Sujet: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi 15.11.15 21:36
L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi
Il y a vingt-sept années, feu la reine Anne d'Autriche mettait au monde son second fils, Philippe, le 21 septembre 1640. Désormais adulte, Philippe d'Orléans a décrété que son anniversaire devait être le grand évènement du retour de la Cour à Versailles, une semaine après la véritable date. Autant dire qu'on a mis les petits plats dans les grands dans la Maison princière pour respecter les exigences de Philippe.
Dans les jardins, un orchestre se tient sur une estrade au dessus de la grande cascade sens trop la cacher, une grande piste a été déployée pour pouvoir danser, et sous une tente aux tentures de couleur bleu ciel, un énorme buffet avec tous les mets les plus raffinés et affreusement cher.
Mais on n'entre pas à Saint-Cloud sans respecter le thème de la soirée : La Renaissance. De Monsieur jusqu'à ses mignons et ses gardes ont été obligés de se mettre dans le thème pour jouer le jeu jusqu'au bout. Mesdames, jouez donc les pudiques et montrez peu de votre peau ; et messieurs, montrez vos belles jambes pour savoir si vous rivalisez avec l'ancien duc de Buckingham ! Amusez vous, c'est la France qui régale ce soir !
A savoir/ A se rappeler : N'oubliez pas que ce seront des topics courts, maximum 800 mots (environ 1 page Word) pour permettre de répondre rapidement et de rendre le topic dynamique.
Philippe d'Orléans
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Sujet: Re: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi 16.11.15 22:45
Happy Birthday Mister !
Quelques heures avant le début des festivités, personne n'osait s'approcher de son altesse princière, devenue une véritable boule de nerfs. Comment organiser son anniversaire sans surintendants, avec une équipe pas toujours très fine et dans un temps imparti ? Au départ, Philippe avait eu l'idée extravagante de fêter le jour même, mais il s'agissait du retour de la Cour à Versailles, et vraiment rien n'était prêt : des musiciens blessés après être tombé de l'estrade dans l'eau, pas la bonne nourriture et surtout, aucun costume de terminé ! Il avait préféré repousser mais à présent ne pouvait plus reculer : d'ici peu de temps, son frère le roi Louis et le reste de la Cour arriverait à Saint-Cloud, il fallait que tout soit fini. Déjà, les costumes étaient arrivés hier dans l'après-midi, et le couturier constata que la guerre avait fait perdre l'embonpoint naissant du prince, il fallait donc retoucher le vêtement qui revint le matin de la fête, dans la bonne taille.
Maintenant, il fallait attendre l'arrivée de la nourriture, hurler sur les cuisiniers pour bien insister que tout soit parfait, que les musiciens arrivent, mais qu'avant, l'estrade soit consolidée, il fallait décorer les jardins, planter les lumières, et plus le temps avançait, plus Monsieur avait bien du mal à ne pas hurler sur son personnel, si bien qu'on voyait des mignons courir un peu dans tous les sens sans trop savoir quoi faire, juste à éviter d'être dans le champ de vision de leur maître. Heureusement qu'à la fin de l'après-midi, l'humeur tyrannique du prince se calma, voyant qu'enfin, tout se passait comme il le voulait. Mais tout de même, ce n'était pas à lui de régler tout cela, il lui fallait un autre surintendant de sa Maison, le précédent ayant l'idée stupide de mourir à la guerre. Pour l'heure, toute sa Maison déserta les jardins pour enfiler sa tenue. Pour les mignons, une tenue simple : une tenue en rouge et noir, avec une culotte bouffantes, des manches à crevures et des collants noirs. Pour sa garde, qui n'était pas épargné, on avait opté pour du bleu, dans la même coupe, et on avait rajouté un chapeau. Quant à Monsieur … Son tailleur avait fait une recherche titanesque pour proposer la bonne tenue, inspirée de l'ancien roi d'Espagne Philippe II, avec un pourpoint et une culotte bouffante courte blanche et dorée, avec des collants blancs et des talons. Du fil d'or surpiqué de fil d'or, cela en devenait presque indécent de bling-bling. Il avait refusé la fraise, trouvant cela ridicule, préférant le laisser aux dames …
Il finissait de se pomponner quand Marie-Adélaïde, ridicule avec ses jambes trop fines et cette culotte bouffante, vint le prévenir que la Cour arrivait. Monsieur se regarda une dernière fois dans le miroir et se tourna vers le mignon, tout heureux qu'il ne tenait plus en place.
« Me voici prêt, Joséphine ! Mais, j'ai besoin de vous une dernière fois. Avant que je fasse mon entrée, pourriez-vous avertir ce beau monde que je suis d'une telle beauté, qu'elle risque d'exploser et si je devenais tout à coup trop belle, n'hésitez pas à utiliser ce puissant sédatif afin de me contrôler ! »
Le mignon acquiesça, comme si cela était une demande tout à fait normal, puis descendit, rejoint quelques instants plus tard par Philippe, regardant par la fenêtre dans sa cour, où les carrosses ou autres chaises à porteurs arrivaient en grande pompe. Tout le monde avait joué le jeu du thème Renaissance. On les dirigea vers la cascade où les musiciens avaient commencé à jouer. Philippe ne voulait se montrer qu'après l'arrivée des invités, et surtout après sa femme.
« Où en est-elle ? Je ne vais pas rester caché éternellement ! Elle vient juste de sortir. lança Adolphe-Casimir. Enfin ! O la grande fatigue que d'avoir une femme ! Heureusement, vous ne connaîtrez pas ce fléau. » dit-il en tapotant sur l'épaule du mignon dépité.
Enfin il sortit et se dirigea vers le lieu de la réception, en compagnie de son capitaine des gardes, Froulay, qui ne cessait de tirer sur sa culotte bleue, sans doute un peu trop courte pour lui. Enfin, il arriva sous un tonnerre d'applaudissements et il salua la foule, il était en quelque sorte le roi de la soirée.
« Mes chers amis, je suis ravi de vous voir tous ici en l'honneur de mon anniversaire. Après les longs mois difficiles et ennuyeux, j'espère que cette fête est l'occasion de renouer avec notre vie d'antan, où nous savons nous amuser plus que quiconque ! »
Les applaudissements lui firent chaud au cœur, tandis qu'il descendait parmi ses invités pour les saluer et lui aussi, s'amuser un peu …
Inspiration costume:
Marie-Thérèse d'Autriche
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Sujet: Re: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi 21.11.15 13:02
Marie-Thérèse était aux anges en passant sa robe du soir pour se rendre à l’anniversaire de son cher beau-frère, Philippe d’Orléans. Cette robe, qui couvrait chaque centimètre carré de son corps, lui rappelait bien la mode espagnole à laquelle elle avait été si habituée dans son adolescence. La forme était différente mais la couvrait de la même manière. Le thème la mettait en joie, et cette soirée, après une année de guerre, et le déménagement momentané à Chambord, redonnait à la cour un peu de vie. Elle connaissait assez son beau frère pour savoir qu’il ne faisait jamais les choses à moitié, la fête serait donc grandiose. La reine avait prévu de n’y faire qu’une brève apparition, de danser un peu, chose qu’elle pouvait se permettre maintenant qu’elle n’était pas enceinte et qu’elle affectionnait. Ses dames d’atour l’aidaient à s’habiller, lui mettant les jupons qui ressemblaient fort aux gard’infante, mais avait une couleur atroce, un jaune vif. Marie-Thérèse fronça le nez. Heureusement, cela ne se verrait que pendant la danse quand sa robe virevolterait. Cela garderait les malotrus à distance. La reine avait gardé de la cour d’Espagne cette horreur d’être touchée par n’importe qui, chose pourtant commune en France où chacun pouvait baiser les mains des souverains. Le gard’infante était justement là pour empêcher les hommes de toucher les princesses espagnoles, et elle était ravie de porter quelque chose de similaire.
-C'est jaune, c'est moche, ça va avec rien, mais ça peut sauver la vie, déclara-t-elle avec philosophie.
-Quelle est encore cette histoire de guerre avec la Cornouaille ? Cela devrait être fini depuis une éternité, notre cousin Charles est de nouveau sur le trône d’Angleterre. Comment cela se fait-il que mon frère m’écrive des Pays-Bas pour m’en parler encore ? Madame de Soisson, rappelez-moi d’en parler avec Madame, qu’elle écrive à son frère. Cela ne peut plus durer.
Il ne manquerait plus que cette guerre dure plus de trois siècles. Quelle idée que la Cornouaille déclare la guerre aux Pays-Bas… Et si cela devait durer aussi longtemps que la guerre de Cent Ans, déclenchée par Philippe de Valois, autant son ancêtre que celui de son mari, il y aurait de quoi sourire – jaune, pour aller avec le jupon.
La reine était prête, et son carrosse avancé. Elle y monta, avec Olympe de Soisson et d’autres dames de sa maison, alors que d’autres prenaient place dans les voitures suivantes. On notait l’absence de Mademoiselle de Saint-Amand, qui s’était fait porter pâle. La reine l’ignorait, mais certaines mauvaises langues disaient que le thème de la soirée ne l’avait pas véritablement inspirée, et que cela n’était pas surprenant. La reine se faisait une joie de sortir un peu de Versailles. Certes, elle venait de passer quelques semaines à Chambord, mais après avoir été seule ou presque dans ce grand palais pendant si longtemps, les sorties et distractions étaient les bienvenues. Elle ignorait si le roi avait prévu de s’y rendre, il n’avait sans doute pas jugé utile de lui faire part de son choix. La seule chose à déplorer était la longueur du trajet jusqu’à Saint-Cloud, un peu plus d’une heure. Quand la reine mit pied à terre, ses dames se précipitèrent pour lisser sa robe et en enlever tous les faux plis. La musique s’entendait depuis l’extérieur, et en entrant, Marie-Thérèse sut qu’elle ne se trompait pas quand à la folie des grandeurs de son beau-frère.
-Sa Majesté, la Reine ! cria le majordome.
La fête se suspendit quelques instants le temps que chacun fasse la révérence à la souveraine.
-Philippe, mon ami, votre fête s’annonce splendide, déclara-t-elle à son beau-frère venu l’accueillir. Votre costume est… intéressant.
La reine fronça le nez devant les tenues de ces messieurs, mais les goûts de son beau-frère n’étaient plus à soupçonner. Philippe la laissa rapidement pour courir d’un invité à l’autre, et Marie-Thérèse prit place sur une chaise préparée à son intention.
Spoiler:
Rien de prévu avec la reine, si vous voulez venir lui parler
Miaou ☀ Mais oui! Mais oui! J'ai bien vu un Gros Minet!!
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Sujet: Re: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi 21.11.15 13:37
-Lucie, Lucie dépêche toi, on vit, on ne meurt qu'une fois... et on n'a le temps de rien, que c'est déjà la fin !!
Silvestre s’agaçait quelque peu envers la petite servante, qui le regardait en permanence avec de grands yeux brillant, comme s’il était un animal curieux, mythologique, à la fois captivant et effrayant, qui était chargée de son linge. Elle avait dut reprendre le pourpoint blanc cassé – ou écru, peu importe, pour lui, c’était la même chose – dont quelques fils avaient craqué quand le jeune homme l’avait essayé. Il n’y avait absolument aucune amplitude de mouvement dans ces choses. Et la fraise, n’en parlons même pas. Il avait l’impression d’avoir le cou dans un carcan. Il avait songé à cet instant que plus jamais il ne critiquerait la mode d’en ce moment. Le seul avantage du bloomer qu’il portait déjà était la possibilité de bouger au niveau des jambes. Mais cela n’aurait jamais été pratique par un hiver froid. Heureusement, nous n’étions qu’en octobre, cela restait supportable. Si le prince était né en janvier ou février… Et pourtant, le jeune vicomte n’était pas du genre frileux. Il ne l’aurait pas fallut pour vivre en Acadie. Ah l’Acadie, comme elle lui manquait…
-Quand te reverrais-je, pays merveilleux... songea-t-il à mi-voix, en chemise, le pied sur la chaise, fermant ses souliers.
Il fallait remercier sa mère qui ne jetait jamais rien ou presque, car dans le grenier de l’hôtel particulier, la petite Lucie, aidé de son valet, avait retrouvé tout ce qu’il fallait pour le thème de cette soirée à laquelle Silvestre était encore surprit d’avoir été invité. Maintenant qu’il y pensait, depuis cette après-midi bien mal terminée où il avait tiré le duc d’Orléans des mains des gueux – au nez et à la barbe de Brabant, fallait-il le rappeler ? – le frère du roi semblait s’être entiché de lui, entre le déjeuner, puis la petite chambre en soupente à Chambord, et maintenant une invitation à la soirée. Il était certes frère d’un pair de France, mais uniquement son frère, pas pair lui-même. Enfin, sa tenue était prête, et Silvestre put passer le pourpoint rayé, que Lucie referma dans son dos, avant que le jeune homme ne s’élance dans les escaliers, où le carrosse avait été avancé. Impossible de monter à cheval dans cette tenue. S’inspirant des tableaux de l’époque qui tapissaient les murs du château familial en province, Silvestre avait été jusqu’à se mettre une perle pendante à l’oreille. On ne pouvait pas dire qu’il n’avait pas fait d’effort. Il devait retrouver Elena, sa fiancée, une fois sur place. Il tenterait de ne pas être aussi goujat que la dernière fois, bien que cela soit la raison d’Etat qui l’ait poussé à l’abandonner.
