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 Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher

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MessageSujet: Re: Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher   Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher - Page 2 Icon_minitime20.05.12 17:32

Petit salon bleu (sous réserve d'accord Ferdi/Luigi)


- A nous ! Et que cette soirée soit mémorable ! Je vous fais confiance pour cela, vous deux. Et qu'aucun de vous n'ait la mauvaise idée de me faire trop boire ! S'exclama Luigi, arrachant à la fois une grimace à Ferdinand et un sourire sardonique à Racine qui venait de trouver dans ces paroles malheureuses de quoi se venger (en toute amitié bien sûr) de l'un de ses deux camarades qui l'avait traîné jusque chez les Longueville ce soir-là. Sans compter que la dernière fois où il avait vu Luigi soûl, celui-ci avait trouvé la grandiose idée de prétendre qu'il écrivait mieux que lui et qu'il était bien plus doué ce qui avait fait éclater de rire le dramaturge, surpris qu'on ose le lui dire ainsi. C'était lors de cette nuit, dans une taverne animée du centre de Paris que les deux hommes, sous l'égide de Ferdinand, avaient sympathisé. Or, Racine était prêt à renouveler l'expérience ne serait-ce que pour passer sa soirée à rire des bêtises que pouvait dire le jeune homme sous l'effet de l'alcool. Pour sa défense, il était loin de s'imaginer la suite des événements ! Jean jeta un coup d’œil complice à Ferdinand et alors que ce dernier se désespérait de la sagesse de Luigi, Alexandre le Grand se saisit de deux coupes qu'il chipa à un serveur qui passait là, déposant au passage son propre verre, déjà vide.

- Vous avez raison, d'Anglerays, la jeunesse n'est plus ce qu'elle était... Tenez, prenez donc ce verre pour nous montrer l'exemple, ironisa-t-il en tendant sa dernière prise à Ferdinand qui ne put refuser et obligeant Luigi à prendre l'autre.
- De plus je suis curieux de savoir lequel de nous trois résistera le plus longtemps aux charmes de l’ivresse. Je préfère vous avertir que je ne me défends pas trop mal dans ce domaine, mais je me demande lequel de nous trois basculera en premier ! Qu’en pensez-vous Racine ? Pour ma part je pencherais pour Colonna, vous avez tous deux le même âge mais je crois qu’il passe moins de temps que vous dans les tavernes, continuait Ferdinand.
- Voilà qui est bien dit, enfin quelqu'un pour saluer mon expérience en ce domaine, je savais que cela me servirait un jour... Mais je suis d'accord avec vous, d'Anglerays, Colonna sera le premier à succomber, je ne donne pas cher de sa peau au vu de sa carrure, le taquina Racine tout en saisissant la donzelle que Ferdinand lui avait présentée par la taille et qui à présent, déjà bien joyeuse, minaudait de son côté, mais vous me semblez bien sûr de vous, n'est-ce pas uniquement des paroles ? J'ai hâte de voir votre si fameuse défense !

Arrêtant de nouveau un domestique de Longueville, Racine attrapa de nouveau deux verres et en offrit un à la Io dont il ignorait le nom mais avec laquelle il comptait bien s'amuser. Il leva le sien qui contenait ce nouveau breuvage à bulles et à la mode, le champagne, pour trinquer avec ses deux amis :

- Alors, messieurs ? Pari tenu ?

Les verres s'entrechoquèrent et les trois hommes burent d'un trait leur contenu, scellant ainsi le reste de la soirée qui n'allait guère être faite d'espionnage, du moins pour les deux premiers, et de discussions spirituelles. A s'encourager entre eux, ils finiraient sans aucun doute la fête plus soûls qu'ils ne l'avaient jamais été mais Racine avait décidé de laisser ce genre de considérations derrière lui, à l'hôtel de Bourgogne, il était là pour s'amuser, point. Se laissait tomber dans un fauteuil toujours avec Io, Jean laissa aller son regard sur les invités. La fête battait maintenant vraiment son plein. La pièce, un large salon bleu aux dimensions appréciables, situé non loin du grand salon par lequel ils étaient arrivés, était noire de dieux et de déesses de l'Olympe. On pouvait voir que chacun avait fait beaucoup d'efforts pour se déguiser, Racine étant sans doute le seul à avoir enfilé un costume à la dernière minute mais là était l'avantage de vivre dans un théâtre. Racine but de nouveau un verre de vin que Luigi lui mit dans la main et malgré sa capacité à tenir l'alcool et surtout malgré ce qu'il avait dit plus tôt, dès le troisième verre, il commençait déjà à se sentir grisé, sa résistance étant affaiblie par sa fatigue et son estomac bien vide. Tout lui paraissait être très amusant et il lança quelques moqueries à l'encontre des plus grandes divinités du Panthéon, s'attirant les regards noirs des personnalités en question mais il n'en avait cure :

- Tenez Luigi, regardez cette nymphe des forêts... Elle aurait pu comprendre qu'à son âge, on ne pouvait pas dévoiler autant de choses, cela en devient indécent... Oh et cet Héphaïstos, encore un qui n'a pas compris que c'était le dieu le plus laid de l'Olympe... Et ce Poséidon, il veut nous effrayer avec son faux trident ? Celui-là en Thanatos ?! C'est une fête, pas un enterrement !

Il s'était mis à rire au milieu de sa diatribe, accompagné de la jeune Io, décidément peu contrariante, songeant qu'il avait bien fait de venir rien que pour pouvoir se moquer de ces déguisements saugrenus. Il aurait bien du mal à garder son sérieux quand il reverrait tous ces gens-là, l'air digne dans leurs beaux costumes de cour. Ce fut à son tour d'aller chercher les rafraîchissements et de nouveau, les trois hommes trinquèrent, plus aussi frais que leur de leur première boisson. Voyant arriver une demoiselle aux yeux bridés et à l'allure exotique, Racine, oubliant momentanément Io à qui il venait pourtant de glisser quelques mots doux et dont il avait réussi à embrasser le cou, lança un coup de coude à son voisin le plus proche, en l’occurrence Luigi :

- Regardez cette princesse venue d'Orient, est-ce moi qui suis déjà ivre ou a-t-elle une couronne de chocolat sur la tête ? Puis une fois qu'on lui eût donné confirmation, Racine se lécha les babines en déclarant d'un ton malicieux : voilà qui rendrait presque gourmand...

Voici les dernières paroles et la dernière scène dont Racine devait se souvenir plus tard. Le reste de la soirée ne fut pour lui qu'un immense trou noir.


Spoiler:
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Isabelle de Saint-Amand


Isabelle de Saint-Amand

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Fermé à double tour depuis qu'un ex-mousquetaire l'a brisé
Côté Lit: Amants de passages aussi rapidement oubliés
Discours royal:



Coeur à vif ϟ
On promet beaucoup pour se dispenser de donner peu

Âge : 29 ans
Titre : dame de Louvel, chevalier de Saint-Amand
Missives : 386
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MessageSujet: Re: Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher   Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher - Page 2 Icon_minitime24.05.12 17:55

Beaucoup de bruit, en somme, pour pas grand-chose. Il suffisait de voir Paul dans son costume pour savoir que le personnage était taillé pour lui, et encore, j’étais bien en deçà de la vérité. J’aurais pu me douter de bien des choses, mais parfois, à force de trop réfléchir et trop se poser de questions, on finit par avoir des problèmes, et des problèmes je commençais à en avoir assez sans en plus en rajouter en perdant mes amis. J’étais ravie que le costume lui plaise, et à vrai dire, nous étions totalement dépareillés, c’était pourtant ce qui faisait notre charme pour ce soir, non ? Quand il m’assura que mon costume m’allait également à ravir, je fis un tour sur moi-même pour me laisser admirer, pour une fois sans obligation de séduction ou de badinage, souriant presque sincèrement. Il n’y avait pas à réfléchir plus avant pour savoir que notre duo de ce soir allait faire des étincelles, même si je ne savais pas encore exactement où cela allait nous mener. C’était ça qui parfois était rassurant, l’inconnu, pour quelques minutes, quelques heures, le temps d’oublier avant de revenir à nos vies normales. Je me rassurai pourtant en me disant que tout ne pouvait changer d’un moment à l’autre, et que les problèmes trouvaient toujours leurs solutions, du moins relativement facilement. Mais il y a toujours un moyen de les résoudre au final, et quoi de mieux pour se changer les idées qu’un bref passage à Paris, je vous le demande ?

Et effectivement, presque tout Versailles était là, ce n’était pas difficile de les reconnaître, Paul et moi étions les seuls masqués. Je ne pus m’empêcher de faire immédiatement une petite remarque méchante à l’intention de l’assistance, alors que nous buvions notre première coupe, pendant que je cherchais Nicolas des yeux. Le mousquetaire ne m’avait pas assurée de sa présence, mais je ne cessais de l’espérer.

-Absolument. Tous mes amis sont là.

J’eus un petit fou rire, assez bien placée pour savoir que les amis de Paul se comptaient sur les doigts d’une main. Je glissais d’ailleurs la mienne dans la sienne en la serrant un instant.

-Je crois que nous allons bien nous amuser…


Et au regard qui me répondit, je sus immédiatement qu’il pensait la même chose que moi.

-Qui cherchez-vous ? Vous attendiez quelqu’un ?

-Un ami, qui m’est au moins aussi cher que vous.

Nicolas avait su percer mon secret, et bien loin de le trahir, il l’avait préservé, en faisant le sien à son tour, sans jamais rien me demander. Toute ma vie, je lui en serais extrêmement reconnaissante. Et il suffisait de l’invoquer pour qu’il paraisse. L’apercevant dans la foule, je lui fis un discret signe de la main, et il nous rejoint rapidement :

-Très chère, vous êtes ravissante, me dit-il avec un baisemain.

-Et vous méconnaissable, cher, Monsieur de Joigny, permettez-moi de vous présenter Monsieur de Ruzé.

Nicolas se mit à côté de moi, entourée d’Hadès et de Thanatos, je me sentais totalement invulnérable, fragile nymphe, et il me glissa à l’oreille, sur un ton plus familier :

-Je suis venu, mais je repars très vite, ne te trompe pas. J'ai l'intention de repartir avant que cette fête ne dégénère. Et d'ailleurs, qu'est-ce qui t'amène, dis-moi?

-Oh ! Nous nous voyons si peu… répondis-je, déçue, puis je repris un ton un peu plus enjoué : Eh bien… je suis venue assister au désastre, mais sans y participer. Il faut bien que certaines langues se chargent de rapporter ces ragots à Versailles demain, ne crois-tu pas ?

Il ne répondit pas, le regard perdu dans la foule :

-Veuillez m'excuser un instant, je vous reviens.

-Ne vous perdez pas.

Je le suivis du regard, et il alpagua une jolie blonde que je ne reconnue pas. Chassez le naturel, il revient au galop. Ces deux minutes à peine qu’avaient duré cette rencontre, Paul n’avait pas perdu la foule de vue, et semblait bien prêt faire tout ce qui était possible pour ridiculiser les présents.

-Par contre, si comme moi vous venez de remarquer le jolie collier de Madame, je suis d’accord avec vous, il est bien trop beau pour elle.

Je suivis son regard, repérant la dame en question. Effectivement, il ne lui allait pas du tout. Et par mégarde, je n’avais pas mis de collier ce soir. Je passais une main alanguie sur ma gorge nue, faisant un clin d’œil à Paul.

-Effectivement. Et je crois qu’il irait bien mieux à quelqu’un d’autre, ne trouvez-vous pas ?

La suggestion était claire comme du cristal. Après tout, vu sa mise, elle avait de quoi s’en acheter vingt, des colliers de ce genre.
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Paris de Longueville


Paris de Longueville

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Une servante de ma connaissance...
Côté Lit: la servante sus-citée l'a déserté, profitez-en!
Discours royal:



ADMIN BIZUT
Phoebus
ৎ Prince des plaisirs

Âge : 20ans
Titre : Prince de Neuchâtel
Missives : 4041
Date d'inscription : 12/01/2010


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MessageSujet: Re: Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher   Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher - Page 2 Icon_minitime25.05.12 10:37

Hall

Jouer les hôtes respectables n’était le fort de Paris que pendant quelques minutes. Accueillir les invités de marque, le jeune homme le faisait diplomatiquement. Il eu été indécent de ne pas saluer le duc de Richmond, par exemple ou de dénigrer le baron d’Anglerays. Politique et plaisirs se liaient toujours.
Son Hélène au bras, Paris savourait le retour de la grâce à l’hôtel de Longueville. Que ces derniers mois avaient été sombres et mornes ! Il préféra ne pas songer aux disputes continuelles qui faisaient à Gabrielle et lui…avouer que leurs humeurs aient quelque chose à voir avec l’atmosphère de l’hôtel était inconcevable !
-Oh, Paris, excusez-moi, je viens d’apercevoir Inès ! Flore se retourna, ses yeux de biche posés sur le jeune homme, quémandant une grâce exceptionnelle. Paris sourit en embrassant la main de la jeune fille.
-Abandonnez-moi, douce Hélène, mais ne vous plaignez pas si je cherche une occupation pour combler votre absence !
La jeune fille jeta un regard mutin à Paris avant de s’éloigner.
Un instant, il chercha Derek du regard, mais celui-ci avait disparu de la place, cherchant aventure parmi les invitées qui venaient d’arriver.

Il salua courtoisement quelques visages connus par pure politesse, mais attrapant deux coupes de champagne sur un plateau, il partit en quête de plaisir exotique. Entre Hadès et Perséphone, il naviguait dans les couloirs, recevant ça et là des compliments pour la magnificence de la décoration.
Il aperçu au loin les traits de Jean Racine…fronçant le nez au souvenir de sa faiblesse passée, il pivota pour prendre un autre chemin, croisant le regard d’Aymeric de Froulay, flanqué de Richmond. Où était le troisième larron ? Leurs sorties nocturnes faisaient cas des plus grands ragots de Versailles, que Paris n’essayait en rien d’étouffer, prenant même ce malin plaisir à les relayer, après les avoir amplifiés !


salon vert

Mais ce fut lorsqu’il rejoignit le salon vert qu’il croisa un des visages qu’il cherchait. L’exotisme à Paris ! La Chine à ses pieds ! Et ce chocolat reposant sur ses cheveux d’un noir de jais…La curiosité avait trouvé là son image et reprenant une coupe tout en reposant celle qu’il venait de boire, il se faufila vers la jeune femme.
-Mademoiselle, la salua-t-il en lui tendant la deuxième coupe, je ne sais qui de ce chocolat ou de vous est le plus exotique. Mais votre regard est bien plus délicieux encore !
Il bu une courte gorgée avant de reprendre.
-Etes-vous venue seule dans ce temple du vice et du délice ? Voilà une idée dangereuse si l’on ne connaît personne !

Il posa une main courtoise sur l’omoplate de la jeune femme ; plus bas, c’eut été indélicat et effaroucher une si jolie asiatique était peu….politique.
-Venez-donc, rien de tel que quelques plaisirs pour apprendre à connaître Paris !
Il l’emmena d’un geste délicat vers les tables où reposait des montagnes de plats et d’alcool et apercevant un autre de ces visages féminins si doux et adorables, il termina sa coupe d’un trait, attrapant la seconde jeune fille par la taille et l’entraînant à sa suite.
-Mesdemoiselles, ne craignez plus de passer cette soirée seule ! Comment a-t-on pu oser délaisser de si jolis visages !

Il lança un regard amusé à sa première cavalière, tournant les yeux vers la seconde.
En une courte seconde, son visage se figea avant de reprendre un teint naturel. Elle ! Elle, la jeune femme qui l’avait secouru un soir ! Cette jeune fille pour qui il aurait arraché la tête de Perche pour avoir une seule de ses faveurs !
Le sort était d’une ironie délicieuse, ce soir !

Il tendit un verre à la seconde, terminant le sien rapidement pour en reprendre un troisième.
-A quoi buvons-nous, mesdemoiselles ?

Spoiler:
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Luigi Colonna


Luigi Colonna

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Tant qu'il bat encore, il battra fort pour son italien, le seul.
Côté Lit: Un certain florentin le partage la plupart du temps. D'autres aussi, moins souvent ...
Discours royal:



    CASSE-COU
    1000 vies,
    un corps


Âge : 27 ans
Titre : Prince di Paliano (de la Palissade), membre de la famille Colonna
Missives : 602
Date d'inscription : 18/09/2011


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MessageSujet: Re: Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher   Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher - Page 2 Icon_minitime25.05.12 11:43

Petit salon bleu

« Mordious, je suis le plus vieux de nous trois et c’est vous deux qui êtes aussi sérieux que des papes. Je ne suis pas d’accord. »
« Ah non ! On ne parle pas de pape ! »
répliqua Luigi.

Il fallait avouer que parler des papes à un romain qui a vécu au Vatican, c'était risqué. Mais Racine répliqua avant que Paliano puisse continuer à parler.

« Vous avez raison, d'Anglerays, la jeunesse n'est plus ce qu'elle était... Tenez, prenez donc ce verre pour nous montrer l'exemple. »

Pour accompagner ses paroles, le dramaturge tendit des verres à ses deux acolytes, Luigi prit le sien avec un petit sourire en coin. Il était persuadé de bien tenir l'alcool, ce qui n'était absolument pas le cas mais ne valait mieux pas le contredire. Alors qu'il buvait tranquillement son verre, le romain écouta les deux autres bavasser.

« De plus je suis curieux de savoir lequel de nous trois résistera le plus longtemps aux charmes de l’ivresse. Je préfère vous avertir que je ne me défends pas trop mal dans ce domaine, mais je me demande lequel de nous trois basculera en premier ! Qu’en pensez-vous Racine ? Pour ma part je pencherais pour Colonna, vous avez tous deux le même âge mais je crois qu’il passe moins de temps que vous dans les tavernes. »
« Voilà qui est bien dit, enfin quelqu'un pour saluer mon expérience en ce domaine, je savais que cela me servirait un jour... Mais je suis d'accord avec vous, d'Anglerays, Colonna sera le premier à succomber, je ne donne pas cher de sa peau au vu de sa carrure. Mais vous me semblez bien sûr de vous, n'est-ce pas uniquement des paroles ? J'ai hâte de voir votre si fameuse défense ! »
« Contrairement à Jean qui boit de la piquette de bas-étage, je bois les meilleurs vins, comme ceux que nous avons dans nos verres.
Il se tut pour finir son verre. Que nous avions, plutôt. J'ai donc plus l'habitude du genre d'alcool que vous ! Après tout, je suis le mondain de notre trio. » lança Colonna, amusé.

