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| ragots, secrets et retrouvailles [M., M-A., P-J.] | |
| Auteur | Message |
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Philippe d'Orléans
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !Discours royal:
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| Sujet: ragots, secrets et retrouvailles [M., M-A., P-J.] 31.01.11 23:42 | |
| « Les secrets sont comme les retrouvailles : ils sont plus savoureux en petit comité. »« Miseréris ómnium, Dómine, et nihil odísti eórum quae fecísti, dissímulans peccáta hóminum propter paeniténtiam et parcens illis, quia tu es Dóminus Deus noster. » Le début de la messe des Cendres commença ainsi en la maison de Dieu, où le Roi et bon nombre de nobles vinrent y assister. Après les débauches du Carnaval, voici le commencement du carême avec la piété, l'humilité et le temps pour se faire pardonner des pêchés commis. En cette assemblée, beaucoup avaient à demander pénitence au Seigneur. Pour une fois, l'un d'entre eux se sentait beaucoup moins concerné. A la droite du Roi, Philippe écoutait la lecture livre de la Sagesse où il est rappelé que Dieu aime les Hommes. Bien que pieux, Monsieur n'était pas du genre à rester bien sagement dans son coin à prier et tenter d'acheter sa place aux côtés du Seigneur. N'est pas Marie-Thérèse ou La Vallière qui veut ! Ces derniers mois, il avait tout fait pour se racheter une conduite mais ses buts étaient beaucoup moins nobles que la Vie Éternelle au royaume des Cieux, mais plutôt que de l'amour charnel dans les bras de son Chevalier. Un but est un but, quelque soit sa nature et cela avait aidé le Prince à ne plus batifoler un peu partout, à cumuler les amants et prendre ses mignons pour des jouets. Certes, la finalité de sa chasteté et de sa fidélité auprès de son amant avaient des fins contre-nature aux yeux de l'Eglise mais comme pour beaucoup de cas, ils pouvaient bien fermer les yeux. Concentré, Monsieur pensait pourtant tout en écoutant les paroles saintes. Il se remémorait le Mardi Gras de la veille et des convives présents. Il esquissa un sourire à l'évocation interne des souvenirs de certains complètement saouls, des orgies de nourriture et puis d'autres sortes, mais là Monsieur n'a pas participé, il n'était pas stupide à cela, juste assez imbibé d'alcool pour s'effondrer dans son lit tard dans la nuit. La Cour a veillé tard et beaucoup devaient prendre sur eux-même pour ne pas montrer quelconque signe de fatigue ou gueule de bois carabinée … Et il dut bien se rendre compte que certains manquaient à l'appel. Si beaucoup devaient se trouver en campagne dans leur demeure, une personne ne pouvait pas être absenté à la fois aux festivités et à la messe : Marie Anne Mancini, sa grande amie de longue date, précieuse au possible et l'âme de toutes les fêtes, n'était point présente. Pourtant, elle ne manquerait un carnaval pour rien au monde et tout était prétexte pour pointer le bout de son nez. Ils se ressemblaient sur ce point et malgré leurs neuf années de différence, ils étaient complices sur bon nombre de choses. Il faut dire qu'il l'avait connu enfant, elle était adorée par feu sa mère, Anne d'Autriche, et Philippe aimait traîner dans les jupons de sa mère et ce, depuis toujours. Le parler, l'attitude et cette envie de se mettre en avant, tout cela avait séduit amicalement le Prince qui l'a toujours gardé sous son aile, peu importe les déboires de la famille Mancini avec son lot de filles et son garçon dont Monsieur n'avait rien oublié de leur relation il y a si longtemps. Il s'inquiéta donc de cette absence non expliquée et dont il n'était pas le seul à s'inquiéter sans aucun doute. Et tandis que son attention se reporta sur la messe, il n'oublia pas ses pensées. Lorsqu'il repartit pour le Palais Royal dans son carrosse, le véhicule allait faire un détour vers l'hôtel de Bouillon. Si Marie Anne n'était pas à Versailles, c'est à son hôtel qu'elle se trouvait, c'était évident. Et pendant son voyage, il sortit une bague de sa poche, un beau diamant, comme il en avait par centaines, monté sur un anneau d'or. En période de Carême, il était extrêmement mal vu de sortir quelconque signe flagrant de richesse et les mignons de Monsieur durent prendre ses coffres à bijoux pour le faire résister à la tentation. Cela ne l'avait pas empêché de conserver une bague pour égayer un peu sa tenue de soie rouge, trop sobre à son goût, bien qu'ornée de dentelles aux manches et des magnifiques talons où trônaient des rubans assortis au costume, bien évidemment. Contrairement à d'habitude, il avait évité de se farder plus que de raison, ne voulant pas trop se faire remarquer. Il était bien rare de voir Monsieur le frère du Roi presque au naturel, il n'y avait qu'à Carême que ce petit miracle se produisait. Et pendant ce temps là, Paris défilait, grouillant de monde et de vie. S'il adorait Saint Cloud et Versailles, Philippe adorait se réfugier dans Paris où ce tourbillon d'évènements ne cessaient jamais. Et puis Paris rassemblait le plus gros de ses souvenirs, ses bons souvenirs. Le Louvre et le Palais Royal ont les empreintes de son enfance et adolescence … Ces derniers temps, la nostalgie le prenait et il pouvait rêver des heures à ce qu'il avait vécu, lui qui avait vingt six ans mais se pensait parfois si vieux. Déjà qu'il se trouvait gros, alors s'il se rajoutait la vieillesse, il n'avait pas terminer de se plaindre pour mieux entendre des compliments. L'hôtel de Bouillon se profila enfin et Monsieur put enfin descendre de son carrosse. Il n'avait pas prévenu de sa visite, il s'était décidé après tout au dernier moment, mais estimait que sa qualité de Prince de France suffisait amplement pour ouvrir toutes les portes du royaume. Alors se faire annoncer chez la duchesse de Bouillon n'avait rien d'extraordinaire à ses yeux. Il attendait son amie et lorsqu'enfin, Marie Anne parut devant lui, il fut plus que rassuré de la voir sur pied et l'air en forme. Sur son visage peu menteur, Monsieur eut l'air rassuré et fit un sourire ravi à son ami. Monsieur : J'espère que ce n'est pas un excès d'orgueil ou de paresse qui vous a retenu chez vous un soir de Carnaval et un mercredi des Cendres. Ces deux qualités n'ont plus leur place pour les prochains jours. N'y voyez pas de méchancetés là-dessous et encore moins de leçons de morale ! Surtout pas de sa part ! Monsieur apportait un peu de bon mots à la versaillaise chez son amie qui les maniait comme personne. Puis il fallait bien commencer par des salutations originales avant d'entamer la conversation et prendre des nouvelles. Monsieur : Je m'inquiétais de votre absence et sitôt la messe finie, je suis venu quérir de vos nouvelles. J'étais si impatient que je ne me suis pas changé. Voyez là une marque d'amitié de ma part. Les deux jeunes gens allaient faire ce qu'ils préféraient : parler potins, cela n'était pas interdit par le Carême. Du moins pas dit comme cela. Monsieur ne savait pas ce qui l'attendait en ces lieux et de nombreuses surprises lui étaient réservés, comme si la famille Mancini souhaitait sa présence …
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| | | Marie-Anne Mancini
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| Sujet: Re: ragots, secrets et retrouvailles [M., M-A., P-J.] 01.02.11 16:16 | |
| Le brouillard se dissipait petit à petit devant ses yeux lorsqu’elle battit des paupières. Où se trouvait-elle ? N’était-elle pas dans le hall de l’hôtel, prête à partir pour la messe des Cendres à Versailles ? Pourquoi alors sentait-elle sa tête si lourde s’enfoncer dans ses oreillers ? Pourquoi apparaissait le baldaquin de son lit alors qu’une main serrait la sienne ? Marianne tourna difficilement la tête et distingua les traits inquiets et pâles de Godefroy. Elle essaya de resserrer sa main mais ses forces semblaient l’avoir abandonné un trop long instant. Elle sentit sur son ventre la seconde main du duc. Godefroy: Comment vous sentez-vous, Marianne ? Marianne : Que s’est-il passé, murmura-t-elle en soupirant ? Sa tête la lançait affreusement et une douleur dans ses reins la lança soudainement, la crispant sur le lit. Elle ne se rappelait pas de telles douleurs lors de sa précédente grossesse et le souvenir du bal lui revint en mémoire. Elle n’aurait pas du accepter ce jeu de Nicolas ; elle se l’était longuement dit avant le bal mais elle n’avait su se l’empêcher. A présent, lorsque ces douleurs la lançait, elle regrettait amèrement sa décision. Godefroy: Nous nous apprêtions à sortir lorsque vous avez perdu connaissance. Reposez-vous, Marianne. Sa majesté sera compréhensive de votre absence, je n’en puis douter. Marianne hocha lentement de la tête, n’osant répliquer. La voix de son époux était ferme malgré cette habituelle tendresse. En signe d’assentiment, elle serra à nouveau sa main autour des doigts du duc, avant que celui-ci ne se lève pour donner à voix basse des ordres aux femmes de chambre. Godefroy: Restez couchée le temps qu’il vous sera nécessaire, madame, et ne cherchez pas à venir à la cour ; ce serait folie pour l’enfant et vous-même. Deux malaises en une si courte durée m’inquiètent ; je vous fais quérir votre médecin. Marianne: Prévenez mon frère, monsieur, je vous prie, ajouta Marianne d’une voix faible. S’il y a une personne autre que vous que je souhaite plus que tout à mes côtés, c’est mon frère Julien. Le duc hocha la tête en souriant et sorti sans ajouter un mot, laissant la jeune duchesse reposer. Combien de temps avait-elle dormi ? Elle ne pu le dire, mais un claquement de porte et des pas précipités la firent sursauter. Quelques secondes à peine plus tard, apparaissait la tête ébouriffée de Suzanne. Suzanne: Madame, êtes-vous reposée ? Marianne: Pardieu oui, Suzanne, répondit-elle d’une voix calme. Que se passe-t-il ? Suzanne: Monsieur, madame ! Son carrosse arrive tout juste sur le quai du port Malaquais ! Marianne: Monsieur ? Frère de sa majesté ? Suzanne: Dame, si je ne sais reconnaître les armes qui ornent son carrosse, je ne suis plus digne de vous servir, madame ! Marianne ne pu retenir un rire face à la bonhommie de la femme et ses forces recouvrées, se leva pour se préparer. Philippe d’Orléans ne passait pas le porche de l’hôtel de Bouillon quotidiennement et sa venue était assurément prévue pour quelques affaires importantes. Elle sourit en imaginant celui qu’elle considérait presque comme un frère venir la quérir ici-même pour quelque affaire de cour. Monsieur était de ces premiers visages qu’elle avait vu en France et l’un de ces derniers qu’elle verrait assurément. Leurs caractères étaient bien trop proches pour qu’ils puissent se défier l’un de l’autre et elle se rappela avec une certaine nostalgie leurs jeux d’enfants et ses leçons en matière vestimentaire. La voix de la reine-mère résonna à ses oreilles lorsqu’elle se revit, à peine âgée de 6ans, expliquer à Philippe, 13ans, l’art de coiffer ses cheveux. Suzanne ne se souciait plus de ses sourires silencieux et prépara prestement la jeune femme qui, après s’être observée dans le miroir, jugea sa tenue correcte. Elle pinça délicatement ses joues pâles afin de rosir ses pommettes et arrangea son décolleté pour qu’il paraisse honnête mais point timide. Robe de rigueur pour temps de Carême, mais ornements trop brillants pour la saison. Face à Monsieur, Marianne n’avait aucune crainte de cela. Cette venue l’avait remise d’aplomb et malgré sa pâleur et les cernes qui apparaissaient encore sous ses yeux verts, la jeune femme ne semblait pas affaiblie. Elle descendit néanmoins lentement les escaliers menant au salon où elle recevait habituellement et la silhouette de ce prestigieux ami lui tira un nouveau sourire. Elle esquissa une révérence de convenance. Monsieur : J'espère que ce n'est pas un excès d'orgueil ou de paresse qui vous a retenu chez vous un soir de Carnaval et un mercredi des Cendres. Ces deux qualités n'ont plus leur place pour les prochains jours. Marianne :Que votre altesse se rassure, il ne s’agit point de cela ! Il me plairait de vous dire qu’un excès de libertinage est la cause de mon absence…est-ce un mensonge assez honnête ? Mais est-ce un excès de dévotion qui vous aura mené vous-même à la messe aujourd’hui ? Ce grand défaut n’a plus sa place à présent ! Etes-vous donc venu vous repentir auprès de moi de cette faiblesse ? Marianne ne pu retenir ces petits rires mutins qui lui étaient propres et d’un geste offrit un fauteuil de velours pourpre au jeune prince. Elle savait que ses paroles eussent été décriées si elle avait osé les prononcer devant un plus large public. Pour ces jansénistes dévots, ils auraient constitué un blasphème inacceptable, mais Marianne avait cette éducation libertine qui ne la faisait plus craindre ces passions religieuses. Monsieur : Je m'inquiétais de votre absence et sitôt la messe finie, je suis venu quérir de vos nouvelles. J'étais si impatient que je ne me suis pas changé. Voyez là une marque d'amitié de ma part. Marianne fut presque touchée de cette intention et rosit sous son fard. Marianne: Je suis témoin chaque jour de cette amitié, monseigneur, et ne saura m’en plaindre ! Me tenir éloignée ainsi de la cour me fut douloureux…contez-moi donc ce qu’il s’y passe depuis deux jours ! Je suis horriblement frustrée d’être si loin de tout cela ! Elle lâcha un soupir exagéré en s’asseyant à son tour. Elle pris soin de gonfler le tissu de sa robe, cachant ainsi la légère proéminence de son ventre. Si d’autres n’y voyaient que du feu, Monsieur avait le regard assez fin pour déceler cela. Les secret étaient pour Monsieur ce que le roi Henri IV était à Marie de Médicis : il ne savait les tenir pour lui. Marianne : Avez-vous vu ma chère amie madame de Noailles ? Je m’inquiète de ne plus la voir autant que je le souhaiterais. L’on parle également du retour de monsieur de Mortemart…à ce propos, savez-vous que sa sœur, la marquise de Montespan, ne se priverait pas de cocufier son pauvre Pardaillan de mari avec ce Longueville ? Et lui, était-il ce matin à la messe, où l’excès de libertinage l’aura lui aussi empêché de venir ? J’espère qu’il s’agit de cette princesse russe avec qui nous l’avons si souvent vu, je meurs d’envie de voir sa peste de sœur froncer le nez face à cela ! Si ces….résidus de frondeurs pouvaient tout deux un jour s’entretuer, cela me ferait le plus grand bien ! Le babillage avait repris naturellement sa course et Marianne, de sa voix pimpante, se retrouvait à nouveau libre de parler. Point d’époux qui froncerait les sourcils en entendant ces paroles, point de femmes trop choquées pour s’émouvoir à ces mots : juste Monsieur et elle, échangeant ce qui les rapprochait le plus : les ragots. Mais Marianne s’arrêta soudainement et porta une main à sa bouche, faussement contrite. Marianne : Oh! Pardonnez-moi…j’oublie chaque jour qu’il s’agit de vos cousins. J’espère que vous ne m’en tiendrez rigueur, altesse, vous connaissez la rapidité de mes paroles…elles ont dépassé mon esprit encore faible. Mais au fond des yeux verts de Marianne ne se lisait aucune rancœur, simplement la satisfaction d’avoir une fois de plus lâché son venin sur ceux qu’elle détestait le plus dans cette cour.
