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 [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu

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Louis XIV


Louis XIV

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Belle et douce Amy, l'unique. Peu importe mon alliance ...
Côté Lit: Avec ma femme au nom du devoir conjugal, avec la Reine de mon coeur au nom d de l'amour
Discours royal:



ADMIN ROYAL
L'Etat, c'est Moi

Âge : 28 ans
Titre : Roi de France
Missives : 1184
Date d'inscription : 26/08/2006


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MessageSujet: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Icon_minitime08.11.12 20:27

[topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Tumblr_lceu3jkTHF1qdtrqno1_500
Un mariage royal


2 février 1667

_________________________________________________

Après les festivités du nouvel an, en ce jour de la Chandeleur pourtant fête païenne, la favorite en titre de Louis XIV et son fiancé : Guillaume du Perche plus titré que jamais pour l'occasion, vont se marier. Ils vous ont convié à la cérémonie ainsi qu'au bal qui animera la soirée jusqu'au petit matin. Vous ne manquerez pas de vous réjouir tout comme eux, de cette union, ironiquement ou non. Voyez d'ailleurs leurs visages et grattez la surface, les futurs époux ne sont pas vraiment comblés ...

N'oubliez pas de vous pourvoir de vos présents les plus précieux avant de gagner l'église puis l'opéra où sont dressées une bonne dizaine de tables somptueusement décorées. Nous n'allions tout de même pas servir le repas à l'extérieur par un tel froid ! Vous trouverez les mariés à l'opéra, où donc pourraient-ils se trouver si ce n'est dans un lieu où ils seront les acteurs principaux de cette fête et de leur amour. Le fait que ce sentiment ne soit pas de la partie, gêne peu. Les convenances, toujours les convenances. La cérémonie catholique aura lieu en début d'après midi pour laisser les mariés se confesser durant la matinée et s'apprêter dignement. Vers les 16h, des laquais vous serviront autant de coupes de champagne que vous le désirerez. Enfin en début de soirée, venez déguster les homards et les pièces de gibier de choix, accompagnées de succulentes truffes. Profitez pleinement de ce dernier excès de luxe chers Versaillais, avant de connaître les affres de la guerre !

Consignes à respecter:

♕ Poste qui le souhaite à la suite des DEUX PREMIERS MESSAGES (ceux des mariés) Sont concernés bien sûr les nobles, les mousquetaires qui peuvent surveiller l'évènement, quant au peuple, c'est possible mais à certaines conditions bien sûr, peut-être peuvent-ils servir. Tentez quoi qu'il en soit de conserver une certaine logique, si vous n'avez pas vraiment de liens avec les deux époux, ne faites pas venir tous vos personnages. Sont donc privilégiés, la famille, les amants et les amis.
♕ Aucun ordre n'est établi, vos personnages peuvent interagir avec qui bon leur semble et partir quand ça leur chante ! Mais venez adresser vos voeux de bonheur aux mariés, malgré tout.
♕ Les posts seront courts, une quinzaine de lignes minimum, une page word maximum.
♕ Le topic est dans l'opéra, inutile donc de préciser où vous vous trouvez exactement comme pour la précédente intrigue.
♕ Profitez bien et ne soyez pas avares en cadeaux.








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Amy of Leeds


Amy of Leeds

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
Discours royal:



♠ ADMIRÉE ADMIN ♠
Here comes the Royal Mistress

Âge : A l'aube de sa vingt septième année
Titre : Favorite royale, comtesse of Leeds et duchesse de Guyenne
Missives : 7252
Date d'inscription : 10/09/2006


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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Icon_minitime09.11.12 0:24

Tout s’était précipité depuis cette annonce que lui avait faite Louis. Cela faisait à présent sept bonnes années, depuis cette traversée de l’océan en compagnie d’Arthur de Roberval, que l’on n’avait plus évoqué devant elle, le terme mariage. Cette trop mauvaise expérience de ses fiançailles qui s’était soldée par le décès tragique de James of Cresacre devait en être la cause. D’ailleurs, si la jeune femme s’était attendue à ce que ce soit son père qui lui rappelle les devoirs d’union pour une fille de bonne noblesse et en particulier d’une héritière, il n’en était pourtant rien. La proposition ou plutôt la décision n’était point venue de celui qui malgré la distance restait le maître de son existence jusqu’à présent, mais incroyable ironie de son amant lui-même. Louis XIV en personne dont elle partageait à nouveau la couche depuis son retour de Saintonge, lui avait annoncé qu’elle prendrait ici même à Versailles le comte du Perche comme époux. Inutile de revenir sur cette stupéfaction qui l’avait proprement médusée. Pourquoi lui offrir un tel mari ? Le roi ne savait-il pas qu’Amy gardait une certaine rancune mais surtout une colère sourde contre les deux personnes qui avaient rendu possible son enlèvement ? Evangéline de Comborn et Guillaume du Perche étaient foudroyés du regard dès qu’ils croisaient son chemin. Certes l’apaisement lui était venu au sujet de sa meilleure amie, le pardon lui avait gagné l’âme et elle s’était laissée attendrir au nom de leur vieille amitié. Cependant le jeune homme n’avait guère su toucher son cœur par une quelconque repentance, ils ne s’étaient d’ailleurs pas échangés un seul mot depuis l’annonce de leurs très brèves fiançailles. La glace semblait bel et bien installée entre eux et ne paraissait guère pouvoir se briser. Quel curieux couple allaient-ils former !

En particulier lorsqu’en effet leur pré-union très fugace ne leur laissa guère le temps d'accepter cette idée. Moins d’un mois après « l’ordre » royal, voilà que l’on l’apprêtait somptueusement d’une robe ivoire faite de dentelle et de soie fine. Le moment de prononcer le oui sacramentel approchait dangereusement. Au cours de la matinée, Amy of Leeds était véritablement devenue française en se convertissant au catholicisme, une anglicane de naissance n’aurait pu joindre sa vie à celle d’un noble français sans avoir reçu le baptême de la part d’un haut dignitaire de l’église de Rome. Ce fut encore là un sacrifice de plus pour la croyante qu’elle n’avait jamais cessé d’être depuis son plus jeune âge. Cette cérémonie où l’on déversa l’eau bénite sur son front fut suivie d’une longue confession, sa première, et où elle dût réciter le rituel de la pénitence. Deux heures plus tard, elle quittait la chapelle royale, qu’elle devait regagner dans la journée afin d’y retrouver son futur époux.

- Madame, votre suite s’interroge sur la dénomination que l’on devra désormais vous donner ? Serait-ce Majesté ? Votre Altesse ou Madame la Duchesse?
- Il est vrai que je vais devenir reine puisque mon promis a été élu au trône de Malte, le protocole voudrait qu’en public vous me nommiez toutes Majesté, mais laissons ces formalités pour d’autres moments. Pour l’heure, mon époux n’a pas encore pris ses fonctions et n’a pas été sacré. Madame suffira comme il en a toujours été. Où se trouve mon coiffeur ?
- Il a été retardé Madame, nombre de courtisans se pressent à toutes les portes et avoir été pris au cœur de cette foule agglutinée à vos appartements lui a fait perdre conscience. On lui a fait respirer des sels, il arrive.

Amy soupira non pas par frivolité frustrée, ce n’était pas dans son caractère mais bien parce que tous ces hypocrites se presseraient bientôt pour la saluer et pour la féliciter. Eux qui préfèreraient très certainement qu’elle quitte Versailles la tête basse et qui l’avaient oubliée au cours de son voyage en Guyenne, reviendraient à la charge avec le désir rapace d’obtenir ses faveurs. Amy of Leeds n’était plus une simple favorite, le roi de France lui avait offert un trône … Il n’en fallait pas plus pour déchaîner les ambitieux.

Mais à cette heure grave et solennelle, où son esprit voguait sur sa destinée, elle désirait se concentrer sur les relations à entretenir avec Guillaume. Ils n’étaient guère enthousiastes et c’était le moins que l’on puisse dire, mais ils devraient tous deux fournir un effort tout au moins pour le paraître si important à la cour. Ils devraient ne pas chercher à s’entretuer et se respecter, il fallait par conséquent que tous deux aient cette conversation qu’ils n’avaient encore guère eue. C’était primordial. Elle songeait aux mots justes à lui dire tandis que le coiffeur enfin arrivé, bouclait sa chevelure blonde.

- Voici le joaillier madame, il a mis à votre disposition les plus beaux bijoux du royaume.

La duchesse se leva et se dirigea tel un pantin ou un somnambule afin de faire son choix sur une rivière d’émeraudes et un bracelet de saphir. Toilette, joyaux et repas somptueux, tout déborderait de luxe ce soir mais point de bonheur. Certes le marié n’était pas un homme dégoûtant, loin s’en faut il était même charmant mais Amy n’avait d’yeux que pour Louis et à quoi cela servait-il d’avoir un époux sans à la clef une quelconque nuit de noces ? Leur mariage resterait blanc comme neige. Cette union décidément n’avait aucun sens, si ce n’est la protection que représenterait Guillaume à ses côtés. Amy espérait qu’il se montrerait désormais plus efficace qu’auparavant mais en doutait énormément.

- Puis je vous montrer les alliances Madame ?
- Faites donc monsieur.

Ces deux anneaux d’or étaient communs mais particulièrement bien ciselés, le sien était entouré de petits diamants. Bientôt Guillaume le passerait à son doigt. Bientôt …

- Il faut descendre Madame, il est l’heure … Le roi est entré dans la chapelle ainsi que le comte du Perche.
- Dites à mon père de venir, il se trouve dans cette antichambre en compagnie d’une de mes lectrices : Sophie Atlan.

Pour Sophie et Amy, le moment fatidique de la vérité approchait. Ce n’était pas un hasard si pour ce jour très spécial, elle n’avait pas si innocemment que cela fait approcher le père et la fille ignorante de leur lien de sang. Certes, les grandes révélations n’arriveraient pas aujourd’hui mais il fallait s’y préparer. Le secret n’avait que trop duré. Henry of Leeds apparut donc lui aussi dans toute sa superbe, il repartirait dès l’aube du lendemain des noces, il était arrivé la veille sous haute surveillance à cause de la guerre qui se préparait en Lorraine. Angleterre et France n’étaient guère plus alliées, néanmoins Amy avait fait valoir son droit le plus légitime d’être accompagné à l’autel par lui. Il lui tendit d’ailleurs son poing ganté sur lequel elle plaça sa main et tous deux descendirent les escaliers de marbre, fixés par tous les courtisans qui se trouvaient adossés à la rambarde.

Lorsque les portes de la chapelle s’ouvrirent devant elle, Amy se sentit absorbée immanquablement par ce monde amassé dans les lieux. Elle marcha vers le chœur en fermant parfois les yeux pour ne pas sentir un certain vertige la gagner. Elle fut donc aux côtés de Guillaume plus vite qu’elle ne l’aurait cru. Lorsque les chanteurs se turent, l’ecclésiastique présidant la cérémonie les fit s’agenouiller devant lui et leur vanta les vertus du mariage. A cet instant, prise de panique, la duchesse aurait pu s’enfuir si la force ne lui avait pas manqué aux jambes. Elles ne les sentaient d’ailleurs plus, elle n’écoutait presque pas. Se parjurer au sujet de la fidélité ne lui demandait pas qu’un petit effort, c’est donc sans s’écouter véritablement qu’elle s’entendit répondre à toutes les interrogations suprêmes.

- Désirez-vous épouser Guillaume, comte du Perche.
- Oui je le veux.
- Promettez-vous de l’honorer ?

Amy ne put s’empêcher de sourire, jamais ils ne s’honoreraient donc ! Le roi leur interdisait bien !

- Promettez-vous de le chérir dans la joie comme dans le malheur, dans la santé comme dans la maladie et jusqu’à ce que la mort vous sépare ?

Ses poumons se gonflèrent d’oxygène un instant, ce fut quelques secondes de silence seulement puis …

- Je le promets.

Désormais tout était consommé, elle ne pourrait plus faire marche arrière. Le religieux bénit leurs alliances et les décréta mari et femme devant Dieu. Après quelques autres chants célestes et morceaux d’orgue, ils sortirent des lieux et se dirigèrent vers l’opéra où serait servi le majestueux repas donné en leur honneur. Les convives ne tardèrent plus à affluer et Amy s’apprêta à recevoir tous les compliments des courtisans … ironiques ou non.
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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Icon_minitime07.12.12 18:39

Le seul point positif d'un mariage est qu'on revoyait des personnes qu'on n'avait pas vu depuis longtemps. Guillaume put voir son frère, sa belle-sœur et sa sœur venus assister au mariage. Son père était trop vieux pour se déplacer et sa mère ne le quittait plus, son beau-frère restait pour les surveiller, ne voulant pas les laisser seuls. Les embrassades furent chaleureuses, on se congratulait mutuellement sur les changements des uns et des autres mais personne ne félicita le marié. La famille du Perche connaissait assez leur cadet pour savoir qu'il avait su se placer assez proche du Roi et de Colbert pour avoir cet honneur de devoir épouser la favorite. S'il n'y avait aucun mot à ce sujet, il vit bien les regards des deux dames pleines d'admiration face à ce sacrifice. Son frère, Pierre, eut un sourire désolé, il aurait tant voulu que son frère soit plus heureux que cela. Pour continuer sur la lancée de l'émotion, Guillaume reçut des mains de son aîné une lettre dont l'écriture de sa mère était reconnaissable entre mille. Elle lui redisait à quel point elle l'aimait, qu'il avait « toujours eu un destin à part du reste de la famille » et qu'elle lui souhaitait « que tu te montreras à la hauteur de la demande de ton roi, comme ton grand père chevalier fut celui d'Henri, et ton père de Louis le Treizième ». Quelle pression mais les démonstrations d'affection furent touchantes, le visage de Guillaume s'attendrit et une boule dans le gorge fit son apparition. Tout en bas, une autre écriture faisait son apparition, tremblante, penchée, peu nette. Celle de son père. « Sache, mon fils, que tous les titres de roi au monde n'ôteront jamais la famille à laquelle tu appartiens. Une famille où un père a vu se réaliser un rêve perdu qui ne peut qu'aimer son fils. » Il était temps qu'on lui dise qu'on l'aime et qu'on soit fier de lui. Guillaume avait toujours vécu pour son propre plaisir, le plaçant comme un égoïste sans scrupules, où la famille n'avait pas sa place. Lui voyait que sa famille ne l'appréciait pas dans cette vie qu'il menait. Il fallait qu'il sacrifice sa vie, peut être était-ce quand on perdait sa liberté qu'on se rapprochait de sa famille.

Puis, tandis que sa sœur et sa belle-sœur quittèrent les appartements pour s'installer à la chapelle, Guillaume entreprit de s'habiller, aider de son fidèle Arthur et de son frère. Jamais il ne fut plus richement vêtu que dans son habit bleu et de tous ces bijoux. Et alors qu'il était fin près, des envoyés de Malte vinrent saluer leur roi. Non, vraiment, il ne se ferait jamais à un tel titre, cela n'était pas naturel à ses yeux. Jamais il n'avait aspiré à une telle ascension sociale, ni à être traité de la sorte. Certains aimaient être assistés à chaque instant, être entouré en toute circonstance et n'avoir qu'à dire un mot pour être servi. Pas lui, Guillaume était venu avec son valet Arthur, employait deux autres personnes, cela lui suffisait. Au milieu de tout ce monde qui courait pour finir les détails de son costume, qui lui parlaient en même temps, le nouveau roi passa sa main sur son visage en se disant qu'il aurait du refuser. Mais … on ne refusait pas à un roi. Il serait reparti en Perche, ou alors sur une galère ou alors bien loin, en Nouvelle-France, donc loin de Paris, de Versailles, du Roi. Mais au moins, il aurait été peut être plus heureux en cet instant, restant libre de son destin et surtout ne pas étouffer du monde autour de lui, il regrettait qu'on lui ait demandé une telle responsabilité. Pourquoi lui, à part pour se racheter de sa connerie ? D'Artois aurait été tout aussi bon ! Et pourquoi pas son cousin Benoît, lui si parfait ? Enfin, la cérémonie n'allait pas tarder à commencer, son frère Pierre lui posa une main sur l'épaule et lui lança un regard compatissant avant d'aller s'asseoir au coté de sa famille. Puis à son tour, Guillaume se lança pour se rendre jusqu'à l'autel d'un pas déterminé et le regard lointain pour ne fixer aucun courtisan. Il entendait pourtant les murmures et même les petits reniflements de demoiselles qui voyaient s'envoler une probable histoire d'amour avec le beau comte.

