser sa rétine. Peine perdue, elle distingua simultanément Marie-Louise de Chevreuse, le genre de courtisane dont on se passait volontiers de rencontrer et le fou du roi faire la conversation à cette pauvre Rebecca de Richmond. Bien, il était dit qu'une Longueville ne reculait pas devant l'obstacle ! Bravement, digne de ses ancêtres qui avaient combattu les Infidèles lors des croisades (avant de mourir stupidement à Tunis mais ne relevons pas) et qui avaient bouté les Anglais hors du royaume, Gabrielle retourna au sein de la fête qui battait son plein dans les jardins alors que des couples s'éparpillaient déjà à droite et à gauche. Finalement, il était peut-être temps de mettre en branle le plan même si Francesco et Sofia restaient invisibles.
A la faveur d'un moment où elle ôtait son masque, une demoiselle de la maison de Madame et qui semblait s'être perdue dans cette fête (son costume d'Amazone le laissait en effet penser), visiblement ravie de reconnaître quelqu'un s'approcha de Gabrielle, dans une attitude qui relevait plus de la sangsue que d'une fière et impétueuse combattante. - Oh, madame de Valois, quel plaisir ! Figurez-vous que j'étais venue ici sur l'invitation de l'ambassadeur – quel homme charmant vraiment, nous n'avons pas eu le plaisir de nous rencontrer auparavant, il n'a pas fait de commentaire sur mon erreur de costume (Gabrielle, en examinant la tenue dénudée de la jeune fille, songea que Francesco aurait eu du mal à protester) –, et je devais retrouver mademoiselle de Bergogne mais impossible ! Son ministre Jacques m'a dit qu'elle était... Si Gabrielle avait été plus cynique, elle aurait pu se dire qu'on cherchait à se venger de toutes ses mauvaises actions mais il n'était pas l'heure de se poser des questions métaphysiques mais bel et bien de se débarrasser de l'Amazone. - Elle est tellement gentille, cette pauvre Michelle, saviez-vous que... ? - Écoutez Thérèse, l'interrompit Gabrielle, je n'aime pas dire du mal des gens, mais effectivement, elle est gentille. Si vous voulez m'excuser, je... L'Amazone allait protester et corriger son prénom mais une sorte de farandole endiablée venait de passer à côté d'eux et Gabrielle s'était faite happer par la danse. En un instant, le visage de Thérèse disparut pour être remplacée par des silhouettes qui bougeait en un rythme qui n'avait rien du menuet versaillais. La duchesse chercha à se dégager mais on la serrait trop fortement pour qu'elle puisse le faire et encouragée par ses voisins, elle dût même lever la jambe plusieurs fois en cadence – ou du moins, en imitant les autres femmes et à contre-temps, peu aidée par les autres invités qui, ayant beaucoup trop bu, avant autant de grâce que des pachydermes. On lui lança qu'il s'agissait d'une danse grecque fort à la mode à la cour chypriote – il y avait une cour là-bas ?! - et elle suivit, malgré elle, la petite troupe qui grossissait au fur et à mesure jusque dans le manoir lui-même. Gabrielle profita de la confusion pour se détacher de la poigne des danseurs et recula brusquement pour laisser le sirtaki passer, faisant chuter au passage un vase bleu et blanc, visiblement très ancien et qui tomba en se brisant en mille morceaux. Comme personne n'avait rien remarqué à cause du bruit environnant, la duchesse préféra prendre la fuite jusque dans un grand salon. Quel était donc ce monde de fous ?
Ce fut une colombe échevelée et de fort mauvaise humeur qui retrouva Sofia di Parma qui n'avait visiblement pas eu le loisir de trucider d'ambassadeur vénitien. Elle avait l'impression d'avoir été prise dans une tempête et d'en être ressortie de justesse, mais dans un état lamentable. Son costume n'avait fort heureusement pas été abîmé et les plumes permirent à la princesse Farnèse de la reconnaître et de fendre la foule vers elle pour lui dire avec des yeux brillants : - Vous pouvez lancer notre idée à exécution quand cela vous chante. Il est tellement drapé dans sa stupidité qu'il vous suivra les yeux fermés. Enfin quand je dis vous… Pour la première fois depuis de longues minutes, la duchesse eut un véritable sourire sincère mais pas moins machiavélique : - Vous pouvez compter sur moi, j'y vais de ce pas, il n'est pas question que je reste une minute de plus ici... Nous nous retrouvons chez moi comme convenu... Gabrielle lui lança un clin d’œil et tourna les talons pour sortir de la demeure de l'ambassadeur vénitien, comme si elle cherchait à prendre l'air. Ce faisant, elle chercha du regard son carrosse et s'approcha à larges pas de celui-ci pour grimper à l'intérieur. Là, une autre colombe, en tout points semblable à la première patientait et n'eut pas de réaction quand la duchesse poussa un long soupir pour se plaindre des péripéties de la fête. Finalement, Gabrielle releva la tête et lança, après avoir aidé sa camériste à enfiler son masque : - Perrine... A toi de jouer ! |
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Joyeux Anniversaire Monsieur l'Ambassadeur ! 19.06.13 22:35 | |
| La fête donnée par l’Ambassadeur de Venise en l’honneur de son propre anniversaire battait encore son plein lorsque Perrine, un sourire satisfait aux lèvres, remonta dans le carrosse aux armes des Longueville qui patientait, parmi de nombreux autres, dans la cour de l’hôtel Contarini, quoiqu’un peu à l’écart du reste des voitures. Visiblement fière d’elle, elle défit la longue cape noire qui dissimulait entièrement son costume blanc, et s’installa sur l’une des banquettes afin d’ajouter à celui-ci les quelques éléments manquant pour la transformer en un volatile qu’on n’aurait pu plus mal choisir la concernant : une charmante colombe, en tout point semblable à celle qui évoluait déjà parmi les invités en la personne de Gabrielle de Longueville. Sa courte préparation achevée, Perrine jeta un regard satisfait à la petite glace qu’elle avait emporté puis s’appuya contre la paroi du carrosse. Tout était fin prêt pour la petite farce qu’elle s’apprêtait à jouer à Francesco Contarini : il ne lui restait plus qu’à patienter jusqu’au retour de la duchesse, pour, une fois n’était pas coutume, prendre sa place auprès de l’assemblée - et plus particulièrement de l’ambassadeur.
Un sourire tout à fait machiavélique étira ses lèvres à cette pensée. Tout se déroulait comme prévu. Tout en dissimulant tout ce qui pouvait faire penser au costume de Gabrielle, elle était allée faire préparer la chambre de Contarini en annonçant à ses gens que l’ambassadeur recevrait une jeune femme cette nuit, et qu’il avait donné nombre de précision quant à la préparation de la pièce. Son air mystérieux, un sourire charmant et un don inné pour la manipulation avaient fait le reste, et elle n’avait plus eu qu’à s’en retourner pour attendre son heure. Si l’idée de chercher à se venger de Francesco Contarini en lui faisant passer une nuit avec une domestique alors qu’il penserait avoir Gabrielle dans son lit avait d’abord semblé vaguement stupide (et vexante, il faut l’admettre) à Perrine, elle avait fini par céder quand on lui avait représenté quelle l’humiliation de l’ambassadeur et les gorges chaudes qu’en ferait la cour. Après tout, que pouvait-il y avoir de plus amusant que de traumatiser ce prétentieux, et possiblement, d’e faire la risée de la cour ? Même si cela signifiait tromper Paris, parti sur le front. Maintenant que l’heure était presque arrivée, Perrine arborait même ce petit sourire plein de malice qui lui était propre. La réaction de Contarini vaudrait sans doute de l’or.
Elle ne patienta guère plus de quelques minutes avant le retour de Gabrielle. Celle-ci, étrangement échevelée, soupira longuement mais Perrine se contenta d’un vague commentaire sur l’émoi que provoquait visiblement la soirée, et une fois son masque enfilé, adressa une moue complice à son amie. « Perrine... À toi de jouer, souffla celle-ci. - Je t’en prie, appelle-moi Gabrielle, rétorqua la camériste. » Là-dessus, toute de colombe vêtue, elle se glissa hors du carrosse et rejoignit l’hôtel. Elle répondit à quelques saluts, tout en cherchant l’ambassadeur. « Oh, vous devez être madame de Valois ? lança soudain une voix dans son dos. » Perrine se retourna, mais ne reconnaissant pas l’importun, décida qu’elle n’avait pas le temps de se montrer mondaine. « Et vous... vous devez être avocat : vous dégagez quelque chose de malin et d’inutile. - Pas du tout, s’offusqua l’inconnu outré. Je suis Clodulf de Valpuiseaux et... - Seigneur, avez-vous dit Clodulf ? Seriez-vous l’un des mignons de Monsieur le frère du Roi par hasard ? Ce prénom vaut bien les leurs ! Oh d’ailleurs, regardez, j’aperçois l’un d’eux ! Elle fit signe d’approcher au mignon en question. Vous, venez. Vous connaissez monsieur Coldulf de Valpuiseaux ? Non ? Vous devriez faire connaissance : avec un nom pareil, je suis certaine que vous pourrez vous entendre. C’est à cela qu’on reconnait les gens de votre espèce, n’est-ce pas ? » Là-dessus, elle leur adressa un sourire de vipère, et les laissa tout penaud se remettre de cet ouragan. Elle retrouva bientôt Contarini. De loin, elle accrocha son regard, lui adressa un sourire indécent de vice, et d’un geste discret lui signifia ses intentions, avant de se dérober en direction des appartements de l’ambassadeur. Là, comme elle l’avait demandé, on avait réduit les bougies (il était important qu’il ne la reconnaisse pas immédiatement, évidemment) et préparé la chambre. Elle servit deux coupes de champagne, et en saisit une en attendant Francesco.
