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 Véritables retrouvailles et fausse rencontre (Pv la Reine)

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MessageSujet: Véritables retrouvailles et fausse rencontre (Pv la Reine)   Véritables retrouvailles et fausse rencontre (Pv la Reine) Icon_minitime13.12.09 17:46

La croiser dans la galerie des glaces, ou au cours de ses promenades ! L’apercevoir chaque jour suivie par toutes ses suivantes, épanouie, ayant pour mari l’un de plus beaux hommes de France ! L’entendre rire en visitant son petit garçon et toujours devoir fuir … Fuir de peur d’être reconnue, fuir d’entendre encore une fois cette détonation comme dans un lointain mais terrible écho. Fuir de peur de ne pas pouvoir se contrôler et de lui rendre la monnaie de sa pièce, comme on le disait avec tant de familiarité dans les rues de Paris.

Depuis des semaines la situation qui s’était produite il y a neuf ans de cela s’inversait. Milena ne supportait pas de voir Maria Teresa dans toute sa gloire de Reine, d’épouse et de mère, alors qu’elle la tenait responsable de ses malheurs ! L’envie lui étreignait le cœur et ses pulsions de vengeance se multipliaient plus le bonheur éclatant de la Reine venait jusqu’à ses yeux ou ses oreilles.

Afin de retrouver la paix de son âme, Milena accourait plusieurs fois par jour jusqu’au banc de la chapelle royale. Elle suppliait Dieu d’arracher de son cœur ses sentiments néfastes mais rien n’y faisait, un seul regard posé sur elle et tout recommençait. Elle ne pourrait être enfin calme qu’avec un sentiment de justice, or la princesse éprouvait tout le contraire. Parfois elle osait en vouloir à Dieu de tout offrir à cette fausse amie et de la contraindre elle au secret et à une vie où ne régnait que le vide. Elle se mettait en colère alors et quitter la chapelle tout aussi précipitamment qu’elle n’y était rentrée. La nuit Milena parvenait tout juste à s’endormir, Versailles était son enfer. Partir restait son seul désir.

Dans ce monde où tout en chacun cherchait à obtenir un geste de Sa Majesté, la princesse de Cortès mettait tout au contraire sa volonté et ses prières à obtenir une disgrâce. Déplaire à Louis XIV mais comment et comment ne pas éclabousser sa famille de ce déshonneur? Les vingt quatre heures d’une journée tournaient autour de cette épineuse interrogation mais en vain !

Un après midi alors que la Reine venait d’être annoncée par le Chambellan dans les salons de jeux, ce petit manège recommença …


- Je vous prie de m’excuser cher Duc, mais une affaire urgente me réclame ailleurs.

Elle voulait rencontrer ou retrouver son ennemie le plus tard possible, cela valait mieux.

- Princesse ce n’est pas la première fois que vous partez ainsi et toujours lorsque Sa Majesté vient nous rendre visite ! Auriez-vous à vous reprocher quelque chose ?

Milena rougit jusqu’à l’os, ainsi ses fuites avaient été remarquées. Mauvais point pour elle. Il fallait absolument qu’elle apprenne à se maîtriser avant que cela ne se remarque. Eléa de Pau l’aidait depuis peu dans ce sens mais l’apprentissage dans de telles circonstances se trouvait être très difficile. Car son théâtre à elle, c’était le théâtre de la vie et jouer un rôle de surcroît déplaisant chaque jour et non pas que quelques heures réclamait plus que quelques cours. Elle se jura d’aller la voir plus souvent malgré les occupations de la jeune fille.

- Mais absolument pas, comme je vous l’ai dit mes occupations m’appellent et je suis au regret d’interrompre cette partie.

La demoiselle de Cortès sortit, à cause de ce retard involontaire, au moment même où Maria Teresa entrait. Milena dut donc arrêter sa marche précipitée et toujours yeux baissés s’inclina aussi respectueusement qu’elle le put, avant de passer définitivement son chemin. La Reine avait-elle également noté ces fuites à répétition ? A vrai dire que lui importait !

La princesse suivit plusieurs corridors, son but premier était de se rendre à la chapelle mais en apercevant la bibliothèque déserte, elle choisit d’y pénétrer. Lire ! Changer de lieu par l’imagination quoi de mieux pour oublier tous ses soucis ! Elle attrapa un roman sur l’une des premières rangées et tenta de se plonger dans le récit. Hélas lorsque Milena releva les yeux, elle aperçut Maria Teresa sur le perron. Que venait-elle donc faire ici et seule ? Avait-elle deviné ? La princesse prête à tout nier si c'était le cas, se releva et pour la première fois depuis des jours, leurs regards se croisèrent. Elle réussit tant bien que mal à ôter du sien tout sentiment de haine en optant pour son second sentiment : la surprise.
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MessageSujet: Re: Véritables retrouvailles et fausse rencontre (Pv la Reine)   Véritables retrouvailles et fausse rencontre (Pv la Reine) Icon_minitime23.12.09 18:53

Marie-Thérèse avait vécu comme une terrible sanction de Dieu le geste que son époux avait eu pour elle. La sachant bien triste des décès successifs de ses enfants, son époux, le Roi de France, avait envoyé une invitation à une certaine Eugenia de Cortes. Dans son enfance en Espagne, Marie-Thérèse avait été amie avec une certaine Milena de Cortes dont Eugenia était le sosie parfait. Une sublime jeune femme dont il arrivait que Marie-Thérèse soit jalouse dans sa première vie en tant qu'infante d'Espagne. Leur amitié avait permis que la jeune Infante passe outre son envie de ressembler à la si belle Milena. Cependant, alors même qu'elle ne se rappelait pas avoir revu la jeune femme durant son adolescence, Marie-Thérèse avait eu un très mauvais pressentiment quand on lui avait présenté Eugenia.

Elle n'en avait rien dit, déjà trop occupé à subir la honte qui s'abattait sur elle. En trompant son époux, elle gâchait chacune des attentions qu'il avait pour elle. Encore plus qu'à l'habitude, elle se sentait mal à l'aise à ses côtés. Elle n'avait encore rien osé en dire à son confesseur. Une honte de plus qui s'abattait sur elle. Quelle horreur. Ne pas confier un péché aussi grave … Mais elle craignait trop que le secret absolu ne soit pas respecté quand il s'agissait de Louis XIV. Seule Amy of Leeds, paradoxalement, était au courant de cette liaison entre Hector et Marie-Thérèse.

Même si les pressentiments de la Reine ne l'encourageait pas à se confier à Eugenia, elle avait remarqué que la jeune femme était bien peu souvent présente alors même qu'elle aurait du vouloir parler sa langue au sein du groupe de suivantes de sa Majesté. Peu sauvage, Marie-Thérèse n'aurait nullement voulu la forcer mais elle s'était promis d'engager la discussion avec elle dès que cela serait possible.

Ainsi, quand elle croisa à son entrée dans le Salon de Jeux, la jeune espagnole, Marie-Thérèse ne put s'empêcher de se dire qu'il fallait qu'elle saisisse cette occasion. S'excusant d'un geste auprès du chambellan, elle se détourna avec une grâce qui ne lui était pas coutumière et suivit à distance la jeune femme. Cette dernière traversa des corridors et des couloirs avant d'arriver devant la Bibliothèque. Marie-Thérèse n'aurait pas pensé voir Eugenia trouver refuge à cet endroit, mais elle n'émit aucun son et attendit que l'espagnole rentrât dans la pièce.