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| | | Philippe d'Orléans
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| Sujet: Re: ragots, secrets et retrouvailles [M., M-A., P-J.] 02.02.11 1:21 | |
| La voir debout était déjà un véritable soulagement. On peut dire ce que l'on voulait sur Monsieur, l'accabler de défauts, dont la plupart sont vrais certes, mais on ne pouvait pas lui retirer sa fidélité en amitié. Il n'était pas toujours facile d'entrer dans le cercle de ses amis, la plupart sont des connaissances ou des pions de ragots et d'intérêts, peu de gens sont réellement amis avec le Prince. Et Marie Anne pouvait se vanter de cette proximité tant elle était rare car Philippe a souvent fait le ménage et souvent, pour faire un jeu de mots, sans aucun ménagement ! Ceux qui en ont fait les frais pourront vous en témoigner ! Mais pour en revenir à la duchesse, la voir debout rassurait le Prince, inquiet de voir son amie absente des manifestations de la Cour, qu'elle soit de débauche ou religieuse. S'il y avait bien une personne, outre lui, qui montrait son nez partout où il fallait être, c'était bien Marie Anne. Elle avait cet amour de la Cour, ce désir de paraître, cette insolente jeunesse et cette préciosité que Monsieur pouvait comprendre aisément vu leurs similarités. D'ailleurs, pour se saluer, les bons mots fusèrent. Entre eux, point de grandes conventions même s'il y avait un grand respect de leurs personnes et de leurs statuts. Mais si Marie Anne pouvait répliquer avec autant d'aisance, il n'y avait pas beaucoup à s'inquiéter et Philippe étira un large sourire heureux. Marianne : Que votre altesse se rassure, il ne s’agit point de cela ! Il me plairait de vous dire qu’un excès de libertinage est la cause de mon absence…est-ce un mensonge assez honnête ? Mais est-ce un excès de dévotion qui vous aura mené vous-même à la messe aujourd’hui ? Ce grand défaut n’a plus sa place à présent ! Etes-vous donc venu vous repentir auprès de moi de cette faiblesse ? Monsieur : Je suis davantage pêcheur que repenti, vous le savez mieux que quiconque. Il s'assit face à la jeune femme avec ce sourire espiègle qu'elle lui connaissait depuis toujours. Lorsque Monsieur avait des histoires en tête, des ragots et des rumeurs, il arborait toujours ce petit sourire et ce regard malicieux si particulier qui ne cachait absolument pas ses intentions. Bien sûr que les affaires de Cour sont importantes, elles sont accessibles à tous et surtout sont plus passionnantes que de parler politique, très instructif mais ne passionnant pas les foules. La preuve, Marie Anne demandait qui était présent à la messe, tout en émettant ses petits commentaires Marianne : Avez-vous vu ma chère amie madame de Noailles ? Je m’inquiète de ne plus la voir autant que je le souhaiterais. L’on parle également du retour de monsieur de Mortemart…à ce propos, savez-vous que sa sœur, la marquise de Montespan, ne se priverait pas de cocufier son pauvre Pardaillan de mari avec ce Longueville ? Et lui, était-il ce matin à la messe, où l’excès de libertinage l’aura lui aussi empêché de venir ? J’espère qu’il s’agit de cette princesse russe avec qui nous l’avons si souvent vu, je meurs d’envie de voir sa peste de sœur froncer le nez face à cela ! Si ces….résidus de frondeurs pouvaient tout deux un jour s’entretuer, cela me ferait le plus grand bien ! Il rit de bon cœur avec elle. On voyait bien qui elle aimait bien, comme la duchesse de Norfolk et surtout qui elle détestait ! Les Longueville, entre autre. Une guerre de famille que Philippe regardait de loin, il adorait voir son amie frapper sur ses ennemis par ses mots durs, cela était tout à fait délectable et davantage lorsqu'elle se repentit avec cet air de mauvaise comédienne désolée Marianne : Oh! Pardonnez-moi…j’oublie chaque jour qu’il s’agit de vos cousins. J’espère que vous ne m’en tiendrez rigueur, altesse, vous connaissez la rapidité de mes paroles…elles ont dépassé mon esprit encore faible. Monsieur : Si je devais être aimable avec tous mes cousins, ce serait l'Europe entière sur qui nous ne devrions plus parler ! La duchesse de Norfolk était bien présente aux côtés de son mari, toujours aussi radieuse à mon goût. Vous devriez l'inviter, peut être qu'elle vous pense souffrante et n'ose pas vous déranger … contrairement à moi ! Oh et arrêtez votre obsession pour les Longueville, vous savez bien qu'ils ne vous valent pas ! Le frère et la soeur étaient bien là mais Charles-Paris avait l'air bien fatigué. Je pense que la nuit a été bien longue pour lui … Quant à savoir avec qui, nul n'a pu me le dire bien que je penche plus pour ma chère Athénaïs, qui a disparu peu avant lui, que pour la russe frigide, faite de glace. Hier était un festival de débauches, pas le temps pour faire la cour comme la Romanov le voudrait ! Médisants, eux ? Oh si peu ! Il fallait bien s'en prendre à quelqu'un et si Monsieur n'avait que faire des Longueville au quotidien, il savait que son amie pouvait cracher son venin pendant des heures. Mais il fallait donner le beau monde présent. Monsieur : Mais il y avait aussi des beaux garçons qui, même dans la simplicité de leurs tenues, restent des hommes des plus séduisants. Je pense à monsieur Du Perche et d'Artois entre autre. Vous, en tant que femme, avez bien de la chance de pouvoir potentiellement tomber dans les draps de l'un d'eux. Et dans un autre registre, votre sœur Olympe a dignement représenté la famille Mancini dans un modèle de dévotion absolu ! Vous avez manqué beaucoup de choses en si peu de temps, surtout le Mardi Gras organisé au Palais Royal ! Monsieur n'avait cessé d'observer Marianne pendant son petit monologue, il était essentiel pour lui de regarder les gens dans les yeux, juste déjà pour voir leurs réactions. Mais là, il cherchait les motifs de son absence de ces derniers temps. Peu de choses retenaient une Précieuse à la maison, sauf peut être la maladie mais Marianne semblait bien, pas le teint trop pâle et tenait sur ses jambes. Le chagrin aussi mais aucune mauvaise nouvelle n'avait circulé et son visage ne semblait pas rongé par la tristesse. Quelle raison … Et d'un coup, son regard se posa sur la robe, un peu large au niveau de la taille et se rappela de sa propre épouse et des disputes pour qu'elle reste enfermée au château lors de ses grossesses. Il se trompait peut être mais les raisons d'un éloignement de la Cour sont assez restreintes et Monsieur avait vu sa femme enceinte, avait du la supporter encore plus que d'habitude, difficile de l'oublier ! Ses yeux s'arrondirent pour faire place à un regard doux et un sourire qui en serait presque niais. Il n'était pas le meilleur père du monde mais adorait ses enfants, et les enfants en général ! Monsieur : Mais avant je crois que vous avez oublié de me dire que nous n'étions pas seuls dans cette pièce … Si vous croyez que je ne vous aurais pas posé de questions ou découvert quoi que ce soit. Me cacher ce bébé, à moi. Je suis presque déçu ! En même temps, on pouvait comprendre la réticence de Marianne à annoncer sa grossesse au Prince le plus bavard de l'histoire de France ! Incapable de garder un secret, il faudrait trouver un moyen de le faire taire et le garder dans la confidence. Sauf que cela était tout sauf facile ! Ah la duchesse d'en trouver un sans froisser son ami …
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| | | Marie-Anne Mancini
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| Sujet: Re: ragots, secrets et retrouvailles [M., M-A., P-J.] 04.02.11 12:51 | |
| Marianne ne se repentait en rien, mais cette douce hypocrisie n’avait d’utile que d’enfoncer un peu plus cette pique lancée. Aux côtés de Monsieur, elle se considérait parfois comme encore vierge de tout péché de cancanerie et se privait peu de ces petits ragots sans conséquence. Et puis…il ne s’agissait que d’un juste retour de bâton contre ses plus grands ennemis ! Monsieur : Si je devais être aimable avec tous mes cousins, ce serait l'Europe entière sur qui nous ne devrions plus parler ! La duchesse de Norfolk était bien présente aux côtés de son mari, toujours aussi radieuse à mon goût. Vous devriez l'inviter, peut être qu'elle vous pense souffrante et n'ose pas vous déranger … contrairement à moi ! Oh et arrêtez votre obsession pour les Longueville, vous savez bien qu'ils ne vous valent pas ! Le frère et la soeur étaient bien là mais Charles-Paris avait l'air bien fatigué. Je pense que la nuit a été bien longue pour lui … Quant à savoir avec qui, nul n'a pu me le dire bien que je penche plus pour ma chère Athénaïs, qui a disparu peu avant lui, que pour la russe frigide, faite de glace. Hier était un festival de débauches, pas le temps pour faire la cour comme la Romanov le voudrait ! Marianne ne pu retenir de hausser le sourcil à ces supputations et un sourire souleva le coin de ses lèvres. Marianne : Athénaïs ? Ah ! Comme j’eusse voulu être des vôtres ! Il me tarde que mon trop gentil époux me laisse sortir malgré cet infernal hiver ! Quant à ces débauchés frère et sœur, dites-moi encore qu’ils ne me valent pas…leurs figures semblent si douces que bien des regards me voient comme la seule responsable de ces querelles. Ah, monseigneur, si vous connaissiez les réelles raisons de cette inimitié, peut-être ne verriez-vous plus d’obsession dans mes actions ! Elle garda pour elle ce mystère qui planait. Elle savait que par cette simple phrase elle avait titillé la curiosité de Philippe, mais elle se tu, laissant ce vague sourire dessiné sur son visage d’ange. Non, elle ne dirait rien de plus. Marianne voulait tester la patience de son ami. De ces petits jeux, la duchesse en était friande. Auprès du jeune prince, elle se sentait réellement celle qu’elle avait toujours désiré être. Comme lui, elle partageait cette vie de cour frivole, mais gardait en elle une facette plus lucide et sérieuse. Mais en ce jour de mercredi des Cendres, alors que l’atmosphère était au jeun gastronomique, il ne l’était en rien pour ces petites intrigues ! Mais elle buvait les paroles de Philippe avec avidité, tant ces deux jours l’avaient coupé de son monde. Monsieur : Mais il y avait aussi des beaux garçons qui, même dans la simplicité de leurs tenues, restent des hommes des plus séduisants. Je pense à monsieur Du Perche et d'Artois entre autre. Vous, en tant que femme, avez bien de la chance de pouvoir potentiellement tomber dans les draps de l'un d'eux. Et dans un autre registre, votre sœur Olympe a dignement représenté la famille Mancini dans un modèle de dévotion absolu ! Vous avez manqué beaucoup de choses en si peu de temps, surtout le Mardi Gras organisé au Palais Royal ! Marianne : Ce cher Perche ! Je suis peut-être sa