« Eh bien, vous savez vous faire désirer... minauda-t-elle lorsque celui-ci se montra enfin, tout en s’approchant de lui pour lui tendre une coupe. J’espère que mon... présent saura vous faire oublier nos petits différends, ajouta-t-elle, l’oeil pétillant. Joyeux anniversaire, Votre Excellence. » Ils trinquèrent, et Perrine s’accorda une savoureuse gorgée de champagne, qu’elle déposa ensuite sur un guéridon en se dirigeant vers le lit. Elle songea un instant qu’elle espérait que Paris n’entendrait jamais un mot de cette histoire, mais fit vite taire sa conscience : le jeu en valait sans doute la chandelle. |
| | | Alvise Di Venezia
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: J'aime l'idée même de la beauté. Une vraie personne? Euhh.. non. Pas encore.Ah si... j'aime bien les filles fréquentées par mon frère, c'est normal ça?!Côté Lit: rêves érotiques avec un idéal féminin mais ça reste très abstrait(forcément)Discours royal:
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► Titre : Fils du doge de Venise, Capitaine au sein de la Garde Suisse Pontificale et garde du corps de l'Ambassadeur de Rome Michele Barberini
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Joyeux Anniversaire Monsieur l'Ambassadeur ! 25.06.13 19:31 | |
| - On devrait leur décerner la palme du couple le plus pitoyable - Il sont assortis, en totale harmonie et croquent la vie à pleine dent, je parlerais plutôt d’eux comme de deux âmes sœurs qui ont réussi à se trouver. Ils ont de la chance, ça n’est pas donné à tout le monde.
Décalé. Il avait un regard complètement décalé. Là où Raphaëlla se contentait de voir deux grossiers personnages qui ternissaient l’honneur de la famille et où d’autres – ignorant tout de l’identité des deux trublions- pensaient assister à un spectacle douteux donné par deux aliénés échappés de l’hôtel Dieu et entrés là par effraction, Alvise ne voyait que deux personnes heureuses de vivre et dotés de cette fabuleuse faculté de jouir de l’instant présent sans retenue et sans souci du qu’en dira-t-on.
Car oui, dans l’univers merveilleux d’Alvise Contarini, rêveur devant l’éternel et distributeur automatique d’optimisme, Paola Contarini- dont il redoutait la compagnie - et l’Oncle Ezio – il s’étonnait que ce dernier n’ait pas choisi un costume de cochon ou de cafard plus en concordance avec son personnage- lui étaient apparus ce soir comme l’incarnation sur terre du bonheur et de l’exubérance, et il avait trouvé cela beau. Mais les quelques gouttes d’alcool qu’il venait de boire avait sans doute aidé à déformer la réalité et à lui donner cette vision enchanteresse de ce qui n’avait été au fond qu’un étalage de mauvais goût.
Raphaëlla, étrangement, ne vint pas le contredire d’une tape bien placée derrière la tête pour lui redonner les idées claires. Sans doute parce qu’ elle sentait que parmi toutes les idioties et les abominations qu’il lui serait donné d’entendre ou de voir cette nuit là, les paroles de son petit frère n’arriveraient même pas dans le top 5. Et elle avait raison car c’est alors que Francesco convia tous ses invités à le rejoindre à l’extérieur pour une « surprise ».
Si ce seul mot faisait déjà briller d’excitation les prunelles outremer d’Alvise qui cherchait à deviner ce que cela pourrait bien être., sa sœur semblait de son côté y voir un présage de mauvais augure mais cela n’entamait pas l’enthousiasme du benjamin.
-Ohhhh et si il avait fait venir un de ces animaux exotiques que l’on ne peut voir que dans la ménagerie du roi ?! Un éléphant. ou bien un dromadaire ! J’ai toujours rêvé de pouvoir en chevaucher un !Ou mieux, et si il avait découvert un savant ayant inventé un engin qui nous permettrait de voler ? Ce serait tellement merveilleux de pouvoir mettre la tête dans les nuages !
Quiconque le voyait en cet instant n’aurait pas été le moins du monde surpris de le voir sautiller de joie en tapant dans ses deux mains comme un gosse. Mais heureusement pour la santé mentale de sa sœur – déjà affublé d’un narcissique coureur de jupons en guise de frère ainé, d’une femme qui aurait été très à l’aise dans un bordel de Venise en guise de mère et d’un pervers dégoûtant en tant que pseudo oncle- Alvise, si spontané soit il par moment avait un minimum de retenue.
Finalement ce n’était qu’une fontaine. C’est si commun une fontaine ! Alors certes Francesco s’était fait immortalisé dans la pierre en Dyonisos et une des nymphes arborait une grande ressemblance avec la parmesane mais il n’y avait pas de quoi en faire tout un plat. Vraiment c’était décevant, ils ‘était attendu à quelque chose de plus spectaculaire. Néanmoins ne voulant pas abattre le moral de son frère, si fier de sa « merveille », et bien conscient de l’accueil tiède qui avait été fait à la « surprise » il se força à applaudir jusqu'à en avoir les paumes rouges- si il y avait eu un ’applaudimètre on aurait certainement déterminer que le plus jeune des Contarini battait tous les records- . Raphaëlla n’était pas pour sa part pas d’humeur à faire plaisir à Francesco. Elle aurait pourtant au moins pu être cordial avec leur frère aujourd’hui après tout c’était son anniversaire et ça ne lui coûtait rien de faire un effort de temps en temps, si ?!
- Rentrons. Je ne voudrais pas perdre la vue pour avoir fixé cette horreur trop longtemps
Obéissant au commandement de sa sœur en Lassie chien fidèle, il la suivit à l’intérieur sans comprendre ce qu’il y avait de si terrible dans cette fontaine. Il déglutit péniblement. Il sentait des reproches venir pour avoir réservé un accueil aussi chaleureux à la pièce d’eau.
-Ah. Alvise, heureusement que tu es là pour redorer un peu le blason de la famille.
Ah oui?! Il ne s’était pas attendu à cette réaction mais.. tant mieux, il n’allait pas s’en plaindre. La descente de sa sœur ne lui échappa en revanche pas et il commença à imaginer à quoi elle finirait pas ressembler à la fin de la soirée si elle continuait à s’enfiler des verres. A Paola Contarini…..
- Rapha. Loin de moi l’idée d’essayer de te dicter tes faits et gestes mais…je n’ai pas très envie de te retrouver courant nue sous la pelouse, qui sait ce qu’il pourrait arriver.. tu pourrais tomber sur un Ezio bis.. et dieu sait qu’il doit y en avoir dans cette joyeuse assemblée. Ce lama par exemple me semble particulièrement d’humeur graveleuse.- lui glissa t il en désignant sans le savoir le Grand Condé.
Et là je vous vois venir. De la part d’un type qui après avoir bu deux ou trois verres de trop est capable de se retrouver au petit matin la tête baignant dans la sauce après s’être endormi sur son plat à la taverne pour avoir bu deux ou trois verres, c’est un peu facile. Mais la remarque part d’une bonne intention même si Raphaëlla tient très certainement l’alcool d’une main de maitre comparé à Alvise Contarini. Il n’eut de toute façon pas droit à une réponse digne de ce nom puisque la belle Sofia, la volubile Sofia, l’inénarrable Sofia s’approcha d’eux, courroucée telle une Junon vengeresse.
- Qu'il est bon de voir des Contarini normaux. Francesco semble faire un concours avec votre mère sur le mauvais goût, même si Ezio est en tête avec une demande en mariage à une amie et moi en même temps,
- Croyez bien que je suis désolée que vous soit imposée la vue d'un tel spectacle. (....)
1er épisode : les vipères sont au rendez vous. Alvise ne voyait vraiment pas où elles avaient bien pu être allées chercher cette preuve du mauvais goût de Francesco. Son frère était un modèle d’élégance.
2e épisode les vipères se font colombes . Echange de compliments. Surfait ! Mais il ne pouvait cette fois qu’être d’accord avec les deux jeunes femmes, elles étaient ravissantes et la tenue de Sofia qui l’avait ébloui tout à l’heure était encore plus impressionnante de près, à tel point qu’il se baissa pour l’inspecter de plus près sans prêter plus d’attention à celle qui la portait. Il se sentit tout de même un peu idiot lorsqu’elle le surprit accroupi devant elle et le caressa comme la reine Marie Thérèse l’aurait fait avec un de ses petits chiens.
- « Et comment allez vous, mon petit Alvise ? Vos peintures avancent-elles ? »
Serait ce qu’elle venait de lui adresser la parole ? A lui ? Et elle lui demandait des nouvelles de ses peintures ? C’était véritablement Noël aujourd’hui !
- On peut raisonnablement dire que j’allais bien, mais je crois que c’est depuis que vous avez fait votre apparition, je me sens renaitre, bella Sofia ! Vous m’avez manqué comme le soleil peut manquer à un Vénitien exilé dans de froides contrées.
