« Philippe Julien Mancini, Duc de Nevers » { Terminé.

► 25 ans ; né le 26 mai 1641 à Rome.
► Duc de Nevers - en concurrence pour le titre.
► D'origine italienne.
► Libertin & peu inquiet quant au qu'en-dira-t-on.






« Que diable, vous êtes à Versailles ! »

► Un paradis ou un enfer versaillais ?

« Versailles est ma Rome, Versailles est mon Icarie. Je ne saurais décrire ce que je ressens pour toute cette communauté qui gravite autour de la Cour, tant l’effluve de sentiments mêle en moi un brouillard confus et indistinct. Je vous déteste, je vous aime, qu’est-ce que ces impressions d’autrui apportent comme utilité au peuple ? Pourtant c’est bien ce qui s’approche le plus du fond de ma pensée : je vous aime pour ce que vous êtes et vous haïs pour l’image que vous renvoyez de ma solitude à ne pouvoir l’atteindre. Parce qu’il est là, mon doux homonyme, et qu’il se ballade au bras de sa femme - pour laquelle il n’a peut-être pas de sentiments - et ses amants qui gravitent à son côté, pour peine que je ne veuille être l’un de ceux-là.
Versailles est mon enfer, parce qu’il me rappelle chaque jour tout ce que j’y ai vécu par le passé, et qu’il - les médisances de ce bon peuple - n’acceptera peut-être pas ce que j’ai bien pu être durant mon absence. Un libertin sans foi ni loi, ne se livrant qu’à ses propres convictions personnelles selon lesquelles la vie se doit être vécue pleinement et intensément, en profitant à chaque instant des petits plaisirs qu’elle nous offre. C’est avec cette maxime en tête que j’y suis revenu, et dès lors Versailles est devenue mon paradis. Noble et doux cocon où je puise sans relâche toutes mes conquêtes, toutes aussi délicieuses les unes que les autres, une véritable ruche de femmes débordantes de vie et pour la plupart très seules, n’aspirant qu’à un peu de … divertissement.
J’ai toujours aimé Versailles ; j’ai toujours apprécié la qualité de ses jardins, la hauteur de ces cimes, la splendeur de son château, la toute-puissance de son Roi, le dévouement du Peuple, et la qualité de ses femmes. Je ne fais exception à ses charmantes créatures que pour lui, cet homme déjà tant sollicité dont le souvenir me revient parfois les calmes nuits d’été. Nous étions jeunes, nous étions beaux, nous le sommes toujours et Versailles sera notre berceau. »


► Vérité ou fantasme du complot ?

« Notre Roi est bon, notre Roi est fort. N’est-ce pas ce qui se dit dans la Cour ? Personnellement, même si les rumeurs d’un quelconque soulèvement ou complot contre Sa Majesté Louis XIV vont bon train à Versailles, je m’efforce d’en faire fi bien qu’au final je me retrouve toujours à écouter ce qui se dit avec la plus grande attention. Les ragots et billevesées ne m’intéressent que trop peu pour que je les répande, mais pour moi la menace est réelle. On ne peut que trop bien comprendre ces personnes qui envient le Roi Soleil tant sa grandeur est luminescente, et la jalousie conduit parfois les hommes à commettre des actes - même le pire d’entre eux - assignant la mort de sang froid.
Je n’écoute jamais les rumeurs, pourtant celle-ci revient sur tellement de bouches qu’on ne peut laisser traîner une oreille dans une conversation sans être happé dans cette vérité populaire. Les troupes du trône sans fortes et puissantes et je sais que sa Majesté profite d’une garde personnelle rapprochée qui veille à son bien-être. Têtues et surtout châtiées seront les têtes qui oseront s’en prendre à lui. »


► Plutôt colombe ou vipère ?