Elle n'attendit que quelques secondes avant de rentrer à son tour dans la bibliothèque royale. Elle remarqua assez rapidement que si celle-ci semblait vide à l'exception de Eugenia et d'elle-même, ce n'était pas forcément le cas. Engageant la jeune femme à se relever, elle lui sourit. Ce n'était certes pas un sourire plein de chaleur, mais Marie-Thérèse était très mal à l'aise. Elle ne savait pourquoi, mais elle aurait juré que Eugenia avait le même regard que Milena. Etrange, très étrange.


-Asseyez-vous … Je vous en prie.

Dit la Reine en français. Toujours son maudit accent, mais elle décida de ne pas s'en formaliser et reprit, à l'intention de sa compagne:

-Je vais vérifier que nous sommes seules.

Ce que la Reine fit en un instant. Elle se déplaça rapidement entre les rayonnages et revint près d'Eugenia. Là, ne la quittant pas des yeux, elle demanda:

-Vous plaisez-vous, ici, Eugenia?

Le regard de Marie-Thérèse aurait du être calme et détendu mais étrangement, ce n'était pas le cas. Elle était tendue, soudain et crispait. Elle respira calmement, dans l'espoir de se débarrasser de cette tension pendant que Eugenia lui répondait.

-Je ne vous ai que peu vu depuis votre arrivée et j'en ai conçu un certain étonnement, vous le comprendrez bien.

Sa voix était plus ferme et Marie-Thérèse s'auto-félicita de cette nouvelle maîtrise de soi … Qui risquait de n'être que temporaire, malheureusement. Elle réussit même à esquisser un sourire. Miracle des miracles … Elle arqua un sourcil, attendant de voir ce qu'allait bien pouvoir lui répondre la jeune hispanique.
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MessageSujet: Re: Véritables retrouvailles et fausse rencontre (Pv la Reine)   Véritables retrouvailles et fausse rencontre (Pv la Reine) Icon_minitime06.01.10 17:10

Entrevoir Maria Teresa au détour d’un couloir ou lors de sa présentation à la Cour quelques semaines auparavant avait été un enfer, mais à présent qu’elles étaient seules dans cette immense bibliothèque, l’enfer devenait supplice. Un supplice si grand encore puisqu’elle ne pouvait y mettre fin. Milena savait que ce jour arriverait mais est-on vraiment préparé à parler à celle à qui on doit une profonde cicatrice au ventre ? Il fallait bien pourtant qu’elle se donne une contenance. Une révérence, voilà qui donnerait au change, hélas l’ancienne infante la fit se relever bien vite. De nouveau elle chercha à fuir le regard de la Reine mais n’y parvint pas, au mince sourire que celle-ci lui accorda, la princesse de Cortès répondit par le néant. Elle pouvait se forcer à bien des choses mais jamais elle ne pourrait se résoudre à lui accorder un seul sourire … Est-ce pour cela que Milena la sentit mal à l’aise. En tout cas de sa gêne, la princesse en jubilait, elle aurait même voulu la multiplier.

Elle prit le siège que Marie Thérèse lui indiquait et s’assit comme elle le lui demandait. Elle la vit se rendre entre tous les rayonnages, ce qui lui laissa le temps de reprendre sa respiration qui il faut le dire était bien saccadée depuis l’entrée de Sa Majesté, tant la rancune faisait battre son cœur. Milena aurait voulu que cette dernière ne revienne jamais vers elle, pourtant elle le fit et se mit à la questionner.


-Vous plaisez-vous, ici, Eugenia?

Absolument pas et pour cause, se retint de hurler Milena. La tempérance, la patience, la dissimulation, toujours mentir mais pourquoi ? Toujours à cause de Maria. Neuf ans à tout devoir renier jusqu’à sa propre personnalité de peur qu’elle ne recommence, de peur qu’elle ne veuille la supprimer de nouveau, et pour protéger ses parents d’une nouvelle agression qui cette fois-ci lui coûterait peut-être bien la vie. Eugenia ? Mais elle n’était pas Eugenia mais Milena. Ça aussi elle aurait voulu le lui jeter en pleine face, mais si elle ne pouvait sourire, son sang froid ne la fit pas trahir ses sentiments de rage et de lassitude. Elle décida de répondre à la question par une autre question avec un ton le plus neutre possible.

- Comment ce lieu ne pourrait-il pas plaire, Votre Majesté ? C’est un palais de conte de fées!

La princesse de Cortès voyait que la Reine se crispait de plus en plus. La mémoire lui revenait-elle peu à peu ? Milena l’espérait et le redoutait en même temps. A moins que celle-ci ne l’ait déjà reconnue mais le taise par honte, par lâcheté ou encore par la terreur. Car comment aurait-elle pu oublier avoir tiré sur sa meilleure amie ? Ce ne sont pas des gestes que l’on oublie ! En tout cas, elle n’avait pas oublié elle !

-Je ne vous ai que peu vu depuis votre arrivée et j'en ai conçu un certain étonnement, vous le comprendrez bien.

Qu’est ce à dire ? Un ton de reproche ? Un ton ferme ? Réclamait-elle sa présence ? Le supplice deviendrait alors torture ! Pourquoi le Roi Louis XIV lui avait-il donc écrit ? N’était-elle pas bien chez les De Cortès à pouvoir être auprès de ses parents après des années de séparation et surtout à être loin d’elle ?

- Je tentais de me familiariser avec les français et les us et coutumes de la Cour que votre époux a fait si uniques en Europe, afin de ne pas commettre d’impairs en votre présence.

* L’excuse est intéressante * souffla la petite voix de son esprit car elle venait de tout improviser.

D’un autre côté, il demeurait parfaitement vrai que Milena avait pu voir du pays et apprendre bien des choses en côtoyant certaines grandes dames de la Cour.
Soudain elle laissa glisser le livre qu’elle avait pris au hasard en pénétrant dans la bibliothèque, en se penchant pour le ramasser elle en réalisa le titre. Utopia de Thomas More !

Un livre qui lui rappela un souvenir enfoui depuis bien des années. Elle l’avait justement lu en compagnie de Maria lorsqu’elles devaient avoir une quinzaine d’années, la princesse avait alors accès à toute heure de la journée aux appartements de l’infante. Maria en adorait une phrase. Aurait-elle le cran de la lui rappeler tandis qu’elle se redressait sur son fauteuil ? …



" No renuncia a salvar el buque en la tempestad porque no sabría impedir el viento de soplar. "

["On ne renonce pas à sauver le navire dans la tempête parce qu'on ne saurait empêcher le vent de souffler. "]

Milena laissa plâner cette phrase qu’elle venait de prononcer dans un espagnol parfait et prit un air réellement naturel comme si bien sûr elle ne l’avait pas fait exprès.

- N’est-elle pas admirable cette phrase Votre Majesté ? J’étais justement en train de la lire lorsque vous êtes arrivée dans cette pièce.

