► 25 ans
► Noble Viennois
► "Autrichiennes"
► Marié
« Il était une fois ... »1641, Vienne.La pleine lune entrait dans le Lion, signe de sa naissance, et, comme animé par la main de Dieu, son incandescence découpait parfaitement la vallée alpine en ce qui était lumière et ce qui était ténèbres, et la lumière éclairait le chemin menant les démons vers sa porte. Il était issu de la noblesse Viennoise, à cette époque il ignorait encore tout des intrigues politiques et des conflits religieux de ce monde. Pourtant, les murmures d'un empire en déclin se faisaient entendre tout autour de lui, comme une ombre déjà si menaçante au dessus de son berceau de lin et de soie. On l'élèvera en bon chrétien, dans un monde où il devra bafouer la plus part des principes qu'il aura pu lire dans la bible, dans un monde où il apprendra que rien n'est pire qu'un Turc, et dans un monde où un seul homme pouvait parler à Dieu au nom des autres. On lui enseignera les langues nobles ; le français et le latin ; la musique et comment l'apprécier ; les bonnes manières et l'art héraldique ; les lectures à lires ou à éviter. Puis on l'enverra dans une école pour officiers où il fera ses premières armes. Il connaitra alors les malheurs de la guerre et la souffrance, et il sera heureux de retrouver ses enfants et une femme qu'il n'aimera point après avoir vu autant de mal.
1663, VienneFriedrich s’éveilla dans l’obscurité précédant l’aube, le cœur battant comme un oiseau farouche dans sa poitrine. Il enfila des bottes et ses chausses, silencieusement, prit du bois et ranima les tisons roses pâles du foyer, pour que sa chaleur accueille les filles quand elles se lèveraient. Sa démarche était chaloupée, à l’instar des marins. Friedrich avait un corps robuste aux épaules et mains larges. Son corps présentait une sorte d’harmonie parfaite, imberbe et pourtant viril. Quant à son regard, il était d’un vert peu commun qui s'affichait plus brillant encore lorsque ces mèches de cheveux bruns s'attardaient sur son front.
Les portes enchâssées de verre de la chambre qui surplombait les jardins, étaient ouvertes, laissant une légère brise rafraîchir l'atmosphère ambiant. Les Hasbourg de Vienne, parents lointains de sa propre famille, avaient réussi à lui offrir leur fille en mariage. Petite laideron d'une vingtaine d'années, grasse au possible. Ce corps si repoussant avait au moins le mérite de se vouloir solide, Friedrich se disait que s'il fallait ce genre de créature pour avoir des enfants en bonne santé et une entrée pour la cour de France, il assumerait son devoir conjugal. Et puis, entrer dans cette formidable lignée qui dominait l'Espagne, le Portugal, la Hongrie, la Croatie, le Saint Empire Germanique et plus intéressant pour lui, l'Autriche. Une branche mineure des Hasbourgs valait que toutes les gueuses de Vienne.
Il tourna les talons pour embrasser sur le front les deux jeunes filles qui dormaient encore dans le lit, puis passa la porte sans un son. Friedrich franchit une double porte en bois blanc, et la laissa ouverte pour disparaître à l’extérieur. Il ne pouvait voir qu‘à quelques pas au début, mais ses yeux s’habituèrent bien vite à l’obscurité et il réussit finalement à sortir de la maison. Le mariage promettait d'être festif.
La pluie qui était tombé le jour du mariage avait selon les invités béni ou maudit ce mariage. Enfin de compte Friedrich s'en fichait. La cérémonie fut fastidieuse plus que fastueuse, nombre d'invités n'étaient pas venu, et seule une famille très proche des deux époux avaient osés bravé le temps pour voir s'unir une noblesse décadente, la haute noblesse de Vienne n'avait sans doute même pas eu vent de cette union, c'était une branche plus que mineur des Hasbourgs, sans importance, sans intérêt. L'une en mal de titre, l'autre en mal d'argent. Friedrich avait néanmoins compris que leur fille n'avait pas trouvé meilleur preneur, il suffisait de voir son âge pour en juger. La soirée avançait, l'angoisse de consumer le mariage avec. C'est sur les coups de minuit que les invités embarquèrent les deux jeunes mariés dans la chambre nuptial du château qui avait été soigneusement préparée par une armée de servantes attristées de voir leur meilleur amant se caser avec une noble rondouillard à qui elles devaient désormais obéissance. La porte de la chambre fermée, une nuée d'oreilles curieuses vint se coller à la porte, comme pour vérifier du mieux que leur permettaient la bienséance et la pudeur que le mariage allait être consommé dans l'heure. Friedrich réalisa très vite qu'il n'avait plus ici à faire à une jeune fille en fleur svelte et pleine de passion, fougueuse et exploratrice, mais à une femme déjà faite qui devait tout comme lui, subir cette union imparfaite. Il semblait néanmoins qu'elle le désirait. Lui qui aimait les longs préliminaires il se jeta sur elle sans attendre, il eut même l’impression que son esprit s'extirpait de ce corps pour avoir une vision d’ensemble sur la chose, comme s’il allait regardait deux animaux s’accoupler. Il voyait un homme presque violent humidifier ses parties puis se contenter de défaire les bas de la femme pour faire son affaire. La grosse hurlait comme une truie. Il imagina les personnes derrière la porte rigoler ou s’indigner, mais ce lui fut égal, il avait au moins accompli son devoir, puisqu’en moins de cinq minutes, l’affaire était réglée. On exposa alors fièrement un drap rouge en félicitant le marié.