Il voyait bien qu’elle le traitait comme un animal domestique la plupart du temps mais il n’arrivait pas à lui en tenir rigueur. Cette femme méritait à ses yeux un piédestal pour que tous puissent l’admirer. Comme il avait été fier, lui l’amoureux de la beauté, lorsqu’on lui avait appris que Francesco allait très certainement passer la bague au doigt de la princesse il y a des années de cela ! Quelle pitié que les fiançailles n'aient jamais abouti..
- En parlant de peintures, je me suis récemment rendu à Fontainebleau et je ne m’en remets toujours pas. Tout y est si exquis ! Conquis par la beauté des lieux et de leurs décors je me suis attaché à tenter de reproduire l’œuvre de Rosso dans la galerie François Ier mais j’ai bien peur de ne jamais égaler ce maitre. J’aimerais bien avoir votre avis sur la chose. Peut être pourrais je abuser votre temps pour…
Temps imparti écoulé ! Le maitre de cérémonie en avait décidé ainsi et loin d’ Alvise l’idée de l’envoyer paitre en lui faisant remarquer qu’il l’interrompait.
-Aaaah ma chère Sofia ! (...) Aaaah mes dames ! Ne me jetez pas ce regard plein de mépris et d’ego meurtri ! N’es-tu pas d’accord Alvise ? Ces dames ont besoin d’un verre !
- Laisse la donc tranquille Cesco, ne vois tu donc pas qu’elle ne se sent pas bien. Je ne m’explique moi même toujours pas ce qui courrouce tant la princesse, mais elle doit avoir ses raisons .
Dès lors que l’ennemi à abattre se trouvait être un des êtres qu’il admirait le plus au monde et pour qui il aurait été près à faire presque n’importe quoi- son frère adulé- il faisait un bien pâle chevalier servant pour sa sœur et Sofia. Dans la catégorie "toutou" il tenait plus du St Bernard que du Rottweiler donc pour le chien de garde, c'était raté! En tout cas ce qu’il avait dit était passé dans l’oreille d’un sourd car Cesco continua à harasser la pauvre Sofia.
-Allons allons, laisse donc passer toute cette aigreur Sofia…Cette vieille rengaine de notre séparation, tout ça tout ça… Raaaaah ! N’as-tu donc aucune motivation profonde ?. Regarde-moi : je le vis trèèèès bien ! Tu sais Il faut que je te raconte cela, tu vas comprendre. Notre relation… Comment dire ?... (...)
-D’ailleurs au sujet de la fontaine.. je ne voudrais pas paraitre importun mais en faisant de Sofia une de tes nymphes tu m’as volé ma muse et l’a faite tienne. C’est un procédé scandaleux ! Les muses, vois tu cher frère, ça ne se vole pas, pas plus que ça ne se prête. L’artiste n’est pas partageur!
Encore une fois, mauvais timing. Personne ne l’écoutait. Il aurait dû se faire une raison, depuis le temps que ça durait… - non je ne me sens pas potiche, pas du tout-.
Et bien il ne lui restait plus qu’à regarder cet échange en compagnie de Rapha.. un vrai match de tennis. Le moment le plus savoureux restant celui où Sofia s’empara du verre qu’il tenait - et sans lui demander son avis en plus. Ah vraiment merci ! Preuve que personne ne se souciait vraiment de ce qu’il pouvait bien en penser- pour balancer l’alcool sur Francesco. Alvise hésita pourtant à en rire – après tout c’était comique- ou bien à paraitre indigné –après tout il s’agissait de Saint Francesco ! Sacrilège ! et qui sait ce qu'il aurait pu arriver si l'alcool avait atteint les yeux de son précieux ainé!-. On put donc le voir faire une tête étrange à mi chemin entre les deux, grimaçante à souhait. La douce Sofia de son côté – douce aux yeux d’Alvise seulement- redevint Junon et invectiva juste ce qu’il faut Cesco avant de leur lâcher d’un ton théâtral :
« Votre frère aura la punition qu'il mérite, ce n'est qu'une question de minute pour qu'il soit confronté à ce qu'il déteste le plus. »
A dire vrai, elle lui avait fait un peu peur lorsqu'elle avait glissé cette phrase! Brrr.Sauve qui peut! il n’aurait pas aimé être à la place de Francesco en ce moment, plutôt subir les foudres de ce cinglé de Barberini, c’était certainement moins dangereux.
Une chose l'inquiétait cependant ... allait il devoir prendre parti pour l'un ou l'autre? Cruel dilemne! |
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Joyeux Anniversaire Monsieur l'Ambassadeur ! 15.07.13 0:22 | |
| Si Ferdinand trouvait étonnante la présence de mademoiselle de Blaingirey à une fête où le tout Versailles le plus courtisé était convié, alors justement qu’elle lui avait dit vouloir se faire discrète pour échapper à son poursuivant, il avait décidé de ne pas s’attarder sur ce détail pour le moment ; non seulement parce que, sincèrement, il ne cherchait pas à voir le mal partout et n’aurait donc pas pu soupçonner la jeune femme de grand-chose sur cette simple constatation, mais aussi parce que ce soir, il n’était pas d’humeur à espionner. Il s’agissait de son dernier jour avant de partir à la guerre, et il n’avait aucune envie de le passer à ‘travailler’. Encore moins en une présence aussi charmante. Que le roi aille au diable avec ses guerres, lui avait envie de profiter de la soirée ! - Un courtisan vous a mentionné il y a quelques jours, et redoutait tellement que vous veniez à cette soirée. Il s'est écrié " les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnait ! " Mais moi, votre présence me réconfortait d’avance. Assura mademoiselle de Blaingirey en lui adressant l’un des plus jolis sourires qu’il lui ait été donné de voir en trente-cinq (pardon, trente-six, il avait beau les avoir depuis bien trois mois il ne se faisait toujours pas à l’idée). Ferdinand, flatté tant par l’insulte dont il n’avait retenu que la partie ‘tout oser’ que par l’idée que sa présence puisse réconforter sa charmante protégée, se redressa exagérément sans pouvoir retenir un sourire, tel un paon riant sa propre parade. « Vous me flattez, mademoiselle. Que voulez-vous, on ne peut pas plaire à tout le monde, mais j’aime mieux avoir gagné votre estime que celle de mon détracteur. » répondit-il en s’inclinant faussement modestement. - Et si nous profitions des premières brises printanières dans les jardins, avant que ce petit monde les rejoigne ? Nous pourrions être seuls un instant et faire plus ample connaissance. « Je n’osais vous le proposer mademoiselle, il y a de bien drôles d’animaux ici et je pense que nous serons plus à notre aise entre oiseaux, le gracieux cygne et le perroquet loufoque, n’est-ce pas une charmante association ? » répondit Ferdinand en lui offrant son bras. Le duo s’en alla ainsi, bras dessus bras dessous, certains observant avec étonnement cette étrange équipe –et ceux qui connaissaient le fou se demandaient bien ce qu’une aussi jolie femme faisait à son bras mais il n’en avait que faire. Une fois dehors il dut bien s’avouer qu’il était mieux à l’air frais. La foule massée à l’intérieur avait quelque chose d’étouffant, et force était de reconnaître que malgré sa bonne volonté il n’avait pas tellement la tête à la fête comme il avait pu la faire chez les Longueville. Même ce jeune duc, un ami de Michelle de Bergogne lui semblait-il, qui amenait une chèvre apprivoisée comme cadeau à Francesco ne parvint pas à le faire ricaner ou à lui tirer une moquerie.Suivant sagement Pauline de Blaingirey jusqu’à un banc de pierre d’où ils pouvaient voir les feux d’artifice tout en étant relativement tranquilles, il s’assit à ses côtés mais ne s’attendait pas à la question qui allait suivre. - Vous allez devoir sans doute rejoindre l’armée pour participer à cette guerre. N’est ce pas trop difficile pour vous ? demanda Pauline sans se douter qu’elle mettait le doigt précisément sur un point un peu sensible. Il marqua involontairement un temps d’arrêt, mais se reprit aussitôt en interpellant d’un geste de la main un serveur qui portait un plateau de coupes de vin. « Pour tout vous dire mademoiselle, je pars demain matin. L’heure du devoir a sonné, même pour les petites gens comme moi. Que voulez-vous, c’est la guerre, et il paraît que quand on est un bon français, il faut payer l’impôt du sang, peut-être même plus que ceux qui la décident. Ce sont les intrigants illogismes de ce monde. » déclara-t-il avec insouciance. Après tout, il n’abandonnait ni femme ni enfants derrière lui, il avait au moins cet avantage sur beaucoup de ses futurs camarades de galère. C’étaient surtout Blandine et Haydée qui l’inquiétaient, puisqu’elles étaient sa famille la plus proche –au sens propre pour l’une et figuré pour l’autre- mais il savait que s’il lui arrivait quelque chose, elles avaient chacune quelqu’un pour veiller sur elle. C’était au moins ça de pris, et il partait un peu plus serein que si ça n’avait pas été le cas. « Tenez, goûtez donc cet excellent vin. Notre ami di Venezia est peut-être un drôle d’oiseau, mais il faut reconnaître qu’il a bon goût. Levons donc nos verres à la paix, puisqu’elle reviendra bien un jour, et à la vie, puisque c’est la seule chose qui vaille la peine d’être vécue ! »Avec bonne humeur, Ferdinand fit tinter son verre contre celui de la demoiselle avant d’en boire deux gorgées. « Mais assez parlé de moi, parlez-moi donc un peu de vous. Je connais de vous ce que m’a raconté monsieur de la Reynie, mais ce n’est pas ça qui m’intéresse. Vous avez piqué ma curiosité dès ma première rencontre, et veuillez me pardonner si je vous parais un peu cavalier mais je brûle de savoir quelle femme peut se cacher derrière un aussi joli cygne –et un aussi joli sourire. Vous n’êtes pas mariée, d’après ce que j’ai compris ? » demanda Ferdinand, sincèrement curieux de savoir par quel phénomène surnaturel une femme pareille pouvait être seule. Et puis, c’était une question comme une autre, non ? - Spoiler:
Pardon, j'étais inspirée
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| | | Francesco Contarini
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Je m'aime tellement ! Quoique, il est possible que je l'aime elle aussi...Côté Lit: C'est open bar ! Entrée gratuite pour les libertinsDiscours royal:
• DON JUAN • Revenu des Enfers
► Âge : 27 ans
► Titre : Nobilis Homo vénitien, Ambassadeur déchu, Banquier de la Main de l'Ombre & bras droit de Victor d'Amboise
► Missives : 710
► Date d'inscription : 16/01/2011
| Sujet: Re: INTRIGUE : Joyeux Anniversaire Monsieur l'Ambassadeur ! 17.07.13 2:18 | |
| Face aux propos venimeux de Son Excellence l’Ambassadeur, c’est une Sofia plus furibonde que jamais qui se tourna vers lui en jetant en arrière avec arrogance ses boucles sombres :
« […] Si vous vous croyez inébranlable, je vous prouverais le contraire. Vous pensez rire de moi, vous amuser de ma personne, tenter de m'humilier avec votre monument en toc dans votre jardin mais sachez que ce n'est pas cela qui me fera m'arrêter. Vous me sous-estimez grandement si vous pensez que je suis toujours celle que vous avez lâchement abandonné quelques années auparavant, vous devriez vous méfiez car je plie, et ne romps pas.