Après tout fut assez flou. La mariée entrait, son père à son bras et avançait sous les regards curieux de ses courtisans, peu dupes qu'il s'agisse d'un mariage d'amour, à se demander ce que l'un et l'autre avait à gagner en se mariant. A genoux face à l'autel, Guillaume n'écoutait que d'une oreille ce qui se passait mais ne put faire l'impasse sur la suite de titres qui lui étaient attribués :

 … Duc-cadet du Perche, comte de La Marche, duc de Grancey et prince d'Andrésy …

Tout cela rien que pour lui. Cela fit élever quelques voix parmi l'assistance. Et il était l'heure du consentement mutuel où Guillaume fit un gros effort pour promettre tout ce que le prêtre demandait, mais il n'écoutait pas grand chose, et ses yeux bleus semblant fixer Amy ne fixait pas grand chose. Il était ailleurs, flottait comme sur du coton et ne vit pas passer la cérémonie, comme si celle-ci n'avait jamais existé. Les chants et l'orgue le réveillait véritablement et il examina l'alliance à son doigt. Ca y est, Dieu l'enchaînait à un autre être humain. Se redressant, il fit un bref sourire à celle qui était désormais sa femme devant le monde entier et les deux nouveaux époux ouvrirent le cortège pour se rendre à l'Opéra que le roi avait gracieusement prêté pour l’événement. Roi qui se trouvait non loin de la porte et qui fit un sourire entendu à Guillaume. C'est vrai, ils jouaient un peu dans la même cour, bien qu'il soit difficile de comparer un petit royaume de Malte à cette si belle et grande France.

L'Opéra n'était pas bien loin mais assez pour voir des courtisans les regarder avancer, fiers et droits, mais pas forcément enchantés par cette union. L'intérieur de l'Opéra avait été décoré à la perfection – Monsieur sans aucun doute – et tout était prêt pour la fête avec grand buffet, orchestre et piste de danse. Jamais il n'aurait pensé se marier dans un endroit si luxueux (ni se marier tout court). Enfin un sourire, petit mais sincère, naquit sur le visage du nouveau roi et nouveau marié.

Que la fête commence !

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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Icon_minitime08.12.12 21:24

Quand elle avait appris la nouvelle, Gabrielle de Longueville avait d'abord refusé d'y croire. Elle avait considéré son interlocuteur avec hauteur, répétant d'un ton incrédule « Amy of Leeds et Guillaume du Perche ? » puis de manière plus amusée « roi et reine de Malte ? ». En voilà un qui en avait de l'imagination ! Il lui restait à travailler la crédibilité de ses mensonges... Mais au moment où elle assistait à l'échange des vœux, la duchesse se disait que non seulement cette plaisanterie était bien trop réelle mais qu'en plus elle n'était pas drôle du tout. Si elle avait écouté son premier sentiment, elle ne serait même jamais venue assister à ce que tous les courtisans appelaient derrière leurs éventails une « mascarade » mais heureusement, les jours depuis l'annonce avaient passé, remplaçant sa rage initiale qui l'avait conduite à jeter au feu plusieurs des cadeaux de Louis XIV qu'elle avait reçus en sa qualité de cousine ainsi que les lettres de Guillaume du Perche pour une colère plus sourde mais qui brûlait toujours en elle avec autant d'intensité. C'était Perrine qui avait achevé de la convaincre de s'y rendre tout en commandant à l'escadron de domestiques qui tournoyait autour de la duchesse pour achever de la préparer avant que son frère n'arrive – puisqu'ils devaient prendre le même carrosse pour Versailles :
- Je ne comprends toujours pas pourquoi ma présence est attendue aux épousailles de la putain du roi avec son cocu de mari. Pourquoi devrais-je m'abaisser à cela ?
Perrine fit une moue, tout en réprimandant sèchement une gamine qui avait mal exécuté un nœud. Elle seule savait réellement ce qui en était des sentiments de sa maîtresse mais elle garda habilement le secret en répondant :
- Votre absence serait remarquée, ne pas y aller serait comme un aveu de faiblesse. Gardez la tête haute mais n'en pensez pas moins.
- Si cette « reine » attend que je m'incline devant elle..., soupira Gabrielle en levant les yeux au ciel.
- Une reine ? Quelle reine ? Elle n'est pas reine, elle est reine de Malte, nuance, répliqua la camériste avec un sourire en coin.
C'était forte de ces encouragements que la duchesse de Longueville avait accepté le bras de Paris pour entrer dans la chapelle royale puis pour suivre le cortège jusqu'à l'Opéra. Toutefois, pendant tout le temps de la cérémonie, elle avait gardé un visage sombre et fermé, même lorsque son frère tentait de la distraire. La haine qu'elle avait ressenti en voyant Guillaume s'agenouiller pour prendre épouse était si forte lorsqu'elle s'était déversée en elle qu'elle en avait largement remplacé la cruelle déception. Elle parvint juste à esquisser un sourire lorsqu'une marquise de Montespan, d'humeur étrangement bonne, était venue la saluer.
- Regardez-la, avait glissé Athénaïs, oh oui, elle peut se vautrer dans tous ces titres qui ne sont rien... En tant que reine de Malte, elle devra sans doute aller visiter son nouveau royaume, n'est-ce pas ? Tous ces longs mois passés loin de Versailles...
- Laissant son pauvre amant esseulé, quelle honte, avait ricané la jeune femme, ne dit-on pas que c'est toujours au moment que les favorites sont comblées d'honneur et semblent au faîte de leur gloire qu'elles sont sur le point de chuter ?
Mais dès le départ d'Athénaïs, Gabrielle se rembrunit et chercha son frère des yeux mais il semblait parti conter fleurette à droite et à gauche. Au lieu de sa silhouette, elle tomba rapidement sur le couple de mariés qui s'apprêtaient à recevoir les hommages divers. Elle-même, en tant que duchesse, n'allait pas y couper. Son regard s'arrêta un instant sur Amy de Leeds et elle se remémora un instant les moments passés en Saintonge où elle avait eu cette femme entre les mains... Quelle union contre-nature ! Mais celui qui s'attira encore plus la haine de la jeune femme, ce fut son voisin, Guillaume qui paradait dans sa belle tenue de roi et de prince. Elle en eut presque la nausée. Avait-on de meilleur exemple de personne ayant vendu son âme pour obtenir quelques misérables terres ?
- Oh, mademoiselle Farnèse, s'exclama-t-elle d'un ton grinçant en apercevant Sofia di Parma à quelques pas d'elle, quel plaisir de vous voir ici, en voyant les mariés, je commençais à me demander à me demander pourquoi j'étais invitée... Mais je vois que je ne suis pas la seule de haut rang parmi cette assistance. Avez-vous déjà vu couple plus mal assorti ? C'est en tout cas une première pour moi ! D'où en vient l'idée à votre avis ? Il me semble qu'il n'y a bien qu'un prince français pour avoir de telles idées !
A peine eut-elle entendu la réponse que déjà on l'appelait pour aller saluer les Perche. Elle avança de quelques pas et lança une grimace en arrivant à la hauteur du fou du roi, Ferdinand d'Anglerays qui paraissait, comme toujours, s'amuser de la situation.
- Alors d'Anglerays, ne mentez pas, en voyant l'ascension triomphale de monsieur du Perche, je sais que vous regrettez de ne pas être marié pour pouvoir vendre votre épouse au roi, il récompense bien ce genre de sacrifice. Il vous reste toujours de devenir favorite vous-même, demain vous pourriez être reine ! Cracha-t-elle sans réellement s'arrêter.
Bien trop tôt à son goût, elle fut propulsée devant Amy et Guillaume, en même temps que, constata-t-elle avec un certain déplaisir, une autre cousine du roi et duchesse de son état, Élisabeth d'Alençon. Les deux femmes se lancèrent un regard mauvais avant de se tourner vers ceux qu'elles devaient féliciter. Gabrielle adressa tout d'abord un sourire carnassier à l'Anglaise avant de faire un effort surhumain pour se retourner vers Guillaume – et ne perdre ni sourire ni calme. Elle les salua d'un signe de tête, refusant en elle-même qu'une fille du sang de France puisse se courber devant des souverains qui n'avaient de maltais que le titre.
- Je n'ai que mes félicitations à vous offrir, articula-t-elle.
C'était déjà bien trop. Ayant trouvé un peu de courage en ayant prononcé cela, elle poursuivit :
- Je vous souhaite tous mes vœux de bonheur, vous risquez d'en avoir besoin. Oh et bravo aussi pour tous ces nouveaux titres, vous seriez presque sur le point de toucher aux plus grands. Mais vous êtes même roi et reine, c'est bien cela ? De quel royaume déjà ? Chypre... ?
- De Malte, il me semble, intervint Élisabeth d'Alençon.
- Malte ? C'est où déjà ?..., fit-elle mine de réfléchir en se retournant vers sa cousine, une île ? Je ne savais pas que les bouts de cailloux sur l'océan avaient des rois. Il y a au moins des sujets à gouverner ? Ah mais suis-je idiote, vous n'y êtes jamais allés, la magie de l'élection !
Alors qu’Élisabeth détournait la conversation en s'adressant plus directement à Amy of Leeds, Gabrielle salua et non sans jeter un regard noir en direction de Guillaume du Perche, elle s'apprêta à tourner les talons tout en reculant de quelques pas.


Spoiler:
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Sofia Farnèse


Sofia Farnèse

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Je l'ai fermé par sa faute. Seul lui pourrait le rouvrir un jour ...
Côté Lit: Je ne suis pas de celles qui se couchent pour un sourire. A peine pour un diamant, mais souvent pour la passion.
Discours royal:



♈ LA BELLA FARNESE ♈
Più bella cosa non c'è

Âge : 24 ans
Titre : Princesse Farnèse, Princesse Chimay par mariage
Missives : 1402
Date d'inscription : 03/09/2011


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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Icon_minitime09.12.12 0:54

[topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Tumblr_m7jn0fWhFk1rp62eq
« Le mariage est une institution de charité. »
« Je ne vois pas pourquoi j'irais, je ne connais aucun des mariés.
Il faut une personne pour représenter la famille. Je ne peux pas y aller. C'est tout de même un mariage royal.
Nuance : Malte n'est pas vraiment royal. » se moqua Sofia, un sourcil relevé.

Puis elle laissa son frère, cloué au lit, devant se soigner avant de partir pour la Lorraine. D'accord, elle irait au mariage de la favorite et de ce beau brun dont elle avait oublié le nom mais qui était devenu roi par on ne sait quel miracle … enfin si, le miracle de l'argent. Mais elle ne comptait pas y aller seule, elle fit porter à son nouveau fiancé, l'anglais Alfie of Surrey, un pli le priant de l'accompagner au mariage. Ce n'était pas vraiment une invitation, c'était presque une obligation. Le pauvre garçon subissait la tyrannie de l'italienne puisque c'était le rôle qui était convenu. Son amie Anne lui avait arrangé ces fiançailles, Sofia se serait offusquée dans d'autres circonstances mais grâce à cela, elle échappait à un mariage avec un vieux prince peu reluisant. Mais pour cela, il fallait qu'elle se montre sous son mauvais jour : capricieuse, égoïste, tyrannique et matérialiste. Ils ne se sont vus que peu de fois mais Sofia avait toujours joué son rôle à merveille et s'en amusait même. Donc elle recommencerait au mariage pour parfaire la comédie.

En ce deux février 1667, l'italienne avait revêtu une magnifique robe bleue irisée, avec de la dentelle délicate et une traîne. On aurait presque pu la prendre pour la mariée ! Parée de pendants d'oreilles et d'un collier de diamants, sa tenue trouva son point d'orgue dans sa jolie tiare, assez discrète mais toute de diamants. La voici en tenue pour une cérémonie.

Quelle cérémonie ennuyeuse d'ailleurs. Tous les mariages l'étaient d'ailleurs, ce n'était pas celui-ci en particulier et elle ne put retenir un soupir avant de jeter un coup d'oeil vers son fiancé.

« Tenez vous droit bon sang, vous n'êtes pas un enfant. » rouspéta t'elle à demi-voix pour le réprimander.

Depuis qu'elle l'avait vue, elle avait critiqué le choix de sa tenue, sa coiffure, sa façon de se tenir et là il voulait s'asseoir. Elle l'avait traînée comme un enfant dans les premiers rangs, où son titre de princesse de sang et son affiliation avec Marie de Médicis lui donnait la possibilité. Devant, à quelques sièges se trouvaient Monsieur et l'abbé de Choisy qui ne cessaient de se moquer de tout et rien. Elle soupirait encore une fois et fut soulagée de la fin de la cérémonie. Si cela était comme cela à son mariage, assurément qu'elle s'endormirait ! Mais l'Opéra était joliment décoré et il y avait matière à s'amuser. Marchant vite, elle perdait Alfie qu'elle trouvait lent.

« Grands dieux mais servez vous de vos jambes mieux que cela. Quel empoté ! »

Heureusement que Gabrielle de Longueville lui redonna le sourire lorsqu'elle cracha sur les mariés que Sofia s'en allait saluer.

« Je ne sais où l'on peut chercher pire couple assorti. Voici un homme qui a les femmes à ses pieds et une femme qui a le roi à ses pieds. Croyez vous qu'ils échangeront ? « 

Elle rit de bon cœur et s'avança avant de faire face aux mariés avec un beau sourire poli.

« En mon nom et celui de mes illustres familles, nous vous souhaitons un mariage sous de bons hospices. Parme et Florence se trouvant sur la route de Malte, vous y serez traité selon vos qualités royales. »

Évidemment, sa servante avait un présent qu'elle mit un peu plus loin. Sofia ne savait pas du tout de quoi il s'agissait, c'était son frère qui devait venir, pas elle et elle s'avança vers le buffet pour manger un macaron et prendre une coupe de champagne.

« J'espère que vous savez danser, je ne veux pas être ridicule avec un piètre cavalier. » lança t'elle à Alfie, hautaine à souhait.

De loin, elle salua son amie Anne de Gallerande qui devait être satisfaite de voir les fiancés présents en ce mariage …

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Amy of Leeds


Amy of Leeds

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Icon_minitime09.12.12 2:06

Tous ces regards hypocrites, tous ces sourires de façade, auraient pu lui donner la nausée tout autant que cette mascarade de mariage. Mais son seul plaisir aujourd’hui était de voir malgré tout, sa consécration. Voir cette multitude d’échines se courber devant elle car elle était reine d’une île, reine élective ou non qu’importait, était très jouissif. Elle se moquait bien que l’on méprise son petit caillou, comme on l’appelait dans les salons. Son pied à terre dans lequel elle se rendrait prochainement en visite officielle, si la guerre s’apaisait, en valait bien un autre. Son autre gloire était évidemment celle, qu’elle arrachait les rêves de dizaines de prétendantes, son cher et tendre époux était peut-être l’homme de la cour le plus convoité jusqu’à présent … Qu’on ne s’y fie donc pas, tout ce mépris dissimulé sous les éventails et toutes ces moqueries glissaient littéralement sur elle ! A chacun des mots, à chacune des petites piques qu’on lui offrait l’air de rien, elle répondait par un sourire éclatant se gaussant également de toutes ces pimbêches vertes de jalousie … Tenez par exemple, la première à lui présenter ses félicitations fut la duchesse de Longueville, cette Gabrielle très hautaine écrasait bien du monde par sa soi disante superbe. La favorite se doutait très bien quelles insultes devaient être les siennes … Elle était accompagnée de la très prude Elisabeth d’Alençon, deux cousines de Louis, deux vipères de la pire espèce.

" Malte ? C'est où déjà ? Une île ? Je ne savais pas que les bouts de cailloux sur l'océan avaient des rois. Il y a au moins des sujets à gouverner ? Ah mais suis-je idiote, vous n'y êtes jamais allés, la magie de l'élection ! "
- Si l’histoire de votre pays ne m’échappe point duchesse, le premier de vos rois Hugues Capet a été élu, me semble-t-il également par ses pairs ? Lignée dont est issue Sa Majesté votre cousin. La magie de l’élection est partout et je ne pense guère me tromper en disant que votre royaume d’alors ne se composait à peu près que de l’île de France ? Oui une île … On devait être bien en peine de le situer ...

C’est alors que pour l’achever, tout en délicate bravade qu’Amy se tourna vers Louis Ier Grimaldi.

- Les petits royaumes sont parfois les plus difficiles à gouverner mais peuvent apporter plus que l’on ne croit … N’est-ce pas Votre Altesse Sérénissime ? Votre … Comment avez-vous dit déjà mademoiselle de Longueville – ah oui « ce bout de caillou » personnel comporte-t-il moins d’attraits, que de plus puissants pays parce qu’on ne parvient pas à le situer sur une carte ?
- Malgré notre propre petite proportion de sujets à gouverner, nous avons nos privilèges comme des droits de péage sur des cargaisons … Rassurez-vous mademoiselle de Longueville, nous savons nous imposer nous maîtres des petits cailloux, de Malte en passant par Monaco.

Et enfin la peste tourna les talons pour aller on ne sait où… Amy adressa un regard reconnaissant au souverain monégasque qui n'était pas forcément de ses amis, mais avait été également outré de la petite considération donné aux petits états. Tandis que la duchesse d’Alençon lui adressait encore quelques mots, Sofia Farnèse s’avança à son tour et au loin, elle vit une servante poser le paquet de la princesse sur une table baroque mise à disposition à cet effet.