Et a peine un verre fini, voici que Racine lui en tendit un autre. A ce rythme là, ils allaient vider les réserves de la fête ! Le pari pouvait commencer quand les verres tintèrent en s'entrechoquant. La fête pouvait vraiment commencer. Et tout s'enchaînait au fil des verres. Enfin du verre pour Luigi : à peine tournait-il la tête que ses amis lui versaient de l'alcool pour que son verre ne soit jamais éternellement vide. Il crut gagner, voyant les deux autres enchaîner les verres alors que lui avait toujours le sien. Il en prit un autre, changeant le champagne pour le vin, doux et sucré qui lui rappelait l'Italie, ce bon vin qui l’enivrait davantage. Et évidemment, Luigi mangeait peu, picorait davantage une ou deux douceurs mais pas assez pour éponger tout l'alcool qu'il ingurgitait, ayant pour effet de le faire sourire bêtement puis le faire rire pour un rien. Cela avait l'air de faire le même effet à tout le monde, une demoiselle passa près de l'italien et effleura du bout de ses doigts les plumes de ses ailes, puis son bras nu. Luigi avait beau être en couple avec un homme – bien que ses amis ne le savaient pas – il ne restait pas insensible aux charmes féminins et fit à la jolie nymphe un joli sourire séducteur avant de revenir à la conversation où Racine se moquait des costumes de l'assistance et fit rire Luigi à son tour qui les regarda à son tour avant de pointer du doigt une personne :

« Et cette nymphe avec ses pommes à la taille ! Elle va se faire croquer toute crue ! rétorqua Luigi tout en riant avant de se tourner vers le troisième larron. Tiens donc d'Anglerays, vous si moqueur, vous n'avez rien à dire ? »

Ah l'ambiance était grisante, Jean et Ferdinand étaient assis tandis que Luigi était resté debout, allant chercher d'autres boissons qu'il leur rapporta, titubant très légèrement, et attrapa au vol une jolie demoiselle avec des épis de blé dans les cheveux, la fit tournoyer avant l'approcher de lui en passant son bras autour de sa taille.

« Je crois que comprendre que Déméter aime le soleil. Nous avons un point commun. »

Quelle technique minable, mais il ne fallait pas trop demander à un type sous alcool, et la jeune fille gloussa, charmée par cette tentative de séduction qui lui aurait mérité une baffe en temps normal et se laissa choir sur le canapé à côté de son ami, la belle sur ses genoux. Ce fut à cet instant que Racine lui donna un coup de coude pour lui parler.

« Regardez cette princesse venue d'Orient, est-ce moi qui suis déjà ivre ou a-t-elle une couronne de chocolat sur la tête ?
« Nous sommes tous les deux ivres ou moi aussi je vois une couronne en chocolat ! »
« Voilà qui rendrait presque gourmand … »
« Hé bien aller goûter !
Puis il tapota sur l'épaule de Ferdinand pour attirer son attention et parler à ses deux amis. Je suis certain que vous n'êtes même pas capable de croquer cette couronne – mais attention – sans la toucher des mains ! »

Il se mit à rire, la demoiselle sur ses genoux, qui ne devait pas comprendre grand chose rit avec lui pendant que Racine se leva et que Colonna dut pousser Ferdinand à en faire de même pour aller jusqu'à la jeune femme. Malheureusement, l'hôte de la soirée eut le monopole de la chinoise avant que les deux n'arrivent. Les deux se retournèrent vers Luigi qui haussa des épaules, poussa sans ménagement sa Déméter sur canapé. Cette dernière crut que le romain allait se montrer entreprenant mais pas du tout, il se leva à son tour et suivit ses camarades et tous les trois allèrent de concert vers la pièce d'à côté.
Salon vert

Il y avait aussi du beau monde dans le salon vert et tous les trois cherchèrent cette fameuse couronne de chocolat. Luigi la trouva et tapota simultanément sur l'épaule de ses deux amis.

« Celui qui y arrive d'entre vous deux aura le droit de me donner un gage ! Et je n'ai pas peur du ridicule alors que le meilleur gagne ! »

En attendant, lui boirait bien une autre coupe de champagne, histoire de pétiller un peu plus …

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MessageSujet: Re: Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher   Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher - Page 2 Icon_minitime25.05.12 15:23

La fête battait son plein, du moins était-ce l’impression de Helle qui ne se doutait pas qu’il ne s’agissait là que du commencement… Pour l’instant ils étaient restés entre eux, tous les trois, mais elle ne doutait pas une seconde que Sofia aurait des amis à leur présenter pour égayer encore la fête. Après tout, c’était là tout le gratin Versaillais qui était réuni ! Qui mieux qu’une princesse Farnèse pouvait y évoluer à son aise ? Pas un navigateur à peine revenu de campagne ou une petite baronne danoise, en tout cas. Au moins, entre ses deux amis, l’herboriste se sentait en sécurité et entourée.

« Mmh… Eh bien, je vous le dis en confidence, mais sa réputation le précède. Il aime les fêtes, les femmes, le bon temps… On pourrait dire d’ailleurs qu’il n’y a que lui pour organiser une telle soirée. Et je peux croire qu’il a profité de l’absence de sa sœur pour l’organiser, il court de bien étrange rumeurs sur eux deux…Mais ne dites pas que c’est moi qui vous l’ai dit. » dit Silvestre en répondant à la question qu’elle avait posé, lui arrachant une moue étonnée. Sofia enchaîna presque aussitôt.
« Pour revenir à monsieur de Longueville, je ne le connais pas personnellement, nous nous sommes croisés à des soirées appartements de Versailles. Beaucoup d'histoires courent à son sujet mais une se vérifie : il est maître pour les fêtes ! »
« Curieux personnage. »
se contenta de commenter Helle en portant son verre à ses lèvres.

La cour du Danemark et celle de Suède étaient réputées pour leurs complots, mais celle de Versailles les battait probablement en termes de personnages à la réputation douteuse ! Combien d’histoires bizarres ou sulfureuses n’avait-elle pas entendu depuis son arrivée ? Pour ça, Versailles était une véritable jungle peuplée de serpents plus venimeux les uns que les autres, alors que Stockholm ou Copenhague lui faisaient plus penser à des prédateurs qui ne cherchent qu’à déterminer qui est le plus fort.

« Regardez ma chère amie, un Arès. Les guerriers ont toujours de l'allure, davantage quand ils se promènent avec le dieu des dieux. »

Curieuse, Helle tourna la tête et aperçut les deux dieux en question, et hocha la tête avec un sourire, approbatrice. Sofia avait l’œil pour repérer les hommes les mieux faits de leur personne, c’était indéniable. Même s’ils étaient à l’autre bout de la pièce, elle arrivait à les localiser et à les indiquer à son amie, ce qui avait le don de l’étonner à chaque fois.

« En effet, voilà deux messieurs qui n’auraient rien à envier à Apollon. D’ailleurs c’est drôle, leurs visages me rappellent quelque… »

Elle n’avait pas fini sa phrase que tout à coup le nom du Zeus lui revint en mémoire et elle s’étrangla avec une gorgée de vin. Nom de Dieu, Morgan of Richmond ! Que diable fabriquait-il à Versailles ? Elle qui pensait ne plus avoir affaire à lui après leur courte liaison cinq ans plus tôt, le voilà qui sortait de nulle part, à des lieues de Stockholm ! Elle ne craignait nullement de se retrouver nez-à-nez avec lui, mais le voir ici était bien la dernière chose à laquelle elle s’attendait. Se détournant pour poser son verre et masquer sa surprise –elle était venue ici pour retrouver son mari, pas son ancien amant !- elle se demanda brièvement s’il l’avait vue, avant de songer au Arès qui l’accompagnait. Son visage ne lui était inconnu non plus, mais qui donc pouvait-ce être ? Décidant de couper court à ces réflexions, car elle aurait bien le temps d’y songer plus tard, elle se tourna de nouveau vers ses deux amis.

« Pardonnez-moi, quelqu’un m’a bousculée et j’ai dû avaler de travers… Où en étions-nous ? » demanda-t-elle sur un ton naturel et avec un charmant sourire.
« Que pensez vous que cette soirée nous réserve ? Peut être allons nous danser. Enfin, mon cher Silvestre, vous allez danser plus que nous deux en nous invitant ! » reprit Sofia à son soulagement inavoué.
« Une fête où l’on ne danserait pas, voilà qui serait bien surprenant. Regardez, certains ont déjà commencé. » fit remarquer Helle en désignant deux-trois couples qui déjà s’élançaient au rythme de l’orchestre. « Qui sait chère Sofia, peut-être que votre Arès ou votre Zeus viendra vous demander l’honneur d’une danse ! Qui donc résisterait au charme de l’envoûtante Aphrodite ? » ajouta-t-elle avec un clin d’œil. « Quant à moi, je les charmerai avec ma voix, puisque je suis l’une des Muses du théâtre. » conclut-elle en levant son verre.

Elle allait demander à Silvestre s’il avait vu une déesse digne de son attention, quand elle sentit à sa grande surprise deux mains s’égarer sur ses hanches. Enfin s’égarer… Il fallait vraiment que leur propriétaire ait un sens désastreux de l’orientation, ce dont la demoiselle doutait fort. Il ne lui en fallut pas plus pour faire volte-face, retenir une gifle, et foudroyer le responsable du regard. Elle n’avait aucune idée de son identité, ce qui à ses yeux condamnait un peu plus cette tentative de contact trop rapprochée à son goût.

« Tag dine beskidte hænder væk! s’exclama-t-elle en danois, cédant à l’une des rares fois où elle s’exprimait spontanément dans sa langue maternelle. Cette exclamation menaçante dans une langue pour le moins obscure accompagnée du regard noir de la jeune femme découragea aussitôt le séducteur, qui tourna les talons d’un air perplexe.
« Il y a décidément des gens qui n’ont aucun savoir-vivre. » soupira-t-elle en surprenant, non loin d'eux, des couples qui paraissaient bien plus proches que la bienséance l'aurait normalement autorisé, la laissant perplexe. Si elle savait que ce n’était là que le début !
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MessageSujet: Re: Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher   Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher - Page 2 Icon_minitime25.05.12 18:03

grand salon.
La fête battait son plein… Non, en réalité la fête ne battait rien du tout et Hsi s’ennuyait un peu. Un verre de champagne à la main et dévorant de temps à autres sa couronne chocolaté, la jeune chinoise se contentait d’observer avec discrétion chaque scène se déroulant sous ses yeux… Et pour le moment, il lui semblait bien que la biographie du Pape aurait été bien plus captivante que tout cela. Bien sur il y avait quelques couples ici et là, quelques chastes baisers échangés et quelques étreintes peu farouche, mais hormis ça, malgré l’avancé de la soirée, le tout restait plutôt calme, en tout cas, de là où elle était la chinoise ne voyait rien de vraiment palpitant. Pour le coup, elle regrettait presque de ne pas avoir emmené de quoi s’occuper, un carnet un dessin, un mot croisé ou encore un Monopoly portable… Je sais, ça n’existe pas techniquement parlant, pas à cette époque, cela dit, il devait bien avoir un quelconque jeu portable du même gabarit pour les longs voyages… Non? Peu importe. Tout ça pour dire qu’elle s’ennuyait et regrettait presque d’avoir volé cette invitation à ce vieux noble… Tout du moins, ce fut la pensé qui lui traversa l’esprit alors qu’elle s’observait avec parcimonie dans un miroir, après avoir poser son verre vide sur un plateau qui passait par là, vérifiant l’état de sa magnifique couronne, constatant qu’elle gardait son éclat malgré quelques pétales manquantes… Elle se félicita même de son talent artistique, s’auto-congratulant mentalement avec un large sourire sur le visage. Malheureusement, elle fut interrompue dans ce débordement de narcissisme par l’hôte de la soirée… L’hôte de la soirée… L’hôte de la soirée… Mauvais. S’il se rappelait de tous les invités qu’il avait invités (logique), il constaterait facilement que la belle n’était pas sur sa liste, ce qui risquait de nuire à sa réputation de… Tient, quelle réputation avait-elle à Versailles? Aucune idée, en tout cas, ça ne risquait pas de redorer son blason si quelqu’un découvrait son intrusion presque criminelle à une fête aussi singulière. Il fallait donc sauver les apparences, garder cette assurance qui lui allait si bien et sourire avec malice face aux dires de ce nouveau vis-à-vis tout en attrapant délicatement cette nouvelle coupe de champagne.

« Monsieur de… » Oh non… C’est à cet instant que la belle se rappela de sa difficulté à prononcer son nom de famille… Elle sembla un peu crispée avant de reprendre avec le sourire. « Monsieur Paris! » Sauvons les meubles, sauvons les meubles. « Trois compliments en seulement quelques secondes, la rumeur est donc vrai, vous êtes excessivement talentueux lorsqu’il s’agit de parler … à vos invités. » C’était évident qu’elle allait dire « aux femmes » mais elle se ravisa avec espièglerie, buvant une gorgée de son verre avant de reprendre avec la même malice, affichant une mine faussement outrée.
« Vous avez totalement raison, quelle jeune folle je fais… Venir seule à une telle soirée, comment est-je pu être aussi inconséquente en mettant ainsi en danger ma pureté et ma chasteté si durement gardé?… Parfois je suis d’une impétuosité, cela me gêne presque, j‘en rougis… » Elle avait dit cela avec une certaine ironie évidemment, terminant sa phrase par un sourire amusé.

salon vert.
Délicatement le Longueville entraina la jeune asiatique dans une autre pièce, se permettant de poser une main avenante sur son omoplate, rien de bien provoquant, sinon vous imaginez bien qu’elle lui aurait cassé un doigt, ninja de l’ombre oblige. En cours de route l’hôte de la soirée « kidnappa » une autre frêle jeune femme qui n’était pas totalement inconnu à Mumu, surement l’avait-elle déjà croisé quelque part mais pour l’instant, elle ne parvenait pas à se rappeler de l’endroit où elle l’avait vu, elle se contenta donc de lui offrir un sourire polis tout en la détaillant subtilement. Hé bien, elle était ma foi plus intéressante physiquement que le Longueville… Non pas qu’il ait un physique ingrat, grand dieu non, mais à cet instant Isobelle se sentait davantage intéressé par son homonyme féminine que par le jeune homme. Les gouts et les couleurs ça ne se discutent pas. En tout cas, elle constata bien vite que Paris était doté d’une descente vertigineuse, en quelques minutes il avait avalé trois coupes de champagne le fou… De toute évidence il voulait passer de « passablement enjoué » à « Je danse nu sur une table au son des violons », ce qui rendrait enfin la soirée amusante, la jeune femme se mit donc à sourire, toujours assez amusée, levant son verre à son tour.

« Hé bien buvons à vous Monsieur de… » Bonjour, je m’appelle Isobelle et je ne sais pas prononcer les noms de famille de vous, pauvre français… Oui, encore une fois elle sembla troublé, essayant de répéter le nom de Paris dans sa tête, mais rien n’y faisait elle ne parvenait pas à un résultat qui lui semblait convenable. Il lui fallait donc une diversion pour éviter tout humiliation. L’air faussement surprise, voir choquée, elle pointa du doigt le fond de la pièce. « Par tout les diables, ne serait-ce pas le roi là-bas?… nu avec une couronne de fleur sur la tête??? » … Bonjour, je m’appelle Isobelle et je n’ai aucune imagination lorsqu’il s’agit de faire diversion. Toutefois, cette phrase fit tout de même un certain effet l’espace de quelques secondes, puisque par réflexe son hôte observa dans la direction qu’elle pointait maladroitement de la main, ce qui lui permis de… disparaitre sous la table avec une rapidité sans commune mesure, on est un ninja de l’ombre ou on ne l’est pas… A quatre pattes sous le buffet Hsi fit quelques pas avant de se chuchoter pour elle-même. « Pourquoi est-ce que j’ai gardé ma coupe? Et puis pourquoi a-t-il un nom si compliqué cet idiot? Et puis surtout, pourquoi ne m'a-t-il pas invité? Je n’aurais eut nullement besoin de me dissimuler de la sorte si il n’était pas aussi… Embêtant! Et puis mon estomac crie famine ! » Sur ses mots, discrètement, elle laissa une de ses mains sortir de sous la table, attrapant la première chose que lui offrait le buffet, à savoir une espèce de petit gâteau fruité… Y’a pas à dire, Hsi Wang Mu est la seule femme au monde capable de se retrouver sous une table à manger un gâteau aux fraises comme si de rien n’était … Toutefois, elle se sentait plus en sécurité ici qu’à l’extérieur, étrangement, durant quelques secondes, elle s’était sentit comme une gazelle au milieu des lions, ressentant des regards oppressant sur elle , presque dangereux…
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Quand les fêtes et bals en tous genres devenaient votre quotidien, il arrivait par moments que vous les trouviez ennuyeuses. Depuis quelques jours, c'était là le cas de Raphaëlla qui commençait à se lasser d'assister chaque soir ou presque au même rituel. Versailles était sans aucun doute la cour d'Europe dans laquelle les courtisans étaient les plus occupés, mais tous ces efforts pour que les nobles ne sortent pas la tête de ces préoccupations si superficielles semblaient des fois aux yeux de la jeune femme presque ridicules. Mais ce soir, un événement qui sortait un peu de l'ordinaire attisait sa curiosité et elle devait avouer qu'elle avait plutôt hâte de s'y rendre.
Deux jours auparavant, elle avait reçu une invitation provenant de Paris de Longueville la conviant à une soirée qui aurait pour thème les Dieux de l'Olympe. Sa première satisfaction fut d'être invitée à un événement auquel Francesco ne serait très certainement pas le bienvenue et la seconde fut le fait qu'une mondanité sortant de l'ordinaire lui arrive ainsi sur un plateau d'argent. Elle avait donc tout ce dont elle avait besoin pour être satisfaite.
Affalée dans un large fauteuil, elle regardait de façon hypnotique les deux vêtements que Fiora tenait à bout de bras devant elle. Après une réflexion durant lesquelles elle se demandait quelle couleur lui irait mieux au teint, elle opta en toute logique pour la robe bleue azur d'Uranie qui s'accordait parfaitement à ses yeux. Raphaëlla se leva enfin pour s'apprêter, se rendant compte qu'elle risquait de se mettre en retard si ce n'était pas déjà fait. Elle revêtue donc une longue toge blanche associée à un superbe tissu bleu qui rendait l'ensemble de la tenue très vaporeux. Pour qu'on reconnaisse aisément la muse qu'elle voulait interpréter ce soir, Fiora fixa dans ses cheveux une petite couronne d'étoiles faites d'un or fin. Son maquillage était discret et n'avait pour but que de cacher les quelques imperfections de son visage. Alors que sa maîtresse était fin prête, la servante lui posa tout de même une question d'un air quelque peu inquiet.

- N'avez vous pas peur, que la soirée... dégénère un peu ? Je veux dire, le prince a une réputation un peu sulfureuse.
Raphaëlla se mit à lui rire au nez avant de lui répondre d'un air désabusé.
- Mais enfin, que veux-tu qu'il m'arrive ? Il n'y aura que des personnes de bon goût et quand bien même certains ne tiendraient pas très bien l'alcool, ce n'est pas mon cas. Et puis, avec Francesco, je pense avoir tout vue !
Elle lui fit signe de lui apporter sa cape afin qu'elle puisse finalement prendre la route de Paris et se pressa vers la porte d'entrée de la villa Contarini pour se hâter de monter dans la voiture qui l'attendait à l'extérieur.

Il ne lui fallut pas bien longtemps pour rejoindre l'hôtel des Longueville mais cela ne l'empêcha pas d'arriver en retard car quand elle passa la porte du lieu de la fête, bien des Dieux et Déesses étaient déjà sur place, tous un verre de champagne à la main et en plein milieu de conversations qui étaient sans doute plus palpitantes les unes que les autres. Raphaëlla déambula à travers les invités à la recherche de quelqu'un qu'elle pourrait bien connaître. Mais il semblait que la morphologie de chacun était étrangement modifiée à cause de ces tenues qui bien que seyantes et incroyablement confortables, restaient inhabituelles.

