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| I don't see what anyone can see, in anyone else, but you ...[Mathilda] | |
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| Sujet: Re: I don't see what anyone can see, in anyone else, but you ...[Mathilda] 09.01.13 14:12 | |
| Ferdinand était son ange gardien. Oui, elle pouvait le décrire en tant que telle. Elle en avait, certes, quelques uns à Versailles. Plusieurs même. Mais Ferdinand... Ferdinand, c'était différent. Il était un ange farceur. Un ange drôle. Et tel était son rôle. La faire rire. Rôle qu'il jouait à merveille. Tout avait commencé un jour alors que la jeune femme se promenait dans les jardins du château, pleurant discrètement et à l'abri des regards. Elle n'aimait pas paraître faible. Elle n'aimait pas verser des larmes devant ceux qui tentaient de lui faire du mal. Alors elle encaissait, elle encaissait, puis elle se défendait autant qu'elle le pouvait... Et venait un jour où elle finissait enfin par craquer. Craquer, et fondre en larmes. Ou craquer, et sauter sur l'une d'elles jusqu'à lui arracher la peau sur ses os. Elle pouvait se montrer violente la jeune femme, oh oui. Certes, cela restait assez rare... Enfin.. Le tout dépendant des personnes devant lesquelles elle se trouvait... Mais oui. Il lui arrivait d'être violente, de réagir de manière très agressive... Il ne fallait pas la provoquer, en somme. Ce jour-là, elle n'avait attaqué aucune de ses harpies qui peuplaient Versailles. Non. Elle s'était contentée de sortir prendre l'air, et de verser quelques larmes. Ferdinand l'avait alors entendu. Et vu. Dans un élan de sympathie, il tenta de la faire rire... Chose qu'il réussit admirablement puisqu'il lui fallut moins de quelques minutes pour lui soutirer un de ses rires mignons comme elle seule savait en faire. Il lui demanda par la suite ce qu'elle avait. Et, le cœur lourd, elle lui conta son histoire. Fille d'un homme d’Église, bâtarde mais en plus et surtout... Fille d'une catin. Qui avait volé bien des hommes à ces femmes qui s'en prenaient à elle désormais, comme pour se venger de ce qu'avait provoqué sa mère. Leur ressemblance physique leur facilitait grandement les choses. Elle était le portrait craché de sa défunte mère. Alors elles se faisaient un plaisir de spéculer sur son avenir. Que deviendrait-elle... Qui épouserait-elle... Et encore, il faudrait déjà qu'elle épouse quelqu'un, à voir si elle n'aurait pas une fin semblable à celle de sa mère... Mathilda ne supportait pas ce genre de remarques. Sa défunte mère était la personne la plus chère à son cœur. Qu'on s'en prenne à elle, qu'on salisse sa mémoire et qu'on la juge sans la connaître ? Non, elle ne le supportait pas.
Justement, le motif de sa visite chez Ferdinand était, encore une fois, le même. Elle n'en pouvait plus. Elle n'avait plus de patience. Elles l'avaient poussée à bout. « Qu'avez-vous fait ?... » qu'il lui avait demandé, un peu inquiet. « Je lui ai arraché une boucle d'oreille. Après lui avoir arraché les cheveux. » Elle sortit alors la boucle d'oreille et la lui montra. « C'est mon trésor de guerre. Et si elle ose m'importuner encore une fois, c'est la tête que je lui arracherai. » Oui, là, Mathilda était plutôt dans une phase agressive et violente. Cette fois-ci, se fut elle qui suscita le rire chez Ferdinand. Une jeune femme aux airs de poupée de porcelaine, comme elle... Qui semble si douce, si calme... Qui croirait une seule minute qu'elle pouvait être capable d'une telle chose ? « Elle l'a bien mérité, elle se pensait invincible alors... Alors je l'ai remise à sa pla-... » Sauf que Mathilda n'eut pas le temps de lui expliquer plus longtemps les choses puisqu'un jeune homme débarqua dans la pièce. Telle une tornade. Un peu surprise, la brunette se tourna alors vers lui. … Eh bien, quelle arrivée théâtrale. Ferdinand, quant à lui, ne semblait pas surpris, loin de là. « J'ai été accepté parmi le corps des mousquetaires. » … Un mousquetaire ? Oh, il s'agissait sûrement d'un autre petit protégé de Ferdinand. La germanique se fit alors toute petite, les laissant discuter à leur aise. Elle lui offrit un simple sourire de circonstance lorsque son regard se posa sur elle. Il semblait jeune. Sûrement aussi jeune qu'elle. Voir même plus. … Il lui rappelait vaguement son cousin. Chose qui la déprima encore plus. Sa famille lui manquait. Tout comme son ancienne vie.