« En mon nom et celui de mes illustres familles, nous vous souhaitons un mariage sous de bons hospices. Parme et Florence se trouvant sur la route de Malte, vous y serez traité selon vos qualités royales. »

Encore une bien hypocrite mais à ce jeu Amy n’était pas en reste non plus …

- Vos sincères bons vœux nous touchent beaucoup mademoiselle, soyez assurés que nous nous ferons un véritable plaisir de visiter votre charmante contrée, si l’occasion nous en ait donnée. Bien entendu vous serez les bienvenus tout autant, vous et votre charmante famille à Malte.

L’italienne partit également vaquer à ses occupations en compagnie de son fiancé Alfie de Surrey , tandis que la duchesse d’Alençon se trouvait toujours là.

- Madame la duchesse, votre si longue présence à mes côtés me surprend autant qu’elle m’honore … Pourrais-je espérer que les désaccords qui nous séparaient autrefois auront trouvé une issue heureuse et que ceux-ci ont été effacé ?

Elle ne le souhaitait absolument pas, mais comme tous les autres en ces lieux, il fallait donner l’illusion de la main serrée et souvent de la franche amitié … Ca en était écœurant !
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Elisabeth d'Alençon


Elisabeth d'Alençon

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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Icon_minitime11.12.12 16:51

Aujourd’hui était ce que la duchesse Elisabeth d’Alençon pouvait considérer comme un jour parfait : le jour de la grande rédemption. Depuis qu’elle était à Versailles, Elisabeth faisait des pieds et des mains afin de ramener les gens dans le droit chemin mais la débauche lui semblait de plus en plus présente chaque jour. La pauvre duchesse avait beau prêché la bonne parole, rien de moins que celle de Dieu, personne ne semblait l’écouter. Pire, on la raillait. Alors les jours comme aujourd’hui où une favorite royale prêtait serment d’amour et de fidélité à un époux, laissant là sa vie adultérine, avaient de quoi réjouir Elisabeth. Sans compter que, même si elle ne connaissait pas personnellement le comte du Perche, elle avait entendu parler de sa réputation de coureur. Le voir aujourd’hui au bras d’une femme légitime prouvait que deux âmes seraient sauvées après ce mariage. Seule ombre au tableau : ils étaient désormais rois et reines de Malte, autrement dit, une ancienne putain royale lui était désormais supérieure par le rang et elle devrait lui montrer un certain respect. Malgré son dégout face à la situation, Elisabeth s’accrochait à l’idée qu’au moins deux âmes de plus monteraient au paradis. Sa piété était désormais son seul rempart contre l’orgueil !

Elisabeth se retrouva donc aux épousailles et décida de faire tout ce qui était possible pour féliciter les mariés pour leur retour dans le droit chemin. Elle était d’autant plus sûre de son fait que les commentaires qui fusaient autour d’elle étaient d’une futilité affligeante. Alors qu’Elisabeth levait les yeux au ciel, elle se retrouva aux côtés de sa grande ennemie Gabrielle de Longueville. Voilà qui assombrissait cette journée. Elisabeth tenta de l’éviter mais la foule qui se pressait autour d’eux, elle ne pouvait se détacher de l’intrigante sans provoquer un scandale. C’est donc la mort dans l’âme que les deux jeunes femmes se retrouvèrent face aux mariés. Elisabeth ouvrit la bouche pour parler mais une fois de plus, Gabrielle lui vola la préséance :


- Je n'ai que mes félicitations à vous offrir. Je vous souhaite tous mes vœux de bonheur, vous risquez d'en avoir besoin. Oh et bravo aussi pour tous ces nouveaux titres, vous seriez presque sur le point de toucher aux plus grands. Mais vous êtes même roi et reine, c'est bien cela ? De quel royaume déjà ? Chypre... ?
- Malte, il me semble
, intervint Elisabeth.
- Malte ? C'est où déjà ?..., Une île ?
- Je pense qu’il s’agit d’une petite île dans le sud,
répondit Elisabeth en réprimant un sourire.
- Je ne savais pas que les bouts de cailloux sur l'océan avaient des rois. Il y a au moins des sujets à gouverner ? Ah mais suis-je idiote, vous n'y êtes jamais allés, la magie de l'élection !

Bien malgré elle, Elisabeth sentit une bouffée de reconnaissance pour son ennemie de toujours, l’envahir. Il fallait bien qu’elle se l’avoue : bien qu’elle se persuade que ce mariage était une bonne chose envers Dieu, elle était profondément exaspérée de savoir qu’il y avait une reine de plus au-dessus d’elle à la Cour.

- Si l’histoire de votre pays ne m’échappe point duchesse, le premier de vos rois Hugues Capet a été élu, me semble-t-il également par ses pairs ? Lignée dont est issue Sa Majesté votre cousin. La magie de l’élection est partout et je ne pense guère me tromper en disant que votre royaume d’alors ne se composait à peu près que de l’île de France ? Oui une île … On devait être bien en peine de le situer ...

En entendant parler d’Hugues Capet, Elisabeth ne put s’empêcher d’intervenir :

- Il est vrai, madame (elle n’en portait désormais plus le titre par simple courtoisie) que nous parlons là d’un temps où les honnêtes chrétiens avaient besoin d’un souverain pour les garder dans le droit chemin. Ce fut certes une élection faite par les hommes mais de toute évidence, inspirée par Dieu lui-même puisqu’Il a permit à la lignée de cet homme de gouverner notre beau royaume encore aujourd’hui par la personne du roi, mon cousin et surtout, qu’Il a fait en sorte que ce méchant petit bout de terre devienne un royaume digne de représenter ceux qui croient en Lui. Nous verrons s’Il a les mêmes desseins pour votre époux et vous en vous accordant les mêmes bénéfices.

D’une pierre, deux coups, Elisabeth avait publiquement annoncé son désaccord avec mademoiselle de Longueville et avait pu sortir une insulte déguisée en avertissement à celle qui lui était désormais supérieure par le rang. La journée n’était décidément pas perdue. La nouvelle comtesse du Perche défendit encore un peu son petit bout de terre avec le concours de monsieur Grimaldi, roitelet d’une quelconque petite île qu’il avait la prétention d’appeler royaume – elle ne savait même pas où il se situait et s’en moquait.

*Quelle arrogance ! Sait-il que dans cent ans, tout le monde ignorera qui étaient ces obscurs Grimaldi ? Les Bourbons perdureront mais pas ces hobereaux de Grimaldi, tout cela est d’une évidence !*

La princesse Farnèse, une arrogante italienne, vint encore féliciter les époux mais Elisabeth ne broncha pas : elle tenait à remplir sa mission de messagère de Dieu jusqu’au bout.

- Madame la duchesse, votre si longue présence à mes côtés me surprend autant qu’elle m’honore … Pourrais-je espérer que les désaccords qui nous séparaient autrefois auront trouvé une issue heureuse et que ceux-ci ont été effacé ?

Elisabeth n’en espérait pas moins : voilà une excellente entrée en matière !

- Madame, ou plutôt, majesté désormais !

Elle se força à faire une – petite – révérence, elle n’en avait pas l’habitude et ne comptait pas la prendre mais l’étiquette l’obligeait.

- Je tenais simplement à vous faire mes félicitations car, vous voilà aujourd’hui une femme mariée. Nos désaccords tenaient du simple fait que vous perdiez votre âme en vivant comme une femme légère et aujourd’hui, vous voilà honorable. Et par ce simple fait, vous prouvez votre envie de vous rapprocher de Dieu. Voilà une démarche qui me comble de joie, et si vous continuez en ce sens, j’aimerais vous honorer de mon amitié et de mon soutien !

Elisabeth laissa sa « nouvelle amie » répondre puis prit respectueusement congé : elle ne voulait pas voir la fête commencer à sentir le souffre et gâcher par-là cette journée où Versailles se réconciliait enfin avec le Seigneur.

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Amy of Leeds


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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Icon_minitime13.12.12 23:22

Puisque l’atmosphère ambiante était suintante d’hypocrisie, comme des murs peuvent l’être d’humidité, Amy vit les avantages de s’assurer les bonnes grâces d’Elisabeth d’Alençon. Oui elle faisait des calculs, oui ces deux-là ne s’apprécieraient jamais mais une trêve en ces temps de guerre, entre les deux femmes ne pourrait que bien la servir. Lorsqu’à Versailles elles demeureraient avec leur petite cour et leur suite, il faudrait compter sur toutes les pièces de l’échiquier, car toutes les hyènes seraient lâchées et elles s’entretuent très vite entre elles. Ainsi, si Amy lança quelques piques à la Longueville toute cousine éloignée du roi qu’elle fût, la duchesse de Guyenne ne fit pas mine de relever les propos de la fille de Gaston d’Orléans à sa propre petite riposte. A défaut de devenir une amie, elle pourrait peut-être devenir une alliée … Il fallait donc se taire et supporter les cours d’histoire et de moralité chrétienne de la jeune fille.

" Nous verrons s’Il a les mêmes desseins pour votre époux et vous en vous accordant les mêmes bénéfices. "

Après ce déluge de bons et surtout très faux souhaits, Amy inclina légèrement la tête malgré son statut de reine qui faisait d’elle sa supérieure dans la principe, pour l’en remercier.

- Je le souhaite de tout cœur madame, Dieu est miséricordieux. Malte sous notre règne deviendra une île prospère s’il le veut, je l’en prierai chaque jour, soyez en sûre. Vous n’ignorez pas que pour cette union, je me suis convertie au catholicisme Madame. Cependant je ne connais pas encore tous les évangiles, m’aideriez-vous à cette tâche afin que je sois plus digne encore de la bonté du Très Haut ?


Flatter l’égo de l’ennemi et toucher sa corde sensible, le tout avec une expression sincère sur le visage, voilà qui pouvait retourner bien des situations n’est-ce pas ? Si Elisabeth pouvait en douter à cette heure, car Amy ne la savait pas stupide, elle se ferait une joie de le lui prouver par des petits détails. L’intelligence de la favorite n’était pas en reste non plus. Elle voulait l’amadouer et l’attendrir, que toutes deux baissent les armes. C’est alors tandis que les deux dames s’entretenaient, qu’Amy reçut donc les vœux de la princesse Farnèse. La duchesse de Guyenne avait par conséquent cru que l’autre duchesse s’en était allée, mais absolument pas … Cette présence était-elle de bonne augure ? Qu’elle ait été calculée ou non, elle voulut profiter de l’aubaine d’autant plus.

" Madame, ou plutôt, majesté désormais ! "

De façon très fugace, Amy arqua un sourcil et arbora une mine satisfaite. Contrairement à la fort prétentieuse Gabrielle de Longueville qui ne désirait pas se soumettre à l’étiquette, réclamant de toute personne d’un rang inférieur de s’incliner devant un souverain qu’il fut à la tête de milliers de personnes ou d’une petite centaine, Elisabeth venait de le faire. Voilà qui était un très bon début, d’autres devraient suivre car pour que la personne à l’arbre généalogique se prête au protocole, c’était peu dire.

- Je tenais simplement à vous faire mes félicitations car, vous voilà aujourd’hui une femme mariée. Nos désaccords tenaient du simple fait que vous perdiez votre âme en vivant comme une femme légère et aujourd’hui, vous voilà honorable. Et par ce simple fait, vous prouvez votre envie de vous rapprocher de Dieu. Voilà une démarche qui me comble de joie, et si vous continuez en ce sens, j’aimerais vous honorer de mon amitié et de mon soutien !

Amy ne savait guère si c’était le Ciel qui avait inspiré Elisabeth d’Alençon mais elle en remercia malgré tout. Elle ne voulut guère retenir dans ce discours les insultes à peine déguisées visant sa soi disante vie de débauche d’autrefois, elle ne garda à l’esprit que cette volonté de réconciliation.

- Elles me vont droit au cœur, duchesse soyez en sûre. J’ai été en effet éclairée, mon enlèvement a sans doute été une punition divine. J’ai juré au Seigneur de me repentir de mes fautes passées et je serai heureuse d’organiser en votre compagnie un Te Deum pour le roi et ses soldats si vous m’y autorisez, mais nous en reparlerons sans doute plus tard.

Elle mit toutes les émotions possibles à cette réplique pour montrer sa bonne foi. C’était assez insensé ce qu’une alliance à un doigt pouvait faire d’une femme. Voilà qu’elle était devenue une « putain » respectable et honorable. Au final, tandis qu’Elisabeth tournait les talons pour quitter la fête, Amy trouva décidément de plus en plus d’avantages à cette union. Si ce n’est bien sûr son mari … L’incapable qu’elle jugeait encore très sévèrement.

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Morgan Stuart


Morgan Stuart

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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Icon_minitime15.12.12 2:23

[topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Orlando-bloom-Favim.com-295652
« En mariage, trompe qui peut. »

«  … Étant représentant de notre famille en France, je vous fais confiance pour faire honneur à la famille Stuart de saluer les mariés de notre part à tous … »

Dans son fauteuil, Morgan lisait la lettre que son royal cousin lui avait écrit. Il était donc de mariage prochainement, sur ordre du roi d'Angleterre ! S'il aimait la fête, les mariages n'étaient pas la tasse de thé de Richmond qui s'y ennuyait beaucoup trop avec une messe trop longue et une fête trop conventionnelle. Mais il connaissait la duchesse de Guyenne et elle avait bien connu Charles II alors il était logique qu'il y fasse un tour, emmenant le cadeau livré avec la lettre bien emballée, sûrement de la belle vaisselle comme tout bon trousseau de mariage mais l'anglais n'alla pas vérifier.

Le jour de la cérémonie, il s'était vêtu avec grand raffinement couleur prune, fortement à la mode en Angleterre aux dires des lettres qu'il recevait, et bien que la mariée devenait chaque jour un peu plus française, Morgan voulait malgré tout faire honneur au pays d'origine d'Amy. La cérémonie ne fut pas des plus palpitantes et si Morgan était bien catholique, il était quelque peu dissipé à regarder qui était à ce mariage où tout le monde n'était apparemment pas convié. Parmi la foule de visages, souvent connus, un l'interpella : il s'agissait de la belle Anne de Gallerande, la magnifique Héra de la fête. Il aurait bien l'occasion d'aller la saluer lors des festivités qui se déroulait au sein de l'Opéra. Quel excellent choix d'ailleurs, l'endroit était magnifique, très décoré et suffisamment grand pour accueillir les invités. Les mariés avaient de nombreuses personnes autour d'eux pour les féliciter, Morgan en profita pour saluer quelques connaissances et chercher du coin de l’œil celle à qui il devrait parler après avoir féliciter les mariés.

Son fidèle Bryan se tenait non loin de la porte avec le cadeau dans les bras qui semblait lui peser, Morgan lui fit un signe de s'approcher puisqu'il était temps quand même de jouer l'invité poli et saluer Amy qu'il connaissait bien, et Du Perche qu'il n'avait croisé que quelques fois. Puisqu'ils étaient à présent des altesses royales, Morgan se courba comme il avait l'habitude de faire face à Charles, il savait donc y faire avec les politesses royales.

« Vos altesses, il est un plaisir de connaître de nouveaux souverains en cette Europe, et Dieu sait que j'en ai croisé. il se releva, un petit sourire sur les lèvres. Au nom de la famille Stuart, famille régnante d'Angleterre, l’Écosse et l'Irlande, nous vous souhaitons une excellente union et prospérité en votre royaume … chose assez peu simple, croyez en l'expérience d'un petit-fils de roi. »

Puis il fit approcher Bryan, son cadeau dans les mains qu'il déposa. Et cette fois, Morgan ne s'adressa qu'à la mariée.

« Je n'avoue pas avoir eu la curiosité de regarder le cadeau mais je fais confiance à mon roi pour avoir bon goût. D'ailleurs mon cousin Charles II m'a personnellement assigné à vous transmettre tous ses vœux de bonheur au nom des souvenirs que vous avez partagé. »

Il ne faisait que redire les mots de la lettre rien de plus, il n'insinuait rien, pas sa faute si les mots de Charles étaient quelques peu tendancieux, et Morgan en rajoutait une couche avec un petit sourire. Après ces politesses, Morgan put vaquer à la fête, le sourire aux lèvres. Que la fête commence !

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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Icon_minitime16.12.12 19:04

Tout ce mariage n'était qu'une vague mascarade et si Guillaume souriait, montrant un bonheur de carton, son esprit était à des kilomètres. Il ne fit guère attention à l'Opéra et sa décoration, pensant déjà à Malte où il allait devoir partir sous peu, cette nouvelle responsabilité qu'il n'attendait pas, cette épouse qu'il n'attendait pas non plus. Amy et lui se mariaient par pure convention, par ordre du roi pour protéger la favorite d'éventuels prétendants sûrement mal attentionnés. Et en guise de mari, on lui donna Guillaume, sachant qu'il n'attenterait rien contre son roi. Un mariage faux, une épouse fausse, un sourire faux et des félicitations fausses, tout cela lui donnait envie de fuir, reprendre sa vie d'avant où il parcourait l'Europe avec insouciance. Jamais plus il ne ferait cela puisqu'il avait une terre et une femme à présent.