Et leurs regards décidemment ne voulaient plus se quitter …
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MessageSujet: Re: Véritables retrouvailles et fausse rencontre (Pv la Reine)   Véritables retrouvailles et fausse rencontre (Pv la Reine) Icon_minitime21.02.10 13:56

Marie-Thérèse, la douce et docile Marie-Thérèse ne se rendait absolument pas compte que Milena était un danger pour elle. Elle ne comprenait pas non plus … Malheureusent, que sa vie en Espagne allait venir devant elle. Une confrontation étonnante et à laquelle, si elle l'avait pu, la jeune Reine aurait préféré se refuser. Mais Milena ne dit rien. Milena acquiesça. Milena dit ce qu'elle avait à dire, soit que Versailles était un lieu enchanteur.
Marie-Thérèse savait bien que ce n'était pas le cas. Elle connaissait les inconvénient de cette vite à la Cour pour une jeune femme telle qu'elle-même. Mais elle ne s'interrogea pas plus sur les déclarations de Milena. Oui, il était normal que nouvelle arrivante, la jeune femme aime particulièrement ce palais.

Marie-Thérèse ne se méfiait pas assez, mais la jeune femme était tout de même très crispée. Une crispation qui se répandait dans ses membres sans qu'elle puisse l'empêcher. Elle essaya de se détendre. Ici, c'était elle qui avait le pouvoir, elle aussi, qui était la Reine. Elle n'avait rien d'une souillon, malgré ce que certaines personnes de la Cour auraient voulu lui faire croire. Certaines duchesses cherchaient par tous les moyens à descendre Marie-Thérèse dans l'esprit du Roi.

Ce n'était pas difficile: elle n'avait fait qu'une chose, une unique chose qui plut au Roi: son fils. Et là encore, elle devait le décevoir. Marie-Thérèse n'avait pas la même vision de son rôle que celle de son époux. Elle aurait voulu être aimante, douce, protectrice avec le petite Dauphin. On ne lui en laissait pas la place.

Lorsque Marie-Thérèse reprocha à Milena son manque de présence, cette dernière trouva imméditament une réponse toute faite. Cela dénotait ou une éducation parfaite, ou une répartie inhabituelle chez une femme de son âge et de sa beauté. Beauté et esprit allait rarement ensemble. Elle répondit donc:

-Voilà qui est fort sage … Mais je puis vous dire que je ne suis pas femme à me formaliser.

Ce qui était vrai. La Reine avait commis et commettait encore tant d'impairs qu'elle n'en voulait que très rarement à ceux qui faisaient de même en sa présence. Ainsi, avec Amy of Leeds, elle avait su accepter le plaidoyer de la jeune femme. C'était peut-être une erreur … Peu importe!

Mais alors, Milena de Cortes prit un livre. Un livre que Maria Teresa connaissait entre tous. Utopia … Un livre qui avait crée un genre. Un genre qu'avait repris Marivaux enter autre … Mais cela, Marie-Thérèse ne pouvait pas encore le savoir.

La tension était à son comble. Marie-Thérèse écouta. La sentence tomba rapidement. Oui, elle connaissait cette phrase. C'était sa phrase. Elle la citait volontiers … Marie-Thérèse figea son regard dans celui de la jeune femme. Milena de Cortes réveillait des souvenirs enfouis. Marie-Thérèse se sentit mal. Le souffle lui manquait. Elle répondit d'une voix altérée:

-C'est un très bon livre … Et une phrase bien connue …

Elle arrêta le contact oculaire. Elle ne pouvait tenir plus. Elle ne pouvait supporter plus. Marie-Thérèse détourna le regard, lâchement … Le courage ne faisait pas partie des qualités dont elle faisait preuve dans cette rentrevue. Et la honte la prit. Elle refusa d'accepter la vérité, une vérité qui était désormais imprimait dans son esprit, en lettres de feu.
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MessageSujet: Re: Véritables retrouvailles et fausse rencontre (Pv la Reine)   Véritables retrouvailles et fausse rencontre (Pv la Reine) Icon_minitime22.02.10 17:27

" C'est un très bon livre … Et une phrase bien connue … "

- Il est vrai …

Milena se délectait de l’effet de sa citation et un sourire diabolique se dessina aussitôt sur ses lèvres. Ce regard tout à coup baissé, cette crispation, elle reconnut bien là toute la lâcheté de cette chère Maria Teresa ! Elle ressentit alors un tel dégoût pour la personne de la Reine, qu’elle se demanda ce qui avait bien pu l’attacher à elle pendant plus de dix huit ans. Leur amitié lui avait semblé si naturelle dès leur plus tendre enfance ! Tous ces petits détails qui les rapprochaient … son unique erreur demeurait dans le fait d’avoir cru que ce sentiment pouvait être réciproque. Sa cicatrice lui rappelait sans cesse, au lever et au coucher, cette fatale naïveté.

Tandis que sa honteuse interlocutrice fuyait ses yeux sombres, la princesse de Cortès n’en fit rien. Elle la dévisageait avec tant de haine que ce contact visuel ne cessa point. Aussi ne cilla t-elle-même pas durant plusieurs minutes, ce rictus machiavélique persistant sur sa bouche. Son regard alla de son visage à son cou … Ce cou qu’elle eut voulu saisir entre ses doigts afin de l’étrangler ! Puis ses prunelles se portèrent vers cette main qui s’agrippait presque aux bras du fauteuil. Cette main qui tenait l’arme, ces doigts qui avaient appuyé sur la détente, cet index à présent couvert de bagues, elle seule le voyait couvert de sang, SON SANG ! La belle hispanique ne put alors réfréner l’élan de son âme rancunière, et attrapa tout à coup la dite main. Elle la serra, tel un aigle se rabattant sur sa proie. Lorsque la Reine surprise par son geste reporta son attention sur elle, elle apaisa la flamme de son aversion et son sourire s’adoucit. L’exercice du mensonge depuis plus de neuf ans … portait une nouvelle fois ces fruits. Comme il était aisé de camoufler ses sentiments !


- Mais vous tremblez Majesté !

Elle tint alors sa main de façon plus amicale, comme si … son état la préoccupait réellement. Après plusieurs secondes, Milena relâcha enfin son emprise et adopta un ton presque complice …

- Cela ne m’étonne guère, cette bibliothèque n’est point convenablement chauffée !

La princesse de Cellamare se leva et alla elle-même ajouter quelques bûches dans l’imposante cheminée. Pour une personne du rang d’Eugenia de Santil, qu’elle était supposée incarner, cette attitude digne d’une petite noble, n’aurait rien de choquant aux yeux de l'épouse royale. Elle détestait s'adonner à ce rôle d'Eugenia, la plupart du temps, mais ce jour là … s’amuser avec Maria Teresa lui procurait un plaisir intense. Et si la Reine était déjà fort tendue, elle n’avait encore rien vu … rien entendu. Des idées démoniaques germaient dans l’esprit de Milena. Lorsqu’elle revint s’asseoir à ses côtés, elle décida de les mettre en pratique … et adopta le ton de la confidence.

- Majesté, je sais bien que tout ceci doit être fort douloureux pour vous …

Seigneur, combien de cynisme son âme pouvait-elle receler à cet instant même ! Douloureux pour l'assassin, qu'est ce qu'il ne fallait pas dire !