Salon Vert

N'ayant pour le moment par grande envie de faire irruption dans une discussion, elle se dirigea vers le buffet après avoir attrapé en route une coupe de champagne qu'elle descendit d'une traite. Occupée à se demander quelle petite gourmandise elle pourrait bien avaler, elle vit une petite main sortie de nulle part venir piocher au hasard dans un des plats d'argent. Quelle étrangeté... Y avait-il vraiment des personnes assez associables pour préférer aller se cacher sous la table alors que la soirée regorgeait de divertissements en tous genres pourvu qu'on ne reste pas dans son coin comme Raphaëlla le faisait pour le moment. Tout de même intriguée, elle s’accroupit et souleva doucement la nappe pour découvrir quelle sorte de créature pouvait bien vivre cachée ici. Une jeune femme avec une drôle de couronne sur la tête y avait visiblement élu domicile et s'était même fait une petite réserve de vivre, enfin du moins elle semblait se régaler avec une tartelette fruitée. Raphaëlla la dévisagea quelques secondes, la tête penchée sur le côté. Il lui sembla qu'elle ne l'avait jamais vu auparavant, car si cela avait été le cas, à la vue de son air asiatique si peu courant en France et en Europe en général, elle s'en serait souvenu. En tout cas, si l'on en croyait ses habitudes assez peu communes, elle devait réellement venir d'une contrée lointaine où les usages étaient bien différents d'ici. Quoiqu'au moins, elle était certaine de ne pas se faire importuner par quelques messieurs tous plus lourds les uns que les autres qui seraient attirés par l'exotisme de ses traits. Après un temps sans dire mot et en fixant la jeune femme avec de grands yeux, Raphaëlla lui adressa tout de même la parole avec une petite grimace.

- Je ne voudrais pas paraître indiscrète mais... Vous allez bien, demanda-t-elle à l'inconnue ?

Avait elle pour habitude de se confondre au mobilier où voulait-elle seulement trouver un endroit tranquille, aussi original soit-il au milieu de cette cohue que l'italienne oublia l'espace d'un instant. Mais rattrapée par la réalité, elle se rendit compte qu'à être à moitié à quatre pattes au milieu d'une salle pleine de personnes qu'elle connaissait sûrement, du moins de réputation, elle était tout aussi ridicule que cette jeune asiatique qu'au moins on ne voyait pas du tout.

- En fait, oubliez ce que je viens de dire, se rattrapa-t-elle finalement avec un grand sourire. Au plaisir mademoiselle !

Que venait-elle se soucier des affaires des autres qu'elle ne les connaissait même pas. Et puis un chevalier servant finirait bien par venir sauver la belle de sa prison sucrée.
La Contarini se releva bien vite en regardant furtivement autour d'elle pour s'assurer que personne n'avait fait attention à elle et repartie très vite en direction d'un autre petit salon comme si de rien n'était. Finalement, le mieux qu'elle avait à faire était sans doute de se saouler lamentablement au côté d'un bel Apollon qu'il restait à trouver. Si son compte était bon, une petite dizaine de coupes de champagne et la fête deviendrait tout de suite plus amusante. Car après tout, même si elle était venue dans l'optique de faire bonne figure et non pas de se dévergonder, personne ici ne viendrait la blâmer de faire dangereusement monter le taux d'alcool dans son sang. Aller, faisons honneur à l'Olympe et buvons !
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« Contrairement à Jean qui boit de la piquette de bas-étage, je bois les meilleurs vins, comme ceux que nous avons dans nos verres. Que nous avions, plutôt. J'ai donc plus l'habitude du genre d'alcool que vous ! Après tout, je suis le mondain de notre trio. »

Par pure politesse envers son ami, mais aussi et surtout parce qu’il se réservait le plaisir d’attendre que les choses deviennent plus intéressantes, Ferdinand ne commenta pas la remarque de Luigi. Il doutait sérieusement que le romain ait plus l’habitude de boire que Racine qui remportait une palme en la matière, et de plus il trouvait que Luigi avait parfaitement la tête de quelqu’un qui affirme savoir boire alors que la réalité tendait plutôt à indiquer le contraire. Dans tous les cas, il avait hâte de voir ça, et Racine et lui échangèrent un regard entendu. Si Paliano le prenait comme ça, il allait voir ce qu’il allait voir ! Un fou avait toujours plus d’un tour dans son sac, surtout lorsqu’il s’agissait de berner son entourage… Avisant les verres sur la table non loin d’eux et remarquant que Colonna tournait fréquemment la tête pour regarder autour de lui après avoir bu une gorgée (qui croyait-il duper ?), Ferdinand en profita donc pour piquer le verre de Racine (qui protesta une seconde avant d’étouffer un rire en voyant ce que faisait le fou) pour le verser dans celui de Luigi qui ne regardait pas. Evidemment, il ne remarqua rien et continua de boire comme si de rien n’était, pendant que Ferdinand tendait une nouvelle coupe à Racine et vidait le sien dans celui de l’italien… Et ainsi de suite.

« Et cette nymphe avec ses pommes à la taille ! Elle va se faire croquer toute crue ! Tiens donc d'Anglerays, vous si moqueur, vous n'avez rien à dire ? »
« J’en dis qu’à ce rythme-là, elle ne sera probablement pas la seule… »
remarqua simplement Ferdinand avec un sourire amusé alors que Luigi ne l’écoutait déjà plus et roucoulait avec une charmante Déméter.
« Je crois que comprendre que Déméter aime le soleil. Nous avons un point commun. »

Cette entrée en matière digne d’un kéké des plages (vous comprendrez que la référence vient de l’auteure et non du personnage) provoqua un tel fou rire chez le baron qu’il en avait les larmes aux yeux, même sans l’effet de l’alcool…

« Racine, vous ai-je déjà dit à quel point je trouvais ce garçon merveilleux ? » glissa-t-il au dramaturge presque aussi hilare que lui au moment où Luigi les rejoignait avec sa conquête du jour. Il salua la demoiselle d’un « chère madââââme… » agrémenté d’un baisemain bien trop exagéré pour être pris au sérieux, provoquant un drôle de gloussement chez la jeune fille qui pourtant eut l’air de le satisfaire.
« Voilà qui rendrait presque gourmand … »
« Hé bien aller goûter ! »
Ferdinand tourna vers Colonna un regard irrité, fâché d’être ainsi interrompu dans sa démarche de fraternisation avec la nymphe. « Je suis certain que vous n'êtes même pas capable de croquer cette couronne – mais attention – sans la toucher des mains ! »

Dès qu’il entendit le mot « capable », Ferdinand interpréta cette phrase comme un défi et résolu aussitôt de le relever. Il suivit le regard du romain et repéra sa cible en la personne d’une jeune femme aux traits asiatiques. Mais les traits ne l’intéressaient guère : toute son attention était focalisée sur la couronne de chocolat, qui prenait désormais des allures de véritable Saint-Graal. Il sut aussitôt que mordre dans cette couronne serait sa quête de la soirée, et qu’il ne connaîtrait pas le repos tant qu’il n’aurait pas réussi, quels que soient les obstacles qui se dresseraient sur sa route !

« Défi relevé Colonna ! » s’exclama-t-il en bondissant sur ses pieds et en se drapant un peu plus dans sa toge, à la façon d’un César bien plus que d’un Hermès. « Cette couronne sera mienne… Ou ne sera pas ! » conclut-il en les embarquant tous les deux à sa suite. Alea jacta est !

Salon vert.

« Celui qui y arrive d'entre vous deux aura le droit de me donner un gage ! Et je n'ai pas peur du ridicule alors que le meilleur gagne ! »

Un sourire diabolique illumina le visage de Ferdinand dont l’imagination fulgurante prévoyait déjà mille et mille idées farfelues à lui faire exécuter. Mais d’abord, la couronne ! Ignorant royalement une potentielle réaction de Racine, qu’il devança à la vitesse de l’éclair, il se fraya un chemin entre les courtisans déguisés mais pas dégrisés, en esquissant des entrechats digne des plus agile danseurs de ballet, et aperçut la jeune femme qui… Plongeait sous la table ? Un instant surpris par cette drôle d’initiative, il trouva finalement la situation encore plus amusante et attrapa une assiette de macarons avant de glisser à son tour avec agilité sous la table –laissant pour seule trace de son furtif passage dans le monde du dessus une plume de son casque qui s’égara au sommet d’un sorbet. Il se retrouva nez à nez avec la jeune fille qui sursauta et le regarda avec de grand yeux. Pour toute réponse, il lui dédia un grand sourire avant d’enchaîner :

« Bonsoir mademoiselle ! Pardonnez mon intrusion, mais je suis poursuivi par un Alexandre le Grand et un Icare qui me causent bien du souci, et le seul moyen que j’ai vu pour échapper à leurs griffes a été de plonger sous cette table… Je vois que je ne suis pas le seul à avoir eu cette idée lumineuse. »

Il lui tendit son assiette de macarons colorés, l’invitant à se servir.

« Tenez, tant que je vous ai sous la main, j’ai une question absolument cruciale à vous poser. Voyez-vous, je suis supposé être Hermès, le messager des Dieux, et un de mes chers patrons là-haut (il désigna un point à travers la table) a eu la vision qu’un preux chevalier –moi- viendrait vous trouver pour accomplir une épreuve de la plus haute importance ! (il insista bien sur ces trois derniers mots) Mademoiselle… » dit-il d’un ton extrêmement grave et solennel. « Auriez-vous l’obligeance de me laisser goûter à votre couronne de chocolat afin que je puisse remplir cette noble mission ? »
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Escaliers

Tala Sakari patientait toujours près du grand escalier, elle voyait là passer les invités sans qu’aucun d’eux ne détourne le regard vers elle. Tous étaient bien trop occupés par leur propre personne ! Tala ne comptait pas rester trop longtemps à cette soirée, elle était juste venue pour honorer l’invitation du prince de Longueville. Que pouvait-elle bien avoir à faire dans une fête mondaine comme celle-ci ? La jeune indienne ne se sentait pas vraiment à sa place au milieu de tous ces courtisans.
Arrivée à Versailles depuis seulement trois semaines, elle avait encore du mal à se rappeler de tous les gens qu’on avait pu lui présenter. Aucune silhouette, ni aucun visage ne lui semblait familier ce soir. Tous ces dieux vêtus de draps et d’or lui paraissaient être les mêmes ; cela dit les costumes étaient pour la plupart très réussis. Lequel pouvait-être Paris de Longueville ? Et si Silvestre était présent lui aussi, peut-être allaient-ils se croiser au détour d’un couloir… Cette hypothèse restait un songe et n’aurait sûrement pas lieu ce soir. Le lieutenant de marine ne savait même pas que sa femme était en France, à Versailles. Tala fut finalement tirée de ses pensées par une voix familière.

Je ne pensais pas que vous feriez partie d'une fête comme celle-ci ! Vous êtes sublime je trouve.

Andréa de Bellevue, une de ses rares amies à la cour, se tenait devant elle, vêtu d’une magnifique robe couleur bleu mer. Elle arborait un grand sourire, et sans même lui laisser le temps de répondre quoi que ce soit, Andréa pris le bras de Tala et l’emmena vers le grand salon.

Venez, avançons dans le salon, lui dit-elle, il doit y avoir plus de divertissements et peut être des gens que nous connaissons ! Même si je ne suis pas vraiment friande des mondanités !

Grand salon

Tala suivit son amie tout en observant ce qui se passait autour d’elle. Le grand salon était magnifiquement décoré pour l’occasion. Dans chaque coin de la pièce se trouvait des petits groupes d’invités ; certains parlaient de vives voix tandis que d’autres riaient aux éclats.

La fête est vraiment très réussie, et la décoration est magnifique je trouve, dit timidement Tala. Je me demande bien pourquoi le prince m’a invité, nous ne nous connaissons même pas... continua-t-elle.

Elle échangea un regard complice avec Andréa, qui visiblement se posait la même question quant à l’invitation qu’elle avait elle aussi reçue.


Tala Sakari était heureuse de retrouver là cette amie qui dès le début avait sût la mettre en confiance. Une des rares femmes à la cour qui ne la jugeait pas sur ses fautes et ses entorses à l’étiquette. Une des rares aussi à comprendre le malaise qu’elle pouvait ressentir à Versailles, privée de liberté et obligée de respecter les règles de vie françaises. Andréa était cette bouffée d’air frais qui rappelait à Tala un peu de sa vie d’avant. Toutes deux aimaient l’aventure et la liberté ; Tala l’admirait beaucoup pour son courage et sa détermination. Ce qui à la cour n’était pas de l’avis de tous.

Vous êtes magnifique dans votre costume, Andréa. Le bleu vous va à ravir.
Tala lui sourit et continua dans un français moyennement maîtrisé.

Etes-vous venue seule ? Je n'ai moi-même pas trouvé de cavalier et mon garde du corps n'a pas pu m'accompagner. Me voilà perdue au milieu de cette noble jungle !

Au même moment, on lui présenta un plateau de coupe de champagne. Ne pouvant refuser, la jeune indienne en prit une ; son amie fit de même. Elles s'enfoncèrent alors dans la foule d'invités, cherchant du regard un visage familier.
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Grand salon

Qu'il était appréciable de repérer des têtes connues dans cette soirée ! Ou Arthur aurait pu finir par se dire qu'il aurait dû plus écouter la dame de Lussignac quand elle lui parlait avec passion des figures de la cour et qu'elle les lui désignait de son doigt boudiné, ce qui aurait été fort dommage, il détestait devoir lui donner raison. Mais cela lui aurait au moins permis de mettre des noms et des titres sur des visages riants derrière les masques divins. Avant de s'approcher plus près de cette douce Aline d'Argouges, sans doute la seule jeune fille de Versailles pour laquelle il éprouvait un sentiment d'affection sincère, le Poséidon de la soirée jeta un coup d’œil aux alentours et fut un peu saisi de ce qu'il vit. Certes, au vu du thème de la fête, il ne s'attendait pas à des bigoteries mais tout de même... Des couples s'embrassaient déjà sans retenue ça et là, notamment sur un sofa poussé contre l'un des murs de la pièce, ayant subi le même sort que quelques vieux meubles probablement possédés depuis longtemps par la riche famille de Longueville. Des musiciens jouaient un air entraînant dans un des coins du grand salon mais toute l'assemblée semblait virevolter sur un rythme bien à elle, comme imposé par l'alcool, le rythme du badinage et des galanteries, celui-là même dans lequel Arthur se sentait particulièrement mal à l'aise. C'était comme une pantomime ridicule où chacun savait ce qu'il devait faire sauf lui, corps étranger propulsé au milieu d'un spectacle où tout était mesuré au geste près. Peut-être était-ce simplement dû au fait qu'il n'avait encore rien bu et il résolut de résoudre ce problème en se saisissant d'un verre posé le plateau d'un domestique et en entreprenant de le boire à petites gorgées, sans pouvoir s'empêcher de penser qu'une dose de rhum aurait bien mieux fait l'affaire. Oh bien sûr, il n'était pas gêné de la situation (quand on avait vécu des soirées dans des bordels des Antilles, ce n'était pas l'hôtel de Longueville qui pouvait faire peur), il était juste décontenancé. Mais il en prendrait son parti et à vrai dire, rien n'était plus intéressant que de voir évoluer les gros poissons dans leur habitat naturel.

Aline d'Argouges, un verre vide à la main, semblait perdue dans ses pensées et observait d'un œil vide trois hommes qui s'encourageaient mutuellement à boire en lâchant des plaisanteries dont il fait les frais mais il choisit de ne pas réagir. Il avait une demoiselle bien plus intéressante sous les yeux et il ne put s'empêcher de laisser ses lèvres s'entrouvrir en un sourire malicieux en songeant qu'elle allait sans nul doute lui sauver la soirée. Ne vous y trompez pas, Aline n'était en aucun cas une proie du vieux loup de mers (qui regrettait par ailleurs l'absence de quelqu'un comme Elsa qui, au vu des circonstances, aurait pu être accepté de se prêter à son jeu pour une fois) mais une excellente amie intelligente et charmante avec laquelle il aimait parler et même, chose pourtant indigne de lui bien sûr, comploter. Il faut dire que lorsque l'on a des ennemis communs, mieux vaut s'allier. Et bien sûr, il ne pouvait s'empêcher de veiller un peu sur elle depuis leur rencontre pour le moins originale. Derrière les traits affirmés d'Aline, il voyait, lui, la jeune fille qui s'était effondrée en larmes dans ses bras et depuis ce jour, il se sentait en quelque sorte responsable d'elle.

- Mademoiselle d'Argouges, seriez-vous en train d'espionner ces trois hommes ? S'exclama-t-il avec bonne humeur tout en arborant un sourire ravi, je suis vexé que Poséidon lui-même n'attire pas plus votre attention que cet Hermès ou cet Icare !
- Monsieur de Roberval ! Quelle surprise de vous retrouver ici ! Lâcha la demoiselle dont le visage s'éclaira en se retournant vers lui, cette tenue de dieu des mers vous sied à ravir bien que ce soir, vous soyez exempté d’aller me repêcher. Il n’y a, Dieu merci, aucune fontaine où me noyer dans cette soirée !

Arthur laissa échapper un vrai éclat de rire devant cette boutade, sachant par expérience qu'il valait parfois mieux plaisanter des mauvais souvenirs que de les ressasser, cela ne menait qu'à la mélancolie :

- Voilà qui est fort dommage, j'aurais été ravi de sauver à nouveau une demoiselle en détresse, il faut bien que je défende ma toute nouvelle réputation d'homme qui pêche de bien belles prises dans les fontaines, ironisa-t-il, les yeux pétillants, mais je ne perds pas espoir, avec ces litres de champagne que notre hôte a mis à notre disposition, nous pourrions bien installer un bassin au milieu de ce salon.

Se doutant que la jeune Aline ne devait pas trouver tout cela aussi amusant que lui, il osa avancer une main et serrer l'épaule de la jeune fille pour marquer son soutien et lui assurer qu'il comprenait. Ce geste indécent en temps normal ne dura que quelques petites secondes mais à vrai dire, dans les circonstances où les corps commençaient à danser de plus en plus serrés, faisant fi de toute bienséance, cela passa complètement inaperçu.

- Alors dites moi, que pensez-vous de ce ban de poisson que nous avons là ? Continua Aline en changeant de sujet, sans doute dans l'espoir d'entendre une sentence lapidaire puisqu'elle connaissait l'avis de Roberval sur la question.
- Permettez-moi de vous dire que je suis fort curieux de voir ce que peut donner un banc de poisson ayant un peu trop bu dans ces mers troubles et propices aux rapprochements, voilà qui risque d'être amusant ! Qui sait, peut-être y a-t-il quelques-unes de mes espèces favorites que je me ferais un plaisir d'observer, étudier ses proies n'est jamais inutile, répliqua Roberval en arborant un sourire carnassier, tout en regardant passer une jeune femme blonde qui ressemblait d'ailleurs un peu à la duchesse de Brabant d'un œil approbateur, mais dites-moi, je fais défaut à tous mes devoirs, mademoiselle, je vais vous chercher un verre tout de suite, ne bougez pas surtout que je puisse vous retrouver dans cette foule !