Parmi les invités se trouvaient Gabrielle venues féliciter officiellement les mariés … et les moucher par la même occasion. Oui, Malte n'était pas une grande terre, les îles étaient peu fertiles et l'élection n'avait rien à voir avec les dynasties et les grandes familles. D'autres personnes vinrent saluer et Guillaume se collait aux protocoles d'usage. Mais il profita que le duc de Richmond s'adressa seulement à Amy pour s’éclipser quelques instants. Un homme le retint, c'était le prince de Monaco, défenseur des petits territoires qui s'autorisait une complicité :

Vous ne devriez guère vous éloigner de votre épouse. Qui sait ce qui peut lui arriver.
Appliquez ce conseil pour votre propre femme. Oh et saluez la de ma part, elle est si délicieuse.
répondit Guillaume avec un sourire au coin des lèvres.

Cela commençait, les premières remarques pour celui qui allait être le plus grand cocu de France. Il aurait bien voulu prendre l'air mais cela n'était guère possible. Cherchant des yeux Gabrielle, il la trouva à quelques pas. Elle ne lui avait pas accordé le moindre regard, rien. Il est vrai que le comportement de Du Perche était contradictoire : montrer son amour pour Gabrielle et épouser Amy. Si seulement il pouvait tout lui expliquer. Il s'était approché alors qu'elle était seule, profitant de cette unique occasion pour lui parler.

Vous n'avez pas daigné ni me parler ni me regarder. commença Guillaume à voix relativement basse. Comptez vous continuer à me punir par votre silence ?
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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Icon_minitime16.12.12 22:18

    Gabrielle de Longueville, après avoir lâché quelques phrases méprisantes à l'égard des titres tombés du ciel pour les nouveaux époux, écouta à peine le renchérissement de sa cousine d'Alençon qui n'avait d'évidence pas compris que la lignée des du Perche de Malte n'était pas vouée à perdurer – ou alors uniquement grâce à l'aide des Bourbons – avant que ne s'impose sous son regard cet agaçant Louis Grimaldi, prince souverain d'un véritable bout de caillou pour le coup, dans le sud et qui avait fâcheusement tendance à oublier qu'il y gouvernait plus de citrons que de sujets. Son petit discours ne lui attira qu'un regard méprisant de la part de la duchesse de Longueville qui ne put s'empêcher de se demander pourquoi cet homme sans intérêt lui adressait la parole et surtout comment il osait lui parler taxes et commerces comme un vulgaire marchand. N'ayant aucune envie de résoudre la question et de se donner la peine de lui parler, elle se contenta de lui adresser un sourire de commisération avant de tourner les talons, abandonnant là Amy of Leeds en l'agréable compagnie d'Élisabeth d'Alençon qui venait d'être rejointe par Sofia di Parma. Mais elle eut un temps d'arrêt en s'apercevant que les convives discutaient avec animation et que des éclats de rire venaient jusqu'à elle, alors que certains se dirigeaient vers le buffet qui venait d'ouvrir. Elle n'avait aucune envie de les rejoindre. Les injures qu'elle avait lancées jusqu'à présent n'avait pas calmé sa colère ni sa rancœur. Elle cherchait son frère du regard quand une voix bien connue la fit sursauter et froncer les sourcils :

    - Vous n'avez pas daigné ni me parler ni me regarder. Comptez-vous continuer à me punir par votre silence ?

    Elle n'avait pas vu Guillaume s'approcher. Il avait quitté le petit groupe qui se pressait autour d'Amy et dans lequel Gabrielle reconnut l'époux de Rebecca, Morgan de Richmond pour la rejoindre, profitant de sa relative solitude. En effet, l'attention des autres invités était dispersée et personne ne semblait les voir et encore moins les écouter. Lentement, la jeune femme se retourna et leva le visage vers celui de Guillaume qu'elle fusilla du regard. Toute l'amertume qu'elle ressentait à présent menaçait de déborder et elle eut terriblement envie de le gifler mais quelque chose la retint. Cette douleur sourde dans son cœur peut-être.

    - Vous punir ? En voilà une idée, souffla-t-elle avec le plus de calme dont elle était capable étant donné les circonstances, j'estime simplement que nous n'avons plus rien à nous dire, monsieur... Moi, je n'ai plus rien à vous dire.

    Gabrielle déglutit. C'était plus difficile que ce qu'elle avait pensé. Elle aurait voulu s'éloigner mais ses jambes ne lui obéissaient plus. En revanche, alors qu'elle s'était promis de ne pas en dire davantage, elle ne put s'empêcher de rajouter :

    - Je sais bien que vous ne m'aviez fait aucun serment ou rien de ce genre mais vous vous êtes joué de moi et de mes sentiments, ne niez pas. Vous avez réussi à faire fléchir mon cœur, comme celui de beaucoup d'autres jeunes filles, plus naïves que moi, félicitations. Qu'avez-vous vous donc à me proposer à présent ? Vous voulez continuer à me voir ? Je refuse d'être la maîtresse, celle qui doit se cacher et laisser place à l'épouse légitime. C'est là tout ce que vous avez à m'offrir ?

    Pour la première fois depuis longtemps, Gabrielle sentit la tristesse et le découragement l'étreindre, prenant le pas sur la rage. Elle jeta un rapide coup d’œil vers la favorite et même si elle savait que cela avait toujours été impossible, elle ne put s'empêcher de songer qu'elle aurait du être à sa place. Évidemment qu'elle mourait de jalousie. Non pour ces titres ridicules mais simplement pour avoir le droit de tenir la main à Guillaume, de lui sourire et de rester près de lui en public. Elle détacha ses yeux de la Leeds pour les plonger dans ceux du jeune homme et sentant les larmes monter, elle enchaîna :

    - C'est désormais terminé. Allez rejoindre votre... épouse et vous livrer à toutes ces mondanités. Que la vente de votre âme ait au moins servi à cela. Je ne veux plus rien savoir de vous.

    Elle voulut tourner les talons mais elle se sentait si misérable qu'elle voulut attendre de s'être reprise avant de rejoindre les autres. Tout ce qu'elle désirait en cet instant c'était de pouvoir partir pour que Guillaume n'assiste pas à cela.
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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Icon_minitime21.12.12 14:13

    « Pensez-vous que la favorite ira à Malte ? D’ailleurs, sait-elle où se trouve ce…royaume ? »

    Anne leva les yeux au ciel. Comment pouvait-elle savoir si Amy of Leeds irait à Malte ? La marquise elle-même se posait la question, et avait peur de la réponse. Devrait-elle la suivre là-bas ? Elle répondit en chuchotant qu’elle n’en avait aucune idée, puis baissa de nouveau la tête pour faire croire qu’elle priait. La cérémonie du mariage était beaucoup trop longue. Après tout, il fallait juste que les époux se passent les bagues et puis c’était terminé. Mais non, le religieux parlait, parlait, et posait des questions ridicules. Croyait-il vraiment en ce mariage ? Vivement que tout cela se termine. La tête de la marquise allait exploser tant elle se posait de questions. Et ces questions n’étaient pas de savoir comment appeler la favorite, « madame la duchesse » ou « majesté » (quelle question ridicule avait posé l’une des dames d’honneur !). La question était de savoir où elle allait se retrouver dans les mois à venir. En tant que reine de Malte, il faudrait bien que la favorite aille un jour là-bas. Il était hors de question qu’Anne la suive. Ses commerces de poisons et d’art se portaient à merveille, et elle avait la chance d’avoir Lena près d’elle. Et comment mener sa vengeance contre Alfie en étant loin de Versailles ? Non, vraiment, toute cette histoire était de mauvais goût. Anne posa les yeux sur Guillaume du Perche. Elle ne pouvait s’empêcher de le plaindre. Tous savaient qu’à peine la journée finie, il serait déjà le grand mari trompé de la cour. Il était d’ailleurs très beau. Quel gâchis, se disait Anne au lieu d’écouter l’échange des vœux.
    Enfin les festivités purent commencer, ce qui permit à Anne de cesser de se poser des questions. Elle alla présenter ses vœux de bonheur aux mariés, et offrit à Amy un tableau qu’elle avait acheté. C’était une nature morte qu’Anne avait commandé à un jeune artiste que personne ne connaissait. Elle avait pu l’avoir pour peu d’argent, et cela constituait un joli cadeau, se disait-elle.

    « Je vous souhaite tous mes vœux de bonheur. Vous pouvez compter sur ma fidélité ».

    Anne ne s’attarda pas devant le couple, les autres courtisans se pressaient pour présenter leurs vœux de bonheur. D’ailleurs, la marquise aperçut Morgan of Richmond. Elle ne put s’empêcher de sourire en pensant à la soirée du Longueville, où elle s’était retrouvée dans les bras de l’Anglais. La soirée avait été parfaite, mais elle ne l’avait pas revu depuis. Peut-être aurait-elle l’occasion de lui parler un peu plus tard.
    Anne ne savait où donner de la tête. Elle mangeait, buvait, et observait ceux qui l’entouraient. Elle lançait quelques rumeurs lorsqu’elle parlait à des courtisans et observait les actes de chacun. Soudain, elle aperçut Sofia et Alfie. Sofia semblait avoir présenté ses vœux à la mariée. Anne alla la rejoindre.

    « Ma chère Sofia, vous êtes ravissante ! Je suis si heureuse de vous voir avec Alfie ! Je suis sûre que vous ferez une mariée magnifique vous aussi. Anne regarda Alfie puis sourit à Sofia. Je ne vais pas vous déranger plus longtemps, vous devez avoir envie de danser. Alfie, faites en sorte de ne pas marcher sur les pieds de votre fiancée. Amusez-vous bien, nous nous reverrons peut-être. » Anne était heureuse. Son plan marchait à merveille.

    A peine avait-elle fait deux pas qu’elle tomba nez-à-nez sur Roberval. Le corsaire s’imposait de toute sa stature face à elle. Elle lui jeta un regard froid. Leur dernière rencontre dans les jardins du palais avait laissé un mauvais souvenir à Anne. Elle n’avait rien fait pour que cet homme s’intéressât à elle, si ce n’est le traiter de rustre, mais après tout, c’est ce qu’il était. Qu’y pouvait-elle si cet homme ne savait pas comment se comporter en société ?

    Nullement effrayé par le regard menaçant d’Anne, Arthur la salua. « Comment va votre chien depuis notre dernière rencontre ? Il n’a pas attrapé froid, j’espère.

    -Il va très bien, monsieur. Mais sachez qu’avoir sauvé Thibautien ne vous donne pas le droit de vous adresser à moi avec tant de familiarité. Ces mots semblèrent toucher le corsaire car son visage s’assombrit. Anne eut un sourire cynique.

    -Je remarque en tout cas que votre deuil parait avoir pris fin. Vous vous amusez bien, n’est-ce pas, en parfaite courtisane que vous faites ?

    -Il est en effet de mon devoir de faire en sorte que le mariage soit une réussite, puisque, comme vous le savez, je fais partie de la maison de la favorite. Pardonnez-moi mais je dois vous laisser. » Anne abandonna le corsaire sans plus de cérémonie. Elle devrait néanmoins garder un œil sur lui, il semblait un peu trop curieux…



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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Icon_minitime25.12.12 19:34

Arthur de Roberval aurait pu se sentir un peu mal à l'aise au cœur de cette assemblée triée sur le volet s'il n'avait pas reçu sa propre invitation à son nom. La raison ? Sa vieille amitié avec l'organisatrice – ou plutôt la personne qui se trouvait sur le devant de la scène ce jour-là car si elle n'avait probablement pas choisi l'homme avec lequel elle venait d'échanger des serments de mariage, elle devait encore moins avoir donné son avis sur la couleur des rubans et des fleurs qui décoraient l'opéra royal, décoration qu'Arthur, entre nous, trouvait fort peu à son goût. Appuyé contre un mur, il observait la scène qui se déroulait devant ses yeux tout en sirotant une coupe de champagne et tout en se demandant si Amy of Leeds était heureuse de cette union qui lui accordait encore des titres en plus et creusait le fossé entre celle qu'il avait conduite jusqu'aux Amériques et lui. En tout cas, elle souriait aux ducs et princes de toute sorte qui s'avançaient jusqu'à elle pour la féliciter. N'était-ce pas là le principal ? Aux yeux de la cour du moins ? Étonnant ce que le destin réservait tout de même. Quelques années auparavant, c'était à un tout autre mariage qu'il la conduisait cette dame anglaise. Depuis, elle avait séduit le roi de France et avait donné naissance une fille de sang royal... Tout cela pour se retrouver là, dans cet opéra à faire mine de se réjouir pour elle.

A vrai dire, il s'était surtout saisi de l'occasion de ce mariage pour faire un cadeau si original que même le roi n'en avait pas voulu. A quelques semaines de son départ pour son navire qui mouillait à Brest, il était grand temps que Néron se trouve un autre maître. Lequel Néron attirait l'attention parmi les autres cadeaux de vaisselle et de livres par l'éclat de son plumage rouge... Et particulièrement par les mots qui sortaient de son bec quand il était de bonne humeur. Mais le pauvre perroquet, enfermé dans sa cage faisait grise mine malgré les exclamations des dames qui se penchaient sur lui en lui tendant probablement des bouts d'olive ou de macaron, n'ayant pas réfléchi au fait que l'animal pouvait s'étrangler avec. Amy serait sans doute heureuse d'avoir un peu de compagnie lorsqu'elle devrait partir à Malte, même s'il ne s'agissait que d'un perroquet absolument insupportable affublé du doux nom de Néron. Arthur, pour sa défense, était loin de se douter de la suite des événements.

La vision d'Anne de Gallerande le détourna de son ennui profond pour les scènes qui l'entouraient. Elle était particulièrement en beauté ce jour-là avec ses boucles blondes qui tombaient dans son cou et sa mise fort soignée que les éléments climatiques n'avaient pas mis à mal. Leur dernière rencontre datait en effet de quelques semaines auparavant quand il l'avait rejointe au sein de la maison de la favorite, partie faire du traîneau dans le parc de Versailles. Leur conversation ne s'était pas réellement bien déroulée... Comme l'espérait le baron de Roberval. Il voulait la mettre aux abois, l'effrayer et si elle donnait l'impression de la plus profonde neutralité à son égard, sinon un peu d'agacement, Arthur devinait bien d'autres sentiments derrière son masque. Sous le prétexte d'aller chercher une nouvelle coupe, il fit en sorte de tomber nez à nez avec elle. Ou du moins, face à elle car il dut baisser la tête pour la fixer. Les yeux bleus de la jeune femme étaient glacials mais il en fallait plus pour impressionner le corsaire qui la salua avec un semblant d'enthousiasme, comme s'il était réellement heureux de la voir :
- Comment va votre chien depuis notre dernière rencontre ? Il n'a pas attrapé froid, j'espère.
- Il va très bien, monsieur. Mais sachez qu’avoir sauvé Thibautien ne vous donne pas le droit de vous adresser à moi avec tant de familiarité.
Roberval ne put empêcher son visage de se fermer devant cette attaque somme toute peu originale mais qui le toucha. Était-elle donc si vaniteuse ? Puisqu'elle voulait que la conversation tourne ainsi, il n'allait pas se gêner à son tour :
- Je remarque en tout cas que votre deuil parait avoir pris fin. Vous vous amusez bien, n’est-ce pas, en parfaite courtisane que vous faites ?
Et que je ne serai jamais, compléta-t-il en pensée.
- Il est en effet de mon devoir de faire en sorte que le mariage soit une réussite, puisque, comme vous le savez, je fais partie de la maison de la favorite. Pardonnez-moi mais je dois vous laisser.
- Dommage que vos bons offices ne soient pas mieux récompensés, glissa Roberval de manière acerbe en songeant à tout ce que la cour chuchotait depuis la nomination d'une princesse allemande au rang de surintendante, ce fut un plaisir de vous voir et...

Mais la jeune femme avait déjà tourné les talons. De dépit, Arthur posa sa coupe vide et n'en prit pas de nouvelle. Il aurait aimé avoir une conversation plus longue avec elle pour mieux connaître son état d'esprit mais elle ne lui en avait pas laissé l'occasion. Distinguant également Morgan of Richmond, il se fit la réflexion que les lieux étaient décidément mal fréquentés et qu'il n'avait pas envie de voir un éventuel nouveau rapprochement entre la marquise et le duc. Mais au moment où il songeait à quitter les lieux, un concert d'exclamations et de cris de peur s'éleva dans la pièce, distrayant quelques instants l'attention générale. Arthur tourna la tête vers la table des cadeaux pour se demander ce qu'il se passait quand il entendit une voix (et des mots) bien connus :
- A mort ! A mort ! Pendu !
Il n'eut même pas à lever la tête pour savoir qu'un imbécile sans doute apitoyé par la bouderie du perroquet avait ouvert la cage de Néron et que celui-ci en avait profité pour s'échapper et poussa uniquement un soupir qui ressemblait à un « oh non ».
- Vous ne courrez pas derrière cet animal aux pulsions meurtrières ? S'exclama une demoiselle à la chevelure de feu, la seule qui semblait réellement hilare de ce spectacle et qui paraissait accompagnée par un des amis de Richmond.
- Inutile, commenta Roberval, blasé, il retrouvera le chemin de la maison tout seul.
Dommage, ce n'était pas encore aujourd'hui que Néron avait trouvé un nouveau maître. En attendant, il offrirait un peu de distraction.