- Néanmoins ... lorsque j’étais encore à la Cour du Roi d'Espagne, on m’entretenait souvent au sujet de votre amitié avec feue Mademoiselle de Cortès … on dit que vous la connaissiez depuis toujours !

Elle secoua la tête dans un geste de fausse compassion.

- Je n’ose jamais questionner mon pauvre père adoptif au sujet de sa mort … or j’ai cru comprendre que vous vous étiez présente à cette chasse qui lui coûta la vie …

Milena ne se permit pas de pénétrer son regard mais poursuivait cependant, sa voix ne trahissant aucun tremblement.

- Comprenez moi Majesté, je ne sais rien de cette malheureuse … ou si peu. Je voudrais apporter quelque réconfort au prince de Cortès, hélas je ne sais rien du mal dont il faut le soigner … On m’a souvent rapporté que sa fille fut dévorée par les loups, mais il s'agit peut-être être de rumeurs … Si Votre Majesté consentait à me confier les circonstances de cette disparation, peut-être serais je plus amène d’aider mon nouveau protecteur. On m'a fait part de tellement d'hypothèses sur cette fin tragique, que je ne sais plus que penser, comme par exemple un malheureux accident de chasse ... mon père m'a confié que Milena n'avait guère d'habilité aux armes, contrairement à vous dont la réputation de chasseuse émérite n'est plus à faire, Majesté ! ...

Le jeu était énormément dangereux, mais valait la chandelle. Aurait-elle le front de lui confirmer cette attaque par les bêtes au cœur de la forêt castillane ? Milena alla même plus loin dans ses interrogations … Elle aimait cruellement la pousser jusqu'aux extrêmités de sa lâcheté.

- Si je connaissais également mieux Mademoiselle de Cortès, ainsi que vos rapports je pourrais remplir auprès de vous, la fonction pour laquelle le Roi votre époux, m’a fait venir à Versailles ! Celle d’être un soutien pour Votre Majesté ! Vos dires sont dignes de foi contrairement à toutes ces rumeurs qui courent !

Cette voix, ce ton empreint d’une telle sincérité, la princesse interprétait à merveille son rôle désespéré de jeune fille fraîchement titrée, portée à un rang qui n’était pas le sien. Elle remercia intérieurement les enseignements de Mademoiselle de Pau qui lui étaient fort instructifs. Jouer avec le feu lui était égal … elle tissait petit à petit autour de son ennemie, la toile de sa vengeance. Maria Teresa ne serait plus bientôt qu’une vulgaire et pitoyable mouche prise entre ses mailles !
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MessageSujet: Re: Véritables retrouvailles et fausse rencontre (Pv la Reine)   Véritables retrouvailles et fausse rencontre (Pv la Reine) Icon_minitime22.02.10 18:08

Les yeux baissés de la Reine était un véritable aveu à eux-seuls. Le souvenir, l'odieux souvenir de Milena de Cortes s'imposa à Marie-Thérèse. Elle savait, avec sûreté désormais, qui était cette jeune femme qu'elle avait cru connaître. Eugenia et Milena n'étaient donc qu'une seule et même personne … Marie-Thérèse se savait en danger, mais que pouvait-elle faire ? Elle, si dévote ? Elle qui croyait tant en Dieu, pouvait-elle se souvenir avoir agi ainsi ? Ses petites mains potelées et blanches avaient tenu en leur sein une lourde arme. Une arme qui avait mis fin à tous les espoirs de Milena.

Etait-il possible, était-ce imaginable que la douce Reine des français ait eu des envies de meutre ? Il faut noter, également, que si son époux avait lui tué plus dans une vie que la Reine n'avait blessé qui que ce soit, ce n'était pas comparable.

Tuer pour défendre son pays et sa patrie était bien différent de tuer par passion ou par jalousie. La passion qui avant ce jour n'avait jamais étreint Marie-Thérèse l'avait subitement rendue folle. Elle avait tiré, Milena s'était écroulée. Elle revoyait tout.

En partant d'Espagne, elle avait fermé volontairement son esprit mais désormais, les images se précipitaient derrière ses pupilles. Les paupières ouvertes, elle rêvait ou plutôt, cauchemardait …

Elle se rappelait tout, tout, leurs sourires, leurs regards complices, leurs jeux. Oh, quelle enfance bénie. Comme cette période de la vie était salutaire, comme Marie-Thérèse avait pu être heureuse, simplement heureuse.
C'est ensuite que tout s'était emballée. Milena, terriblement désirée et adulée par tous, si belle, si vive, tout ce que Marie-Thérèse n'était pas … C'était à croire que la malédiction était sur la princesse. Et ce mariage, ces échanges d'anneaux. Marie-Thérèse n'avait rien d'une Reine. La vie était mal faite …
La main de Milena de Cortes se renferma sur celle de Marie-Thérèse et elle crut mourir. Le coeur happé par la honte, le malheur …

Elle vit, un instant, dans les yeux de la jeune femme, la colère, la haine. Et elle avait tous les droits … Marie-Thérèse savait sa fin proche: Milena chercherait à la tuer. Elle chercherait à l'achever comme Marie-Thérèse l'avait fait. Et comme elle y réfléchissait depuis longtemps, 9 années pour une vengeance, c'est plus qu'il ne faut pour un crime parfait. Et dire qu'elle attendait un enfant. Il ne fallait pas que la jeune femme l'approche …

Les yeux de Milena avait repris une douceur suspecte désormais et son sourire angélique laissait à croire que l'expression haineuse et vengenresse était du domaine onirique. Marie-Thérèse tremblait bel et bien mais pas du froid, de peur, de honte. Ses yeux rencontrèrent ceux de la jeune espagnole et elle sut qu'elles savaient toutes les deux qu'il n'y avait qu'une fin possible. Milena avait le droit à sa vengeance. Louis pourrait épouser Amy of Leeds et tout cesserait enfin. Elle laisserait sur terre un enfant, peut-être deux et de mauvais souvenirs. Elle aura été une alliance entre l'Espagne et la France, une bonne manière de régler un traité, rien de plus.

Absente, Maria Teresa vit Milena allait devant la cheminée. Elle y ajouta du bois. Une attitude vaine, elles le savaient. Maria n'avait pas froid. Lorsque Milena revint à elle, la Reine crut sa dernière heure venue, mais il n'en était rien. La conversation reprit. Malhabile à reprendre le fil du discours de la jeune femme, il fallut à une Marie-Thérèse hébétée, quelques secondes pour comprendre. Elle lui posait des questions sur Milena ? Que devait-elle répondre ? Elle choisit de dire la vérité, du moins, en partie:


-Milena de Cortes et moi avons passé une enfance idyllique … Que de rires, que de jeux elle et moi avons partagé. Je regrette bien souvent cette époque.

Sa voix se brisa, mais elle resta roide dans ce fauteuil. Elle ne pleurerait pas, n'implorerait pas Milena de la laisser en vie. Elle avait mérité cette peine. Si il y avait un Dieu et Maria le croyait, lui seul savait ce qui était juste. Elle aurait à répondre de ses péchés, sur Terre ou au Purgatoire.

