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 Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun]

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Thimoléon de Choisy


Thimoléon de Choisy

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Libre comme les cieux : il brûle comme l'enfer !
Côté Lit: Tous les anges et les démons de cette terre s'y étendent pour mon plus grand plaisir...
Discours royal:



    ANDROGYNE
    l'Allure stupéfiante.


Âge : 23 ans
Titre : Abbé de Saint-Seine - Comtesse des Barres - les yeux et les oreilles de la Cour...
Missives : 382
Date d'inscription : 02/08/2011


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MessageSujet: Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun]   Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun] Icon_minitime15.08.11 20:37

Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun] 13144910 Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun] Franco11
<< Si l'on n'est pas sensible, on n'est jamais sublime. >>
[Voltaire, Extrait d’une Lettre à M. de la Harpe]


    Après avoir quitté très tôt l'Abbaye Royale de Longchamp, De Choisy était en route pour son hôtel particulier situé en plein cœur de Paris : le Temple du Goût. Contemplant le paysage à travers la vitre de la voiture tirée par des chevaux, le jeune homme de Dieu n'avait qu'une seule hâte : pouvoir se débarrasser de sa soutane ! Tapotant nerveusement ses doigts couverts de bagues sur sa cuisse il aurait souhaiter de toute ses forces un miracle opéré par le Saint-Esprit pour que le carrosse avance plus vite. Les rues étaient encombrées de misérables badauds, des échoppes et deux ou trois autres carrosses rendant davantage le pavé moins praticable qu'il ne l'était déjà. A ses côtés, son serviteur nègre, Lazarre, regardait intrigué le comportement de son maître. Voilà des années qu'il était à présent à son service et il ne parvenait toujours pas à comprendre un personnage aussi étrange que l'Abbé de Choisy. Avec cette manie de se travestir, d'être un jour sur l'autre un homme de robe "respectable" ou une Comtesse frivole, le jeune esclave avait bien du mal à le suivre ! Thimoléon jeta alors un regard en biais à son serviteur :"Cesse donc de me regarder avec des yeux de merlans fris ! S'exclama-t-il. Et demande plutôt au cocher de presser le pas sinon je ne le paye pas ! Nous devons nous préparer pour ce soir !" Lazarre acquiesça respectueusement avant de transmettre le message de l'abbé au cocher. Ce n'est que une demi-heure plus tard que la diligence fit enfin son entrée dans la cour de l'hôtel. Trois servantes se précipitèrent à l'extérieur formant une haie d'honneur sur l'escalier du péron et la porte de la voiture s'ouvrit. Lazarre descendit le premier afin d'aider son maître à descendre en lui offrant son bras puis De Choisy jeta son manteau pourpre dans les bras d'une première servante qui fit la révérence, suivit par la deuxième à qui il confia sa toque et la troisième qui lui ouvrit la porte. A l'intérieur, les caméristes et les valets se pressaient en tout sens : apportant un vase fleurit par ici, dépliant une nappe immaculée sur une console pour y déposer des plateaux d'argent remplit de victuailles par là...Tout devait être fin près et parfait pour accueillir les invités de ce soir. Le salon littéraire qui s'y tenait commençait à accroitre sa réputation, recevant de plus en plus de personnalités de marques ! On avait même entendu dire que le grand Racine y passerait la soirée ! Une femme assez âgée, dodue et à l'air sévère se dirigea vers son maitre qu'elle salua avant de l'informer des quelques soucis de la maison Impatient, Thimoléon la fit taire en agitant sa main pleine de bijoux avec un claquement de langue agacé."Léontine, mon enfant, je ne veux pas vous entendre geindre de la sorte ! Soupira De Choisy en commençant à gravir l'escalier de marbre qui menait dans ses appartements. Vous êtes mon intendante, c'est à vous seule de régler cela avant que mes invités n'arrivent !-Mais mon Père..-Tsss Tsss ! Siffla le bourgeois en levant un index menaçant. Dois-je comprendre que vous êtes empotée ma chère ? Lazarre se fera un plaisir de vous remplacer si nécessaire, menaça le maître de maison.L'intendante jeta un regard à l'esclave qui le lui rendit, glaciale, avant de faire une révérence à l'Abbé."Tout sera près à temps, Mon Père. Pardonnez mon émoi, dit-elle en serrant les dents.-Aaah ! S'exclama De Choisy d'une voix aiguë en tapant dans ses mains comme un enfant. C'est mieux !" Une fois dans sa chambre, le ballet habituel commença pour Lazarre et son maître. L'abbé prit un bain dans lequel il somnola longuement tandis que Lazarre devait s'empresser d'amener de l'eau chaude dans une grande bassine en fonte pour maintenir le bain à la bonne température. Après moultes reproches et remarques sur ses serviteurs, De Choisy demanda à être séché puis poudré. Ensuite, durant de longues heures, le jeune homme essayait toutes les robes de ses placards, plus somptueuses les unes que les autres. Celle-ci était trop vulgaire, l'autre pas assez originale et ainsi de suite jusqu'à ce que l'homme porte enfin son choix sur une robe en satin d'un rose acidulé, des manches en passementières, un plastron brodé de perles et une petite traine en drapé accompagnait l'ensemble. Lazarre lassa le corset de son maître puis termina d'ajuster la robe avant que Thimoléon ne s'installe devant sa coiffeuse avec des manières de grande dame. Le serviteur lui présenta deux trois perruques (confectionné par Monsieur Binet lui-même !) puis une camériste s'occupa de coiffer l'abbé qui devenait méconnaissable de minute en minute. De lourdes boucles brunes agrémentées de quelques rubans cascadaient dans son cou, le teint pâle avec du fard aux joues, les lèvres pulpeuses et pourpres et de discrets pendants d'oreilles, De Choisy avait laissé place à la Comtesse des Barres. Même ses serviteurs avaient bien du mal à reconnaitre l'homme d'église sous les parures de la Comtesse, certains d’entre eux pensaient encore qu'ils étaient au service de deux personnes bien distinctes, et pourtant..."Parfait !" Souria Olympe des Barres, ravie, en se contemplant dans le miroir. Il/Elle se leva de sa coiffeuse et tourna sur elle-même dans un bruissement de tissus avant d'interpeler son esclave qui était toujours très perplexe devant la transformation de son maître."Alors ? Comment me trouvez-vous, Lazarre ? Dit la Comtesse en dépliant son éventail avec un sourire pétillant.-Pa..parfaite, Madame, bredouilla le serviteur.-Quelle conviction, soupira la "jeune femme" déçue. Vous m'agacez, disparaissez de ma vue." Immédiatement le malgache se courba devant la Comtesse avant de quitter la pièce suivit par la camériste. Non, il ne parvenait vraiment pas à comprendre une coutume aussi étrange que celle de son maitre ! Quelques heures plus tard, à la nuit tombée, les premières voitures s'arrêtèrent dans la cour du Temple, amenant les hommes de lettres et les courtisans au salon de la Comtesse. Menés par un valet dans l'entrée, ils furent accueilli par Olympe des Barres plus brillante que jamais sous les lustres de cristal"Mesdames, messieurs ! Bonsoir ! S'exclama-t-elle avec un sourire mutin. Soyez les bienvenue !" Tout le petit monde se dirigea vers les salons, où les attendaient des mets délicieux et une musique douce. La maîtresse de maison était aux anges ! Dieu seul savait ce qui pouvait arriver de croustillant dans de telles soirées...Tout en croquant dans un macaron, la Comtesse balaya de ses yeux azurés le salon où discutaient ça et là ses invités. Seigneur, qu'elle aimait les mondanités !



[ ... ]


Dernière édition par Thimoléon de Choisy le 16.01.14 21:51, édité 1 fois
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Paris de Longueville


Paris de Longueville

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Une servante de ma connaissance...
Côté Lit: la servante sus-citée l'a déserté, profitez-en!
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MessageSujet: Re: Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun]   Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun] Icon_minitime07.09.11 14:43

Quelle douce soirée. Quelle douce compagnie et quel doux visage l’accompagnait aujourd’hui ! Paris, refusant pourtant encore de se libérer de son propre joug sentimental, ne cessait de jeter quelques regards brillants à la jeune femme assise en face de lui. Le carrosse filait dans les rues de Paris et n’était désormais plus loin du temple des délices, dans l’hôtel de cette admirable comtesse des Barres.
-Ce qui me plaît, dit-il après quelques minutes de ce silence observateur, c’est que vous portez tout rôle à la perfection, Perrine. Je ne puis décidément blâmer Gabrielle de vous avoir si bien entraînée sur ce terrain. Il lui jeta un sourire entendu au moment où le véhicule passa sous la porte cochère avant de pénétrer dans la cours. Ils entendirent le valet sauter à terre et dérouler le marchepied avant d’ouvrir la portière.
Paris sauta lestement du carrosse avant de tendre sa main dans un geste galant.
-Le spectacle commence, mademoiselle d’Harcourt, lui lança-t-il d’une voix malicieuse lorsqu’elle fut à ses côtés. Cette robe ne pouvait mieux convenir aux formes délicieuses de la jeune femme et faisait ressortir la légère pâleur de son teint. Dans ces atours qu’il n’avait aucunement rechigné à lui offrir, elle n’avait plus rien de la camériste bien trop curieuse. Quiconque se serait penchée sur elle n’aurait vu qu’une jeune comtesse de province, à la voix et aux charmes délicieux.
Le jeune prince la couva d’un regard brillant avant de l’accompagner dans l’hôtel de leur hôte.

S’il fréquentait assidûment madame de Sévigné qui savait être pour lui un mentor indéniable, Paris aimait se rendre chez cette…femme particulière, à l’esprit si impertinent qu’il ne pouvait être choqué par quelques allusions insolentes qu’aimait lancer le jeune prince. La comtesse de Barres avait un charme irrésistible pour délier les langues des plus bavards…ou des plus séduits ! Mais elle avait également au sein de son hôtel un des hôtes que Paris souhaitait voir depuis de nombreux jours. Dans les dernières missives échangées avec Monsieur, quelques intrigues avaient aiguisées la curiosité du prince et l’envie d’en savoir plus sur ce qu’avait concocté Philippe d’Orléans. Le nom d’Elisabeth d’Alençon avait surtout attisé l’envie de Paris de découvrir ce qui se tramait dans l’esprit de Monsieur.

Alanguie sur un sofa, se délectant de macarons, la comtesse des Barres était déjà entourée d’une petite cour d’admirateurs papillonnant tels des femmes autour d’un Apollon. Paris sourit à cette scène et dégageant de quelques gestes brefs cette petite ruche qui s’éparpilla, alla saluer leur hôte comme il convenait avant de rejoindre celui qui l’intriguait depuis de nombreux jours à présent. Son arrivée fit s’éloigner quelques courtisans et les derniers quittèrent rapidement la scène sur un regard du jeune prince. Ce que Monsieur avait à lui dire, seule Perrine pourrait en être un témoin de confiance. Il aurait même confié bien plus que ces secrets à la jeune femme, s’il avait pu accepter cet état de fait.

-Mon cher cousin, vous m’avez attiré auprès de vous comme l’un de vos mignons, lança-t-il amusé en guise de salutation, après s’être respectueusement courbé devant Philippe d’Orléans. De grâce ne me laissez pas me languir trop longtemps, votre dernière missive était des plus mystérieuses ! Il se tourna alors vers Perrine et passant une main sur la hanche de la jeune femme, l’avança vers le frère du roi. Laissez-moi vous présenter une des plus exquises créatures de ma connaissance: mademoiselle d’Harcourt est l’une des nombreuses nièces de ce cher duc, présenta-t-il. Ne cherchez pas à les compter, moi-même ai abandonné ce fastidieux calcul !

En apercevant cette silhouette gracieuse saluer Monsieur comme elle savait si bien le faire, Paris ne pu s’empêcher de sentir son cœur battre un peu plus fort. La conversation enflammée à l’hôtel de Longueville avait été quelque peu étouffée et les mots lancés lui restaient encore en mémoire. Puisque glace il y avait malgré tout, il faudrait la briser.
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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

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Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
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MessageSujet: Re: Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun]   Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun] Icon_minitime10.09.11 1:00

Citation :
Mon cher cousin,
[...]
Je me rends ce soir chez la délicieuse Comtesse des Barres, une excellente amie au Temple du Goût. Nous pourrons parler aisément de ma chère cousine et ce que j'ai à vous demander.

Philippe, Prince de France

La dernière missive envoyée, Philippe pouvait se préparer pour se rendre chez son ami(e). Il fallait savoir que le nom d'Olympe des Barres n'était pas le véritable identité de cette femme. Femme qui n'en était même pas une ! Sous ce costume se tenait son ami d'enfance, François-Thimoléon de Choisy. Qu'il était amusant qu'un homme d'Église s'amuse à se travestir de la sorte et que certaines personnes n'imagineront jamais qu'il pourrait être cette femme. Et penser à ces personnes crédules qui pensent qu'Olympe et Thimoléon sont deux personnes distinctes sont bien crédules … Tout en se coiffant, Philippe se mit à sourire. Puis il repensa à son échange de courrier avec son cousin Paris de Longueville. Depuis que sa cousine Élisabeth venait à la Cour pour sans cesse critiquer ce ''château de la décadence'', Philippe cherchait un moyen de faire taire cette idiote et de l'humilier. Et quel meilleur moyen que de la faire tomber du côté obscur ? Une bigote pècheresse, il y avait de quoi alimenter les conversations à foison ! Tout en se levant et se dirigeant vers sa salle de garde-robe, Monsieur se mit à rire, ce fut court mais presque démoniaque, de quoi faire retourner ses mignons dans ses appartements Versaillais. Ce genre de rire n'inspirait jamais confiance, surtout venant de la part de Monsieur, être vil et dénué de scrupules pour briser des vies sociales, des réputations. Et ce rire traduisait bien cette envie d'emmerder son monde.

Mais pour cela, il devait finir de se préparer et il fallait donc choisir une tenue. Chose ô combien difficile, toute sa troupe de mignons tentait de le satisfaire dans ses choix. Mais le prince était intransigeant.

Monsieur : Non, trop triste … Trop vif … Pas assez distingué … TROP distingué … Je ne veux pas de gris … Pas de bleu non plus … Du noir ? Mais vous êtes fou André ! Et pourquoi pas un blanc virginal tant que vous y êtes ? Oh du rouge, comme c'est plaisant ! Guillaume vous avez toujours aussi bon goût !

Et voilà comme Monsieur se retrouva avec une veste rouge carmin sans col avec une ouverture devant ne fermant pas, sans boutons, avec évasement des pans devant se transformant en jupette dans le dos. Le tout relevé de fil doré et de rubans assortis. Il choisit les talons de même couleur, cela était d'une logique évidente et dans un temps relativement convenable, le Prince était prêt à partir. L'avantage du Palais Royal est que tous les grands lieux étaient à portée de main. Ah qu'il aimait la capitale et ne la quitterait pour rien au monde ! Avec son chapeau avec d'immenses plumes et son long manteau, Philippe gravit la marche de son carrosse pour sortir. Tout le monde n'avait pas la chance d'accueillir un membre de la famille royale dans son logis, c'était un privilège ! Il pouvait bien faire cela pour son ami(e) …
Devant le Temple du Goût, le carrosse aux armoiries des Orléans s'arrêta et Philippe put entrer dans cette charmante demeure qu'il adorait fréquenter. Les lieux portaient fort bien son nom et Thimoléon – enfin Olympe – savait toujours comment décorer pour attirer ses invités. D'ailleurs, la Comtesse se trouvait dans le salon, magnifique dans sa grande robe rose et cette perruque sublime. Pas étonnant qu'on puisse le prendre pour une femme. Débarrassé du manteau et du chapeau, Philippe ne put que congratuler son ami(e) pour son bon goût.