dame de carreau, tant je le laisse dessus ! Cher ami, vous savez que de ces beaux garçons, nul ne saurait résister à vos charmes, ceux-ci ne sont certainement pas conscients de ce manque qu’ils ont tous ! Je tâcherais de vous présenter à de biens intéressantes connaissances…ces provinciaux fraîchement arrivés à la cour sont parfois bien....italiens sans le savoir ! Elle appuya ces derniers mots par un regard espiègle lancé au jeune homme. Elle jouait sur ce terme d’italien, sachant pertinemment qu’il saurait voir le sous-entendu qu’elle lui offrait. Elle ne voulait rien dire de la venue de Julien dont elle venait de se rappeler. Dans ce jeu de surprise, elle se pensait à la hauteur de Philippe en le laissant retrouver cet ancien amant ! Marianne : Olympe a toujours su représenter notre famille avec grandeur, non pas comme cette sotte de Marie qui ne voulait qu’attirer les bienfaits sur soi ! Par sa faute, Hortense et moi avons manqué des noces royales ! Brouage était plus triste qu’un vendredi saint ! Mais baste ! La dévotion d’Olympe est aussi réputée que la poltronnerie de monsieur d’Artagnan, monseigneur. A ses côtés, ma cousine Martinozzi fait figure de sainte en son couvent ! Elle rit de bon cœur en songeant à cette hypocrisie peu feinte d’Olympe. Sa dévotion prétextée, comme celle de toute la cour, n’avait d’utilité que la bienséance ! Parmi ses cousins, Marianne savait que seule la princesse de Conti ne pourrait se détourner du jansénisme dans lequel elle avait plongé à la suite de son mari. Elle en était jusqu’à déplorer le détournement de cette doctrine par son époux lors de ses derniers instants ! Marianne en riait, mais la situation la fâchait d’autant plus qu’elle voyait ses neveux se détourner d’elle. Mais le regard de Monsieur sur les plis de sa robe l’arrêtèrent dans sa bonne humeur. Elle savait l’œil de celui-ci fin, très fin, et elle su qu’il avait décelé ce qu’elle tentait de cacher à sa vue. Monsieur : Mais avant je crois que vous avez oublié de me dire que nous n'étions pas seuls dans cette pièce … Si vous croyez que je ne vous aurais pas posé de questions ou découvert quoi que ce soit. Me cacher ce bébé, à moi. Je suis presque déçu ! Marianne crispa instinctivement les mains sur son ventre tout juste arrondi pour que le regard perçant et ses yeux s’écarquillèrent sous la surprise. Elle se mordit la lèvre inférieure. Si Monsieur était au courant de cela, toute la cour l’était ! Qu’il parle de leurs babillages ne l’effrayaient pas, mais un secret ! Un tel secret encore jalousement gardé au point de n’en n’avoir pas encore parlé à son propre frère ! Monsieur était bien incapable de garder une telle chose pour lui ! Oh, il n’y avait là aucune méchanceté de la part du frère du roi, elle le savait et c’était justement ce qu’elle craignait. Une conversation pouvait vite parler de l’absence de la duchesse…et Monsieur de révéler innocemment cette information. Marianne ne voulait pas encore le montrer à la cour. La vie y était trop douce et les festivités trop suaves pour les quitter si promptement ! On la couvrirait comme une enfant malade, l’interdirait peut-être de participer à ces jeux, à ces bals qu’elle aimait tant ! Non, Monsieur ne devait point dévoiler cela ! Marianne : C’est qu’il s’agit-là d’une surprise que je souhaitais garder pour moi, monseigneur ! Vous savez comme nous autres Mazarin cachons la moitié de ce que nous savons. Elle lui lança un regard de conspiratrice afin d’atténuer sa propre crainte. Marianne : Si d’autres que vous connaissez cet état que je tiens si précieusement pour moi, je pourrais voir tomber sur moi la déception de ces bons amis…la votre est déjà bien cruelle pour moi, je ne saurais en subir d’autres ! De grâce, altesse, gardons pour nous cette surprise que j’offre à la cour de France.
Me ferez-vous cet honneur, Philippe ? La jeune femme lança un regard de martyr romaine à son ami. Ses yeux verts ne trouvaient pas d’égal à Versailles, elle le savait. Elle le savait même tout autant qu’avoir appelé un fils de France par son prénom aurait pu la faire réprimander bien plus fort que les colères passées de son oncle. Mais dans cette antichambre, face au jeune homme auprès de qui elle avait grandi, elle restait cette mazarinette préférée de la Reine Mère. Celle qui avait osé, devant la cour, dire que seul le roi et Guiche l’avait embrassé, celle qui du haut de ses cinq ans, envoyait ses petits vers à la figure des plus respectables courtisans qui riaient de ses bons mots. Marianne était resté cette enfant à qui tout était du et qui se pensait encore assez bien en cour pour oser ces termes. Mais les sabots d’un cheval résonnèrent dans la cour de l’hôtel. Réfléchissant prestement, Marianne su qu’il ne s’agissait pas de Godefroy, mais plus certainement de son frère Philippe-Julien. L’affaire du secret s’oublia en un instant, faisant place à une muette excitation qui lui chatouilla le ventre. Pour pimenter sa journée qui avait commencé de façon si morne, rien ne valait l’arrivée surprise de Julien. Elle se garda de toute expression et pris son air le plus badin. Marianne : En ce jour de jeun, accepteriez-vous un thé, ou un chocolat ?
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| Sujet: Re: ragots, secrets et retrouvailles [M., M-A., P-J.] 04.02.11 18:13 | |
| Le Mercredi des Cendres, zut ! Cette célébration m’étaient entièrement sortie de la tête, sans doute par la faute de cette charmante compagnie qui avait peuplé mes draps la nuit précédente. Je m’étais éveillé aux côtés d’une somptueuse demoiselle dont le nom ne me revenait même pas, et parfois oui - je l’avouais sans peine - il m’arrivait de me faire honte. Mais la vie était bien trop courte pour ne pas en profiter, alors à quoi bon se morfondre sur ce que nous pourrions être quand ce que nous étions réellement ne représentait point de tracas pour notre être ? Ainsi la carême venait de débuter et je n’avais pas même eu la force de me lever ce matin-là pour faire montre de présence au sein de la communauté versaillaise. Pourtant, je n’étais pas le dernier à savoir que la pénitence m’aurait été d’une fort grande utilité. Mais soit, ce serait certainement un péché de plus à me faire pardonner, je ne me considérais pas mauvais catholique pour autant, loin s’en fallait. Réciter des actes de contrition à outrance pour prouver ma dévotion et confesser mes pêchés m’avait paru bien pâle face à la chaleur des bras qui m’enlaçaient encore, et qui m’avaient enlacé toute la nuit, si fort que j’en avais oublié que le soleil puisse se lever sur une journée de plus. Mais cela faisait désormais plusieurs jours que je n’étais pas allé rendre visite à ma chère et tendre sœur, ne trouvant pas de prétexte valable autre qu’une simple visite de courtoisie, bien que cette excuse paraissait valable pour tout membre de la famille. Nous, les Mancini, avions toujours été très soudés et malgré les mariages respectifs qui condamnaient mes sœurs à errer au bras d’un autre homme, c’était toujours avec grand plaisir que je m’en allais chez elles - ou parallèlement que je les recevais chez moi - pour qu’elles me comptent les dernières nouvelles. Marie-Anne était en quelques sortes ma petite prunelle, j’avais toujours ressenti le besoin d’être là pour elle. Messager : Monsieur Mancini, votre sœur vous fait porter un message. Mademoiselle Marie-Anne vous demande auprès d’elle, sensiblement parce que votre présence semble nécessaire. Etait-on venu m’informer. Ni d’une, ni de deux, j’avais fais atteler les chevaux et avais regagné le domaine de Bouillon où résidait ma cadette. Je me faisais un point d’honneur à prêter fidélité à ma famille - à défaut des femmes que je côtoyais habituellement - et elles étaient sans doute les seules personnes sur cette Terre auxquelles j’étais capable de toujours obéir lorsqu’elles me demandaient à leurs côtés. Ce n’était pas sans compter la surprise qui m’attendrait à mon arrivée. Je laissais les bêtes près des écuries du domaine de ma sœur, comme j’en avais l’habitude, et grimpais les quelques marches qui me séparaient de la pièce principale. Je croisais au passage le charmant larbin de l’accueil que je saluais chaleureusement avant de m’engouffrer dans la pièce une fois toutes les commodités d’usage passées. Marianne : En ce jour de jeun, accepteriez-vous un thé, ou un chocolat ? J’eus juste assez de temps pour arriver PILE au moment où Marie-Anne - en toute bonne hôte qu’elle était - proposait à son invité quelques dégustations liquides. J’esquissais mon plus beau sourire, mais celui-ci s’atténua bien vite à cause de la moue de surprise qui s’installa sur mes lèvres en l’espace de quelques secondes. Je fis tous les efforts possibles pour ne pas rester planté là, bouchée bée en face de celui qui avait été mon amant, celui que j’avais tellement aimé alors que je n’étais qu’un adolescent. Je me ressaisis bien rapidement, retombant aussi bien que possible sur mes pieds, entonnant d’un air faussement joyeux, bien que quelque part je fus ravi de les revoir tous les deux. Julien : Messieurs dames, je vous souhaite le bonjour. Certes, j’étais un peu crispé et mon sourire paraissait comme figé mais j’avais réussi à recouvrir un semblant de naturel. M’approchant de ma jeune sœur, je déposais un baiser sur sa main et lui adressais un sourire chaleureux. Julien : Vous m’avez fait demander, ma chère, me voici. J’ai quelques scrupules à ne pas être arrivé en même temps que votre convié et surtout qu’il n’ait pas été annoncé lorsque votre messager à pénétré mes appartements que Monsieur serait aussi de la partie. Mais toutes les surprises ne sont pas mauvaises, n’est-ce pas ? Je fis une révérence face au jeune prince et le scrutais un instant du regard une fois que je me fus redressé. Il n’avait pas énormément changé, il était toujours aussi… attirant, sympathique, agréable, et d’autres. Qu’en savais-je ? Soudain un fantôme du passé s’imposa à ma vue sous forme de vieux souvenir tapi dans un coin de mon être, et qui ressurgissait après plusieurs années d’effacement. Lui, moi, tous ces instants que nous avions partagé et cette complicité qui nous unissait alors. Pour notre âge, certes, cela n’avait été qu’un simple jeu, mais qui peut prétendre en voyant deux adolescents dans la fleur de l’âge qu’ils s’amusaient réellement ? Malgré tout ce que j’avais pu me dire, malgré toutes les frasques qui avaient suivi mon départ après notre « rupture » - si je puis dire - , j’avais longuement cogité sur ce qui avait survenu. Nous quitter avait été - sur le moment - la meilleure chose à faire ; mais il m’arrivait parfois de regretter toutes ces choses que nous avions vécues, justement parce qu’elles appartenaient au passé.