Silvestre de Lévis arriva alors que la fête avait déjà commencé. Sans doute avait-il manqué le discours de Monsieur. Il se fit discret, entrant rapidement, et tenta de repérer Elena parmi la foule, mais pas de signe d’elle pour le moment. On avait l’impression d’être entré dans une autre époque en passant la porte du château de Saint-Cloud. Silvestre se fraya un chemin dans la foule, quand il rentra, à son corps défendant, dans l’une des duègnes de la reine, faciles à reconnaître, car tout de noir vêtues. La dame sembla fortement indignée, et Silvestre dut déployer tout son charme pour qu’elle ne fit pas d’esclandre.
-Enfin, Madame, comment pouvez-vous penser que j’aurais osé ? Il n’y a pas plus respectueux que moi de la dignité féminine !
Il lui offrit son sourire le plus charmeur, et pria soudain pour qu’Elena arrive au plus vite, elle parlait l’espagnol, elle lui serait sans doute d’une grande aide. Ou n’importe qui d’autre…
Costume:
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Sujet: Re: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi 05.01.16 21:03
L’anniversaire de Monsieur le frère du Roi; voilà l’évènement à ne pas manquer pour toute la Cour de Versailles. Il n’avait pas vraiment le luxe de se permettre d’être absent malgré le fait qu’il doutait qu’il y ait vraiment sa place. C’était le premier gros évènement d’après-guerre et en plus il fallait que ce soit organisé par nul autre que le Prince de France. C’était l’occasion de rapatrier tout le monde partis au front et de se retrouver autour de cet anniversaire princier au Château de Saint-Cloud, grande demeure du fêté. Le Baron de Roberval faisait partie du nombre de braves qui ont combattu sous le drapeau aux couleurs de France. Il avait repris les voiles à bord de « l’Orientale » et c’était vu être couronné de succès et d’éloges grâce à la capture du « Great Charity », le navire de ligne dit « imprenable » de la flotte anglaise. Était-il nécessaire de souligner que l’Intendant de la Marine Royale en Bretagne aimait particulièrement faire mentir ce genre d’affirmation? Depuis, la menace avait pris une nouvelle forme en la personne de la Favorite. Si elle pouvait faire pression sur le Roi-Soleil contre lui, Arthur se devait d’au moins satisfaire le Duc d’Orléans et sa présence était donc nécessaire à la fête.
Monsieur avait à coup sûr un talent inné pour l’organisation de grandes fêtes. Arthur de Roberval ne doutait d’aucunes façons que cet évènement serait un grand succès mais sa seule crainte venait du code vestimentaire obligatoire pour l’occasion. Allait-il vraiment être forcé de s’exposer les gambettes sous des bas de drap (la soie coûte un bras!) pour satisfaire l’excentricité du Prince? Of course my dear! Il avait dû faire appel à un tailleur parisien qui bien sûr avait sous-estimé la carrure du Capitaine et le voilà qui était fort serré dans ce pantalon minuscule… « Le vent ne m’aura jamais sifflé si près des couilles » s’était-il dit en observant son reflet dans le miroir. - « Avec du fil d’or pour accentuer les broderies se serait… » tenta le tailleur mais Arthur lui décrocha un de ces regards qui l’arrêta net dans sa lancée! Savez ce que ça coûte ce satané fil d’or?!
Jolie costume Arthur!:
Ne restait plus que ces chaussures qui n’avaient rien du confort auquel il était habitué dans ses bonnes vieilles bottes de cuir. « Vous avez des pieds qui manquent cruellement de délicatesse! » commenta le tailleur et le Baron de répondre simplement : « J’ai le pied marin voilà tout… » Et le tout y était, le costume ferait l’affaire. Ainsi habillé, il était hors de question de monter à cheval… Il dû se faire reconduire dans un carrosse jusqu’à son hôtel particulier car il fallait régler un tout dernier détail de la plus grande importance : le cadeau d’anniversaire! Impossible de se présenter là-bas sans un cadeau digne de ce nom! Chez le tailleur, il avait pu constater la valeur des gants et bas de soie… S’il les aurait portés, il les aurait réduits en miette en moins d’une heure mais pour Philippe d’Orléans, c’était là le genre de coquetterie auquel il était habitué! Une paire de chaque d’un blanc pure orné d’une petite boucle bleu ciel… Par contre, il fallait un dernier élément à dissimuler sous les morceaux de soie. L’ancien Corsaire avait justement en tête une pièce parmi ses trésors conquis qui, il l’espérait, saurait ravir le Prince. C’était une broche en feuille d’or, littéralement, orné d’une perle des Antilles grosse comme un grain de pinot noir. Pas très son genre dirons-nous… Dans cette salle remplit de souvenirs et de trésors, il vida sur le sol un petit coffret remplit de pièces d’or espagnole pour y déposer l’ensemble de son cadeau.
Feuille d'Or à la Perle:
Il fût conduit à Saint-Cloud et quitta la voiture avec son cadeau sous le bras. Tout était comme prévu : splendide et bien pensé! Les gardes avaient une drôle de mine dans leurs habits mais Arthur aussi donc passons… À peine avait-il fait quelques pas vers les jardins où se tenait la fête que la Reine en personne fit son apparition. Comme tout le monde présent, il se courba en une digne révérence qui manqua lui fendre le pantalon… Tout avait tenu au final et il espérait bien y trouver un peu d’amusement malgré l’encombrement du petit cadeau sous son bras...
Elisabeth d'Alençon
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Sujet: Re: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi 24.01.16 1:05
La jeune duchesse venait de traverser les différentes galeries du palais, se tenant dans la robe qu’elle s’était faite faire pour l’occasion de l’anniversaire de son cousin. Certes, ils n’avaient pas toujours été en très bons termes mais elle mettait un point d’honneur à venir célébrer chaque année le jour de sa naissance. Déjà, parce que cela lui permettait de quitter l’atmosphère du palais dont – ainsi qu’elle se plaisait à le dire à longueur de temps à tout ça qui étaient à portée d’oreille – il lui arrivait de se lasser. Ensuite, parce que ces fêtes étaient toujours tellement décadente que cela lui donnait ensuite des arguments quand elle expliquait à son cousin qu’il était grand temps de sauver son âme.
Mais cette année, elle devait reconnaître que le thème lui plaisait : la mode vestimentaire de la Renaissance était beaucoup plus convenable que l’actuelle. Sa robe était d’une couleur sobre, cachait bien plus son corps et sa féminité, préservant ainsi un peu plus sa vertu – chose assez utile à avoir lorsqu’on se rendait à une fête à Saint-Cloud – et les bijoux étaient suffisamment gros afin de pouvoir exhiber la richesse due à son rang. Oh non pas par vanité, mais parce que si personne ne rappelait l’ordre des choses à la masse des inférieurs, ils finiraient par se croire tout permis et ce serait l’anarchie.
Le beau costume sobre d'Elisabeth
En arrivant dehors, la duchesse vit un bataillon de serviteurs en train d’amener les carrosses des nobles invités aux grandes festivités.
- Qu’on amène l’attelage de la duchesse d’Alençon, cria-t-elle de loin.
Elle fit quelques gestes pour chasser les personnes importunes qui attendaient avant elle afin qu’ils la laissent passer. En la voyant, les serviteurs s’inclinèrent et plusieurs dames murmurèrent sur son passage.
- Pardonnez-moi Duchesse, commença la duchesse de Briancourt, mais vous n’avez pas la préséance pour tout. Après tout, nous sommes du même rang ! - Non, nous ne le sommes pas, répondit Elisabeth sans même la regarder. Avant moi, il y a mon cousin, notre Sire et son épouse, sa Majesté la Reine. Mais ils sont déjà partis, donc je ne dois plus leur laisser la primeur du départ. Il y a également Monsieur et Madame, mais ils sont déjà sur place. Reste moi, duchesse certes, mais également princesse de sang. Aussi vous prierai-je d’attendre respectueusement votre tour et de ne plus vous adresser à moi sans me laisser parler d’abord.
Elisabeth fut satisfaite de voir arriver sa voiture et s’y installa en leur intimant l’ordre de l’emmener à Saint-Cloud. Elle profita du trajet pour se préparer à affronter la débauche qui ne manquerait pas de lui sauter au visage sitôt arrivée. Connaissant son cousin, il n’avait certainement pas fait les choses à moitié.
Effectivement, elle ne fut pas déçue : à des lieues à la ronde, on ne pouvait ignorer qu’une fête somptueuse avait lieu au château. En sortant de son carrosse, Elisabeth ne put s’empêcher de soupirer, comme pour se donner du courage : il y avait de la musique et des cris de joie. O Dieu, la soirée promettait d’être longue. En entrant à l’intérieur, elle vit les lumières, les décors, les costumes qui – elle en rougissait pour eux – montraient outrageusement les jambes des messieurs, alors que les femmes étaient si merveilleusement modestes pourtant et les musiciens qui jouaient des sarabandes endiablées. Elle pouvait également sentir les odeurs de nourriture et les effluves d’alcool.
- Etait-il vraiment nécessaire d’en faire autant ? dit-elle pour elle-même.
Enfin, pour elle-même, tout était relatif, elle l’avait crié à la cantonade, espérant que quelqu’un l’entendrait et réagirait. Elisabeth espérait que personne ne se lasserait trop vite de son attitude, elle se sentait assez en forme pour continuer comme ça jusqu’au bout de la nuit.
Spoiler:
Je n'ai rien de prévu avec Elisabeth, donc si quelqu'un veut enchaîner, il peut.
Édouard du Danemark
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Brisé... la vérité est si douloureuse ! Côté Lit: Un vrai défilé... surtout en ce moment. Discours royal:
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Sujet: Re: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi 31.01.16 11:29
C'était la première fois qu'Édouard portait un costume de style renaissance. Lui qui était un grand amateur de mode et de belles pièces de tissu, se retrouvait tout excité à l'idée de pouvoir se vêtir comme ses aïeux. Monsieur, le frère du Roi, fut bien inspiré que de choisir ce type de code vestimentaire. Même si le Prince doutât fortement qu'il eut choisi uniquement pour faire un clin d'oeil à une vieille tradition. Il soupçonnait Philippe de vouloir s'octroyer un cadeau au nez et à la barbe de ses invités. En effet, plus le danois se regardait dans la glace et plus il se rentait compte que son accoutrement l'exposait. Il n'était pas courant d'avoir les jambes nues. Certes, les collants mettaient en valeur les mollets mais à partir du genou, cela devenait plus discret. Or, dans le cas présent, les trousseaux arrivaient à mi-cuisses ! Heureusement pour le prince héritier du Danemark, la nature l'avait doté d'un beau corps qui était mis en valeur dans cette tenue. Il fit un tour sur lui-même pour s'admirer un peu. Il trouvait l'idée géniale. Il aimait beaucoup la qualité des vêtements, dont il avait fait l'acquisition quelques semaines plus tôt. Le seule bémol, peut-être, c'était cette fraise, un peu trop haute, mais bon, il était d'usage à cette époque de ne pas montrer son cou. Il posa le couvre-chef en velours noir sur sa tête. Très franchement, si son demi-frère, Frédéric avait été là, il lui aurait cherché querelle. Le Roi danois n'appréciait pas les excentricités. Ulrich, s'il avait été vivant, se serait largement moqué de lui. Non, dans la famille, il était celui qui avait l'esprit le plus ouvert et le goût prononcé pour les vêtements, peu importait l'époque. D'ailleurs, Édouard se rappela de cette fameuse nuit antique. Il avait été convié à une soirée costumée sur le thème de l'antiquité. Bien sûr, cela n'avait rien eu d'officiel mais comme il appréciait la philosophie d'Epicure et qu'en prime, il rêvait de se mettre en toge, il y participa.
Après s'être vêtu, parfumé et d'avoir vérifié que tout soit impeccable, le jeune homme se rendit à son carrosse. Pas question d'aller à Saint Cloud à cheval. Il doutait objectivement que son costume tienne le coup. Il se lança dans une introspection pendant le voyage, sur sa vie et surtout sur son futur mariage. Les choses s'accéléraient. La famille d'Aliénor et la sienne bousculaient tout pour que tout se fasse rapidement. Edouard avait même reçu une lettre de son frère, qui l'invitait, à titre de prévoyance à consommer son mariage dès que possible, pour assurer la lignée. Déjà, que Frédéric lui dicte quand se marier, cela ne lui plaisait guère ! Mais qu'en prime il s'immisce dans sa chambre à coucher, alors là, non ! Le Prince ne s'était pas privé pour lui retourner la consigne, invitant son frère à assurer la lignée lui-même avec un héritier mâle. Certes, la pique était basse, blessante, mais à un moment donné, il fallait bien répliquer pour ne pas se faire manger. Aliénor lui avait donné rendez-vous sur place, à Saint-Cloud. Peu coutumier des protocoles pré-nuptiaux, Édouard lui fit la proposition de voyager ensemble, chose que sa fiancée refusa, préférant venir séparément. Elle se montrait distante, bien qu'attentive. En fait, Édouard ne trouvait pas ça gênant, bien qu'il eut préféré se permettre quelques familiarités avant le jour J. Il était Prince après tout. Il pouvait bien avoir un petit geste attentionné pour celle qui allait épouser. Bon, accessoirement, si au cours de cette attention, les événements dérapaient et s'enchainaient, il ne dirait pas non. Aliénor n'était pas idiote, elle le lui avait déjà démontré. Voilà qui expliquait aussi sa volonté de limiter autant que possible les contacts avant la cérémonie. Il jeta un oeil dehors et esquissa un petit sourire. Il le savait, s'il voulait se rincer l'oeil, aujourd'hui, c'était raté. La jeune femme serait couverte comme un pot de miel ! Tant mieux, ça lui plaisait. Il se surprenait lui-même d'ailleurs, puisqu'il préférait l'écouter et être en sa compagnie que la regarder en permanence.