Monsieur : Que vous êtes belle ! Laissez moi vous regarder … Quelle élégance. Votre robe est un ravissement pour les yeux ! Encore une fois, vous allez éblouir l'assistance !!

Les babillages commencèrent, tout ce monde donnait presque le tournis tant on ne savait plus à qui parler. Toutes ces conversations étaient passionnantes, autant que les mets étaient exquis. Bref, une excellente soirée en perspective ! Et entre tout ce beau monde, un jeune homme se distingua davantage : Paris de Longueville, son cousin et futur complice contre une dévote à l'arbre généalogique bien rempli. Il était accompagné d'une magnifique demoiselle qui était, pour une fois, inconnue au bataillon du Prince, ce qui attisa sa curiosité.

Paris : Mon cher cousin, vous m’avez attiré auprès de vous comme l’un de vos mignons ! De grâce ne me laissez pas me languir trop longtemps, votre dernière missive était des plus mystérieuses !
Monsieur : Vous saurez tout mon cher mais avant présentez moi cette demoiselle !
Paris : Laissez-moi vous présenter une des plus exquises créatures de ma connaissance: mademoiselle d’Harcourt est l’une des nombreuses nièces de ce cher duc. Ne cherchez pas à les compter, moi-même ai abandonné ce fastidieux calcul !
Monsieur : Quelle famille prolifique en effet. Moi-même j'en ai perdu le fil, c'est pour dire. Mais mademoiselle, c'est un plaisir de vous rencontrer. Voilà un enchantement pour nos yeux !

Lorsqu'un laquais apporta des boissons, le Prince prit une coupe d'un délicieux champagne et laissa planer encore le mystère quelques instants en buvant quelques gorgées.

Monsieur : Mademoiselle que pensez vous des bigotes ? A la vue de vos fréquentations, je mettrais ma main baguée au feu que vous n'êtes pas de ces sottes. Pas comme ma cousine … Car, mon cousin, j'ai de grands projets pour elle et j'ai pensé à vous.

Avec son large sourire, on pouvait aisément deviner que Monsieur avait une drôle d'idée derrière la tête et il avait bien envie de la faire partager, sûr que Paris ne serait pas contre. Mais alors qu'il allait poursuivre, Philippe tourna la tête et perdit son sourire, prit un air dégoûté en voyant une femme, d'un âge trop avancé pour se permettre un tel décolleté, riant trop fort d'une vulgarité sans nom.

Monsieur : Certaines personnes feraient mieux passer l'arme à gauche plutôt que de s'afficher ainsi …
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MessageSujet: Re: Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun]   Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun] Icon_minitime11.09.11 21:30

S’il y avait bien une chose à laquelle Perrine ne s’attendait pas, ce soir-là, c’était de trouver ce paquet sur son lit alors que, Gabrielle étant de sortie, elle regagnait sa chambre pour la soirée. Et ce à quoi elle s’attendait sans doute encore moins, c’était d’y trouver cette robe, accompagnée d’un mot dépourvu de signature mais dont la provenance ne laissa pas longtemps de doute à la jeune femme. Paris. Si cette simple idée avait suffit à attirer un sourire éloquent sur ses lèvres, déplier le superbe vêtement avait également réussi à faire naître sur ses deux pommettes un rose que l’on ne leur avait pas vu depuis longtemps. La robe était superbe ; et le mot lui suggérait de l’essayer et de descendre pour voir quel effet, une fois portée, elle pourrait bien produire. Perrine n’était pas femme à obtempérer si facilement, d’autant qu’elle n’avait pas oublié la discussion houleuse qui s’était tenue quelques jours plus tôt. Mais il ne lui avait suffit que d’une seconde pour trancher : à quoi bon cette robe si elle n’en profitait pas pour la montrer ?

La jeune camériste était donc descendue, vêtue comme jamais elle n’avait pensé pouvoir l’être, pour effectivement trouver Paris. Et le pourpre de ses joues ne l’avait toujours pas quitté alors que, filant rapidement dans les rues de la capitale, un carrosse les emportait tous deux en direction du salon d’une certaine Comtesse des Barres, sur laquelle circulaient les rumeurs les plus extravagantes. Mais Perrine, ce soir, n’avait que faire des ragots. Et cette fois, ça ne serait pas dans l’ombre de sa chère amie qu’elle verrait ce monde qui la faisait secrètement rêver, mais pour elle-même avec la douce illusion, l’espace d’une soirée, d’en faire réellement partie.

« Ce qui me plaît, lança soudain Paris, c’est que vous portez tout rôle à la perfection, Perrine. Je ne puis décidément blâmer Gabrielle de vous avoir si bien entraînée sur ce terrain.
- Celui-ci m’est tout particulièrement plaisant à jouer, répondit-elle dans un sourire complice, avant de jeter un regard par la fenêtre. »
Dehors, se dessinaient la silhouette d’un hôtel illuminé, et à nouveau, elle sentit l’excitation la gagner. Trahie par son regard pétillant, elle se tourna à nouveau vers Paris alors que le carrosse s’immobilisait. Une fois le jeune homme sortit, elle se leva et lui donna sa main le temps de descendre, un nouveau sourire aux lèvres. Difficile de ne pas noter à quel point elle pouvait être aux anges. Quand bien même la mascarade ne devait-elle durer que le temps d’une soirée !
« Le spectacle commence, mademoiselle d’Harcourt. »

En effet, le spectacle commençait. Si Perrine ne pouvait ni nier, ni admettre que la présence à ses côtés de Paris était pour quelque chose dans les battements frénétiques de son cœur, ce soir du moins n’en avait-il pas le monopole. Et si elle ne manqua pas de lui adresser un regard brillant, elle n’en jeta pas moins de nombreux regards autour d’elle, voyant tout, observant avec avidité et distribuant les œillades au fur et à mesure qu’on lui en accordait. Ainsi, elle pouvait aisément passer pour la jeune demoiselle de province fraîchement débarquée à la capitale, et cette réflexion faite, eut une moue indéfinissable et s’appliqua à adopter une attitude plus étudiée. Après tout, ça n’était pas la première fois qu’elle assistait à tout ça. Elle le voyait simplement… d’un autre angle. Et plus elle avançait vers le groupe formé autour de l’hôtesse de la soirée, plus elle se sentait à l’aise – quoi que les joues toujours joliment rosies d’excitation.

La comtesse des Barres n’était pas une femme comme les autres, il suffisait d’un regard à son égard pour en être certain. Attirant toute une nuée de jeunes et moins jeunes gens en tout genre, elle avait sur les traits cet air à la fois avenant et intrigant qui ravit Perrine qui lui adressa un salut de circonstance ainsi qu’un habile compliment – à force de les observer, elle connaissait sur les bout des doigts ces implicites protocoles – puis suivit Paris en dehors du cercle formé autour de l’hôtesse pour un rejoindre un autre qui s’éparpilla bien vite à la vue du jeune homme. Perrine ne put alors retenir un temps d’arrêt, découvrant celui qui attirait ainsi d’autres foules. Le frère du Roi, en personne ! Surprise – qui ne l’aurait pas été ? – elle se défigea néanmoins rapidement, suivant son cavalier qui chassa du regard les derniers mignons de Monseigneur le Duc d’Orléans.

« Mon cher cousin, le salua Paris, vous m’avez attiré auprès de vous comme l’un de vos mignons ! De grâce ne me laissez pas me languir trop longtemps, votre dernière missive était des plus mystérieuses ! Intriguée ? Perrine le fut. Mais son esprit naturellement curieux se tut un instant alors que le jeune homme la prenait par la taille pour la pousser face à Philippe d’Orléans.
- Vous saurez tout mon cher mais avant présentez moi cette demoiselle ! répondit ce dernier.
- Laissez-moi vous présenter une des plus exquises créatures de ma connaissance: mademoiselle d’Harcourt est l’une des nombreuses nièces de ce cher duc. Ne cherchez pas à les compter, moi-même ai abandonné ce fastidieux calcul !
- Monseigneur, le salua Perrine en se courbant gracieusement, un sourire inconsciemment espiègle aux lèvres. Seigneur, la petite camériste venait-elle réellement d’être présentée au Prince de France ?
- Quelle famille prolifique en effet. Moi-même j'en ai perdu le fil, c'est pour dire. Mais mademoiselle, c'est un plaisir de vous rencontrer. Voilà un enchantement pour nos yeux ! »

Mademoiselle d’Harcourt le remercia d’un signe de tête, se saisissant également d’un des verres que les laquais proposaient. Là, champagne à la main, cintrée dans sa robe et plongée dans ce monde de mondanités, elle en oubliait bien trop volontiers que le lendemain, elle ne redeviendrait que la camériste de la Duchesse de Longueville.
« Mademoiselle que pensez-vous des bigotes ? reprit le Prince de France, attirant une moue prudente mais explicite sur les lèvres de la jeune femme. A la vue de vos fréquentations, je mettrais ma main baguée au feu que vous n'êtes pas de ces sottes. Pas comme ma cousine… Car, mon cousin, j'ai de grands projets pour elle et j'ai pensé à vous. »
Nouveau sourire. Voilà qui laissait présager quelques nouvelles intrigues, et tout en portant son verre à ses lèvres, Perrine ne put se dissimuler une pointe d’orgueil à l’idée d’être le témoin de ce qui pouvait se dire entre le Prince de Neufchâtel et le frère du Roi. Peut-être aurait-elle quelques ragots intéressant à rapporter à Gabrielle… sous couvert de les avoir découvert par le biais des domestiques, évidement. Un éclat de rire la tira de ses pensées. Vivement, elle tourna la tête.
« Certaines personnes feraient mieux passer l'arme à gauche plutôt que de s'afficher ainsi… laissa échapper Monsieur.
- Hélas, il est avéré que le ridicule ne tue pas… , répondit Perrine, espiègle et un brin mesquine. »
Elle posa un regard assorti à ses paroles sur la femme concernée, une vieille marquise d’après ses souvenirs, avant de revenir à ses deux interlocuteurs, un sourire et les prunelles mutines.
« Nous ne perdrions rien à ce qu’il fasse quelques exceptions… conclut-elle, sur le même ton. »

( pardon, je suis incapable d’être synthétique, et en plus j’avance pas beaucoup XD )
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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

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MessageSujet: Re: Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun]   Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun] Icon_minitime13.09.11 22:46

Monsieur avait la langue bien pendue mais aussi fourchue. Il fallait bien avouer que peu de choses ne pouvaient lui échapper, surtout les détails physiques. Il avait en sainte horreur le mauvais goût. Comment les gens pouvaient sortir mal habillé, de façon vulgaire ou totalement ridicule ? Certes, Monsieur n'était pas l'homme le plus discret du royaume au niveau vestimentaire mais jamais il dépareillerait les couleurs, et il savait comment être excentrique sans basculer dans l'horreur visuelle ! Mais cette vieille marquise était vraiment indécente, il n'était plus de son âge d'exhiber presque ses seins à la vue de jeunes hommes, de rire trop fort et de porter d'affreuses couleurs sans goûts. Et je ne vous parle même pas de la coiffure et de la manière dont elle tenait son éventail … De son seul cas, Philippe aurait pu tenir des heures à la critiquer sans louper la moindre chose. Mais on ne pouvait pas disserter de cela avait avec tout le monde.

Perrine : Hélas, il est avéré que le ridicule ne tue pas…

Le Prince tourna les yeux vers la jeune femme. Ce ton et cet air presque méprisant était tout à fait à son goût. Oui, Monsieur aimait les gens avec de l'esprit, la critique facile mais constructive. Tout était dans la façon de dire et la nièce d'Harcourt s'en sortait à merveille.

Perrine : Nous ne perdrions rien à ce qu’il fasse quelques exceptions…

Avec le sourire adéquat, voilà Monsieur conquit par l'esprit de la jeune femme. Et son large sourire le montrait tout comme la manière de joindre ses paumes l'une contre l'autre.

Monsieur : Mais voilà une demoiselle avec de l'esprit et de bons mots. Mon cousin, je ne sais où vous pouvez trouver de si charmantes personnes bien faites jusque dans la tête mais, une chose est sûre, vous savez les choisir ! Mademoiselle, vous avez véritablement votre place à Versailles !

Et il savait de quoi il parlait, lui qui vivait à la Cour depuis toujours. Naître au cœur de la Cour de France vous apprend beaucoup de choses. A se protéger, ne pas trop en dire sur soi par exemple mais aussi comment s'y tenir, y vivre, s'y intégrer, avoir les bons mots au bon moment … Cela était un art que tout le monde ne pouvait pas acquérir. Il aurait donc tout le loisir de parler avec la jeune femme, ils étaient fait pour s'entendre !

Mais il fallait revenir sur le but initial de la venue de Paris à la soirée de la Choisy … enfin la Comtesse des Barres ! Et là, Monsieur avait à dire, cracher son venin avec grand plaisir, et surtout avec un large sourire. Le genre de sourire charmant mais qui cachait des idées tordues comme le Prince savait les concocter.

Monsieur : Mais revenons à nos moutons. Mon cher Paris, avez vous déjà rencontré ma cousine, la charmaaante duchesse d'Alençon ?

La façon de faire traîner le mot ''charmante'' et ce ton ironique en disait long sur l'amour que portait Philippe sur sa propre cousine. Ces deux là n'étaient pas fait pour s'entendre, ils étaient bien trop différents !

Monsieur : Cette petite bigotte à deux sous se permet non seulement de réciter son arbre généalogique quand on ose hausser le temps sur sa petite personne mais se croit tout permis à critiquer tous ceux qui l'entourent, prend en victime des cibles innocentes quand elle ne peut pas atteindre qui elle le voudrait.

Autant traduire : Élisabeth crachait sur la favorite et Lorraine puisqu'elle ne pouvait pas vraiment critiquer le Roi et Monsieur.

Monsieur : Si je veux faire taire cette sotte de première catégorie. Il me faut de l'aide. Une aide précieuse, quelqu'un de confiance, qui sait manier les mots, une jolie bouille d'ange … Bref, je ne vois que vous mon cousin pour ce rôle.

Sourire toutes dents dehors, Monsieur avait presque l'air démoniaque en cet instant. Il ferait tout pour éliminer cette cousine. Vraiment tout ….