Fin pour Arthur

Spoiler:
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Paris de Longueville


Paris de Longueville

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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Icon_minitime26.12.12 11:59

Paris boudait. Du moins, à la façon d’un prince de lignée royale, mais il boudait, alors que son tailleur s’affairait autour de lui comme une abeille autour d’un pot de miel.

-Avez-vous bientôt fini, maître Dassier, s’agaça le jeune homme! Voilà une heure que j’attends, une aiguille plantée dans les côtes!
Le tailleur ne répondit rien, le regard aussi excédé que celui de son client et se pressa de terminer la coupe.

Il y avait ces jours où l’humeur du jeune prince donnait le ton à l’humeur de la maison et si on le combinait aujourd’hui à celui de sa soeur, on pouvait s’attendre à de sombres nuages s’abattant sur l’hôtel de Longueville.
Si l’une avait ses propres raisons personnelles de détester ce jour, l’autre ne se retenait pas pour les clamer haut et fort, rajoutant quelques lourdeurs à une atmosphère déjà tendue.

-Je ne l’appellerai pas “putain”, elle reste duchesse en son royaume, mais pourquoi ne pas y être resté là-bas, lança-t-il en descendant les escaliers pour rejoindre Gabrielle qui l’attendait déjà. Reine de Malte, continua-t-il à la cantonnade! Reine de Malte avec ce maquereau de Perche dont les plus grands exploits sont d’avoir culbuté trois servantes à la fois, ronchonna-t-il enfin en grimpant dans le carrosse.

Tout le long du trajet, il ne cessa d’incriminer l’époux, jouant avec amertume sur la situation.
-Ce Perche est un fat doublé d’un inconscient! Je serais presque jaloux de le voir roi, mais voilà...pour être marié, je préfère encore rester prince à Paris que roi à Malte et être le plus cocufié de France! La peste soit du mariage et de ces engagements, lâcha-t-il en haussant les épaules avant de sombrer dans un profond mutisme.

Pris dans sa bouderie - “Perche! Roi?! Calembredaine!” - il en avait totalement oublié qu’il se trouvait seul avec Gabrielle, instant qu’il chérissait pourtant toujours, et plus encore depuis leur réconciliation. Par quelle force avait-elle accepté que Perrine et lui se voient? Il ne le savait encore, mais le plus important était de sentir enfin cette trêve et avec elle, la renaissance de ce qui les liait depuis toujours: un malfaisant complot.

Ce ne fut que lorsqu’il tendit une main à Gabrielle pour l’aider à descendre du carrosse qu’il se rendit enfin compte de la barre qui marquait son front. Ce regard habituellement si pétillant était terni par une pensée qu’il n’avait encore devinée, mais il senti une petite pointe de tristesse en croisant le regard de son aînée.
-Gabrielle, je promets de me confesser chaque jour si je me trompe...n’as-tu donc pas quelques soucis dont je pourrais être l’oreille attentive, lui chuchota-t-il alors qu’ils prenaient place sur les bancs?
Ne recevant aucune réponse satisfaisante, il s’employa néanmoins à critiquer les mariés et convives durant tout l’office, renouant-là avec l’une de ses activités favorites.


-Cet office fut le plus ennuyeux qu’il m’ai été donné de vivre, lança-t-il à quelques amis à la fin de la célébration. Pouah, je hais les mariages et plus encore ceux d’un roi qui n’a de roi que son nom et par la grâce de l’or!
Le petit groupe s’esclaffa alors que du coin de l’oeil, Paris observait Gabrielle. L’oeil amer, elle conversa un instant avec leur cousine Elisabeth d’Alençon. Ah! La peste bigote qu’il se devait de séduire d’une façon bien particulière! Le moment était mal choisi pour aller saluer les époux. Il irait plus tard, lorsque le vin l’aiderait à trouver des mots assez fielleux pour ne pas être perçus comme hypocrites!
-La putain a donc ce qu’elle désirait, ajouta un autre.
-Par tous les diables, cessez de l’appeler putain, répliqua Paris en terminant un verre de vin! Ces filles méritent mieux que d’être comparée à une anglaise, leur vie est bien plus rude et difficile et c’est d’ailleurs bien triste de voir que le comte du Perche ne pourra plus nourrir leurs jolies bouches!
-Allons prince, tant que vous vous refusez au mariage....
Paris fusilla l’importun du regard.
-Jamais je n’ai frappé à la porte de ces maisons et je gage que ce Perche aura très bientôt quelques moutons de Panurge pour le remplacer. Vous vous oubliez, monsieur.

Il avisa le couple du regard, libre un instant d’invités venus les saluer, et quittant sans un mot le petit groupe, rejoignit les jeunes mariés. Il n’avait certes pas bu assez de vin, mais l’amertume qu’il nourrissait face à ces titres glanés et l’ironie du mariage l’aideraient bien assez pour trouver les mots adéquats!
En allant, il salua poliment Anglerays, fou bien-nommé du roi, esquissa une courte révérence à la jeune Farnèse qu’il avait reconnu à sa fête quelques mois auparavant, et lança une ou deux oeillades à des Michelle ou des Marguerite qui attendaient impatiemment que la nuit tombe sur Versailles.

-Je cherchais quelques mots louant cette union si étonnante, lança-t-il en se courbant trop obséquieusement pour être sincère, faisant glisser les plumes de son chapeau à terre. Sarah et Abraham pâlissent dans leurs tombes, Hélène et Pâris pleurent sur Troie et Isaac et Rebecca maudissent ce jour funeste où le sacrement divin devient une mascarade de nous autres puissants!
Il se releva, se penchant sur la main de la nouvelle reine.
-Maintenant que vous voici dans cette cour, madame, reprit-il d’une voix claire, il vous faudra vous plier à quelques usages qui sont le lot des reines délaissées. A moins que vous ne songiez à prendre amant, mais voilà chose risquée pour une reine! Gardez-vous de ces écarts, voici mes voeux, madame, en ce jour de.....bonheur, si je puis dire.
Paris afficha un large sourire qui ne méritait qu’une gifle, mais il se tourna bien vite vers le.....roi de Malte.
-Je vous appelais auparavant roi des Maltaises, voici à présent que je dois vous nommer roi de Malte. Entre grands, si toutefois un titre payé puisse vous offrir ce nom, je ne puis jouer d’hypocrisie, seulement de diplomatie, commença-t-il. Mes voeux seront donc en ce sens, sire: que jamais mauvais sang ne vienne tarir vos origines si simples et nobles qui sauront, j’en suis certain, vous guider en toute chose. Car on naît roi, on ne le devient pas et le sang fait ici la différence. Il se releva, les traits si innocents qu’on ne pouvait le blâmer pour cette impertinence trop digne de lui.
-Je suis heureux que nous ne soyons pas du même sang, com...sire. Nous avons, voyez-vous, quelques fâcheuses tendances au conflit familial.

Il effectua à nouveau une petite courbette passible de réprimande pour suinter autant d’hypocrisie. Mais baste! Son cousin n’était pas là et Paris ne pouvait souffrir qu’un obscur comte de province puisse lui être supérieur en titre. Sa dernière phrase était limpide: tout prince qu’il était, tout duc son père était, les Longueville et les Condé s’étaient monté contre leurs royaux cousins. Un Perche n’était qu’un moucheron sur un échiquier.


-Ah! Mylord, salua-t-il Richmond en quittant les époux! Voici l’un des jours les plus sombres des lignées princières: celui où nous nous abaissons à appeler un comte “sire”! Mais réjouissez-vous, la duchesse de Leeds portera parfaitement cette couronne.
Il le salua à nouveau, avant de papilloner quelques minutes, puis de chercher Gabrielle des yeux.

Où diable cette adorable peste était-elle passée? Il n’avait aucune envie de retourner butiner auprès d’ennuyeux “amis”, ni de conter fleurette à une Marguerite à peine éclose et en l’absence de Perrine, il n’y avait guère que Gabrielle pour l’accompagner dans quelques remarques acerbes mais ô combien véridiques.

Il failli s’étouffer lorsqu’il l’aperçu enfin, au loin, conversant avec Perche. Quoi?! Observant son manège, il fulmina quelques minutes seulement, avant d’apercevoir les traits contrariés de son aînée. Fronçant les sourcils, une nouvelle coupe de champagne l’aida à réfléchir.
Gabrielle semblait assez troublée pour que son frère vienne lui porter secours - l’idée le fit sourire une seconde. Mais jamais, ô grand jamais, il n’oserait franchir la limite qu’elle posait naturellement: c’était à elle de venir lorsque le temps serait venu.

Spoiler:
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Morgan Stuart


Morgan Stuart

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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Icon_minitime26.12.12 23:28

Les mariages se ressemblaient tous : un homme et une femme rarement heureux de se trouver devant l'autel, un homme d'église au sermon morne, meilleur somnifère au monde, des invités pas toujours reluisants et présenter ses hommages et des cadeaux aux mariés avec un discours hypocrite dans une révérence. Pour en avoir fait des mariages, Morgan constatait que si le marié et la mariée changeaient, le reste non.

Heureusement qu'il y avait à boire et de quoi se divertir pour passer le temps. Encore un amusement avant de s'en aller guerroyer, il fallait le prendre comme tel. Tournant la tête vers la belle Anne, il la vit en grande discussion avec la princesse Farnèse et Surrey. Ah, Surrey, cet anglais qu'il allait avoir sous son commandement, ce qui ne l'enchantait pas du tout. Il valait mieux regarder ailleurs que de penser de tout ce qu'il devrait lui apprendre. Heureusement le prince de Longueville vint le distraire une instant de ses bons mots :

Ah! Mylord ! Voici l’un des jours les plus sombres des lignées princières: celui où nous nous abaissons à appeler un comte “sire”! Mais réjouissez-vous, la duchesse de Leeds portera parfaitement cette couronne.
Tant que nous devons pas saluer des roturiers. Et puis, ce n'est que Malte. répondit-il en hochant des épaules.

Et voici qu'il avait perdu des yeux la belle Anne. Par contre, il entendit une voix étrange avec des mots peu ordinaires.

A mort ! A mort !

Se retournant vers le buffet, il vit un perroquet posé entrain de hurler une condamnation à mort et tout le monde s'esclaffait avant de retourner à leurs conversations. Morgan s'approcha et tendit la main mais cet idiot lui pinça le doigt. L'anglais retint un hurlement de douleur :

Son of … il se mordit la lèvre et regarda son doigt rouge. Discrètement, il plongea ce doigt maltraité dans sa coupe pour endiguer la douleur. Et voici le perroquet partit faire son tour, en hurlant parfois son peu de vocabulaire. L'anglais se donna pour mission de le virer de l'opéra, le laisser serait totalement indécent. Il se mit donc à la recherche de l'oiseau de couleur et croisa ses deux amis Aymeric et Eléonore, eux aussi de la fête.

Avez vous vu Morgan ce perroquet ? Il est vraiment amusant ! lança Eléonore.
Oui, sauf quand mon doigt a rencontré son bec. Mais faut qu'il sorte, c'est indécent de laisser un animal de la sorte.
Que savez vous de la décence, Richmond ? répondit Froulay, amusé.

Richmond rit jaune l'espace d'un instant puis laissa ses amis pour se concentrer sur le perroquet. Alors qu'il s'en approchait et le tenait presque, une voix familière se fit entendre. L'animal s'envola et l'anglais abandonna temporairement sa quête pour saluer son ami.

Christian, quel plaisir ! Je ne vous ai point vu au mariage, comment allez vous mon ami ? Puis il lui montra l'oiseau. Je cherche à débarrasser cet oiseau de malheur du plancher, voulez vous m'aider ?

Comme si Christian savait dire non ...
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Alfie Howard


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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Icon_minitime31.12.12 1:35

    Citation :
    Surrey,

    Le mariage de la favorite aura lieu dans trois jours à l'Opéra. C'est un mariage important avec des invités de marque, dont je fais partie. Voyez donc la chance que je vous fais de m'y accompagner.

    Mettez une tenue correcte et ne soyez pas en retard, la cérémonie à lieu à midi à la Chapelle.

    Princesse Sofia Farnèse

    Quelle douceur…quel charme…, pensa Alfie avec ironie lorsqu’il reçut la missive (ou plutôt le bout de papier) de sa nouvelle fiancée italienne. Voilà quelques semaines que l’anglais et la jeune princesse étaient fiancés grâce à une fourberie de cette greluche de Monsieur. La pilule passait mal pour le jeune comte. Il n’avait pas même eut son mot à dire que le voilà presque la bague au doigt avec une des mégères les plus réputées de la cour de France. Il n’était pas question que cette histoire en reste là, il n’allait pas rester les bras croisés et simplement regarder le prince de France se moquer ouvertement de lui. Philippe d’Orléans y voyait là le moyen d’éloigner Alfie de Lorraine, l’anglais en était persuadé. Si le français le prenait ainsi, le jeune homme se donnerait un plaisir d’envoyer ses fiançailles aux oubliettes en les sabotant délibérément. Ah il pensait que la Farnèse allait le manger tout cru ? Nenni ! Alfie était plein d’une rage nouvelle au fond de son être qui ne demandait qu’à jaillir. C’est donc plus courageux que jamais qu’il se rendit au fameux mariage royal auquel sa chienne de fiancée l’avait sommée de venir. La cérémonie déploya de fantastiques atours pour être des plus ennuyeuses ce qui eut le don d’agacer profondément l’anglais qui se fit une joie d’admirer ses ongles qu’il trouva forts beaux. Mais c’était sans compter sur la « perle de sa vie » qui lui donna un fantastique coup de coude dans les côtes, plus diplomate que jamais :

    « Tenez-vous droit bon sang, vous n'êtes pas un enfant. rouspéta-t-elle avec des faux airs de mamma italienne.

    -Oh mais le son mélodieux de votre voix suffit pour infantiliser toute chose, ma chère, rétorqua l’anglais

    Depuis son arrivé, la princesse italienne avait sorti le grand jeu en critiquant ouvertement et sans la moindre discrétion sa tenue, sa coiffure, sa façon de se tenir… Bref, un aboiement des plus insupportables aux oreilles du jeune anglais qui se retenait de transformer ce mariage en enterrement. La Farnèse le traitait comme un enfant à peine bien né. Elle l'avait traînée jusqu’aux premiers rangs, où son titre de princesse de sang lui en donnait la possibilité. Et juste devant eux se trouvaient Monsieur et l'abbé de Choisy qui ne cessaient de se moquer de tout et rien. Déjà agacé, il préféra les ignorer bien qu’eux se firent une joie de se moquer de lui à voix basse. La cérémonie s’écoula lentement mais surement et le calvaire se termina enfin.

    Alors que tout le monde sortait peu à peu de la Chapelle, l’italienne poursuivit ses « caresses » verbales envers son fiancé :

    « Grands dieux mais servez-vous de vos jambes mieux que cela. Quel empoté ! »

    Alfie soupira longuement, lui dont le flegme britannique était mis à rude épreuve depuis plusieurs mois et préféra se taire en ignorant la belle. Ils acheminèrent tous vers l’Opéra pour assister à la réception et pouvoir saluer, comme le veut l’étiquette, le couple fraichement couronné Roi et Reine de Malte. Ce changement de rang soudain avait surpris tout le monde à la cour et les courtisans se faisaient une joie de jacasser sur ce sujet. La duchesse de Longueville ne se priva pas pour son petit commentaire en passant près du couple :

    « Je ne sais où l'on peut chercher pire couple assorti. Voici un homme qui a les femmes à ses pieds et une femme qui a le roi à ses pieds. Croyez-vous qu'ils échangeront ? »

    Sofia rit de bon cœur et, sans attendre, Sofia mena le comte de Waverley près du couple du jour qu’elle salua avec un sourire empoisonné et artificiel au possible :

    « En mon nom et celui de mes illustres familles, nous vous souhaitons un mariage sous de bons hospices. Parme et Florence se trouvant sur la route de Malte, vous y serez traité selon vos qualités royales. »

    La servante de l’italienne avait un présent qu'elle déposa un peu plus loin et sa maitresse s'avança vers le buffet tandis que Alfie salua brièvement les mariés qu’il ne connaissait ni d’Ève ni d’Adam. Il alla rejoindre son insupportable fiancée qui était occupée à se goinfrer d’un macaron et boire une coupe de champagne. Elle se tourna alors vers lui avec son air de petite princesse gâtée :

    « J'espère que vous savez danser, je ne veux pas être ridicule avec un piètre cavalier. lança-t-elle.