Dire que Milena se proposait comme un soutien. Si elle n'avait su, Marie-Thérèse aurait accepté avec tant de soulagement: parler espagnol, avec quelqu'un qui ne se moquerait point de vous, cela aurait été merveilleux. La relation aurait pu être parfaite et les souvenirs de Marie-Thérèse restaient où ils étaient. Mais, ce n'est pas ainsi que cela se passa. Devait-elle dire à Milena qu'elle savait tout ? On dit souvent faute avouée à moitié pardonné ? Etait-ce applicable à un pareil péché ? Elle avait la conscience si taraudée qu'elle n'en avait même pas parlé à son confesseur au moment des faits.

Très vite, l'amnésie était arrivée, rendant facile l'oubli et l'absence de repentir. Mais ce n'était plus le cas. Marie-Thérèse était replongée dans ses pensées mais elle devait une réponse à la jeune femme. Elle lui devait tant de choses que la liste en était impressionnante. Malgré son statut de Reine, il y a des actes qu'on ne peut faire passer pour justes. Encore un. Après avoir trompé son époux, elle allait maintenant être accusé de meurtre. Jusqu'où le malheur descendrait-il ? Quand enfin, relâcherait-il sa proie ?


-Je vous remercie de prêter foi à mes propos, Mademoiselle de Cortes, mais je ne puis rien pour vous … Même si je souhaiterais vivement que certains faits n'aient jamais eu lieu.

La deuxième partie de sa phrase était hésitante. Sa voix, pâle et monocorde, son visage d'une pâleur effrayante. Des aveux en règles ? Non, pas vraiment. Elle se contentait de formuler des regrets. Sortis du contexte, ces mots ne voulaient rien dire de précis, mais là, alors qu'elle croisait une nouvelle fois le visage de la jeune femme, elle sut avec certitude qu'elle avait réussi à se faire comprendre, quelque bonne comédienne qu'était Milena de Cortes, Maria Teresa, reine de France, savait encore lire en elle comme dans un livre ouvert.
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MessageSujet: Re: Véritables retrouvailles et fausse rencontre (Pv la Reine)   Véritables retrouvailles et fausse rencontre (Pv la Reine) Icon_minitime22.02.10 20:34

Le Bon Dieu ou plutôt le Diable devait connaître certainement le désir ardent de Milena ! Elle voulait tant qu’elle meure, là sous ses yeux, à cette minute que la princesse aurait vendu son âme au premier capable de terrasser la Reine … Justice divine, œuvre diabolique que lui importait, l’unique souhait que lui insufflait son cœur était qu’elle trépasse dans d’atroces souffrances ! Le seul regret qu’elle aurait alors serait de ne pas les lui avoir infligées elle-même …

Sa haine tel un serpent des plus venimeux enroulait ses anneaux autour de son âme, et distillait son venin au sein de tout son corps. Ses veines en battaient, ses yeux s’en imprégnaient, ses lèvres s’en retroussaient … malgré elle. Pourquoi n’était-elle point réellement vipère pour planter ses crochets dans cette main coupable de tant de maux ? Ce sentiment terrible représentait neuf ans de son existence … et elle n’y renoncerait point tant que Maria Teresa n’en connaîtrait pas les affres et soit sacrifiée sur l’autel de son dégoût.


" Milena de Cortes et moi avons passé une enfance idyllique … Que de rires, que de jeux elle et moi avons partagé. Je regrette bien souvent cette époque. "

Mensonges ! MENSONGES !!! Pour toute réaction, la princesse de Cortès ne put réprimer un bref rire sardonique, sec et profondément glacial ! Elle se pressa contre le dossier de ce fauteuil et détourna son visage de son ennemie. Le monde tournerait-il en envers ? Regretter bien souvent cette époque ! Milena eut envie de lui cracher en pleine figure les méandres de ses pensées mais se contint fort difficilement …

- C'est ce dont on m'a fait part ... Regrettable doit être le mot qui sied à cette tragédie !

Elle ne pouvait à présent la regarder, ses yeux fixaient les livres en face d’elle d’un air hagard … Un instant l’image de deux petites filles courant main dans la main dans les jardins de l’Escurial lui revint en mémoire, puis ce fut celle de deux jeunes femmes apprenant à danser le menuet … puis enfin celle de Ferdinand de Peñafiel, de la chasse, de ses pas, sept pour être exacte vers ce rocher … et l’ultime fut bien sûr celle de son regard horrifié ! Maria Teresa, une arme à la main, si froide, si … folle et ce bruit déchirant la forêt de son domaine ! ELLE avait tout détruit ! SA vie ! LEUR amitié ! LEUR complicité et elle lui faisait l’affront de lui dire : " Je regrette bien souvent cette époque. "Le sang de Milena se figea à ses souvenirs douloureux qu’elle revivait pour la première fois en présence de la Reine.

La pâleur de l’épouse royale devint vite la sienne, mais certainement pas pour le même motif ! Milena songeait à sa vengeance, et inventait déjà mille et une tortures à lui infliger car oui elle paierait ! Milena se le promettait depuis sa convalescence et sa famille n’avait guère pour habitude de manquer à ses serments ! Epoux tout puissant, pays, enfants, régicide, prison, tortures, exécution, rien ni personne ne l’arrêterait ! Sans aucune pitié, elle avait tiré sur elle, Milena saurait se montrer aussi impitoyable !

Peut-être même s’en doutait-elle à présent … Sa crispation paraissait celle d’une condamnée résignée, d’une coupable devant sa victime … La princesse osa tourner son visage vers elle … et en fut dès lors certaine !


" Même si je souhaiterais vivement que certains faits n'aient jamais eu lieu. "

Durant plusieurs secondes, la belle hispanique se contenta de planter son regard acéré dans le sien qui la fuyait perpétuellement. La Reine avait compris qui elle était, mais Milena ne lui accorderait certainement point le plaisir d’un aveu, elle conservait ce coup de théâtre pour plus tard. Cependant, confrontée à ce pitoyable spectacle de comédie, de faux remords, la jeune femme se leva brusquement de son fauteuil. La colère la gagnait irrémédiablement ! Qu'espérait-elle ? Son pardon ! JAMAIS ! Tandis qu’elle lui tournait donc le dos afin que son emportement ne soit par trop visible, sa voix retentit comme celle d’un jugement d’outre tombe …

- Certes, mais on ne peut changer le passé … Il nous frappe lorsque l’on s’y attend le moins, car il nous rattrape toujours … Il faut l’affronter, l’assumer, le subir, et ce à ses périls et risques ! C’est également votre avis …

Milena pivota et lui fit à nouveau face, alors qu’elle s’approchait à petit pas, un sourire jouissif aux lèvres. Depuis que la Reine semblait avoir recouvré ses esprits la concernant, certes elle parlait toujours à mots couverts mais la princesse abandonnait quelque peu son masque de gentillesse. Parvenue à hauteur de Maria Teresa, elle posa ses mains sur les deux bras du fauteuil où elle trônait, lui barrant ainsi toute retraite …

-N’est ce pas, Votre Majesté ? ...