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Paris de Longueville


Paris de Longueville

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Une servante de ma connaissance...
Côté Lit: la servante sus-citée l'a déserté, profitez-en!
Discours royal:



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Paris se délectait de la situation. Il ne savait ce qui pouvait tourner dans l’esprit de Perrine, mais lui-même ne savait réellement s’il avait à ses côtés sa plus vieille amie ou celle qui – il fallait l’avouer – ne le laissait aucunement indifférent, pour jouer sur l’euphémisme.
Perrine était simplement parfaite, mais peut-être le regard du jeune homme était-il passablement faussé par ce qu’il ressentait pour elle. Elle babillait et étalait devant Philippe d’Orléans tout ce que ses années à la cour et auprès de Gabrielle lui avaient appris. Nul ne pouvait percevoir là la supercherie. Monsieur se joignait à elle et Paris resta un moment silencieux, s’amusant des répliques lancées des uns et des autres. De tous les courtisans présents ce soir-là, Monsieur ne pouvait qu’être plus indiqué pour asseoir Perrine aux yeux de tous et la mettre à l’aise.
Celui-ci paraissait d’excellente humeur et le jeune prince ne douta pas que la présence de l’intrigante comtesse des Barres jouait sur l’atmosphère.

-Mademoiselle que pensez-vous des bigotes , lança celui-ci à Perrine, faisant rire Paris ? A la vue de vos fréquentations, je mettrais ma main baguée au feu que vous n'êtes pas de ces sottes. Pas comme ma cousine… Car, mon cousin, j'ai de grands projets pour elle et j'ai pensé à vous, ajouta le frère du roi l’œil pétillant.
Paris tendit l’oreille et se détourna brusquement d’un spectacle de cet éléphant au sein des salons d’une précieuse. Ce mot de « projet » attira toute son attention, car ceux de Monsieur étaient de ceux qu’ils préféraient…après le siens et ceux de Gabrielle.
-Vous attisez ma curiosité, Monsieur, de grâce cessez ce supplice, s’exclama-t-il en forçant le ton !
Mais le rire de Perrine coupa ses mots .
- Hélas, il est avéré que le ridicule ne tue pas…Nous ne perdrions rien à ce qu’il fasse quelques exceptions…
-Mais voilà une demoiselle avec de l'esprit et de bons mots. Mon cousin, je ne sais où vous pouvez trouver de si charmantes personnes bien faites jusque dans la tête mais, une chose est sûre, vous savez les choisir ! Mademoiselle, vous avez véritablement votre place à Versailles !
-Mademoiselle votre verbiage est exquis, applaudit le jeune prince en prenant la main de la jeune femme pour la porter à ses lèvres ! Monsieur, comment auriez-vous pensé que j’eusse osé vous présenter une demoiselle indigne de mon esprit…..et du votre, ajouta-t-il aussitôt dans un sourire espiègle. Je félicite chaque jour que Dieu – si tant est qu’il existe, dit-il dans un élan libertin – de vous avoir placé sur ma route, mademoiselle.
-Mais revenons à nos moutons, coupa le prince !
-Je vous écoute.
-Mon cher Paris, avez vous déjà rencontré ma cousine, la charmaaante duchesse d'Alençon ?

Ah ce nom, le prince ne pu s’empêcher de pouffer. La voix du frère du roi signifiait tout ce que tous deux pensaient de la jeune femme. Un joli minois enfermant une dévote à faire pâlir Jansen lui-même !
-Mon cousin, je l’ai aperçu une fois, commença-t-il songeur. Je suis déçu de ne point avoir eu le temps de la présenter à mon oncle Conti, paix à son âme. Qui sait, peut-être ma tante sera-t-elle ravie d’avoir un peu de compagnie, railla-t-il. Pis encore, elle m’a fait largement rappelé que mon nom de Longueville n’était « que » issu d’une lignée bâtarde…
-Cette petite bigotte à deux sous se permet non seulement de réciter son arbre généalogique quand on ose hausser le temps sur sa petite personne, surenchérit Monsieur, mais se croit tout permis à critiquer tous ceux qui l'entourent, prend en victime des cibles innocentes quand elle ne peut pas atteindre qui elle le voudrait.

Paris se tourna vers Perrine, visiblement agacé à la seule pensée d’Elisabeth. En réalité, cette unique entrevue s’était si mal déroulée qu’il n’avait cessé durant ce moment de guetter des yeux quelques soutiens, mais le seul qu’il eu pu trouver fut celui de Mademoiselle, ultime personne auprès de qui se réfugier.
-Croyez-moi, mademoiselle, dit-il d’une voix qui se voulait désespérée, elle est la fille de son défunt père. Elle ne cesse de vouloir qu’on se souvienne de sa place.
Il se retourna vers Monsieur et souleva un sourcil intéressé.
-Mais dites-moi ce que vous aviez en tête, Monsieur, ne me faites plus attendre !
-Si je veux faire taire cette sotte de première catégorie, expliqua alors Philippe, il me faut de l'aide. Une aide précieuse, quelqu'un de confiance, qui sait manier les mots, une jolie bouille d'ange … Bref, je ne vois que vous mon cousin pour ce rôle.

Paris sentit cette pointe de fierté bondir dans sa poitrine, son regard pétilla et son sourire s’élargit un peu plus.
Il passa une main - qualifiable d’audacieuse en dehors de ce salon – sur la hanche de la jeune femme et s’approcha de son oreille.
-Mademoiselle, vous êtes ici la plus effrontée chanceuse de ce salon ! Vous vivez en ce-moment même la connexion de deux esprits les plus redoutables de la cour.
Il se redressa, sans toutefois ôter son bras, et lança à Monsieur un regard équivoque.
-L’affaire ne sera pas aisée, mon cousin, vous savez que je ne suis « que » le fils bâtard d’une sombre cousine éloignée, descendante de huguenots !
Il réfléchit un instant et ajouta malicieusement.
-Peut-être pourrais-je lui rappeler que mon véritable père descend lui-même d’une éminentes famille...Pour vous, Monsieur, j’accepterai de le faire, ajouta-t-il dans un sourire d’excuse sincère, cette fois. Ou lui rappeler que je suis malgré tout son cousin et que, de ce fait, nous descedons du même lignage, continua-t-il songeur.

Il détacha son bras de la jeune femme et planta un regard des plus bleu dans le sien.
-Mais vous, mademoiselle d’Harcourt, avec un tel nom ne pourrez que me servir dans cette entreprise, si toutefois vous l’acceptez, monseigneur !
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MessageSujet: Re: Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun]   Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun] Icon_minitime17.09.11 0:08

Il était de notoriété publique, à la Cour, que Monsieur était un grand amateur de ragots et de persiflages en tous genres. Ce que l’on savait moins – et quoi de plus normal – c’était que Perrine savait montrer les dents et distiller son venin, et ce avec autant de talent et de délectation que la dernière des vipères. Alors quitte à jouer les grandes dames, et à être présentées à Monsieur en personne… une chose était sûre : elle n’allait pas s’en priver. Et le contraire eut été dommage, car au sourire du Duc d’Orléans, Perrine comprit qu’elle avait fait mouche.
« Mais voilà une demoiselle avec de l'esprit et de bons mots, s’exclama le Prince, en joignant les deux mains, enthousiaste. Mon cousin, je ne sais où vous pouvez trouver de si charmantes personnes bien faites jusque dans la tête mais, une chose est sûre, vous savez les choisir ! Mademoiselle, vous avez véritablement votre place à Versailles ! Perrine ne put retenir un sourire ravi à cette idée. Quelle aurait réaction possible… ? N’était-ce pas là ce qu’elle avait toujours rêvé de s’entendre dire ? Et de la part du Duc d’Orléans, qui plus est !
- Mademoiselle votre verbiage est exquis ! renchérit Paris, en portant la main de la jeune femme à ses lèvres, tandis qu’elle inclinait légèrement la tête en guise de remerciement. Monsieur, comment auriez-vous pensé que j’eusse osé vous présenter une demoiselle indigne de mon esprit… et du votre. Je félicite chaque jour que Dieu – si tant est qu’il existe – de vous avoir placé sur ma route, mademoiselle.
- Quant à moi, s’il y est pour quelque chose, je ne peux que l’en remercier… répondit-t-elle, mutine. Voilà qui est à propos, vous qui parliez des bigotes, Monseigneur ! ajouta-t-elle en se tournant vers Monsieur. »

Monsieur qui ramena d’ailleurs soudain la conversation sur le sujet qui semblait le passionner tout autant que Paris, et qui de fait, avait largement de quoi intriguer Perrine.
« Mon cher Paris, avez vous déjà rencontré ma cousine, la charmaaante duchesse d'Alençon ? demanda-t-il, tirant un éclat de rire à Paris. Intéressée, la camériste les observa tous deux tour à tour, curieuse d’en apprendre plus sur cette « charmaaante » bigote – du moins était-ce qu’elle déduisait de ce qui s’était dit avant.
- Mon cousin, je l’ai aperçu une fois. Je suis déçu de ne point avoir eu le temps de la présenter à mon oncle Conti, paix à son âme. Qui sait, peut-être ma tante sera-t-elle ravie d’avoir un peu de compagnie. Pis encore, elle m’a fait largement rappelé que mon nom de Longueville n’était « que » issu d’une lignée bâtarde…
- Cette petite bigote à deux sous se permet non seulement de réciter son arbre généalogique quand on ose hausser le temps sur sa petite personne, mais se croit tout permis à critiquer tous ceux qui l'entourent, prend en victime des cibles innocentes quand elle ne peut pas atteindre qui elle le voudrait. »

La demoiselle, attentive, esquissa une moue perplexe, jouant distraitement du bout des doigts avec un ruban s’échappant de sa tenue, jusqu’à ce que Paris ne se tourne vers elle.
« Croyez-moi, mademoiselle, elle est la fille de son défunt père. Elle ne cesse de vouloir qu’on se souvienne de sa place.
- Hélas, on ne se refait pas, lâcha Perrine en arquant un sourcil.
- Mais dites-moi ce que vous aviez en tête, Monsieur, ne me faites plus attendre !
- Si je veux faire taire cette sotte de première catégorie, répondit Monsieur, il me faut de l'aide. Une aide précieuse, quelqu'un de confiance, qui sait manier les mots, une jolie bouille d'ange… Bref, je ne vois que vous mon cousin pour ce rôle. »
Mademoiselle d’Harcourt eut un sourire à la fois amusé et entendu à cette description du jeune homme. Voilà qui n’était pas mal dit… Elle allait renchérir lorsque Paris passa un bras autour de sa taille, déposant une main sur sa hanche. Conservant son sourire, elle s’appliqua à ne rien montrer de plus, soupçonnant d’ors et déjà son regard d’avoir été traversé d’un éclat éloquent.
« Mademoiselle, vous êtes ici la plus effrontée chanceuse de ce salon ! lui glissa-t-il à l’oreille. Vous vivez en ce-moment même la connexion de deux esprits les plus redoutables de la cour. Perrine réprima un tressaillement, une moue espiègle aux lèvres.
- Vous m’en voyez comblée ! répondit-elle en tournant vers lui deux prunelles qui ne démentaient pas ses paroles. Cette pauvre d’Alençon et bien malheureuse d’avoir attiré sur elle tant d’attention… il me tarde de voir ça ! ajouta-t-elle, mesquine. »

Si Paris ne retira pas son bras de sa taille, elle ne chercha pas non plus à s’en dégager, alors qu’il reprenait la parole pour commenter la façon dont l’affaire pourrait se mener. Non sans avoir jeté un regard curieux autour d’elle, Perrine n’en manqua néanmoins pas un seul mot de ce qui se disait entre les deux Princes. Cette soirée dépassait, aussi éphémère soit-elle vouée à être, dépassait bon nombre de ses secrètes espérances !
« Mais vous, mademoiselle d’Harcourt, avec un tel nom ne pourrez que me servir dans cette entreprise, si toutefois vous l’acceptez, monseigneur ! termina le jeune homme en se détachant de la camériste qui, là encore, esquissa un sourire qui n’avait plus rien d’angélique. Lorsqu’il était question d’intrigues, inutile de conserver le masque.
- Avec grand plaisir ! répondit-elle, enthousiaste. J’irai même jusqu’à jouer les bigotes dévouées pour lui peindre de vous un portrait des plus angéliques, s’il le faut… ajouta-t-elle. A nouveau, la moue qui tordit ses lèvres se teinta d’airs mesquins. Et si ainsi vous gagnez sa confiance, vous ne pourrez que mieux la faire chuter… Pauvre petit ange… »
Tout sourire, elle réussit enfin à se détacher des prunelles de se Paris pour se tourner vers Monsieur. Dieu qu’elle aimait l’intrigue !
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MessageSujet: Re: Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun]   Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun] Icon_minitime17.09.11 13:57

Il était plus plaisant de sortir à Paris pour se montrer dans le grand monde que de courir après des ombres sans nom. Guillaume savait de quoi il parlait, voilà pourquoi il était tout sourire en revêtant de beaux vêtements, dont un joli pourpoint allongé d'un magnifique bleu azur, avec de magnifique boutons ambrés s'ouvrant sur une encolure au cou en V. Jamais il n'aurait pu se payer de telles jolies choses sans les rentes que lui donnait le Roi. La rente officielle était pour son office auprès de sa Majesté mais il y avait les pensions secrètes en tant qu'espions. Guillaume avait de quoi se payer un train de vie au-dessus de beaucoup à Versailles, sans oublier ses fortunes gagnées au jeu. Logé par le Roi au Trianon, Guillaume gérait ses finances de telle manière qu'on ne pouvait pas penser à quelques malversations ou autres pots-de-vin. Mener grande vie mais à la hauteur de ses prétentions ! Alors de magnifiques vêtements certes, mais pas trop de dorures et fioritures ! Alors qu'il s'habillait, Arthur allait lui chercher le reste pour préparer son maître.

« Je sais que je ne devrais pas poser cette question mais : pourquoi aussi bien s'habiller pour voir un abbé ? »
« Je vais chez la Comtesse des Barres, je dois donc bien me vêtir ! Quelle question. »
« Je suis perdu … Vous m'aviez dit que vous allier voir monsieur de Choisy ! »
« Mais j'y vais oui. Chez la comtesse des Barres ! Écoutez un peu. »
« Que ferait un homme d'église dans une telle soirée ? »
Guillaume poussa un soupir exaspéré « Monsieur de Choisy EST la Comtesse des Barres. »

Le regard incrédule d'Arthur fit rire aux éclats le Comte du Perche. Il est vrai qu'il était assez impensable qu'un homme ayant remis sa vie à Dieu puisse passer une partie de sa vie dans les salons, travesti comme une femme et dont la plupart des gens ne connaissaient pas cette double identité. Il était difficile de voir l'abbé en temps normal, cela ferait sans doute suspect qu'il se rende à l'abbaye, ou alors ni l'un ni l'autre ne se trouvait seul pour discuter. Guillaume avait une proposition à faire à Choisy alors s'il ne pouvait pas le voir en homme, il le verrait en femme et puis c'est tout ! Il ne fallait pas s'enticher de détails parfois …
Le voilà fin prêt, il ne lui restait plus qu'à se rendre à Paris pour se rendre au salon. Sur le chemin, Guillaume pensait prendre un de ses jours un pied-à-terre à Paris, pratique pour exercer sa vie d'espion mais aussi vivre en société. Bien sûr pas de suite, il n'en avait pas les moyens ! S'il savait ce que plus tard, la vie allait lui réserver, il ne parlerait plus en terme de moyens financiers.