Il tourna les talons dès qu'elle eut acquiescé pour dénicher deux verres. La soirée promettait finalement d'être bonne. Il finit par saisir deux coupes de champagne sous le nom d'un satyre et retourna à l'endroit où il venait de laisser Aline. Elle était toujours là mais elle n'était plus seule. Stupéfait, il faillit en renverser sa charge, les paumes déjà un peu tremblantes de colère. Comment ce Zeus pouvait-il oser... ? Oh, il avait certainement vu à qui Arthur parlait et en avait profité pour approcher la jeune fille. Pire, celle-ci semblait apprécier les attentions de ce... Roberval ne trouvait même pas les mots adéquats pour décrire le Stuart à qui le liait une haine infinie. Il se racla la gorge pour se rappeler à leur bon souvenir et ignorant Aline, qui en profita pour filer sans demander son reste, il lança un regard plein de mépris à l'homme qui l'entourait jusque-là :

- Richmond, prononça-t-il d'un ton qui laissait clairement apparaître son dégoût, vous ici... Voilà qui ne m'aurait pas étonné si j'avais su que l'on avait autorisé le pire couard d'Angleterre à pénétrer sur les terres de notre royaume...

Les hostilités étaient lancées mais il n'était pas certain que ce soit Roberval qui puisse gagner à ce petit jeu-là !
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MessageSujet: Re: Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher   Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher - Page 2 Icon_minitime27.05.12 23:41

Trois jours plus tôt.

« C’est une invitation, déclara Christine en leva les yeux du petit carton qu’on venait de lui faire porter. De la part de Paris de Longueville. Il s’improvise hôte de l’Olympe pour une soirée... »
La fidèle Constance, les bras chargé d’un bac de linge, osa hausser un sourcil perplexe à cette annonce. La réputation du jeune Longueville ne lui était pas inconnue.
« Pensez-vous vous y rendre, mademoiselle ? demanda-t-elle, prenant à cœur son rôle de chaperon.
- Eh bien… je pense que cela ne serait pas très prudent, marmonna Christine en laissant tomber le carton sur le premier secrétaire venu. »

Il s’agissait là d’une résolution particulièrement sage. La demoiselle de Bauffremont savait que dans son cas, il y avait un temps pour tout. Or l’agitation dont elle se sentait saisie ces derniers jours ne saurait la tromper. Une crise guettait, et il n’était pas question de se donner en spectacle alors que cette fête réunirait sans doute quelques grands noms et autres notables de la cour. Non, bien que l’invitation la flattât, mieux valait rester sage.

Le soir de la fête.

« Allons, Constance, dépêchez-vous donc ! Je suis déjà affreusement en retard ! »
Le pas vif, les gestes nerveux, Christine faisait les cent pas dans sa chambre tandis que Constance donnait à sa tenue de dernières retouches. Elle avait changé d’avis la veille au soir, et la pauvre femme avait dû passer une bonne partie de sa nuit les yeux rivés sur ces étoffes.
Lorsqu’elle en eut terminé, elle présenta à la jeune marquise une élégante toge blanche, agrémentée d’un drapé rouge sur lequel étaient brodés quelques uns des attributs de la muse choisie par Christine : Calliope. Rapidement, celle-ci enfila la tenue qu’elle aurait trouvée fort indécente dans une autre situation, et déposa sur sa tête une couronne d’or qui saurait ôter tout doute concernant la muse qui était la sienne ce soir. Sous celle-ci, ses longs cheveux blonds avaient été légèrement relevés par un habile enchevêtrement de rubans rouges et d’une baguette ornée d’une petite trompette couleur or, autre attribut de Calliope. Un instant, elle se dévisagea dans la glace. Faisant fi des mains qu’elle ne cessait de se tordre, elle approuva d’une moue.

« Mademoiselle, êtes-vous certaine que c’est bien raisonnable ? osa Constance, peu rassurée.
- Que pourrais-je craindre ? Constance, ça n’est qu’une fête. Et puis cesse de me regarder ainsi ! Va, je te laisse libre de faire ce que tu veux de ta nuit ! »
Un geste impérieux suivi cette réplique, dont l’irritation trahissait bien la crise qu’elle avait redouté quelque jours plus tôt. Constance n’eut d’autre choix que de laisser partir la jeune femme qui trépigna d’impatience dans le carrosse le temps que dura le trajet.

Entrée, escaliers, couloirs.

L’hôtel Longueville resplendissait. L’on disait la duchesse absente, et faisait courir nombre de bruits à ce sujet, mais Christine n’en avait cure et préféra sa glisser rapidement dans les couloirs plutôt que d’écouter les ragots qui s’échangeaient à l’entrée. Brillantes, ses grandes prunelles bleues se posaient partout où elles le pouvaient. Elle croisa quelques connaissances auxquelles elle adressa – ou non, en fonction – quelques sourires et rapides saluts, chacun ayant déjà visiblement trouvé un groupe auquel se greffer. Non pas qu’elle n’osât pas joindre ces derniers, mais la douce folie qui était la sienne semblait chercher plus excitant que quelques banales conversations et commentaires échangés sur les tenues des uns et des autres.
Son regard fut un instant attiré par une jeune femme au teint métisse et aux longs cheveux bruns qui trahissaient aisément un certain exotisme. Elle lui adressa un sourire, ainsi qu’à la demoiselle – mademoiselle de Bellevue, si elle ne s’abusait – qui l’accompagnait puis pénétra dans un des petits salons, non sans avoir saisi une coupe de champagne.

Salon vert.

A peine eut-elle passé la porte que de nombreux visages connus s’imposèrent à elle. Elle reconnut d’abord l’hôte de la soirée, entourée d’une Artémis et d’une chinoise dont la couronne lui sembla fort curieuse. Les mains crispées autour de son verre, elle ne put que remarquer Colonna, évidemment accompagné de Ferdinand et de… Racine. Aussitôt, elle détourna les yeux et s’adressa au premier dieu venu, à savoir un Apollon qui tombait fort à propos et avec lequel elle babilla pendant plusieurs minutes, passant d’un sujet à l’autre sans transition. Vaguement déboussolé par cette tempête blonde qui ne cessait de changer de conversation, l’Apollon la salua bien vite et alla rejoindre une Clio dont la démarche trahissait déjà l’abus de champagne. Frustrée, Christine adressa au couple une moue peu amène puis se laissa tomber dans un confortable sofa, non sans avoir dévisagé du coin de l’œil le couple qui s’y embrassait sans la moindre retenu.
Sans doute un regain de raison l’aurait-il poussée à ne point s’attarder. Mais quelque chose lui murmurait que la soirée était loin d’être finie.

Spoiler:
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Morgan Stuart


Morgan Stuart

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Cela peut vous paraître étrange mais j'en ai un. Il est bien caché, je le réserve à qui m'aimera vraiment. Et pour mes enfants.
Côté Lit: Vous voulez une liste ? Ce sera même un recueil !
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Grand salon

« Je prends Arès. »
« Yes ! »
lâcha Morgan, heureux.

Eux deux réunis, la fête ne pouvait être que belle ! Surtout quand ils se paraient avec de tels divinités, celui de la guerre pour la français, et celui de la foudre (et tant d'autres choses) ! Les deux acolytes étaient de sacrés fêtards, il aurait été dommage que Froulay ne vienne pas, voilà pourquoi l'anglais avait insisté pour qu'il l'accompagne. Ce ne fut pas bien difficile à dire vrai mais sait on jamais !

Ah la fête battait son plein. Que de beau monde ! Et qu'il était plaisant de se revêtir de simples toges, loin des habits compliqués, aussi bien pour les hommes pour les femmes. Là, les femmes portaient juste un drapé blanc agréable, fluide, mettant davantage en valeur leurs corps fins et délicats, Morgan ne cessait de sourire à toute jolie présence féminine qui l'entourait. Puis, avec un déguisement de Zeus, il serait donc irrésistible auprès de ses demoiselles, du moins c'est ce que pensait Richmond ! Puis à ce genre de fête, les filles étaient assez peu farouches, surtout si l'alcool coulait à flot. Alcool et belles demoiselles, que pouvaient bien demander les deux amis en cette bonne soirée ? D'ailleurs, le duc anglais avait repéré une Aphrodite pour son ami français.

« J’en dis que voilà une parfaite déesse de la beauté. Vraiment, c’est à se demander pourquoi on ne convie pas plus souvent l’Olympe en ce bas monde ! »
« C'est une excellente question, Froulay ! Je serai pour que cela se reproduise plus souvent. Ce serait une excellente idée à soumettre à mon cousin Charles. Je vous y inviterais ! »


Les deux amis avancèrent au milieu de la foule, un verre à la main. Il y avait du monde à cette fête, Paris de Longueville avait vu les choses en grand ! Partout où l'anglais tournait la tête, il y voyait des personnes costumées, plus ou moins proches, plus ou moins déjà alcoolisées.

« Je crains que Vivonne ne manque quelque chose. Avez-vous croisé quelques connaissances ? »
« Quleques personnes, il faut dire qu'il y a un large panel avec l'aristocratie,
il désigna un duc anglais de sa connaissance, la noblesse de par cette assemblée et ... il tourna la tête pour apercevoir Roberval non loin de lui et fit un signe de tête en sa direction, la racaille. »

Ah, l'animosité Richmond/Roberval était connue de beaucoup. Et lorsque Morgan vit ce fugitif en compagnie de la belle Aline, il se dit qu'il devait faire quelqu'un, premièrement parce que cette fête était parfaite pour gagner son pari et deuxièmement, s'il pouvait tacler son ennemi au passage, ... Mais il ne pouvait pas laisser son ami en plan, cela ne se faisait pas ! Surtout après l'insistance dont le duc a fait preuve pour ramener Froulay ici. Tournant vivement la tête autour de lui, Morgan aperçut mademoiselle de Bellevue, qu'il connaissait brièvement mais assez pour lui laisser Aymeric. Oui, vous pouvez traiter Morgan de mauvais ami, enfin pas totalement car il allait le laisser en bonne compagnie. Il traîna donc Froulay devant Andréa et son amie indienne, fit une salutation et un grand sourire.

« Mesdemoiselles. Mademoiselle de Bellevue, quel plaisir de vous voir ici, connaissez vous mon ami Froulay ? Je crois vous en avoir parlé durant une de nos entrevues ! puis il se pencha légèrement vers son ami :Je vous laisse quelques instants en bonne compagnie. »

Se tournant vers Aline et le gueux des mers, il vit celui-ci s'éloigna et après une brève excuse en disant qu'il revenait, voilà Morgan apparaître devant la jolie Aline, avec un sourire ravageur sur les lèvres.

« Mademoiselle d'Argouges, votre beauté eclipse la lune dont vous êtes la fière ambassadrice. »
« Monsieur de Richmond ! Pourquoi ne suis-je pas étonnée de vous voir ici ? »
« Parce qu'il aurait été cruel de manquer une telle fête ! »
lança t'il, amusé.

Lorsque son ami espagnol, Paolo de Murcia, avait lancé cette idée de pari, il a bien choisi la demoiselle qui était fort belle, davantage en Séléné, et tout en la regardant, il s'approcha petit à petit.

« Alors Maître de l'Olympe, la chasse a-t-elle été bonne ? Parmi tout le parterre de jeunes nymphes, laquelle finira vaincue par vos offensives ? »
« Je ne sais encore, tout ce monde me fait presque tourner la tête,
tout en parlant, il se rapprochait, l'effleurait sans la quitter des yeux. Mais, comme toujours des beautés s'élèvent au-dessus de la foule, comme vous. Séléné devrait être fière d'avoir pris vos traits en cette soirée. »

Sans qu'Aline ne s'en rende vraiment compte, Morgan avait mis un bras autour de sa taille, tandis que sa main libre lui caressait les cheveux et parfois la peau nue de son dos. Était-ce son charme, ou l'alcool qui laissait la jeune femme aussi réceptive ? Sûrement un mélange des deux et toujours en douceur, Richmond s'approcha de l'oreille de la jeune femme pour lui murmurer quelques mots

« Vous êtes plus en beauté que l'Amour elle-même. »

Il n'eut le temps que de déposer un baiser dans son cou quand il entendit quelqu'un derrière lui. La jeune fille se raidit et s'écarta, Morgan se tourna vers l'impertinent qui osait le déranger … Roberval évidemment. Il n'eut même pas le temps de retenir la jolie déesse qui avait déjà fui. Pourquoi cet homme devait toujours lui gâcher la vie ? Morgan lui lança un regard noir et tout son corps se raidit de colère.

« Richmond. Voilà qui ne m'aurait pas étonné si j'avais su que l'on avait autorisé le pire couard d'Angleterre à pénétrer sur les terres de notre royaume …
« Tiens vous ici. Qui avez vous pillé pour avoir une invitation, ou par quelle fenêtre êtes vous entré pour vous mêler à un monde qui n'est pas le votre ?
le ton était méprisant, glacial. Quant à votre accoutrement, c'est d'un ridicule. Vous vous prenez pour un dieu mais vous n'êtes qu'un … how can I say in french ? Oh yes ! … pouilleux à l'hygiène déplorable et imbibé de rhum. »

Bon, pour la dernière partie, Morgan était de la mauvaise foi la plus totale vu son alcoolisme mais tous les fronts étaient bons pour s'insulter. D'ailleurs, il ne s'arrêtait pas là, avoir Arthur devant lui l'inspirait pour les mauvais mots !

« Sachez qu'ici, ce n'est pas un bordel des îles, qu'il ne suffit pas d'attraper une jolie fille par la main oui mettre la votre aux fesses pour qu'elle soit à vous. Retournez chez les sauvages de votre genre, nous savons tous que votre petite baronnie n'est qu'une décoration de pacotille. Soyez beau joueur pour une fois et acceptez que vous n'êtes grand que parmi les médiocres, n'est ce pas Robert ? »

Il était souvent assez malvenu de dire le prénom de l'autre. Surtout quand celui ci est faussé. L'anglais était pourtant persuadé que son ennemi face à lui s'appelait Robert Val ….

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Derek de Saxe


Derek de Saxe

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: pas encore de problèmes cardiaques, merci de vous en préoccuper
Côté Lit: Surprise, ça bouge!
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Entre plusieurs salons

Mon dieu, mon dieu ! Il commençait à y avoir du poisson dans la mare, il était temps d’aller à la pêche, règle numéro une éviter les moules et privilégier les huitres et leurs perles !

Une petite gorgée de plus et il serait d’attaque. Un discret tour d’horizon du coin de l’œil lui permit de repérer les endroits poissonneux à souhait.

Une chose était sûre, il ne jetterait pas ses filets sur la Parmesane ce soir là. Elle était accompagnée d’un beau gaillard au visage tanné et d’une blonde ravissante à souhait… qui venait de mettre un soufflet à un malotru, quelle audace, quel caractère appréciable !
Cependant en évaluant la carrure du gaillard qui se dressait entre elles, et l’attitude couveuse de celui-ci, il avait bien vite compris que la manœuvre serait trop risquée. Après avoir lancé un regard qui en disait long sur le peu de sympathie qu’il éprouvait pour Mr de Lévis à ce moment même, il détourna bien vite le regard.

Il tomba alors sur le trio de l’étrange, parmi ce trio, le fou du roi qui se baladait couvert de plumes qu’il était allé chercher on ne sait où. Celui là méritait décidément bien sa fonction….
Cet emplumé ,réputé pour être au demeurant fort sympathique, se trouvait en compagnie du dramaturge Racine, un gueux tsss, et d’un garçon un peu chétif aux traits angéliques, un Italien qu’il n’avait cependant jamais vu en compagnie de la princesse Farnèse ou de l’idiot du village lagunaire. Qui sait ce que tramaient ces trois là, des bêtises sûrement ! Tant mieux, cela animerait la soirée qui était pour l’heure légèrement ennuyeuse.
Le prince de Saxe qui croyait être vacciné contre la surprise vit un instant après l’Icare se mettre à quatre pattes sous une table …. Quelles idées farfelues lui étaient donc passées par la tête à celui-ci ? Ah…. Oui…il est vrai qu’une jeune fille au teint de citron et aux yeux bridés très atypique, très exotique venait de se fourrer là-dessous.Elle avait sans doute un petit dysfonctionnement mental ou alors les coutumes de son pays étaient très étranges. Il ne pouvait pas blâmer le fou de vouloir tenter sa chance, après tout, lui-même, si il n’avait pas eu ce soupçon d’amour propre serait allé faire le chien sous la table avec elle.

Qui y avait t il d’autres ? L’écossaise dont la fortune l’attirait plus que tout mais qui rejetait toutes ses avances, vile mégère qu’elle était! Elle discutait avec une liane dont il aurait bien fait son quatre heures, mais quelque chose lui disait que mieux valait ne rien tenter dans cette direction, et son instinct le trompait rarement. Autant s’y fier ! Cela lui éviterait quelques gifles…

Ah tiens. Qui voilà ! La gallerande. Elle respirait le danger celle-ci, mais quelle tentation. Cette robe blanche dévoilait bien plus que ce qui était décent et quelle poitrine magnifique… Oui Paris avait eu une idée de génie avec ce thème… de génie ! Il s’attarda plus que de raison sur elle, mais curieux de voir ce qu’il y avait de plus dans cette salle, interrompit sa contemplation. Ses prunelles s’immobilisèrent alors sur un étrange duo, une pâle blonde discutant avec une femme à la peau d’un teint brunâtre étrange… il en avait entendu parler, c’était un échantillon des femmes que l’on trouvait au Nouveau Monde parait il, une espèce de diplomate.. encore qu’il voyait mal comment une femme pouvait endosser ce rôle…

Des femmes en grande conversation ne doivent jamais, ô grand jamais être interrompues trop brutalement, elles aiment à parler de tout et de rien dans l’intimité sans être importunées et dans ces instants les hommes n’ont droit d’apparition que dans leur conversation, par prudence il ne s’approcha pas d’elle. De cette façon il venait sans le savoir d’éviter de s’attirer l’animosité d’une femme corsaire assez redoutable, grand bien lui en avait pris !

Il ne s’intéressa pas vraiment à Isabelle qu’il connaissait déjà en long et en large- sans avoir jamais échangé plus de 3 phrases de rang avec elle - si ce n’est pour jauger celui qui l’accompagnait : un grand escogriffe qui semblait tout droit sorti d’une prison et paraissait aussi sympathique qu’une pierre tombale.

Salon vert

Dépité de voir si peu de femmes facilement accessibles, c’est avec une moue boudeuse et un verre à nouveau rempli - Dieu merci l'alcool coulait à flot - qu’il se dirigea vers le salon vert, bien décidé à se saouler seul et à broyer des idées noires en paix.Mais c'est alors qu'une chevelure flamboyante fit soudain son apparition dans son champ de vision et le sourire revint bien vite sur le visage du Saxon. Une rousse.. depuis le temps qu’il cherchait à ajouter une de ces créatures aux cheveux de feu dans son tableau de chasse, c’était la providence même qui venait de la mettre sur son chemin, il en avait l’intime conviction. Alleluia! ...Mais… voilà qu’elle changeait de pièce ! Ni une, ni deux, il s’empara d’un autre verre rempli d’alcool sur une table - en guise d'anesthésiant futur- et d’un pas de nouveau vif et alerte, presque dansant, il la suivit, décidé à ne pas la laisser fuir entre ses doigts. Il était venu pour s’amuser et diantre, il allait faire ce qu’il fallait pour cela , histoire d’insuffler un peu de vitalité à son épée endormie dans les heures à venir !