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| | | Philippe d'Orléans
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !Discours royal:
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► Âge : 27 ans
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| Sujet: Re: ragots, secrets et retrouvailles [M., M-A., P-J.] 06.02.11 21:48 | |
| Marianne : Athénaïs ? Ah ! Comme j’eusse voulu être des vôtres ! Il me tarde que mon trop gentil époux me laisse sortir malgré cet infernal hiver ! Quant à ces débauchés frère et sœur, dites-moi encore qu’ils ne me valent pas…leurs figures semblent si douces que bien des regards me voient comme la seule responsable de ces querelles. Ah, monseigneur, si vous connaissiez les réelles raisons de cette inimitié, peut-être ne verriez-vous plus d’obsession dans mes actions ! Monsieur : Que de mystères ! Dites m'en plus, ma chère ! Mais une choses est sûre, ils ne vous valent pas. Bon, le dire une deuxième fois était pure flatterie même si le Prince le pensait. Il est normal que nos amis soient forcément mieux que le reste du monde ! Et il était si bon d'être compris de par certaines personnes, peu importe l'époque de l'année. Certes, le mercredi des Cendres est normalement réservé au jeun et au pardon. Seulement, il n'est écrit nul part qu'il est interdit de colporter sur autrui alors autant s'en donner à cœur joie ! Et ce n'est certainement pas ces deux là qui contrediront cela, ces deux intriguants, amoureux des ragots et connaissant la vie d'autrui comme si c'était la leur. Philippe pourrait partager cela avec son épouse, elle faisait partie de ce cercle mais non, il ne pouvait pas et préférait l'éviter au possible, surtout limiter les conversations. Ils avaient fait carrosse séparé pour se rendre à la messe, c'est pour donner un peu la vie de couple au quotidien … Mais pas le temps d'y penser, la conversation battait son plein et lorsque Marianne parla de jeunes hommes à lui présenter, Philippe ne fit qu'un sourire mutin en coin, tout en sachant pertinemment qu'il n'en ferait rien. L'envie ne lui manquait pas mais depuis son pacte avec son chevalier, le Prince tentait de se montrer irréprochable. Au pire, ces jeunes provinciaux seraient présentés à d'autres, Monsieur savait vers qui les diriger. Vardes par exemple, lui s'amuserait sans aucun soucis. Dommage, Marianne avait beaucoup de goût et les garçons avaient un physique avantageux, à défaut d'une certaine conversation ou de la maîtrise des jeux de mots. Mais leur naïveté, tout comme leur jeunesse, étaient si adorable que l'on pouvait tout leur pardonner. Beaucoup étaient passés par là, comme Monsieur il y a des années en arrière, sans savoir que son passé ressurgirait d'ici quelques minutes. Les plaisanteries sur la famille Mancini, Olympe en tête et Martinozzi, les firent rire tous deux de bon coeur. Il était facile de se moquer des gens quand on les connaît si bien. Monsieur avait grandi avec la famille Mancini autour de lui, et s'il avait tissé davantage de liens avec Marianne et Philippe-Julien, il avait bien connu aussi Olympe, Hortense et Marie, mais de plus loin celle-ci. A l'inverse, les Mancini pouvaient se vanter de si bien connaître la famille royale, quelque soit les liens qu'ils aient entretenu ! Mais tout cela ne dura pas longtemps, l'oeil vif du Duc d'Orléans crut percer un secret et avait bien raison de son intuition vu l'air paniqué Marianne. De quoi avait-elle peur ? Que Monsieur répète ? Sûr que lui ne savait pas tenir un secret, ou alors il fallait une sacrée contrepartie pour qu'il tienne sa langue. Les secrets bien gardés sont souvent les plus croustillants et ceux qui font mouche dans les salons ou les discussions. Sans forcément vouloir faire du mal à la personne, mais raconter son petit secret avait quelque chose de jouissif … Marianne tenta de s'expliquer, parla de surprise pour la Cour. Mensonge ou non ? Qu'importe, cela semblait être convaincant. Marianne : … De grâce, altesse, gardons pour nous cette surprise que j’offre à la cour de France. Me ferez-vous cet honneur, Philippe ? Monsieur : Vous pouvez compter sur moi, mon amie. Je ne dirais mot à personne. Mais je veux être là pour voir le beau monde s'étouffer dans leur venin. Il avait beau faire la promesse, le plus dur était de la tenir. Et même s'il mettait beaucoup de volonté, il suffirait qu'on lui parle d'une autre grossesse pour que cela lui échappe. Mais cette marque affective d'utiliser son prénom le toucha. Il ne voulait voir partir cette amitié au loin pour un secret qui serait plus que visible d'ici quelques semaines. Avec la duchesse de Bouillon, ils se connaissaient depuis tellement d'années, tellement de souvenirs que cela pourrait entretenir des dizaines de conversations pendant des heures ! Le château de Fontainebleau sur les canaux, Marianne qui s'amusait à dire qu'elle avait embrassé Guiche et le Roi à qui voulait l'entendre … Mais ne nous emballons pas, n'allons pas écrire un roman, surtout quand son hôte venait à lui proposer de quoi se sustanter. Marianne :En ce jour de jeun, accepteriez-vous un thé, ou un chocolat ? Monsieur : Oh Marianne, … Un chocolat, voyons. Le thé me rappelle les anglais et je passe assez de temps avec l'une d'elle. Le ton de dégoût qu'il prit sur la fin de sa phrase en disait assez long sur ses relations avec une anglaise. Monsieur ne cachait même pas son désamour pour Madame, il n'en avait pas besoin vu que tout le monde savait et pas besoin de faux semblant avec celle qui savait beaucoup de choses. La discussion aurait pu durer longtemps sur les cancans si un autre invité ne fit pas son apparition. Il ne l'avait pas vu avant que l'homme s'approche et salue la petite assistance des deux précieux. Son visage perdit de sa superbe et ses yeux se figèrent sur cette silhouette sortie tout droit du passé. Philippe Mancini … Cela faisait si longtemps que ce nom ne lui était pas revenu en mémoire, et encore moins avoir cet ancien amour sous les yeux que son coeur en rata quelques battements. Quelques secondes passèrent sans qu'il ne se rende compte, puis il décida de se ressaisir et masquer tant bien que mal ce trouble alors que le Mancini salua sa soeur avant de se tourner vers lui. Julien : Vous m’avez fait demander, ma chère, me voici. J’ai quelques scrupules à ne pas être arrivé en même temps que votre convié et surtout qu’il n’ait pas été annoncé lorsque votre messager à pénétré mes appartements que Monsieur serait aussi de la partie. Mais toutes les surprises ne sont pas mauvaises, n’est-ce pas ? Monsieur : Je n'aurais pas troublé une réunion de famille, loin de là. Je suis venu à l'improviste corrompre la tranquillité de votre sœur et raconter la Messe des Cendres qu'elle a raté … Tout comme vous. Je n'aurais pas oublié votre présence. Il lui fit un charmant sourire et ne le lâcha pas du regard. Julien avait grandi, bien loin de l'adolescent de quinze ans quand ils se sont rencontrés. Il était tellement beau à cet époque et aujourd'hui, peu de choses avaient changé. Bien sûr, ses traits étaient devenus ceux d'un beau jeune homme et sa musculature s'était développé. Il avait toujours ce magnifique sourire qui illuminait son visage et ses yeux bleus tentant lui aussi de cacher sa surprise. Monsieur : Il est un plaisir de vous revoir, Philippe. Cela faisait longtemps. Sûr que cela était un plaisir. On ne peut décidément pas dire à un beau garçon que sa présence fait remonter de vieux souvenirs et que cela en était presque effrayant. Et si le Prince souriait, il ne pouvait pas nier que ces retrouvailles lui faisait peur en quelque sorte.
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| | | Marie-Anne Mancini
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| Sujet: Re: ragots, secrets et retrouvailles [M., M-A., P-J.] 08.02.11 0:33 | |
| Monsieur : Que de mystères ! Dites m'en plus, ma chère ! Mais une chose est sûre, ils ne vous valent pas. Marianne : Vous en dire plus ? A dire vrai je m’étonne même que ne n’en soyez pas informé ! Mais baste, ne parlons plus de ces choses qui fâchent ! Elle posa son index sur sa bouche dans un sourire mystérieux de conspiratrice, tâchant d’oublier les réelles rancœurs qu’elle nourrissait toujours envers ces fâcheux. La présence de Monsieur était si réconfortante qu’elle ne voulait gâcher ce petit moment de plaisir. Elle se sentait à nouveau pleinement italienne dans ces petits jeux de cours et ces ragots. Godefroy pouvait la rendre si douce et honnête qu’elle craignait parfois d’en perdre sa véritable nature ! La venue de leur premier enfant puis l’attente de ce second avait changé la jeune femme, mais elle s’efforçait de ne pas devenir des ces épouses bien trop parfaites et irréprochables : lorsqu’on était Mancini, on se devait de le rester et d’être chaque jour à la hauteur des attaques lancées contre soi ! Marianne ne répondit pas aux élans d’honnêteté du jeune prince. Malgré ses récriminations et sa sincérité, Monsieur ne pouvait cependant pas obtenir tout son crédit auprès de cette vieille amie, pourtant si jeune encore. Elle savait que tôt ou tard – mais mieux valait tard ! – il lâcherait ce petit secret qu’elle maintenait au chaud. Elle savait également qu’elle ne pourrait lui en tenir rigueur par cette affection qu’elle lui portait, mais ses craintes ne devaient pas être justifiées, quel qu’en soit le motif. Elle ne fit qu’afficher un sourire de convenance, mais ses yeux trahissaient bien trop ses pensées. Monsieur ne pouvait plus douter de la suspicion de la duchesse. La jeune femme fit un petit signe vers la jeune fille qui attendait en silence près de la porte. Les joues rosies d’être en face du frère du roi en personne, elle s’avança timidement et s’inclina vers Marianne pour écouter sa requête. Monsieur : Oh Marianne, … Un chocolat, voyons. Le thé me rappelle les anglais et je passe assez de temps avec l'une d'elle. Marianne : Chacun boit ce qui lui ressemble. Nous sommes onctueux, piquants et l’on se délecte de notre goût si particulier. D’autres boivent du thé. Ses yeux s’illuminèrent de cette lueur mutine alors qu’elle donnait quelques ordres à la jeune suivante dont les joues restaient bien roses. Marianne avait distinctement entendu le bruit de porte claquée et les talons de ce pas si familier qui résonnaient dans le couloir menant à ses appartements. Son cœur se mit à battre un peu plus lorsqu’elle imaginait la figure de ce frère tant chéri ; de ses boucles de souliers à ses cheveux de jais soigneusement coiffés et peignés, elle connaissait par cœur l’allure de Julien et ne pouvait que deviner sa prestance lorsqu’il se dirigeait vers le salon. Et plus encore, elle dissimulait encore ce petit plaisir qu’elle aurait lorsque l’un et l’autre de ses convives se retrouveraient. Elle resta assise, droite, la main sur son ventre, lorsqu’elle entendit la porte s’ouvrir et le valet annoncer le duc de Nevers. Elle cacha sa petite victoire lorsqu’elle observa la transformation de Philippe, dont les yeux s’ouvraient de plus en plus grands à la vue de ce nouveau venu. Son esprit partit plus loin encore, lorsqu’elle entendit pour elle-même les cœurs des deux hommes battre à ces retrouvailles imprévues. Malgré tout le hasard de cette rencontre, Marianne ne pouvait que se sentir maîtresse de cette petite scène, comme si chaque mot avait été dicté par elle. Julien : Vous m’avez fait demander, ma chère, me voici. J’ai quelques scrupules à ne pas être arrivé en même temps que votre convié et surtout qu’il n’ait pas été annoncé lorsque votre messager à pénétré mes appartements que Monsieur serait aussi de la partie. Mais toutes les surprises ne sont pas mauvaises, n’est-ce pas ? Monsieur : Je n'aurais pas troublé une réunion de famille, loin de là. Je suis venu à l'improviste corrompre la tranquillité de votre sœur et raconter la Messe des Cendres qu'elle a raté … Tout comme vous. Je n'aurais pas oublié votre présence. Marianne : Julien ! Votre absence m’a beaucoup coûté ce matin et j’étais si lasse que je n’ai pensé qu’à vous lorsque la solitude m’a enfermée. Monsieur m’a fait cette agréable surprise de venir tromper mon ennui et je n’ai pu vous en avertir…mais les surprises sont les mets les plus agréables auxquels j’ai pu goûter, comme vous le dites ! Elle s’était levée dans un seul mouvement et avait serré les mains du jeune homme avec ferveur, embrassant la joue encore fraîche de son frère. Marianne : Oubliez vos scrupules et joignez-vous à notre compagnie ! Ou plutôt…comptez-moi pourquoi son altesse semble si surprise de vous voir. N’étiez-vous donc pas à la messe, en bon disciple du libertinage que vous êtes ? Elle leva un doigt accusateur vers son aîné, mais ses yeux pétillaient d’une malice mal contenue. En vérité, elle ne pouvait que difficilement contenir les battements de son cœur lorsqu’elle retrouvait son frère. A ses yeux, il était ce mentor qu’elle suivait presque aveuglément. Ce modèle que son mari refuserait pour elle, mais qu’elle suivait lorsqu’elle voulait braver les interdits. Il l’avait tant de fois poussé hors de ce chemin de bienséances qu’elle lui en était redevable. Et ce matin-là, elle mourrait d’envie de lui conter son aventure du bal, mais la présence de Philippe la stoppa dans son élan. En s’asseyant, elle arrangea instinctivement les tissus de sa robe et son regard croisa celui de son ami. Elle n’avait pas encore annoncé à Julien cette nouvelle grossesse et souhaitait le faire ce matin-même. Mais le prince, venu inopinément, n’avait certainement pas songé à ce fait et la jeune femme craignit quelques indiscrétions ruinant ses espérances. Une parole était si vite lâchée ! L’esprit de la jeune femme tourna à vive allure et la situation s’éclaira d’elle-même. Rien ne l’excitait plus dans des petits jeux, que celui des marchés. Elle adorait en proposer, en faire, en rompre. C’était là son quotidien. Elle se tourna vers Philippe, le visage des plus angéliques. Marianne : Altesse…n’avez-vous donc pas faussé compagnie à la cour et à sa Majesté en venant me voir ? L’on pourrait être fâché de votre absence et je m’en sentirais coupable. Je garderais ce petit entretien pour nous, messieurs. Voulez-vous ? Mes gens sont discrets et ma rue est si calme en ce jour de jeun que je doute que l’on ai aperçu votre équipage entrer dans l’hôtel, votre altesse. Elle coula sur lui un regard forçant la réponse affirmative. Un de ces regards doux, peut-être mielleux, n’admettant aucune négation malgré ce sourire. Un de ces regards qui couvaient d’autres desseins encore non-dits. Mais ces desseins, Marianne ne les dévoilerait que plus tard.