Son ton ne pouvait se montrer plus acerbe en cet instant, et tomba telle la hache d'un bourreau sur la nuque d'un supplicié !
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MessageSujet: Re: Véritables retrouvailles et fausse rencontre (Pv la Reine)   Véritables retrouvailles et fausse rencontre (Pv la Reine) Icon_minitime24.02.10 17:00

Ce rire, oh, ce rire, qu'il fit mal à Marie-Thérèse. Tout bref qu'il fut, on sentait bien qu'il venait de la partie la plus mauvaise, la plus blessée, la plus vile qui existât en Milena. Cette partie de son ancienne amie, Marie-Thérèse n'y avait jamais été confrontée. Jamais encore, elle n'avait vu dans les yeux de Milena une telle haine. Et ce son, ce bruit qui était sorti de la gorge de Milena, la jeune femm ne l'avait pas compris. Elle pensait qu'elle était confrontée à ce que l'humanité faisait de pire. Le diable, c'était le diable qui s'était infiltré dans l'esprit de la jeune princesse de Cellamare. Il n'y avait aucune autre explication à cette haine à nue.

Possédée … C'était ce qu'elle devait être. Possédée par le démon. Marie-Thérèse craignait Milena avant cette révélation, mais désormais, elle se sentait irrémédiablement perdue. Elle, si pieuse, si dévote, depuis l'accident, ne pouvait combattre le mal. Elle n'en avait pas la force.

Les paroles de Milena, qui elle aussi était fort pâle, frappèrent la Reine. Il fallait affronter. Affronter. Ce mot se répercuta dans le cerveau de la jeune femme blonde. Marie-Thérèse réussirait-elle à affronter ? Le passé nous rattrape toujours … Elle aurait du le savoir! Marie-Thérèse réussit enfin à se reprendre.

Elle voulait se lever. Il le fallait. C'était maintenant qu'elle devait choisir de prendre sa vie en main et non pas quand elle giserait dans une tombe, avec peut-être son enfant encore elle. Elle devait se révolter contre ccette froide peur qui s'insinuait en elle. Elle était, par Dieu et par les hommes, reine de France. Et pour cela au moins, elle se devait de garder tête haute et pensées raisonnées.

Elle n'eut pas le loisir de se mettre de bout, Milena de Cortes lui barrait le passage, un sourire maléfique aux lèvres et Marie-Thérèse crut encore une fois sa dernière heure arrivée. Elle s'empêcha de se laisser aller au désespoir. Elle n'avait pas à s'incliner devant Milena. Si elle le faisait, elle se savait perdue pour toujours.

Le combat, loyal cette fois-ci, était le seul moyen de reconquérir sa place dans l'esprit de cette jeune femme qu'elle avait tant aimé puis jalousé. Elle ne s'en priverait donc pas. Le ton de la voix de la belle hispanique était volontiers tranchant comme de l'acier et s'insinua, lui aussi, dans les entrailles de la Reine.

Cependant, retrouvant au fond d'elle-même une force qu'elle ne soupçonnait pas, elle se dressa. Debout, à quelques centimètres, elle affronta sans ciller le regard de Milena. Ses paroles avaient été durs, celle de Marie-Thérèse ne le seraient pas moins, quoique point dans le même registre.


-Et que faites-vous du pardon, Milena ?

Voilà, elle avait jeté sa dernière carte. Affronter frontalement. Elle ne pouvait rien faire de pire ni de mieux en vérité. Elle avait compris que dans l'état où était la jeune espagnole, elle ne supporterait nulles paroles sensées, nulles explications, nulles excuses. Il fallait, pensait la reine, la pousser dans ses derniers retranchements, que toute la haine sorte de ses entrailles afin d'en abreuver le Monde. Le monde, lui, pourrait s'en débarrasser, l'envoyer au vent... Milena ne pourrait pas le faire seule. La vengeance, voilà ce que réclamait son esprit affolé. Marie-Thérèse en avait tellement conscience qu'elle en était même effrayée. Elle se devait de prendre garde. Si Milena la tuait, maintenant ou à l'avenir, elle gâcherait non seulement la vie de la reine, mais aussi la sienne. Marie-Thérèse ne pouvait permettre qu'elle fut deux fois à l'origine du sacrifice d'une vie.

La première fois, elle avait agi par passion, par orgueil, par désespoir. Elle savait qu'elle avait mûri désormais. Elle était maintenant femme, mère. L'amour qu'elle ressentait pour Hector, le statut qui était le sien, tout cela avait changé Marie-Thérèse plus surement que toutes les thérapies.

Elle fixa droit dans les yeux Milena. Ne baissant pas le regard. Elle serait forte, même si cela lui en coûtait beaucoup. Elle avait le droit pour elle: si elle le souhaitait, elle ferait déporter Milena sous n'importe quel prétexte un peu fou. Marie-Thérèse s'y refusait totalement: elle assumerait ses actes, quelqu'en soit les conséquences. A condition que dans sa folie, Milena ne se montre point dangereuse pour ses enfants. C'était la seule condition que Marie-Thérèse avait posé dans son esprit. Dans le cas inverse, elle agirait. Elle défendrait sa famille. Qu'il était étonnait ce retournement de situation. Marie-Thérèse avait su puisé en elle de quoi s'enfuir de la prison qu'avait fixé autour d'elle Milena. Elle n'avait jamais cru cela possible: elle se pensait volontiers faible. Un changement était-il en train de se dessiner pour la Reine de France ?
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MessageSujet: Re: Véritables retrouvailles et fausse rencontre (Pv la Reine)   Véritables retrouvailles et fausse rencontre (Pv la Reine) Icon_minitime24.02.10 22:11

Mise au pied du mur, une autre aurait pu ciller, vaciller, pâlir mais Milena n’en fit absolument rien ! Elle ne se sentit même pas fléchir, car elle se savait dans son bon droit. Un sang froid exceptionnel doublé de la plus grande sécheresse lui permettaient d'arborer ce visage impénétrable ! En outre, Maria Teresa pouvait la pousser dans ses derniers retranchements, que lui importait ! Le jour où elle l’impressionnerait n’était pas encore arrivé ! Que croyait-elle ? Que neuf ans passés dans une autre peau que la sienne ne suffisaient pas à se forger un masque de vraisemblance ? Un autre caractère ? Le mensonge était lié à elle telles des chaînes de galériens et ce depuis tout ce temps, elle était Eugenia et Eugenia était Milena. La Reine pouvait bien connaître sa meilleure amie d’antan, Milena avait changé, mûri, développé une haine latente et elle n’allait pas tout gâcher dans un débordement de rage ! Si sa pire ennemie espérait un aveu de sa part, ou une réponse tout aussi directe que la sienne … Milena la décevrait ! La princesse de Cortès ne la toisa donc même pas, relâcha les accoudoirs de son fauteuil et adopta un air des plus sereins.

- Le pardon est certes louable Majesté et enseigné par la Bible, mais je suppose qu'il doit tout au moins être formulé pour que l'offensé le prenne en considération.

En effet, voilà que dans son arrogance elle l’entretenait sur la question philosophique du pardon, que la jeune espagnole n’avait jamais entendu de sa bouche. Et pourtant, ne l’aurait-elle pas mérité ce petit mot ? Mais non pas une once de regrets, elle la prenait de haut ! Loger une balle dans le ventre de sa meilleure amie devait être donc tout à fait normal pour Maria Teresa, son rang pouvait bien le lui permettre, la carte de l'immunité ! Mais aujourd'hui celle qui possédait toutes les cartes en main, c’était elle. Il s'agissait de cette ancienne histoire de la roue, celle qui toune et ce même pour les plus grands ! La belle hispanique n’avait jusqu’à alors rien répondu à son propre prénom, comme si cela ne l’avait guère choqué, mais il le fallait bien pour éloigner un minimum les soupçons …

- Milena ? Je ne comprends pas Majesté …

Une mine stupéfaite s’afficha sur son visage, et elle alla même jusqu’à hausser les sourcils en signe de total désarmement face à une telle réplique.