Devant la morale de Fontaine, Francesco n’eut d’autre réflexe que de lever les yeux au ciel avec lassitude.
-Tuez-moi, je vous en supplie, mais la bouche fermée ! dit-il d’une voix trainante.
Dans ce conflit italien, il n’y avait là plus le moindre amusement. En quelques semaines à peine cela était devenu malsain et voué aux catastrophes en tout genre. D’ailleurs, en parlant de catastrophe… oh et puis non : nous verrons cela plus tard, voulez-vous ?
Déjà las de saper l’enthousiasme de la Farnèse, l’ambassadeur quitta sa fratrie et la brune sans plus de commentaires. Il ne le reconnaitrait certainement pas sur le moment mais il venait de gâcher ses propres festivités comme un grand, sans l’aide de personne ! (qui a dit que cela n’était pas nouveau ?). Nerveux, impatient, il était dans un état comparable au petit garçon capricieux qui s’ennuie ferme. Il tournait comme un lion en cage parmi ses invités sans trouver la moindre présence d’une distraction alléchante. Un homme tel que le Contarini avait besoin de… OH ! MAMMA MIA ! A peine le jeune homme venait de détourner le regard d’une énième conversation sans grand intérêt qu’il croisa le regard d’une délicieuse colombe de sa connaissance… Oui… Comment avait-il pu l’oublier ? Même si la belle portait un masque il sentait son regard de braise posé sur lui. Quoi de mieux pour remettre en état son petit (TRES GROS) ego meurtri ? La Longueville lui adressa un sourire indécent qu’on lui voyait rarement ce qui eut le don de donner des frissons exaltants au vénitien dont le visage s’éclaira en retour de son sourire carnassier légendaire.
La belle se déroba alors bien vite en direction de ses appartements et aussi efficace qu’une flèche, Francesco se tourna de nouveau vers son interlocuteur qui n’était autre que le Grand Condé, déguisé en dindon.
« Mais, vous savez, moi je ne crois pas qu'il y ait de bonne ou de mauvaise situation, répliqua Francesco, ayant retrouvé toute sa fraicheur. Moi, si je devais résumer ma vie aujourd'hui avec vous, je dirais que c'est d'abord des rencontres, des gens qui m'ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j'étais seul chez moi. Et c'est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée... Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, précisa-t-il avec un petit clin d’œil coquin, parfois on ne trouve pas l'interlocuteur en face, je dirais, le miroir qui vous aide à avancer. Alors ce n'est pas mon cas, dit-il d’un sourire charmeur. Comme je le disais là, puisque moi au contraire, j'ai pu ; et je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie... Je ne suis qu'amour ! s’exclama-t-il d’un ton théâtral. Et finalement, quand beaucoup de gens aujourd'hui me disent "Mais comment fais-tu pour avoir cette humanité ?", eh ben je leur réponds très simplement, je leur dis que c'est ce goût de l'amour, ce goût donc qui m'a poussé aujourd'hui à entreprendre une construction mécanique, dit-il en désignant la fontaine à son effigie. Mais demain, qui sait, peut-être seulement à me mettre au service de la communauté, à faire le don, le don de soi...
Devant un tel flux de paroles, le Grand Condé n’avait osé en placer une et il se contenta de scruter l’ambassadeur comme on observe un phénomène rare et étrange (ou particulièrement répugnant). -Monsieur, dit-il d’une voix sévère. Je vous demandais : Est-ce que vous ne trouvez pas tout cela indécent ? demanda-t-il en montrant d’un geste la fête.
Mais l’ambassadeur ne l’écoutait absolument pas et celui-ci se contenta de filer…
-Oh mais je sens le parfum de Venise ! dit le Contarini en s’éclipsant dans la foule.
C’est ce qu’on appelle « filé à la vénitienne ».
Lorsque Francesco franchit la porte de la chambre pour retrouver son gibier favori, il affichait une mine triomphale.
« Eh bien, vous savez vous faire désirer... minauda-t-elle tout en s’approchant de lui pour lui tendre une coupe.
-Et vous savez recevoir comme il se doit, ma chère, répliqua-t-il en saisissant le présent de la colombe masquée. Il but une gorgée de champagne tout en fixant ardemment la belle. Le lion patientait sagement de pouvoir dévorer le joli morceau.
-J’espère que mon... présent saura vous faire oublier nos petits différends, ajouta-t-elle, l’oeil pétillant.
-Après notre dernière rencontre, je n’aurai jamais imaginé vous retrouver parmi mes cadeaux d’anniversaire. Vous me surprendrez toujours Gabrielle, dit-il avec un petit sourire.
-Joyeux anniversaire, Votre Excellence. » fit la colombe avant de trinquer.
A peine les deux jeunes gens venaient de savourer leurs bulles du champagne que Monsieur l’Ambassadeur attira entre ses bras sa maitresse retrouvée. Le vénitien abandonna bien vite sa fourrure de lion derrière lui et Il emmena la Longueville davantage près du lit (tandis qu’il soufflait au passage quelques bougies pour fêter l’événement). C’est dans une pénombre aux reflets pourpres, qu’ils disparurent tous deux sous les draps en laissant s’échapper quelques plumes et quelques rires.
Entres les draps froissés, les grincements du lit, les retournés acrobatiques, les baisers et les caresses : l’esprit du vénitien eut un étrange doute… Ces étreintes, cette voix, cette bouche, cette peau,… Ce n’était pas Gabrielle. Il y avait un problème. L’italien était certain d’avoir vu monter sa maitresse dans ses appartements, tout comme il était certain d’avoir partagé (brièvement) une coupe de champagne avec elle. Et pourtant… Tout cela était loin d’être désagréable, il en convenait. Mais cela le prenait au dépourvu. C’était bien la première fois qu’une jolie femme se retrouvait par erreur dans son lit ! Tandis que son esprit était occupé a tergiversé sur ce grave problème de literie, son corps, lui, ne cherchait pas plus loin que le bout de son… nez. Dans la pénombre, on aurait cru que l’on déménageait les appartements de Son Excellence ! Mais entres deux froissements de draps et autres sons évocateurs, Francesco entendit le gémissement de trop. Celui qui le ramena à la raison. Sans attendre il quitta le lit et attrapa un chandelier posé plus loin. Filant comme l’éclair, il revint auprès du lit et extirpa la jolie nymphe qui s’y trouvait… et y trouva une camériste. Un tour de magie digne des plus grands !
A la vue de de la jeune femme, Francesco eut un haut-le-cœur, la lâcha avec dégout et recula comme s’il venait de découvrir un démon.
« SANTA MADRE DELLE PROSTITUTE ! hurla le vénitien comme un dément.
Furieux, il se remit de sa surprise et revint attraper la gueuse qui était dans son lit. Sans le moindre ménagement, il la précipita contre un meuble et lui balança sauvagement au visage les vêtements de la Longueville. Le sang du vénitien était bouillant. Il ne parvenait plus à se contrôler et hurlait autant d’insultes et d’horreurs qu’il pouvait au visage de la servante.
"CHI TI CREDI DI ESSERE? SPORCO MAIALE! CANE RAGAZZA! MALEDIZIONE! STREGA! ROSPO! RAGAZZA MERDA! LEBBROSO! VAI AL DIAVOLO!"
Le cirque en panique dura encore quelques minutes sous un florilège de vocabulaire italien, jusqu’à ce que Francesco attrape la camériste et approche son visage tout près du sien avant de lui murmurer en serrant les dents :
“Va donc dire à ta maitresse que ses farces de bohémienne lui coûteront bien plus que sa jolie tête.”