« Tête de colombe et caractère de vipère, je ne me considère pas comme quelqu’un à qui l’on peut faire confiance, loin s’en faut. Lâche et fuyant devant un quelconque engagement, je vais et je viens tel une biche royale, majestueuse et rapide dans sa course qu’aucun prédateur ne peut rattraper, mis à part le plus dangereux d’entre eux ; car d’un coup de sabre dans le cœur je risque de m’éprendre, et c’est là le plus gros danger que j’encours. Tomber amoureux, le pire des vices, la plus instable des situations - autant me demander de marcher sur une corde que j’en serais moins déstabilisé. Colombe, pour ce que j’inspire aux personnes qui ne me connaissent pas encore ; j’écoute attentivement, j’enregistre et je ne dis rien, car l’intelligent se veut être muet quand il le faut. Vipère, d’un autre côté, pour l’ambivalence et un comportement bifacial, incalculable. Ne cherchez pas à me cerner, je me sers de ma tête de colombe pour cracher mon venin de vipère. »


« Plus bas la révérence, plus bas. »

► Fanny (WARPHAN)
► J-19 pour les 18 ans.
► Présence régulière.
► Longue vie au Roi.
► Forum connu grâce à Élodie de Froulay.
► Aucune suggestion pour le moment.

Arrivée en France, 1653.

Après douze années d’existence en Italie, je me suis toujours demandé pourquoi Mère et Père ont jugé utile de m’envoyer auprès de mon oncle, le Cardinal Mazarin. Tout jeune adolescent que j’étais, je ne comprenais pas le but de ce « voyage » qui allait d’une manière détournée bouleverser mon existence toute entière. Il m’arrivait parfois de songer avec langueur au palais familial que j’avais coutume d’habiter dans mon enfance, avec mes frères et sœurs. Laure-Victoire, Paul et Olympe furent les premiers à regagner la France, mais je ne faisais pas partie de ce premier convoi, nous dirons que je n’étais pas tant pressé que cela de regagner le chevet du Cardinal, bien que je n’en eus pas vraiment le choix.
Mille neuf cent cinquante-trois, douze ans. N’est-ce pas là un bien jeune âge pour voler à l‘inconnu sans être sous la tutelle de ses géniteurs ? Que nenni, je fus envoyé auprès de mon oncle qui avait quémander la présence de toute notre fratrie, et nous fûmes débarqués dans le saint des saints, Hortense, Marie et moi. Père nous avait fait comprendre qu’Alphonse et Marie Anne suivraient dans quelques temps. Lorsque la porte du carrosse s’ouvrit, l’immense demeure s’offrit à ma vue, surplombant royalement le jardin dont la flore ne manqua pas de m’ébahir. « Philippe Julien Mancini, fils de Michel-Laurent Mancini et Hiéronime Mazarin, mariée Mancini », me présenta-t-on.

Collège de Clermont, années 1654 - 1655.

« Mancini ! Vous feriez mieux de réciter votre prière du jour au lieu de perturber vos camarades avec des discussions futiles et indésirables. », maugréa cet instructeur jésuite. Je relevais sur lui un regard éteint, comme s’il venait de couper court à ma seule distraction quotidienne. Je n’avais absolument rien contre la culture et la religion, mais bon sang qu’avais-je fais pour mériter un tel châtiment ? Je ne comprenais toujours pas pourquoi monsieur le Cardinal Mazarin avait jugé utile de m’envoyer au collège de Clermont. « Tu pourras y parfaire ton éducation et pleinement t’épancher sur la découverte des émotions pures que prône les jésuites », m’avait-il répondu quand je lui avais demandé à changer de système éducatif. Bien vite, je compris que c’était leur parole contre la mienne. C’est en parti à cause de ces défaillances et de cette volonté de me contraindre à leur volonté que je fis rapidement le mur, préférant fréquenter la bonne compagnie des salons parisiens plutôt que les bancs en bois de ce maudit collège. Cela ne fit pas de moi un illettré, disons que je ne portais pas vraiment d’intérêt à ce qui était sensé me cultiver. Propre sur moi et beau parleur, je séduis facilement et m’offris une gamme de connaissances relativement ample - autant avoir le bras long que de se le laisser couper -, m’acoquinant avec mes libertins et rebelles camarades de classe pour fuir cet établissement de malheur.

Couronnement du Roi, Reims.

Représentant de la famille toute entière lorsque je suis tiré des bancs de l’école par mon oncle le Cardinal, je m’efforçais toujours de faire bonne figure. Ce n’est pas sans surprise que je fus appelé à la charge de donner l’ampoule lors du couronnement du Roi, dans la charmante ville de Reims. « Vous ne mesurez pas votre chance, Philippe, cette charge revient normalement à un prince de sang », m’avait-on fait remarquer. Que demander de plus que de faire une entrée à la Cour en grandes pompes, histoire de se faire remarquer ?