    -Voilà que vous me sous estimez grandement, ma chère, dit froidement l’anglais en se saisissant à son tour d’un macaron. Italienne que vous êtes, vous devriez savoir que Milan et sa Lombardi parle encore de mon pied léger et talentueux, sans vouloir me vanter. Mais… Après tout, je peux vous casser les pieds si le cœur vous en dit. J’ai connu plus fantasque… »

    Quel couple modèle ! Encore moins bien assortis que les mariés pensa l’anglais en croquant son macaron en jetant un regard de défi à sa « compagne ». Elle voulait jouer au plus fin avec lui ? Très bien ! Alfie avait déjà lancé ses premières cartes. Il n’était pas question que Monsieur se joue de lui de la sorte éternellement. Lors de l’habillement matinal, il pouvait le supporter. C’était un prince de France à qui on devait céder tous les plus vils caprices si l’on ne voulait pas mourir sous le poids d’une amphore en porcelaine. Mais ça. Ce coup bas immonde ? Non, on ne lui dicterai point qui il devra épouser. C’est alors qu’une personne qu’il prenait plaisir à oublier vint alors leur faire la conversation :

    « Ma chère Sofia, vous êtes ravissante ! Je suis si heureuse de vous voir avec Alfie !

    -Madame de Gallerande, quelle joie, fit Alfie avec un sourire un peu forcé.

    Mais la blonde sembla l’ignorer délibérément et poursuivit sa petite entrevue avec la Farnèse :

    -Je suis sûre que vous ferez une mariée magnifique vous aussi. Anne regarda Alfie puis sourit à Sofia, la bougresse ! Je ne vais pas vous déranger plus longtemps, vous devez avoir envie de danser. Alfie, faites en sorte de ne pas marcher sur les pieds de votre fiancée. Amusez-vous bien, nous nous reverrons peut-être. »

    Face aux jets de venin de sa dernière maitresse, Alfie préféra garder le silence du prince en lui jetant un regard posé et froid. Lorsque la blonde fatale ne fut plus en vue, il but une gorgée de champagne avant d’offrir sa main à sa fiancée de manière presque mécanique.

    « Vous vouliez danser je crois. »

    Il mena la Farnèse sur la piste et commença à mener le menuet en levant fièrement le menton et en tournant sur la piste avec souplesse et élégance. Ce n’était pas ces vipères qui lui feraient croire qu’il dansait comme un navet, loin de là. Alors qu’ils avaient exécuté quelques tours, jetant de-ci de-là des regards dans la salle, Alfie lâcha instinctivement une remarque à demi voix faisant à peine attention sa partenaire.

    « God ! Tant de diamants au cou de cette mariée pour un si petit royaume !...
    Il y a de quoi nourrir un peuple, vous ne trouvez pas ? »


    Prenant conscience de son audace, l’anglais jeta un regard en biais à la Farnèse avant d’ajouter :

    Enfin… Si vous vous pensez vous marier avec tant de bijoux… Sachez que je n’aime pas les sapins de Noël.

    Cette conversation avec sa fiancée avait quelque chose d’étrange comme si il négociait avec l’ennemi… Il avait hâte de quitter ce mariage où il n’avait rien à y faire.

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Sofia Farnèse


Sofia Farnèse

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Côté Coeur: Je l'ai fermé par sa faute. Seul lui pourrait le rouvrir un jour ...
Côté Lit: Je ne suis pas de celles qui se couchent pour un sourire. A peine pour un diamant, mais souvent pour la passion.
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Titre : Princesse Farnèse, Princesse Chimay par mariage
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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Icon_minitime31.12.12 15:54

Sofia avait regardé le Grimaldi d'un air méprisant et hautain. Comment peut on être prince et parler comme un vulgaire roturier ? C'était véritablement indécent. Descendant des banquiers Médicis, on avait pourtant appris à Sofia de ne pas parler d'argent de la sorte, seulement de l'afficher, c'était tout. Alors que ce prince d'un rocher rattaché à la France parle ainsi à Gabrielle et elle de la sorte, juste parce que sans doute il connaît maintenant une reine, c'était le monde à l'envers. Qu'il ne vienne pas lui demander une danse, il se ferait bouler comme un vulgaire gueux puant. Quittant les mariés, elle ne put s'empêcher de lancer une pique à demi-voix :

« Comment un marchand de citrons peut s'adresser à nous de la sorte ? Quel être méprisable, il ferait mieux de récolter son pourcentage de marchandise aux trois pauvres bateaux qui passent près de sa côte. » cracha t'elle, méprisante au possible.

Mais il fallait oublier cet incident et profiter de cette fête. Enfin cela était un bien grand mot car Sofia n'était là que parce qu'Alessandro était malade. Quelle idée aussi de rester clouer au lit alors qu'il y avait réception mondaine ? La princesse avait du accepter de s'y rendre car elle n'avait pas le choix et avait pris ce prétexte pour sortir de l'ombre ce fiancé que son amie Anne et le prince de France lui avaient refilé. Elle aurait pu se révolter, ne pas accepter mais cela tombait à pique. De l'autre côté des Alpes, Marguerite de Médicis avait eu l'herbe coupée sous le pied par sa propre fille au niveau marital : Sofia lui avait envoyé une missive pour lui annoncer ses fiançailles. Sa pauvre mère devait s'étrangler de rage mais Alfie était toujours mieux que cet affreux prince de Chimay, un homme du double de son âge, plus riche mais beaucoup moins attirant, et surtout beaucoup plus grave. Si Alfie n'était pas vraiment de son goût, et bien qu'il ne soit pas des plus riches, il était tout de même d'une bonne famille anglaise et avait l'avantage de la jeunesse. Puis le plaisir d'en faire une sorte de punching-ball, un petit souffre-douleur pour passer ses nerfs était amusant. Anne lui sauvait le mariage, elle pouvait bien rendre service à son amie. Si seulement il savait danser …

« Voilà que vous me sous estimez grandement, ma chère. Italienne que vous êtes, vous devriez savoir que Milan et sa Lombardie parle encore de mon pied léger et talentueux, sans vouloir me vanter. Mais… Après tout, je peux vous casser les pieds si le cœur vous en dit. J’ai connu plus fantasque…
Je ne fais guère confiance aux lombards qui sont sous la coupe d'autrichiens incestueux. lâcha t'elle, tout aussi froidement avant de faire un grand sourire sarcastique. Oh oui brisez moi les pieds, j'aurais l'occasion de briser vos tympans par mes cris. Et quelques bijoux de famille. Prendrez vous le risque ? »

Le ton était véritablement celui du défi. Mais Alfie, qui aurait sans doute aimer répondre, n'eut pas le temps car Anne arrivait déjà entre les fiancés avec un large sourire.

« Ma chère Sofia, vous êtes ravissante ! Je suis si heureuse de vous voir avec Alfie ! Je suis sûre que vous ferez une mariée magnifique vous aussi.
Je n'en doute pas un instant ! » rétorqua Sofia avec un petit sourire.

Les deux femmes regardèrent un instant le pauvre Alfie avant de se lancer un regard complice.

« Je ne vais pas vous déranger plus longtemps, vous devez avoir envie de danser. Alfie, faites en sorte de ne pas marcher sur les pieds de votre fiancée. Amusez-vous bien, nous nous reverrons peut-être.
Passez une excellente soirée mon amie à vous aussi. C'est toujours un plaisir de vous voir. »

La brune et la blonde n'avaient pas grand chose en commun au premier abord, mais un même galant radin les avaient réunies et de fil en aiguille, une diabolique amitié naquit entre les deux. Anne s'éloigna et, buvant une gorgée de champagne, Sofia se retrouvait seule avec son fiancé auquel elle n'avait pas grand chose à dire.

« Vous vouliez danser je crois. »

Elle ne fit qu'hocher de la tête et mit sa main dans la sienne pour se rendre sur la piste de danse. En effet, l'anglais savait danser mais ne comptez pas sur la Farnèse pour s'excuser ou s'en rendre compte à haute voix, elle avait bien trop de fierté. Leur tandem marchait bien au milieu des autres couples, mais ils ne s'échangeaient pas un mot durant les quelques pas, jusqu'à …

« God ! Tant de diamants au cou de cette mariée pour un si petit royaume !... Il y a de quoi nourrir un peuple, vous ne trouvez pas ? »

Sofia eut un petit sourire qu'elle masqua bien vite. C'est amusant, elle avait eu la même remarque en tête lorsqu'elle avait vu la rivière d'émeraudes au coup de la nouvelle reine. Et Alfie reprit :

« Enfin… Si vous vous pensez vous marier avec tant de bijoux… Sachez que je n’aime pas les sapins de Noël.
Ma famille possède plus de terres et de richesses que trois Malte réunis, je pourrais me le permettre ! se moqua t'elle, plus détendue. Mais j'ai tout de même le bon goût de ne pas vouloir ressembler à une mine de diamants à moi seule, fort heureusement ! »

A ce moment là, Monsieur et l'abbé de Choisy entrèrent dans son champ de vision et son sourire moqueur s'agrandit :

« Et puis je ne voudrais pas rivaliser le prince de France au niveau de l'éclat. Vraiment, dans quoi s'est-il roulé pour briller autant ? Il brille presque autant que son royal frère à l'emblème solaire. » lança t'elle d'une traite.

C'est à ce moment où elle tourna la tête vers son fiancé qu'elle trouvait détestable qu'elle lui fit un sourire. Pas un rictus ou une sorte de grimace machiavélique mais un vrai sourire, fin mais visible et surtout amusé. Sofia n'était pas qu'un monstre, une fille aigrie et insensible, même si elle avait l'insulte facile. Ils pouvaient peut être se comprendre. La danse se finit, l'anglais et l'italienne allaient quitter la piste quand le prince de Monaco vint jusqu'à elle.

« M'accorderez vous une danse, mademoiselle Farnèse ?
Laissez moi réfléchir … Dois je accepter un homme vivant de culture de citrons et à observer tous les bateaux qui passent pour en grappiller son pourcentage de marchandise, dont l'ancêtre s'est déguisé en moine pour prendre un bout de rocher qui n'est jamais arrivé à être indépendant de l'Italie ou la France ? Qu'en pensez vous, monsieur de Surrey ? Elle tourna la tête vers Alfie avec à nouveau un petit sourire avant de regarder à nouveau Grimaldi. Ma réponse est finalement non, nous n'avons pas les mêmes valeurs, je préfère la compagnie plus intéressante de mon fiancé. Adieu monsieur Citron. »

Elle partit dignement en prenant le bras d'Alfie, la tête haute, laissant le prince de Monaco tout seul, puis éclata de rire au bout de quelques pas.
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Amy of Leeds


Amy of Leeds

« s i . v e r s a i l l e s »
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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Icon_minitime05.01.13 11:59

Après le départ de la duchesse d’Alençon, des visages amis apparurent dans le champ de vision de la favorite, ce qui la fit sourire moins hypocritement. Le premier à se présenter devant elle fut Morgan de Richmond, le cousin de Charles II Stuart. Certes, ils demeuraient compatriotes de naissance mais l’anglais semblait toujours lui tenir rigueur d’un semblant d’affront qu’elle ne comprenait pas. Comment aurait-elle pu se douter qu’il s’agissait d’un préjugé qu’il ressentait pour elle, à cause de la trahison de sa femme ? Bien entendu, la très grande discorde entre les époux Richmond était venue jusqu’à ses oreilles mais les motifs lui restaient encore inconnus. Si elle avait demandé, sans doute aurait-elle eu une réponse cependant subissant la publicité autour de son propre couple, que ce soit cette mascarade en compagnie de Guillaume ou bien sa vie avec le roi, elle ne s'était pas permis d'être indiscrète. Aussi, sentant malgré tout un froid entre Morgan et elle, elle agit tout aussi poliment que lui mais avec aucune sorte d’affinités malheureusement. Il leur présenta au nom des Stuart tous ses vœux de bonheur et de prospérité pour leur règne.

- Je vous remercie Monseigneur ainsi que Sa Majesté. Si ce dernier n’est plus désormais mon roi, assurez-lui que mon cœur d’anglaise lui est toujours acquis. Que je n’oublie ni ce que je lui dois, ni ce que j’ai été.

Elle vit l’instant d’après un valet s’avancer avec un cadeau pesant dans ses bras. Il s’agissait d’un présent de la part du souverain anglais. Cette délicate attention la ravit plus qu’elle ne l’aurait cru, Amy se souvint de ces jours passés à Windsor où cet incorrigible séducteur qu’est Charles II, avait désiré la mettre dans son lit. Il s’en était fallu de peu, c’était au final son amie Megan of Scotland qui avait eu ce privilège.

- Sa Majesté est bien trop généreuse, lorsque j’aurai l’occasion d’ouvrir ce paquet, je lui adresserai comme il se doit tous mes remerciements. J’espère que vous lui apporterez cette missive de ma part. Je ne saurai trouver un meilleur messager, duc.

Elle le salua d’un mouvement bref de la tête et fit signe à une de ses suivantes de prendre le cadeau afin qu’elle le déposât au milieu de tous les autres. S’avança alors Anne de Gallerande qui paraissait assez contrariée. Cette dame de sa suite leur adressa très brièvement tous ses vœux puis repartit presque aussitôt. Peut-être la jeune femme ressentait-elle la crainte de devoir quitter la cour de France ! Versailles avait bien plus d’attraits que le rocher de Malte, la nouvelle reine de cette île devait bien le concéder, elle sonderait plus tard la dame de Gallerande pour savoir si elle avait vu juste sur ses appréhensions. Au loin, elle aperçut un tableau tout à fait charmant que l’on hissait avec soin sur la pile des présents des mariés.

- Merci, cette peinture est ravissante.

Ce défilé de visages lui donnait parfois le vertige et la favorite après le départ de sa suivante, passa une main distraite sur son front. C’est presque avec des points noirs devant les yeux, qu’elle vit s’avancer un compagnon d’aventures particulièrement sincère avec elle : Arthur de Roberval. Aussitôt, son pâle sourire se métamorphosa en un beaucoup plus radieux. Leur relation qui fut pendant un temps très bref assez intime restait un souvenir particulièrement fort entre eux. Depuis existait entre eux une amitié tendre et Amy fut particulièrement touchée que le marin lui fasse don de son fidèle perroquet. Elle regretta de ne le voir finalement que de loin et de ne pas pouvoir le remercier directement. Il conversait à présent avec Anne de Gallerande. Mais voilà que l’obséquieux Paris de Longueville, frère de la hautaine Gabrielle se présentait devant eux. La haine que ce dernier ressentait envers son époux Guillaume n’était pas un secret. Par conséquent, Amy se mura à la seconde derrière un masque impassible. Quoi que le prince de Neufchâtel puisse leur dire, elle resterait digne. Et en effet, leur entretien ne fut pas du tout une partie de plaisir. L’insolence dont l’invité faisait preuve les attaquait tous deux de plein fouet. Son baise main lui brûla presque la peau et elle l’aurait volontiers giflé. Pourtant elle resta d’un sang froid terrible.

- En matière d’amant il est vrai que vous vous y connaissez fort prince, mais soyez assuré que si l’envie me venait d’en prendre un, je ne ferai sans doute pas appel à vos bons offices. Ne partageant pas le même sang, je m’en voudrais de me glisser dans votre couche … bien qu’il me soit venu aux oreilles que ce ne sont pas toujours des comtesses ou des duchesses qui ont l’honneur de pénétrer dans votre chambre. Merci pour vos bons voeux.

Dans cette riposte il n’y avait aucune diplomatie, elle n’avait plus besoin en compagnie d’une personne de rang désormais inférieur de s’adonner à cet art. Elle ne devait plaire à présent qu’à ses nouveaux sujets et à Louis. Et pour piquer au vif un coq, il fallait le prendre par son point faible : son pouvoir de séduction ainsi que sur le choix douteux de ses conquêtes. Elle ne répliqua rien de plus, préférant jouer la carte de l’indifférence. Elle expira une grande bouffée d’oxygène lorsqu’il tourna les talons et jeta soudain un regard à son mari qui se trouvait en compagnie de la détestable Gabrielle de Longueville. Elle décida de faire quelques pas, elle ne supportait plus de rester sur place. Elle voulait se faire servir quelques mets et se griser d’alcool. Lorsqu’elle passa à la hauteur de Guillaume du Perche, elle déposa sa main sur son bras machinalement. Il n’y avait là aucune sorte d’intimité cependant.

- Monsieur, n’oubliez pas que nous devons ouvrir le bal sous peu. Vous souffrirez sans doute que je vous l’enlève duchesse.