Salon bleu

Le chasseur qu’il était finit par rattraper la renarde qui s’était enfin immobilisée dans un petit salon presque déserté. La coupe qu’elle avait à la main était presque vide et elle affichait grise mine. C’était parfait, elle était seule, sans compagne ni cerbère, avait au moins un peu bu- et elle boirait plus, il s’en chargerait- elle serait donc moins méfiante et elle semblait trouver le temps aussi long que lui. Ils réussirait sûrement à s’entendre !
Avant de se décider à venir lui parler, il l’inspecta de la tête au pied dans l’embrasure de la porte – si c’était un laideron grêlé par la petite vérole, il ne comptait pas faire le bon samaritain et la divertir, il préférait encore s’enivrer seul- ma foi elle avait un ravissant visage, des traits harmonieux et des yeux d’un bleu profond, la chasse était ouverte ! Taïaut, taïaut ! L’air enjôleur, l’œil vif et la démarche conquérante, il la rejoignit.


-Quittez cette triste mine , Madame ! Vous m’attendiez, et misérable que je suis , je vous ai fait faux bond, mais je suis maintenant là pour vous apporter l’ivresse qui vous redonnera cet esprit de fête qui semble tant en cet instant vous faire défaut!



Maintenant tout à fait dans son rôle de Dionysos, il lui tendit une des coupes qu’il tenait. Si seulement il avait su qu’il avait en face de lui une Contarini, et qui plus est une amie proche de celle qui attisait ces derniers temps sa flamme, il se serait signé trois fois comme devant le Diable en personne et aurait bien vite pris la poudre d’escampette….


Dernière édition par Derek de Saxe le 30.05.12 11:11, édité 1 fois
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Grand salon.

La fête battait son plein. Si Aymeric avait bel et bien entendu dire que lors de cette soirée, les choses se feraient en grands ou ne se feraient point, il dut admettre être étonné par les efforts déployés afin que l’hôtel ait vraiment un goût d’Olympe, et la minutie qu’avaient mis certains des invités dans leur costume. Une coupe de champagne à la main et tout en devisant avec son ami, il songea que le bruit qui voulait que Paris de Longueville ait le sens de la fête comme personne d’autre à la cour était pur une fois plus qu’un bruit. Et ça n’était pas faute d’être un habitué des mondanités – si cet adjectif pouvait encore être associé à ce qui risquait fortement de tourner à l’orgie.
Le comte de Froulay, qui ne comptait pas se compromettre en folies ce soir, dévisagea d’un œil amusé les couples qui commençaient – avec plus ou moins de décence ou de discrétion – à se former. En observant une Clytemnestre sur la poitrine de laquelle s’égaraient les mains d’un Agamemnon (ô ironie !) il résolut d’ailleurs qu’il ne s’attarderait pas, et ce quoi qu’en pense Richmond. Il doutait de toute façon trouver de véritables amis ici, et alla jusqu’à poser la question à Morgan qui observait également l’assemblée.

« Quelques personnes, il faut dire qu'il y a un large panel avec l'aristocratie la noblesse de par cette assemblée et ... la racaille. »
A ces mots, Aymeric haussa un sourcil avant de suivre le regard de son ami. Celui-ci le conduisit tout droit sur le baron de Roberval. Un sourire amusé étira ses lèvres. Il connaissait dans les grandes lignes l’inimitié qui liait Morgan et le marin, mais ne connaissait pas ce dernier personnellement.
« Toute une variété de personnages, en effet, approuva-t-il sans commenter la présence du baron. Dont certains feraient mieux de s’abstenir, d’ailleurs… ajouta-t-il en désignant discrètement une dame bien trop âgée pour que la bienséance accepte sa présence en ces lieux. »

Froulay allait ajouter quelque chose après avoir porté sa coupe à ses lèvres, mais une étincelle dans le regard de l’anglais l’averti que les évènements ne dépendaient plus de lui. S’il ne vit pas la – sans doute – charmante déesse qui avait ainsi retenu les yeux de Richmond, il ne put retenir un sourire entendu lorsque ce dernier se mit en tête de le conduire vers ce qui semblait être la première connaissance venue.
« Mesdemoiselles. Mademoiselle de Bellevue, quel plaisir de vous voir ici, connaissez vous mon ami Froulay ? Je crois vous en avoir parlé durant une de nos entrevues !
- Mesdemoiselles, salua galamment Aymeric en s’inclinant légèrement.
- Je vous laisse quelques instants en bonne compagnie. »
Et là-dessus, avec une brève excuse et sans attendre de réponse, Morgan s’éloigna et disparut dans la petite foule qui occupait le salon.

Aymeric eut un petit sourire puis revint à la charmante Artémis – la deuxième qu’il croisait, sa cousine ayant préféré se volatiliser à sa vue – et à la non moins pétillante Calypso auxquelles on l’avait abandonné.
« Eh bien, chères nymphes, je crois que Zeus a jeté son dévolu sur une si belle proie qu’il en a oublié quelques règles de courtoisie ! lança-t-il avec un bref éclat de rire. Pour le faire pardonner, laissez-moi vous complimenter sur vos costumes... »
D’une main, il héla un majordome qui transportait un plateau sur lequel restaient exactement deux coupes et les tendis toutes deux à ses compagnes improvisées.
« … et vous offrir ceci. »
Un sourire plus tard, il s’inclinait, et laissait les jeunes femmes à la conversation que l’intervention de Richmond avait dû interrompre.

Curieux de voir quel doux visage pouvait avoir ainsi attiré son ami, il chercha Zeus parmi les nombreux dieux venus se compromettre mais ne trouva à sa place une Héra blonde comme les blés dont le visage – comme nombre d’autre en cette cour – ne lui était que vaguement familier.
« Pardonnez-moi mais, la reine de l’Olympe saurait-elle me dire où se trouve son époux ? Je crains de l’avoir égaré parmi quelques nymphes, lança-t-il en inclinant la tête devant la demoiselle, avec l’un de ses sourires charmeurs sans arrière pensée. »


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    Grand salon

    Les invités étaient à présent tous présents et certains faisaient connaissances d’une manière qui semblait bien agréable. Anne se promenait dans les pièces de l’hôtel particulier, échangeant quelques mots avec des amis, des banalités futiles aux rumeurs les plus intéressantes, les conversations ne se valaient pas. Héra ne se laissait pas aller au badinage qui semblait être la première occupation des autres invités. A vrai dire, elle se doutait que son amant du moment ne serait pas présent, Lionel étant un comédien, il y avait peu de chance qu’il ait reçu une invitation. Anne aurait pu le prendre avec elle, mais elle n’en avait pas eu l’envie. Rien n’était officiel entre eux, mais elle préférait ne pas l’avoir dans ses pattes si une autre proie l’intéressait… Alors pour le moment la marquise devait avouer qu’elle s’ennuyait un peu. Les autres étaient un spectacle amusant, mais vite lassant. Elle avait croisé Racine et lui avait souri mais le dramaturge, accompagné de deux acolytes à plumes et de jeunes demoiselles, semblait avoir bu un verre de trop qui l’empêchait de reconnaitre sa mécène. Qu’importe, il s’amusait, et Anne aurait de quoi se moquer de lui lors de leur prochaine rencontre. Elle se baladait ainsi, tentant d’éviter des corps qui tombaient tels des cadavres (qui étaient en réalité trop imbibés d’alcool pour tenir debout). Le champagne était, dans ces moments, le meilleur ami de la marquise. Ne vous méprenez pas, Anne ne buvait pas plus que de raison. Elle était sobre car elle buvait à petites gorgées le liquide tant aimé. Elle aurait aimé être de ces nymphes qui se jettent sur le premier homme venu, mais ne parvenait pas à jeter hors d’elle sa raison. Anne ne pouvait s’empêcher de regarder d’un œil critique ce qui l’entourait, allant jusqu’à analyser le moindre petit détail.

    Heureusement, parmi la foule de gens indignes de l’intérêt de la marquise, un homme parvint à se rendre intéressant aux yeux d’Anne. Arès en personne. L’homme était beau. Il était de ces mâles chez qui porter une toge ne relevait pas du ridicule. Un casque témoignait de l’intérêt à la guerre, ainsi qu’une épée remarquable qui attira le regard d’Héra. Les mots de l’homme sortirent Anne de ses rêveries et elle leva les yeux vers lui :

    « Pardonnez-moi mais, la reine de l’Olympe saurait-elle me dire où se trouve son époux ? Je crains de l’avoir égaré parmi quelques nymphes.

    -Malheureusement je ne peux guère vous aider. Vous savez tout comme moi Zeus volage, il butine de fleurs en fleurs tel une abeille. Si je devais respecter la mythologie, je m’en offusquerais, n’est-ce pas ? répondit Anne, un sourire aux lèvres. Mais votre compagnie m’est agréable, laissons donc Zeus là où il est. Après tout, se disait Anne, si passer une soirée entre les bras d’un homme était la règle lors de cette soirée, celui-ci pourrait jouer le rôle d’amant d’un soir à la perfection.

    Alors qu’elle buvait une gorgée de champagne, Anne entendit des éclats de voix. Elle se déplaça de quelques pas et se mit sur la pointe des pieds pour tenter d’apercevoir au-dessus des têtes qui la gênaient, ce qui se passait. Elle aperçut alors son époux, ou plutôt celui qui avait eu l’intelligence (ou l’orgueil ?) de se déguiser en Zeus. Et l’autre, qui haussait la voix, n’était autre que… Poséidon, murmura-t-elle en riant.

    Elle se tourna alors vers Arès (elle ne savait même pas son nom, mais se rappelait l’avoir déjà vu dans l’entourage proche du roi. Qu’importe). Cher ami, je pense avoir trouvé l’homme que vous cherchiez. Il se bat avec nul autre que Poséidon. Quelle situation comique, n’est-ce pas ! On dirait que l’histoire de la mythologie se rejoue sous nos yeux. Oh mais venez par ici pour mieux voir. Anne prit son interlocuteur par le bras et le mena à un endroit où l’on voyait mieux la scène. , dit-elle, personne ne nous gâche plus la vue. A votre avis, Zeus va-t-il justifier son pouvoir, ou non ? »

    Anne riait de cette scène qui se déroulait sous ses yeux. Elle ne connaissait que de vue les deux hommes qui se disputaient. Mais elle ne savait pas que celui qui était à côté d’elle était un ami du Zeus en question. Décidément, la soirée devenait vraiment intéressante…


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Francesco Contarini


Francesco Contarini

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• DON JUAN •
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MessageSujet: Re: Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher   Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher - Page 2 Icon_minitime29.05.12 3:39

    Un matin, comme tout les matins depuis plusieurs mois, Francesco prenait un malin plaisir a passer en revue l'ensemble du courrier qui venait terminer sa course au Manoir de la Sérénissime. Bien entendu, cela ne se limitait absolument pas à son propre courrier ! Mais également celui de son petit frère Alvise et de sa sœur bien-aimée Raphaëlla. Voilà plusieurs mois que les deux Contarini avaient fait route pour Versailles et avaient posés bien évidemment leurs malles au sein de l'ambassade familiale. On ne pourra jamais déterminer clairement si les Contarini ont un esprit de famille ou non, en tout cas Francesco s'amusait beaucoup à s'improviser espion. C'est donc comme chaque matin qu'il intercepta la frêle Fiora dans le hall, s'apprêtant à monter les escaliers afin de retrouver sa maitresse. Tout en silence, Francesco l'arrêta d'un seul regard. La servante, baissa la tête, terrifiée par le Contarini qui le dominait d'au moins deux têtes. Souriant avec satisfaction, il arracha les diverses enveloppes des mains de la jeune femme avant de les passer soigneusement en revue. Constatant de l'état perturbé de la petite Fiora, Francesco claqua sa langue avec mécontentement.

    "Raaaah Fiora ! Ne me regardez donc pas avec ces yeux d'âme en peine. Votre delizioso maitresse me gâche suffisamment mon séjour français comme cela !"

    Il reporta ensuite son attention sur les lettres tout en pensant à voix haute :

    "Voyons donc ce que cette bel fiore nous cache...Hum...Inintéressant...Oh cette vieille zia ! Je la croyais morte !...Ça non...Non plus !...Oh...OH ! S'exclama-t-il alors avec un sourire plus qu'amusé. Elle correspond donc avec ce zerbinotto ! Étonnant !"

    Pendant ce temps-là, la servante, toute tremblante jetait des regards d'animal apeuré en tout sens, craignant l'apparition de sa maitresse mais face aux remarques acides de l'ambassadeur, la jeune femme semblait tiqué sévèrement. Comment pouvait-il énoncer à haute voix autant de méchanceté envers sa pauvre maitresse ? Mais revenons en plutôt à Francesco (nous n'avons que faire des pensées d'une gueuse !)
    Fasciné, Francesco dévora chaque mots écrits avec soin sur le papier. Ses yeux brillaient d'une lumière que seul enfer aurait sût apprécier à sa juste valeur. Une fête ? Sans lui ? Tiens donc ! Ce gamin n'avait décidément rien apprit de sa leçon d'escrime ! Les Dieux de l'Olympe ? Quel manque cruel d'originalité ! Avec un sourire de dédain, le vénitien replia soigneusement l'enveloppe et la recacheta rapidement avant de jeter le paquet d'enveloppes au pied de la servante qui lui lança un regard noir lorsque le jeune homme eut le dos tourné.

    "Je vous ai vu, cattivo !" Fanfaronna Francesco sans se retourner avant de disparaitre dans un salon.

    Alors comme ça on voulait s'amuser sans lui ? C'était mal connaitre l'italien ! Aucune réjouissance ne se déroulait sans son indispensable présence ! Pas d'invitation ? Basta ! On avait jamais besoin d'invitation lorsqu'on s'appelait Francesco Contarini ! Sa soeur pensait surement qu'elle serait débarrasser de lui. Mais elle oubliait que c'était son frère qui avait posé les pieds le premier à Versailles et aucun autre Contarini !

    *************

    C'est deux jours plus tard que la fameuse soirée était annoncée. Tout Versailles ne faisait que vibrer des commérages et autres rumeurs que l'on racontait sur la soirée. Francesco était bien content de ne pas avoir l'ombre d'un scrupule. Cela lui permettait d'ouvrir impunément le courrier d'autrui et lui évitait le désagrément de manquer la fête. Mais malgré tout l'heure n'était pas encore aux réjouissances ! Francesco se devait de trouver la tenue parfaite ! Tandis que le vénitien essayait toutes les combinaisons de personnages mythologiques possible, Paolo, son valet, tentait tant bien que mal de donner son avis sans froisser l'égo surdimensionné de son maître.

    "Signore, pardonnez-moi (encore une fois) mais vous ne trouvez pas que cela en fait...un peu...trop ?

    -Trop ? Mais enfin Paolo ! Il faut que l'on me voit ! Il me semble que Hercule est tout à fait approprié pour une personne telle que moi !"

    Si seulement ce n'était que Hercule qui posait problème ! Ce que Paolo essayait de dire avec le plus de délicatesse possible était que porter une peau de bête en guise de toge était d'un ridicule sans pareil ! Devant la perplexité de son serviteur Francesco soupira de lassitude en levant les yeux au ciel. Désemparé, il jeta la peau de bête le plus loin possible se retrouvant nu comme un ver. Les bras croisé, il jeta un regard insistant sur Paolo.

    "Oui Signore ? Fit le serviteur.
    -Et bien hâte toi ! Trouve moi quelque chose ! Je ne vais quand même pas me montrer cul nu devant des courtisans. Enfin...Je dois dire que...

    Paolo savait ce qu'allait dire son maître, comme toujours. Les femmes, toujours les femmes. Quand on l'écoutait parlé on aurait dit que le seigneur tout puissant déversait sur lui une pluie torrentiel de femmes. Certes, Monsieur avait une collection de maitresses non négligeable...Mais était ce approprié pour quelqu'un de son rang de s'en vanter avec tant d'aplomb ? Il se forgeait davantage la réputation d'un rustre animal que celui d'un grand seigneur ! Quand allait-il donc s'arrêter ? Paolo était usé de l'écouter alors il émettait quelques bruits pour informer son signore qu'il "l'écoutait" avec attention.

    "Hum...Oui !...Je vois....Vous êtes superbe...Comme il plaira à Signore."

    C'est alors que le valet s’apprêtait à pousser le psyché plus près de son maitre pour qu'il contemple son déguisement lorsqu'il eut une illumination. Le jeune homme s'activa tout autour de l'Ambassadeur qui ne comprenait pas cette réaction si soudaine.

    "Et bien qu'as-tu ? Cesses de t'agiter tu me donnes le tournis !"

    Paolo ajusta une toge d'un bleu de Prusse chatoyant ajusté à la taille par une ceinture dorée sur laquelle était accroché un petit miroir au cadre d'argent. Il posa dans la chevelure noir de jais du Prince vénitien une couronne d'argent en forme de lauriers avant de passer sur son épaule un arc ouvragé et de lui attacher une petite cape pourpre dans le dos, le tout accompagné de spartiates dont les lanières remontaient élégamment sur ses mollets. Francesco se contempla, perplexe, imaginant le résultat plus spectaculaire.

    "Qui suis-je ? Demanda l'Ambassadeur.
    Le chasseur Narcisse, Signore, rétorqua Paolo, très fier de sa trouvaille.

    Francesco hésita quelques instants avant de regarder l'heure à son horloge. Il allait se mettre en retard si il rechignait plus longtemps !

    "Cela fera l'affaire" dit simplement le vénitien avant de s'écarter du miroir et de donner machinalement une petite tape sur l'épaule du valet.

    Il jeta un coup d’œil au dehors et vit que la voiture de sa sœur n'était pas encore avancée. Il fallait en profiter si il voulait ne pas être démasqué. Il fit apporter une longue cape noire qu'il l'enfila bien vite avant de descendre les escaliers de marbre à la hâte. Il croisa plusieurs serviteurs, caméristes et valets qui s'inclinèrent sur son passage avant qu'on ne lui ouvre la grande porte du hall sur le crépuscule qui tombait déjà sur les jardins du manoir. Un cocher fit avancer la berline au plus proche du perron et Francesco ne prit pas même la peine d'attendre qu'on lui ouvre la porte et qu'on lui déroule le marche pied. Il était bien trop pressé et excité pour faire attention au protocole quotidien. Il ouvrit la portière et sauta sur la banquette avant de frapper quelques coups contre la bois pour indiquer le départ.

    Vite, bien vite, la berline traversa la campagne paisible avant de retrouver le tumulte des pavés des rues de Paris. La berline entra dans la cour de l'hôtel particulier des Longueville chez qui il avait déjà passé quelques nuits délicieuses entres les bras de la belle Gabrielle. Celle-ci le boudait pour ses dernières frasques mais il se disait que ça allait passer. Il était certain qu'elle ne serait pas aussi rancunière que son imbécile de frère !
    Le cocher vint lui ouvrir la porte avant que l'ambassadeur ne descende. Il monta les quelques marches qui le séparait de l'entrée et passa le seuil de l'hôtel en lançant au premier valet qu'il croisa sa cape noire dont il s'était débarrassé.