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| | | Invité
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| Sujet: Re: ragots, secrets et retrouvailles [M., M-A., P-J.] 11.02.11 15:51 | |
| Ne disions-nous pas qu’un secret d’état n’était jamais qu’un ragot qui a réussi ? J’étais quelque peu surpris de voir que Monsieur le Prince de France était en ce moment assis dans le canapé de ma cadette, partageant avec elle une discussion vraisemblablement animée que je venais visiblement de troubler par ma présence. Moi-même membre à part entière de la Cour, mes oreilles n’étaient pas à l’abri des ragots lancés par-ci et par-là, et qui finissaient toujours pas faire écho dans tout le bon peuple. Mais il n’avait pas besoin de faire partie du personnel du château de Versailles pour savoir que Monsieur n’était pas heureux avec sa femme. Et il ne s’en cachait pas. Je le détaillais plus en détails ; je reconnaissais sans aucune difficulté le regard océan du jeune prince, et ses traits n’avaient pas beaucoup changés si ce n’était par le biais de l’âge qu’il avait prit. Il avait été un jeune homme des plus charmants - dont le souvenir de l’adolescence me laissait du baume au cœur, une sensation de douce chaleur avec laquelle je coexistais parfois - et il était à présent un homme. Un vrai. Inutile de préciser que la maturité lui allait plutôt bien au teint, il était toujours aussi plaisant à regarder, force m’était de l’admettre. Mon regard un peu déviant que je partageais avec ma belle Marie-Anne se planta dans celui de mon ancien amant tandis qu’il reprenait la parole. Monsieur : Je n'aurais pas troublé une réunion de famille, loin de là. Je suis venu à l'improviste corrompre la tranquillité de votre sœur et raconter la Messe des Cendres qu'elle a raté … Tout comme vous. Je n'aurais pas oublié votre présence. Le sourire qui se dessina sur ses lèvres ne fit qu’augmenter le mien, dont les lèvres s’étiraient avec gêne mais complaisance. Ses paroles m’étaient fort appréciables, surtout si l’on considérait le fait que ma présence puisse le marquer au point qu’il ne l’oublie pas. Ainsi nous partagions la même… sympathie, l’un vis-à-vis de l’autre ; et cet homme n’était nul autre qu’un vieil ami que j’aimerais énormément apprendre à connaître à nouveau. Bien que techniquement parlant, nous nous connaissions déjà. Mais les années avaient passées, emportant le temps avec elle, ce temps qui nous avait tant manqué, ce temps durant lequel l’eau avait coulé sous les ponts. Combien de ponts m’avaient séparé de lui tandis que je festoyais dans les rues vénitiennes, et lui dans son beau palais ? Beaucoup trop à mon goût, même si cela s’était imposé comme nécessaire. Où en serions-nous désormais si je n’avais pas quitté la Cour pour parcourir un peu le monde de mon propre chef ? C’était une question qui resterait sans doute sans réponse, mais je préférais qu’il en fut tel qu’il en était à ce jour. Il faut savoir se retirer à temps, tirer sa révérence, après quoi le grand retour pouvait se faire avec des sentiments amicaux, sympathiques, moins enclins à la routine et créant un délicat effet de surprise des plus agréables. Je rendis son sourire à mon homonyme français. Julien : Il n’est d’oubli que ce dont la mémoire ne veut plus, j‘aurais peine à entendre que vous m‘oublieriez aussi aisément, votre Altesse. Si j’avais su que vous y étiez, peut-être aurais-je fais l’effort de me lever pour exaucer mon devoir de bon catholique. Pour étayer mes paroles - prononcées certes sur un ton légèrement aguicheur, preuve sans doute de ma surprise mélangée à ma saine animosité -, j’esquissais un petit mordillement de lèvre inférieure tout en espérant qu’il soit assez discret pour ne pas en tirer de conclusions trop hâtives. J’avais beau être très heureux de le revoir, je n’allais quand même pas lui sauter dessus et en oublier la bienséance - quoique. Non, j’étais un jeune homme sérieux. Ce fut avec un léger soulagement que je déviais les yeux en direction de Marianne qui venait de prendre la parole. Marianne : Julien ! Votre absence m’a beaucoup coûté ce matin et j’étais si lasse que je n’ai pensé qu’à vous lorsque la solitude m’a enfermée. Monsieur m’a fait cette agréable surprise de venir tromper mon ennui et je n’ai pu vous en avertir…mais les surprises sont les mets les plus agréables auxquels j’ai pu goûter, comme vous le dites ! Julien : Je me flatte d’être celui auquel vous pensez tandis que la solitude vous cloître dans sa pénible étreinte, ma belle Marianne. Et je constate que vous savez toujours aussi bien vous entourer. Sourire, coup d’œil en direction du Prince. Monsieur : Il est un plaisir de vous revoir, Philippe. Cela faisait longtemps. Mon regard pétillait. Julien : Trop longtemps. Croyez bien que ce plaisir est on ne peut plus réciproque. Maintenant il brûlait. J’avais ce feu dans le regard, emprunt de toutes sortes de curiosités aussi malsaines les unes que les autres, et toutes ces questions qui resteraient enfouies à l’intérieur de moi. Comment s’étaient passées ces dernières années pour lui ? Comment cela se passait-il réellement avec sa femme ? Est-ce qu’un nouveau petit chanceux privilégié partageait sa couche, ou pire, son cœur ? Et la plus importante de toutes : Lui avais-je manqué ? J’étais face au Prince de France, mon devoir était de faire taire en moi toutes ces questions. Le contrôle de soi, et mes mots restèrent coincés au fond de ma gorge, fidèle citoyen versaillais que je puisse être. Marianne vint m’aider à ne point trop divaguer dans les méandres de mes pensées les plus secrètes. Marianne : Oubliez vos scrupules et joignez-vous à notre compagnie ! Ou plutôt…comptez-moi pourquoi son altesse semble si surprise de vous voir. N’étiez-vous donc pas à la messe, en bon disciple du libertinage que vous êtes ? Je fis mon plus beau sourire à ma cadette et vint m’asseoir à côté d’elle après l’avoir prié d’un geste galant de reprendre place. Mon regard vaillant brillait d’aise, et je m’installais confortablement tout en caressant innocemment la main de Marie-Anne tandis que je lui répondais d’une voix suave. Julien : J’aurais dû y être, mais j’ai finalement subi un léger changement de dessein. Si ni vous ni moi n’avons fait figure de présence à la messe de ce matin, espérons au moins que notre aînée a honoré la famille Mancini. Il serait triste que l’on se voit traités de déserteurs à cause de notre tempérament légèrement plus… chaleureux. J’avais hésité sur le dernier mot, me rendant bien compte qu’il n’était pas le plus approprié. Mais mes deux convives - surtout ma sœur - avaient, je pense, bien entendu de quoi je voulais parler. Je ne m’en vantais pas, mais je n’étais point marié ni engagé sentimentalement; alors à quoi bon passer pour prude si ce n’était pas le cas ? Jouissons des bonnes choses de la vie sans retenue, elle était bien assez courte pour que l’on se morfonde. Lorsque ma sœur reprit la parole, j’étais déjà perdu dans la contemplation de mon ancien amant, le dévisageant peut-être avec un peu trop d’insistance : ce n’étaient pas là des manières à tenir devant son Prince, si ?