Elle la salua à peine et s’éloigna encore quelques instants pour manger plusieurs sortes de macarons et déguster une flûte du meilleur vin blanc. Enfin seule pour quelques minutes voire quelques secondes mais enfin seule !
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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Icon_minitime06.01.13 20:15



La vicomtesse n’avait pu retenir d’écraser une larme discrète lors de la cérémonie de la matinée. Certes, la Comborn n’avait rien d’une émotive et encore moins aux mariages, surtout qu’elle n’ignorait pas les circonstances de cette union et la mascarade qu’elle constituait. Un mensonge devant Dieu et devant les hommes, donc. Mais un mensonge qui liait deux êtres d’une haute importance sentimentale à ses yeux.
D’un côté, un ami cher de toujours malgré les épreuves dernières, compagnon d’intrigue aux mains duquel elle avait maintes fois et sans l’ombre d’une hésitation placé sa vie, qu’elle châtiait et rabrouait à la mesure de son affection. De l’autre, celle qu’elle avait connu comtesse, puis favorite, puis duchesse et qui devenait enfin reine. Reine non pas de son roi, mais reine de cœur elle l’était assurément. Elles avaient tutoyé les sommets ensemble et s’étaient enfoncées dans de sombres abysses, divisées. Même si leurs relations s’étaient apaisées au point de redevenir courtoises, Evangéline savait qu’il y avait fort à faire pour retrouver leur complémentarité de jadis. Si tant est qu’il ne fut pas déjà trop tard… Qu’importe, pour Evangéline, le mariage d’Amy quel qu’il soit, qu’importe le promis et qu’importe leurs disputes passées, était un évènement susceptible de lui tirer les larmes, aujourd’hui comme demain.

Evangéline n’avait pu approcher les jeunes époux depuis le début des festivités dans l’opéra. Elle s’était donc cantonnée non loin du buffet et des musiciens, discutant avec qui de la beauté des compositions florales, de la saveur du vin de Champagne ou de la toilette de la mariée. Intérieurement la vicomtesse s’amusait fort de voir tous ces arbres généalogiques ambulants, prétendant descendre de Clovis ou d’autres ancêtres fantasmagoriques, déposer leur morgue et leur orgueil aux pieds du jeune couple. Lorsqu’enfin la foule s’éclaircit autour des jeunes époux, elle ne laissa entrevoir qu’Amy qui se dirigeait vers le banquet et ne semblait l’avoir aperçut. Personne autour d’elle, du moins pour le moment, et heureusement pas cette Schwarzenberg dont la simple vue, partout où se déplaçait Amy, commençait fort à irriter la vicomtesse.
Arrivée à hauteur de la favorite, Evangéline chuchota non loin de son oreille :

- Dieu merci, j’ai crû qu’ils allaient vous étouffer sous le miel de leurs paroles. Ou bien serait-ce « fiel » le mot exact que je cherche ?

Elle adressa à la reine de Malte un regard mutin et complice, puis exécuta sa plus belle révérence et une fois redressée leva à son attention le verre ambré qu’elle tenait à la main :

- A votre revanche sur Saint-Louis et sur Pharamond ! Elle aura été longue, mais savoureuse… _ce trait d’humour passé sur son éprouvante conquête de respectabilité à la cour de France, la vicomtesse fixa son regard sincère dans celui d’Amy_ Mais plus encore, je bois à votre félicité, qu’elle soit longue et entière !

Evangéline porta la coupe à ses lèvres, puis désigna la porte de l’opéra par laquelle défilait un ballet incessant de serviteurs et de cadeaux.

- Mes présents viennent tout juste d’arriver. J’ose espérer qu’il vous sera d’un quelconque réconfort le temps de ma quête pour retrouver le second, ô combien plus cher et plus précieux…

Un valet portait dans ses bras un coussin de velours bleu roi surmonté d’une fourrure blanche roulée en boule. Soudain, la fourrure déploya une queue en panache, blanche à la pointe brune, qu’elle se mit à agiter aristocratiquement. Il s’agissait d’un chat birman, en provenance d’Extrême-Orient, race élégante et fort docile si l’on en croyait les naturalistes, sacrée même pour les autochtones si l’on en croyait cette fois le marchand qui le lui avait vendu. La vicomtesse le soupçonnait fort d’inventer ses propres légendes pour mieux sceller ses ventes, mais qu’importe… Elle savait qu’Amy chérissait fort ces petites bêtes et qu’elle n’aurait jamais trop de compagnie véritablement désintéressée, que ce soit ici à Versailles ou bien sur son rocher maltais.
Derrière ce premier présent venaient celui pour Guillaume, un lévrier d’Egypte, à la robe fauve et aux oreilles plus que cocasses. On le disait pourtant redoutable à la chasse quoiqu’assez peu docile, comment ne pas y voir là l’avatar canin et donc compagnon idéal de ce cher comte ?
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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Icon_minitime12.01.13 17:13


Moi, je n'ai plus rien à vous dire.

Cette phrase sonnait le glas et figea Guillaume. En cet instant, Gabrielle était si dure et ce ton implacable venait de faire si mal au nouveau roi (titre stupide dont il ne s'habituerait jamais) qu'il eut du mal à réagir.

Écoutez m... mais il fut coupé.
Je sais bien que vous ne m'aviez fait aucun serment ou rien de ce genre mais vous vous êtes joué de moi et de mes sentiments, ne niez pas. Vous avez réussi à faire fléchir mon cœur, comme celui de beaucoup d'autres jeunes filles, plus naïves que moi, félicitations. Qu'avez-vous vous donc à me proposer à présent ? Vous voulez continuer à me voir ? Je refuse d'être la maîtresse, celle qui doit se cacher et laisser place à l'épouse légitime. C'est là tout ce que vous avez à m'offrir ?

Mais là encore une fois, on ne lui laissa pas le temps de s'exprimer. Il aurait tellement de choses à dire, à avouer mais ce n'était ni le lieu ni le moment. Guillaume avait tant de mal à comprendre ce qui se passait autour de lui : ce mariage qu'il ne voulait pas, ce titre qu'il détestait déjà et une femme imposée qui ferait de lui un grand cocu. Il perdait beaucoup de choses dans cette affaire, en particulier sa liberté et la femme qu'il aimait. Il aurait voulu lui dire tout cela mais sa désormais épouse arriva, posant une main sur le bras du marié.

Monsieur, n’oubliez pas que nous devons ouvrir le bal sous peu. Vous souffrirez sans doute que je vous l’enlève duchesse.
Ah oui, le bal. lâcha t'il un peu désemparé avant de faire un sourire poli à sa nouvelle épouse. Je suis à vous sous peu.

On l'obligeait à toutes ces choses qu'il ne voulait. Si la volonté ne serait pas venue du roi, Guillaume aurait refusé tout mariage. On l'avait littéralement obligé à passer devant l'autel, rompant toute promesse qu'il avait fait lors d'une discussion avec son père. Mais il fallait des sacrifices pour satisfaire le roi, au détriment de ses propres sentiments, surtout quand il voyait Gabrielle devant lui, tellement en colère et si touchante à la fois. Guillaume sentit son cœur se briser pour la première fois de sa vie. Et il comprenait cette douleur qui le tuait de l'intérieur alors qu'il ne quittait pas la duchesse de Longueville des yeux.

C'est désormais terminé. Allez rejoindre votre... épouse et vous livrer à toutes ces mondanités. Que la vente de votre âme ait au moins servi à cela. Je ne veux plus rien savoir de vous.
Pourtant j'aurais tant à vous dire. Vous savez plus que quiconque qu'on ne dit pas non au roi, peu importe ce que cela peut nous coûter. Mais je ne vous ai jamais menti sur mes sentiments, croyez moi, je … il fit un geste pour prendre la main de Gabrielle mais elle recula d'un pas. Je n'ai jamais voulu que cela se passe ainsi. Et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour vous le prouver.

Il ne savait pas encore comment, surtout avec son départ prochain pour Malte et la guerre qui s'annonçait … Mais Guillaume n'était pas homme qui abandonnait si facilement. Pourtant il dut bien se résoudre à quitter la jeune femme pour remplir ses occupations imposées. Il se dirigea vers Amy, tentant de reprendre un peu de sa superbe mais cela était bien difficile, tout son cœur et son âme hurlaient en chœur leur malheur, le premier étant brisé et le second piétiné. Ce n'était pourtant pas l'heure de craquer ni le moment, tout le monde était là, dont le roi. Il fallait donc se montrer sous un beau jour et il fit un petit sourire poli à Amy lorsqu'il arriva devant elle :

Vous parliez d'ouvrir le bal madame, je suis donc là.

Et les nouveaux époux, sur le regard de l'assistance, se rendit sur la piste de danse pour enfin lancer le bal. Encore une fois, c'était à contre-coeur mais du Perche s'interdit de chercher Gabrielle dans l'assistance, cela ne servait à rien de se faire davantage de mal …
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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Icon_minitime13.01.13 0:50

Gabrielle avait de la peine à retenir toutes ses émotions. Tous ses talents de dissimulatrice lui étaient nécessaires pour ne pas simplement éclater en sanglots, là, devant toute l'assemblée, sous le regard de Guillaume du Perche, cet homme que désormais elle haïssait – même si elle devait encore s'en convaincre. C'était la première fois qu'elle se sentait aussi trahie alors que rien n'avait clairement été dit entre eux, que jamais le jeune homme ne lui avait promis fidélité éternelle ou ne s'était engagé auprès d'elle. En proie à des sentiments contradictoires, elle ne se rendit pas compte de l'effet que ses paroles si dures eurent sur Guillaume ni même qu'elle l'empêchait de répondre. Certes, elle continuait à le fixer dans les yeux et ne voyait pas la jubilation ou l'excitation qu'il aurait dû ressentir à un jour aussi béni pour lui. Mais ses propres pupilles étaient trop voilées de larmes pour qu'elle puisse voir au-delà de sa souffrance à elle qui englobait toute la scène dans un nuage sombre, lui donnant l'impression qu'elle se trouvait plus à un enterrement qu'à un mariage. C'était d'ailleurs un peu le cas, n'est-ce pas ? Les funérailles de ses espoirs et de ses amours envolés. Elle finit par détourner le regard pour voir approcher Amy of Leeds du pas conquérant de l'épouse dans son bon droit et avec toute la force de sa volonté, elle lui adressa un sourire carnassier et ironique sans pouvoir néanmoins s'empêcher de faire une moue dégoûtée quand elle la vit prendre le bras de son nouvel époux et le jeune homme lui répondre avec un sourire. Était-ce donc là ce qu'elle allait devoir supporter chaque jour à la cour, au vu et su de tout le monde ? Pour la première fois, Gabrielle regretta amèrement l'une de ses actions : avec une cruauté qui lui était pourtant peu habituelle, elle songea qu'elle n'aurait jamais dû laisser partir cette putain... Elle l'avait tenue entre ses griffes et au lieu de mettre en œuvre ses menaces, elle l'avait relâchée saine et sauve. Tout cela pour la retrouver reine et épouse de Guillaume. La duchesse était écœurée mais elle répondit durement en jouant sur le sens des mots :

- Évidemment mais j'en souffrirai fort peu, la conversation de Sa Majesté ne m’agrée guère, je suis ravie de vous l'abandonner... (Amy s'éloigna) C'est désormais terminé. Allez rejoindre votre... épouse et vous livrer à toutes ces mondanités. Que la vente de votre âme ait au moins servi à cela. Je ne veux plus rien savoir de vous.
- Pourtant j'aurais tant à vous dire. Vous savez plus que quiconque qu'on ne dit pas non au roi, peu importe ce que cela peut nous coûter. Mais je ne vous ai jamais menti sur mes sentiments, croyez moi, je…

Il fit un mouvement comme pour se saisir de la main de la Gabrielle mais elle recula avec horreur, moins par la peur que l'on puisse les voir faire que par le refus de se laisser toucher par lui. Tout avait tellement changé en l'espace de quelque semaines. Peu de temps auparavant, elle avait bravé le froid et la bienséance pour se rendre chez lui et il lui semblait alors qu'elle n'aurait pas pu s'arrêter de se serrer contre lui, que rien ne pouvait être plus agréable que de sentir sa peau sur la sienne, ses lèvres dans son cou, leurs doigts entrelacés. Elle devait désormais accepter que c'était terminé. Comme elle venait de le lui dire avec force. C'était de toute façon autre chose qu'elle avait relevé dans ce qu'il venait de lui dire... On ne dit pas non à un roi. C'était ce que faisait Gabrielle depuis des années désormais, en secret. Ce roi qui croyait pouvoir tirer les fils de leurs existences selon son bon plaisir, pour conserver sa maîtresse auprès de lui malgré tout ce qui était sacré, pour satisfaire ses appétits et ses désirs. Mais Guillaume n'avait pas dit « non », n'avait pas inventé des fiançailles secrètes, n'importe quoi qui aurait pu l'empêcher d'épouser Amy. On ne dit pas « non » ni au roi ni à devenir roi soi-même après tout.

- Je n'ai jamais voulu que cela se passe ainsi. Et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous le prouver.

Il y avait quelque chose d'ardent dans les paroles de Guillaume et malgré elle, Gabrielle releva la tête. Elle ne put s'empêcher de répondre avec amertume avant de poursuivre avec une dureté qu'elle était loin de ressentir en elle-même :

- Quelle meilleure preuve que ce mariage en effet ? Faites-donc ce que vous voulez, tout ce qui vous concerne ne me regarde plus mais je vous interdis de m'adresser de nouveau la parole ou de m'écrire.

Elle allait lui demander de le lui promettre quand il fut entraîné pour aller lancer ce fichu bal et il prit congé d'elle avec ce qu'il lui parut un certain empressement. Gabrielle prit une minute pour reprendre ses esprits, le souffle court, le cœur battant. Elle avait l'impression d'émerger d'un mauvais rêve. L'idée qu'elle venait de parler pour la dernière fois à Guillaume lui piqua les yeux. La jeune femme se retourna vers l'assemblée et évita soigneusement de regarder le couple qui évoluait désormais entre les dorures. Il n'était pas la peine de se faire encore plus de mal. Terriblement mal à l'aise, elle chercha du regard son frère et finit par le distinguer non loin du buffet, une coupe à la main. Fendant la foule, elle se dirigea droit vers lui et d'une voix enrouée lui demanda :

- Peut-on rentrer maintenant ? Je ne veux pas rester, je ne peux pas.

Sa gorge était serrée et voilà que les larmes montaient de nouveau à ses paupières. Elle tenta de les refouler mais son ton était devenu suppliant :

- Je t'en prie, je ne me sens pas bien, ramène-moi à la maison.
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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Icon_minitime13.01.13 2:50

Quelle chance que son frère Alphonse ait été en visite à Versailles ce mois-ci ! Grâce à lui, Christian avait été dispensé en ce deux février de se rendre à un mariage royal, laissant à son aîné le soin de représenter la famille royale de Suède à sa place. Pendant ce temps, Christian avait pu à loisir continuer ses expériences sans se soucier de ses devoirs diplomatiques. Cela lui avait pris toute la matinée, et finalement après déjeuner, Mrs McKenna avait décrété qu’il n’était pas bon pour lui de rester enfermé plus longtemps alors que la fumée de souffre –qui avait suivi une explosion quelques instants plus tôt- n’était pas encore partie du laboratoire. Elle l’avait donc mis à la porte en lui ordonnant d’aller faire un tour en attendant que l’air devienne plus respirable. Emmitouflé dans son manteau, Christian haussa les épaules et se mit en chemin sans trop se faire prier, enfourchant son cheval pour mettre le cap sur le palais et ses jardins qu’il avait bien envie d’arpenter. Il arpentait le chemin de graviers qui y menait quand, passant près de l’opéra royal, il aperçut au sol quelque chose qui attira son attention. Intrigué, il se pencha en avant pour identifier la chose :

« Tiens, un escargot ! Mais que fais-tu donc là mon ami ? Ta place n’est-elle pas dans les jardins ? »

Et c’est bien parce que la place d’un escargot était dans un jardin et pas près d’un bâtiment qu’il éveilla l’intérêt de Christian. Aussi, au lieu de le laisser là ou de le prendre pour le rendre à son environnement naturel, il l’observa continuer son lent, très lent chemin… Et constata avec étonnement qu’il semblait se rendre vers la salle de réception de l’opéra. Il haussa deux sourcils surpris. S’agissait-il purement d’un hasard ? Dans le doute, et parce que sa curiosité de scientifique était éveillée, Christian décida de le suivre. Et voici comment l’on put, à Versailles, observer un duc suédois et prince de sang cheminer aux côtés d’un escargot, priant gentiment les gens qui se dressaient sur leur route de s’écarter afin de ne pas l’écraser. A sa grande stupéfaction, ils finirent –au bout d’un long moment- par arriver au cœur de ce qui semblait être une fête. Déconcerté, il perdit de vue son escargot pour chercher à comprendre ce qu’il se passait, avant de voir son frère en train de présenter ses hommages à un homme qui avait l’air bien dépité et une femme toute de blanc vêtue n’ayant guère l’air plus heureuse.