- Non ! Alors vous aussi ? … En effet on me disait que je lui ressemblais à point inouï … Les courtisans, mon propre père adoptif, j’ai également vu d’elle un portrait de Vélasquez, cependant j’en prends réellement conscience que grâce à vous, si vous en venez à me nommer ainsi, vous sa meilleure amie !

Elle s’assit à nouveau à ses côtés, les traits pantois et comme tourmentés.

- Ceci est très fâcheux je vous l'avoue ! Je craignais que ce jour n’arrive, comprenez-moi je ne souhaite guère être une pâle imitation de cette … MILENA !

Elle parvint jusqu’à prononcer son prénom avec exaspération, comme si elle parlait réellement d’une autre personne. Ce petit jeu l’amusait à dire vrai, car que pourrait faire la Reine pour prouver qu’elle n’était pas au fond de son tombeau mais bien là face à elle ! Elle qui était la première – oui elle, la meurtrière - en compagnie de Philippe IV et de la Cour, à avoir assisté à ces fausses funérailles, le plus grand vicaire d’Espagne avait procédé à la cérémonie, tout ce monde nierait une quelconque survie ! De plus, on connaissait fort bien la fortune que son père fournissait au Roi … non, remettre la parole de tant de personnes en question ? Dangereuse entreprise à laquelle elle aurait bien tort de se risquer ! Elle pouvait également tenter de la chasser de Versailles, Milena ne s'en inquiétait guère, elle était l’hôte du Roi Soleil point la sienne !

Comment pourrait-on chasser une invitée aussi prestigieuse qu’elle ? Il s’agirait d’un incident diplomatique à coup sûr, mettant en péril la paix entre les deux Nations ! Maria Teresa ne pourrait qu’invoquer certaines menaces et justement celles-ci n’existaient guère … Elle avait certes parlé à mots couverts, émis un rire ! Et après ? Cela prouvait-il un quelconque péril ? Milena se retrancha dans son assurance, oui elle tenait bien Maria Teresa dans sa main !

Le silence retomba quelques instants, et à l’air surpris et désespéré succéda alors une mine réellement désolée … digne du plus grand mea culpa !


- Majesté ? J’ai bien peur que mes manières … sauvages ne vous aient quelque peu effrayées tantôt ! J’en suis profondément marrie ! Je tenais à exprimer une opinion générale sur le regard que l’on peut porter sur le passé ! J’ai dû l'affronter moi-même … et à présent je dois visiblement assumer un passé qui n’est pas le mien et ce pour une vaste ressemblance … j’admets que tout ceci m’agace un peu depuis mon adoption ! J’ai parfois l’impression que ma propre personne m’échappe !

" Le roseau doit parfois savoir courber pour mieux se redresser" ! Milena pratiquait de plus belle, cette vieille loi enseignée par les habitants de Nouvelle Espagne, elle faisait amende honorable auprès de la Reine ! L’heure de la vengeance n’avait pas encore sonné ! Son interlocutrice pouvait être certaine de son jugement, un doute subsisterait néanmoins si petit soit-il, car Milena n’avouerait rien et se montrerait docile jusqu’à mettre à bien ses projets … La patience n’était-elle pas son fort ? Neuf années déjà ... alors un peu plus !
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MessageSujet: Re: Véritables retrouvailles et fausse rencontre (Pv la Reine)   Véritables retrouvailles et fausse rencontre (Pv la Reine) Icon_minitime04.03.10 13:27

Qu'espérait donc Marie-Thérèse ? De la compassion ? Ou peut-être même que Milena s'abandonne et raconte tout. La Reine se demandait bien, en effet, comment, déclarée morte, d'une balle que la dite Reine avait elle-même logée en son corps, la jeune hispanique était encore là, devant elle.
Résurrection de Milena ? Voilà qui semblait idiot à croire. Marie-Thérèse était profondément pieuse et elle essayait d'avoir un esprit logique … Un essai peu concluant depuis qu'elle était rentrée dans cette bibliothèque. Elle n'aurait jamais du se mettre en tête de rencontrer et d'apprendre à connaître Eugenia! Son instinct l'avait trahi de la plus vile façon …

La réponse de Milena la confondit. Parler de la Bible, voilà qui était osé alors que seule la haine semblait animer cette jeune femme. Et cette fausse impression d'étonnement. Ce masque odieux qui doucement se posait sur les traits de la belle espagnole. Comment pouvait-elle la regarder avec tant de douceur alors qu'elles brûlaient toutes deux du même feu …

Les traits de Milena prirent une autre nuance, plus douce … Elle mimait l'incompréhension. Stupéfaite, Marie-Thérèse se demandait comment cette femme qui avait été sa meilleure amie pouvait mentir aussi effrontément …. Mais aussi, comment, elle, avait-elle pu tirer sur Milena ? La haine l'avait aveuglé. Elle avait cru autrefois que c'était l'amour qui alimentait leurs relations, elle s'était trompée et combien !

La Reine ne parlait pas, perdue. Totalement enfermée dans son histoire et son passé, elle revoyait sans cesse derrière ses yeux ouverts à la lumière, la scène, leur enfance. Les images se déroulaient comme des rivages malheureux qui se seraient étalés devant elle. A cet instant, Marie-Thérèse n'avait plus rien de la combattante vive et logique de l'instant précédent.
Elle avait rabattu sa superbe, obligée par la vie et les événements récents. Obligée aussi par l'excellent jeu de comédienne de Milena. Marie-Thérèse comprenait bien qu'elle avait perdu d'avance. Elle aurait pu tout aussi bien décider de laisser son corps sans vie à Milena. Mais une dernière frayeur la retenait encore. Le péché, la crainte d'un péché encore plus grand que celui qu'elle avait osé commettre quelques années plus tôt, neuf années plus tôt, pour être précise.

La parole lui manquait, l'émotion l'étouffait. Dans les yeux de la Reine, l'émotion était à son comble.

Portant une main à sa gorge, elle essaya d'inspirer des goulées d'air. Un air qui était vicié, comme dans tout Versailles. Elle inspirait vivement des quantités d'air qui l'empêchait de sombrer dans le noir. Elle ne ferait pas le plaisir à l'hispanique de s'évanouir. Elle tiendrait le choc. Elle le devait.
Se retournant, tournant le dos volontairement à Milena de Cortes, la Reine dit d'une voix qui se voulait ferme mais qui n'en avait même pas l'illusion:


-Laissez-moi,je vous prie, je ne me sens pas bien !

Elle allait se rendre au plus vite à la Chapelle royale, elle avait un besoin vital de s'ouvrir à Dieu et de savoir quelle voie elle devrait prendre. Elle ferma les yeux. Ses joues étaient comptés, elle rendrait ensuite visite à son fils. Chaque instant désormais, serait important. Et il faudrait qu'elle annonce à son époux qu'elle portait son enfant. Un autre héritier potentiel. Elle espérait qu'il serait heureux et que Milena lui laisserait le répit de mettre au monde cet enfant. Les tuer tous deux lui sembleraient peut-être une merveilleuse expérience, mais Marie-Thérèse n'avait pas envie d'y être confrontée … Perdre la vie de son enfant en plus de la sienne, voilà qui serait cruel. Cruel et digne d'une vengeance réussie.