Puis il l’attira jusqu’à la porte de la chambre et la jeta dehors sans plus de délicatesse avant de claquer la porte comme un diable. La fête était définitivement terminée pour lui... Jusqu'à ce que son valet Pablo entre discrètement quelques minutes plus tard et lui fait savoir qu'un certain Nicolas de Ruzé l'attendait... Sans plus de réflexion, l'Ambassadeur ordonna qu'on le fasse venir. |
| | | Rebecca Stuart
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Quelle question ? Au plus offrant bien sûr ! Côté Lit: On n'y fait pas comme chez soi et certainement pas son mari !Discours royal:
♠ Shine like a diamond ♠
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► Titre : Comtesse of Rosyth, Duchesse of Richmond
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Joyeux Anniversaire Monsieur l'Ambassadeur ! 17.07.13 13:27 | |
| Etre vraie, naturelle et sincère, voilà qui n’était pas donné tous les jours à Rebecca of Richmond et particulièrement en compagnie des courtisans. Toujours débitant mensonges sur mensonges pour complaire à la cour, elle s’octroyait de temps à autre de soupirer derrière ses éventails si cela devenait trop pénible. Vivre à la cour, qu’elle soit celle de Versailles, de Chantilly ou de Hampton Court, était une bien rude bataille de tous les instants. Toujours sur ses lèvres, se dessinait ce semblant de sourire, un sourire sans joie, calculé et froid. Sans en connaître la raison, peut-être parce qu’il s’agissait tout simplement du Fou du Roi, Ferdinand semblait l’avoir percée à jour dès leur première rencontre. Elle n’était pas heureuse, elle feignait de l’être. Mais cette nuit, ne devant pas s’armer de tout son art de séduction et de manipulation envers le baron afin d’obtenir une quelconque faveur de lui, cela pouvait être différent et si nouveau … Si nouveau d’être Rebecca of Rosyth, cette adolescente ayant laissé trop vite place à la femme sournoise qu’elle était devenue. N’avait-il pas accepté son défi de la faire rire ? Ce défi était très enfantin, mais elle s’y était laissé prendre. Assise sur cette terrasse, à la simple lueur des fusées du feu d’artifice, tout lui paraissait possible. Et peut-être pouvait-elle commencer par lui avouer son véritable nom ? Il lui devenait de plus en plus difficile de porter cette identité donnée par la Reynie. Le baron d’Anglerays n’était pas commun, peut-être comprendrait-il qu’elle n’avait pas eu d’autres choix que de mentir à la Police du roi pour se protéger de Morgan, peut-être accepterait-il de la protéger encore malgré ça ? Légèrement torturée par le fait de dire la vérité ou de n’en rien faire, elle l’écouta si peu lorsqu’il lui parla de la guerre. Elle n’entendit vraiment que « demain matin ». Si tôt … au fond malgré leur mise en contact très orageuse, il l’avait amusée, elle devait bien l’avouer. C’était plus que jamais un original et ces personnes qui sortaient de l’ordinaire ne pouvaient que lui plaire. Elle-même se trouvait peu ordinaire. Le caractère de ce joyeux luron était sans doute aux antipodes du sien mais il était de la même trempe. - Je souhaite de tout cœur que vous n’ayez pas à payer cet impôt du sang. Vous me manquerez. Mais qu’avait-elle dit ? Il fallait qu’elle se reprenne, ces diables d’hommes comprennent si facilement ce qu’ils veulent bien comprendre. Pensait-il qu’elle pouvait être intéressée par lui ? Ce n’était pas impossible. Il lui semblait bien qu’il badinait lui-même. - Vous comprenez, qui vais je pouvoir assommer maintenant ? Je ne peux pas lancer des assiettes à la tête de ma servante, elle pourrait par la suite cracher dans mon potage. Ça serait contrariant. Et elle dissimula l’esquisse d’un petit sourire derrière sa coupe de vin avant de la faire tinter à celle du baron. - A la paix oui ! Puissiez-vous revenir rapidement chanter la sérénade sous mes fenêtres, pour le simple plaisir de vous répondre : « Tuez moi, je vous en supplie, mais la bouche fermée ! »Rebecca jouait un peu avec le feu, ses petites manœuvres de séduction toujours à l’affût du moindre gentilhomme titré et fortuné reprenait parfois le dessus avec ses petites répliques insolentes mais tout à la fois charmantes. Le champagne de tout à l’heure, lui montait-il à la tête ? " Mais assez parlé de moi, parlez-moi donc un peu de vous. Je connais de vous ce que m’a raconté monsieur de la Reynie, mais ce n’est pas ça qui m’intéresse. " Et voilà ! Ferdinand d’Anglerays désirait en savoir plus, aussitôt elle baissa les yeux comme un enfant pris en faute et but une gorgée pour se donner une contenance. " Vous avez piqué ma curiosité dès ma première rencontre, et veuillez me pardonner si je vous parais un peu cavalier mais je brûle de savoir quelle femme peut se cacher derrière un aussi joli cygne –et un aussi joli sourire. Vous n’êtes pas mariée, d’après ce que j’ai compris ? " Rebecca dans tout le sang froid qui était le sien dès qu’il s’agissait de conserver ses secrets, manqua de s’étouffer à la dernière question de Ferdinand, sans n’en laisser presque rien paraître. Que dire ? Que faire ? Elle inspira profondément avant de répondre avec hésitation. - Écoutez … Je ne suis pas vraiment celle que je laisse paraître .. je suis … Non, elle se devait de ne rien dire ! Cela aurait été une grave erreur, elle ne connaissait presque rien de lui. Elle ne pouvait se laisser piéger par sa bonhomie, l’animal était rusé. - Je suis écossaise et non française. Voilà un aveu qu’elle pouvait faire sans trop se mettre en danger. Il fallait bien parfois céder la main pour épargner le bras. Elle avait dû continuer sur sa lancée, alors elle avait préféré dire une vérité plutôt qu'un énième mensonge pour en couvrir un autre. - L’une de mes ancêtres était à la cour de Mary Stuart, c’est pour cela que je porte un nom bien français et non je ne suis pas mariée … Mais j’ai été mariée, mon mariage a été annulé par le Pape. Soit, Rebecca brûlait clairement les étapes, mais la demande d’annulation était bel et bien en partance pour Rome. Quelle joie de pouvoir clamer même à un inconnu : « J’ai été mariée ». Ce participe passé lui donnait du courage pour affronter les quelques mois à venir où elle serait encore enchaînée à Morgan officiellement. - Mon mari faisait de moi la risée de tous nos voisins en me faisant porter les cornes, figurez-vous. Oui je sais je parle comme une charretière, pardonnez-moi. Simplement, ces souvenirs me font enrager et si encore il n’y avait que cela que je pouvais reprocher à ce bellâtre ! Les épaules de Rebecca s’affaissèrent comme sous le poids de la résignation désespérée. - J’ai bien peur que cette première expérience m’ait dégoûtée des hommes, telle vous me voyez là, je reste célibataire, rendez-vous compte à mon âge. Presque vingt-cinq ans, qui pourrais-je intéresser tandis que l’on choisit des pucelles de dix-sept ans en mariage ? Puis la duchesse chassa du revers de la main ses mauvaises pensées. - A votre tour à présent, qui se cache derrière ce perroquet loufoque, ce Fou du roi, ce badin de toutes les minutes ? Comment votre épouse et vos enfants arrivent-ils à vous supporter ? Dans l’esprit de la belle brune qui avait lancé cette question encore une fois sur un ton badin, il ne faisait en effet aucun doute que Ferdinand possédait femme et famille. - Spoiler:
Oui je tends à mort des perches Mince en fait c'est super long en plus, sorry, je me suis laissée submerger par mon inspi.
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| | | Sofia Farnèse
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Je l'ai fermé par sa faute. Seul lui pourrait le rouvrir un jour ...Côté Lit: Je ne suis pas de celles qui se couchent pour un sourire. A peine pour un diamant, mais souvent pour la passion.Discours royal:
♈ LA BELLA FARNESE ♈ Più bella cosa non c'è
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Joyeux Anniversaire Monsieur l'Ambassadeur ! 11.08.13 16:36 | |
| Sofia avait à peu près apprécié la fête avant l'arrivée de Francesco. Sa discussion avec les deux autres Contarini lui avait mis du baume au cœur. Raphaella et elle se ressemblaient en beaucoup de points, ce qui en faisait de grandes amies ; quant à Alvise, elle l'appréciait aussi, mais il est vrai qu'il était plus un animal de compagnie, une sorte de bête qu'on flatte ou qu'on caresse quand il fait quelque chose de bien.
« On peut raisonnablement dire que j’allais bien, mais je crois que c’est depuis que vous avez fait votre apparition, je me sens renaître, bella Sofia ! Vous m’avez manqué comme le soleil peut manquer à un Vénitien exilé dans de froides contrées. Oh que vous êtes charmant, mon petit Alvise, cela me touche. » répondit la Farnèse avec un petit sourire.