Il y avait du monde chez la Comtesse des Barres, bien plus que ce que du Perche n'avait prévu. Il espérait juste que la ''maîtresse'' de maison ait un peu de temps à lui consacrer. Faisant son entrée dans l'hôtel particulier, il y avait en effet foule mais, étrangement, l'espion n'eut aucun mal de repérer la Comtesse dans sa grande robe rose. Alors, le plus naturellement du monde, il vint la saluer avec une jolie courbette.

« Voilà une magnifique soirée que vous avez organisé, comtesse. »

Tout le monde parlait avec tout le monde, trop de gens autour d'eux, il fallait s'éloigner de cette foule, ce que Guillaume avait à dire était vraiment important. D'ailleurs il se pencha vers la Comtesse et parla plus bas.

« Je dois vous parler … seul à seul. Suivez moi. » Puis il se tourna aux jeunes gens face à eux « Je vous emprunte notre hôtesse quelques instants, excusez nous. »

Faisant un signe à Choisy de le suivre, tous deux firent quelques pas pour s'éloigner de tout ce beau monde, il ne fallait pas d'oreilles indiscrètes. Mais personne ne pourrait se douter du sérieux de la conversation ici, cela ne ressemblait à rien en un complot mais à une simple conversation parmi tant d'autre.

« Mon … Mad … Rho, je ne sais comment vous appeler, votre costume est déstabilisant. A vous voir ainsi, je me demande si cela est une bonne idée ce que je vais vous proposer. » Il leva les yeux au ciel mais y avait réfléchi à plusieurs fois et savait que l'abbé avait suffisamment d'atouts pour lui servir. « Ce que je vais vous dire est un secret, mais aussi un moyen d'éponger vos dettes à mon encontre. Je vous ai sauvé la vie, vous allez m'aider dans la mienne et … »

Il se tut un instant, il avait entendu quelque chose.

« …, mademoiselle d’Harcourt, avec un tel nom ne pourrez que me servir dans cette entreprise … »

Guillaume se retourna et vit non loin de lui un sacré trio : Monsieur le frère du Roi, Perrine et cet idiot de Paris de Longueville. D'où la camériste de Gabrielle venait dans le grand monde et se faisait appeler d'Harcourt ? Il y avait anguille sous roche sans savoir vraiment ce qui se tramait. Suspendu dans sa phrase, l'espion passa à tout autre chose, d'un air presque dédaigneux.

« Connaissez vous la demoiselle avec votre ami Monsieur et l'autre Longueville ? »

Il voulait être sûr mais cela le taraudait trop, ne comprenant pas vraiment le sens de cette mascarade. Il voulait voir par lui-même, il n'aurait pas l'esprit tranquille. Il se tourna à présent vers Choisy.

« Je reviens, ne bougez pas. »

Guillaume lissa son pourpoint de la main, prit un verre en court de chemin et arbora un charmant sourire, venant troubler la drôle de discussion entre les trois protagonistes. Il salua respectueusement le frère du Roi.

« Monsieur, quel plaisir de vous voir entre ces murs. Mademoiselle … » dit il en se tournant vers Perrine, la saluant poliment mais sans la quitter du regard. « Longueville. » fit il ensuite sobrement accompagné d'un bref salut de tête. « Quelle belle soirée, la Comtesse a toujours le don de voir les choses en grand ! »

Spoiler:
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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
Discours royal:



ADMIN TRAVESTIE
Monsieur fait très Madame

Âge : 27 ans
Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
Missives : 10014
Date d'inscription : 03/01/2007


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MessageSujet: Re: Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun]   Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun] Icon_minitime01.10.11 14:39

Cette pauvre d’Alençon et bien malheureuse d’avoir attiré sur elle tant d’attention… il me tarde de voir ça !
Malheureuse, malheureuse … Cette petite sotte l'a bien cherchée.
trancha le prince avec aplomb.

Il était certain qu'il ne portait pas sa cousine dans son cœur, loin de là même ! Certes, elle était princesse royale, nièce de Roi mais cela ne lui donnait pas le droit de tout se permettre. Pourquoi critiquer le lieu de sa résidence ? Philippe serait soulagé qu'Élisabeth décide de repartir pour Blois, et il était certain que son frère pensait pareil. Mais comme la demoiselle n'avait pas commis d'acte irréparable, personne ne voulait créer d'incident familial. Voilà aussi pourquoi Monsieur voulait la pousser à la faute. Et quelle meilleure idée qu'un diabolique cousin pour l'aider ? Paris semblait vouloir être de l'affaire, les deux hommes sachant pertinemment que cela ne sera pas chose facile.

L’affaire ne sera pas aisée, mon cousin, vous savez que je ne suis « que » le fils bâtard d’une sombre cousine éloignée, descendante de huguenots ! Peut-être pourrais-je lui rappeler que mon véritable père descend lui-même d’une éminentes famille...Pour vous, Monsieur, j’accepterai de le faire. Ou lui rappeler que je suis malgré tout son cousin et que, de ce fait, nous descendons du même lignage.
En lui disant cela, vous allez l'étouffer dans son propre venin ...
Mais vous, mademoiselle d’Harcourt, avec un tel nom ne pourrez que me servir dans cette entreprise, si toutefois vous l’acceptez, monseigneur !


Il hocha brièvement de la tête avec un petit sourire. Bien qu'il ne connaissait pas suffisamment la jeune femme, son bon sens de la répartie l'avait séduit. Et ils ne seraient jamais de trop pour affronter cette sale gamine, médiocre cousine qui ne savait pas profiter de la vie ni des charmes de Versailles. Et puis, cela ne pouvait être caché, son cousin Longueville semblait tenir à cette d'Harcourt, le Prince n'allait pas le priver d'allier complot et plaisir … Même si ces deux là se rejoignaient régulièrement ! N'était-il pas un plaisir de comploter ? Mieux, une passion ! Sans tramer d'affreuses cabales les uns contre les autres, Versailles serait d'un ennui, rythmé par les horaires du Roi et son emploi du temps calé à la minute près. Et puis Monsieur avait assez d'idées contre l'Alençon pour y inclure la jeune femme.

Avec grand plaisir !J’irai même jusqu’à jouer les bigotes dévouées pour lui peindre de vous un portrait des plus angéliques, s’il le faut… Et si ainsi vous gagnez sa confiance, vous ne pourrez que mieux la faire chuter… Pauvre petit ange…
Mademoiselle, vous lisez dans mes pensées !
répliqua Monsieur, enthousiaste avant de reprendre un diabolique sourire. Elle croira davantage une jeune demoiselle de grande famille que moi, elle s'attend toujours à un mauvais coup de ma part.

Il porta sa coupe à ses lèvres légèrement maquillées et réfléchit un instant à comment tout mettre en place cela. Sa cousine était assez suspicieuse, il fallait la jouer fine. Il reprit, toujours cet horrible sourire, mi-aimable mi-mesquin accroché à sa bouche.

Nous avons l'avantage qu'elle ne fréquente ni ces soirées sans y être forcée, il ne faudrait pas que notre plan étouffe dans l'œuf. Mademoiselle, grâce monsieur de Longueville et moi-même, vous aurez vos entrées à la Cour quand vous le souhaitez. Il vous faudra gagner sa confiance et lui susciter l'intérêt pour mon cousin. Cela ne sera guère difficile, il suffit de balayer toutes les histoires à votre sujet. dit-il, il est facile de faire et défaire des réputations par les rumeurs, puis les prends comme excuse pour démentir les actes. Il se tourna vers Paris. Quant à votre véritable entrée en scène, je pense que vous savez suffisamment vous y prendre pour en faire ce qu'il vous semble, je …
Monsieur, quel plaisir de vous voir entre ces murs. Mademoiselle …Longueville. Quelle belle soirée, la Comtesse a toujours le don de voir les choses en grand !

Guillaume du Perche venait les déranger dans leurs plans mais ce garçon avait un si charmant sourire un physique si agréable qu'il serait criminel de l'envoyer paître ! Aussi vite que l'éclair, le visage de Philippe changea, troquant son visage d'intrigant à celui de charmant courtisan. Grandir à la Cour permettait d'en connaître les moindres aspects, tous les codes et comment y survivre. Alors face à un Du Perche qui n'était invité à leur complot, le Prince de France faisait bonne figure.

Monsieur Du Perche, je ne savais guère que vous connaissiez mon amie Olympe ! Après tout, vous êtes l'homme de toutes les soirées, il n'est pas étonnant que vous soyez là.

Ayant bien remarqué que Guillaume avait eu du mal à détacher ses yeux de la jeune femme, Philippe se tourna vers Perrine pour lui faire un geste d'avancer.

Mademoiselle d'Harcourt, je vous présente le comte Guillaume du Perche, un proche du Roi mon frère. Monsieur le comte, voici une des nièces du duc d'Harcourt. Cette famille ne sera jamais en reste de demoiselles pour peupler notre Cour !

Philippe ne savait pas évidemment que Guillaume connaissait Perrine mais sous son vrai visage, celui de camériste de Gabrielle de Longueville. Autant dire qu'il ne voyait pas que Paris et la jeune femme était en assez mauvaise posture et que Guillaume allait avoir un petit ascendant sur son ennemi Longueville. Pour une fois qu'il ne savait pas quelque chose …

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Paris de Longueville


Paris de Longueville

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Elle était exquise et un peu plus encore de ce regard, Paris aurait souhaité donner à Monsieur mille excuses pour s’éclipser avec Perrine dans les jardins de l’hôtel. Il posa un instant son regard dans les yeux noisette de la jeune femme avant que celle-ci ne détourne le regard.
-Oui, un pauvre ange, dit-il simplement dans un regard brillant. Lorsque l’on tombe dans mes filets, l’on s’en dégage peu aisément. Je ne puis que vous remercier d’avance pour votre talent de comédienne, ajouta-t-il malicieux, songeant à leur entreprise commune ce soir-là.
-Mademoiselle, vous lisez dans mes pensées ! répliqua Monsieur, enthousiaste avant de reprendre un diabolique sourire. Elle croira davantage une jeune demoiselle de grande famille que moi, elle s'attend toujours à un mauvais coup de ma part.
Paris pouffa en imaginant la scène.
-Nous avons l'avantage qu'elle ne fréquente ni ces soirées sans y être forcée, il ne faudrait pas que notre plan étouffe dans l'œuf.
-Nous aurions tout perdu, cela serait fort triste de ne pouvoir mettre ce plan à exécution, lâcha le jeune homme dans un soupir forcé.
-Mademoiselle, grâce monsieur de Longueville et moi-même, vous aurez vos entrées à la Cour quand vous le souhaitez. Il vous faudra gagner sa confiance et lui susciter l'intérêt pour mon cousin. Cela ne sera guère difficile, il suffit de balayer toutes les histoires à votre sujet. Dit encore le prince.
Paris opina du chef sans remord aucun. Perrine…à la cour, il n’y songeait pas encore et son subconscient avait ce soir décidé de faire fi de ce qu’il pouvait advenir de Perrine lâchée en plein cœur de la cour, portant un nom qui n’était pas le sien. Assurément, le mur se dressait devant eux, mais il se songeait assez grand pour voir au-dessus.
-Quant à votre véritable entrée en scène, continua Monsieur, je pense que vous savez suffisamment vous y prendre pour en faire ce qu'il vous semble, je …

Tous se retournèrent vers l’homme qui venait de débarquer, telle un esprit frappeur. Paris s’étouffa dans son champagne quand il reconnu la voix de Guillaume du Perche et toussotant, manqua d’asperger la robe de la jeune femme.
-Monsieur, quel plaisir de vous voir entre ces murs. Mademoiselle …Longueville. Quelle belle soirée, la Comtesse a toujours le don de voir les choses en grand !
Qu’est-ce que Perche fichait ici, nom de… ! La dernière personne que Longueville souhaitait croiser, et plus encore aux côtés de Perrine. Il jeta un regard froid au comte, hochant à peine la tête pour respecter un minimum de protocole et marmonna un vague « Perche… »
Pis encore, Monsieur semblait bien plus subjugué par cette présence des plus indésirables, délaissant leur complot contre Alençon.
-Monsieur Du Perche, je ne savais guère que vous connaissiez mon amie Olympe ! Après tout, vous êtes l'homme de toutes les soirées, il n'est pas étonnant que vous soyez là.
Ah ! Le sourire du comte était dégoulinant de suffisance et s’il posait une seconde de plus un tel regard sur Perrine…
-Mademoiselle d'Harcourt, je vous présente le comte Guillaume du Perche, un proche du Roi mon frère. Monsieur le comte, voici une des nièces du duc d'Harcourt. Cette famille ne sera jamais en reste de demoiselles pour peupler notre Cour !

Paris tenta de boire ce qu’il lui restait de champagne pour ne pas tenter de s’étouffer devant Monsieur, Perche et Perrine en même temps. Perche ici, aux côtés de Perrine qui se nommait ce soir Perrine d’Harcourt…la catastrophe était assurée ! Une apocalypse, une disgrâce sans précédent ! Et pis encore, Perche aux côtés de Perrine était simplement une vision des plus insupportables.
Il avala d’un trait le fond de sa coupe, plantant un regard des plus hypocrites sur le comte.
-Le temple de la comtesse est comme un champs que son propriétaire aura laissé ouvert à tout vent : il s’y mêle le bon grain et l’ivraie, mais à l’heure de la récolte, la moisson est faite, laissant là l’ivraie que les corbeaux dénigrent., lança-t-il d’une voix douce et complaisante.

Si Perche comprenait le sens de ces paroles – et Paris ne doutait nullement de son intelligence sur ce point – le mot était une insulte que le prince attendait de lâcher depuis de nombreuses semaines, ou mois peut-être. Il doutait peu que le comte n’eut osé répliquer sans commettre un impair et pour cela, le jeune prince saurait jouer sur son sang, comme il savait le faire à bon escient. Face à Guillaume, Paris ravalait les scrupules qui lui restaient et jouait la carte nommée « Alençon ».

Il adressa un éclatant sourire des plus faux au comte et pris doucement le bras de Perrine avant de se pencher vers son oreille.
-Mademoiselle, j’ai de très nombreuses raisons de vouloir vous éloigner, ainsi que moi, de ce triste sire. Si vous ne les connaissez pas, accédez simplement à cette requête que je vous fais. S’il vous plaît.


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« Mademoiselle, grâce monsieur de Longueville et moi-même, vous aurez vos entrées à la Cour quand vous le souhaitez. Il vous faudra gagner sa confiance et lui susciter l'intérêt pour mon cousin. Cela ne sera guère difficile, il suffit de balayer toutes les histoires à votre sujet. »

Ses entrées à la Cour… Habile dissimulatrice, Perrine parvint avec brio à ne rien montrer de l’effet que purent avoir ces mots sur elle. Combien de fois avait-elle souhaité les entendre ? Elle ne pouvait le nier, cette soirée avait de quoi lui tourner la tête. Certes, elle n’avait pas besoin d’usurper l’identité d’une grande dame pour comploter, mais quant à prendre part aux intrigues du duc d’Orléans… Il était si facile d’oublier l’impasse dans laquelle elle pourrait si facilement se retrouver. On connaissait assez la duchesse de Longueville à la Cour pour avoir déjà croisé dans son sillage sa camériste. Dans son ombre, certes, mais que se passerait-il si quelqu’un, ne serait-ce que ce soir, venait à la reconnaître ? Le nom des Harcourt ne passait pas inaperçu, à Versailles… Et de plus, Gabrielle n’était au courant de rien. Une situation précaire ne pourrait manquer de se dessiner, mais ce soir, Perrine s’était bien trop laissée prendre au jeu – et la compagnie de Paris n’était sans doute pas pour l’aider à reprendre pied dans la réalité.