Le carrosse s'arrêta bientôt. Édouard en descendit et regarda autour de lui. Il croisa le regard de quelques dames, à qui il fit un sourire poli et une petite révérence. A l'entrée, un homme vérifiait sur une liste que les personnes qui entraient soient bien celles qui avaient été invitées. Il s'avança vers lui et l'interrompit pour lui demander si Aliénor était arrivée. Il lui répondit par la négative et le Prince retourna dans la cour, pour attendre. Il n'eut guère à patienter longtemps. Le carosse de sa promise arriva. Alors que la jeune femme en descendit, toute élégamment vêtue, il s'approcha et très respectueux, il lui fit un baisemain ainsi qu'une petite inclinaison de la tête. Ravi de la voir, il lui dit, de sa voix douce et légèrement gutturale :
- Très chère, une fois n'est pas coutume, vous êtes absolument magnifique ! J'espère que votre voyage a été agréable. Quelle excellente idée que d'avoir pris pour thème la renaissance ! Ces costumes sont ravissants, ne trouvez-vous pas ?
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Philippe d'Orléans
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Sujet: Re: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi 07.02.16 18:03
Philippe adorait être le pôle d'attraction ! Il faut dire, habituellement caché par le Soleil, il lui devenait difficile de briller. L'occasion d'une fête à Saint-Cloud lui permettait de s'illustrer comme le parfait hôte, qu'on le complimente à chaque pas, et que tous s'émerveillent face à cette splendide fête sur un thème si original ! Et à papillonner d'un groupe à l'autre pour se faire saluer donnait au prince l'impression d'être un roi d'un micro-royaume. Mais il n'en oubliait pas ses devoirs de salutations envers sa famille, notamment sa belle-soeur et cousine, la reine Marie-Thérèse qu'il salua bien bas.
« Philippe, mon ami, votre fête s’annonce splendide. Votre costume est… intéressant. Je vous en remercie ! Oui, il prenait 'intéressant' comme un compliment. Madame, vous rayonnez au milieu de cette foule. On ne saurait perdre la reine de vue. »
Et après quelques échanges, Philippe la laissa prendre place sur le siège délicat qui lui était attribué, avant de repartir se faire flatter. En chemin, il rencontrer le ministre Louvois, engoncé dans un costume douteux, dont la fraise faisait ressortir ses énormes joues. Le ministre suppléant de la guerre, qui attendait que son paternel trépasse pour prendre sa place, salua le prince. « J'espère que Monseigneur sera enchanté de mon cadeau que je lui ai fait porter. Vous êtes bien aimable. A mon tour de vous faire un cadeau, sous forme de conseil : allez vous promener dans le parc, la marche au grand air permet une bonne santé et un physique juvénile. »
Pas sûr que Louvois comprenne une allusion à son poids mais tant pis. Curieux de savoir ce qu'un tel homme peut lui offrir, il se rendit là où quelques gros cadeaux s'entassaient pour voir. Un tableau, certes, mais en déchirant la protection, Philippe recula, de stupéfaction, mais pas en positif : un portrait de lui, la main en théière, dans un costume absolument immonde orangé avec un arrière-plan de guerre. Sans doute pour célébrer son courage à la guerre, mais quelle horreur ! Il le cacha derrière et reprit ses pérégrinations. Il croisa monsieur de Roberval, ancien corsaire qui s'illustra aussi à la guerre, mais sur le front marin.
« Monsieur de Roberval, je suis ravi d'avoir un héros de guerre à ma fête. L'on m'a vanté vos mérites sur les mers, j'espère que vous pourrez m'en dire quand j'aurais le temps de me poser. »
Le marin lui fit un merveilleux cadeau, une broche en or superbement taillé, surmonté d'une énorme perle. Autant dire que Roberval avait joué sur la corde sensible du prince, celle des belles choses, ce qui le toucha.
« Quel présent somptueux, soyez assuré que je la porterais à la Cour pour vous en faire honneur. Il tendit le paquet à son mignon pour le faire ranger précieusement dans ses appartements. Il ne faudrait pas que ma femme la voit sinon elle me la prendra. Je vous en remercie chaleureusement monsieur. Profitez de la fête ! »
Monsieur était ravi qu'on lui offre un si beau bijou, surtout après l'horreur de son portrait offert par Louvois ! Il le quitta presque à regret, il était toujours appréciable d'avoir à partager une conversation avec un bel homme, même si ce dernier fut trop vieux pour entrer dans ses critères. Une qui n'y entrait pas non plus était certainement sa cousine Élisabeth, la bigote de service, qu'il avait invité par politesse plus que par envie. Pourtant, il jouait le cousin sympathique, sait on jamais si elle repartait avec son cadeau …
« Ma cousine ! Il leva les bras vers le ciel, comme une bénédiction de la voir. Cette robe vous va à ravir, vous feriez chavirer un de nos cousins puisque c'est connu, en famille, ce n'est pas sale. »
Si seulement elle pouvait se marier à un prince étranger et débarrasser le plancher, cela ferait bien l'affaire du Prince. Pendant qu'Eli lui répondait, il l'observait avec attention.
« Je note aucun petit paquet sur vous, avez vous sorti votre bourse pour me faire un gros et somptueux cadeau ? »
Aliénor de Wittelsbach
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Il est libre de battre mais n'a pas trouvé qui serait digne de lui. Côté Lit: Il n'y a que moi et parfois ma fille. Pas d'homme, pour cause d'absence de coeur qui bat. Discours royal:
♣FEMME D'AUJOURD'HUI♣ elle flotte, elle hésite ...
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Sujet: Re: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi 20.02.16 22:00
Quelle course pour se rendre à ce fichu anniversaire ! Durant ces derniers jours, Aliénor se brûlait les yeux à la chandelle pour terminer son costume jusque tard le soir, avant de péniblement dormir, se lever tôt pour se trouver auprès de la Reine. Et aujourd'hui, il avait fallu préparer Sa Majesté pour le bal, lui revêtir sa somptueuse robe rappelant la Cour de Catherine de Médicis un siècle auparavant, avant de courir à son tour dans ses appartements enfiler sa tenue du soir, aidée par sa discrète camériste Julia, qui serait de la fête aussi, dans une robe bien plus simple que sa maîtresse, mais tout de même agréable à regarder. Quant à Aliénor, elle n'avait pas choisi la tenue la plus simple mais l'idée lui était venue comme une apparition. A l'annonce du thème, la jeune archiduchesse s'était rappelée du portrait de son aïeule Anne Jagellon dans le palais de Munich, et avait tenté de reproduire une bonne imitation. Un long col noir, une pièce de haut d'un vert sapin entrelacé de larges bandes dorées avec de larges manches ballon resserrées aux poignets, suivi d'une ample jupe du même vert. Ses cheveux blonds étaient relevés dans un chignon serré par un fichu doré et caché par un large chapeau noir de velours. S'admirant dans le miroir et sans vanité aucune, l'autrichienne sentit la satisfaction l'envahir : tous ces efforts valaient finalement le coup !
tenue d'Aliénor:
Les deux femmes quittèrent Versailles, avec le contraste saisissant de ces larges escaliers de marbre menant à la Cour, tout de modernité du siècle, et elles en décalage dans leurs tenues qui siéraient bien plus à Chambord par exemple. Puis direction Saint-Cloud, la délicieuse maison comme l'appelait son propriétaire. Aliénor partageait son esprit entre hâte et réticence : premièrement car elle n'avait jamais mis les pieds à Saint-Cloud et espérait découvrir ce que Monsieur réservait pour son anniversaire ; deuxièmement, elle allait paraître officiellement au bras de son fiancé. Elle ne pouvait réprimer un petit frisson de dégoût en y pensant. Pas à cause de son fiancé, elle avait pour une fois d'avoir un futur époux de son âge et bien fait, mais parce qu'il était son fiancé. Après deux mariage et trois enfants, la jeune femme avait espéré rester tranquille, choisir de se consacrer à sa vie et si elle devait se remarier, ce serait un homme de son choix. Ses deux frères – pour une fois que Ferdinand-Marie ne portait pas l'entière responsabilité – avaient monté ce plan sans même lui en parler, et voilà maintenant obligée de jouer la comédie auprès du monde. Dans la Maison royale, tout le monde s'extasiait de ce mariage si glamour, de ce prince beau et cultivé, et Aliénor allait dans leur sens pour faire plaisir et ne pas se prendre de remarque. Mais, tout en fixant d'un regard vide la nuit extérieure, passer encore une fois dans le lit d'un homme qu'elle n'aimait pas la dégoûtait. Enfin ce soir, elle essaierait de ce montrer plus agréable que durant leur dernière conversation, elle ne pourrait pas lui échapper comme à Chambord …
Oh, déjà les grilles du château ? Aliénor reprit ses esprits, et observa la demeure en U du prince, éclairée et aussi belle qu'on lui avait décrite. Quel dommage que la fête soit dans les jardins, Aliénor aurait voulu en voir plus. Mais il paraissait que les jardins dessinés par Le Nôtre regorgeait de merveilles, de quoi distraire la jeune femme. Descendant du véhicule, la jeune femme aperçut au loin le prince Édouard. Dire qu'il lui avait proposé de faire le voyage ensemble, quel non respect des conventions ! Surtout, la jeune femme voulait avoir le moins d'intimité avec lui que possible, il y en aurait bien assez après le mariage … Malgré tout, elle lui offrit un sourire poli et une révérence comme il était dû à son rang.
« Très chère, une fois n'est pas coutume, vous êtes absolument magnifique ! J'espère que votre voyage a été agréable. Quelle excellente idée que d'avoir pris pour thème la renaissance ! Ces costumes sont ravissants, ne trouvez-vous pas ? En effet, Monsieur sait trouver le bon thème pour sortir des sentiers battus. Il sait aussi se faire plaisir pour son anniversaire … Sans en dire plus, elle put observer que le bas de ces messieurs arrivaient mi-cuisses, de quoi ravir un homme qui va à Naples sans passer par les ponts. Mais elle reprit. Votre costume est très élégant aussi, votre tailleur a bien travaillé. Présentons nous si vous le voulez bien. »
Les fiancés se joignirent à la fête, la camériste quelques pas derrière eux. Aliénor salua quelques connaissances, fit une révérence devant la Reine et chercha du regard Monsieur pour lui présenter ses respects.
« Voyez vous Son Altesse ? Je suis certain qu'il est encore entrain de raconter cette drôle d'histoire de la marquise de Coëtlogon qui a accouché d'un enfant noir, et qui prétexta l'abus de chocolat. Il paraît que c'est son histoire du moment. Que c'est cocasse en même temps. »
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Sujet: Re: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi 29.03.16 23:01
Les invités se comptaient maintenant en nombre à la somptueuse fête du Prince de France. Arthur de Roberval déambulait encore avec son présent sous le bras à l’attention du fêté et ce, tout en le cherchant du regard. Avant que la foule ne s’entasse, il lui fallait rencontrer Philippe pour lui remettre son cadeau et ainsi se faire remarquer de ce dernier. Pas question de passer aux oubliettes parmi la foule de courtisans et de biquettes venues satisfaire l’égo princier. Oui ce dernier papillonnait au sein de sa propre fête organisé par ses soins et il semblait s’émouvoir de ravissement à chaque pas. Il avait imposé son code vestimentaire que tous jusqu’ici avaient suivi à la lettre. Le Baron de Roberval l’avait aisément repérer parlant au ministre Louvois et suivant les déplacements du Prince, Arthur déambulait l’air de rien pour se mettre en ligne avec sa trajectoire.
« Monsieur de Roberval, je suis ravi d'avoir un héros de guerre à ma fête. L'on m'a vanté vos mérites sur les mers, j'espère que vous pourrez m'en dire quand j'aurais le temps de me poser. »
L’ex-corsaire s’inclina devant le Prince qui ne manqua pas de le reconnaître par ses faits d’armes lors de la guerre qui s’achevait à peine. Il se redressa affichant une posture témoignant de sa carrure. Il fallait le dire, Arthur n’était pas le genre d’homme à être impressionné par de longs titres mais devant le Prince, sa posture fière lui permettait d’avoir le courage de mettre en œuvre les quelques leçons qu’il avait reçu de la part de l’Archiduchesse d’Autriche en personne.
- « Vos mots me touchent grandement votre Altesse. J’ose demeurer humble quant à mes modestes actions lors de ce conflit remporté par vos Altesses pour notre Royaume! Puisse la paix durer encore quelques temps il sera pour moi une joie de vous faire part de quelques récits. »
Bien que nerveux en compagnie de Philippe d’Orléans, le Baron de Roberval conservait sur les lèvres un sourire ravi. Jusqu’ici, il trouvait même qu’il se débrouillait plutôt bien et il espérait que son cadeau fasse tout aussi bonne impression! Inutile de rappeler combien de sang avait dû être versé avant qu’Arthur ne puisse mettre la main sur cette objet contenu dans les trésors enfuient au sein d’une cale de navire vaincu. Le Prince ne chercherait pas à savoir ce genre de détails de toute manière c’était-il dit. Il lui tendit donc le coffre et à sa grande satisfaction, le fêté sembla des plus enchantés.