La jeune femme était surtout flattée, il était difficile pour une femme dans son genre de résister aux compliments et ne pas se sentir un peu pousser des ailes. Elle l'écoutait distraitement avec un petit sourire parler peinture et de Fontainebleau, où elle acquiesça pour approuver ses paroles. Dommage qu'il lui faille lui mentir pour qu'il fasse des reproductions de peinture, même s'il sera sans doute au courant un jour ou l'autre ... Mais tout cela vola en éclats lorsque le gondolier stupide vint tout gâcher, éclaboussant tout le monde de son sale ego. S'il savait qu'il s'enfonçait davantage, peut être aurait-il moins parlé. Mais entre ce déballage de méchancetés et le coup de la fontaine, il avait définitivement signé son arrêt de mort, du moins de mort socialement parlant. Si la mort n'en voulait, comme en témoignait le Nouvel An, Sofia ferait tout pour le détruire, et s'était alliée avec plaisir avec la nouvelle duchesse de Valois pour ce qui allait venir.
Prenant une nouvelle coupe de champagne, feignant la conversation avec une dame qui faisait la conversation pour deux, ridiculement déguisée en tigresse alors qu'elle avait le physique d'une dinde. Elle vit « Gabrielle » en compagnie du gondolier putride et ne put s'empêcher d'esquisser un sourire malsain. Le piège commençait à se refermer, surtout quand ils montèrent à l'étage. Elle n'écoutait plus le caquètement de la dinde tigrée qui parlait dans le vide avec passion du voyage de son mari à Parme, de sa rencontre avec les Farnèse, c'est-à-dire la famille de Sofia. Qu'est ce qu'elle pouvait s'en moquer ! Sa famille pouvait recevoir qui ils voulaient, surtout des personnes de seconde zone, elle s'en moquait comme de sa première robe de taffetas. La princesse prit son mal en patience en voguant de conversation en conversation, guettant l'heure sur l'horloge avant de succomber à l'envie d'écouter aux portes. C'est qu'elle ne voulait pas trop en entendre, juste les plaintes de Francesco, savoir qu'il avait été trompé par Gabrielle, qu'il avait couché avec une gueuse alors qu'il y avait tout donné, croyant être avec une princesse de sang.
Estimant qu'il était peut être temps, Sofia monta à l'étage et chercha la chambre de l'ambassadeur de pacotilles. Il résonnait encore la musique d'en bas, mais il n'y avait pas d'autres bruits. S'approchant d'une porte, elle entendit des bruits quelqu'un qui se levait d'un lit. Il y eut un silence un instant, puis elle entendit les hurlements de Francesco. Elle mit sa main devant sa bouche pour rire en silence, ne manquant pas une miette de ce qu'il se passait à l'intérieur. On aurait dit un dément, partagé entre la peur, le dégoût et la colère. C'était encore mieux que ce qu'elle avait imaginé. C'était juste magistral, du grand Contarini et c'était bien la première fois que Sofia avait une certaine sympathie pour son ancien fiancé. Car c'est double plaisir de tromper le trompeur. Puis, comme si de rien n'était, elle redescendit, s'adressant à Francesco malgré son absence :
« Prends garde à mon courroux, et ce n'est qu'un avant-goût. C'est la vengeance d'une louve, si tu me cherches, tu me trouves » lâcha t'elle avec un sourire satisfait.
Elle reprit son manteau et quitta la fête. Elle partait comme elle était arrivée, de manière impolie car sans dire ni bonjour ni au revoir à l'auteur de la fête, ni sans donner un cadeau. Enfin, si, elle avait fait un cadeau dont Francesco n'était pas prêt d'oublier ! Elle en riait encore alors que la carrosse quittait le manoir pour rejoindre son hôtel particulier versaillais. C'était tellement amusant, une vengeance inutile et puérile mais qui faisait tellement de bien. Sur la route, il restai des flaques des pluies de la veille, et en passant la tête pour prendre l'air, elle eut l'occasion de voir des gueux éclaboussés par son carrosse, ce qui la fit rire davantage encore. Décidément, cette soirée était un peu sa fête à elle.
En rentrant chez elle, ses servantes furent étonnées de la voir de retour si tôt, la Farnèse avait fait confectionner sa robe-paon avec le souci de la perfection dans le moindre détail, s'était si minutieusement préparée pour quoi ? Deux heures de festivités ? Pourtant, cela suffit amplement à Sofia, avec son sourire radieux et ce fou rire qui ne la quittait pas alors qu'on lui enlevait cette robe qui ne servirait probablement plus jamais et qui allait prendre de la place pour rien dans les placards de la princesse. Mais cela importait peu pour Sofia, qui avait eu sa petite vengeance après l'humiliation du soir et cette conversation de sourds avec cet abruti des eaux croupies. Le savoir vexé, humilié et traumatisé la satisfaisait largement. Sofia put s'endormir sur ses deux oreilles, ayant accompli une partie de son projet …
Fin pour Sofia. |
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Joyeux Anniversaire Monsieur l'Ambassadeur ! 09.09.13 16:53 | |
| Sur le coup, Nicolas n’avait pas réellement enregistré ce qui se produisait. Il ne comprenait pas exactement comment la scène allait se passer. Il ne se faisait pas trop d’illusions; les manières du mousquetaire étaient moins léchées que celles de l’Ambassadeur, alors il allait y avoir quelques faux-pas. Il pensait aisément se faire pardonner par un cadeau qu’il avait rapidement planifié pendant son attente. Maintenant qu’il suivait un valet qui le menait à Francesco, il se demandait si c’était vraiment une bonne idée. Il en doutait gravement, mais peut-être que cela lui ferait plaisir. Ne jamais sous-estimer le bénéfice d’un travail fait à la main, si vous suivez le train de pensée de Nicolas. Bon, peut-être allait-il être atroce comme c’était la première fois sur un tiers, mais il ne s’était jamais plaint de ses propres traitements.
Peut-être qu’il avait envie de reculer et de se mettre à courir dans l’autre direction. D’accord, ce n’était pas peut-être. C’était certainement. L’envie de prendre ses jambes à son cou était présente, il ne pouvait le nier. Mais il avait attendu longtemps pour être reçu par l’Ambassadeur. Il n’allait certainement reculer maintenant, non? Non? Il dut prendre une longue inspiration avant d’entrer dans la pièce, ce qu’il fit presque avec regret.
Soudainement, il était devant lui. Et il était dans sa chambre… Dans sa chambre aux draps défaits… Et lui, torse nu. Merde, merde! Oh Seigneur! Nicolas, les yeux paniqués, se retourna, se trouvant face à une porte close. Le valet était déjà parti, ayant refermé la porte derrière lui. Trop tard pour retourner, donc? Tentant de réprimer le tremblement qui le prenait, il accorda un nouveau regard à l’Ambassadeur, mordant sa lèvre inférieure à la vue de ses obliques. Non, non! Putain! Pourquoi pouvait-il penser ça? Tout le bordel avec Élodie de Froulay n’était pas suffisant? Oh mon Dieu, il allait aller en Enfer… Bon, d’accord, il y était destiné depuis longtemps, mais là, c’était autre chose. Se retournant complètement, s’adossant au battant de la porte, Nicolas resta un long moment silencieux, tentant d’accepter la vision qui s’offrait à lui et l’effet qu’elle avait sur lui.
Définitivement, il était perdu… Se fondant dans une révérence profonde, le souffle toujours coupé, Nicolas ne savait plus quoi dire, quoi faire. Apparemment, quelqu’un avait eu la même idée que lui. Son long corps toujours plié en deux, le mousquetaire décida de fixer son regard sur les détails du tapis.
-Je… Je venais souhaiter un bon anniversaire à votre Magnificence… J’ignorais qu’il serait dans cette tenue. Pardonnez-moi pour cette intrusion… Et également pour le mensonge que j’ai dû dire pour me retrouver en votre présence.
Nicolas se releva, fixant son regard dans celui de l’autre homme. Il eut finalement assez de courage pour soutenir ces yeux si bleus.
-Je croyais mon cadeau original, mais je vois que quelqu’un a eu la même idée.
Puis, avec un sourire taquin, Nicolas reprit confiance en lui. Ça ne pouvait être si mal s’il le désirait. Manifestement, il y avait des chances pour que ce soit partagé. Oh, il pouvait toujours se confesser si jamais il s’en sentait l’envie plus tard. Pour le moment, plus important l’attendait.
-Dois-je partir, monsieur?
Était-ce quelque chose de vraiment acquis? Quoiqu’il en soit, il y avait un certain jeu de pouvoir qui s’était établi entre eux. Nicolas donnait du « monseigneur » et de «votre excellence » à l’Ambassadeur, le tout avec un air suffisamment moqueur pour que sa soumission paraisse fausse et il lui semblait que Contarini ne détestait pas avoir ses rougissements feints et ses mordillements de lèvre faussement innocents.