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| | | Philippe d'Orléans
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| Sujet: Re: ragots, secrets et retrouvailles [M., M-A., P-J.] 16.02.11 20:26 | |
| Sans le vouloir, Monsieur tombait dans un drôle traquenard. Il était sûr que son amie ne lui aurait pas tendu un tel piège, qu'il ne s'agissait qu'un simple concours de circonstances. Même si cela aurait été l'œuvre machiavélique de Marianne, il n'arrivait pas à lui en vouloir, fasciné plus qu'il ne le voulait devant le nouveau venu dans le salon. Philippe Julien Mancini était loin d'être un inconnu dans la mémoire princière et se souvenir fit remonter des moments de son adolescence qu'il n'avait jamais pu oublier, tout cela était juste enfoui sous les années accumulées sans jamais réellement disparaître. Après tout, un premier amour ne peut s'enfuir une fois que l'on se quitte. On pense tout maîtriser, se dire que le temps a tué tout sentiment, ne laissant qu'un tendre souvenir. Mais ces retrouvailles furent d'une rare violence pour le Prince, comme s'il s'était pris une claque en pleine figure. Julien :Trop longtemps. Croyez bien que ce plaisir est on ne peut plus réciproque. Incapable de détacher son regard sur Julien, le Prince lui adresse un sourire à la fois mystérieux et pourtant si chaleureux. Trop longtemps ? Cela était bien vrai, ils s'étaient peu croisés depuis leur séparation, Marianne parlait de lui lorsque les deux amis se voyaient mais jamais Philippe n'avait pu constater le changement physique du Mancini. Il était devenu un magnifique jeune homme mais il conservait ce feu dans ses yeux et la finesse de ses traits qui faisaient le charme de ses quinze ans. Il avait juste mûri et s'était davantage embelli. Il comprenait mieux l'effet qu'il faisait à la gente féminine qui ne cessait de vanter sa beauté. Lui qui n'avait qu'un souvenir de jeunesse pourra à présent acquiescer de vive voix si jamais il venait dans les conversations de Cour. Que cela était étrange de le revoir face à lui après tout ce temps. Ils ne s'étaient pas adressés la parole depuis leur séparation d'un commun accord et il ne l'avait pas revu depuis la mort de Mazarin. Autant dire que tant de l'eau avait coulé sous les ponts, sans que rien ne disparaisse. Monsieur se souvenait que lorsque Philippe de Lorraine s'étaient séparés quelques mois, Philippe avait repassé en tête ses anciennes relations et avait trouvé que la plus simple avait été celle avec Julien. Insouciants durant leur adolescence, tout semblait possible et il s'était même demandé ce qui se serait passé s'ils n'avaient pas décidé de faire chacun sa route. Combien de temps auraient-il continué à se voir ? Aurait-il gardé un aussi agréable souvenir ? Qu'est ce que cela aurait changé dans la vie du Prince ? Tant de questions dont il n'aurait jamais la réponse puisque quelques années après Mancini vinrent ses deux autres amants principaux, Guiche et puis Lorraine. Pour le premier, cela s'était terminé dans la haine et il avait du quitter la Cour pour éviter le courroux du Prince ; le second était certes fidèle mais doté d'un sacré caractère et les deux amants ne connaissaient pas de longs moments de répit, il fallait toujours des déchirements, des disputes et des vases brisés. Pourtant, il était toujours là. Tout cela aurait été tellement différent … Détachant enfin les yeux de ce fantôme sortit de nul part, il posa son regard sur son amie qui le fixait. Sans un mot, Monsieur comprit qu'il fallait garder le silence quant à la grossesse de celle-ci. Un signe de tête à peine esquissé fut sa réponse. Une promesse ne se gâchait pas, surtout lorsque celle-ci est fait à une amie de longue date. Si la Duchesse voulait annoncer la nouvelle venue de son enfant à son frère, c'était tout à fait son droit. Et il fallait avouer que le Prince pensait à autre chose qu'à vouloir lever le voile sur un secret qui ferait bientôt grand bruit. Marianne : Oubliez vos scrupules et joignez-vous à notre compagnie ! Ou plutôt…comptez-moi pourquoi son altesse semble si surprise de vous voir. N’étiez-vous donc pas à la messe, en bon disciple du libertinage que vous êtes ? Julien : J’aurais dû y être, mais j’ai finalement subi un léger changement de dessein. Si ni vous ni moi n’avons fait figure de présence à la messe de ce matin, espérons au moins que notre aînée a honoré la famille Mancini. Il serait triste que l’on se voit traités de déserteurs à cause de notre tempérament légèrement plus… chaleureux. Le dernier mot le fit sourire, un sourire amusé au coin des lèvres. Un simple mot, pourtant innocent lorsqu'il est employé au quotidien, révélait bien des choses dans cette phrase, autant que le blanc qui l'avait précédé. Pas vraiment le plus convenable, personne dans cette pièce n'ignorait les frasques de l'homme de la famille Mancini, de ses aventures à Venise et de ses conquêtes. Après tout, il n'était pas pire qu'un du Perche ou autre séducteur, qu'il profite de sa jeunesse. Ainsi que de son joli minois car toute personne devait bien avouer qu'il était difficile d'y résister. Monsieur, pourtant s'étant promis à la fidélité avec son Chevalier, avait bien du mal à détacher son regard vert du jeune homme face à lui. Il ne détourna même pas les yeux lorsque son ancien amant se mit à le fixer à nouveau. Cela aurait pu durer longtemps mais cela ne dura que quelques brèves secondes, puisque l'hôtesse de maison reprit la parole, Monsieur se décida enfin de tourner la tête. Marianne : Altesse…n’avez-vous donc pas faussé compagnie à la cour et à sa Majesté en venant me voir ? L’on pourrait être fâché de votre absence et je m’en sentirais coupable. Je garderais ce petit entretien pour nous, messieurs. Voulez-vous ? Mes gens sont discrets et ma rue est si calme en ce jour de jeun que je doute que l’on ai aperçu votre équipage entrer dans l’hôtel, votre altesse. Monsieur : La Cour peut bien se passer de moi quelques instants. Et puisque le Roi mon frère a décidé de jeûner, ma présence à ses côtés lors de son repas est bien inutile. Mais je ne resterais pas bien longtemps, je dois bien vous tenir informée, vous, enfermer dans votre tour d'ivoire. Et si vous insistez, ma venue ici sera notre secret. Il savait bien que Marianne se moquait que le Prince soit absent de la Cour, il avait bien compris qu'elle parlait davantage du Chevalier de Lorraine. Si son amant savait que Monsieur s'était rendu chez son amie et y a rencontré son premier amant, pas sûr qu'il apprécie … Dans les yeux émeraude de son Altesse passa un instant une certaine peur. Il n'aimait pas lui mentir, lui cacher des choses mais afin d'éviter toute scène de jalousie, il valait mieux passer ce moment à la trappe, du moins la partie Philippe Julien Mancini. Mais pas possible de l'oublier, encore moins son regard posé sur lui, Monsieur tenta de ne pas le regarder mais il se sentait observé et il n'avait pas tort car Julien le dévisageait sans ménagement, cela en était presque gênant. Vite, il fallait meubler pour évacuer cette gêne. Tout d'abord, commencer par Marianne, il aviserait par la suite. Monsieur : J'espère que nous vous ennuyez pas trop sans la vie palpitante de la Cour. Je me demande comment vous occupez vos journées sans une anecdote croustillante à vous mettre sous la dent ! Il essayait de ne pas trop tourner la tête vers Julien mais qu'il était plaisant de savoir qu'un regard glisse sur vous, davantage lorsqu'il s'agit d'un charmant jeune homme. Il ne devrait pas penser de la sorte, Monsieur le savait, ni même se risquer à quoi que ce soit, et pourtant il n'hésita pas vraiment à planter son regard dans le sien pour le faire parler aussi. Monsieur : N'êtes vous pas à Venise cette année ? Il paraît pourtant que vous en êtes coutumier. Vous devez avoir de charmantes histoires à nous raconter, pauvre de moi qui n'ai pas l'occasion de m'y rendre. Conservant un sourire en coin amusé, Monsieur savait que s'il restait trop longtemps, cela deviendrait dangereux. Mais comme il n'était pas poli de partir comme un voleur, encore moins quand on est Prince de France, il resta assis dans son fauteuil. Bien sûr, ce n'était pas un déplaisir, encore moins une torture mais s'il jouait avec le feu, il se brûlerait sans aucun doute. Lançant un rapide coup d'oeil à Marianne, Monsieur tenta de cerner ce qu'elle avait en tête. En italienne intrigante, tout était possible. Puis il regarda à nouveau le beau Julien, prêt à raconter ses exploits vénitien, avec une joie bien trop grande pour que cela soit normal …
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| | | Marie-Anne Mancini
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| Sujet: Re: ragots, secrets et retrouvailles [M., M-A., P-J.] 03.03.11 21:40 | |
| Les âmes italiennes sont connues pour être les plus mystérieuses et celle de Marianne l’était bien plus encore. Elle avait ce sang chaud, ce regard brûlant et ces manières qui faisaient les femmes de son pays ; mais plus encore, elle en avait la sournoiserie et l’art de manipuler habilement même les plus méfiants. Plus encore, elle se targuait de connaître les tréfonds des âmes de ceux qui l’entouraient et aujourd’hui, dans ce petit salon, elle semblait presque entendre les cœurs des deux hommes battre ensemble. Sous couvert d’une innocence prude, elle retenait un sourire en écoutant les banalités que s’échangeaient les deux jeunes hommes et sans esquisser le moindre geste qui eu pu la trahir, ne cessait de réfléchir à la situation et au venin qu’elle pouvait lui insuffler. Oh ! Il n’y avait là aucune méchanceté de la part de la jeune duchesse : simplement ce jeu, cette douce tromperie qu’elle aimait servir à ses amis, comme un plateau de mignardises. La seule chose qu’elle ne pouvait cacher était la joie, comme un soulagement, de voir son frère à ses côtés. Ce substitut de père, ce modèle qu’elle suivait, oubliant chaque précepte qu’on avait pu lui inculquer. Julien : Je me flatte d’être celui auquel vous pensez tandis que la solitude vous cloître dans sa pénible étreinte, ma belle Marianne. Et je constate que vous savez toujours aussi bien vous entourer. Elle avait laissé sa main dans la sienne alors qu’il la reconduisait sur la petite banquette et observa silencieusement le manège auquel se livraient les deux hommes. Y avait-il si longtemps que Julien n’était venu à la cour ? Depuis le retour de son frère, elle avait oublié la longue attente dans laquelle cette absence l’avait plongée. Mais il ne changeait pas, ses cheveux étaient aussi sombres qu’auparavant et ses yeux pouvaient encore lui promettre mille aventures galantes qu’elle suivrait avec joie ; elle ne s’étonnait même plus de ses habitudes de manquer la messe et retint un nouveau sourire lorsqu’elle aperçu celui de Philippe. Evitant son regard pour ne pas voir sa curiosité trahie, elle se tourna à nouveau vers Philippe. Julien : J’aurais dû y être, mais j’ai finalement subi un léger changement de dessein. Si ni vous ni moi n’avons fait figure de présence à la messe de ce matin, espérons au moins que notre aînée a honoré la famille Mancini. Il serait triste que l’on se voit traités de déserteurs à cause de notre tempérament légèrement plus… chaleureux. Marianne : Olympe est de toutes les hypocrisies et je suis certaine qu’elle aura su à nouveau vous sauver la face ! Pour ma part, mon époux aura pris soin de me faire excuser. Souhaitez-vous que je vous trouve une excuse valable, monsieur le Chaleureux, ou cette jolie demoiselle blonde saura le faire à votre place ?! Elle posa un index mutin sur le nez de son aîné, le regard brillant de malice et se tourna vers Philippe. Monsieur : La Cour peut bien se passer de moi quelques instants. Et puisque le Roi mon frère a décidé de jeûner, ma présence à ses côtés lors de son repas est bien inutile. Mais je ne resterais pas bien longtemps, je dois bien vous tenir informée, vous, enfermer dans votre tour d'ivoire. Et si vous insistez, ma venue ici sera notre secret. Marianne salua silencieusement le jeune homme et comprit que leurs pensées s’étaient rejointes. Elle savait combien les crises de jalousie entre le Chevalier de Lorraine et Orléans pouvaient briser de vases, mais également combien leur relation avait connus de moments bien plus forts que ces querelles. Plus que tout, elle souhaitait éviter une nouvelle dispute et malgré cette rencontre fortuite mais fort plaisante, elle ne voulait voir en Julien une nouvelle tentation pour le prince. Elle ne savait encore quelle relation avait unis auparavant les deux hommes mais son instinct et son expérience lui faisait aisément comprendre qu’il ne s’agissait certainement pas de simples jeux de bataille dans ces châteaux de cartons offerts par son oncle, mais plus de jeux de draps brodés par leurs servantes. Monsieur : J'espère que vous ne vous ennuyez pas trop sans la vie palpitante de la Cour. Je me demande comment vous occupez vos journées sans une anecdote croustillante à vous mettre sous la dent ! Marianne : Certaines situations demandent hélas force d’abnégation. Je ne suis la princesse Raiponce que depuis deux jours seulement et mon époux, je le sais, consentira bien à me laisser sortir sous peu ! Mais ne croyez point que je sois si coupée de la cour, altesse ! Je suis parfois bien plus informée que vous ne l’êtes ! Peut-être ignorez-vous le pouvoir d’écoute de ma camériste… Elle lança un regard malicieux au jeune homme mais sentait le regard de celui-ci comme préoccupé. D’une œillade vers Julien, ses doutes furent presque confirmés, mais il lui fallait encore quelques certitudes. Devrait-elle prêcher le faux pour obtenir le vrai ? Devait-elle couper là cette situation qu’elle pouvait regretter ? Ah ! Voilà que Monsieur parlait de Venise ! Son diable de frère, si enjôleur, pouvait bien être capable d’y inviter le jeune prince…et celui-ci d’accepter ! Elle ne voulait faire de tort à Julien, mais le visage du Chevalier ne cessait de flotter devant ses yeux. Quelle serait sa réaction s’il apprenait que les deux hommes s’étaient retrouvés chez elle ? Il s’était tu sur ses frasques lors du bal, il se taisait encore sur ses paroles légères et tâchait chaque jour de la remettre dans le chemin que Julien lui faisait quitter. Sans s’en apercevoir, prise dans ses pensées, la jeune femme s’était adossée au dossier de la banquette et avait posé une main sur son ventre, songeant à nouveau aux promesses faites à Godefroy. Les yeux rivés au sol, elle n’entendait que les paroles vagues des deux hommes. Elle voulait jouer, s’amuser de cette situation ! Mais chaque idée qui lui venait s’entrechoquait avec sa conscience. Peste qu’il était difficile d’être une âme libre en ces temps hypocrites ! Bah, elle pouvait également amener le sujet sur sa propre personne…oui, cela serait une excellente idée ! Elle pourrait éloigner les regards que les deux hommes s’échangeaient et reporter leurs attentions sur elle ! Il n’y avait là aucun désir de reconnaissance, mais une simple crainte de voir une situation s’envenimer.