« Quel présent somptueux, soyez assuré que je la porterais à la Cour pour vous en faire honneur. »
Pendant que Philippe d’Orléans tendait son cadeau à l’un de ses Mignons, Arthur en profita pour répondre tout en se courbant légèrement.
- « Vous me ferez effectivement un grand honneur votre Altesse et je suis fort heureux d’avoir su en ce jour vous plaire. » - « Il ne faudrait pas que ma femme la voit sinon elle me la prendra. Je vous en remercie chaleureusement monsieur. »
À ce moment précis, l’Intendant de la Marine en Bretagne failli bien se mettre les pieds dans les plats alors qu’il haussait les épaules s’apprêtant à faire une plaisanterie sur les femmes et leur jalousée naturelle… « Pas de blagues sexistes à la Cour! » lui avait déjà reproché Aliénor de Wittelsbach… Avant même qu’il ne se ressaisisse pour enchaîner la réponse au Prince, ce dernier se détournait de lui pour accueillir un nouvel invité lui intimant simplement de profiter de la fête.
Profiter de la fête? Oui mais avec qui?! Le voilà qu’il était planté là les bras vide comme ses idées à savoir quoi faire de plus… Il aurait bien aimé allé quérir quelques nouvelles de Néron, son perroquet, auprès de sa gardienne en la personne de l’Archiduchesse mais celle-ci venait d’être rejointe par son fiancé… La Duchesse d’Alençon lui semblait exactement le genre de personne à éviter à tout prix et ne demeurait soudainement que la Reine elle-même et ce maladroit de Vauvert qui venait à peine d’heurté le cortège de la première. Il se dirigea vers eux sans réels intentions de s’incruster dans une discussion avec Sa Majesté mais s’il pouvait au passage échapper un petit commentaire que seul le Vicomte serait en mesure d’entendre, alors pourquoi pas?!
- « Ma foi cher Vicomte, vous avez le pied aussi habile sur terre qu’en mer! »
Paris de Longueville
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Une servante de ma connaissance... Côté Lit: la servante sus-citée l'a déserté, profitez-en! Discours royal:
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Sujet: Re: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi 04.04.16 20:32
-Mais....monsieur le duc... vos jambes... -Eh bien quoi, mes jambes? -On les voit beaucoup, non?
Paris leva un sourcil et se retourna vers son confesseur - ou plutôt, vers celui que lui avait un jour imposé son oncle et à qui il n'avait toujours pas annoncé son renvoi prochain. L'homme était ennuyeux, plus fermé qu'un janséniste, ou peut-être était-ce justement son obédiance à Jansen qui le rendait passablement ombrageux.
-Sagnier, rappelez-moi vos fonctions? -Eh bien, monsieur le Prince a souhaité que je guide votre conscience, et que... -Voilà le problème, Sagnier, objecta Paris en coupant l'homme sans vergogne. J'ai peu de conscience lorsqu'il s'agit de l'anniversaire de mon cousin. Alors je vais vous donner un conseil, Sagnier. -Lequel, monsieur le duc? -De sortir de cette pièce. Et de n'y remettre les pieds que lorsque vous penserez que je souhaite rejoindre cet occulte jansénisme dans lequel batifole ma mère depuis tant d'années.
Le sourire de Paris avait disparu, et face à la mine sombre du jeune duc, Sagnier réprima quelques politesses inutiles et sortit précipitemment sans oser un regard supplémentaire.
Resté seul, Paris tendit une jambe, admirant le collant qu'il avait passé pour l'occasion. On ne pouvait pas nier que la tenue était courte, mais n'était-ce donc pas l'anniversaire de Philippe d'Orléans, et pour cette seule raison, ne fallait-il pas montrer ses jambes pour le contenter? Satisfait de sa tenue, il réajusta la culotte, repris ses manches et plaça la fraise de telle manière à ce qu'elle soit le moins inconfortable possible. Ce soir, les jambes étaient à l'air, mais il n'attraperai certainement pas froid au cou!
graou:
Il attrapa un petit couvre-chef de velours qu'il enfonça sur ses cheveux soigneusement peignés pour laisser croire à une coupe datant de nombreux siècles auparavant, et passant une cape, rejoignit la cour où son carrosse l'attendait.
-A Saint-Cloud, et aussi vite que possible, évidemment!
La nuit était déjà tombée lorsque Paris arriva enfin à Saint-Cloud, et aussitôt descendu, ne perdit pas de temps à repérer son cousin dans la foule des courtisans. Le prince du Danemark était plus loin, et là, il apercevait la jeune Wittelsbach. Là-bas, il reconnu Arthur de Roberval fraîchement promu, si ses souvenirs ne le trompaient...et là, le duc d'Orléans. Un sourire se dessina sur son visage enfantin lorsqu'il s'approcha pour lui remettre son cadeau: leur cousine Elisabeth était encore présente, et à en juger par la question de Philippe, celle-ci avait odieusement ommis d'apporter un présent au duc. Lâchant un soupir à fendre une pierre, Paris s'invita dans la conversation, salua gracieusement Philippe, le félicita pour sa tenue aux jambes dénudées et lui remit un petit paquet, long et fin, qu'il ouvrit délicatement.
-Pourtant en prière toute la journée, j'ai pu trouver un présent de choix à offrir au plus cher de mes cousins! J'ai pensé que ceci, et il exhiba une magnifique plume de paon, représentait parfaitement votre aura, Philippe. Si vous êtes adepte des rites, son sang, dit-on, donne l'immortalité! Mais surtout, il exhibe sa chatoyante queue pour impressionner ses conquêtes. Voilà qui devrait vous ravir également, Elisabeth. Mais...il s'interrompit faussement en haussant le sourcil, vous n'avez donc aucun présent? Et que vois-je là? Une partie de votre épaule? A notre époque?
Discrètement, il tendit dans le dos une main que Philippe pouvait taper à tout moment, puis se retourna vers le duc d'Orléans. -Tout se perd, c'est désolant. Je préfère m'éloigner... Nous nous reverrons plus tard, mon cousin! Et encore joyeux anniversaire! Il le salua courtoisement avant de s'éloigner, ignorant superbement le moindre regard d'Elisabeth. A dire vrai, l'écouter l'ennuyait d'avance et au loin, il avait aperçu un visage qu'il fallait tirer de son ennui quotidien.
-Majesté, dit-il en s'linclinant devant Marie-Thérèse d'Autriche,monsieur le duc a choisi un thème qui vous va à ravir. Votre tenue est aussi somptueuse qu'une jambe de Buckingham aux yeux du duc d'Orléans! Dans un large sourire, il tendit une main ouverte vers la reine. -Accepteriez-vous cette danse, avant que quelques barbants courtisans ne viennent vous assommer d'hypocrisies? Je vous promets que rien de fâcheux n'arrivera!
Édouard du Danemark
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Brisé... la vérité est si douloureuse ! Côté Lit: Un vrai défilé... surtout en ce moment. Discours royal:
ATTENTION ∫ Danois séducteur en chasse
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Sujet: Re: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi 09.04.16 10:28
Édouard et Aliénor ne tardèrent pas à entrer dans le lieu des festivités. Ils marchaient côte à côte, sans se toucher. Le Prince du Danemark avait bien compris que la jeune femme tenait à une certaine distance. Ils n'avaient pas choisi leur mariage, leur famille avait soigneusement comploté dans leur dos, pour le leur imposer ! Et malheureusement, ils ne pouvaient rien faire. Le danois voulait bien lui accorder tout le temps qu'il lui faudrait, même s'il n'était pas coutumier de cette "froideur" naturelle. L'archiduchesse paraissait tout de même plus aimable et plus disposée que lors de leur dernière entrevue. Ne lui avait-elle pas fait un compliment ? La fois précédente, elle avait clairement formulé une critique sur ses moeurs légères. Ce n'était un secret pour personne que le jeune homme aimait la vie et ses plaisirs. Il trouvait son bonheur dans le bras des femmes et n'était pas d'un esprit fermé sur la question des hommes non plus. Il approuvait donc l'idée de Monsieur, faire plaisir à ses yeux pour son anniversaire n'avait rien de honteux. Après tout, l'existence était courte, il fallait en profiter et découvrir un maximum de choses, même des jambes poilues... bon certes, ça pouvait être inesthétique en fonction de qui portait le collant et de sa transparence ! Édouard se mit lui aussi à chercher leur hôte du regard, sans pour autant l'apercevoir. Son visage se fendit d'un sourire et il glissa à Aliénor :
- Je ne le vois guère, mais Son Altesse est peut-être occupée. Il se dit qu'il adore jouer à colin-tampon dans les couloirs. Que voulez-vous... Les inclinations naissantes ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l'amour est dans le changement !
Il eut un rire franc, et ne regarda pas celle qui allait devenir prochainement sa femme, occupé à chercher le frère du Roi de France. Tandis qu'il s'attardait sur un groupe de femmes ravissantes, il eut soudain une idée lumineuse. Il se tourna vers Aliénor et lui dit :
- Nous devrions peut-être mener notre enquête séparément, nous serions plus efficaces. Je crois que l'homme à la grosse barbe là-bas, celui qui ressemble à un de mes nobles aïeux vikings fait partie du cercle de Son Altesse. Vous devriez peut-être essayer d'obtenir des informations auprès de cet autre homme là-bas, qui me parait légèrement... enfin, vous voyez...
Il fit un geste très effemminé avec sa main. Oui, il envoyait la belle femme vers un homme et il ne l'aurait pas fait, s'il n'avait pas eu la certitude que celui-ci soit de l'autre bord à deux cents pour cent ! Pas question de l'envoyer vers le viking en revanche... Par ce que celui-ci était viril et susceptible de lui faire de l'ombre. Édouard n'était pourtant pas jaloux à l'origine... Mais chat échaudé craint l'eau froide ! Il se rappelait du déshonneur lorsqu'il avait appris que sa femme d'alors, Gisela, avait eu un enfant avec un... anglais ! Pas question de prendre le risque qu'avant même leur union, Aliénor puisse tomber dans les bras d'un autre ! Il ne pouvait certes pas la prendre en filature, mais néanmoins, ce soir, il avait un contrôle, même minime sur ses allées et venues. Il se dirigea vers le fameux viking.
- Excusez-moi, mon brave, mais je suis à la recherche de Monsieur. Je tiens en effet à le remercier comme il se doit pour cette soirée et à lui souhaiter un heureux anniversaire. Savez-vous où il se trouve ?
L'homme, un peu bourru, lui indiqua une direction qu'Edouard regarda. Et soudain, sans que le Prince ne comprenne pourquoi, il se fit fesser par ce même viking, dont le regard fut sans équivoque. Personne n'avait remarqué et en temps normal, il aurait suffi à Édouard de faire un scandale pour que l'on constate un crime de lèse-majesté. Sauf que le danois fut incapable de réagir. Il regarda le barbu, le souffle coupée, ne sachant pas dire s'il avait aimé cette fessée ou s'il explosait de colère. Il fit quelques pas en arrière... et se hâta de rejoindre Aliénor. La fuite, oui... parce que là, le trouble devenait trop grand. Quand il arriva auprès de sa fiancée, il était plus blanc que d'ordinaire, et transpirant. Il balbutia :
Miaou ☀ Mais oui! Mais oui! J'ai bien vu un Gros Minet!!
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Sujet: Re: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi 10.04.16 10:28
Silvestre n'avait pas l'intention de s'attarder plus que cela. Il voulait simplement retrouver Elena, se faire voir ensemble et prendre ensuite ses jambes à son cou. Il se sentait dans ces grandes soirées comme un poisson hors de son bocal. Mais cela n'avait rien d'inhabituel; déjà en Nouvelle France lorsque le gouverneur donnait une soirée ou une quelconque célébration, il préférait passer son temps sur la magnifique terrasse donnant une vue imparable sur la forêt canadienne que de danser toute la nuit avec ces dames récemment arrivées par bateau qui voulaient se changer les idées après les semaines de traversée. Revenir en France était une punition pour lui et quand bien même il avait fait contre mauvaise fortune bon cœur, il avait cru qu'on finirait par le renvoyer là bas. Et puis maintenant, il avait son commandement sur le Soleil Royal, qui le bloquait définitivement en France. C'était rageant, vraiment. Aussi essayait-il de penser à autre chose en construisant des projets - Richmond se montrait particulièrement coopératif et entreprenait, ils allaient faire de grandes choses - mais rien qui valait sa chère Nouvelle France. Il se demandait aussi ce qu'il faisait à l'anniversaire de Monsieur. Après tout, il y était totalement accessoire, n'ayant rencontré le Prince qu'une fois, lors de cette révolte qui, heureusement, avait valut plus de peur que de mal.
Il était plus du ressort de son frère aîné, le duc, de faire ce genre de déplacement. Tout ça parce qu'on l'avait fiancé, il ne savait comment ni pourquoi, à une princesse espagnole avec qui il n'avait rien ou presque en commun. Ô Joie... En parlant d'espagnole, cette duègne paraissait de fort mauvaise humeur après la petite bousculade que Silvestre avait provoquée. Il n'y était pour rien, vraiment. Il ne l'avait pas fait exprès. Mais elle ne paraissait pas prête à le pardonner. Heureusement, sans doute plus préoccupé par la bienséance autour de sa maîtresse - on disait que la cour d'Espagne était horriblement codifiée, déjà que la cour de France n'était pas toujours un cadeau - elle finit par tourner les talons et à s'en aller, plantant là Silvestre qui eut un soupire de soulagement. Les femmes... Du moins celles-ci, les autres, il les connaissait assez. Les hommes étaient bien moins compliqués. Et cette tenue... Si elle était facile pour se mouvoir, elle n'avait rien d'habituelle. Bref, le vicomte de Vauvert s'ennuyait et commençait à se dire qu'il allait tourner les talons si sa fiancée n'apparaissait pas au plus vite, mais une voix moqueuse en décida autrement:
-Ma foi cher Vicomte, vous avez le pied aussi habile sur terre qu’en mer!