« Henri je te confie Mathilda de Cologne, ma chère enfant, voici le Seigneur de Langoiran, Henri le tourbillon. » « Enchanté. » … Eh bien. Il semblait tellement « ravi » de faire sa connaissance. Peut-être... Avait-il entendu des rumeurs à son propos ? Et la jugeait-il sans même la connaître ? Tentant tant bien que mal de sauver les apparences, la jeune femme lui sourit légèrement et le salua à son tour. Puis, elle n'eut pas le temps de dire ni de faire quoi que ce soit puisque Ferdinand les mit tous deux à la porte. Henri, tout fraîchement mousquetaire, se devait de la raccompagner dans ses appartements. … Enfin, la raccompagner.... « Où habitez-vous ? » Qu'il lui avait demandé avant de se mettre à avancer. Et à la devancer surtout, creusant peu à peu une certaine distance entre eux. « … Je séjourne dans le château. » « Sois, en route. » … Eh bien. Il était drôlement agréable. … Oui, il devait sûrement avoir entendu quelque chose à son propos. Ou avoir une arrière pensée sur elle. Ou lui en vouloir pour quelque chose. Sinon, comment expliquer son comportement ? « Attendez-moi ! ... » qu'elle finit par lui dire en trottinant légèrement derrière lui, chose plutôt difficile à faire avec sa robe. Car, sans sa robe, elle aurait pu être capable de courir et de le dépasser de très loin. Que voulez-vous, c'est qu'elle avait l'habitude, la petite. « Depuis quand êtes-vous à Versailles, il ne me semble pas vous connaître ? » Son ton était devenu plus doux. Pour une raison qu'elle ignorait. Elle se contenta alors de lui sourire faiblement avant de reprendre la parole. « Je ne suis que depuis quelques mois à Versailles. Mais, je suis étonnée que vous n'ayez pas entendu parler de moi. » Cette fois-ci, ce fut un rire amer qui se fit entendre. Par entendre parler d'elle... Elle parlait de certaines rumeurs. Et de ce genre de chose. « … Henri, c'est bien cela ? … Henri. Vous savez, vous n'avez pas à m'escorter jusqu'à mes appartements. Je n'ai rien à craindre. Et je suis assez grande pour rentrer seule. Ne vous embarrassez pas de moi, ni de ce qu'a dit Ferdinand, et allez donc fêter votre nouvelle charge de mousquetaire avec vos amis et vos proches. » Cette fois-ci, ce fut un sourire franc qu'elle lui offrit. Elle était bel et bien sérieuse. Il n'avait pas à perdre son temps avec elle s'il avait envie d'aller faire autre chose. Elle n'aimait pas être un fardeau. |
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| Sujet: Re: I don't see what anyone can see, in anyone else, but you ...[Mathilda] 26.01.13 18:18 | |
| Henri n’était pas un enfant gâté. Il aurait pu : fils unique, élevé par une mère qui l’adorait, il aurait pu devenir un jeune homme égoïste et orgueilleux. Mais la vie, cette taquine, avait tôt fait de lui rappeler que rien n’était acquis. Il était donc devenu un être mesuré, sachant partager. Mais il est cruel de demander à un homme de partager ce qu’il n’a jamais eu. Pourtant, Henri aurait du finir par s’y habituer. A l’absence de père et au comportement de Ferdinand. Tout à son dilemme intérieur, il en avait oublié de rougir de la présence d’une si jolie demoiselle à ses cotés. Certains des courtisans se retournèrent vaguement sur leur passage mais il n’y prêta guère attention. Je ne suis que depuis quelques mois à Versailles. Mais, je suis