1664, Vienne Environ un an après le mariage, l'évènement tant attendu eut lieu. C'était dans la violence qu'avait été conçu l'enfant, ce fut dans la violence qu'il émergea de sa mère qui pendant près de treize heures hurla. Avant même qu'il eut apparu, tous pensaient que tant de violence n'avait pu n'engendrer qu'un fils, et ce fut sans surprise qu'ils découvrirent le magnifique bébé de presque quatre kilos qu'on confia immédiatement à une nourrice pour qu'elle s'en occupe. Friedrich embrassa sa femme épuisée puis rejoignit le bébé né dans une froide nuit de Janvier.
1666, Versailles.Comme le disait la mère de Louis XIV, Anne d'Autriche : "Les mots "devoir conjugal" disent bien ce qu'ils veulent dire."
Plus il s'était éloigné de sa femme qui était resté à Vienne, plus Friedrich était heureux au vu du nombre de lieux qui le séparait d'elle, cette mégère insupportable qui avait au moins eu le mérite de lui avoir donné Guillaume, un fils robuste et malin. Il avait d'ailleurs dans l'idée de le faire venir en France aussi vite que possible pour lui faire étudier les arts, les sciences et surtout, la littérature. Malheureusement le royaume était agité par des petites révoltes paysannes un peu partout, comme il était d'ailleurs assez fréquent en cette période dans toute l'Europe. Il semblait que le peuple était finalement une note dérisoire à la puissance royale. Philosophie mise à part, Friedrich les méprisait. Toujours est-il qu'après plusieurs semaines de voyages, il se présenta à Versailles en tant que noble Autrichien, Hasbourg de surcroit, voulant rencontrer le roi de France. Il avait néanmoins eu la présence d'esprit de ne pas mentionner la période exacte, lui même l'ignorait à vrai dire.
Dans le château il assista à l'étrange rituel qui avait lieu tous les jours à 10h. Au sortir de l’appartement du Roi, une procession se forma dans la galerie des Glaces. Suivi de ses courtisans, le Roi traversa l’enfilade du Grand Appartement. C’est le moment où la foule massée sur le passage du cortège pu enfin apercevoir le monarque. Certains en profitèrent pour lui parler brièvement ou lui glisser un mot écrit. Friedrich lui resta immobile, et se contenta d'observer la scène non sans humour à vrai dire. Il réalisa soudain qu'il y aurait de forte chance qu'il doive faire de même pour avoir un entretien avec cette sommité. Le séjour à Versailles s'annonçait pour le moins folklorique.
Il continua à travers les pièces, saluant les nobles gens et les belles dames de France, il sentait qu'au moins son charme allait encore une fois lui permettre quelque folies, on racontait que de drôles de fêtes se passaient dans les jardins, le soir.
"Un Autrichien en France ... voilà qui s'annonce épique mon seigneur."
La jeune dame s'inclina. Les deux regards se croisèrent, une folle envie de sa chair et de son être l'envahi . Il répondit lui aussi en s'inclinant.
"La soirée sera épique en effet."
La jeune femme lui décrocha un sourire puis s'en alla dans l'allée. Il n'eut pas le courage de la suivre et poursuivit son chemin.
« Que diable, vous êtes à Versailles ! »►
Un paradis ou un enfer versaillais ?Un enfer aussi somptueux que les cieux. Versailles est la vitrine de la France, Friedrich le sait, la noblesse du monde entier désire voir ce lieu. Friedrich a bien comprit que le roi n'a pour seul et unique but d'enfermer et de garder près de lui toute cette noblesse menaçante en la rendant dépendante. Malgré tous les vices et travers qu'offre ce château, il reste un endroit merveilleux d'une beauté incroyable. Son architecture est un emblème fleurissant et resplendissant de l'art français dans le monde, la royauté française est alors à son apogée. Friedrich a hâte de rencontrer celui qui se fait appeler le Roi Soleil. Le site lui même offre aux spectateurs un ensemble grandiose. Friedrich aime à se balader dans les jardins, autour des fontaines, il aime visiter les pièces du palais d'où il y retrouve ses concubines et gitons en secret. Les bals organisés ne déplaisent pas à la règle, ils sont somptueux, la nourriture y coule à flot, l'alcool surtout. Et c'est dans le vice et le péché le plus total que vivent ces fidèles représentant de la foi chrétienne, noble de sang et de cœur. L'endroit est donc synonyme de plaisir, d'opulence et de beauté, mais également de trahison et de complots. Il adore très vite l'endroit.
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Vérité ou fantasme du complot ?Il n'eut pas fallut plus de deux jours dans l'enceinte du château pour que le jeune viennois ait vent des complots qui entouraient la cour. C'est le lot de tous les royaumes, il sait pertinemment qu'ici comme ailleurs on organise des complots contre le roi ou ses plus proches parents. Au jeu des trônes il faut vaincre ou périr, et ce jeu de pouvoir l'amuse énormément même s'il tâche de rester neutre, observant le monde qui l’entoure. Il y a néanmoins le problème de la véracité des propos tenus, puisque le propre du complot est d'être secret, laisser circuler des fausses informations pour brouiller les pistes est donc très utile. Il y a dans tout mensonge une part de vérité, le plus dure est de décelé ce qui est vrai de ce qui est faux. C'est un art des plus intéressant à maîtriser mais des plus dure à apprendre.
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Plutôt colombe ou vipère ?Friedrich est une vipère. Du complot que les nobles fomentent contre le roi, il n'en a cure, pas plus qu'il n'a d'informations vérifiées. S’il advenait néanmoins qu’un des deux partis soit plus intéressant et demande son aide contre monnaie, il n’hésitera pas une seconde. Les intrigues politiques l’ont toujours passionnées.
« Plus bas la révérence, plus bas. »► David
► 18 étés
► Plusieurs fois par jour, même si ça ne veut pas dire que je m'en irais poster autant de fois
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► Masque de fer.
► J'aimerais bien les noms avec des majuscules ... ça me perturbe