Silvestre leva les yeux vers Roberval. Mais que faisait-il là, celui-ci? La personne la plus susceptible du monde, que Silvestre adorait taquiner. D'un coup, il entrevit un tournant bien plus amusant à sa soirée. L'intendant de marine de Bretagne - qui n'était autre qu'un corsaire - n'avait pas plus sa place ici que le coureur des bois fait Capitaine qu'il était.
-Vous dites ça en connaissance de cause, je suppose? Rétorqua Silvestre du tac au tac. Vous êtes si habitué au roulis, Baron, que je suis étonné que vous teniez debout ici.
Les deux hommes s'étaient rencontrés plusieurs fois, et l'amuseur public qu'était Silvestre avait très vite comprit que la susceptibilité du corsaire était une corde sensible sur laquelle il ne fallait pas trop tirer, mais en fin de compte, pourquoi pas ce soir.
-Que faites-vous ici? En tenue soignée, je ne vous avais pas reconnu!
Marie-Thérèse d'Autriche
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Un homme qui ne le mérite pas Côté Lit: Il ne devrait y avoir que mon époux Discours royal:
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Sujet: Re: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi 10.04.16 11:08
Marie-Thérèse aimait les fêtes. Elle gardait de son enfance en Espagne le souvenir des célébrations grandioses organisées par la cour de son père, et la magnificence qu'il donnait aux fêtes de la cour. Mais cela n'avait rien à voir avec la cour de France. En Espagne tout était codifié, organisé, rigidifié... Marie-Thérèse connaissait assez bien son beau-frère et cousin pour savoir qu'il n'y aurait rien de tel à son anniversaire. Mais comme le roi ne s'y rendait pas... Elle ne pouvait qu'approuver cependant les tenues choisies pour la soirée, elle qui s'était sentie si "mise à nue" à son arrivée à la cour de France dans ces robes qui n'avaient rien à voir avec les carcans des robes espagnoles. Elle se sentait plus à l'aise, bien que ces robes-ci non plus ne donnent pas cette envergure de protection que donnaient les robes espagnoles et laissent quiconque s'approcher d'elle. Au moins, elle était en bonne compagnie et n'avait pas prévu de rester trop tard à Saint-Cloud - au grand damne de certaines de ces dames qui avaient bien l'intention de s'amuser ce soir. D'autres s'étaient dites malades, et la pauvre Marie-Thérèse ne pouvait que compatir. Il faisait déjà bien chaud dans les salons, et la soirée battait son plein.
La reine observait, sans rien dire, le ballet des danseurs, et ses dames se faisant invitées pour une danse ou une autre, ce qu'elle regardait avait bienveillance. Elle avait salué Philippe qui, comme un enfant, courrait d'un groupe à l'autre pour se faire admirer. Louis n'était pas présent, mais il avait prévu de se faire pardonner avec un cadeau grandiose. Elle ne savait pas lequel, et cela avait attisé sa curiosité. Il était à présent en compagnie d'Elisabeth d'Alençon, leur cousine, qui semblait bien embarrassée, surtout que ce cher Longueville venait de se rajouter à la conversation. Marie-Thérèse porta son attention vers un autre coin de la salle, s'éventant négligemment avec l'éventail à plume qu'elle avait prit soin de faire apporter avec elle. La musique était agréable, les petits fours délicieux... Ses dames de temps à autre lui lançaient une remarque, demandant son approbation... Mais au fond, elle s'ennuyait quelque peu et songeait déjà à s'en aller, quand son cousin de Longueville se présenta devant elle et s'inclina pour la saluer. Il avait piètre réputation, comme le duc d'Orléans, mais comme le duc, elle l'appréciait beaucoup. Et cela ne pouvait qu'améliorer sa soirée! -Majesté, monsieur le duc a choisi un thème qui vous va à ravir. Votre tenue est aussi somptueuse qu'une jambe de Buckingham aux yeux du duc d'Orléans!
Incertaine de ce que le compliment signifiait, Marie-Thérèse se contenta de remercier Paris. Elle avait apprit à ne plus trop poser de questions, son innocence espagnole l'ayant souvent rendue si non ridicule, du moins moquée par la cour de France. D'autant qu'elle en parlait jadis très mal la langue et conservait malgré tout ses efforts un certain accent. -Vous êtes bien aimable, prince, vous n'êtes pas mal non plus!
-Accepteriez-vous cette danse, avant que quelques barbants courtisans ne viennent vous assommer d'hypocrisies? Je vous promets que rien de fâcheux n'arrivera!
Regard étonné, surprit, voir même choquée des dames de la suite royale - et surtout des duègnes. Bien que cousin de sa majesté, on n'osait proposer une danse à la reine! Si? Non... Elle ne pouvait...
-Pourquoi pas, mon cher!
Elle tendit son éventail à une de ses dames et prit la main de Longueville pour se lever. On s'écarta pour laisser la reine prendre place au milieu des danseurs. Marie-Thérèse était ravie que Paris ne lui tienne pas rigueur de la disgrâce de sa soeur, mais le sujet était tabou, et jamais elle ne se serait permise de le remettre sur le tapis.
-Que se passe-t-il en notre bonne capitale, cher cousin? Que dit Paris? Nous nous y rendons si peu avec sa Majesté...
Aliénor de Wittelsbach
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Il est libre de battre mais n'a pas trouvé qui serait digne de lui. Côté Lit: Il n'y a que moi et parfois ma fille. Pas d'homme, pour cause d'absence de coeur qui bat. Discours royal:
♣FEMME D'AUJOURD'HUI♣ elle flotte, elle hésite ...
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Sujet: Re: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi 27.04.16 21:34
Aliénor ne préféra pas relever la phrase de son fiancé et le laissa rire de bon cœur, avec elle à côté avec un petit sourire poli. Quelle inconvenance tout de même ! Certes, elle pouvait blâmer la cour de Vienne de l'avoir enfermé dans un certain puritanisme mais elle préférait cela à des propos grivois. Lorsqu'elle devrait vivre à Copenhague avec son époux, devra t'elle côtoyer d'autres personnes avec un tel humour ? Enfin, elle ne devrait pas se plaindre apparemment, tout lui monde la congratulait, répétant sans cesse combien elle avait de la chance d'avoir pour fiancer un des meilleurs partis d'Europe : beau, riche, voué à un trône d'un royaume puissant, sans encore de descendance, du bon goût et du charme, le Oldenbourg envoyait du rêve à toutes les dames du royaume. Sauf elle, vu qu'elle ne voulait pas se remarier, et Édouard aurait pu être comme dans les romans à l'eau de rose à la mode, elle n'aurait pas pu l'apprécier à sa juste valeur, elle préférait se concentrer sur ses défauts, plus facile à détester quelqu'un qu'à chercher à l'apprécier.
Elle continuait à avancer à ses côtés, évitant son regard et observait l'assistance qui avait sorti le grand jeu du siècle dernier. Mais son fiancé la sortit de ses rêveries, voulant absolument trouver le prince de France.
« Nous devrions peut-être mener notre enquête séparément, nous serions plus efficaces. Je crois que l'homme à la grosse barbe là-bas, celui qui ressemble à un de mes nobles aïeux vikings fait partie du cercle de Son Altesse. Vous devriez peut-être essayer d'obtenir des informations auprès de cet autre homme là-bas, qui me parait légèrement... enfin, vous voyez... Et il fit la théière avec sa main. Plus madame que monsieur ? Il va falloir être plus précis, nous sommes à Saint-Cloud, il y a un vivier ! Puis apercevant la personne désignée, elle hocha de la tête. Je vois, je vais me renseigner. »
L'homme riait de façon très aiguë à une blague sûrement potache qu'un de ses amis venait de lui raconter. Il s'agissait d'un des mignons de Monsieur, Adolphe-Casimir ou un nom aussi stupide que ridicule. Lui devait savoir où était son maître, ou plutôt son tyran si on en croyait les rumeurs de gestion du personnel du prince. Au nom princier, le mignon blêmit l'espace d'un instant, à croire qu'on l'envoyait aux galères ! Mais Aliénor promit de dire un mot gentil à Monsieur sur le mignon, qui lui indiqua où il se trouvait. En grande discussion comme toujours, mais cette fois-ci avec sa cousine. Pas sûr de vouloir troubler une réunion de famille entre une bigote et la plus grande folle de France. La princesse Élisabeth était une très bonne connaissance, elles étaient du même avis sur beaucoup de choses, notamment sur les mœurs décadentes de la Cour. Tant pis, elle irait le saluer plus tard, et décida de retrouver Edouard, qui était bien pâle !
« Son... son... Altesse... est... p-par... là... quelque... quelque part... On a eu peur du grand méchant viking ? demanda t'elle, amusée par l'attitude apeurée du danois face à elle. Monsieur est en conversation avec sa cousine, la duchesse d'Alençon, et il ne vaut mieux pas se mêler des affaires de famille. Tant pis, le cadeau sera parmi les autres. Par une connaissance viennoise, j'ai pu acquérir un magnifique vase venu de Chine. Je l'ai mis à nos deux noms, ne craignez rien. »
Avait-il pensé à un cadeau ? Oh, Aliénor ne se faisait pas beaucoup d'illusion sur les hommes, alors elle avait pris les devants. Continuant de marcher parmi les courtisans côte à côté, la jeune femme profita d'un de ses rares moments en présence de son fiancé pour parler d'une question qui fâche.
« Savez vous quand nous partons pour Copenhague ? Non pas qu'il me tarde, mais je n'aime guère les choses traîner. »
Édouard du Danemark
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Sujet: Re: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi 19.06.16 22:02
- Je n'ai pas peur d'un viking ! Il n'est pas si grand que cela, qui plus est !
Edouard bomba légèrement le torse comme pour montrer qu'il n'avait nulle inquiétude. Mais son visage et sa façon d'agir témoignaient du contraire. Ah ! L'égo d'un prince ! Difficile de ne pas y porter atteinte, surtout quand on était issu d'une famille ou la fierté et la vanité restaient des traditions en terme de comportement. En présence d'Aliénor, le danois fut néanmoins rassuré. Elle était la première femme, après sa mère qui lui procurait ce sentiment. C'était plutôt bon signe avant leur mariage. Bien qu'ils ne se connaissent absolument pas. Il se fit attentif à ce qu'elle lui disait bien qu'il ne releva pas sa remarque sur le cadeau. Il tenta de trouver la duchesse d'Alençon qui ne passait jamais inaperçue. Il en savait quelque chose ! Mais vu la masse de courtisans tout autour, il préféra cesser son examen de la pièce. Mieux valait ne pas s'attarder sur les femmes présentes ici, pour ne pas susciter l'envie davantage. A chaque fois, il s'en tirait avec les réprobations de son frère, qui l'accusait entre autres de gaspiller de l'argent pour des femmes. Edouard démentait vertement ! Ce n'était pas pour des femmes mais pour la diplomatie. Bien s'entendre avec une princesse italienne comme Sofia, par exemple, ça gardait toute son importance. Bon, si par la même occasion il pouvait partager avec elle un moment plus intime et plus personnel que des négociations, ma foi, pourquoi ne pas en profiter. D'accord, peut-être que le budget investi dans cette "noble" cause était colossal, mais il fallait avoir les moyens de ses ambitions ! Il fut tiré de sa rêverie par Aliénor qui abordait une sujet hautement plus important... leur mariage !
Ah ! Ce mot lui arrachait le foie. Cela éveillait une intense colère contre son frère. Quand il allait se retrouver à Copenhague, il lui ferait bien sentir son désaccord. Mais il le ferait à part, pas besoin de l'étaler sur la voie publique et de blesser la jeune femme. Elle était belle, cultivée et elle avait du goût. Une perle rare en ce siècle ? Edouard n'était pas loin de le penser. Il avait connu beaucoup de femmes, trop pour qu'il puisse s'en rappeler et prétendre à une conduite décente, mais il rencontrait rarement des personnes regroupant toutes les qualités pour le satisfaire pleinement. Un passe-temps n'avait pas forcément besoin d'une forte passion. Oui, c'était horrible de dire ça, mais le danois n'était pas le seul à posséder une telle mentalité ! Le Prince parut songeur un instant, puis il finit par répondre, avec détachement : - Mon frère ne m'a pas informé de la date, pour le moment. Qui sait ce qu'il va encore nous mijoter ! Je le vois bien nous envoyer dans un couvent avant ou pire, nous faire bénir par le pâpe lui-même ! Avec lui, hélas, je dois m'attendre à tout, surtout au pire ! Quand je pense qu'il a tout fait dans notre dos ! Ma chère, je ne vous dis qu'une chose... nous allons nous venger !
Il disait ça comme ça, car Edouard était connu pour ne pas avoir de grosse rancune. Il se saisit de l'occasion pour parler un peu des préparatifs.
- Puisque vous en parlez, j'ai pensé à la cérémonie, notamment à ce que nous allons porter vous et moi. L'autre jour, j'ai fait l'acquisition de perles magnifiques, vraiment très belles. Elles vous conviendraient, car vous avez une peau sublime et un regard empli d'énergie. Je vous les ferais parvenir. J'aimerais que vous les portiez. Je sais que tout cela est un peu brutal et précipité. Ni vous ni moi n'avons choisi. Mais si tragiquement, j'accède au trône, vous serez Reine et quoi de mieux pour vous imposer à la Cour que de beaux atours ? Il faudrait également que nous choisissions la musique. Avez-vous quelques génies en tête ?