Réalité qui finit néanmoins par rattraper les deux trompeurs, en la personne d’un certain comte que la camériste connaissait trop bien. Monsieur n’avait pas achevé ce qu’il pensait de la prochaine entrée en scène du jeune Prince dans la mascarade d’Alençon qu’une voix familière à Perrine se fit entendre à leurs côtés.
« Monsieur, quel plaisir de vous voir entre ces murs, lança Guillaume du Perche, arrachant un imperceptible sursaut à la demoiselle. Vivement, elle tourna vers lui deux prunelles un instant troublée alors qu’il la saluait, posant sur elle un regard qui en disait long. Mademoiselle… lâcha-t-il en guise de salut, salut auquel elle répondit d’un vague signe de tête. Longueville. Quelle belle soirée, la Comtesse a toujours le don de voir les choses en grand ! »
Paris manqua de s’étouffer avec son champagne, Monsieur changea immédiatement de sujet et de visage pour accueillir le nouveau venu, et Perrine se sentit soudain bien plus mal à l’aise que quelques secondes plus tôt. Du Perche de la lâchait du regard, ce à quoi elle répondit par une œillade insistante. Elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’il faisait ici, ni de ce qu’il pouvait bien penser… mais qu’il se taise, c’était tout ce dont elle avait besoin. Coincée entre les deux hommes – son amant et celui pour lequel elle ne pouvait réprimer son affection – elle finit par détourner le regard, revenant au duc d’Orléans qui s’enthousiasmait à merveille de l’arrivée du nouveau venu.

« Monsieur Du Perche, je ne savais guère que vous connaissiez mon amie Olympe ! Après tout, vous êtes l'homme de toutes les soirées, il n'est pas étonnant que vous soyez là, s’exclama-t-il avant de se tourner vers Perrine, la poussant à avancer vers du Perche. Mademoiselle d'Harcourt, je vous présente le comte Guillaume du Perche, un proche du Roi mon frère. Monsieur le comte, voici une des nièces du duc d'Harcourt. Cette famille ne sera jamais en reste de demoiselles pour peupler notre Cour ! annonça-t-il, lorsqu’elle se fut exécutée. »
Un sourire tout ce qu’il y avait de plus naturel – aussi crispée soit-elle réellement – aux lèvres, elle jeta un nouveau regard appuyé sur le comte, regard qu’elle justifia par ces paroles :
« J’ai déjà l’honneur de connaître monsieur du Perche, lâcha-t-elle en se tournant vers le Prince, avant de revenir au principal intéressé. Je suis ravie de vous revoir, cela dit. »
Ça oui, elle le connaissait – intimement… sans mauvais jeu de mot. Et vu la tension qui émanait de Paris, elle était à peu près certaine qu’il le savait également. Et elle ne pouvait nier ne pas à tout prix cherché à dissimuler ses… liens avec du Perche. Manipulation visiblement efficace, mais qu’elle se prit soudain à regretter…

« Le temple de la comtesse est comme un champs que son propriétaire aura laissé ouvert à tout vent : il s’y mêle le bon grain et l’ivraie, mais à l’heure de la récolte, la moisson est faite, laissant là l’ivraie que les corbeaux dénigrent, lâcha le Prince sur un ton aigre doux qui tira une moue indéfinissable à Perrine. »
Si elle jugea bon de ne pas plus prendre part à la conversation, elle ne put non plus se résoudre à tourna la tête vers lui, ses prunelles brunes navigant entre le sol, le comte et Monsieur à la qui la situation ne pouvait que totalement échapper. Seigneur, si Guillaume parlait… elle n’osait imaginer ce qui pourrait advenir. Comme pour se donner contenance avant de reprendre la parole, elle porta sa coupe de champagne à sa bouche, puis ouvrit la bouche, mais les mots que lui glissa soudain Paris firent mourir les siens sur ses lèvres.
« Mademoiselle, j’ai de très nombreuses raisons de vouloir vous éloigner, ainsi que moi, de ce triste sire. Si vous ne les connaissez pas, accédez simplement à cette requête que je vous fais. S’il vous plaît. »
A nouveau, après s’être retenu de s’entailler la lèvre, elle eut le sourire le plus naturel possible, sans toujours, toutefois, tourner la tête vers lui. Ses yeux rencontrèrent une troisième fois ceux de Guillaume, puis du duc d’Orléans. Il était de notoriété publique que les relations de du Perche et Paris n’étaient pas au beau fixe, aussi estima-t-elle pouvoir les excuser tout deux au Prince sans avoir l’air de fuir.
« Il semble que Monsieur du Perche ait à vous parler, Monseigneur. Aussi, permettez-nous de nous retirer, fit-elle avec un sourire charmant, tournant une dernière fois la tête vers Guillaume. Au plaisir de vous croiser à nouveau, Monsieur. »

Et sur une courbette, accompagnée de Paris, elle s’éloigna du Prince et du comte, avisant rapidement l’une des grandes fenêtres ouvertes sur les jardins. Elle sentit un moment dans son dos le regard de son amant, mais se garda bien de se retourner, appréciant vivement l’air vespéral qui l’enveloppa dès qu’elle eut mis un pied dehors. Elle acheva lentement sa coupe de champagne, avant d’esquisser un sourire qui se voulait amusé.
« Le bon grain et l’ivraie ? demanda-t-elle pour briser le silence. Habile métaphore… Et dans laquelle de ces catégories place-t-on une camériste se faisant passer pour une d’Harcourt et le Prince la couvrant dans cette mascarade ? ajouta-t-elle, mutine. »
La plaisanterie n’en valait pas d’autres, sans doute. Mais au moins pouvait-elle avoir la vertu de détendre l’atmosphère.
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MessageSujet: Re: Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun]   Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun] Icon_minitime13.10.11 0:43

On ne pouvait qualifier l’humeur de Paris de « bonne », mais plutôt d’exécrable s’il ne faisait quelques efforts pour paraître agréable tant qu’il n’avait quitté Monsieur. Tout en Perche l’agaçait, de son nom à ses bottes en passant par…..par ce qui devait retenir Perrine auprès de lui. Plus encore que Perche lui-même, c’était de savoir Perrine aux côté de ce bellâtre qui enfonçait Paris dans une humeur maussade.
Il n’afficha qu’un sourire franc lorsque la jeune femme accepta de le suivre et lança ses adieux. Il ne fit que suivre son mouvement avant de se retirer à son tour.
-Veuillez nous excusez mon cousin. Vous savez que ma respiration parfois délicate, dit-il dans un sourire d’excuse à Monsieur. Ils se connaissaient bien assez pour que Paris ne craigne la réaction du prince face à une telle pique contre Perche. Les tensions entre le comte et le duc étaient depuis longtemps un fait avéré.
Il suivi sans un mot Perrine qui avait passé la porte-fenêtre donnant sur les jardins et sans un mot, marcha silencieusement à ses côtés. S’il ne ressentait encore cette rancœur pour Perche, il aurait apprécié ce moment : l’air de septembre était encore doux malgré une petite brise fraîche et les jardins encore peu habités par les hôtes qui leur préféraient la chaleur des sofas du salon intérieur.
Comment diable Perrine pouvait-elle se contenter de…..de CA ! De Perche, cet idiot donnant son corps à toute femme qui pouvait passer, jeune ou vieille, bourgeoise ou princesse, qui se complaisait de faire rompre leurs serments à des jeunes femmes déjà mariées, à se vautrer dans cette suffisance disproportionnée par rapport à ce qu’il était. Perche…un comté sans éclat, rien qui ne permettait d’afficher ce petit air de perfection ! Et puis…
- Le bon grain et l’ivraie ? demanda soudainement Perrine, le faisant sursauter ? Habile métaphore… Et dans laquelle de ces catégories place-t-on une camériste se faisant passer pour une d’Harcourt et le Prince la couvrant dans cette mascarade ?
Paris tourna vivement la tête vers la jeune femme qui affichait un sourire amusé. Les yeux pétillants de Perrine apaisèrent son humeur et il ne répondit qu’en haussant les sourcils dans un profond dédain.
-L’ivraie est la mauvaise graine, si la camériste ne l’est pas plus que le Prince, elle sera moissonnée, répondit-il simplement sans aucun effort.
Il fit quelques pas sans ajouter un mot, ne sachant comment amorcer un sujet qui tambourinait à la porte. Perrine était là, à ses côtés, bien plus proche de lui qu’elle ne l’avait été durant ces dernières années. Il sentait le parfum habituel qu’elle utilisait, imaginait même la petite moue sarcastique de sa bouche qui signifiait qu’une idée malsaine pointait. Il se prit même à détester cette idée, faisant de Perrine un ange noir rôdant autour de Gabrielle et non plus cet ange immaculé qu’il y avait en elle.
Seulement quelques mots, quelques petites phrases et ce qui couvait depuis tant de mois…tant d’années, même, serait enfin découvert. Il sentit cette main invisible lui nouer les entrailles alors qu’il se retournait à nouveau vers Perrine, mais sa voix se fit plus amère qu’il ne l’avait voulu.
-Que trouvez-vous à cet homme, Perrine ? Je vous pensais bien plus au-dessus de cela.
Il soupira avant de reprendre du même ton.
-Agissez-vous sur ordre de Gabrielle, afin qu’elle se délecte de t’avoir poussé dans les bras de l’ennemi de son cher petit frère ? Il avait abandonné ce vouvoiement inutile lorsque la conversation prenait un tout autre tour. Les habitudes revenaient bien trop vite lorsqu’on les délaissait. Je ne te savais pas si vénale ! Me faire ça….à moi !
Il s’éloigna de quelques pas pour s’approcher du bassin, saisissant au passage une coupe qu’un serveur apportait. D’un geste impétueux de la main, il renvoya le valet qui s’éclipsa aussitôt, les laissant à nouveau seul. Le jeune homme bu une courte gorgée avant de poser la coupe sur le rebord du bassin.
-Tu peux me donner toutes les explications que tu souhaites, mais sache une chose, lança-t-il un pointant un index accusateur et fixant la jeune femme: je….Mais son regard se posa sur le regard de Perrine. Ces yeux qui le hantaient parfois lorsqu’il se laissait aller à penser à elle ; ce visage doux et mutin, cet air malicieux qui lui rappelait tous leurs mauvais tours. Perrine, celle pour qui Paris ressentait tant de sentiments contradictoires, mais qui le poussaient vers le même but.
Il hésita un instant perdant le fil de sa pensée qui se dirigea vers une toute autre, bien trop différente de ce qu’il souhaitait dire. Non ! Pas maintenant ! Quand ? Qu’importe, mais pas maintenant ! Perrine était manipulatrice, il ne fallait pas qu’il se laisse aller à cela ! Je…, reprit-il en secouant son index vers la jeune femme…je… Il sentit à nouveau cette poigne lui serrer le cœur alors qu’il plongeait son regard dans celui de Perrine. Cessant de pointer la jeune femme, il ramena sa main brusquement et se mordit la joue….idiot ! Je serais bien plus déçu que tu ne peux l’imaginer, si tu agis sur ordre de Gabrielle simplement pour l’aider à me nuire, lâcha-t-il enfin d’une voix sincère et étrangement calme, comme s’il la suppliait de ne pas le duper. Perrine était simplement là, face à lui, et Paris se refusait à trouver ce moment opportun. Que lui fallait-il d’autre ? Que les bruits se taisent auprès de la comtesse des Barres ? Il plongea son regard azur dans celui de Perrine. Il su alors qu’il avait perdu, Paris le senti en n’osant détourner son regard. Inspirant lentement, il se rapprocha d’elle, le regard franc, abandonnant cette attitude défensive ; ses mains jouaient avec les larges manches de sa veste alors que, pour la première fois de sa courte existence, il cherchait ses mots. Il s’était décidé. Une décision lente, douloureuse pour un esprit si orgueilleux et libre, mais que le cœur de jeune homme avait guidé. Et pour cette fois, il ne songeait plus à ce que Gabrielle pourrait en penser, ni même une toute autre personne, qu’elle fut sa mère, son père, ministre ou roi.
-Je t’apprécie bien plus que je ne te l'ai montré jusque là, Perrine. Bien plus qu’une amie, qu’une sœur de cœur, dit-il doucement, comme pour calmer les battements de son cœur qui s’étaient accéléré. Il leva sa main, joua distraitement avec une mèche brune s’échappant de la coiffure de la jeune fille et tombant délicatement sur son épaule ; laissant glisser sa main sur sa peau fraîche, il la passa sur la nuque de Perrine, approchant son visage du sien. Alors qu’à l’intérieur de l’hôtel résonnaient une harpe au son des éclats de rire des courtisans, Paris se pencha doucement vers Perrine et embrassa les lèvres de la jeune femme. Une première fois, comme une récompense après tant d’années à observer la jeune femme. Mais ce goût était trop doux, trop naturel pour qu’il ne regrette ce geste, qu’importe ce que Perrine puisse en penser.
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MessageSujet: Re: Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun]   Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun] Icon_minitime07.11.11 0:00

Certes, c’était avant tout pour faire réagir – pour ne pas dire rendre jaloux – Paris que Perrine s’était, en premier lieu, si facilement laissée prendre au piège des bras de Guillaume ; si piège il y avait, ou du moins, dans le sens auquel l’on pense en premier. Mais contrairement à ce qu’elle avait fini par imaginer, ce soir, non seulement elle s’en sentait plus gênée qu’autre chose… mais en plus, Paris réagissait pour de bon.
« L’ivraie est la mauvaise graine, si la camériste ne l’est pas plus que le Prince, elle sera moissonnée, répondit-il à sa piteuse tentative visant à ramener une ambiance moins électrique, un sourcil haussé. »
Réprimant une réplique qui n’aurait fait qu’envenimer la conversation, quant elle ne voulait que revenir à la joyeuse insouciance qui régnait entre eux quelques minutes plus tôt, Perrine pinça les lèvres et se contenta de détourner le regard, balayant de ses prunelles brunes les jardins encore délaissés par les invités de la comtesse des Barres. Il faisait pourtant doux, ce soir, et l’atmosphère paisible qui se dégageait du parc conviendrait sans doute on ne peu mieux à la promenade que le Prince et la camériste entreprirent si le silence dans lequel elle s’installait n’avait pas semblé aussi lourd à la jeune femme. Silence qu’elle se garda néanmoins de briser, tout en ne pouvant s’empêcher de jeter à Paris, de temps à autre, quelques regards à la dérobée. Il y avait longtemps qu’ils n’avaient pas été aussi proches, ne serait-ce que physiquement ; longtemps qu’il n’avait pas cherché à l’éviter et qu’elle n’avait pas, trop fière, renoncer à tenter quoi que ce soit pour briser cette distance qui tranchait tellement avec leurs années d’enfance.