étonnée que vous n'ayez pas entendu parler de moi. Dans la bouche de n’importe qui d’autres, ces paroles auraient pu paraitre incommensurablement orgueilleuses. Mais elles étaient accompagné d’un petit rire, pas un rire précieux ou superficiel, un rire de dépit, un rire amer, un rire douloureux. Henri se gifla mentalement. Ferdinand n’avait pas pour habitude de porter attention à des péronnelles sans cervelle. Si elle était dans son bureau, c’était probablement pour un motif grave. Et lui avait déboulé comme un chien au milieu d’un tir au pigeon. Et pour couronner le tout, il se comportait comme le dernier des imbéciles. Vous savez, je ne suis revenu qu’il y a peu au Château et comme vous pouvez le constater, dit-il en écartant les bras pour montrer sa casaque, je n’ai pas vraiment eu le temps d’écouter les dernières nouvelles. Il lui sourit, pour se racheter. … Henri, c'est bien cela ? Il hocha la tête, elle avait l’air, soudainement, si sérieuse. … Henri. Vous savez, vous n'avez pas à m'escorter jusqu'à mes appartements. Je n'ai rien à craindre. Et je suis assez grande pour rentrer seule. Ne vous embarrassez pas de moi, ni de ce qu'a dit Ferdinand, et allez donc fêter votre nouvelle charge de mousquetaire avec vos amis et vos proches. Avant qu’il n’ait pu dire ou faire un mot, elle s’apprêta à tourner les talons. Henri eu alors un instant de panique. Avec son caractère emporté voilà qu’il venait peut-être de commettre un impaire. En deux enjambé, il la rattrapa et se mit sur son passage pour l’empêcher de partir. -Ecoutez, je vous présente mes excuses. Je … je ne m’attendais pas à trouver quelqu’un dans les appartements de Ferdinand et j’ai été surpris. Je n’aurais pas du me montrer aussi grossier. Il lui prit la main doucement. -Honnêtement, je n’ai que faire de ce qui peut se dire à Versailles, j’ai passé ici une partie de mon enfance pour savoir que la moitié des choses sont fausses et l’autres moitié horriblement déformées. Mais je sais que Ferdinand est un homme bien, il a été pour moi comme … comme un père. Les mots eurent du mal à sortir de sa bouche. -Quand bien même les pires bruits pourraient courir sur vous, s’il vous a accordé sa confiance alors je vous donne la mienne les yeux fermés. Il la sentit se détendre un peu et pour l’achever, il lui offrit son plus beau sourire, celui auquel sa mère ne pouvait résister lorsqu’il souhaitait quelque chose ou qu’il avait fait une bêtise. Et cela sembla marcher. Comme un gentleman qu’il n’était pas encore tout à fait, il lui offrit son bras galamment et ils reprirent leur chemin à pas mesuré. -Après tout, vous êtes ma première mission de mousquetaire, ma carrière aurait bien mal commencé si je l’avais échoué ! Le ton de fausse confidence eu l’heure de faire rire Mathilda et Henri se sentit le plus heureux des hommes. La journée n’était pas si mal : ce matin il n’était rien qu’un garçon de petite noblesse, à midi il était mousquetaire et ce soir il se promenait au bras d’une adorable jeune fille qui semblait gouter ses plaisanteries ! [b][color=slateblue]-Pour tout vous avouez, je n’ai pas spécialement de compagnon avec qui fêter mon admission. Voilà deux années que j’étais partie et tout les gens que je connaissais ne sont plus là à mon retour. - Spoiler:
Pardon pardon pardon pour le retard !