Il s'arrêta puis il fut comme frappé d'un éclair. Il tapa dans ses mains et reprit la parole :
- Las ! Je suis las que l'on m'imposer une vie ! Puisqu'il faut que nous nous marions, alors j'écrirais à mon frère pour que NOUS organisions ce mariage, du début à la fin ! Nous choisirions nos invités, nos plans de table, notre cérémonie ! Qu'en dites-vous, très chère ? Si nous prenions notre revanche en montrant nos muscles ?
Aliénor de Wittelsbach
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Il est libre de battre mais n'a pas trouvé qui serait digne de lui. Côté Lit: Il n'y a que moi et parfois ma fille. Pas d'homme, pour cause d'absence de coeur qui bat. Discours royal:
♣FEMME D'AUJOURD'HUI♣ elle flotte, elle hésite ...
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Sujet: Re: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi 03.07.16 18:03
Ce n'était sans doute pas le moment de parler de leur mariage, mais Aliénor en avait un peu assez d'attendre. Ce mariage ressemblait à une écharde dans le pied : plus vite elle était retirée, mieux c'était. Là pareil, autant expédier cette union, une fois qu'elle serait princesse du Danemark et faire un tour à Copenhague, elle pourrait revenir à sa vie quotidienne, tout au plus avec un mari avec qui partager quelques instants de temps en temps. Pas question en tout cas de quitter son hôtel particulier parisien pour s'installer définitivement à Versailles ! Elle tenait beaucoup à cet endroit, entre autre parce qu'il lui avait coûté une fortune, mais pas question d'habiter sous le même toit ou partager tous les jours les mêmes appartements. Non, ce qu'elle redoutait le plus serait la cérémonie face à une partie du Saint-Empire et des royaumes du Nord, qu'on lui demande de renier sa foi catholique et un peu la nuit de noce. Oui, dans cet ordre, autant dire que la religion et les apparences lui faisaient plus peur que l'intimité. Car elle connaissait ce qu'il se passait dans une chambre à coucher …
Mais voici qu'étrangement, Édouard avait l'air de vouloir se venger en … prenant les devants sur l'organisation. Voici qu'il parlait des tenues, de magnifiques perles qu'elle arborerait, de musiciens … Aliénor, un peu détachée de toute cette cérémonie, s'intéressa à ses paroles, savoir ce que le danois avait en tête. Il semblait bien décidé en tout cas !
« Las ! Je suis las que l'on m'imposer une vie ! Puisqu'il faut que nous nous marions, alors j'écrirais à mon frère pour que NOUS organisions ce mariage, du début à la fin ! Nous choisirions nos invités, nos plans de table, notre cérémonie ! Qu'en dites-vous, très chère ? Si nous prenions notre revanche en montrant nos muscles ? Je dis que ce serait assez amusant et audacieux, elle riait doucement en imaginant s'imposer à la royauté danoise. Si seulement les mariés pouvaient tout coordonner, on éviterait des soucis diplomatiques et de bon goût. Et pour avoir assisté à de nombreux mariages, cela est bien plus courant qu'on ne peut le croire ! A mon dernier mariage, on a voulu me faire porter une sorte de coiffe traditionnelle du Tyrol, rouge avec des nœuds, pas du tout adapté des noces. Au dernier moment, j'ai réussi à la retirer, j'aurais été bien trop honteuse de remonter l'allée avec … ça. »
Elle fit une moue dégoûtée en se rappelant cette coiffe, puis rit à nouveau, repensant au visage consterné de sa tante, elle-même portait ce chapeau affreux. Puis elle reprit son sérieux, mais tout en restant souriante et aimable.
« Il aurait été beaucoup plus simple d'être sur place. Mais voici ce que nous pouvons faire : envoyer une lettre au roi votre frère pour faire parvenir nos doléances, et leur laisser une partie des préparatifs selon vos goûts. Et contacter son épouse, la reine-consort. Je m'occuperais de cette partie, nous nous comprendrons entre femme. J'ai entendu qu'elle était d'un bon goût, qu'elle aimait la mode et le théâtre, pourquoi ne pas lui demander son aide. Je doute qu'un souverain ait quelque chose à faire d'un mariage, surtout le vôtre. Mais déléguer à son épouse la permet de l'occuper, et nous serions certains d'avoir quelque chose de beau. Qu'en pensez vous ? »
Aliénor ne connaissait absolument pas celle qui deviendrait d'ici quelques mois sa belle-soeur, mais elle savait qu'elle était germanique et qu'elle avait remanié la cour danoise comme celle de France et de Vienne, elles ne pouvaient que se comprendre ! Tout d'un coup, ce mariage prenait un autre tournant : non pas qu'elle était tout à coup enchantée, mais de pouvoir avoir le choix sur ce qu'il se passerait ce jour-là était un symbole fort d'indépendance, surtout pour une femme.
« Quels seraient les domaines sur lesquels voulez vous avoir votre mot à dire ? Il est certain que nos tenues et nos bijoux sont non négligeables. J'ai une parfaite couturière ici, et il sera difficile de l'égaler. La couturière, c'était elle, mais il ne valait pas qu'elle le dise à voix haute. Avez vous autre chose ? Quelques invités à suggérer ? Peut être la musique ou le théâtre ? Je connais quelques musiciens viennois de grand talent, mais je ne suis pas sûre que des étrangers seraient les bienvenus … »
Philippe d'Orléans
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée ! Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant ! Discours royal:
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Sujet: Re: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi 29.08.16 14:03
Après avoir embêté sa cousine, un passe-temps chronophage mais délicieux, Philippe partit l'esprit tranquille vagabonder au fil de ses invités, à saluer, plaisanter et sortir un bon mot. Comme tout enfant gâté qu'il était, il regardait vers les présents qui s'accumulaient sous une tente. Après la soirée, il avait hâte de tout déballer pour savoir ce qu'on lui avait offert et si on avait mis les moyens. Après tout, il était prince, on n'offrait pas n'importe quoi à un homme de son rang et de son bon goût !
Il observait aussi comment se passait la soirée : tout le monde avait joué le jeu du costume du siècle dernier, avec magnificence et de magnifiques parures. Les veuves en noir se la jouaient Catherine de Médicis mais la plupart préféraient être comparées à Diane de Poitiers ou Marguerite de Valois. Quant à ses messieurs, on observait pas mal de modes différentes, certains se la jouaient à l'époque Tudors tandis que d'autres montraient leurs gambettes tout comme sous Henri III, de quoi admirer chez certains jusqu'à leurs cuisses, tandis que les dames dévoilaient juste mains et cou, ce qui devait plaire à la reine, sa belle-soeur et cousine. Là encore, c'était son anniversaire, il avait bien le droit de reluquer qui il voulait, on n'avait pas tous les jours son âge !
En déambulant, il croisa l'archiduchesse d'Autriche qui lui fit ses hommages et espérait que son cadeau lui plairait. En retour, Philippe la félicita pour ses fiançailles avec un si beau parti. Et par beau, le prince ne jugeait pas seulement la généalogie ou la fortune, mais bel et bien le physique. En parlant de beau parti physique, Monsieur reconnut dans ses invités son sauveur de la révolte, celui qui l'avait emmené à son carrosse sans avoir une seule égratignure. Ah, la vicomte de Vauvert était un de ces galants qu'on ne faisait plus. Et si l'espace de quelques instants, Philippe repensa au chevalier de Lorraine, il balaya cette image de son esprit pour aller saluer le vicomte.
« Voici mon sauveur de la populace parisienne ! Je suis ravi de vous voir ici, monsieur le vicomte. »
On ne pouvait pas être triste de voir un beau jeune homme en petit haut de chausses aux trousses bien courtes, et avec un charmant minois. Et puis avec un esprit aventurier, Philippe se dit qu'il plairait aux écrivains, il ferait un parfait personnage de roman d'aventures dont les salons sont si friands en ce moment.
[color=indigo] « Je ne sais guère si vous connaissez du monde, surtout à vous voir seul de la sorte. Vous savez sauver des princes, vous devez bien être à l'aise en société. Pourquoi diable être si retiré de tout ce monde ? Vous savez, ils ne mordent pas. Ils vous plantent dans le dos, et aiment vous piétiner, mais c'est trois fois rien ! »
Il parlait de la cour avec un ton badin comme si cela n'était pas si grave. Mais pour un prince qui avait grandi dedans et régnait sur l'étiquette presque comme un roi, il avait l'habitude. Et d'ailleurs, il participait à beaucoup de cabales ou d'histoires improbables dont la Cour seule avait le secret …
Paris de Longueville
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Une servante de ma connaissance... Côté Lit: la servante sus-citée l'a déserté, profitez-en! Discours royal:
ADMIN BIZUT Phoebus ৎ Prince des plaisirs
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Sujet: Re: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi 30.08.16 17:48
Si Paris était le petit prince de la cour et le roi des plaisirs, il ne pouvait toutefois n'avoir aucune affection pour la reine Marie-Thérèse. Il aimait à séduire, mais n'appréciait le délaissement d'un beau visage pour un autre, du moins sans y mettre les formes. Et bien que son cousin fut roi, il regrettait que celui-ci ignore ainsi l'épouse que la politique lui avait fait choisir. Certes, l'on trouvait en France plus beau visage, mais elle n'avait pas une once de méchanceté en son regard et l'amour qu'elle portait à son royal époux était d'une telle évidence qu'il en était touchant. Mais nul ne devait savoir qu'un coeur battait sous les airs bravaches du prince!
Il avait senti le léger malaise face à son trait d'humour,et se promis de le lui expliquer lorsqu'il le pourrait, sans humilier la reine malgré tout. Il se contenta ainsi de remercier d'un large sourir, le poli compliment qu'elle lui rendit. Paris n'ayant plus rien à prouver ni quiconque à choquer à la cour, tendit une main courtoise à la reine, sous le regard atterré des duègnes qui risquaient à tout moment la syncope à une telle soirée. L'heure n'était pas à la bienséance, lorsqu'on se trouvait à une soirée où le principe du thème était de découvrir les hommes pour faire plaisir au duc d'Orléans.
Les premières notes retentir et Paris salua la reine avant d'esquisser un premier mouvement. Il avait volontairement attendu une danse demandant quelques pas de proximité...lorsqu'on provoquait, mieux valait le faire avec classe, et jusqu'au bout, avait-il appris des péripéties familiales. Marie-Thérèse n'avait certainement pas ainsi dansé depuis de longs mois, et il se faisait un plaisir de lui faire goûter de nouveau à ces pas parfois jugés trop proches par la compagnie sombre des duègnes.
-Paris dit que sa majesté danse telle une reine, et il se promet de demander à son royal cousin de lui laisser plus souvent la possibilité de recommencer, répondit-il dans un sourire espiègle, osant quelques libertés de ton. Quant à la ville, ma foi, elle se porte bien après ces quelques révoltes. Mais ne parlons pas de choses fâcheuses.
Ils se turent tous deux, le temps d'un pas qui les éloigna, mais Paris reprit la main de la reine.
-N'en parlons pas, car vous avez prudemment ommis de me parler de la duchesse ma soeur et je vous en remercie. Le ton de sa voix s'était fait soudainement plus sérieux, mais son regard, un court moment refroidi, se ranima de son habituelle petite flamme et il adressa un sourire à la reine. Ainsi, Paris est livrée aux bourgeois et aux artistes, et le peuple réclame plus d'argent et moins d'impôts, comme toujours.
De nouveau, ils se séparèrent un court passage, pour se retrouver l'un en face de l'autre. Aucunement gêné par une proximité qui faisait chavirer une duègne derrière lui, Paris en profita pour glisser discrètement quelques mots à l'oreille de la souveraine. -Et comment se porte votre majesté? Vous paraissez soucieuse depuis quelques semaines...Si je puis faire quelques petites choses pour vous rendre le sourire, je suis à vous, ma reine et ma cousine. Je ne pourrais accepter que vous fussiez triste, lorsque la cour se félicite de ses victoires guerrières !
A une autre, ces mots n'auraient été que ceux d'un séducteur averti, mais à la reine, Paris ne pouvait mentir. C'était là un des nombreux restes de la parfaite éducation de gentilhomme que lui avait inculqué son père adoptif, et dont la reine pouvait se vanter d'en être privilégiée.
Miaou ☀ Mais oui! Mais oui! J'ai bien vu un Gros Minet!!
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Sujet: Re: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi 15.09.16 19:30
Silvestre était parti dans une joute verbale avec Arthur de Roberval. Le corsaire et le marin avaient déjà navigué sur les mêmes flots, cela les avait rapprochés. Roberval avait l'air un peu plus à l'aise que le jeune vicomte qui n'aimait pas les soirées en grand comité. Les petits comités avaient sa large préférence - surtout quand ils étaient tapissés de jeunes personnes pendues à ses lèvres. Cela avait quelque chose de grisant. Mais rien n'égalait ce qu'il avait pu vivre en Nouvelle France. La jungle de la cour n'égalait certes pas les forêts du nouveau monde. Si la guerre lui avait donné bien des joies - il était militaire dans le sang après tout - le retour à Versailles et Paris, à leurs plaisirs, ne l'enchantait que moyennement. Et pour cause, ceux là ne l'amusaient qu'un temps. Silvestre s'ennuyait vite, il avait besoin d'action. S'il excellait dans les intrigues de salon, il n'y prenait qu'un plaisir temporaire. De part son nom et sa famille il connaissait tout et tous mais le comportement de son frère aîné l'avait dégoûté des intrigues. Aucune cabale ne pourrait le servir, officier, il vivait sur sa pension. Tout ce qu'il aurait pu faire, c'était avantager son frêre, et il en était hors de question.