Le Duc D’Anjou, à la Cour.

« Marie, quel est donc ce jeune homme aux côtés de notre Roi ? », demandais-je à ma sœur aînée en tirant l’un de ses pans de robes. Le regard qu’elle porta sur moi fut éloquent, comme si mon manque d’intérêt pour la noblesse du pays était un affront direct à Dieu. « Mais enfin, mon cher Philippe, ne reconnaissez-vous donc point le jeune prince de France ? Il se prénomme pareillement à vous, Philippe, Duc d’Anjou. », me répondit-elle non sans remarquer la ferveur avec laquelle je dévisageais mon homonyme. Voilà quelques fois déjà que j’avais noté la présence de ce jeune homme, un visage qui se démarquait parmi la foule. Après ce jour, il ne me fut pas bien difficile d’aller engager la conversation, jeunes hommes dans la fleur de l’âge que nous étions, et preuve de courtoisie et séduction, il devint un amant d’un an mon aîné. Les médisances allaient bon train dans le peuple, et cette idylle ne fit que mettre encore plus en valeur ma famille, tout le monde ne tarda pas à bien vite connaître les Mancini, dont le nom revenait parfois dans les conversations et les potins des mondanités. Ce que les rumeurs ne savaient pas, par contre… Mes sentiments étaient bien réels pour le jeune prince de France, et il régnait dans mon cœur comme son frère sur la France, d’une manière incontestable. Un scandale de plus fut notre rupture, qui raviva les langues de vipères qui se calmaient à cause de la lassitude des mois passés à nous éprendre l’un de l’autre, les deux Philippe rassemblés, mais nous savions tous les deux que notre jeunesse nous avait offert des moments forts agréables et que le futur laissé incertain pouvait également tourner à notre avantage.

Mille six cent soixante-et-un.

« À Philippe Julien Mancini, neveu du Cardinal Mazarin…. », s’ensuivit une longue liste de biens légués des suites de la mort de mon oncle, me laissant hérité d’une montagne colossale de richesses qui me permettrait d’enfin vivre ma vie comme je l’entendais. Fier de mes origines italiennes, j’y reviens dans une sorte de renaissance, de renouveau, et commençai une véritable vie de débauche et de libertinage. Préférant la compagnie des femmes, il m’arrivait cependant de fréquenter quelques hommes parfois, pour varier les plaisirs. Dépensier, mon genre n’était pas de compter l’argent mais de le donner bon cœur pour de multiples achats, passant des mois entiers dans la splendide Venise qui a su captiver mon cœur avec ses extravagances et son carnaval aux dimensions démesurées.
Toujours avide de plus, je fus nommé Duc de Nevers, titre dont mon défunt oncle avait fait acquisition, mais cette légitimité fut contestée par le parlement et la faute d’un certain Gabriel de Gonzague. Frustré et tenant à ce titre, trace de mon héritage, je me fis le serment de le récupérer par tous les moyens possibles et imaginables, cherchant le soutien nécessaire pour y parvenir quel qu’en soit le prix.

Jusqu'en mille six cent soixante-six.

« J'irai voir ma soeur Marie, demain je serai attendu dans la petite cour afin de retourner en Italie, le voyage sera long, mais je sais que je ne vais pas m'ennuyer. Profiter de la présence de ma soeur aînée est un véritable délice, elle est une confidente relativement exceptionnelle dans son genre. J'irai certainement au carnaval de Venise, également, histoire de profiter et de prendre un peu de bon temps. On m'a fait comprendre qu'il serait exceptionnel cette année, j'attends de voir. » , voilà le discours que je tins à peu de choses près tous les ans à la même période. J'aime revenir à ma soeur en Italie parfois histoire de renouer avec mes racines, même si pendant ce temps j'ai bien peur que Gonzague n'entreprennent de nouvelles méthodes pour acquérir le titre qui de droit me revient normalement. J'ai quelque peine également à laisser à Versailles ma soeur, Marie-Anne, parce que je ne sais point ce qui peut se passer en mon absence, en espérant qu'elle mette en application ce que je m'efforce de lui enseigner de la vie, des chemins qui ne sont pas très catholiques, il faut dire...