Grand Salon

    Ne s'attardant pas plus longtemps dans le Hall, le vénitien saisit un coupe de champagne sur un plateau qui se trouvait sur une console avant de rentrer dans le Grand Salon. La fête avait à peine commencée qu'elle battait déjà à un rythme d'enfer ! Scrutant de son regard bleu perçant chacun des convives, il pût allègrement contempler les bienfaits du thème de la soirée du Longueville. Certes, l'originalité laissait à désirer mais pour l'efficacité...Francesco n'avait rien à y redire ! Son sourire au coin des lèvres était là pour en témoigner. Toute cette peau si fraiche mise à nue, ces corps aux formes suggérées par les toges...Quel oasis ! Enfin si l'on ignorait les mauvaises herbes et les fleurs aux allures de légumes...Comme l'affreux nez de cette baronne par exemple, ou les bras flasques de monsieur le comte assis un peu plus loin et quel dindon cette duchesse avec ses énormes...Bref...C'était le genre de détail qui rappelait aux mortels qu'ils étaient bien loin des perfections de l'Olympe !
    S'avançant parmi les convives, Son Excellence prit plaisir a saluer quelques visages amicaux et connues qui lui jetaient des regards intrigués. Avec les rumeurs qui courraient à la cour à propos de son altercation avec le Longueville, il était évident que sa présence en surprenait plus d'un ! Pas mécontent de faire son petit effet, le vénitien poursuivit son chemin tout en gratifiant quelques uns de ses trophées de compliments ardents et autres plaisanteries des moins chastes. On riait, buvait, dansait...Non il n'était pas question que Francesco manque cela : Longueville ou pas !
    Discutant distraitement avec une splendide inconnue aux boucles d'ors et à l'accent russe discret, le regard du jeune homme fût attiré au loin par un éclair rose. Alors que ses prunelles azurées se dirigeaient vers ce point, il ne pût qu'être ravi de constater de la présence de son incontournable Sofia. Au début il souhaitait l'éviter mais depuis leur entrevue à l'anniversaire du Roi de France, ce jeu du chat et de la souris éveilla en lui des instincts de joueur et de prédateur ! Il promis à sa délicieuse interlocutrice qu'il reviendrai bien vite avant de fendre la foule afin de se retrouver à un mètre derrière son ancienne promise. Dans l'euphorie festive, Francesco pût malgré tout entendre ses propos.

    « Que pensez vous que cette soirée nous réserve ? Peut être allons nous danser. Enfin, mon cher Silvestre, vous allez danser plus que nous deux en nous invitant ! »

    Le vénitien ne pouvait se le cacher, Sofia avait une ligne de dos des plus fascinantes ! Ne prêtant pas grande attention à la conversation qui se tenait devant lui, il passa un regard distrait sur chaque détail de la tenue de la princesse Farnèse. Mais rapidement, il passa au jeu et vint aux côtés de la brune, un sourire ravi sur les lèvres. C'est à ce moment précis que la jeune femme qui l'accompagnait rétorqua dans le fil de la conversation :

    « Il y a décidément des gens qui n’ont aucun savoir-vivre.

    -Je suis tout à fait d'accord avec vous ma chère ! S'exclama Francesco sur un ton scandalisé à l'intention de la jeune femme blonde aux traits fins. Les bonnes manières se perdent !

    Il s'inclina devant la jeune femme, lui donnant un baise main, ignorant volontairement Sofia.

    "Francesco Contarini di Venezia, je suis enchanté de voir que l'Olympe nous laisse à voir de si jolies nymphes !"

    Il se tourna alors vers l'italienne avec un regard malicieux.

    "J'ai ouï dire que vous manquiez d'un partenaire pour la danse. Quel dommage ma chère ! Gâcher une si jolie robe..."


Spoiler:
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Silvestre de Lévis


Silvestre de Lévis

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Volé par une jolie pirate
Côté Lit: Ca dépend de vous
Discours royal:



    Miaou ☀
    Mais oui! Mais oui!
    J'ai bien vu un Gros Minet!!


Âge : 27 ans
Titre : Vicomte de Vauvert, Seigneur de La Voulte et Beauchastel, Commandant du Soleil Royal (marine royale)
Missives : 232
Date d'inscription : 28/02/2012


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MessageSujet: Re: Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher   Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher - Page 2 Icon_minitime29.05.12 13:45

Que de couleurs, que de parures. Il y avait vraiment de quoi perdre la tête à cette soirée tant on ne savait où commencer à regarder. Longueville méritait son titre de maître des fêtes parisiennes, il n’y avait pas à dire. De plus le thème était une manière comme une autre de mettre en valeur son imagination et son inventivité. Je ne regrettais pas d’avoir été presque trainé par ces deux demoiselles dans cet endroit où je n’étais même pas certain d’être le bienvenu. Mais je ne pouvais pas non plus les laisser venir ici seules, ça aurait été de la dernière goujaterie. J’aimais trop Sofia et Helle pour oser leur faire pareil affront. De qui apprendrai-je les derniers ragots si je me les mettais à dos ? Thalie et Aphrodite. Toutes les deux plus belles l’une que l’autre, et heureusement pour moi que je n’avais pas a choisir entre les deux jeunes femmes et que je pouvais en prendre chacune à un bras, j’aurais été bien en peine s’il m’avait fallut exprimer une préférence. Pourtant je sentais bien l’ambiance de la soirée être plus… feutrée qu’à la normale. Il fallait prendre en compte le fait que es personnes présentent n’étaient pas toutes connues pour leur bigoterie, c’était d’ailleurs plutôt le contraire. Il suffisait de connaitre la renommée du maître des lieux. Je me demandais si sa charmante sœur était au courant… Si ce n’était pas le cas, que ne donnerai-je pour être présent lors du retour de la belle Gabrielle ? Son courroux était follement amusant.

Les deux jeunes femmes m’assurèrent que mes confidences à propos du maître de séant resteraient entre nous, ce qui était habituelle. Nous formions décidément un charmant trio.

-Pour revenir à monsieur de Longueville, je ne le connais pas personnellement, nous nous sommes croisés à des soirées appartements de Versailles. Beaucoup d'histoires courent à son sujet mais une se vérifie : il est maître pour les fêtes ! Regardez ma chère amie, un Arès. Les guerriers ont toujours de l'allure, davantage quand ils se promènent avec le dieu des dieux.

Je suivis la direction que Sofia nous montrait, alors qu’Helle s’empressait d’acquiescer :

-En effet, voilà deux messieurs qui n’auraient rien à envier à Apollon. D’ailleurs c’est drôle, leurs visages me rappellent quelque…

Mais elle n’eut pas le temps de finir sa phrase que déjà elle s’étranglait :

-Hé là ! Restez avec nous Helle ! m’exclamai-je en récupérant son verre pour qu’elle ne le répande pas sur sa robe.

-Pardonnez-moi, quelqu’un m’a bousculée et j’ai dû avaler de travers… Où en étions-nous ?

Je fronçais un sourcil, il n’y avait pourtant personne à proximité… Mais la futilité de la conversation détourna mon esprit du mensonge peu habile de la jeune femme.

-Que pensez vous que cette soirée nous réserve ? Peut être allons nous danser. Enfin, mon cher Silvestre, vous allez danser plus que nous deux en nous invitant !

-Ma chère, ce sacrifice ne me sera que plus doux en sachant que vous êtes toutes deux comblées. Mais je crains d’être rouillé, il y a bien longtemps que je n’ai pas dansé de la sorte.


Et rien que d’imaginer l’opposition totale entre les danses de cours et les danses sacrées indiennes, j’avais envie de rire.

-Une fête où l’on ne danserait pas, voilà qui serait bien surprenant. Regardez, certains ont déjà commencé. Qui sait chère Sofia, peut-être que votre Arès ou votre Zeus viendra vous demander l’honneur d’une danse ! Qui donc résisterait au charme de l’envoûtante Aphrodite ? Quant à moi, je les charmerai avec ma voix, puisque je suis l’une des Muses du théâtre.

-Allons, allons, aucune de vous n’a besoin de faire le moindre effort pour charmer qui que ce soit, vous êtes toutes deux divines. Mais pour leur montrer à quel point ces messieurs sont mal chanceux à côté de moi, laquelle de vous deux me fera en premier l’honneur d’une danse ? et j’esquissais une courbette en leur présentant ma main tendue.

Pourtant, à peine avais-je dis cela que mon regard tomba sur une jeune femme, blonde, à la silhouette qui m’était par trop connue, mais que je n’osais espérer ici. Andréa ? Non, c’était impossible… Et pourtant… Elle semblait en pleine conversation avec une autre jeune femme à la peau étonnamment sombre pour les lieux, et la seule personne en France à être ainsi de ne pouvait être que Tala… Un mouvement de foule me masqua l’apparition, et une fois que mon champ de vision fut libéré, elles avaient toutes deux disparues. Avais-je rêvé ? Il fallut l’exclamation en danois d’Helle pour me ramener sur terre et le bruit de la gifle qui l’accompagna.

- Tag dine beskidte hænder væk!

L’incriminé s’en fut sans demander son reste, et Helle semblait de mauvaise humeur :

- Il y a décidément des gens qui n’ont aucun savoir-vivre.

Sofia et moi fûmes pourtant bien en peine de répondre car à peine Helle avait-elle prononcé ces mots qu’un… ollibrius s’intégra à la conversation, alors qu’on ne lui avait rien demandé.

-Je suis tout à fait d'accord avec vous ma chère ! Les bonnes manières se perdent !

… Se rendait-il seulement compte qu’il faisait parti des gens qui n’ont aucune bonne manière ? J’étais trop surprit par sa manière de s’incruster pour réagir immédiatement. Le jeune homme en profita pour se présenter :

- Francesco Contarini di Venezia, je suis enchanté de voir que l'Olympe nous laisse à voir de si jolies nymphes !

… Contarini ? Je jetais un regard à Sofia. Ce nom ne m’était pas inconnu, et elle était la seule qui pouvait bien m’en avoir parlé, et pas en bien. Il n’y avait qu’à voir l’expression du visage de la jeune femme, pendant que Contarini essayait de séduire Helle sous ses yeux. Heureusement, la blonde était un peu plus intelligente que cela, n’est ce pas ?

-Vicomte de Vauvert, me présentai-je rapidement, sur un ton cassant, avant de désigner Helle, la baronne de Sola, mais je ne crois pas avoir besoin de vous présenter la signorina de Parma…

Il s’adressa à cette dernière :

-J'ai ouï dire que vous manquiez d'un partenaire pour la danse. Quel dommage ma chère ! Gâcher une si jolie robe...

-Je vous rassure monsieur, tant que c'est mademoiselle qui la porte, aucune robe ne peut être gâchée!

Je regardais la jeune femme en coin, sans savoir s’il me fallait intervenir ou non. Elle était une grande fille, et après avoir été son amant, je me contentais d’être son ami, aussi préférai-je attendre qu’elle décide par elle-même de la réaction à tenir et d’intervenir si nécessaire. Au loin, à nouveau, il me sembla apercevoir la silhouette d’Andréa. Il me faudrait pourtant en avoir le cœur net.
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MessageSujet: Re: Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher   Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher - Page 2 Icon_minitime29.05.12 16:56

Grand salon.

Il sembla d’abord étrange à Elodie de croiser tous ces visages familier sans pouvoir leur adresse un salut habituel. Si elle passait beaucoup de temps à la cour, elle n’y avait pourtant jamais mis les pieds dans un autre costume que celui d’Eric et mit quelques minutes à ne plus se sentir plus vulnérable que d’ordinaire dans sa simple toge qui soulignait avec élégance ce que le mousquetaire s’échinait à garder dissimulé. Mais on ne pouvait bien longtemps voir Elodie être décontenancée par sa propre double vie, aussi ne tarda-t-elle pas à prendre plaisir à ce nouvel exercice qui constituait en grande partie le charme de cette soirée. Ainsi elle saurait, et n’aurait pas même à compromettre le mousquetaire pour cela.

Les deux amies babillèrent donc joyeusement pendant un temps, avant de se perdre de vue dans un groupe de nymphes qui avaient décidé de récompenser le meilleur dieu de la soirée, et s’étaient donc mises en chasse du vainqueur idéal. Elodie chercha un instant Megan, puis renonça et se saisit d’une seconde coupe de champagne pour compenser cette absence. De là où elle se trouvait, rares étaient les recoins de la pièce à pouvoir échapper à son œil entraîné, aussi s’amusa-t-elle à détailler quelques uns des convives. Pour l’éternelle travestie qu’elle était, ce genre de soirées costumées avaient un goût de jeu de piste qui n’était pas pour lui déplaire. Débusquer les têtes connues parmi les olympiens et dérivés qui hantaient aujourd’hui l’hôtel des Longueville l’occupa donc un bon moment ; moment entrecoupé de quelques rapides conversations sans grand intérêt. Elodie ne Froulay n’était guère connue des courtisans, et ce moins encore sous les traits d’Artémis.

Elle n’en avait pas terminé quand à nouveau elle croisa le regard de son cousin qui faisait un Arès de choix. Peu désireuse d’écoper d’une leçon de moral quand elle avait réussi à échapper à la surveillance de son frère, elle s’éclipsa rapidement. Un sourire naquit sur ses lèvres lorsqu’elle reconnut au loin la silhouette de Tala Sakari, l’indienne dont Eric avait été fait garde du corps. Mais encore une fois, elle ne s’attarda pas et gagna un autre salon.

Salon vert.

Le Fou du roi fut la première personne qu’elle aperçut lorsqu’elle y entra et constata aussitôt qu’Hermès lui allait à ravir. Elle allait se payer le luxe de saluer celui qui avait réussi à percer son masque et ne serait donc pas surpris de la voir sous ces traits quand une main se referma sur sa taille.
Surprise, Elodie se laissa entraîner et reconnut bien rapidement l’hôte de la soirée.
« Mesdemoiselles, ne craignez plus de passer cette soirée seule ! Comment a-t-on pu oser délaisser de si jolis visages ! lança Paris de Longueville. »
Un sourire mutin étira les lèvres d’Elodie, qui ne manqua pas de noter l’étonnement du prince lorsqu’il daigna poser les yeux sur elle. Elle inclina légèrement la tête en guise de salut, et saisit le verre qu’il lui offrit tout en étant certaine qu’il serait encore moins prudent de se laisser attraper par l’ivresse maintenant. Le petit duel qui opposait Longueville à du Perche et ce que ces deux là attendaient d’elle ne lui avait évidemment pas échappé.
« Il est des moments où la solitude est gage de prudence, ne pensez-vous pas ? répondit-elle avant de rendre son sourire à la seconde demoiselle que le prince avait entraînée. »

Celle-ci portait sur sa tête une couronne qui lui aurait volontiers attiré la curiosité d’Elodie si Paris ne l’avait coupée.
« A quoi buvons-nous, mesdemoiselles ?
- Hé bien buvons à vous Monsieur de… commença l’asiatique dont les traits n’étaient pas totalement inconnus à Elodie, avant de s’interrompre. Par tous les diables, ne serait-ce pas le roi là-bas?… nu avec une couronne de fleur sur la tête??? »
Si le prince, qui n’était pas en reste de champagne, suivit tout de suite son regard, Elodie eut d’abord un instant d’arrêt. Haussant un sourcil perplexe, elle tourna la tête en se demandant si la chinoise n’avait pas également trop bu. Elle allait lui en faire la remarque… lorsqu’elle put constater sa soudaine disparition. Un éclat de rire surpris lui échappa.

« Eh bien, Prince, quel sort avez-vous donc jeté à cet hôtel pour qu’il puisse ainsi faire disparaître vos cavalières ? s’exclama-t-elle. Prenez garde : je pourrais me volatiliser à mon tour. »
Elle trinqua avec lui, puis porta distraitement sa coupe à ses lèvres et en sirota une petite gorgée. Sa vie de mousquetaire et les inévitable sorties dont elle s’accompagnait l’avaient rendue assez résistante à l’ivresse pour qu’elle puisse se le permettre. Toutefois, il n’était pas question d’aller plus loin que ce verre-ci.
« Ma foi c’est dommage, j’aurais volontiers regardé cette couronne de plus près, ajouta-t-elle d’un ton badin. Etait-ce bien du chocolat ? »
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MessageSujet: Re: Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher   Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher - Page 2 Icon_minitime29.05.12 18:07

salon vert.
Que dieu soit loué, elle lui avait échappé. Échapper à qui? Au Longueville voyons, suivait un peu que diable! Si Isobel s’était permise de rester plus longtemps à ses côtés il aurait sans doute remarqué son manque d’invitation à cette soirée et imaginez l’image qu’elle donnerait en tant que femme d’affaire si on apprenait qu’elle entrait clandestinement dans des soirées privées? Ce serait la fin de tout… Ou en tout cas le début d’une humiliation certaine, sans oublier le fait qu’elle n’arrivait pas à prononcer son foutu nom de famille, ce qui n’aidait pas franchement à redorer son blason. Cela dit, elle aurait aimé davantage discuter avec cette douce inconnu qui ne lui semblait pas si inconnu que cela, mais peut-être aurait-elle l’occasion de la revoir si cette dernière s’éloigner un peu du Longueville. Quoi qu‘il en soit, s’enfuir et se dissimuler sous une table de gourmandise lui semblait être la meilleure des options tout de même et au fond, elle n’avait surement pas totalement tort. Au moins, ici, personne ne viendrait la gêner, elle pourrait observer sans être vue, écouter sans être reconnue, la belle apprendrait surement tout un tas de chose en restant ici… Qui plus est elle pourrait aussi dévorer autant de gâteau et autre friandises qu'elle le désirait sans se soucier des on dit, et ça, ça n’avait pas de prix. Mumu s’y mit d’ailleurs sans tarder, attrapant une douceur avec discrétion... Cependant, elle fut interrompu par une femme aux cheveux de feu, ce qui l'irrita un peu (car oui, elle a un réel complexe avec ses cheveux et aimerait être blonde ou rousse...), mais elle ne put répondre à ses interrogations puisque cette dernière disparut aussi vite qu'elle eut apparut. Tant pis, haussant les épaules la demoiselle se remit à l’œuvre, dévorant lentement sa pâtisserie, dégustant avec parcimonie ce délice crémeux, observant avec de gros yeux un être des plus singuliers se glisser sous la table, avalant cette dernière bouché avec … Attendez une minute, « observant un être des plus singulier » ?? Les yeux écarquillés, la jeune femme observa cet intrus impromptu. Qu’on se le tienne pour acquis, notre demoiselle ne se choquait pas facilement, je dirais même qu’elle faisait preuve d’un réel je-m’en-foutisme en règle général, après tout, il serait plutôt ironique pour un fou de rire d’un autre fou… Toutefois, là, il faut bien l’admettre, elle ne s’attendait pas à voir qui que ce soit débarquer sous sa table... Qui, hormis elle, aurait l’idée saugrenue de se cacher en un tel endroit? Apparemment cet homme aux cheveux hirsutes et aux plumes débordantes …

Étrangement, il lui semblait le connaitre, tout du moins de réputation, surement l’avait elle croisé un jour à la cour, mais quant à se souvenir de son prénom… Fergiband? Ferastrageant? Feridant?? C’était quelque chose en fer et en and, c’était certains, mais les détails…. Enfin, peu importe, passer la surprise Hsi Wang Mu écouta avec attention son nouveau vis-à-vis, immobile, totalement focalisée sur cet être surprenant, dévorant ses paroles tel un fondant au chocolat… ou en l’occurrence un macaron à la fraise, puisque mine de rien elle posa son verre de champagne dans un coin tranquille pour attraper l’assiette de macaron que son hôte lui tendait, comme si de rien n’était. Quoi? Se contenter d’un seul macaron? Êtes-vous fou? On ne tends pas une assiette de gâteau à Isobel Chen en espérant qu’elle n’en prendra qu’un seul… Et puis, il lui avait comme qui dirait offert, tel une offrande, une taxe de passage pour qu’elle l’autorise à rester sous SA table, elle ne faisait donc que récupérer son dut en réalité.