Marie-Thérèse avait failli lui prendre sa vie, il serait normal que Milena fasse de même … En terminant mieux le travail que la Reine. La pauvre Marie-Thérèse se sentit alors submergée d'un flot d'émotions incontrolables et ses membres se mirent à trembler. A cette instant, elle croyait sa dernière heure plus proche encore que le lendemain. Milena l'achèverait-elle maintenant qu'elle lui tournait le dos ?
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MessageSujet: Re: Véritables retrouvailles et fausse rencontre (Pv la Reine)   Véritables retrouvailles et fausse rencontre (Pv la Reine) Icon_minitime05.03.10 17:42

Le jugement d’autrui, et même le jugement de Dieu lui importait vraiment peu. Le délice de cette première victoire réchauffait son cœur, apaisait ses propres tourments, asséchait ses larmes non versées. Le silence de la Reine remplissait la pièce tant il en était palpable, insoutenable, presque perçant. L’être de Milena ne put que s’en nourrir ! Elle ressentit toute sa peur et sans la moindre honte s’en réjouit. Sa souffrance semblait la quitter par cette simple constatation: Maria Teresa souffrait également, peut-être de remords, de doutes, mais surtout de terreur. Elle devait connaître sa destinée, qui la conduirait inexorablement à la mort. Œil pour œil, dent pour dent ! Une mort pour une mort, cela se révélait limpide pour toutes deux ! De l’apercevoir ainsi telle une condamnée marchant à l’échafaud fit naître un sourire jouissif sur les lèvres de la princesse, qui s’élargit au fil des secondes. Dieu qu’il était grisant d’être l’auteur de cette latente panique, dont il ne s’agissait encore que des prémices … Car la douleur de sa pire ennemie ne s’arrêterait point à de piètres craintes, longtemps elle avait mûri chacune de ses idées, et à présent elle avançait son second pion.

Cette proximité si odieuse lui paraissait à présent moins lourde à supporter. Repliée sur elle-même, ayant perdu toute sa superbe, la princesse l’observa avec le plus grand mépris. La lâcheté avait toujours été son fort ou plutôt son faible. Qu’elle était pitoyable ! Un court instant la jeune hispanique se demanda si sa vengeance était nécessaire, tant il aurait mieux valu qu’elle la laisse ainsi, dans toute la fange de sa personnalité. Mais si son ennemie semblait perdue dans quelque réminiscences, ses propres souvenirs revinrent très vite à la surface et la confortèrent dans son aversion et son désir de revanche. Elle ne devait point y échapper ! Ce visage de martyre devait au contraire la pousser à la martyriser d’autant plus !

Aussi, lorsque l’épouse royale porta la main à sa gorge et que l’air sembla lui manquer, Milena en fut réellement contrariée et ses traits inquiets se firent presque sincères … mais en aucun cas par sollicitude. Seule sa haine fut anxieuse d’être lésée en si bon chemin, car il ne fallait surtout pas qu’elle meure, pas maintenant, pas ainsi. Elle se redressa brusquement afin de l’aider à retrouver cette respiration que bientôt elle lui reprendrait … Qu’il serait plaisant d’être ainsi la salvatrice et le bourreau, car oui il lui appartenait à elle seule le droit de l’achever. Milena interdit dans une pensée terrible, au Seigneur de le lui voler !


-Majesté ? Allez-vous bien ?

Sa voix paraissait tellement émue par ce malaise, que la belle hispanique s’en surprit elle-même. Elle s’apprêtait d’ailleurs à réagir lorsque ses gestes s’arrêtèrent d’eux-mêmes. En effet, ce spectacle lui prodigua plus encore de plaisir sadique, car elle réalisa soudain que sa seule présence lui provoquait tant de spasmes. Une lueur diabolique fit flamboyer ses yeux sombres, tandis qu’elle se délectait de ce début d’agonie, fixant cette gorge palpitante qui avait peine à inspirer et à expirer. Elle suivit chaque mouvement émis par cette poitrine saccadée, et oublia toute son inquiétude quant à sa revanche. Si Maria Teresa pouvait s’effondrer à ses pieds, devenir bleue de suffocation et trépasser sur l’heure, pourquoi en être déçue ? Non elle en savourait déjà chaque millième de secondes.

" Laissez-moi,je vous prie, je ne me sens pas bien ! "

La princesse de Cortès se vit confirmer ses doutes et la jubilation gagna pour de bon son âme amère. Ce retranchement, cette volonté qu’elle parte, tout lui prouvait qu’elle était la cause de tant de gêne. La Reine se détournea même d’elle, et bientôt Milena ne vit que son dos. Elle aperçut alors en une image terrible son propre corps éxécuter le même mouvement… L’unique différence serait qu’elle, Milena ne profiterait point de cet instant çi, afin de braquer une arme sur elle, puis de tirer, dès qu'elle lui ferait à nouveau face. Pas aujourd’hui en tout cas. En outre, la jeune espagnole n’avait guère l’intention de la tuer par des moyens par trop brutaux et expéditifs. Ses armes se révéleraient plus sophistiquées et subtiles. Aussi lui obéit-elle promptement, se leva gracieusement et quitta ce fauteuil.

- Je suis aux ordres de Votre Majesté.

Elle dirigea ses pas vers les portes encore ouvertes de la bibliothèque royale. C'était à son tour d'à présent lui tourner dos et quelques sueurs froides pointèrent à son front. La Reine avait-elle un pistolet dissimulé sur elle ? Parvenue à la sortie, Milena pivota avec difficulté, elle détestait cette sensation de peur mais … son traumatisme ne lui laissait guère le choix. Elle ferma même les yeux, allait-elle essuyer une autre balle ? Cette crainte était insensée, elles se trouvaient à Versailles … cependant il s’agissait de réflexes dépassant toute raison. Milena ouvrit que difficilement les paupières et aperçut une Marie Teresa normale. Derechef, s’incliner dans une profonde révérence l’humilia et lui coûta beaucoup.

- Je vous souhaite un bon après midi, Madame.

Milena se redressa le plus vite possible, passa les portes et longea les couloirs afin de regagner ses appartements. Lorsqu’elle y pénétra et s’assit devant son miroir, son sourire ne l’avait point quitté, son regard pétillait encore. Sa suivante qui arrangeait sa coiffure le remarqua …

- Votre grâce paraît être d’excellente humeur !

- Savez-vous que votre perspicacité me suprendra toujours Cristina !

- Votre seigneurie aurait-elle gagné aux jeux ?

Levant la tête vers sa suivante, la jeune femme éclata d’un rire non déguisé et presque convulsif …

- Plus que je n’aurai su l’espérer !

Milena entretenait une certaine complicité avec sa domesticité, et son interlocutrice lui répondit par un sourire bienveillant et ravi.

- J'en suis heureuse pour vous madame !

La princesse reporta son attention à son propre reflet, et se murmura à elle-même.

- Et moi donc !
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