Frêre qui n'était d'ailleurs pas présent ce soir, à moins que sous son masque, Silvestre ne l'ait pas reconnu. Au plus loin, au mieux, comme disaient les anglais! A vrai dire, il était plus occupé à sa joute verbale qu'aux pensées vers sa famille. Mais il n'était de bonne compagnie qui se quittait et Arthur s'éclipsa. Pour quoi - ou plutôt pour qui - ? Silvestre tenta de le deviner en le suivant du regard, mais il le perdit dans la foule. Il se contentat de récupérer une coupe de champagne sur un plateau qui passait et chercha sa fiancée du regard. Quelle idée... Lui, marié? La chose lui paraissait bien saugrenue, encore une idée de Louis-Charles... Le mariage indien contracté pour assuré la paix avec certaines tribues algonquines alliées n'était pas considéré comme valide aux yeux de l'Eglise, Silvestre était donc techniquement libre comme l'air... Il aurait préféré qu'il n'en soit rien. Lui et Elena n'avaient absolument rien en commun, même en cherchant bien. Il en était là de ses réflexions un peu morne pour ce qui était du thème de la soirée quand une voix le tira de ses pensées.
-Voici mon sauveur de la populace parisienne ! Je suis ravi de vous voir ici, monsieur le vicomte.
-Votre Altesse!
Immédiatement, Silvestre plongea dans un profond salut. Il était vrai que la dernière - et seule, à vrai dire - fois qu'il avait rencontré le frère du roi, ils étaient dans une situation délicate dont Silvestre l'avait tiré, et ils avaient fini par déjeuner au Palais Royal. Journée improbable mais à laquelle quelqu'un d'une lignée aussi ancienne que le jeune Lévis pouvait prétendre, après tout!
-Je ne sais guère si vous connaissez du monde, surtout à vous voir seul de la sorte. Vous savez sauver des princes, vous devez bien être à l'aise en société. Pourquoi diable être si retiré de tout ce monde ? Vous savez, ils ne mordent pas. Ils vous plantent dans le dos, et aiment vous piétiner, mais c'est trois fois rien !
Silvestre éclata de rire. Il était agréable de voir que personne n'était dupe de ce qui se passait pour de vrai à la cour, et d'en parler aussi cruement. -Je préfère faire face à des ennemis qui sont plus directs, cela doit être mon point faible, altesse. Mais cette soirée est merveilleuse. Et permettez moi de vous souhaiter encore un joyeux anniversaire.
Le prince était charmant quand il le souhaitait. Silvestre ne l'avait d'ailleurs vu que sous cet angle. De son mauvais caractère, il n'avait entendu que les rumeurs et ne s'en plaignait guère. -Je ne vous ai hélas ramené aucun présent, n'ayant décidé de venir qu'en dernière minute, pour retrouver ma fiancée, mais elle ne semble être nulle part. Et moi voilà effectivement seul jusqu'à ce que vous me trouviez.
Silvestre lui jeta un regard en coin. Philippe avait une certaine... Réputation, auprès des jeunes hommes de son genre. S'il en croyait les portraits qu'on lui avait fait de Lorraine, sans oublier qu'il avait croisé Effiat, ces rumeurs-ci n'avaient pas l'air d'être sans fondement. Mais cela n'effrayait pas le jeune Lévis, bien au contraire. C'était une autre forme d'aventure.
Édouard du Danemark
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Sujet: Re: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi 17.09.16 23:48
Édouard n'aurait jamais pensé que parler de son futur mariage devienne aussi intéressant. Et personne autour de lui ne se serait amusé à parier là-dessus. Le Prince possédait une réputation très arrêtée sur la question maritale. Coureur de jupons invétéré, au grand dam de son frère d'ailleurs, il considérait le fait de se marier comme un boulet accroché à son pied par une chaine diplomatique et protocolaire. Il détestait cette sensation, se sentir prisonnier des règles et des diktats. Il voulait vivre, profiter des belles femmes, parcourir le monde, boire, manger, bref, tout ce qui lui permettait d'apprécier la moindre parcelle d'existence. Malheureusement pour lui, la réalité le rattrapait. Il y avait d'abord cette question d'héritage. Frédéric avait beau tenter, il ne parvenait à obtenir un héritier. Le drame... il se murmurait que sa santé se dégradait. Édouard restait persuadé qu'il allait y passer sans faire de gosse, juste pour lui pourrir encore un peu plus la vie ! Comme si un mariage forcé ne suffisait pas ! Le jeune homme aurait donné toute sa fortune pour se dérober au trône. Et il avait même eu l'idée farfelue de faire tomber enceinte sa belle-soeur. En famille, ce n'est pas sale ! Hélas, comme son conseiller le lui fit remarquer, la femme de Frédéric était aussi fidèle que peu influençable. Sa tentative aurait été vouée à l'échec et elle aurait pu en prime provoquer une sérieuse querelle dans la famille. Alors Édouard s'arrangeait pour acheter des herbes "magiques", du gingembre, des épices, des pierres qui selon les diseuses de bonne aventure, amélioraient la forme. Au sens propre comme au figuré, Édouard avait pu lui-même le constater, bien qu'il n'en ait pas besoin de base. De ce côté là, hélas, on le trouvait déjà bien trop vaillant. Aliénor, qui avait déjà esquivé plusieurs entreprises, ne tarderait pas à le savoir.
Pour l'heure, ils discutaient, avec un entrain grandissant de leur cérémonie. Et aussi farfelu que cela puisse paraitre, le danois avait envie de s'impliquer. Il écouta attentivement sa fiancée. Elle avait de la suite dans les idées. Une nouvelle fois, il fut séduit par son intelligence, sa vivacité d'esprit. Surprenant... il se rendait compte que ce qu'il éprouvait ne découlait pas de la sympathie, mais de sentiments plus profonds, plus sincères. Elle possédait une culture, une personnalité. Cela lui plaisait. Et puis, à l'entendre, elle possédait elle aussi un formidable réseau de relations. L'espace d'un instant, Édouard s'imagina leur couple. Il avait grandi dans une éducation un peu trop patriarcale, d'où sa frivolité naturelle. Mais en dépit de ces infidélités, il s'avérait être un homme doux et respectueux. Ainsi, Aliénor ne serait pas sa femme, mais une compagne, sa compagne, avec laquelle il souhaitait partager autre chose que les responsabilités. Rire, danser, parler, manger ensemble... Pour la première fois de sa vie, il ne voyait pas ses liens comme des chaines, mais plutôt comme des fils de soie, qu'il pouvait tisser avec mesure pour faire une belle toile, celle pourquoi pas, de sa vie ? Il acquiesça machinalement, lorsque la ravissante autrichienne lui demanda son avis. Se rapprocher de la reine consort pour obtenir une oreille attentive, voilà qui était finalement joué. Frédéric n'aurait d'autre choix que d'accepter, puisque, c'était bien connu, à la Cour Danoise, il n'avait pas voix au chapitre sur les us et coutumes, ni sur les cérémonies ! Que cela donne de l'indépendance à Aliénor n'avait rien de gênant. Édouard avait cette qualité de ne pas considérer la gente féminine comme préposée à ses désirs. Il aimait séduire et il adorait les femmes, au point de leur laisser une certaine liberté. Son comportement était quelque peu avant-gardiste... pour ne pas dire révolutionnaire.
- Plus nous parlons et plus l'envie de mettre mon frère dans un état de colère relative monte en moi. Sur la liste des invités, j'aimerais faire ajouter certains nobles suédois, des familles qui ont gardé de l'animosité pour lui. Je sais qu'il ne les aime pas. Mais au nom de la paix entre nos deux Royaumes, il ne pourrait les refuser. J'ai quelques noms en tête. J'aimerais également inviter les enfants de mon père, les autres, ceux qu'il a reconnu sans les légitimer. Et ils sont nombreux. Je me suis toujours plutôt bien entendu avec eux. Là, cela risque d'être difficile, cependant.
Son visage grâcieux s'illumina d'un franc sourire. Qui eut cru que de parler de mariage le rende si heureux ? Il tapa doucement dans ses mains, comme un enfant soudain fier de découvrir un nouveau moyen servant à embêter les adultes :
- Certes ! Mais il s'agit de notre mariage et je peux plaider en votre faveur en expliquant que l'on vous demande beaucoup et que des musiciens viennois seraient un minimum ! J'apprécie la musique d'où qu'elle vienne. Alors je veux des musiciens. Et pour le théâtre, vous savez ce qui serait le comble ? Que nous demandions à une troupe britannique de venir jouer une pièce de Shakespeare. Mais attention, pas de n'importe où. J'exclus d'entrée les Richmond. D'ailleurs, j'eus été d'avis que l'on invitât cette chère Rebecca, et elle seule, pour venger mon honneur et humilier ce "porc" qui lui sert d'époux. Mais, venez, ne restons point ici pour discuter de tout cela. Nous serions bien plus à l'aise en privé pour régler ces menus détails.
Entre les rires, les conversations des uns et des autres et puis l'ambiance, il devenait difficile de se concentrer. De toute façon, la soirée avait battu son plein. Quelques personnes commençaient déjà à quitter les lieux, les plus âgées. Personne n'en voudrait à Aliénor et Édouard de s'éclipser, au pire, hériteraient-ils de quelques moqueries, voire de suspicions gravleuses. Le danois garda toutefois un comportement exemplaire, puisque pendant le voyage du retour, qu'ils firent ensemble, il échangea sur ce qu'il aurait voulu faire pour son mariage, il était surtout question de vêtements, de bijoux, de décor. Et pas une seule fois, il ne tenta un geste déplacé ou un mot de séduction. Sauf si l'on considérait que faire de sincères compliments à sa fiancée et lui sourire appartenait au mot séduire.
Aliénor de Wittelsbach
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Il est libre de battre mais n'a pas trouvé qui serait digne de lui. Côté Lit: Il n'y a que moi et parfois ma fille. Pas d'homme, pour cause d'absence de coeur qui bat. Discours royal:
♣FEMME D'AUJOURD'HUI♣ elle flotte, elle hésite ...
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Sujet: Re: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi 03.11.16 14:58
Voulu ou non, un mariage se devait d'être beau et impressionnant, surtout vu le rang des deux fiancés. Hors de question de juste s'unir dans un temple protestant triste et sans âme, avoir une fête morne avant de passer par la chambre nuptiale. Quitte à se marier, autant faire cela bien. Si Aliénor n'appréciait pas grandement son fiancé pour la débauche qu'il incarnait, elle reconnaissait qu'ils avaient la même vision des choses quant à leur union, et cela la rassurait quelque peu, ils se soutenaient dans cette épreuve. Chacun pour ses raisons : la jeune femme voulait un minimum contrôler sa vie, le prince pour embêter son royal frangin. Chacun sa vision des choses, il fallait surtout rester unis.
Dans sa tête, la jeune femme avait plein d'idées, la lettre qu'elle enverrait à la reine-consort serait un mini roman pour lui expliquer la situation. Pour une fois qu'elle avait l'occasion d'un peu choisir ses épousailles, il ne fallait pas la bouder !
« Plus nous parlons et plus l'envie de mettre mon frère dans un état de colère relative monte en moi. Sur la liste des invités, j'aimerais faire ajouter certains nobles suédois, des familles qui ont gardé de l'animosité pour lui. Je sais qu'il ne les aime pas. Mais au nom de la paix entre nos deux Royaumes, il ne pourrait les refuser. J'ai quelques noms en tête. J'aimerais également inviter les enfants de mon père, les autres, ceux qu'il a reconnu sans les légitimer. Et ils sont nombreux. Je me suis toujours plutôt bien entendu avec eux. Là, cela risque d'être difficile, cependant. Nous pouvons toujours essayer, même si toutes vos demandes ne sont pas acceptées, une partie sera déjà une victoire. Il faudra que vous m'envoyez les noms de ces personnes, j'essaierais de mon côté d'y remédier. Sait-on jamais … Moi-même, j'ai quelques personnalités à Vienne dont j'aimerais voir la venue. Vous savez quoi ? Je vais même oser inviter mon cousin l'empereur ! Ainsi que deux de ses sœurs, elles sont si adorables. »
Pas sûr que Léopold Ie se déplace mais elle aimerait avoir Éléonore et Marie-Anne à ses côtés, les deux archiduchesses de treize et quatorze ans sont l'âme de Vienne. Elle enverrait quelques courriers par-ci par-là, à des amis de l'Empire avec qui elle correspondait toujours.
« Certes ! Mais il s'agit de notre mariage et je peux plaider en votre faveur en expliquant que l'on vous demande beaucoup et que des musiciens viennois seraient un minimum ! J'apprécie la musique d'où qu'elle vienne. Alors je veux des musiciens. Et pour le théâtre, vous savez ce qui serait le comble ? Que nous demandions à une troupe britannique de venir jouer une pièce de Shakespeare. Mais attention, pas de n'importe où. J'exclus d'entrée les Richmond. D'ailleurs, j'eus été d'avis que l'on invitât cette chère Rebecca, et elle seule, pour venger mon honneur et humilier ce "porc" qui lui sert d'époux. Mais, venez, ne restons point ici pour discuter de tout cela. Nous serions bien plus à l'aise en privé pour régler ces menus détails. »
Finalement, ils ne restèrent que peu de temps à cette fête d'anniversaire, puisque déjà, ils faisaient demi-tour, tout en continuant de parler de cette cérémonie.