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| Sujet: Re: I don't see what anyone can see, in anyone else, but you ...[Mathilda] 02.03.13 4:49 | |
| « Vous savez, je ne suis revenu qu’il y a peu au Château et comme vous pouvez le constater... Je n’ai pas vraiment eu le temps d’écouter les dernières nouvelles. » Ah... Mais c'est que, habituellement, les potins à Versailles circulent extrêmement vite. Surtout ceux concernant la jeune femme. D'ailleurs, il ne cesse d'y avoir des nouveaux, encore et encore. Oui, elle était la cible préférée des potiches et des mégères de la cour. Malheureusement, elle ne pouvait strictement rien faire contre. C'était une sorte d'héritage, que lui avait laissé sa défunte mère. Elle lui avait laissé sa beauté mais, il y avait un revers... Et le revers était toute la haine que lui vouaient certaines femmes, à qui, justement, sa défunte mère avait volé un mari, un amant... Enfin bref. Elle était tout de même bien surprise par sa réponse. Donc, en fait, il ne savait rien à son propos, et ce n'était pas pour cette raison qu'il avait agi de manière si froide envers elle. Peu importait, en fin de compte. Peut-être avait-il simplement envie de s'adonner à d'autres activités ? En tout cas, la jeune Mathilda décida de lui redonner sa liberté. Il venait de devenir mousquetaire, il devait avoir envie de le partager avec bien du monde, non ? Et sûrement pas elle, une pauvre inconnue dont Ferdinand l'avait chargée de raccompagner. Mais... Sa réponse à sa proposition ne fut pas celle à laquelle elle s'attendait. Mathilda avait tourné les talons, s'apprêtant réellement à rentrer seule. Oh, se promener seule ne lui faisait pas peur, bien que cela lui ait attiré des ennuis à de nombreuses reprises, elle poursuivait et ne se détachait pas de ses vieilles habitudes. Elle était très... Indépendante. Trop, sûrement, au grand damne de son père qui n'avait d'autres choix que de la faire surveiller de près pour qu'il ne lui arrive rien. Car demander à un homme, ou même une femme de l'accompagner dans les rues de la ville – prenant cela pour exemple – ne lui viendrait jamais à l'idée. Elle ne le ferait que dans le cas où elle souhaiterait réellement avoir dans le compagnie. Sinon... Rien. Mathilda prend ses affaires et tente de se glisser dans la foule comme si de rien n'était. Une véritable âme de suicid-... D'aventurière, n'est-ce pas ? « Ecoutez, je vous présente mes excuses. Je … je ne m’attendais pas à trouver quelqu’un dans les appartements de Ferdinand et j’ai été surpris. Je n’aurais pas du me montrer aussi grossier. » Mathilda se contenta de le fixer, un peu étonnée qu'il ait décidé de se mettre sur son passage et de s'excuser de la sorte... Parce qu'elle ne lui en voulait pas réellement, en fait. Elle en voulait à Versailles, et à ses précieuses écervelées, non à lui. Lorsqu'il prit sa main, elle ne fut que plus étonnée encore. Elle la fixa alors luis reporta son regard sur lui. « Honnêtement, je n’ai que faire de ce qui peut se dire à Versailles, j’ai passé ici une partie de mon enfance pour savoir que la moitié des choses sont fausses et l’autres moitié horriblement déformées. Mais je sais que Ferdinand est un homme bien, il a été pour moi comme … comme un père. » Donc il était lucide quant à tout ce qui se disait à Versailles ? Les yeux de la germanique s'illuminèrent soudainement. « Quand bien même les pires bruits pourraient courir sur vous, s’il vous a accordé sa confiance alors je vous donne la mienne les yeux fermés. » Après tout ce discours, et ce charmant sourire auquel elle ne put résister qu'il lui offrit pour le clôturer... Evidemment que la jeune femme finit par se détendre. A vrai dire, elle ne s'y attendait pas. Pas le moins du monde. Tout sourire, retrouvant immédiatement