Brusquement, Paris s’arrêta, poussant Perrine à lever enfin les yeux vers lui. Elle n’avait pas envie de se battre avec lui, comme ils l’avaient fait quelques jours plus tôt. A vrai dire, elle ne souhaitait qu’une chose, mais n’osait ne serait-ce qu’y penser. Ça n’était ni le moment, ni le lieu… et ne le serait jamais. Aussi difficile la chose soit-elle à ne pas oublier, il n’y avait de demoiselle d’Harcourt que dans leur féconde imagination.
« Que trouvez-vous à cet homme, Perrine ? Je vous pensais bien plus au-dessus de cela, lança soudain le jeune homme, amer, lui arrachant une moue qui se voulait insolente. Agissez-vous sur ordre de Gabrielle, afin qu’elle se délecte de t’avoir poussé dans les bras de l’ennemi de son cher petit frère ? Je ne te savais pas si vénale ! Me faire ça… à moi ! »
La façon dont il avait, au beau milieu de se phrase, arrêté de la vouvoyé aurait presque pu tirer un sourire Perrine si ça n’étaient pas ces mots-là qui avaient suivi. A la place, elle haussa un sourcil perplexe, l’observant s’éloigner vers le bassin près duquel ils s’étaient arrêtés.
« Tu seras déçu d’apprendre que Gabrielle n’est pas derrière chacun de mes actions, répondit-elle, cynique. Je peux encore choisir mes amants sans qu’on me tienne la main ! Et en fonction de ce que sont mes intérêts, songea-t-elle, sans aller jusqu’à le formuler tout haut. »
Plutôt mourir que de lui avouer la raison pour laquelle Guillaume était, justement, devenu son amant – jusqu’à ce qu’il ne se révèle être une précieuse source d’information.

D’un geste, le jeune Prince chasse le valet auquel il venait de confisquer une coupe de champagne, avant de faire de nouveau face à Perrine. Bras croisés contre sa poitrine, celle-ci planta son regard dans celui de Paris, sans ciller un instant, ignorant royalement les battements criards de son cœur.
« Tu peux me donner toutes les explications que tu souhaites, mais sache une chose, commença-t-il en la pointant du doigt, je… »
Il y eut un instant de silence, instant durant lequel Perrine s’appliqua à ne rien montrer d’autre qu’une vague interrogation, quant à ce qu’il comptait lui dire. Mais plus les secondes passaient, plus Paris s’emmêlait, et plus elle doutait de la crédibilité de son propre regard. Et elle qui s’était fait à elle-même la promesse de ne pas tomber dans le piège qui lui tendaient incessamment ses propres sentiments, de garder le dessus comme elle savait si bien le faire… se prit à ne plus vouloir ni pouvoir détacher son regard des deux yeux bleus de Paris.
« Je… répétait pour la troisième fois ce dernier, avant de cesser de la pointer dans le vide. Je serais bien plus déçu que tu ne peux l’imaginer, si tu agis sur ordre de Gabrielle simplement pour l’aider à me nuire. »
A cette phrase, Perrine détourna enfin les yeux, s’intéressant soudain de très près à l’arbuste non loin duquel elle se trouvait, les se tordant vaguement l’une l’autre. S’il savait, elle n’avait pas besoin d’un quelconque ordre de Gabrielle pour chercher à lui nuire, du moins, quand elle ne cherchait pas à atténuer les vengeances de la duchesse envers son frère. Si l’on pouvait qualifier de nuisible la façon dont elle s’employait à faire fuir toutes ces idiotes qui tournaient sans cesse autour de lui – manège qu’il leur rendait bien. Yeux baissés, elle pinça une nouvelle fois les lèvres.

« Du Perche n’a… commença-t-elle en relevant enfin la tête, interrompue par la façon soudaine dont s’était réduite la distance qui les séparait. »
… rien à avoir avec un quelconque ordre de Gabrielle, c’était ce qu’elle aurait voulu dire. Mais happée par les prunelles azures du jeune homme, elle sentit les mots s’étouffer dans sa bouche avant même qu’elle ne les ait prononcés. Tout comme elle sentit son traître de cœur accélérer ; que quelque chose qui ne devait pas arriver aller se produire… mais qu’elle n’avait pas pour autant la moindre envie de se dérober.
« Je t’apprécie bien plus que je ne te l'ai montré jusque là, Perrine. Bien plus qu’une amie, qu’une sœur de cœur… »
Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais l’effrontée à la répartie aiguisée qu’elle était, cette fois, ne trouva pas le moindre mot, tandis qu’il levait doucement la main, effleurait une mèche échappée de sa coiffure, et doucement, la passait derrière sa nuque. Il n’en fallu pas plu. Abandonnant un instant tout ce qu’il y avait de pragmatique en elle, Perrine acheva enfin la distance qui séparait encore leurs lèvres et lui rendit son baiser.

C’était cela, enfin. Et pourtant, l’ivresse ne fut que de courte durée. Car il ne fallut pas longtemps à Perrine pour prendre conscience de son geste, et surtout, de ce qu’elle était sur le point d’admettre. Doucement, à regret, mais un éclat d’urgence logé au fond des yeux, elle se détacha de Paris, allant même jusqu’à faire un petit pas en arrière, prunelles toujours plantées dans les siennes. C’était idiot, il le savait aussi bien qu’elle.
« Arrête ça, Paris, lâcha-t-elle d’une voix sourde, presque dure, comme pour rejeter sur lui la faute de ce dérapage qui n’en était pas un. »
A nouveau, son regard se mit à fuir celui du Prince, sans savoir si elle devait ou non regretter cette soudain dureté qui n’était rien d’autre que le fruit de ces longues années passées à se protéger de sentiments qui, elle en était convaincue, ne menaient à rien.
« Je ne suis… demoiselle d’Harcourt que pour une soir, continua-t-elle en relevant encore les yeux. Et on… tu ne peux pas… dire des choses comme ça… ! s’embrouilla-t-elle avec un geste d’impuissance. C’était tout elle : jamais, ou presque, elle ne perdait pied. Mais lorsque ça arrivait… Et de toute façon, ça ne nous mènerait nulle part, conclut-elle, soufflant presque malgré elle ce demi-aveux, avant de se mordre la lèvre. »
Voilà, c’était exactement ce qu’elle redoutait… admettre des sentiments sans issue.
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Elle lui avait rendu son baiser….et il sentait encore le goût de ses lèvres sur les siennes lorsqu’elle se dégagea doucement de lui sans pourtant lâcher son regard qui ne demandait à la jeune femme que de revenir vers lui. Il avait laissé glisser sa main de la nuque à la naissance des épaules de Perrine lorsqu’elle fit un pas en arrière et il la retira à regret à ses paroles.
-Arrête ça, Paris, lui dit-elle sourdement, presque sèchement.
-Pourquoi cela, Perrine, tu as peur,demanda-t-il doucement d’une voix si sincère que la jeune femme devait être à la seule à connaître ? Ne me ment pas en niant que tu désirais cela autant que moi, continua-t-il en s’efforçant quelque peu, la vérité étant tout aussi difficile à dire qu’à entendre ? Il tenta un mince sourire, voyant la jeune femme reculer à l’idée d’affronter ce que lui avait osé enfin accepter…pour un soir. Vous ne pouvez désobéir à un prince, mademoiselle d’Harcourt, dit-il en se forçant à teinter sa voix d’amusement en cherchant son regard fuyant.
Elle allait le faire douter, il en était quasiment persuadé. Ce regard qui ne faisait que de se détourner du sien, sa voix étonnement dure et froide ne ressemblait en rien à Perrine lorsqu’ils ne se disputaient pas. Et moins encore à celle d’une jeune femme que l’on venait d’embrasser.
- Je ne suis… demoiselle d’Harcourt que pour un soir, continua-t-elle enfin en levant son visage vers lui. Et on… tu ne peux pas… dire des choses comme ça… ! s’embrouilla-t-elle en ne parvenant qu’à tirer un sourire à Paris. Et de toute façon, ça ne nous mènerait nulle part, conclut-elle, peu convaincante.

Elle le fuyait, mais à contrecœur ; le jeune homme le sentait que trop bien et il profita de la situation pour s’approcher à nouveau d’elle sans la lâcher du regard. Les yeux d’azur de la jeune femme se détournaient pourtant de lui : trace évidente de ce que l’on souhaite cacher, Paris en avait faire l’amère constatation lui-même quelques temps auparavant lorsque Gabrielle était venu s’entremettre dans leur aparté.
Mais ce soir, Gabrielle n’était pas là pour rompre ce charme, et ni ces crochets, ni la fuite de Perrine ne parviendraient à le descendre du nuage sur lequel il se trouvait depuis le début de cette soirée. Il avait suffit d’un geste, de quelques mots pour qu’un malaise se rompe enfin.
-Je suis le cousin du roi, Perrine…je peux tout dire, dit-il en souriant, s’amusant à contrer tous ces fragiles arguments. Cesse de vouloir m’accuser de ce tu as accepté de ton plein gré, continua-t-il peu dupe du manège de la jeune fille qu’il commençait à connaître, et que tu sois Perrine ou mademoiselle d’Harcourt, cela ne mène qu’à cette soirée qui ne pourrait être parfaite que si….
Il se tu un instant, jouant à nouveau avec une boucle échappée de la coiffure de la jeune fille.
-…que si nous pouvions profiter de ces quelques instants sans craindre des regards indiscrets, termina-t-il d’une voix plus douce en posant un regard appuyé à la jeune fille.

Paris avait tant usé de stratagèmes de séduction que rien ne pouvait parvenir à rompre ses propres charmes lorsque ces petites innocentes machinations étaient lancées. Il savait quels gestes, quels mots, quelles intonations pouvait faire céder même la plus peureuse des jeunes filles et lorsque ces machines étaient en route, lui seul connaissait le moyen de les stopper. C’est ce qu’il appréciait dans ces petits jeux jusqu’alors sans conséquence. Parvenir à faire céder d’elle-même la plus farouche des jeunes filles.
Mais Perrine, malgré tous les suffrages qu’elle remportait sur ses précédentes concurrentes, n’était pas exclue de ces petits défis personnels de Paris et le jeune homme avait ôté de son esprit l’idée de retourner seul au salon de la comtesse des Barres ou à l’hôtel de Longueville…dans ses appartements, bien sûr.

Il joua distraitement avec la main de Perrine qu’il avait prise dans la sienne, faisant glisser des doigts dans le creux de la main de la jeune fille.
-Mais peut-être préfères-tu rester là toute la nuit, à te mentir à toi-même, à refuser d’accepter que, pour une fois, je pourrais avoir raison, dit-il enfin d’un ton mi-railleur mi-tendre….et gâcher aussi l’une des seules soirées à laquelle mademoiselle d’Harcourt est invitée, avant de rejoindre son futur bossu de fiancé allemand dans les terres hostiles du Saint Empire, poursuivit-il en souriant.
Il s’approcha de son visage, embrassa doucement la joue fraîche de la jeune fille avant de s’éloigner en lançant d’un ton badin :
-Quand tu seras décidée, tu pourras venir me retrouver auprès de notre hôtesse….. il se retourna pour lui jeter un nouveau regard pétillant. Ou auprès d’une autre demoiselle…ou de plusieurs…j’ai aperçu quelques jolies visages blonds, tout à l’heure et je ne voudrais pas que ce fat de Perche me vole dans les plumes !

Il s’éloigna d’un pas léger, sans songer aux conséquences que pouvait avoir cette simple supercherie. Mais pour une des premières fois de sa courte existence – pourtant bien remplie – Paris avait osé avouer ce qu’il cachait depuis bien trop longtemps et contre toute attente, il en ressentait plus de légèreté que de regret. Mais à charge de revanche, Gabrielle n’en serait pas informée, le jeune homme était décidé en cela. Rien ne pouvait plus le contenter que de faire tourner chèvre sa sœur qui ne l’avait que trop agacé sur ce sujet.
Il n’osa pourtant pas se retourner pour jeter un dernier regard sur la jeune femme qui l’avait conquis et qu’il avait enfin conquise. Ce simple geste innocent pouvait – il le croyait avec superstition – rompre le charme qui s’était fait. Non, mieux valait faire confiance à ce qui guidait Perrine ces derniers instants.

Il marcha ainsi, pris dans ses pensées, jusqu’au salon où grouillait encore une foule de courtisans, mais les plus aigris d’entre eux avaient quitté la place et il respira lorsqu’il n’aperçu pas la silhouette du comte du Perche. Inutile de lui rappeler la présence de Perrine en ces lieux ! Paris retrouva rapidement son cousin et dégageant les mouches qui lui servaient de mignon, se planta près du jeune prince.
-L’air des jardins aura-t-il fait fuir cette mine empâtée de Perche, lança-t-il en guise de salutation ? Il nous a coupé nos plans concernant notre douce cousine, mon cousin, et je ne sais si nous avions convenu d’un projet assez concret pour que je m’y lance aussi vivement qu’Alexandre !
Il attrapa au passage d’un serveur deux coupes de champagne et tendit l’une des deux à Mister.
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Thimoléon de Choisy


Thimoléon de Choisy

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Libre comme les cieux : il brûle comme l'enfer !
Côté Lit: Tous les anges et les démons de cette terre s'y étendent pour mon plus grand plaisir...
Discours royal:



    ANDROGYNE
    l'Allure stupéfiante.


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MessageSujet: Re: Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun]   Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun] Icon_minitime20.12.11 17:07

Que de monde ! Que de musiques et de rires autour d'Olympe ! Elle était au 7ième ciel, assise sur un fauteuil au milieu d'un petit groupe qui écoutait avec grand intérêt ses histoires et ses ragots. Tout en attirant l'attention sur elle, la Comtesse n'en oubliait pas d'observer les autres invités du coin de l’œil. Tour à tour Monsieur lui même ou encore le Prince de Neuchâtel vinrent la saluer ne manquant pas de la complimenter sur sa tenue et sa soirée. Olympe rougit de plaisir devant tant de fleurs déposées à ses pieds. C'est alors qu'un homme des plus exquis fit son entrée captivant immédiatement le regard de la jeune femme dont les prunelles se mirent à briller autant que les bijoux qu'elle portait. Monsieur du Perche. L'homme a qui Olympe/Thimoléon devait la vie ! Avançant d'un pas plein d'assurance et de charme, le héros écarta l'assistance et salua Olympe d'une jolie courbette.

" Voilà une magnifique soirée que vous avez organisée, comtesse. 

-Monsieur du Perche ! S'exclama la jeune "femme", enchantée. Quelle joie que vous ayez pu venir ! Je savais que vous n'étiez pas indifférent à mes beaux yeux", plaisanta la Comtesse, faisant rire sa petite troupe d'invités.

C'est alors que le jeune homme se pencha vers elle et lui murmura à l'oreille :

" Je dois vous parler … seul à seul. Suivez moi. "

Puis il se tourna aux jeunes gens face à eux qui protestèrent gentiment.

"Allons Monsieur ! Madame n'a même pas terminée de nous raconter cette croustillante anecdote sur le Duc de Normandie ! Fit une précieuse en agitant les mains, très inspirée par cette histoire.

- Je vous emprunte notre hôtesse quelques instants, excusez nous, dit du Perche poliment.

- Ne vous en faites pas mon amie ! Rassura Olympe. Vous saurez tout sur les fameux sabres de Monsieur le Duc ! Je reviens !"

Lui faisant signe de le suivre, du Perche la conduisit loin des oreilles indiscrètes.