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| Sujet: Re: ragots, secrets et retrouvailles [M., M-A., P-J.] 05.03.11 16:42 | |
| Je sentais son regard posé sur moi, et cette sensation me procurait un bien fou. Dieu, comme il est inhumain de désirer être vu, être touché à ce point ! Pendant des années je n’avais plus osé repenser à tous ces moments de tendresse que nous avions partagé, adolescents, parce que jamais je ne voulais me rendre compte, dans le fond, que j’avais des sentiments bien plus nobles que la normale pour mon bon Prince de France. Monsieur était l’une de ces rares personnes qui arrivaient encore à me faire vouloir tout savoir d’elles, et ces prunelles ancrées dans les miennes engendraient une douleur relativement prononcée au niveau de mon torse : mon cœur battait la chamade. Savoir que ma sœur fut assez proche amicalement du jeune premier pour recevoir sa visite à l’improviste m’emplissait d’espoir ; nous aurions bien des opportunités de nous recroiser, lui et moi, j’allais tout faire pour. Nous nous étions perdus de vue depuis bien trop de temps pour que je ne laisse filer comme ça, du jour au lendemain. Je devais cependant prendre mes précautions et ne pas me faire trop imposant, je préférais le laisser doucement venir à moi. Je n’avais aucunement peur de tous les amants qu’il puisse bien avoir, si j’avais moi aussi le privilège de rentrer à nouveau dans ses bonnes grâces. Au nom de tout ce plaisir que nous avions partagé, de tous ces moments chaleureux et de tous ces après-midi de chamailleries et rigolades - nous pouvions même parler d’insouciance, de négligence - tandis que son frère s’appliquait à faire bonne figure sur le trône. Je me rappelais ce bon vieux temps avec amertume et nostalgie, et j’aurais donné beaucoup pour revivre l’une de ces journées ensoleillées d’été, à courir dans le jardin et rire aux éclats. La vie avait été si facile à cette époque, si douce. D’un autre côté, cet effet de surprise de se retrouver ainsi face à face après tout ce temps était si bon que je n’aurais pas souhaité qu’il en fut autrement. Je ne regrettais rien de ce qui s’était passé, et si c’était à refaire je ne changerais rien. Mes voyages m’avaient apporté cette denrée si précieuse que je ne troquerais pas contre tout l’or du monde : mon expérience. J’avais appris où placer mes mains sur un corps, où déposer mes lèvres, j’étais en mesure de savoir ce qui plaisait ou non selon les personnes, de toucher les parties érogènes, et surtout : j’avais appris à donner et recevoir du plaisir. Et si l’invité de ma chère sœur en cette radieuse journée me quémandait, je ne me ferais pas prier. En attendant, je restais là, assis aux côtés de ma jeune sœur, à lui caresser tendrement la nuque avec application tandis que j’écoutais et participais attentivement à la discussion. Marianne : Olympe est de toutes les hypocrisies et je suis certaine qu’elle aura su à nouveau vous sauver la face ! Pour ma part, mon époux aura pris soin de me faire excuser. Souhaitez-vous que je vous trouve une excuse valable, monsieur le Chaleureux, ou cette jolie demoiselle blonde saura le faire à votre place ?! Julien : Son nom demeure un mystère à ma connaissance, alors que je suis certain que vos idées lumineuses pourront me sauver la mise, aussi j’accepte avec gratitude votre proposition, madame la Rusée. Elle posa un index sur le bout de mon nez, et j’esquissais un sourire immense. S’il y avait une chose que j’appréciais chez Marianne, c’était bien le fait qu’elle arrivait à me charrier devant n’importe lequel de nos invités, si tant était que nous le connaissions un minimum tous les deux. J’avais quelques remords à ce qu’elle évoquât ainsi ma vie privée - vie sexuelle, vous avez raison - devant un invité dont je voyais parfaitement la silhouette étendue dans mes draps. Mais passons outre, mon tempérament de séducteur n’était de toute évidence un secret pour personne, et aussi incroyable que cela puisse paraître, certaines femmes n’essayaient pas même de me résister, alors qu’il était bien connu que celle qui réussissait à cumuler la beauté et la résistance s’attirerait de toute évidence le désir ; parce que l’inaccessible avait cette capacité de nous attirer à lui comme un aimant, et que je ne coupais pas à la règle. Je trouvais cela d’autant plus excitant qu’une quelconque relation nouvelle avec le Prince nous était totalement interdite par ce serment qu’il avait passé avec son amant. Ainsi me contentais-je d’écouter silencieusement Monsieur parler. Monsieur : La Cour peut bien se passer de moi quelques instants. Et puisque le Roi mon frère a décidé de jeûner, ma présence à ses côtés lors de son repas est bien inutile. Mais je ne resterais pas bien longtemps, je dois bien vous tenir informée, vous, enfermée dans votre tour d’ivoire. Et si vous insistez, ma venue ici sera notre secret. Julien : Il n’y a de secret que pour ce qui se veut honteux. Auriez-vous honte de pénétrer la demeure d’une Mancini, monsieur Philippe ? […]. Oubliez cette question, c’était incongru de ma part. Compte tenu de ma présence assez irrégulière à la Cour ces dernières années, je n’étais pas en mesure de parler, ainsi me ravisais-je sans ménagement. Il ne fallait pas que j’oublie que même si Monsieur avait été l’un de mes amants, il n’en demeurait pas moins le frère du Roi et je lui devais un respect sans précédent. Mon regard se perdit un instant sur ma jeune sœur sur laquelle je traçais des figures géométriques invisibles du bout de mon index sur sa peau doucereuse et aussi fraîche que le lui donnait sa jeunesse qui semblait éternelle. Mais cela n’était peut-être aussi que dû à ses dix-huit ans ; une beauté comme on en voyait rarement, et déjà son annulaire portait l’anneau qui avait scellé son destin à celui d’un autre homme. Que c’était regrettable ! Elle n’avait pas eu le temps de connaître assez de sa liberté pour en apprécier le goût, il en avait fallu de peu pour qu’elle n’y goûte pas, mais je n’avais pas failli à cette « éducation au plaisir » que je voulais qu’elle goûte. Pas de soucis à se faire pour le mari, qu’il essaye d’intenter quoique ce soit contre elle pour motif d’infidélité et je faisais de lui un homme mort. J’étais ce que l’on pouvait appelé un « grand frère appliqué ». Philippe d’Orléans semblait tout autant partager ces sentiments affectueux et amicaux envers ma cadette, et mon regard se porta à nouveau sur lui quand il reprit la parole, comme pour briser un silence gêné, pour parler à ma jeune sœur puis à moi-même, hésitant à me regarder dans les yeux mais cédant finalement pour mon plus grand ravissement. Monsieur : N’êtes-vous pas à Venise cette année ? Il paraît pourtant que vous en êtes coutumier. Vous devez avoir de charmantes histoires à nous raconter, pauvre de moi qui n’ai pas l’occasion de m’y rendre. Julien : Il ne tient à vous que de quelques mots pour que je vous y conduise, si tel est votre désir. Mais vos sources sont véridiques, j’aime à m’y rendre, ce lieu ne manque jamais de distractions des plus diverses et variées. Ceci dit, la Cour ne manque pas plus de divertissements, et certains de ses résidents n’ont pas besoin de masque pour attirer toute mon attention. Je lui lançais un regard entendu, et un léger sourire avait étiré mes lèvres. J’étais décidément incorrigible, à lui lancer de tels sous-entendus devant ma propre sœur, mais j’en aurais eu des scrupules que si je ne la savais pas aussi… chaleureuse que moi. Je ne cacherais rien à ma sœur qui se délectait bien trop des petits détails quotidiens, des derniers potins en vigueur ; j’avais toujours pris l’habitude de tout partager avec elle, sans forcément entrer dans les détails les plus intimes. |
| | | Philippe d'Orléans
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !Discours royal:
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| Sujet: Re: ragots, secrets et retrouvailles [M., M-A., P-J.] 09.04.11 22:00 | |
| Il était difficile de rester concentré sur une conversation quand un regard se pose sur vous avec une telle intensité. Davantage lorsqu'il s'agissait d'un beau garçon, ancien amour de surcroit ! Pauvre Monsieur, tiraillé par ses sentiments ressortis du fond des âges par ses souvenirs d'adolescents, et aussi par sa raison qui le tenait avec cette maudite promesse faite à son Chevalier il y a quatre ans de cela. Et pourtant, quelle agréable tentation que ce Mancini assis aux côtés de son amie de toujours. Il ne pourrait pas échapper à Julien, pour deux raisons simples : la première était qu'il était le frère de Marianne et qu'après la nouvelle que le Prince avait découvert il y a peu, la duchesse ne va plus paraître à la Cour, il faudra donc lui rendre visite et son frère sera là ; la deuxième est qu'il n'avait pas envie de lui échapper. Impossible à explicable, Monsieur était totalement attiré par ce fruit défendu alors qu'il ne le devrait pas … Alors tant pis, le voilà à tourner la tête et leurs regards se rencontrer. C'était littéralement se jeter dans la gueule du loup. Et quel loup ! Julien : Il n’y a de secret que pour ce qui se veut honteux. Auriez-vous honte de pénétrer la demeure d’une Mancini, monsieur Philippe ? […]. Oubliez cette question, c’était incongru de ma part. Monsieur : Je vais y répondre quand même, la franchise n'a jamais tué. Ou alors ils étaient bien malchanceux … Si je n'ai pas honte de venir chez votre chère sœur, je ne veux pas jouer l'annonceur à Versailles ni faire son bulletin de santé. Il vaut mieux qu'elle annonce le tout le jour de son retour ! Sa phrase avait commencé par un doux rire et s'était fini par un sourire délicat. Il mentait avec grâce et discrétion. Bien sûr, la duchesse de Bouillon n'était pas dupe, toux deux savaient qu'il ne s'agissait pas là des dindes de Versailles à éviter, ni même du Roi, mais bel et bien de l'amant de Monsieur, Philippe de Lorraine. Il ne voulait pas en parler ici, pas maintenant et préférait garder la conversation légère et agréable. Le Prince venait de retrouver un ami – et même plus – perdu de vue depuis bien trop longtemps, pas la peine de l'encombrer des histoires d'amour de Monsieur. Mais il fallait recentrer la discussion sur Marianne, il était trop dangereux de fixer un peu trop longtemps les iris azur du beau Julien. Alors Monsieur, en excellent courtisan, se tourna vers son amie de toujours pour lui lancer un bon mot. Surtout ne pas trop montrer sa gêne et cette vague venue du fond de ses souvenirs. Marianne : Certaines situations demandent hélas force d’abnégation. Je ne suis la princesse Raiponce que depuis deux jours seulement et mon époux, je le sais, consentira bien à me laisser sortir sous peu ! Mais ne croyez point que je sois si coupée de la cour, altesse ! Je suis parfois bien plus informée que vous ne l’êtes ! Peut-être ignorez-vous le pouvoir d’écoute de ma camériste… Monsieur : S'ils sont à la hauteur de mes mignons, je vous sais donc suffisamment informée. Et sachez que je ne vous ai jamais sous-estimé ! Dans certains cas, il ne faut jamais sous-estimé les gens. Pas tous, certains sont des idiots finis et ne comprendrait pas la moindre allusion, le petit sous-entendu ou l'ironie de certaines phrases. La duchesse de Bouillon faisait