sa bonne humeur habituelle, Mathilda reprit la parole. « Vous savez, je n'en avais pas après vous de toute manière... Réellement. J'en ai après toutes ces mégères à Versailles, ces moulins à paroles qui ne cessent de libérer leur venin partout où elles passent. Mais je suis ravie de voir que vous n'êtes pas dupe au point de croire ce qu'il se dit à la cour. … Vous êtes un bon garçon, Henri ! » qu'elle lui dit avant de laisser échapper un petit rire espiègle dont elle seule était capable. Mathilda prit avec plaisir le bras qu'il lui offrit et ils reprirent alors leur marche. Elle était, en fin de compte, bien contente d'être au bras d'un jeune homme aussi agréable, sur le plan physiologique comme psychologique. « Après tout, vous êtes ma première mission de mousquetaire, ma carrière aurait bien mal commencé si je l’avais échoué ! » Mathilda hocha la tête avant de le fixer du coin de l'oeil, et toujours avec son éternel petit sourire mutin, elle lui répondit « Mais vous avez tout à fait raison ! Et puis, vous savez... Vous devriez vous estimer chanceux d'avoir une mission telle que moi pour débuter votre carrière ! D'après mon entourage, je porte bonheur. Maintenant, vous pouvez être certain que vous serez le meilleur mousquetaire que la France ait connu ! » la jeune femme tenta d'afficher un air sérieux mais, c'était bien difficile après ce qu'elle venait de dire. Quoique, elle n'avait pas tout à fait tort. Mathilda était connue dans son entourage pour porter bonheur. Peu importe la boutique dans laquelle elle se rendait par exemple, elle était toujours suivie de dix à vingt clients. « Pour tout vous avouez, je n’ai pas spécialement de compagnon avec qui fêter mon admission. Voilà deux années que j’étais partie et tout les gens que je connaissais ne sont plus là à mon retour. » Oh ? Donc Henri était seul ? Mathilda eut soudainement une idée. « … Henri. Que diriez-vous de fêter votre charge en ma compagnie, alors ? Je dois vous avouer que... Je ne trouve rien pour remplir mes journées à Versailles. Les bals et les rencontres, c'est bien beau mais... J'ai envie de sortir un peu du château ! De voir autre chose ! … Et ce serait une belle occasion pour aller voir et faire autre chose que danser sur un air monotone ou se faire tirer le portrait ! Alors ? Qu'en dîtes-vous ? » [je dois m'excuser aussi pour le retard de réponse, vraiiment désolée ] |
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| Sujet: Re: I don't see what anyone can see, in anyone else, but you ...[Mathilda] 03.04.13 19:59 | |
| Le changement qui s’opéra sur le visage de sa jeune compagne fut instantané et Henri en fût flatté. Pouvoir faire sourire une jolie fille était une activité qu’il découvrait mais qui lui plaisait bien. Et en tout honnêteté, derrière son air de jeune chiot, se cachait une petite arrière pensée. Oh rien de méchant bien sûr. Mais ce n’était pas tout à fait innocent s’il avait glissé dans la conversation qu’il était seul ce soir. Pour être sur de son effet, il avait même employé son regard n°5, celui qu’il prenait lorsqu’il souhaitait obtenir quelque chose. Et si le regard n°5 marchait avec sa mère (de moins en moins bien il fallait bien se l’avouer), il put constater qu’il fonctionnait également très bien avec Mathilda. -Henri. Que diriez-vous de fêter votre charge en ma compagnie, alors ? Je dois vous avouer que... Je ne trouve rien pour remplir mes journées à Versailles. Les bals et les rencontres, c'est bien beau mais... J'ai envie de sortir un peu du château ! De voir autre chose ! … Et ce serait une belle occasion pour aller voir et faire autre chose que danser sur un air monotone ou se faire tirer le portrait ! Alors ? Qu'en dîtes-vous ? Il n’en demandait pas tant. Comme d’autre avant lui, il s’était laissé abusé