Il venait de terminer son petit discours, d’apparence dubitative, elle ne répondit rien, un silence s’installa alors durant une bonne minute… Avant que la chinoise explose de rire en tapotant l’épaule de son vis-à-vis… Avant toute chose il est crucial que vous ayez conscience du genre de rire qu’a notre cher Isobel… Elle est belle, intelligente, riche et talentueuse, les dieux ont donc jugé utile de l’affubler d’un rire des plus particuliers… Bref, riant de bon cœur toujours en bousculant son vis-à-vis elle répondit enfin.

« Vous n’êtes pas beau mais vous êtes si drôle! » … Délicatesse Isobel, délicatesse… « En chinois cette phrase paraitrait moins insultante… » Vraiment?…  « Pardonnez-moi, dans mon esprit je traduis le chinois en français lorsque je parle et parfois, la traduction littéraire est un peu maladroite! » Parfois? Tout le temps. Dévorant un nouveau macaron, de nouveau comme si de rien n’était, elle reprit. « Hé bien, en voilà que d’aventure, l’intrépide Hermès essayant de fuir le redoutable Alexandre et l’innocent Icare… Sans parler de cette mission divine qui vous a été offerte… Ma couronne est donc le centre d’intérêt de l’Olympe, que de flatterie… Mais dites moi noble plumé… » Ce mot aussi paraitrait moins outrageant en chinois. « Pourquoi vous ferais-je l’honneur de ma gourmande couronne? C‘est un trésor des plus convoité, vous l‘offrir si aisément serait lui faire un terrible affront… Et accepter une simple assiette de macaron serait encore pire… Que pourrais-je donc réclamer en échange … Ha chut, laissez moi réfléchir. » Ni une ni deux elle prit les lèvres de son camarade entre ses doigts, l’obligeant à faire une grimace des plus disgracieuse simplement pour l’empêcher de rétorquer quoi que ce soit, peu désireuse qu’il perturbe sa réflexion. Que pouvait-elle donc exiger de lui… « Il me faut nourrir ma brillante intelligence… » Elle avait dit ses mots pour elle-même, posant son assiette de macaron pour attraper habilement une autre gourmandise sur la table… Une tarte, une tarte à la crème, peut-être au citron, surement, en tout cas, elle semblait délicieuse, comme tout le reste. D’un doigt elle y gouta, laissant échapper un soupire qui trahissait le délice de cette friandise et là, tel un Archimède, elle s’exclama. « Eurêka! » Avant de libérer les lèvres de son vis-à-vis, tout sourire. « Attrapez-moi si vous pouvez et il se pourrait que ma couronne vous revienne... » Ni une ni deux elle lança la tarte au visage de ce pauvre espion, avant de quitter la table avec rapidité, profitant de son aveuglement sucré pour fuir, se glissant parmi les invités telle une ballerine, amusée par ce petit jeu qu’elle venait de lancer, ou peut-être, au fond, n’en était-elle que l’innocente victime?…

grand salon.
En tout cas, elle quitta le salon vert pour se retrouver de nouveau dans le grand salon, se cachant derrière une imposante statue de dieu grecque, observant les alentours avec attention, souriante, telle une enfant. La malice brillait dans son regard et elle cherchait déjà de quoi s'occuper en attendant, ou pas, que ce cher Hermès la trouve, cela étant, son attention fut tout de même attiré par une discussion entre deux hommes, une discussion qui ne semblait pas des plus courtoise, loin de là. Une espèce de haine brillait entre ses deux hommes. Le début d'un affrontement épique? Espérons pour le petit brun que non, car soyons honnêtes, des deux, seul le grand « moustachu » semblait apte au combat... L'autre, ressemblait davantage au noble que l'ont croise à la cour, chétif, plus doué avec les mots qu'avec une épée, une qualité pour certains, souvent un défaut pour elle, heureusement, le bougre avait de beaux cheveux, ce qui rattrapait un peu sa faible carrure.
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MessageSujet: Re: Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher   Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher - Page 2 Icon_minitime04.06.12 21:47

Franchement, au moment même où il avait vu la silhouette du duc de Richmond se dessiner au milieu de la foule, Roberval aurait dû se douter que la fête allait mal tourner. Mais il n'était pas du genre à reculer devant un ennemi même si par respect pour son hôte (bien qu'ignorant toujours à quoi ressemblait vraiment le jeune Paris de Longueville), il aurait dû faire volte-face et s'éloigner pour ne pas gâcher la soirée. Il n'était pas bon de se faire remarquer par la moitié de la cour pour s'être disputé (ou pire) avec le cousin du roi d'Angleterre – il ne pourrait s'en empêcher s'il devait lui faire face – et sans nul doute, l'invité de courtoisie de Louis XIV. Cette dernière idée scandalisait encore plus Arthur. Certes, il connaissait assez bien la diplomatie pour savoir que les ennemis d'hier devenaient facilement les amis d'aujourd'hui à la faveur d'une signature en bas d'un traité, d'une accolade, d'un baiser de paix dans les romans de chevalerie qu'il lisait étant enfant. Du moins en apparence car tout cela n'était que vaste hypocrisie. Richmond n'avait jamais hésité à canonner un navire qui défendait les couleurs du roi de France et à faire pendre tout l'équipage et si demain, la guerre devait reprendre, ce que les rumeurs paraissaient confirmer, il combattrait sans états d'âme les troupes françaises. Après tout, quoi d'étonnant à cela ? Les Anglais ne savaient ce qu'étaient l'honneur et le respect de la parole donnée. Des années plus tôt, ils avaient profité des troubles du pouvoir royal en France pour attaquer les colonies d'Acadie et massacrer ceux qui osaient se défendre... A ce souvenir, le cœur d'Arthur se serra quelques secondes mais il préféra accorder son attention à l'homme méprisable qui se tenait devant lui. S'il ne tenait qu'à lui, cela aurait fait longtemps qu'il aurait renvoyé Richmond d'où il venait. Ce traître ne méritait aucune des grâces que le roi voudrait bien lui accorder. Il ne valait même pas un regard de Louis XIV. Pas plus que le plus vulgaire des gueux.

L'inimitié qui existait entre le Stuart et Roberval n'était un secret pour personne mais Arthur se doutait qu'on ignorait les circonstances exactes qui avaient conduit les deux hommes à se détester. Ce n'était pas plus mal, cette histoire n'était finalement glorieuse pour aucun d'entre eux. Toutefois, les regards commençaient à se tourner vers eux et des rumeurs à venir jusqu'aux oreilles de Roberval. Il n'était pas difficile de voir que ne régnait pas une bonne ambiance entre ces deux-là et malgré la joyeuse fête qui battait son plein, les deux blocs de granit qui se faisaient face, les deux dieux frères ennemis prêts à se lancer éclairs attiraient l'attention des convives. Mais Arthur n'entendait rien et préférait de toute façon ne rien entendre. Toutes ses pensées étaient focalisées sur l'homme qui lui faisait face et il mourait d'envie d'effacer ce sourire ironique qui était né sur les lèvres de celui-ci. Il se força à respirer calmement mais ses mains tremblaient de colère, signe qu'il était déjà bien irrité, avant même que Richmond n'ouvre la bouche et qu'il lui était difficile de se contenir. S'apercevant qu'il portait encore les deux verres pour Aline (qui s'était bel et bien volatilisée) et lui, il les tendit à un couple qui était en train de s'écarter et se força à garder un visage impassible alors que l'Anglais crachait son premier lot d'injures :

- Tiens vous ici. Qui avez vous pillé pour avoir une invitation, ou par quelle fenêtre êtes vous entré pour vous mêler à un monde qui n'est pas le votre ? Quant à votre accoutrement, c'est d'un ridicule. Vous vous prenez pour un dieu mais vous n'êtes qu'un … how can I say in french ? Oh yes ! … pouilleux à l'hygiène déplorable et imbibé de rhum.

La voix glaciale n'atteint même pas Arthur pas plus que les mots qui ne visaient à rien d'autre qu'à le provoquer. Ce n'était pas la première fois qu'un de ces nobles bien nés le prenait de haut, lui qui avait grandi sur une misérable terre bretonne et s'était fait remarquer en pillant des navires. Mais c'était la première fois qu'on le faisait devant un parterre qui les observait, comme s'ils se trouvaient sur une scène de théâtre et que l'on attendait sa réplique. Pire, c'était la première fois qu'il l'entendait de la bouche d'un homme qu'il méprisait plus que toute autre personne sur terre. Plus que les insultes elles-mêmes, c'était l'attitude de Richmond qui l'exaspérait. Il souffla et garda son flegme (tout britannique mais cela Arthur ne l'avouerait jamais) pour répliquer :

- Navré de vous décevoir, Richmond mais il me semble que notre hôte m'ait jugé assez digne d'être dans votre monde, comme vous le dites, pour m'envoyer une invitation. Le prince de Neuchâtel aurait-il donc l'habitude de convier des... « Pouilleux » à ses...
- Sachez qu'ici, ce n'est pas un bordel des îles, qu'il ne suffit pas d'attraper une jolie fille par la main oui mettre la votre aux fesses pour qu'elle soit à vous. Retournez chez les sauvages de votre genre, nous savons tous que votre petite baronnie n'est qu'une décoration de pacotille. Soyez beau joueur pour une fois et acceptez que vous n'êtes grand que parmi les médiocres, n'est ce pas Robert ?


Arthur avait pourtant espéré jusqu'à cet instant-là, jusqu'à ces dernières paroles que tout cela pourrait bien se terminer. Après tout, il n'y avait même plus la demoiselle d'Argouges en tant qu'enjeu de leur dispute. Richmond pouvait bien faire demi-tour, retourner vers une fille qui serait assez bête pour se laisser prendre à ses filets ou vers son ami, un homme visiblement habillé en Arès. Mais c'était trop... Comment pouvait-il seulement oser le traiter de sauvage ? De mépriser tout ce qu'Arthur était alors qu'il ne connaissait même pas le terme « honneur » ? Roberval eut un rire carnassier avant de répliquer d'une voix assez forte et ironique :

- Allons, Richmond, inutile de vous croire supérieur à moi ou à une quelconque personne dans cette salle parce que vous avez revêtu le costume du maître de la foudre, vous n'en avez pas le pouvoir... A moins de peut-être aller pleurer auprès de votre cousin pour qu'il déclenche sa colère pour vous ? Il m'a été dit que vous étiez même incapable de garder vos ennemis dans vos geôles... Alors, ne me faites pas rire en me regardant de haut. Sachez que j'ai connu des pouilleux comme vous le dites si bien, des femmes dans des îles lointaines qui méritaient bien plus mon admiration que vous... Je ne suis peut-être grand que chez les médiocres mais vous, vous êtes le plus vil être humain qu'il m'ait été donné de rencontrer, le plus bas et le plus misérable. N'est-ce pas trop difficile pour vous de côtoyer quotidiennement des personnes qui vous valent mille fois ? (Il fit mine de réfléchir) Rappelez-moi pourquoi vous vous considérez comme « grand » déjà ? Ah oui, parce que le fils Cromwell a été incapable de conserver le pouvoir ce qui a permis à votre cousin de cesser d'être un boulet qui se traînait partout en Europe ?

En d'autres circonstances, au terme de cette tirade, Arthur aurait jeté son gant au visage de ce couard pour lui demander réparation de ces injures mais il se trouvait au milieu d'une foule avide de détails et ce qu'il venait de dire sous le coup de la colère était déjà bien assez grave pour qu'il n'ose risquer sa tête pour un imbécile pareil. Il serra les poings de manière compulsive. Et soudain ce fut trop, sa colère le dépassa. Il lança son poing droit dans la figure de l'homme qu'il exécrait. Sur son nez. De toutes ses forces. Jetant à terre Morgan de Richmond dans un bruit sourd et sous les cris de stupeur de l'assistance.

- Et j'oubliais Richmond, ayez au moins l'intelligence d'apprendre le nom de vos ennemis... Sinon vous aurez des difficultés à aller vous plaindre auprès de votre cousin quand vous aurez fait connaissance de leurs poings...

Avec un mépris souverain, Roberval lança un dernier regard à l'Anglais, encore à terre et se détourna pour s'éloigner.
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MessageSujet: Re: Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher   Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher - Page 2 Icon_minitime08.06.12 23:10

Grand salon

Se fondre dans la masse et rester au milieu de personnes ordinaires. Là était tout l’enjeu de cette soirée pour Paul qui n’avait décidément pas l’habitude de cet exercice. Si en mettant son habit de prêtre, il était assez aisé de se cacher, en revanche au milieu d’une fête pleine de décadence, l’exercice était tout autre. Tout ces gens ne s’amuseraient très certainement pas autant s’il savait qu’un meurtrier était parmi eux. Mais de toute façon, qui pourrait le suspecter ? Vêtu de son costume, armé d’un masque, il passait totalement inaperçu aux yeux de tous. Tous ces gens, qui buvaient et riaient en toute insouciance alors que l’abbé les observait, assez intrigué. Toute cette joie, cette convivialité, n’était définitivement pas quelque chose qu’il connaissait. Il les aurait presqu’envié s’il savait réellement ce que le bonheur voulait dire. Cependant, c’était d’avantage de la curiosité qu’il ressentait, se mêlant à un brin de dégout. Il y avait définitivement trop de rire dans cette pièce pour lui.

En retrait, sur un côté, il devait sans doute d’avantage passer pour un grand timide plutôt que pour un dérangé. Qu’il en soit ainsi, il ne chercherait pas à effrayer, pas tout de suite du moins. Aucune idée macabre ne lui avait traversé l’esprit, seule l’idée de boire quelque coupe de champagne et médire était dans son programme. Sans doute un exercice inhabituel pour l’homme sans cesse embarqué dans des histoires sordides, mais l’expérimentation d’une soirée sans idées viles derrière la tête pouvait éventuellement s’avérer fructueuse.

-Je crois que nous allons bien nous amuser… Amuser ? Pour Joigny, l’amusement se résumait à quelques meurtres et donzelle dans son lit. Sans doute, Isabelle n’avait très certainement pas la même vision de ce mot que lui. C’était donc à sa manière à elle qu’il avait décidé de s’amuser. Après tout, c’était elle qui l’avait trainé ici, elle devait très certainement mieux connaitre ce monde que lui. Joigny avait passé beaucoup trop de temps enfermé, ou à l’étranger pour savoir comment fonctionnait véritablement les relations sociales.
-Un ami, qui m’est au moins aussi cher que vous. Un drôle de rictus s’empara de Paul qui n’avait définitivement pas l’habitude que quelqu’un tienne ce genre de propos à son égard. Il ne sut d’ailleurs que lui répondre, l’idée d’être cher à quelqu’un n’avait définitivement jamais fait partie de son existence. Ou plutôt, préférait-il la réfuter. Sans doute, un nombre de personne très limitée sur cette terre avait par mégarde put s’attacher à lui d’une quelconque manière, cependant il n’en tenait jamais rigueur, ce n’était pas un sentimental.
Toujours silencieux, l’abbé remarqua un homme s’approcher d’eux, ne tardant pas à deviner qu’il était celui qu’Isabelle attendait. Les gestes qu’ils entretenaient semblait suffisamment familier pour intriguer Joigny qui se demandait très sérieusement quelle pouvait être la nature de leur relation. -Et vous méconnaissable, cher, Monsieur de Joigny, permettez-moi de vous présenter Monsieur de Ruzé. Avait-elle dit alors qu’il salua l’homme en question, assez brièvement. Paul était sans doute beaucoup trop associable pour savoir comment se comporter avec de nouvelle connaissance, en réalité, c’était à se demander si en dehors des complots et plans machiavéliques, il n’était pas réellement un garçon véritablement timide. Laissant les deux interlocuteurs échanger quelques mots, il s’était replié sur un côté pour observer les gens, encore. A croire qu’aucun fait et geste de la soirée ne lui échapperait…

Mais d’avantage que toute ces personnes, c’est bien évidemment ce magnifique collier qui capta immédiatement son attention. Paul avait toujours éprouvé une attirance très certaine pour les richesses, l’argent et toutes les luxures qu’il s’en suivait. Lui qui avait déjà vécu modestement au monastère, était persuadé que c’était la richesse qui pouvait procurer, si ce n’était de la joie, au moins ne serait-ce que du plaisir. Le plaisir de dépenser, le plaisir d’être puissant. Or, ce n’était pas le bonheur qui pourrait constituer sa quête, d’avantage le plaisir justement.
Parfois, il trouvait que le monde était véritablement mal fait. Comment une dame pareille pouvait porter un aussi beau bijou qui ne s’accordait définitivement pas avec sa laideur. Inutile de préciser que cette noble embonpoint à la voie criarde ne rentrait pas dans les critères de beauté de Paul, ce pourquoi la vision de cette dernière avec un aussi beau collier lui déplaisait beaucoup. Dans son monde à lui, sans conteste il aurait fait en sorte que les richesses puissent être mieux réparties. -Effectivement. Et je crois qu’il irait bien mieux à quelqu’un d’autre, ne trouvez-vous pas ? Tournant un œil vers Isabelle, il se disait qu’effectivement le bijou serait très certainement mieux sur elle. Ça relevait presque de la logique qu’il puisse être portée par son amie, plutôt que cette vieille – ou du moins assez pour lui - excentrique. Sa voie était tellement criarde, que dans son for intérieur, l’idée de l’égorger avec le dit collier lui traversa l’esprit. Cependant une effusion de sang sèmerait sans doute la panique générale, et la ferait probablement crier encore plus, d’où le fait qu’il chassa l’idée de son esprit.

« Garçon, pourriez vous offrir une coupe de champagne à cette Dame de ma part ? » Hadès de son costume avait fait signe au serveur d’aller servir un verre à la Dame. Ne pensez pas qu’il lui était venu à l’esprit l’idée de la séduire… Non. Et d’ailleurs l’idée lui arracha un frisson. Il n’avait pas peur de grand-chose, pourtant, on pourrait dire que cette penser était véritablement de nature à l’effrayer. « Ne vous en faite pas, bientôt ce collier sera vôtre. » Dit-il à Isabelle se tournant à nouveau vers elle qui avait sans doute du comprendre où il avait voulu en venir avec le serveur. Bien évidemment, l’égorger et récupérer le collier après était une idée, l’idée de la souler pour la distraire en était une autre. Un sourire diabolique apparut sur son visage alors que la Dame l’avait regardé à cet instant là, pauvre d’elle qui venait de lui sourire à son tour croyant que l’homme au masque était en train de la charmer. « Ne la trouve-tu pas tout à fait répugnante ? J’ai l’impression qu’elle va bientôt exploser sous sa robe. » Chuchota-il à son amie avec beaucoup mieux de familiarité puisqu’il était certain que personne d’autre qu’elle ne l’avait entendu. Un nouveau sourire diabolique apparut sur ses lèvres. La pauvre Dame était en train de se sentir flattée. Décidément, vanité ne semble pas rimer avec beauté…

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MessageSujet: Re: Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher   Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher - Page 2 Icon_minitime09.06.12 11:52

Grand Salon

Se trouver une amie dans toute cette foule, c'était une chance inouïe ! Andréa appréciait beaucoup la princesse indienne, une petite bouffée d'oxygène où l'ancienne pirate n'avait pas besoin de faire des ronds de jambe pour plaire et être son amie. La fête battait son plein, la plupart des invités avaient du arriver et cela faisait du monde en ces lieux, du beau monde, pas la basse société ! Et tous vêtus de leur plus beau costume antique, chacun faisant ressortir la divinité grecque qui est en lui.