-Ou vous pouvez me suggérer quelque chose qui vous plairait et je me ferai un devoir de vous l’offrir au plus vite. |
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Joyeux Anniversaire Monsieur l'Ambassadeur ! 11.10.13 23:07 | |
| Il y avait une chose que Perrine goûtait autant, et peut-être même plus que l’intrigue dans laquelle elle se complaisait allègrement : c’était de voir les choses se dérouler comme elle l’avait prévue, et ses plans aboutir aux résultats escomptés. Le succès, dont certains se moquaient pourvu qu’ils puissent continuer à comploter, était pour elle cette petite touche finale, indispensable, qui donnait tout son piquant à l’affaire – et, il fallait bien l’admettre, flattait son orgueil qui se plaisait à voir ses machinations bien huilées suivre leur cours et s’achever comme elle l’entendait. Elle ne jouait pas que pour le plaisir de participer, et c’était bien la perspective d’une nouvelle victoire (plus que celle de passer une nuit dans les bras de Contarini) qui provoqua la moue indécente qui tordit ses lèvres lorsqu’elle vit paraître l’ambassadeur sur le pas de la porte. Il affichait le sourire fier et assuré des pires séducteurs, persuadés que personne ne peut leur résister. A la place de ce sourire, alors même qu’elle lui tendait une coupe de champagne censée célébrer le retour de leur… entente, elle se prit à imaginer les sentiments bien moins glorieux qui s’y peindraient un peu plus tard, à n’en pas douter, de la surprise à la colère, en passant par l’horreur, tout en savourant par avance la délicieuse idée que ce qu’elle imaginait n’était sans doute pas à la hauteur de ce qu’elle verrait. Perrine n’avait pas pour habitude d’apprécier qu’on la renvoyât à sa condition, mais le plaisir coupable de l’intrigue avait décidément bien des effets sur elle, jusqu’à finalement la pousser à oublier tout ce qui aurait dû la pousser à refuser le rôle que Gabrielle se proposait de lui faire jouer. « Après notre dernière rencontre, je n’aurai jamais imaginé vous retrouver parmi mes cadeaux d’anniversaire. Vous me surprendrez toujours Gabrielle, lui disait alors Francesco. » Rien que pour l’ironie de cette réplique, Perrine songea définitivement que le jeu en valait la chandelle. L’âne déguisé en lion et la vipère dissimulée sous son costume de colombe trinquèrent, mais avant que cette dernière n’ait l’occasion de s’intéresser aux pâtisseries qui accompagnaient le champagne, son amant d’un soir l’attira dans ses bras et surtout vers l’imposant lit, non sans souffler sur son passage quelques bougies qui plongèrent la pièce dans une pénombre qui faisait parfaitement l’affaire de la fausse duchesse. Estimant qu’il ne fallait pas abuser de sa bonté et jugeant à l’empressement de Contarini qu’elle n’avait pas besoin de trop en faire pour accomplir son méfait, elle laissa à celui-ci l’initiative d’ôter cette fourrure grotesque dont il s’était affublé, ainsi que la robe à plume dont elle était elle-même vêtue, et c’est dans un nuage de duvet blanc qui ne manquait lui non plus pas d’ironie qu’ils tombèrent dans le lit et s’y abîmèrent en attendant le dénouement prochain d’une farce qui, du point de vue de Perrine du moins, aurait certes pu s’avérer moins agréable. L’ambassadeur de Venise n’était en effet pas mauvais amant, et méritait sans nul doute ses titres de gloire auprès des demoiselles les moins farouches, ce dont elle ne se priva pas de profiter bien qu’elle attendît le moment où il se rendrait compte de son erreur. C’est donc partagée entre l’impatience d’en finir et le plaisir que l’on pouvait prendre dans les bras d’un amant aguerri que la camériste laissa échapper le soupir qui perturba visiblement Francesco et le poussa brusquement à se redresser et quitter le lit. Comprenant que l’heure du dénouement était venue, Perrine adopta une pause lascive sur le matelas, repoussant les draps froissés pour lui apparaître entièrement, et alla même jusqu’à lui adresser un sourire parfaitement diabolique lorsqu’armé d’un chandelier, il s’approcha à nouveau d’elle pour la remettre sur ses pieds. C’est très précisément l’instant où il la dévisagea et où elle vit son visage se transformer que Perrine grava dans sa mémoire pour en faire le récit à Gabrielle. La réaction qui s’en suivit ne la déçut pas. « SANTA MADRE DELLE PROSTITUTE ! hurla l’ambassadeur horrifié, tirant un petit ricanement sardonique à celle qui n’était finalement pas duchesse de Longueville. - Oh, votre cadeau vous déplaît ? minauda cette dernière en arborant une moue déçue. » Pour toute réponse, il la repoussa brusquement contre un meuble et lui envoya roulés en boule ses vêtements de plumes, tout en continuant à hurler de probables insultes auxquelles elle n’entendait rien – il lui suffisait de toute façon de voir son air défait et horrifié pour être satisfaite. Tout en se rhabillant vaguement, elle l’observa tourner en rond, cédant à ce qui ressemblait presque à une crise de panique – pouvait-on avoir la phobie de tout ce qui ne rassemblait pas tous ses quartiers de noblesses ? Il fallait absolument qu’elle lui présente certains de ses camarades pour vérifier l’expérience – ravissant toujours plus Perrine qui se demanda si elle allait réussir à retranscrire avec autant de vivacité et d’émotion la réaction de l’ambassadeur dupé à la véritable Gabrielle. Elle était de nouveau à peu près présentable lorsqu’il retrouva son calme, et avant qu’elle ne s’avise de prononcer le moindre mot, il se saisit de son bras et approcha son visage déformé par la colère tout près de sien pour lui parler. « Va donc dire à ta maitresse que ses farces de bohémienne lui coûteront bien plus que sa jolie tête.- Je suis sûre qu’elle sera ravie d’avoir de vos nouvelles… rétorqua Perrine avec un sourire insolent. » Là-dessus elle se laissa pousser dehors, une moue goguenarde aux lèvres, se gardant bien d’être vexée et retrouva sans plus attendre le chemin de la sortie, puis de l’hôtel de Longueville. Il était déjà fort tard lorsqu’elle parvint à son but mais il ne faisait pas de doute pour la vile camériste que Gabrielle attendait le compte-rendu de sa folle nuit, aussi se rendit-t-elle directement dans les appartements de son amie, qu’elle trouva en effet réveillée. Dans un bruissement de plumes et de tissus, elle se laissa tomber auprès d’elle. « Je crois que notre pauvre ambassadeur n’a jamais eu aussi peur de sa vie, siffla-t-elle, amusée. Je ne parle pas italien, mais je crois bien que nous avons réussi notre petite farce… Crois-moi, tu aurais voulu voir sa réaction. »Réaction qu’elle s’empressa de lui conter après lui avoir confié la facilité avec laquelle le fat s’était laissé piéger. C’est dans un éclat de rire mauvais que les deux diaboliques amies conclurent cette soirée haute en couleur, et ce plaisant petit succès. Fin de cette intervention utile et crédible de Perrine - sans rancune Cesco |
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| Sujet: Re: INTRIGUE : Joyeux Anniversaire Monsieur l'Ambassadeur ! 29.10.13 22:23 | |
| - Écoutez … Je ne suis pas vraiment celle que je laisse paraître .. je suis … avait commencé Pauline de Blaingirey avant de s’interrompre. Diable, elle avait l’air bien grave, tout à coup. Ferdinand redouta soudainement une révélation dramatique ou tragique qui viendrait rompre tout le charme de cette soirée ; non pas qu’il était quelqu’un d’insensible, mais pour sa dernière soirée à Versailles avant son départ à la guerre, il aurait préféré éviter les tragédies. A cet instant précis, elle avait tout l’air de quelqu’un qui s’apprête à lui apprendre d’un ton fataliste : "Chéri. J'ai quelque chose à te dire... il y a une famille de chinois dans notre salle de bains." Ferdinand retint une grimace. Et surtout, attendit la suite.
- Je suis écossaise et non française.
Haussant un sourcil étonné (à la fois de l’originalité de la révélation et de son importance moindre comparé à ce à quoi il s’attendait), il comprit pourquoi il avait eu tant de mal à identifier cet accent étranger qu’il n’avait jamais réussi à situer au fil de leurs rencontres. Il ne rencontrait pas des écossais tous les jours, et lorsque cela arrivait… Cela n’arrivait pas, le nombre d’écossais à la cour du roi soleil n’étaient pas exactement légions ni dans l’intimité du souverain.
Rasséréné, Ferdinand prêta une oreille attentive au récit qui s’ensuivit, en oubliant un peu le verre qu’il tenait toujours à la main à peine entamé. Une histoire de mariage raté comme on en voit tant, il en était à peine surpris. Un mari volage, une épouse bafouée… Brièvement, il se demanda si Pauline elle-même avait pris sa revanche sur son mari en s’oubliant dans les bras d’amants de passage et balaya cette hypothèse de ses pensées, songeant qu’il était peu correct d’imaginer des choses pareilles au sujet d’une femme qui avait visiblement souffert de la situation. Enfin, ça n’aurait été que justice. Elle n’aurait pas été la première à passer par là, et certainement pas la plus condamnable, songeait-il.
- J’ai bien peur que cette première expérience m’ait dégoûtée des hommes, telle vous me voyez là, je reste célibataire, rendez-vous compte à mon âge. Presque vingt-cinq ans, qui pourrais-je intéresser tandis que l’on choisit des pucelles de dix-sept ans en mariage ? « Combien voulez-vous que je vous en cite ? » s’amusa Ferdinand. « Vous vous sous-estimez madame, j’en ai vu de plus âgées que vous se remarier très honorablement… Et elles étaient aussi diablement moins ravissantes. » ajouta-t-il avec un sourire en coin. - A votre tour à présent, qui se cache derrière ce perroquet loufoque, ce Fou du roi, ce badin de toutes les minutes ? Comment votre épouse et vos enfants arrivent-ils à vous supporter ? demanda Pauline de Blaingirey. Question bien innocente et certainement justifiée, mais qui rappela à Ferdinand à quelle hypothèse de vie il avait justement renoncé quelques jours plus tôt, et ce brusque retour à la réalité… le fit éclater de rire.