par l’apparence de jeune fille sage que renvoyait Mathilda et il ne pensait pas qu’elle prendrait les devants et lui proposerait d’elle-même de passer du temps ensemble. Il avait imaginé devoir batailler dur pour obtenir un petit rendez-vous encadré de chaperon. Mais en jeune homme qui prend ce que la vie lui offre sans se poser de question, il saisit sa chance au vol sans se poser de question. -J’en dit que c’est une idée qui me ravit ! s’exclama-t-il. Puis il se frappa la poitrine dans un geste gascon très grandiloquent. -Cette casaque est l’assurance que vous n’avez rien à craindre avec moi, votre réputation sera sauf … et votre ennui sera banni, foi de Langoiran ! Comme elle esquissait un sourire, il se sentit l’envie de faire le pitre pour la faire rire et plaquer à jamais cette expression de joie et de légèreté sur son visage. Alors il en fit des tonnes. Il ôta son chapeau d’un grand geste et se courba en une parodie de révérence tout en balayant le sol avec la plume de son chapeau. Cette fois-ci elle riait franchement. Alors il attrapa son chapeau avec les deux mains et se l’enfonça sur le crane jusqu’aux yeux et lui tendit le bras tout en bombant le torse. -Chère demoiselle, commença-t-il en imitant le ton le plus mondain de Versailles, que souhaitez-vous faire en cette soirée de liberté ? Cueillir les oranges du verger ? Cacher les rames des barques ? Il écarquilla les yeux lorsqu’une idée particulièrement amusante lui traversa l’esprit. -Oh non je sais, poursuivre les poules du Roi ! Voyant sa jeune amie rire franchement, Henri ne put se retenir et explosa avec elle en un fou-rire incontrôlé. Un passant les regarda d’un air courroucé. D’un geste spontané, il attrapa la main de Mathilda. -Viens, l’invita-t-il passant inconsciemment au tutoiement. Henri n’avait jamais été le dernier pour faire des bêtises mais ses années de services auprès du Marquis qui le surveillait étroitement l’avait un peu assagi. Cependant, pour impressionner une fille, son caractère aventurière surgissait. Bien sûr il ne lui venait pas à l’idée que libérer les poules du poulailler royal n’était peut-être pas la meilleure manière d’impressionner la gente féminine mais le pauvre garçon n’avait pas eu vraiment de modèle en matière de galanterie. C’est ainsi qu’il se retrouva à galoper dans les jardins sa nouvelle amie, sans pitié aucune pour ses petites chaussures. Ils arrivèrent à proximité d’un bâtiment qui tenait plus de la petite chaumière que du poulailler de campagne. A cette heure tardive, les gallinacées étaient rentrées. Amusés comme deux gamins peuvent l’être à l’idée de faire une chose répréhensible ils s’approchèrent. Au dernier moment, Henri entendit du bruit et compris que quelqu’un se tenait à l’intérieur. Il tira vivement Mathilda derrière un bosquet, tout en posant un doigt sur sa bouche pour lui faire comprendre de ne faire aucun bruit. Après avoir nourrit les royales poules, l’homme s’éloigna. Le couple de malfrats s’approcha à nouveau de l’objet du délit. D’un air malicieux, Henri souleva le loquet de la porte qui s’ouvrit. -Que dirais-tu d’une omelette ? J’avoue que je commence à avoir faim ! Une autre que Mathilda aurait fuit, l’aurait dénoncé ou au moins sermonné pour ce qu’ils s’apprêtaient à faire. Mais cette jeune fille n’était pas comme les autres, Henri allait l’apprendre à ses dépends mais pour son plus grand bonheur. Lorsqu’il la regarda, ce fut comme si le courant passait définitivement et durablement entre eux. Le début d’une amitié se fonde sur peu de chose : chasser la poule en fait partie ! -Après vous !
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| Sujet: Re: I don't see what anyone can see, in anyone else, but you ...[Mathilda] | |
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