partie de cette sorte d'élite dont l'esprit était plus que développé. Loin d'être sotte, le Prince ne serait pas étonné qu'elle découvre ce qu'il s'était passé entre lui et Julien presque une décennie auparavant. Peut être le savait elle déjà … Non, elle observait les deux hommes, réfléchissait, une idée lui avait sûrement traversé l'intellect. Elle aurait bon du premier coup, sans aucun doute mais n'en parlerait pas à haute voix devant les deux. Non, elle l'abordera un autre jour, en privé avec Monsieur et par sous-entendus qu'eux seuls pourraient comprendre. Il fallait que le Bourbon s'attende à tout, Marianne était une adversaire de taille. Il en avait la chance d'en avoir fait son amie ! Bien vite, la tentation de poser à nouveau son regard sur le Mancini le saisit au corps et il fut incapable d'y résister. Voilà comment ses prunelles vertes se plongèrent dans celles azurs du beau jeune homme assis non loin de lui. Et comme un tel silence était gênant ! Pourtant, la voix de Julien était si agréable à l'oreille, il n'en fallut pas plus au Prince pour parler de Venise. Ce sujet là ou un autre, qu'importe. Il fallait discuter, ne pas se regarder dans le blanc des yeux et laisser peut être sous-entendre certaines choses. Parmi, mille sujets de conversation, ce fut donc Venise qui fut choisie et Philippe d'Orléans était ô combien intéressé par ce que l'autre avait à dire sur le sujet. Julien : Il ne tient à vous que de quelques mots pour que je vous y conduise, si tel est votre désir. Mais vos sources sont véridiques, j’aime à m’y rendre, ce lieu ne manque jamais de distractions des plus diverses et variées. Ceci dit, la Cour ne manque pas plus de divertissements, et certains de ses résidents n’ont pas besoin de masque pour attirer toute mon attention. Un rire s'échappa de la bouche princière. Une partie de ce rire fut pour l'audace de l'inviter à Venise, là où Monsieur ne pourrait jamais se rendre et l'autre pour masquer un certain désir de dire oui. Ces quelques instants lui permirent de reprendre un peu ses esprits et répondre avec un petit sourire en coin. Monsieur : Pardonnez moi ce rire mais il me paraît tellement incongru de quitter les frontières du royaume. Le Roi mon frère eut une très belle phrase à ce sujet sur le fait que les princes de France n'ont leur place qu'à la Cour ! Mais je retiens votre invitation. Qui sait, un jour, je ne serais peut être plus enchaîné à la Cour des Vautours … Pourtant, il l'aimait la Cour ! C'était sa principale distraction avec l'aménagement de ses logements et l'organisation des grands évènements mondains. Point de guerre à l'horizon pour satisfaire des envies militaires, interdiction d'enchaîner les amants sous peine de perdre l'homme qu'il aimait … Prince de France n'était pas forcément la plus à envier dans le Royaume de France ! Mais la Cour regorgeait d'histoires, de coucheries et de secrets de polichinelle à découvrir alors il s'en satisfaisait largement, même si certains jours il avait ce qu'il appelait les Vautours en horreur … Mais des mots de Julien, il avait aussi bien retenu la dernière partie. Y avait-il une sorte de message caché ou le Prince fabulait ? Non, le regard passait tellement de choses, et ce sourire ! Il était presque criminel d'être si beau avec un tel sourire. Monsieur en aurait presque rougi s'il ne savait pas si bien se contrôler en public. Un sourire entendu en retour valait mille mots mais renchérir ne faisait jamais de mal. Monsieur : Savez vous que beaucoup portent des masques à la Cour. Peut être que votre attention se porte sur un leurre, vous devriez vous méfier monsieur Mancini … C'était un jeu dangereux, la raison de Monsieur s'alarmait dans sa tête mais il faisait fit de ne rien entendre. Cela était impossible sans qu'il ne sache pourquoi. Enfin si, il le savait que trop bien mais ne pouvait pas se l'avouer. Là encore était le moment de se tourner à nouveau vers Marianne, Monsieur n'avait pas quitté des yeux le beau Julien pendant tout ce temps et son cœur commençait à battre beaucoup trop fort. C'est là qu'il vit celle pour qui il était venu à la base, perdue dans ses pensées. Ce n'était pas dans les habitudes de la jeune femme de s'absenter, psychiquement parlant, des conversations. Perdant un peu de son sourire, Monsieur s'inquiéta pour son amie et oublia pour quelques secondes, le beau jeune homme au côté de celle-ci. Monsieur : Marianne, vous sentez vous bien ? S'il vous faut du repos, n'hésitez pas à me mettre à la porte. Je ne voudrais point vous fatiguer.
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| Sujet: Re: ragots, secrets et retrouvailles [M., M-A., P-J.] 27.06.11 21:22 | |
| Diable ! Qu’ils parlaient, tout deux ! De vrais enfants ! Ou plutôt, de vraies femmes ! Marianne voyait s’étendre devant elle une situation qui pouvait prendre des allures de catastrophes. Elle se fichait d’une disgrâce qui ne tomberait jamais pour ces histoires de cœurs, elle se fichait également de son époux, lorsqu’il apprendrait la visite des deux hommes un jour de jeûn et qui plus est, celle de son diabolique séducteur de frère. Ce qui inquiétait Marianne était la parole qu’elle avait donné au Chevalier et qu’elle se voyait reprendre subrepticement, sans même le désirer. Les regards entre les deux hommes étaient bien trop appuyés et si elle n’avait connu le Prince, elle ne pouvait se douter des battements du cœur de celui-ci. Malheureusement, elle regrettait à l’instant connaître autant Philippe d’Orléans que son propre frère et le regard de son ami trahissait les élans de son cœur. Julien, elle ne pouvait que le deviner, ne prendrait qu’un plaisir charnel à faire succomber leur vieil ami. Que ne pouvait-il un jour être celui que leur oncle avait tant désiré ! Du moins…un seul jour : celui-ci ! Marianne : Julien, mon cher frère, ne tentez donc pas son altesse ! Vous savez qu’elle serait bien incapable de quitter la cour ne serait-ce qu’une courte journée ! La jeune femme adressa un sourire malicieux au prince avant de sombrer à nouveau dans ses pensées. Elle sentait au dessus de son épaule la main de Julien. Ne l’avait-il pas un jour posé dessus ? Ne l’avait-il pas serré contre lui quelques temps auparavant ? En songeant à ces heures où, loin de son mari, elle suivait Julien dans les endroits les plus fermés de Paris, elle sentit un doux frisson la parcourir. Cette vie libre et secrète lui manquait bien trop et elle sentit son cœur peser dans sa poitrine. Elle aimait sentir son aîné auprès d’elle. Son seul parfum suffisait à lui rappeler qu’elle était sa propre maîtresse et que son mari ne devait être qu’un négligeable obstacle. Ce parfum reflétait tout ce qu’elle n’avait pu être et tout ce qu’elle désirait. Un parfum de secret, de délices, de soirées de jeux et de salons réprouvés par la morale. Monsieur : S'ils sont à la hauteur de mes mignons, je vous sais donc suffisamment informée. Et sachez que je ne vous ai jamais sous-estimé ! Marianne : Les femmes sont telles que je n’ai pas besoin d’une horde de mignons à mes côtés ! Vous ne me sous-estimez pas, prince, ne craignez aucun courroux de ma part. Vous savez que je préfère me tenir visiblement à l’écart de tout cela… Cela me permet de mieux écouter, termina-t-elle silencieusement. Il n’y avait rien de plus agréable que d’écouter aux portes dans une apparente innocence pour mieux disséminer l’information par la suite. Il y avait dans l’intrigue, amoureuse ou politique, un certain danger auquel on ne pouvait goûter sans l’apprécier. Marianne le savait depuis bien assez longtemps pour manier la recette à sa guise. Et aujourd’hui encore, elle observait, analysait et saurait tirer les conclusions de cette entrevue. Elle ne pu que s’empêcher de rire également à la remarque de son frère. Monsieur :Pardonnez moi ce rire mais il me paraît tellement incongru de quitter les frontières du royaume. Le Roi mon frère eut une très belle phrase à ce sujet sur le fait que les princes de France n'ont leur place qu'à la Cour ! Mais je retiens votre invitation. Qui sait, un jour, je ne serais peut être plus enchaîné à la Cour des Vautours … Marianne : Prince, vous êtes Tartuffe parmi les dévôts…ne vous jouez point de moi…la cour vous est bien trop précieuse ! N’est-ce pas elle qui vous offre bien souvent de délicieuses rencontres ? Sans la cour, vous ne seriez venu jusqu’ici vous quérir de ma santé. Elle lança aux deux hommes un regard mutin, mais dans lequel aucune pensée ne transparaissait. Elle avait su garder pour elle la réponse à la question qui brûlerait certainement l’une de ces lèvres masculines. Avait-elle deviné ce qui avait lié les deux hommes ? Elle-même n’avait pas encore touché du doigt la réponse finale, mais elle ne voulait que prêcher le faux pour en connaître le vrai. Une fois ce voile levé, elle pourrait réfléchir sur sa conduite à tenir. Silencieusement, elle observa les deux hommes échanger des regards et imperceptiblement, elle sentit un frisson lui chatouiller le ventre. Il ne s’agissait pas d’un signe de l’enfant qu’elle attendait, ni même de ces frissons de contentement lorsque tout est bien trop parfait. Non, il s’agissait de ces petites pointes de jalousie possessives ; cette pointe lui piquant le cœur lorsqu’elle imaginait les deux hommes réunis…cet ami si cher dans les draps de Julien….ces draps qui la protégeaient lorsque, enfant, elle parcourait les sombres couloirs du palais pour retrouver son aîné. Julien était son frère et tout membre de sa famille était comme une partie d’elle-même. Il lui appartenait, comme ses sœurs étaient à elle et comme elle-même était à ses sœurs. Cette possessivité accepterait-elle d’abandonner son frère à Monsieur ? Monsieur : Marianne, vous sentez vous bien ? S'il vous faut du repos, n'hésitez pas à me mettre à la porte. Je ne voudrais point vous fatiguer. La jeune femme sursauta doucement et sourit à son ami. Dans un geste fébrile, elle ôta sa main de son ventre arrondi. Julien ne pouvait pas l’apprendre ainsi ! Elle voulait que tout soit parfait, qu’ils ne soient que tous les deux, seuls et sans oreilles indiscrètes ! Elle voulait qu’il la félicite sans se sentir observé, malgré toute l’affection qu’elle portait au prince. Marianne : Pardonnez-moi, je suis en effet encore un peu…fatiguée. Mais votre présence à tous deux ne me dérange en rien, je souhaite cependant que votre fuite ne soit point perçue d’un œil sombre ! Julien, souhaitez-vous rester pour dîner ? Je crains que le repas ne soit maigre, mais dès que mon époux nous aura quitté, Suzanne préparera mes appartements pour un deuxième repas, bien plus agréable ! Je sais que vous appréciez toujours autant la bonne chère…n’est-ce pas, Monsieur ? Elle eu un regard brillant en s’adressant au jeune prince, alors que sa main s’enroulait autour du bras de son frère aîné. Marianne : Votre présence à tout deux me plaît tant que je voudrais que vous ne me quittiez pas ! Vous rappelez-vous, Julien, lorsque vous résidiez encore en France ? Les temps semblaient si parfaits ! J’ai longtemps espéré qu’ils reviennent un jour. La ligne était à présent lancée et la jeune femme espéra secrètement que les poissons viennent y mordre.
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