" Mon … Mad … Rho, je ne sais comment vous appeler, votre costume est déstabilisant.

- Oh je vous en prie du Perche ! S'exclama Olympe, outrée qu'on remette en question sa tenue. Nous sommes ici dans une situation qui ne convient pas très bien pour un "Monsieur l'Abbé" vous ne croyez pas ?

-A vous voir ainsi, je me demande si cela est une bonne idée ce que je vais vous proposer.

-Dois-je comprendre que je ne suis pas digne de confiance ? Se vexa davantage la jeune femme

Guillaume leva les yeux au ciel devant ses caprices de grande dame. Olympe reprit son calme et s'autorisa un peu à laisser Thimoléon reprendre la conversation.

-Ma dette envers vous est "éternelle", ne l'oubliez point mon ami ! Insista l'Abbé frivole. Allons, qu'est ce qui vous amène ? Dites-moi.

-Ce que je vais vous dire est un secret, mais aussi un moyen d'éponger vos dettes à mon encontre. Je vous ai sauvé la vie, vous allez m'aider dans la mienne et … "


Il se tut un instant, semblant perturbé par quelques conversations plus loin. Thimoléon suivit la direction du regard de son interlocuteur et vit le Prince de France en compagnie de Monsieur de Longueville et d'une charmante créature.

"Que vous arrive-t-il ? S'inquiéta le bourgeois en robe de soie. Seriez vous victime de quelques coups de foudre ?" Lança-t-il en plaisantant laissant la mine de du Perche glaciale.

Le jeune noble ne prêtait plus la moindre attention à la Comtesse, laissant Thimoléon sans aucune réponse sur ce qu'attendait Guillaume de lui. Prenant un air dédaigneux, le Comte se retourna enfin vers Thimoléon qui ne savait si il devait rire, s'inquiéter ou se vexer.

"Connaissez vous la demoiselle avec votre ami Monsieur et l'autre Longueville ? 

-Absolument pas, je...

- Je reviens, ne bougez pas", dit du Perche sans même le laisser finir et il s'éloigna pour aller jeter un œil à ce groupe qui avait éveillé son intérêt.

Restant muette devant tant d'indifférence, Olympe leva fièrement le menton et reporta son agacement sur quelques douceurs servies sur la console juste à côté d'elle. Ne voulant pas laisser le plaisir à Monsieur du Perche de lui obéir, elle préféra retourner auprès de son public qui lui portait toute son attention, lui !
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MessageSujet: Re: Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun]   Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun] Icon_minitime11.01.12 15:42

L'abbé de Choisy, ou plutôt la Comtesse des Barres, était une personne déstabilisante. Pas franchement le genre de Guillaume pour faire vaciller son cœur mais plutôt qu'on ne savait pas vraiment sur quel pied danser avec lui … ou elle. L'espion aurait aimé lui parler sérieusement, de son idée mais le travesti avait davantage l'air de badiner qu'autre chose ! En temps normal, du Perche aurait pris sur lui et aurait expliqué en tout point ce qu'il attendait de Choisy. Il allait le faire, mais quelque chose l'en avait empêché et la comtesse l'avait bien remarqué « Seriez vous victime de quelques coups de foudre ? » Cela aurait pu le faire rire en temps normal mais la scène du trio Paris/Perrine/Monsieur ne lui disait rien qui vaille. Tant pis pour le service, cela ne serait pas long, du moins il le croyait ! Et le voilà au milieu de la conversation des trois plus grandes vipères de la Cour. Du moins pour Perrine et Monsieur !

« Mademoiselle d'Harcourt, je vous présente le comte Guillaume du Perche, un proche du Roi mon frère. Monsieur le comte, voici une des nièces du duc d'Harcourt. Cette famille ne sera jamais en reste de demoiselles pour peupler notre Cour ! »
« J’ai déjà l’honneur de connaître monsieur du Perche. Je suis ravie de vous revoir, cela dit. »
« Moi de même, Mademoiselle … d'Harcourt.


Bien sûr qu'il la connaissait, sauf que Perrine n'avait aucune particule et n'était aucunement affiliée à la famille d'Harcourt. Si Guillaume se taisait, c'est qu'il appréciait la demoiselle et avait une sainte horreur des scandales inutiles. Surtout en présence de Monsieur, qui aurait sûrement brisé les verres avec ses cris stridents. Si Du Perche avait hésité un instant avant de la saluer, c'est qu'il aurait aimé voir la tête du Longueville s'il avait dit tout haut la vérité. Au lieu de l'insulter, le prince ferait mieux de remercier son vieil ennemi.

« Le temple de la comtesse est comme un champs que son propriétaire aura laissé ouvert à tout vent : il s’y mêle le bon grain et l’ivraie, mais à l’heure de la récolte, la moisson est faite, laissant là l’ivraie que les corbeaux dénigrent »
« Vous vous mettez à la poésie, Longueville ? Le thème est bon mais vous êtes loin de la rime. N'est pas Chapelle ou Corneille qui veut ! »


Une conversation banale en somme entre ces deux là. L'un attaquait, l'autre répondait avec plus ou moins de violence. Si Du Perche savait les sous-entendus exprimés par Paris, il n'avait guère envie de les relever ce soir, il était occupé à se demander ce que faisait Perrine en grande robe à faire la discussion à Monsieur.

« Il semble que Monsieur du Perche ait à vous parler, Monseigneur. Aussi, permettez-nous de nous retirer. Au plaisir de vous croiser à nouveau, Monsieur. »
« Veuillez nous excusez mon cousin. Vous savez que ma respiration parfois délicate. »
« Faites aussi attention à votre cou, Longueville. Un coup … de vent est si vite arrivé. »


Il avait salué Perrine comme on faisait avec une demoiselle de grande famille mais le sourire employé pour parler à Paris relevait tous les sous-entendus du monde. Du Perche se demanda un instant si, pour un crime de lèse-majesté, on lui préférerait la corde ou si on lui trancherait le tête. L'un comme l'autre, Guillaume serait aux premières loges pour admirer le spectacle. Mais pour l'instant, il resta en tête à tête avec Monsieur. Comment expliquer ? Le prince de France était bien sympathique mais à le bouffer du regard comme ça mettait l'espion mal à l'aise. Et pour ne pas paraître impoli, il fallait faire la conversation.

« J'espère, Monsieur, que vous appréciez les festivités. Votre amie Olympe sait toujours recevoir. »

Et alors qu'il buvait son verre, il laissait parler le Prince. Il le savait intarissable, une phrase lui avait suffit à faire partir au quart de tour, Guillaume écoutait d'une oreille, souriant, hochant de la tête comme un parfait courtisan mais ses yeux recherchèrent Choisy l'espace d'un instant. Où était-il/elle passé(e) ? Il lui avait dit de ne pas bouger, qu'il n'en avait pas pour longtemps. Enfin, cela était avant qu'il ne doive faire la conversation au Prince de France dont le débit de paroles semblait inépuisable !

Finalement, lorsque Monsieur eut fini son monologue, Du Perche avait bu deux verres et se disait qu'il était temps de partir vers un autre groupe où les conversations se faisaient à plusieurs.

« Ce fut un plaisir de vous voir, Monsieur. Au plaisir. »

Une révérence et fuir ! Enfin juste quelques mètres plus loin pour voir quelques connaissances. Et puis le Prince connaissait assez de monde pour ne pas rester seul. Puis les deux autres revinrent rapidement, tant mieux. Guillaume se devait d'éclaircir cette petite mascarade mais avant profiter de la fête. Puis, ne retrouvant plus la comtesse, il décida d'abandonner pour ce soir. Il n'y avait pas que les mondanités dans la vie, même cela en faisait grandement partie !
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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

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Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
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MessageSujet: Re: Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun]   Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun] Icon_minitime13.01.12 22:20

Si Monsieur avait regardé d'un peu plus près, il aurait pu comprendre qu'il se passait quelque chose entre les trois personnes face à lui. Mais il fallait avouer qu'il regardait davantage la plastique avantageuse de Du Perche et attendait le combat de coq entre les deux ennemis. Tout le monde le savait, ce n'était un secret pour personne que ces deux là se détestaient, il n'y avait qu'à voir les regards qu'ils se lançaient et les phrases pleines de sous-entendus teintées de mesquineries. Ils étaient la parfaite incarnation de la rivalité de Cour, les deux séducteurs qui se marchaient sans cesse sur les pattes.

J’ai déjà l’honneur de connaître monsieur du Perche. Je suis ravie de vous revoir, cela dit.
Moi de même, Mademoiselle … d'Harcourt.
Il est vrai que Monsieur du Perche connaît toutes les jeunes filles !


Monsieur et l'art de la finesse, légendaire ! Après tout, il n'avait pas tort. Il suffisait de dire le nom de Du Perche pour voir les réactions des demoiselles. Tantôt admiratives, tantôt rougissantes, certaines fâchées, il y avait de tout mais une chose était sûr : il laissait peu de personnes de la gente féminine indifférente. Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos coqs. Dommage que le combat entre les deux hommes fut un peu trop court, Monsieur trouvait cela dommage, il est certain qu'il y aurait eu à commenter avec Mademoiselle d'Harcourt. Sûre qu'elle devait savoir pas mal de choses au sujet de ces deux hommes. Finalement, Paris et sa demoiselle s'en allèrent prendre l'air, laissant Philippe avec le beau Guillaume, ce qui n'était pas non plus déplaisant. Prenant au passage une douceur sur un plateau, il écoutait le comte entamer la conversation.

J'espère, Monsieur, que vous appréciez les festivités. Votre amie Olympe sait toujours recevoir.
Elle a toujours eu un excellent goût, depuis toujours. Cela ne m'étonne guère de la voir organiser ce genre de réceptions, elle sait de qui tenir.
commença Monsieur avec un sourire fier de son ami dont il parlait au féminin vu son travestissement du soir. Et puis c'est tellement de bon goût, sans chercher à trop en faire. Je pense que c'est cela le secret de la réussite d'un salon comme le sien : faire les choses en grand, sans en faire trop, après cela montre un manque de goût, un savoir faire … bourgeois. Les bourgeois nous envient et veulent copier les hautes sphères de la société mais, quand ils le font, cela manque TELLEMENT de raffinement. Enfin, je ne traîne pas chez ces gens, il y a bien à faire à la Cour !

Quelle pipelette ! Il ne s'arrêtait pas de parler, enfin si, juste le temps de boire une gorgée pour reprendre. Inlassablement.

D'ailleurs, vous connaissez la marquise d'Arcy, n'est ce pas ? Cette femme est une occupation à elle toute seule tant elle a mauvais goût, on sent que l'étiquette n'est pas sa tasse de thé, qu'elle a passé une partie de sa vie dans son misérable château à se rouler de la boue. Elle rit trop fort, mais parfois on dirait une truie que l'on égorge, mes pauvres oreilles souffrent, elles sont si fragiles mes petites oreilles. Et alors, quand elle essaie de faire de l'esprit, c'est d'un RI-DI-CU-LE ! Elle fait rire son entourage mais je doute qu'elle pense que cela est à ses dépends ! Voilà exactement le genre de personnes que vous ne verrez jamais ici, monsieur du Perche!

Enfin, il but une autre gorgée, prêt à repartir pour parler de longues minutes mais le comte, ayant vu d'autres connaissances, prit les devants pour le saluer.

Ce fut un plaisir de vous voir, Monsieur. Au plaisir.
Au plaisir, monsieur Du Perche.


Alors qu'il s'éloignait, d'autres personnes venaient à sa rencontre et il fut rapidement entouré par ses mignons, sorte de gardes du corps bien fluets pour constituer une garde digne de ce nom. D'ailleurs, peu de temps après que Guillaume l'ait laissé, son cousin Longueville revint pour reprendre la conversation là ils l'avaient laissé quelques minutes auparavant.

L’air des jardins aura-t-il fait fuir cette mine empâtée de Perche ? Il nous a coupé nos plans concernant notre douce cousine, mon cousin, et je ne sais si nous avions convenu d’un projet assez concret pour que je m’y lance aussi vivement qu’Alexandre !
Ravi que ce plan vous plaise ! Nous disions donc que … Mais où est Mademoiselle d'Harcourt ? Elle nous a si gentiment proposé son aide, il serait dommage qu'elle ne soit pas des nôtres.


A trois, ils seraient plus forts contre la cousine aussi ennuyante que bigote ! Monsieur s'aperçut que son verre était vide et le mit dans les mains d'un mignon faisant signe d'aller en chercher un autre. Perrine arriva à ce moment précis, ce qui fit grandir le sourire ravi de Philippe.

Ah, nous n'attendions que vous, mademoiselle ! A présent réunis, nous pouvons reprendre notre conversation. Donnez moi ce verre. Il était amusant de voir la différence de ton entre le mielleux à Perrine et le ton impérieux à son mignon à qui il arracha presque le verre des mains. Nous disions donc : mon cher Longueville, nous avions décidé que vous seriez chargé d'être aux côtés de ma cousine pour le faire basculer du mauvais côté de la barrière. Puisque je ne peux vraiment intervenir, vu l'amour qu'Alençon et moi nous nous portons, mademoiselle d'Harcourt serait le parfait loup dans la bergerie. Une sorte d'amie, de confiance bien sûr, qui pourrait la pousser à commettre quelques … faux pas, avec vous mon cousin.

Il but une gorgée puis un mauvais sourire en coin, de ceux qui veulent tout dire dans ce genre d'intrigue, naquit au coin des lèvres du Prince.

Ai-je bien résumé ? Ou avez vous à rajouter ? Toute idée est bonne à prendre !
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MessageSujet: Re: Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun]   Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun] Icon_minitime16.01.12 19:55

Pourquoi avait-il fallu que ça arrive ? Maintenant, après ces mois, ces années passées à tenter de se convaincre qu’elle était folle, qu’elle ne pouvait imager entre elle et Paris que ce fossé qui séparait un prince et une camériste, quoi qu’un peu réduit par des années d’enfance auxquelles elle songeait encore parfois avec nostalgie. Il ne s’agissait que de quelques mots, d’un baiser, et Perrine connaissait assez Paris pour ne pas vouloir y attacher plus de sens que ces gestes pouvaient en avoir. Mais quelque chose dans sa poitrine s’obstinait à battre plus fort qu’elle ne l’aurait souhaité.
« Ne me ment pas en niant que tu désirais cela autant que moi. »
Elle ne niait rien, elle ne s’en sentait ni la force, ni l’envie… ni l’assurance nécessaire, elle qui possédait un flegme à toute épreuve et un talent pour le mensonge que beaucoup, s’ils le soupçonnaient, pourraient lui envier. Mais plutôt mourir que d’admettre quoi que ce soit. Plutôt mourir… ou balbutier comme elle venait de le faire. Pourquoi diable était-elle incapable de se montrer raisonnable, ou ne serait-ce que cohérente lorsqu’il s’agissait de Paris ? D’abord leur entrevue, à l’hôtel, quelques jours plus tôt ; et maintenant ça…

Le pire était sans doute de voir que le jeune homme avait, quant à lui, conservé toute son assurance. Et à la façon dont il s’approcha à nouveau, plantant ses deux yeux bleus dans les siens, Perrine comprit qu’il était urgent qu’elle recouvre la sienne également, si elle ne voulait pas tomber dans le délicieux piège qui s’ouvrait devant elle.
« Je suis le cousin du roi, Perrine… je peux tout dire, lui fit remarquer le jeune prince. Cesse de vouloir m’accuser de ce tu as accepté de ton plein gré, et que tu sois Perrine ou mademoiselle d’Harcourt, cela ne mène qu’à cette soirée qui ne pourrait être parfaite que si… que si nous pouvions profiter de ces quelques instants sans craindre des regards indiscrets. »
Pour rien au monde Perrine n’aurait baissé les yeux durant cette petite tirade, soutenant tant bien que mal le regard, qui savait tout aussi bien l’envoûter que la révolter, de Paris. Ce qu’il en était cette fois, elle l’ignorait elle-même, et préférait ne pas chercher à le savoir. Sans doute un subtile mélange de ces deux émotions qui ne sauraient totalement se repousser l’une l’autre qui l’empêcha de se dégager comme de laisser paraître le vif éclat qui ne demandait qu’à poindre dans ses deux prunelles. Ces paroles, elle les savait dignes du Don Juan. Dès lors qu’il les avait prononcées, la proposition à peine dissimulée qui s’y trouvait était, elle le savait, un défi qu’il se lançait à lui-même.