« Rebecca ? Lady Stuart ? Oh, voyez vous, il est difficile de quitter la Reine pour un temps si long. Si elle comprend mon départ, peu certaine qu'elle laisse parler une autre dame de la Maison. Vous comprenez, l'étiquette royale a son importance. Je me demande comment faites vous à Copenhague … »
Comme si on pouvait partir de la sorte, aussi facilement ? Le prince danois ne doit pas connaître la rudesse d'une étiquette viennoise ou française, ou pire, espagnole … Les deux repartirent donc dans le carrosse princier, celui d'Aliénor à vide derrière, à discuter jusqu'à l'hôtel particulier de cette dernière. La bienséance serait bien choquée qu'une dame non mariée soit monter sans chaperon dans le carrosse d'un homme, mais pour une fois, elle n'y avait même pas pensé …
Fin pour Aliénor
Philippe d'Orléans
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée ! Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant ! Discours royal:
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Sujet: Re: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi 09.11.16 22:30
« Votre Altesse ! »
Philippe appréciait ce titre d'altesse, qu'il tenait bien sûr pour acquis depuis sa naissance, mais quand c'était si bien dit dans la bouche d'un beau jeune homme, cela restait encore plus appréciable. Après tout, c'était son anniversaire, il faisait ce qu'il voulait, même dire du mal de la Cour. Bon, ça, il le fait souvent.
« Je préfère faire face à des ennemis qui sont plus directs, cela doit être mon point faible, altesse. Mais cette soirée est merveilleuse. Et permettez moi de vous souhaiter encore un joyeux anniversaire. Je vous remercie, cela me fait très plaisir que vous soyez venu. Philippe était tout sourire. Mais si je puis me permettre, si vous voulez du direct à Versailles, vous vous êtes trompé d'endroit, je pense qu'il vous faudrait reprendre la mer, et ce serait bien dommage. »
C'est sûr que, pour le plaisir des yeux, ce serait tellement dommage de laisser un homme tel que le vicomte repartir vers le Nouveau Monde, il faudrait n'y envoyer que les laids, ils ne manqueraient à personne. Superficiel ? On parle de Monsieur le frère du roi tout de même, il incarne à lui seul la superficialité de cette Cour, poussé à l'extrême !
« Je ne vous ai hélas ramené aucun présent, n'ayant décidé de venir qu'en dernière minute, pour retrouver ma fiancée, mais elle ne semble être nulle part. Et moi voilà effectivement seul jusqu'à ce que vous me trouviez. J'espère que votre fiancée a eu la présence d'esprit de m'en apporter un ! Enfin, vous auriez une sorte de dette envers elle, il ne faut jamais sinon cela attire les ennuis. Et c'est un homme marié qui vous le dit. Il se mit à rire, il avait toujours un peu du mal à croire qu'on l'avait marié, et pourtant, Henriette d'Angleterre partageait malheureusement sa vie. Qui est votre fiancée, déjà ? Oh, cette princesse espagnole, oui je l'ai croisée toute à l'heure. Je vous souhaite bien du courage. »
Il parlait d'un ton moqueur, blasé de son union et aurait espéré que Silvestre soit plus libre comme l'air que bague au doigt. Mais pas sûr qu'on lui ait laissé le choix, comme souvent quand on est né dans des grandes familles, ou des ambitieuses. Le prince finit sa coupe de champagne, et continuait son badinage, toujours le sourire aux lèvres face à Silvestre.
« Vous n'êtes donc jamais venu à Saint-Cloud, vicomte ? Ah, il s'agit d'une délicieuse demeure. Je peux le dire, j'ai tout fait dedans pour cela le soit, et j'espère que les cadeaux du soir viendront agrandir ma collection, dans le bon sens. Si cela me plaît moins, cela ira ailleurs. Si vous aimez l'art et les belles choses, je peux vous faire visiter. »
L’œil un peu plus pétillant, Philippe tendait une perche l'air de rien à son invité. Après tout, visiter ses appartements ne voulaient pas forcément dire plus qu'on ne pouvait le penser. Ou si …
Marie-Thérèse d'Autriche
« s i . v e r s a i l l e s » Côté Coeur: Un homme qui ne le mérite pas Côté Lit: Il ne devrait y avoir que mon époux Discours royal:
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Sujet: Re: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi 09.12.16 23:47
Marie-Thérèse n'était pas véritablement dans son élément dans ce genre de soirée. La cour d'Espagne, austère et codifié, ne donnait que rarement des événements comparables - et encore, le mot n'était pas juste - et le tout restait si rigide que cela en restait très limité. La preuve, ces dames portaient des robes si larges que les pas de danses à la Française en auraient été considérés comme indécents. Il n'y avait qu'à voir la tête des duègnes espagnoles pour comprendre que cela n'était pas bon selon la bienséance hispanique qui régissait encore la maison de la reine, faisant force de loi. Mais Marie-Thérèse n'était plus infante d'Espagne, mais bien reine de France, aussi avait-elle un peu envie de s'amuser ce soir-là, elle qui était habituellement laissée dans un coin - ou presque, on ne laisse pas la reine de France dans un coin, bien évidemment. Aussi quand son cousin de Longueville avait proposé une danse, la jeune femme avait décidé de donner le change. Il était après tout prince de sang. Il n'y avait rien de déshonnorable là dedans, même si la jeune femme n'aimait pas vraiment qu'on la touche, habituée à être considérée selon son rang, au dessus de tous, et donc intouchable au sens propre comme au figuré. -Paris dit que sa majesté danse telle une reine, et il se promet de demander à son royal cousin de lui laisser plus souvent la possibilité de recommencer.
Marie-Thérèse rougit en réalisant que son cousin parlait d'elle et non de la ville. Un peu comme plus tôt où elle n'avait pas comprit la référence à sa plaisanterie. Tant de choses lui manquaient à la cour de France... Comme la capacité de répliquer et de dire un bon mot en permanence. Mais il continua sur un ton plus sérieux. -Quant à la ville, ma foi, elle se porte bien après ces quelques révoltes. Mais ne parlons pas de choses fâcheuses.
La danse les éloigna un instant, laissant le temps à la souveraine de se rappeler qu'effectivement elle avait entendu parlé de ces révoltes, qui avaient pour l'une faillit coûter la vie à celui pour qui cette soirée était organisée. Elle en frissonnait. Où les gens se croyaient-ils? Certains oubliaient leur place.
Quand la danse les rapprocha, Paris reprit, une ombre soudain dans son regard:
-N'en parlons pas, car vous avez prudemment omis de me parler de la duchesse ma soeur et je vous en remercie.
Mais l'ombre se dissipa:
-Ainsi, Paris est livrée aux bourgeois et aux artistes, et le peuple réclame plus d'argent et moins d'impôts, comme toujours.
La reine ne répondit pas à propos de sa soeur. Elle et Gabrielle ne s'étaient de toute façon jamais véritablement entendu, celle-ci étant beaucoup trop imbue d'elle-même. Et avait eut la mauvaise idée d'épouser Hector. Hector... Marie-Thérèse n'y pensait plus guerre, mais le deuil restait une cicatrice qui ne se fermait que difficilement.
-Et comment se porte votre majesté? Vous paraissez soucieuse depuis quelques semaines...Si je puis faire quelques petites choses pour vous rendre le sourire, je suis à vous, ma reine et ma cousine. Je ne pourrais accepter que vous fussiez triste, lorsque la cour se félicite de ses victoires guerrières
Marie-Thérèse sourit à Paris, touchée de sa gentillesse et de son intérêt, on lui en manifestait souvent bien peu.
-Je n'ai ni votre goût ni votre talent pour l'amusement, mon cousin, hélas, ou comme notre cher Philippe - elle désigna du menton le frère du roi en pleine discussion avec un jeune homme. Il me faut bien peu de choses pour être heureusement. Versailles est magnifique, la vie y est douce, et le roi s'y amuse bien.
Mais le roi seul. -Quelque chose manque, sans doute, mais je ne saurais vous dire quoi... Je ne peux moi-même le trouver.
Même la liberté dont jouissait Paris, dans son genre, ne l'intéressait pas, elle ne l'avait jamais connue, cela l'effrayait plus qu'autre chose. Monter à cheval? Aucun problème. Danser parfois? Non plus. Elle avait deux enfants adorables... Alors que lui manquait-il donc?
Miaou ☀ Mais oui! Mais oui! J'ai bien vu un Gros Minet!!
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Sujet: Re: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi 11.12.16 22:13
Silvestre n'avait jamais été très ambigu sur ses préférences. Il détestait les contraintes. Enfant capricieux, second de famille qui, au moindre obstacle, plutôt que d'essayer de l'enjamber ou de le démonter, préférait emprunter un autre chemin. La preuve, quand son père était décédé et que son frère l'avait casé en école militaire, il avait préféré prendre le large - au sens large - plutôt que de voir son aîné dilapider l'univers dans lequel il avait grandit, plutôt que de tenter de l'en empêcher. Mais, à l'inverse, il savait saisir les chances et les opportunités, autant dans l'armée que dans sa vie, pour les avantages comme pour les plaisirs. Bien qu'il n'avait pas eut la moindre envie de venir à la base ce soir-là, il finissait par ne pas regretté d'être passé. Sa joute verbale avec Roberval, homme qu'il estimait - pour ne pas dire appréciait - avait donné un peu d'énergie à cette latence qu'il sentait, n'ayant jamais été un grand friand de ce genre de frivolité. Et il retombait sur le héros du soir, Monsieur, le frère du roi, qu'il avait tiré des griffes de la foule - et de l'incompétence de Brabant - et qui l'avait invité à déjeuner en son palais Royal. Quand on vous disait qu'il savait saisir la chance...
-Je vous remercie, cela me fait très plaisir que vous soyez venu. Mais si je puis me permettre, si vous voulez du direct à Versailles, vous vous êtes trompé d'endroit, je pense qu'il vous faudrait reprendre la mer, et ce serait bien dommage
Cela, Silvestre ne le savait que trop, aussi préféra-t-il ne pas répondre, son coeur était bien au delà de la mer... il n'aimait pas Versailles, ne goûtait que peu Paris, et la France de manière général ne lui rappelait que de mauvais souvenirs. Il enviait ses amis trappeurs, mais aimait l'idée d'être dans l'armée du roi de France. Etre français, mais ne pas être en France... Cela semblait certes paradoxal, mais résumait très bien la philosophie du jeune vicomte de Vauvert. Et pourtant, il semblait bien parti pour rester vu qu'on avait décidé de le marier...
-J'espère que votre fiancée a eu la présence d'esprit de m'en apporter un ! Enfin, vous auriez une sorte de dette envers elle, il ne faut jamais sinon cela attire les ennuis. Et c'est un homme marié qui vous le dit.
L'espieglerie du prince était raffraichissante, loin de toute cette folie de conventions. Il avait la chance, en tant que frère du roi, d'être au dessus de tout cela et de la folie de Versailles. A moins de blesser volontairement le souverain, il avait très peu de chance de se faire bannir de la cour. Silvestre, lui aurait donné tout ce qu'il avait pour ne plus avoir le droit de mettre les pieds dans le château.
-Qui est votre fiancée, déjà ?
-Elena de Sotomayor... Dame de la Reine.
-Oh, cette princesse espagnole, oui je l'ai croisée toute à l'heure. Je vous souhaite bien du courage.
Silvestre piqua du nez dans sa coupe de champagne. Lui et Elena n'avaient absolument rien en commun. Du tout...
-Eh bien si sa Majesté pouvait revenir sur sa décision, je n'en serai pas déplu... Je ne manque pas de courage mais face à une telle épreuve je ne sais si je ferai face.
Silvestre était un rien pince sans rire. Sous ses airs de plaisantin, il était en fait circonspect. Il savait que les mariages de la noblesse n'avaient rien à voir avec ne serait-ce que de l'appréciation, mais pouvions-nous faire plus différent que lui et Elena? Certes non... Et pourtant, il n'était pas difficile quand il s'agissait de ses amours, il se laissait totalement porté. Mais pas avec Elena. Heureusement, Philippe orienta la conversation vers autre chose de bien plus... intéressant.
-Vous n'êtes donc jamais venu à Saint-Cloud, vicomte ? Ah, il s'agit d'une délicieuse demeure. Je peux le dire, j'ai tout fait dedans pour cela le soit, et j'espère que les cadeaux du soir viendront agrandir ma collection, dans le bon sens. Si cela me plaît moins, cela ira ailleurs. Si vous aimez l'art et les belles choses, je peux vous faire visiter.
-On nous apprend beaucoup de chose à l'école militaire, mais l'art n'en fait pas parti. J'ai beaucoup de lacunes dans la chose, mais peut être votre altesse pourrait-elle m'enseigner?
Silvestre lui jeta un regard en coin, un rien espiègle. Non, ce n'était pas l'alcool. Silvestre s'ennuyait en France et il sentait que Monsieur était la seule personne à la cour qui se moquait des conventions - mais pas de l'étiquette. Et au vu du regard de Philippe ils avaient l'air sur la même longueur d'onde. Ou était-ce le champagne?
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Sujet: Re: INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi
INTRIGUE ♕ L'anniversaire de Monsieur le frère du Roi