« Qui sait, ma chère ? » interrogea-t-il joyeusement en accompagnant cette question rhétorique d’un geste un peu théâtral à la manière d’un Hamlet s’adressant au crâne de son cher Yorrick. « Vous savez comment ça se passe à la cour. Tout le monde porte des masques, la question est de savoir si le Fou en est exempté ou s’il est encore plus atteint que les autres. Je vous laisse méditer là-dessus… » conclut-il en prenant un air mystérieux volontairement appuyé qui ne lui allait pas du tout, le visage à quelques centimètres de celui de la jeune femme. Puis il recula et jeta un regard aux alentours, fit un coucou de la main à un serveur qui les observait et détourna aussitôt les yeux, tira un sourire sardonique au bouffon. « Pour répondre à votre seconde question, ils ont d’autant plus de facilité à me supporter qu’ils n’existent pas ! J’ai failli me marier, mais je le confesse, j’ai moi-même mis fin à ce projet il y a quelques jours. J’avais demandé à ma promise " M'aimerais tu toujours si j'étais un homme-tronc ?", et elle a hélas fait preuve de franchise… Comprenez-moi, et si je rentrais de la guerre sans bras ni jambes ? J’aurais l’air fin avec une épouse qui n’en aurait rien à fiche ! »
Balivernes bien entendu, et elle devait bien s’en douter vu le ton badin qu’il avait adopté, mais elle n’était pas obligée de savoir qu’il avait été pris de honte et de remords à l’idée d’épouser la fille de l’homme qui avait tué sa mère pour se venger de façon absolument puérile en lui faisant vivre un enfer tous les jours. Ils n’étaient pas encore assez intimes pour ça. A vrai dire, même Hector n’était pas au courant. Et au regard des derniers évènements, c’était certainement mieux ainsi.
« Vous voyez, vous n’êtes pas si seule que ça. Et dites-vous que moi, j’ai déjà trente-six ans ! Cela dit… » Ferdinand fit semblant de réfléchir, puis reprit sur un ton plus bas, et même… presque charmeur. « Oublions les maris et les fiancées ratés pour ce soir. Nous sommes entre gens de bonne compagnie et j’entends bien en profiter. Je ne suis pas sûr que beaucoup de soldats puissent se vanter comme moi de passer leur dernière soirée de liberté avec la plus ravissante des femmes de Versailles. »
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| | | Francesco Contarini
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Je m'aime tellement ! Quoique, il est possible que je l'aime elle aussi...Côté Lit: C'est open bar ! Entrée gratuite pour les libertinsDiscours royal:
• DON JUAN • Revenu des Enfers
► Âge : 27 ans
► Titre : Nobilis Homo vénitien, Ambassadeur déchu, Banquier de la Main de l'Ombre & bras droit de Victor d'Amboise
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► Date d'inscription : 16/01/2011
| Sujet: Re: INTRIGUE : Joyeux Anniversaire Monsieur l'Ambassadeur ! 07.11.13 15:41 | |
| Plongé dans ses sombres pensées, Francesco buvait longuement un verre de vin. Un rictus de dégoût restait plaqué sur son visage depuis sa découverte de la gueuse dans son lit. Il était sous le choc. Regardant successivement ses mains, les draps froissés de son lit… Tout cela lui était insupportable ! Pourquoi tant de haine ? se disait-il en jetant un regard à son reflet (si beau) dans le miroir. Son valet tenta, tant bien que mal, de rassurer son maître. Il lui suggérait qu’il finirait par oublier tout cela… Mais l’ambassadeur lui jeta un regard outré par l’intermédiaire de son reflet :
« Tu veux que j'oublie, Paolo ? s’exclama Francesco avec un rire nerveux. Ce cerveau n'oublie rien, dit-il rageusement en martelant son front avec son index. Je n'ai jamais rien oublié depuis que ma mère a arrêté de m'allaiter. C'était un mardi, il pleuvait. Va plutôt me chercher Ruzé au lieu de dire des inepties ! »
Une fois le valet partit, il poursuivit de scruter son image, la mine défaite. Etait-ce parce qu’il était séduisant qu’on le détestait tant ? Il était tellement absorbé par son double et ses dilemmes intérieurs qu’il n’entendit même pas Paolo revenir dans la chambre pour lui annoncer l’arriver de Nicolas de Ruzé. Un drap serré autour de sa taille, à demi-nu, l’ambassadeur se donnait des airs de tragédien grec. Ce n’est que lorsque le mousquetaire se décida à ouvrir enfin la bouche que le vénitien prit conscience de sa présence. Il frissonna légèrement au son de sa voix. L’italien se tourna dans sa direction pour trouver le beau français courbé bien bas dans une révérence. Ruzé semblait nerveux.
-Je… Je venais souhaiter un bon anniversaire à votre Magnificence… J’ignorais qu’il serait dans cette tenue.
-Pourquoi vous êtes là ? lança Francesco sur un ton amer. Vous m’avez acheté un poney ?
Il était si seul tout à coup ! C’était le plus beau jour de l’année, son anniversaire, et voilà qu’on lui plantait des couteaux dans le dos. Francesco avait l’impression de ressentir parfaitement la douleur de feu l’empereur César… Quelle tragédie… Il ne savait plus qui croire.
-Pardonnez-moi pour cette intrusion…, poursuivit Nicolas. Et également pour le mensonge que j’ai dû dire pour me retrouver en votre présence.
-Comment vous en vouloir ? fit l’ambassadeur avec un sourire triste en retrouvant un peu ses esprits en se massant les tempes. Je suis l’attraction du jour, n’est-ce pas ? S’exclama-t-il en levant les mains. Et puis : relevez-vous donc mon ami, ajouta-t-il en soupirant. Tout ambassadeur que je suis, je ne mérite pas tant de protocole. Gardez cela pour le roi Louis, dit-il en agitant vaguement une main pendant qu’il servait un deuxième verre de vin pour son dernier invité.
Le Contarini qui refusait la flatterie ? Oh non, il n’était pas dans son état normal ! Nicolas se releva, silencieux. Puis l’ambassadeur lui apporta son verre avant de plonger ses yeux dans les siens. La nervosité du français était toujours aussi palpable. Le vénitien trouvait bien du réconfort à constater que son charme opérait toujours malgré les derniers événements de ce soir…
-Je croyais mon cadeau original, mais je vois que quelqu’un a eu la même idée, fit le mousquetaire avec un sourire taquin alors qu’ils trinquaient.
Le regard du français s’était porté en direction du lit défait, le lieu du crime. A cette évocation, Francesco frissonna de nouveau. Il fallait clairement éviter ce sujet, surtout ce soir. Mais Ruzé ne savait pas…
-N’y prêtez donc pas attention Il mio amico, fit le vénitien avec un sourire en détournant le visage du français de la vue du lit avec ses doigts. Ce n’était pas un si beau cadeau que cela...
Il était si attendrissant avec cette naïveté feinte. Francesco était bien décider à laver la souillure laissée par la gueuse des Longueville. Quoi de mieux qu’un Adonis servit sur un plateau d’argent ?
-Dois-je partir, monsieur ?
-Pourquoi cela ? fit Son Excellence avec une moue faussement boudeuse. Ne sommes nous pas bien ?…, il approcha son visage du sien Là ?… un peu plus Tous les deux ?
Et il déposa un baiser sur les lèvres du français. Il était diabolique quand il s’agissait de tenter les autres. C’était sa spécialité et un de ses passe-temps. Même désespéré, Francesco trouvait un moyen de jouer les Don Juan. Il ne connaissait que cela pour se remonter le moral. D’autres discutent, jouent aux cartes, font de la broderie, cueillent des fleurs, écrivent, boivent, mangent, fument… Son Excellence, elle, préférait s’envoyer en l’air !
-Ou vous pouvez me suggérer quelque chose qui vous plairait et je me ferai un devoir de vous l’offrir au plus vite.
A cette phrase pleine de loyauté (et surtout de soumission), le vénitien ne bouda pas son plaisir, retrouvant l’entrain qui lui manquait. -Oh... Vous savez mon beau Ruzé... Quand j’ai envie de quelque chose, je n’ai pas besoin de demander, voyez-vous ?
Et sans plus de cérémonie, Francesco enleva la ceinture du mousquetaire et la laissa tomber sur le plancher avant de lui lancer un sourire pervers.
-Vous n’aurez plus besoin de ça pour ce soir..., dit-il en haussant les épaules avant de s’attaquer à la chemise de son invité qui trouva le même sort que la ceinture.
Puis il attira son invité près de la cheminée devant laquelle était tombée la peau de lion avec laquelle l’ambassadeur s’était déguisé pour ce soir.
-Veuillez m’excusez si je n’ai pas de lit à vous proposer, avoua Francesco. Mais ce lit, dit-il en désignant celui qui trônait dans la pièce. Il ne me plait plus. Je pense le faire brûler dès demain.
On pouvait compter sur Francesco pour que cela soit fait... Pour lui, ce lit était à présent maudit ! Sans même attendre une réponse ou quelconque objection du français il le poussa d’une main sur la peau de bête.
-As-tu déjà dansé avec le diable au clair de Lune ? demanda le vénitien avec un regard plus enflammé que jamais pour son nouvel amant avant de le rejoindre.
Tel Zeus changé en aigle, il se jetait sur le beau Ganymède... On se console avec pas grand chose, finalement...
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