C’était, selon elle, ce qu’elle ne devait perdre de vue. Ne pas céder à ce qui l’avait poussée à s’abandonner plus tôt, ne serait-ce que quelques secondes, aussi tentante l’idée lui semble-t-elle. Il n’y avait pire crainte pour la demoiselle que celle de se laisser prendre aux demi-aveux qu’il lui avait faits. A ce jeu, elle risquait de perdre bien plus que lui.
Avant qu’elle n’ait pu reprendre la parole, cependant, et ayant saisi l’une de ses mains qu’elle lui avait pourtant laissée sans se faire prier, Paris repris la parole.
« Mais peut-être préfères-tu rester là toute la nuit, à te mentir à toi-même, à refuser d’accepter que, pour une fois, je pourrais avoir raison... et gâcher aussi l’une des seules soirées à laquelle mademoiselle d’Harcourt est invitée, avant de rejoindre son futur bossu de fiancé allemand dans les terres hostiles du Saint Empire.
- C’est Monsieur qui en serait déçu, répondit-elle, à la fois acide et railleuse, desserrant enfin les lèvres sur lesquelles persistait encore et malgré elle le goût de celles de Paris. »

Ce fut tout ce qu’elle trouva à dire, surprise par son geste. Une fois de plus, cependant, elle ne se déroba pas à son baiser, curieuse illustration de ces pensées et sentiments antagonistes qui se livraient en elle un farouche combat. Le soin qu’il mit à tenter, le regard pétillant, d’exacerber sa jalousie en évoquant les fraîches demoiselles qui rôdaient à l’intérieur tira à Perrine une moue amère lorsqu’il lui eut tourné le dos. Un soupir sur les lèvres, elle se laissa doucement tomber sur le rebord du bassin près duquel ils se trouvaient, faisant entre ses paumes délicatement rouler le verre que le prince y avait abandonné. Elle ne l’observa pas s’éloigner, intimement persuadée qu’elle pourrait, si elle s’y résolvait finalement, le retrouver auprès d’un Monsieur toujours en verve de complot. Mais s’y résoudrait-elle ? Elle n’avait pas l’intention d’être une conquête de plus que Paris pourrait ajouter à une liste déjà bien trop longue à son goût. Elle ne voulait pas être un petit trophée de plus pour l’inlassable amant de ces dames qui parvenaient néanmoins à troubler son cœur au point, quelques minutes plus tôt, de lui imposer un rythme effréné. Ce soir, bien que ce fût implicitement chose fait depuis longtemps, elle se devait d’admettre qu’elle n’avait pas pour lui que les restes d’une vive amitié enfantine, à l’image de celle qui la liait à Gabrielle. Or les sentiments, c’est bien connu, se contentent mal d’une unique nuit.

A cette idée, un éclat alluma soudain les deux prunelles de Perrine, qui cessa son petit manège avec le verre à moitié plein. Etait-il seulement réellement question de sentiments ? N’était-ce pas simplement cette soirée, cette robe qu’elle ne pourrait sans doute plus jamais porter, ces folies dont elle avait toujours rêvé qui l’enivraient ? Ne s’agissait-il pas finalement… que de cette nuit ? Il n’en fallut pas plus. Soudain décidée, elle termina le champagne, laissa le verre derrière elle et se dirigea à son tour vers le salon de la Comtesse, toujours aussi animé. Armée d’un sourire et de toute sa mauvaise foi, la demoiselle d’Harcourt, songeant pouvoir, en cédant à la tentation, se prouver qu’elle se faisait depuis longtemps des idées, ne tarda pas à retrouver les deux princes dans la foule. Le regard qu’à cet instant elle lança à Paris n’avait plus rien du trouble qui l’avait agitée, mais sans doute comprendrait-il ce qu’elle avait décidé.

« Nous disions donc : mon cher Longueville, nous avions décidé que vous seriez chargé d'être aux côtés de ma cousine pour le faire basculer du mauvais côté de la barrière. Puisque je ne peux vraiment intervenir, vu l'amour qu'Alençon et moi nous nous portons, mademoiselle d'Harcourt serait le parfait loup dans la bergerie. Une sorte d'amie, de confiance bien sûr, qui pourrait la pousser à commettre quelques … faux pas, avec vous mon cousin, reprit presque aussitôt Monsieur. Ai-je bien résumé ? Ou avez-vous à rajouter ? Toute idée est bonne à prendre !
- Je pense, Monsieur, que nous avons-là de quoi faire ravaler ses nombreux ancêtres à notre amie, répondit Perrine avec un sourire plein de vices. Quelle belle association nous formons-là ! s’exclama-t-elle en se saisissant d’un verre qui passait à portée de main et en levant légèrement. A notre victime, messieurs. »



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Paris de Longueville


Paris de Longueville

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MessageSujet: Re: Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun]   Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun] Icon_minitime14.02.12 17:02

Reprendre le cours d’une soirée normale était un jeu aisé, mais ce soir-là était néanmoins particulier, ne serait-ce que par les regards que Paris tentait de jeter au dehors. Mais nulle trace de Perrin, sans doute s’était-elle éloignée du bassin. Bah, autant boire en écoutant les badinages de Monsieur !

-Ravi que ce plan vous plaise ! Nous disions donc que … Mais où est Mademoiselle d'Harcourt ? Elle nous a si gentiment proposé son aide, il serait dommage qu'elle ne soit pas des nôtres.
-Je crois qu’elle a croisé quelques enchantements non loin de la petite fontaine lorsque nous prenions l’air. Ou peut-être craint-elle de revoir le comte, répondit Paris d’un ton railleur.
Il bu une lampée de vin apportée par le serveur avant de poursuivre.
-Ne vous inquiétez pas, elle est plus qu’heureuse de faire partie de notre entreprise ! Je m’efforce de placer son esprit au-delà des nôtres.
Ah…naïf Apollon ne voyant en Daphné que l’innocence même !
-J’aurais proposé cela à ma sœur Gabrielle, dont je ne vous vante plus les mérites, mais nous nous sommes récemment fâché et je ne voudrais lui offrir ce plaisir de médire sur un plateau.
Paris eu à la pensée de Gabrielle et de son petit manège un regard odieux.
-Je préfère qu’elle vienne me le demander, ajouta-t-il dans un sourire hypocrite.

Il posa son verre dans les mains du mignon de Monsieur qui passait par là et allait ajouter quelques remarques acerbes sur Gabrielle – nulle oreille n’était plus attentive que celle du prince de France – lorsque Perrine revint des jardins. S’abstenant d’ajouter tout commentaire qui eu gêné Perrine, Paris se contenta de prendre un nouveau verre des mains du mignon qui revenait, sans lui adresser un seul regard et ignorant celui que lui avait jeté l’homme. Ses yeux étaient bien plus absorbés par les prunelles vives que Perrine posait sur lui. Un mince sourire élargit le visage du jeune homme lorsqu’il se déplaça pour se placer à côté de la jeune femme.

-Nous disions donc : mon cher Longueville, nous avions décidé que vous seriez chargé d'être aux côtés de ma cousine pour le faire basculer du mauvais côté de la barrière. Puisque je ne peux vraiment intervenir, vu l'amour qu'Alençon et moi nous nous portons, mademoiselle d'Harcourt serait le parfait loup dans la bergerie. Une sorte d'amie, de confiance bien sûr, qui pourrait la pousser à commettre quelques … faux pas, avec vous mon cousin, reprit presque aussitôt Monsieur.
Le regard de Paris s’illumina lorsqu’il visualisa Elisabeth d’Alençon en fort mauvaise posture. Il se retint presque de rire, mais le sourire qu’il affichait trahissait sa pensée.
Ai-je bien résumé ? Ou avez-vous à rajouter ? Toute idée est bonne à prendre !
- Je pense, Monsieur, que nous avons-là de quoi faire ravaler ses nombreux ancêtres à notre amie, répondit Perrine avec un sourire plein de vices. Quelle belle association nous formons-là ! s’exclama-t-elle en se saisissant d’un verre qui passait à portée de main et en levant légèrement. [color=peru]A notre victime, messieurs. [/colo]
-Je pense également que la demoiselle trouvera bientôt dans le vice une nouvelle forme de religion ! Comme l’a dit si bien Molière fort récemment, les vices à la mode passent pour vertus !
Jetant un regard conquis à Perrine, il leva son verre contre celui de son cousin.
-A notre future princesse des plaisirs enchanteurs, lança-t-il !

Il se retourna vers la comtesse des Barres qui restait le centre d’intérêt de la petite compagnie avant de pivoter à nouveau vers ses comparses, la mine sérieuse.
-Mais l’heure tourne, mon cousin et l’on m’a désigné ce soir comme chevalier de mademoiselle d’Harcourt. Je me dois de respecter le désir de son cousin de la ramener à une heure honnête de la nuit, sans quoi il pourrait imaginer mille scènes bien éloignées de la vérité !
Mais son bras à l’instant posé sur la hanche de la jeune femme démentait odieusement ces paroles et après avoir salué Monsieur, il emmena la jeune femme au dehors où leur carrosse était avancé.

-Voilà une tâche bien aise de vous ramener ce soir chez vous, mademoiselle d’Harcourt, fit Paris d’un ton malicieux une fois la portière refermée. On dit que nous habitons le même hôtel !
Sans même attendre la réponse de Perrine, il se pencha vers elle et l’embrassa à nouveau, laissant glisser une main vers l’épaule de la jeune femme.

Les cahots du carrosse sur les pavés le déstabilisèrent soudainement, mais les pensées du jeune prince ne pouvaient être plus explicites tout le long du chemin, alors qu’il jouait distraitement avec les rubans ornant la robe de Perrine.

[Peu après...
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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
Discours royal:



ADMIN TRAVESTIE
Monsieur fait très Madame

Âge : 27 ans
Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
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Date d'inscription : 03/01/2007


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MessageSujet: Re: Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun]   Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ~ Le Salon Littéraire de Mme la Comtesse [Topic Commun] Icon_minitime07.03.12 21:03

Le plan était donc bien défini et les trois semblèrent satisfaits de ce qui allait en découler. Quoi de mieux que s'associer pour faire tomber une autre personne ? Que ce soit par vengeance ou juste par amour de l'intrigue, chacun savait trouver sa place contre l'Alençon. Il fallait donc boire à leur plan, à la fois machiavélique et amusant. Enfin, amusant pour eux, par sûr que la future victime sera heureuse d'être traînée dans la boue.

A notre victime, messieurs.
Je pense également que la demoiselle trouvera bientôt dans le vice une nouvelle forme de religion ! Comme l’a dit si bien Molière fort récemment, les vices à la mode passent pour vertus ! A notre future princesse des plaisirs enchanteurs


Les trois verres s’entrechoquèrent. Des verres d'un trio diaboliques de comploteurs de Cour. Si certains pouvaient trouver que ce petit complot n'était rien face à ceux qui renversaient les rois d'Europe, il était ambitieux : faire tomber une princesse bigote de son piédestal et lui faire découvrir les vices de la vie. Et connaissant la jeune femme, ce n'était pas une mission bien aisée, il fallait bien être au moins trois pour la faire tomber. Enfin, non seulement la faire tomber mais aussi l'humilier et répandre l'histoire, que tout le monde sache ce que la duchesse d'Alençon pouvait bien faire une fois le masque de la vertu tombait ! Certes, aucune tête de roi ne tombait mais l'honneur d'une princesse valait bien autant ! Monsieur ressemblait dans ce sens à son parrain, le désir du pouvoir et la versatilité en moins. Et si le plan marchait et qu’Élisabeth allait pleurer au pied du roi, Monsieur savait qu'ils ne seraient pas inquiétés, surtout que la jeune femme s'était moquée de la favorite royale. A piquer les sommets, il ne fallait pas s'étonner de récolter la tempête des grands de ce royaume. Elle n'était pas grande, elle était fille et cousine de grands, là était la différence, elle n'avait aucun pouvoir, seulement sa généalogie pour tenter de se hisser au sommet.

Mais la soirée passait si vite, le temps passe toujours trop vite quand on s'amuse. Oui, le complot est un amusement, surtout quand il est fait en si bonne compagnie ! Monsieur ne se doutait pas un instant que mademoiselle d'Harcourt n'était qu'une camériste, qu'on lui mentait effrontément. Et comment imaginer un instant qu'une jeune femme de son esprit pouvait être issue du peuple ? Une d'Harcourt de plus ou moins, Monsieur connaissait très bien les grandes familles mais celle-ci était d'un si grand fouillis que Perrine d'Harcourt était plausible. Puis quand on apprécie quelqu'un, on ne pouvait mettre en doute sa bonne foi. Malheureusement, il était déjà l'heure pour ses deux associés de rentrer.

Mais l’heure tourne, mon cousin et l’on m’a désigné ce soir comme chevalier de mademoiselle d’Harcourt. Je me dois de respecter le désir de son cousin de la ramener à une heure honnête de la nuit, sans quoi il pourrait imaginer mille scènes bien éloignées de la vérité !
Ne retardons pas le retour de mademoiselle d'Harcourt, il serait bien dommage de ne pas la revoir parmi nous !


Et après les avoir salués, Philippe, toujours entouré de son essaim de mignons, continuait de papillonner parmi les groupes de discussions. Il y avait du monde chez son amie la Comtesse des Barres, qui était d'ailleurs très bien entourée. En la regardant, le prince pensa qu'il faudrait l'inviter à Versailles, que ce soit en comtesse ou en abbé, ils avaient des choses à se dire, surtout en compagnie d'Athénaïs. Comme beaucoup de choses, Monsieur garda cela dans un coin de sa tête, continua de plaisanter et discuter avant de voir qu'il se faisait bien tard et qu'il était temps de rentrer, il ne fallait pas faire mauvaise impression au lever du Roi avec une petite mine, il y en avait suffisamment qui s'y présentait dans un état négligé ! Alors après avoir salué son ami(e) et l'avoir complimenté(e) sur la réussite de sa soirée avant de repartir en carrosse, direction le Palais Royal !
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