Les deux jeunes femmes discutaient, Tala se demandait bien pourquoi elle avait été invité par le prince de Longueville alors qu'elle ne le connaissait pas. Beaucoup devaient se poser la question et demain, les jaloux railleront de ne pas avoir été invité et s'en prendront à ceux qui, selon eux, ne méritaient pas de venir. Alors autant profiter de ce petit privilège d'être dans ces lieux et participer un peu à la fête, sans trop d'excès bien évidemment.

Êtes vous venue seule ? Je n'ai moi-même pas trouvé de cavalier et mon garde du corps n'a pas pu m'accompagner. Me voilà perdue au milieu de cette noble jungle !
Je suis venue avec une amie que j'ai perdu de vue. Mais je n'ai pas de cavalier ni de chaperon, je me suis en quelque sorte échappée pour venir jusqu'ici.
répondit Andréa avec un petit sourire malicieux.

C'était plus que s'échapper, c'était carrément endormir la marquise pour faire le mur. Osé et surtout peu recommandable, il était difficile pour Andréa de rester dans les rangs. Les deux demoiselles continuaient de discuter quand un homme arriva droit sur eux. Elle ne fit attention qu'au costume de Zeus, se disant que l'homme devait avoir un égo bien démesuré. Puis levant les yeux, elle reconnut l'homme en question

Pas lui … murmura t'elle en serrant les dents.

Et voici que Morgan of Richmond, accompagné d'un ami, vint se planter devant elles. Non pas que l'anglais soit déplaisant mais il était suffisamment collant pour qu'elle n'ait pas envie de le croiser. Pourtant, elle resta polie et lui fit un petit sourire poli.

Mesdemoiselles. Mademoiselle de Bellevue, quel plaisir de vous voir ici, connaissez vous mon ami Froulay ? Je crois vous en avoir parlé durant une de nos entrevues !
Monsieur de Richmond ! Oui je me souviens de monsieur de Froulay, ravie de vous rencontrer.
le ton était un peu hypocrite mais elle faisait bonne figure.

Mais déjà il les quittait déjà ! Ce garçon était collant ET mal élevé. Andréa qui ne se formalisait pas sur la grande politesse, s'en trouva presque indigné puis qu'elle garda le ton de la plaisanterie.

Votre ami ne sait pas tenir en place !
Eh bien, chères nymphes, je crois que Zeus a jeté son dévolu sur une si belle proie qu’il en a oublié quelques règles de courtoisie ! Pour le faire pardonner, laissez-moi vous complimenter sur vos costumes... et vous offrir ceci.
Merci à vous.


Et Froulay les quitta, laissant les deux jeunes femmes avec leurs verres, Andréa était un peu déboussolée par ces deux hommes venus et repartis telles des tornades. Elle se tourna vers Tala en riant.

C'est ce que l'on appelle des conversations éclairs ! puis elle jeta un coup d'oeil autour d'elle.

Tout en écoutant Tala parler, Andréa s'inquiétait pour son amie Madeleine qu'elle n'avait pas revu alors que l'homme que son amie cherchait se trouvait dans le grand salon. Fronçant légèrement les sourcils, elle posa son verre sur un meuble tout proche et fit un sourire désolé.

Je dois chercher mon amie, je vous rejoins juste après.

Et alors qu'elle partait faire le tour du grand salon, Andréa ne trouvait nulle trace de Madeleine. Jetant un dernier coup d'oeil, elle sortit pour se retrouver dans le salon bleu …
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Sofia Farnèse


Sofia Farnèse

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Je l'ai fermé par sa faute. Seul lui pourrait le rouvrir un jour ...
Côté Lit: Je ne suis pas de celles qui se couchent pour un sourire. A peine pour un diamant, mais souvent pour la passion.
Discours royal:



♈ LA BELLA FARNESE ♈
Più bella cosa non c'è

Âge : 24 ans
Titre : Princesse Farnèse, Princesse Chimay par mariage
Missives : 1402
Date d'inscription : 03/09/2011


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MessageSujet: Re: Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher   Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher - Page 2 Icon_minitime09.06.12 14:52

« Allons, allons, aucune de vous n’a besoin de faire le moindre effort pour charmer qui que ce soit, vous êtes toutes deux divines. Mais pour leur montrer à quel point ces messieurs sont mal chanceux à côté de moi, laquelle de vous deux me fera en premier l’honneur d’une danse ? »
« Autant vous laisser le … »
« Tag dine beskidte hænder væk! »


Sofia fut coupée par une Helle en colère de quelqu'un qui l'avait touché de façon inapproprié. La sentence fut sans appel avec cette gifle monumentale, accompagnée d'un regard noir de la part de l'italienne à l'homme sans aucune gêne. Où se croyait donc certaines personnes ! A croire que certains hommes cherchaient les ennuis à tripoter les demoiselles de la sorte. Helle pouvait paraître douce et bien aimable, cette petite altercation prouva qu'il ne fallait pas lui chercher des ennuis car elle savait se défendre. Le pervers partit sans demander son reste, peut être pour aller sévir vers d'autres demoiselles un peu plus gourdes.

« Il y a décidément des gens qui n’ont aucun savoir-vivre. »
« Je suis tout à fait d'accord … »
mais ses voix furent portés en écho par quelqu'un qui parla en même temps qu'elle.
« Je suis tout à fait d'accord avec vous ma chère ! Les bonnes manières se perdent ! »

Sa tête tourna un peu trop vivement vers l'homme dont elle reconnut la voix. Son corps se raidit et ses doigts se serrèrent un peu trop fort autour du verre qu'elle tenait. En l'espace de quelques secondes, la princesse passait d'une demoiselle détendue à une boule de nerf. Son visage restait impassible, seul son regard trahissait sa colère. Elle ne regarda pas Silvestre mais sentait bien que son cavalier du soir lui jetait un regard. Pendant ce temps là, Francesco s'était approché d'Helle pour la saluer.

« Francesco Contarini di Venezia, je suis enchanté de voir que l'Olympe nous laisse à voir de si jolies nymphes ! »
« Malheureusement même l'Olympe fait des erreurs sur son chemin. »
lâcha t'elle, l'air de rien en le fixant avant de porter ses lèvres à sa coupe.
« Vicomte de Vauvert. La baronne de Sola, mais je ne crois pas avoir besoin de vous présenter la signorina de Parma… »
« J'ai ouï dire que vous manquiez d'un partenaire pour la danse. Quel dommage ma chère ! Gâcher une si jolie robe... »
« Je vous rassure monsieur, tant que c'est mademoiselle qui la porte, aucune robe ne peut être gâchée! »


Sofia souriait, non pas grâce au vénitien qui se pâmait à côté d'elle, mais grâce à Silvestre qui jouait parfaitement bien les chevaliers servants et les porteurs de mots qui font du bien à l'âme, qui pouvaient la calmer, même si ce n'était qu'un petit peu. Il faut dire que Francesco possédait une aura horripilante et que la belle brune avait bien du mal à paraître des plus sereines. Elle le détailla rapidement, prenant un air dédaigneux avant d'éclater de rire.

« Narcisse, rien que cela ? J'espère que votre laquais n'a pas serré vos sandales trop fort, que vos chevilles puissent respirer, gonfler au fil de votre ego. »

Se rendait-il seulement compte qu'il gênait ? Qu'il s'était incrusté dans une conversation qui ne le concernait absolument pas ? Il était hors de question que Sofia lui parle davantage, elle n'en avait pas envie, elle s'était trouvée relativement aimable jusque là. Oh, ses piques n'étaient pas des plus mauvaises, elle voulait bien se tenir face à ses amis et à cette fête où elle était gracieusement conviée. Pourtant elle ne résista pas à une dernière pique, un large sourire sur les lèvres, presque l'air ravi :

« Et pourquoi n'iriez vous pas dans les jardins, près d'une fontaine contempler votre reflet ? Avec un peu de chance, vous pourriez vous y noyer, ce serait une formidable attraction de la soirée ! Qu'en pensez vous ? »

Elle lui décocha un sourire presque carnassier et papillonna des cils. Elle était sûre qu'il ne se vexerait pas, qu'il allait s'accrocher à la conversation comme une moule sur un rocher. Si lui ne voulait pas partir, ce serait elle, Sofia n'avait pas envie de se battre ce soir et jeta un œil sur Silvestre qui dut comprendre sa détresse car il lui prit le bras, ils pourraient danser. Mais était-ce correct d'abandonner Helle ? Oh, l'italienne avait souvent parlé de Francesco, la danoise lui avait toujours dit qu'elle devait exagérer, elle pourrait juger par vous-même.

« Ma chère amie, je suis certaine que l'ambassadeur a beaucoup de choses à vous dire. Il vous parlera de lui, lui et … oh, encore lui. N'oubliez pas de compter les mots que vous avez réussi à prononcer dans la conversation et, retenez bien vous en aurez besoin. »

Sofia savait que son amie écrivait des petites nouvelles et, avec Francesco comme inspiration, il y aurait de quoi écrire un roman parodique en quinze tomes minimum. Voilà pourquoi elle lui fit un clin d’œil, sachant aussi qu'elle saurait repousser le vénitien s'il devenait trop collant. Elle lança un regard condescendant à Francesco avant de partir avec Silvestre pour danser. Une fois loin de son ancien fiancé, elle soupira.

« Vous me sauvez en m'emmenant danser. Je pensais que j'allais suffoquer à force de l'avoir à côté de moi ! »

Heureusement qu'il y avait Silvestre et la danse pour se détendre !
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Isabelle de Saint-Amand


Isabelle de Saint-Amand

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Fermé à double tour depuis qu'un ex-mousquetaire l'a brisé
Côté Lit: Amants de passages aussi rapidement oubliés
Discours royal:



Coeur à vif ϟ
On promet beaucoup pour se dispenser de donner peu

Âge : 29 ans
Titre : dame de Louvel, chevalier de Saint-Amand
Missives : 386
Date d'inscription : 02/01/2012


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Grand Salon

Cette soirée s’annonçait décidément sous les meilleurs auspices. Les costumes étaient parfaits. Malgré sa réticence au début, Paul se devait bien de l’admettre, j’avais sus faire un choix des plus judicieux et Hadès lui correspondait parfaitement. Quant à moi je me trouvais tout à fait charmante dans ma robe, il n’y avait qu’à voir les quelques regards qui trainaient sur ma silhouette avantageuse depuis que j’étais arrivée ici. Du beau monde, les habituels, ceux qui faisaient le plus de potin à Versailles. Ces hommes et femmes qui ne se lassaient pas d’être en tête d’affiche du « qu’en dira-t-on » de la bonne société noble française. Il y avait vraiment de quoi rire. Au dépend des gens bien évidemment. Je me demandais déjà qui se ridiculiserait le plus et qui serait la risée de tous dès demain matin. Car il n’y avait pas à douter, demain, dès le Grand Lever du roi, tous sauraient ce qui s’était passé ici la veille. Ceux qui étaient aigris parce qu’ils n’étaient pas venus ou n’avaient pas été invités – quoi que cela ne semblait pas être si problématique – se feraient une joie de venir contrebalancer leur frustration avec quelques ragots bien sentis. Eux, et tous ceux qui n’auraient pas suffisamment bus pour oublier ce qui s’était passé.

J’étais d’ailleurs en parfaite compagnie pour parfaitement profiter de ce genre de moment. Je savais qu’avec Paul il ne fallait pas grand-chose pour que nous nous mettions à médire sur tous ceux qui passaient à notre portée. Nous étions notre petit clan, surtout dans l’entourage de la Reine, par opposition à Eleonore Sobieska et Jean de Bagnes. Ces deux-là m’avaient prise en grippe, et s’ils pensaient que j’allais me laisser avoir aussi facilement, c’est qu’ils me connaissaient bien mal. Paul me connaissait assez lui, pour savoir à quel point je pouvais passer de colombe à vipère, et inversement. J’espérai aussi vraiment voir Nicolas, et quand il était venu me saluer j’en avais été ravie. Il me manquait. Nous nous voyions moins ces derniers temps. J’espérais que cela allait changer, bientôt… Mais ses obligations et les miennes faisaient qu’on ne pouvait pas toujours avoir des emplois du temps compatibles pour ne faire ne serait-ce que discuter. Aussi avais-je, je l’avoue, un peu insister pour qu’il vienne ce soir. Mais comme à son habitude, à peine arrivé, le voilà qui était déjà repartie, abordant une jolie fille qui semblait ne voir que par lui. Ah les hommes…

Paul attira mon attention sur une femme qui passait, me désignant son collier qui était, à la vérité, ravissant. Et il était indéniable qu’il m’irait bien mieux qu’à elle. Paul héla un valet :

-Garçon, pourriez-vous offrir une coupe de champagne à cette Dame de ma part ? puis plus bas, à mon intention : Ne vous en faites pas, bientôt ce collier sera vôtre.

J’eus un léger sourire machiavélique derrière ma propre coupe de champagne, alors que le valet s’exécutait, et Paul fit un sourire très charmant et surtout charmeur à la dame en question qui lui envoya une œillade digne d’une pièce de Molière tellement elle se voulait appuyée.

-Ne la trouve-tu pas tout à fait répugnante ? J’ai l’impression qu’elle va bientôt exploser sous sa robe.


J’eus un ricanement.

-Il faut dire que tu sais te rendre irrésistible et indispensable quand tu le souhaites.

Je laissais mon regard parcourir la salle, croisant de temps à autre d’autres yeux, mais je m’attardais plus sur la richesse de leurs atours que sur les personnes en elles-mêmes. Et la montre gousset de l’un d’entre eux, sertie de diamant, était ravissante. Je donnais un petit coup de coude à Paul pour attirer son attention alors qu’il surveillait toujours notre première proie.

-Que penses-tu de cette montre ? Elle serait du plus bel effet pour un homme de la Reine…


Et mon dernier vol, celui des clefs du Corbeau, avait été, sur un plan technique, une parfaite réussite.
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Silvestre de Lévis


Silvestre de Lévis

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Volé par une jolie pirate
Côté Lit: Ca dépend de vous
Discours royal:



    Miaou ☀
    Mais oui! Mais oui!
    J'ai bien vu un Gros Minet!!


Âge : 27 ans
Titre : Vicomte de Vauvert, Seigneur de La Voulte et Beauchastel, Commandant du Soleil Royal (marine royale)
Missives : 232
Date d'inscription : 28/02/2012


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Grand salon

La soirée se passait très bien jusque-là, mais c’était trop beau pour que cela continue. Instinctivement, je n’aimais pas beaucoup Contarini. Surtout à cause de ce que Sofia m’en avait dit, et ça aurait été moi, il n’aurait pas pu passer plus de quelques instants en notre compagnie. Mais la jeune femme semblait en avoir décidé autrement, même si ça avait plutôt bien commencé :

-Malheureusement même l'Olympe fait des erreurs sur son chemin.

Pourtant la discussion tourna vite court, malgré mes réflexions un peu sèches à celui qui s’était invité seul, Sofia était plutôt magnanime. Elle décida qu’il était temps de l’envoyer promener :

-Narcisse, rien que cela ? J'espère que votre laquais n'a pas serré vos sandales trop fort, que vos chevilles puissent respirer, gonfler au fil de votre ego. Et pourquoi n'iriez vous pas dans les jardins, près d'une fontaine contempler votre reflet ? Avec un peu de chance, vous pourriez vous y noyer, ce serait une formidable attraction de la soirée ! Qu'en pensez vous ?

Je retins un fou rire avec un coup d’œil complice à Helle. Sofia savait être si peste quand elle voulait. Elle se tourna d’ailleurs vers notre blonde amie et lui lança d’un air innocent :

-Ma chère amie, je suis certaine que l'ambassadeur a beaucoup de choses à vous dire. Il vous parlera de lui, lui et … oh, encore lui. N'oubliez pas de compter les mots que vous avez réussi à prononcer dans la conversation et, retenez bien vous en aurez besoin.

Elle jeta un regard à Contarini, et je n’aurais vraiment pas aimé être à sa place à ce moment-là, avant de saisir mon bras et de m’emmener vers la piste de danse. Je ne pouvais décemment pas refuser même si je m’en voulais de laisser Helle, à qui je lançais un regard désolé. Nous nous mîmes en place pour la danse, et elle me glissa quelques mots :

-Vous me sauvez en m'emmenant danser. Je pensais que j'allais suffoquer à force de l'avoir à côté de moi !

-Je suis tout à votre service, vous le savez bien. Si vous me l’aviez demandé, il aurait même pu sortir bien moins beau qu’il n’était entré. J'ai tout de même quelques scrupules à laisser Helle seule avec lui... répondis-je, un rien dédaigneux à l'égard de l'italien

Après tout j’étais pour ce soir le chevalier servant de ces demoiselles, et ce rôle me plaisait, le temps d’une soirée. Je n’étais pas un homme très responsable, à part dans le feu de l’action sur mer, et encore, mais je pouvais faire un effort quelques heures quand on me le demandait ou qu’il le fallait. Les notes s’élevèrent dans l’air et je commençai à exécuter ces pas que je n’avais guère pratiqué depuis ces dernières années. Ils n’étaient plus tout à fait clairs dans ma mémoire, et pourtant cela me revint à peu près correctement, comme quelque chose qu’on n’oublie pas. Et je ne fis pas trop d’erreurs, même si j’osais espérer que Sofia était assez indulgente pour ne pas m’en tenir trop rigueur. Nous avions déjà dansé ensemble à Rome, à l’époque. Une époque bien différente et qui me paraissait bien lointaine. Il n’était pas facile d’avoir une discussion censée être privée dans cette foule. La musique se finit, et je la saluais avec un sourire devant sa gracieuse révérence. Pourtant à nouveau, quand je lui proposais mon bras, il me sembla voir Andréa. Et la silhouette qui lui ressemblait étrangement se retourna un bref instant, de manière à ce que son profil soit visible. Une fugitive seconde, mais j’étais certain que c’était elle. Prenant la main de Sofia dans la mienne je la portais à mes lèvres et y déposais un baiser.

-Ne m’en voulez pas, je vais vous abandonner un instant, je reviens au plus vite.

Et sans vraiment attendre de réponse, je me frayais un passage dans la foule, le plus vite possible. Il fallait que je sache si c’était bien elle ou non. Je passais donc dans le salon bleu où l’apparition s’était échappée.

Salon Bleu

Je m’arrêtai sur le seuil, la cherchant du regard. Je ne mis pas longtemps à reconnaître la chevelure blonde. Elle me tournait le dos et dans son costume, je la trouvais parfaite. C’était pourtant incroyable. Depuis quand était-elle là ? Essayant de rester calme, je m’approchais d’elle, dans son dos, et lui glissais à l’oreille :

-Si c’est un rêve, ne m’éveillez surtout pas. Votre présence est bien trop chimérique pour être réelle et je veux en profiter jusqu’au lever du jour…
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Où il est prouvé que l'Olympe peut être en fête sans Ferrero Rocher
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