« Tiens, un mariage ! » nota Christian pour lui-même, trop absorbé dans son observation de l’escargot qui avançait doucement vers l’orchestre pour se souvenir moins vaguement qu’il s’agissait du mariage auquel il aurait dû aller. Finalement, l’escargot connut un destin tragique, mourant sous le pied chaussé d’un gentilhomme qui ne s’en aperçut même pas mais ne comprit pas le regard chargé de reproches de Christian. N’ayant plus rien à faire ici, ce dernier allait s’en aller lorsqu’il passa près des sièges dans les gradins et entendit une voix l’appeler :

Christian, quel plaisir ! Je ne vous ai point vu au mariage, comment allez vous mon ami ? Je cherche à débarrasser cet oiseau de malheur du plancher, voulez vous m'aider ?
« Mon cher Morgan ! Si j’avais su que vous étiez là, peut-être aurais-je fait l’effort de venir au lieu de laisser ces tâches diplomatiques à mon pauvre frère de passage. Je ne devais pas venir mais ma gouvernante m’a jeté hors de chez moi et j’ai suivi un escargot qui m’a guidé jusqu’ici –d’ailleurs ne le dites à personne mais je crois avoir découvert que les escargots avaient l’oreille musicale. Je conduirai des recherches pour m’assurer que celui-là –paix à son âme- n’était pas une exception. » expliqua Christian avec un sourire radieux sur le visage sans voir le moins du monde l’absurdité de ses paroles. Soudain, un « à mort ! à mort ! » sonore retentit au-dessus de sa tête, et il leva les yeux. « Ah, voilà donc le perroquet que vous recherchez ? Intéressant spécimen, je me demande où il a appris son vocabulaire. Laissez-moi faire, j’ai une idée. »

Délaissant Morgan, il se dirigea vers le buffet et y attrapa un macaron qu’il brisa en deux et en fit des miettes au creux de sa paume. Puis, il monta sur le fauteuil au-dessus duquel l’oiseau se trouvait et, indiquant à son ami de garder le silence, il tendit la paume vers le perroquet et l’appela doucement :

« Monte petit ! Allez, viens par ici, descend donc me voir… »

Finalement, après près d’une minute, le perroquet se laissa poser sur la main de Christian et commença à picorer les miettes de macaron, non sans lancer de temps à autre un « à mort ! » pour montrer son appréciation. Ravi, Christian retourna auprès de Morgan sans quitter l’oiseau des yeux.

« Voyez, le tour était simple… Mais dites-moi, à qui appartient ce perroquet, que nous lui rendions ? Il est vraisemblablement dressé s’il m’a obéi et sait parler… »

[Pardon pour la longueur, mais comme Christian ne reste que deux ou trois posts, j'essaye d'avancer PTDR]
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Amy of Leeds


Amy of Leeds

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
Discours royal:



♠ ADMIRÉE ADMIN ♠
Here comes the Royal Mistress

Âge : A l'aube de sa vingt septième année
Titre : Favorite royale, comtesse of Leeds et duchesse de Guyenne
Missives : 7252
Date d'inscription : 10/09/2006


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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Icon_minitime16.01.13 23:20

La haine que l’on porte à une personne est un sentiment qui l’enchante rarement. Pourtant dans tous les regards envieux et féroces qu’elle croisait depuis le commencement des festivités, Amy puisait une jouissance certaine. Elle les haïssait sans doute davantage elle-même mais son nouveau pouvoir, sa position lui offrait un sacré avantage. Si avant, elle caressait certains courtisans dans le sens du poil, si elle se montrait toujours charmante de façon qui plus est naturelle, car elle avait véritablement changé, ce temps était définitivement révolu ! La nouvelle reine occultait à cette minute d’avoir pris un époux qui lui déplaise, désormais elle mordrait et ne lâcherait pas ses proies, désormais elle ne baisserait plus les yeux. Elle marcherait dans les corridors la tête haute et si on ne lui plaisait pas, elle ne donnerait plus dans la dentelle. Sa position lui offrait la préséance excepté sur la famille royale, sur tout ce beau monde, ces princes emplumés et ces coquettes poudrées ! Oui les échines se courberaient désormais devant elle ou bien ses foudres seraient terribles. Si à son retour de Versailles, la favorite avait senti qu’un bouleversement se faisait en elle, on parvenait là au paroxysme de sa complète métamorphose. Le mal reprenait ses droits dans ses veines, dont le sang s’échauffait. Elle n’avait pas encore à l’esprit que ce changement ne soit pas du goût de Louis, mais n’était-ce pas lui qui leur avait imposé ce mariage après tout ? Elle aurait eu grand tort de ne pas en tirer tous les bénéfices possibles !

Célébrant sa nouvelle existence plutôt que de la pleurer, la duchesse de Guyenne porta une coupe de champagne à ses lèvres étirées par un sourire diabolique. Un instant, elle ferma les yeux pour s’en délecter, lorsqu’elle les rouvrit, elle vit s’approcher d’elle Evangéline de Comborn. La vicomtesse avait été la première à s’apercevoir de ce côté mauvais qui s’éveillait en elle. Leurs retrouvailles avaient été plus que jamais violentes. En ce jour si spécial, il ne serait pas dit qu’elle la giflerait ou lui tirerait les cheveux. Malgré une certaine froideur que conservait Amy à son égard, leur amitié chancelante reposait immanquablement sur ses socles solides.

" Dieu merci, j’ai crû qu’ils allaient vous étouffer sous le miel de leurs paroles. Ou bien serait-ce « fiel » le mot exact que je cherche ? "

A cette remarque de son amie, Amy ricana quelques secondes.

- Je le leur ferai tôt ou tard ravaler et ils s’en étoufferont crois-moi, maintenant j’en ai les moyens !

" A votre revanche sur Saint-Louis et sur Pharamond ! Elle aura été longue, mais savoureuse… Mais plus encore, je bois à votre félicité, qu’elle soit longue et entière ! "

La favorite fit tinter volontiers son verre contre celui d’Evangéline et but une nouvelle gorgée du pétillant breuvage. Après ce toast qui semblait presque les réconcilier pour de bon, tout au moins aux yeux de la cour, elle aperçut non loin un chat magnifique aux yeux d’émeraude que lui offrait la vicomtesse de de Comborn. Un présent tout aussi original que le perroquet donné par Arthur de Roberval. Force lui était de reconnaître qu’elle comptait peut-être que fort peu d’amis en ce monde mais de véritables et de précieux qui la connaissaient si bien.

" Mes présents viennent tout juste d’arriver. J’ose espérer qu’il vous sera d’un quelconque réconfort le temps de ma quête pour retrouver le second, ô combien plus cher et plus précieux…"

Cette subtile allusion à la recherche de son enfant, ôta durant un instant toute émotion du visage désormais pâle de la favorite. Son cœur s’accéléra mais elle s’efforça d’en ralentir les battements, il ne fallait pas flancher et croire en son amie et en ses compétences. Un espoir mince reste un espoir. Elle ne fit donc pas dévier la conversation sur ce sujet et resta sur la note guillerette qu’elle souhaitait donner à cette mascarade.

- Merci infiniment, j’en prendrai grand soin et je suis certaine qu’Isabelle une fois plus âgée cajolera ce magnifique animal davantage que moi. Elle me le jalousera.

Quant au lévrier qu’elle venait d’apercevoir, il lui provoqua une sorte de fou rire et avec leur complicité d’antan Amy se mit à murmurer à l’oreille d’Evangéline, dissimulée derrière son éventail.

- Vous auriez dû offrir cette bête à la duchesse de Longueville, il est à son image, regardez la fuir la queue entre les jambes … Sa poche de fiel a sans doute dû crever et tâcher sa robe.

Sur ces entrefaites, Guillaume du Perche se présenta devant les deux jeunes amies qui auraient volontiers continué cette conversation, mais le devoir la réclamait. Ils avaient à ouvrir le bal, comme elle lui avait rappelé quelques minutes plus tôt. Elle accepta la main qu’il lui tendait et tous deux s’avancèrent de façon quasi aérienne sur la piste de danse. Dès les premières notes, Amy reconnut une pavane et exécuta par conséquent les pas de base en compagnie de son époux. Elle le fixait intensément encore très irritée par le fait qu’il ait été d’une inefficacité à toute épreuve, au moment de son enlèvement. Elle s’était efforcée jusque-là de ne pas lui en faire directement le reproche, mais il fallait que l’abcès soit crevé. Ils étaient condamnés à vivre ensemble jusqu’à leur dernier souffle, elle ne pouvait garder cette rancœur en elle aussi longtemps.

- Ainsi le roi vous fait de nouveau confiance monsieur. Il est bien bon, j’avoue que ce n’est pas du tout mon cas, ce que vous comprendrez aisément.

Ils firent de nouveaux mouvements avant de se rejoindre.

- J’espère pouvoir véritablement compter sur votre protection à l’avenir, comme vous venez de me le jurer si bien devant Dieu.
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Morgan Stuart


Morgan Stuart

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Côté Coeur: Cela peut vous paraître étrange mais j'en ai un. Il est bien caché, je le réserve à qui m'aimera vraiment. Et pour mes enfants.
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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Icon_minitime29.01.13 17:23

Le mariage avait un peu plus d'animation depuis qu'il fallait virer ce perroquet qui ne savait que condamner les gens à mort ou à être pendu. L'oiseau de malheur n'appréciait particulièrement pas Morgan puisqu'il ne cessait de répondre qu'il serait pendu. Cela fit sourire un instant l'anglais, lui qui avait eu une sorte de mauvaise passion pour la pendaison à une période, moyen de mise à mort à la fois cruelle et rapide. Mais cela ne dura pas longtemps, il suffit que le perroquet le pince au doigt pour repartir à sa recherche pour l'attraper et le jeter à la rue ! C'est là qu'il rencontra son grand ami Christian qu'il appréciait grandement, un ami de son autre trio dont il manquait aujourd'hui le lieutenant de la police. Christian était toujours dans son monde et les théories scientifiques de celui-ci amusait Morgan qui n'y comprenait pas toujours grand chose.

« D’ailleurs ne le dites à personne mais je crois avoir découvert que les escargots avaient l’oreille musicale. Je conduirai des recherches pour m’assurer que celui-là –paix à son âme- n’était pas une exception.
Comme toujours, vous me direz le résultat de votre expérience, je pense que celle-ci aurait un caractère déterminant dans le domaine scientifique ! se moqua légèrement Morgan, davantage taquin que méchant.
A mort ! A mort !
Ah, voilà donc le perroquet que vous recherchez ? Intéressant spécimen, je me demande où il a appris son vocabulaire. Laissez-moi faire, j’ai une idée. »

Si le perroquet appartenait à ce gueux de Roberval, le vocabulaire n'était guère étonnant vu l'ancien propriétaire. Mais Richmond garda cette remarque pour lui-même, ne sachant pas d'où venait cet animal, et suivit son ami suédois pour savoir quel stratagème menait-il. Simple mais efficace, les miettes que Christian avait mis dans sa main pour les tendre à l'oiseau semblait fonctionnait à merveille car l'oiseau semblait s'être calmé et mangeait tranquillement dans la main.

« Voyez, le tour était simple… Mais dites-moi, à qui appartient ce perroquet, que nous lui rendions ? Il est vraisemblablement dressé s’il m’a obéi et sait parler…
I don't know … Il est apparu en hurlant ses insultes et je voulais le faire sortir car personne ne semble le réclamer et il peut déranger le mariage. Croyez vous pouvoir l'emmener jusqu'à la porte ?

Mais à peine eut-il dit ça que le perroquet s'envola en hurlant un Pendu strident et s'envola dans les loges supérieures. Pour le faire partir, ce n'était pas gagné ! Morgan regarda l'oiseau monter à la seconde loge, forcément. Il mit ses mains sur ses hanches en observant l'animal posé sur le rebord, toujours à hurler ses horribles paroles. Peu importe à que cet oiseau de malheur appartenait, Richmond avait bien envie de faire avaler ce perroquet à son propriétaire ! Et comme la chose à plumes semblait ne plus bouger il n'y avait qu'une solution :

« Mon ami, êtes vous déjà monté dans ces étages ? » demanda t'il en tournant la tête vers Christian avec un petit sourire.

Et voilà comment un suédois et un anglais gravirent les escaliers pour se retrouver au second étage, dominant le mariage et le bal qui battait son plein. Comme une stratégie militaire, les deux hommes communiquèrent par signe pour ne pas faire peur à l'animal qui se lavait sur un siège du premier rang. Le plan était de l'attraper et le relâcher dans les escaliers conduisant au château pour qu'il puisse aller hurler ailleurs que dans l'opéra. Tel un félin, Morgan s'était approché à pas de loup sans faire de bruit et, d'un coup, attrapa l'animal, lui emprisonnant les ailes. Autant dire que le perroquet n'apprécia pas le geste et hurla un A Mort ! comme si on était entrain de l'égorger. Richmond se tourna vers Christian avec un grand sourire victorieux.

« Allez ouvrir la porte pour s'en débarrasser ! Vite ! »

Les deux hommes coururent vers la porte pour enfin faire partir l'oiseau ! Restait plus que Morgan tienne ces derniers mètres car l'oiseau se débattait, hurlait comme un beau diable et cherchait à pincer le pauvre anglais !

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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu Icon_minitime25.02.13 18:02

Quelle meilleure preuve que ce mariage en effet ? Faites-donc ce que vous voulez, tout ce qui vous concerne ne me regarde plus mais je vous interdis de m'adresser de nouveau la parole ou de m'écrire.

Il aurait voulu lui dire qu'il braverait ces interdictions, que rien ni personne ne l'en empêcherait. Mais justement, il fut empêché par ce fichu bal, ce mariage de pacotille qu'il détestait tant. Guillaume plongea ses yeux dans les siens mais dut quitter Gabrielle, dans ce contexte froid et sordide, au beau milieu de cette cérémonie où la plupart des invités n'étaient là que par obligation. Il avait vu Paris de Longueville, cet idiot sans borne, il n'était pas venu par plaisir, loin de là même. Plus les minutes de cette union passaient, plus il trouvait cela stupide et mal pensé. Dépenser autant d'argent pour sauver la favorite était louable, mais la marier et tout ce faste avait du donner le tournis à Colbert. Alors qu'il s'avançait vers sa désormais épouse en se contenant de toute sa force pour ne pas se retourner vers Gabrielle, du Perche réfléchissait toujours au pourquoi de cette union. Des fiançailles n'auraient-ils pas suffit à calmer le cousin Valois pour qu'il aille voir ailleurs ? Quitte à faire traîner en longueur les préparatifs du mariage, surtout avec la guerre qui arrivait, cela aurait été la parfaite excuse. Mais le roi avait décidé ainsi, voici le couple le plus mal assorti qu'il pouvait exister. Et malgré toute sa bonne foi et sa patience, il ne supporterait sans doute pas longtemps son statut de cocu de France, malgré tout l'amour qu'il porte au roi.

Peut être qu'un jour, il se plaindrait à quelqu'un de son sort, de pourquoi lui, pourquoi lui avoir donné un royaume, lui qui voulait juste gouverner sa vie ! Mais avant cela, il fallait se montrer poli, aimable et attentionné avec sa nouvelle épouse, ce qu'il faisait à contrecœur mais le faisait malgré tout. La grande mascarade … pardon, le bal pouvait commencer ! Guillaume avait toujours été bon danseur mais tous ses gestes en cet instant étaient mécaniques. Et il ne regarda à peine sa femme désormais, juste assez pour que les mouvements ne s'entrechoquent pas. Lui parler ? Sans la détester, après tout elle ne lui avait rien fait, il n'avait pas grand chose à lui dire. Ils n'étaient pas vraiment du même monde, et après son enlèvement, Guillaume avait encore moins envie d'être confronté à elle. Et dire qu'il allait devoir vivre avec elle, cela serait pesant …

Ainsi le roi vous fait de nouveau confiance monsieur. Il est bien bon, j’avoue que ce n’est pas du tout mon cas, ce que vous comprendrez aisément.
Je l'ai bien compris, madame. répondit-il juste, la regardant à peine.
J’espère pouvoir véritablement compter sur votre protection à l’avenir, comme vous venez de me le jurer si bien devant Dieu.
Je l'ai juré devant Dieu et devant notre Roi. Il baissa les yeux vers elle. Je compte pas faire la même erreur une deuxième fois, elle en a que trop coûté, à vous, au roi, à moi.

Il s'était mis en dernier, même s'il pensait à sa pomme en premier lieu. Le ton n'était pas froid mais Guillaume mettait tout de même de la distance face à la jeune femme qui ne le portait pas dans son cœur. Il restait poli car elle avait une réaction logique, il n'était normal de toujours lui en vouloir, il ne voulait pas s'en attirer davantage les foudres ;

J'espère tout de même, madame, que vous ne considérez pas comme responsable s'il vous arrivait quelque chose en mon absence, puisque ce mariage m'oblige à partir d'ici quelques jours. Il se retint de ne pas lever les yeux au ciel en repensant à ce voyage. Je veux bien que vous m'accabliez pour mes erreurs, j'accepte volontiers de me soumettre à votre colère pour cela. Pas pour autre chose.
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