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| [INTRIGUE] La révolte du Salon | |
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Auteur | Message |
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Philippe d'Orléans
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !Discours royal:
ADMIN TRAVESTIE Monsieur fait très Madame
► Âge : 27 ans
► Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 11.02.15 21:36 | |
| Non mais pour qui il se prenait ce germanique associable à lui parler de la sorte ? Le prince, même s'il ne l'avait pas montré, s'était senti vexé d'être rhabillé par un homme comme le prince de Calenberg, mais il fallait se rendre à l'évidence : on ne pouvait pas moucher tout le monde. Mais cet homme était détestable, non seulement il l'avait envoyé balader mais en plus travaillait avec Colbert … Heureusement que son épouse était plus charmante. Ses deux gros défauts étaient son mari et sa grande amie Élisabeth ! Elle semblait un peu plus posée et plus discrète que son mari à l'orgueil démesuré !
« Elles se trouvent non loin de Beauvais, à Rainvillers. lança la princesse avant de parler de belettes à élever. Oh et bien nous sommes voisins, mon magnifique château de Villers-Côtterets se retrouve à cent kilomètres, c'est un très charmant coin l'été. Mais avec ces taxes, comment vais-je entretenir tout cela ? Le jardin que j'ai aménagé m'a coûtée une fortune. Monsieur le Nôtre est doué, mais il n'est pas donné ! »
On peut être prince de France et se plaindre, assurément ! Philippe vivait bien trop au-dessus de ses moyens, heureusement qu'il y avait les caisses de l'Etat et son royal frère à proximité pour limiter les pots cassés … Et puis tout ce que Colbert faisait ennuyait le prince, il était de bon temps donc de se plaindre de ses mesures.
La conversation avait continué puis Philippe avait continué de babiller ici et là, notamment avec sa grande amie Marie Anne Mancini qu'il connaissait depuis longtemps. Tout était plus tranquille, sauf la parenthèse ridicule de Rozan voulant se battre contre un hollandais, du grand n'importe quoi !
Mais si certaines conversations s'envenimaient, tout devint silencieux au moment du coup de feu, comme paralysé par ce qu'on venait d'entendre. Tout le monde avait compris que ça ne sentait pas bon et qu'il fallait déguerpir. Malgré ses multiples nœuds et froufrous, Philippe se leva d'un bond pour courir, du haut de ses talons vertigineux, vers la porte. Mais peine perdue, portes closes et impossible de sortir. Tout le monde se poussait, espérant passer quand un bruit de verre brisé se fit entendre. On se retourna, de peur qu'un gueux s'infiltre dans la demeure ! Ah non, ce n'était que Rozan, voulant sauter par la fenêtre !
« Mais qu'il saute, bon dieu ! Qu'il nous laisse tranquille ! »
Et c'était reparti pour la cohue. Quelqu'un le poussa derrière, et une personne à côté de lui jouait des coudes. Non mais où se croient les gens !
« Au prochain coup, je vous mets mon pied là où je pense, Troufion ! »
Au moins c'était clair …
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| | | Benoît de Courtenvaux
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Une fois offert et mis à lambeaux, il est pour l'heure tout entier à son roi.Côté Lit: Je n'y tiens pas une collection ! Mais il n'est pas glacé non plus.Discours royal:
ϟ La Main au collet ϟ
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► Titre : Marquis de Courtenvaux, Magistrat parlementaire et avocat
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 20.02.15 18:37 | |
| - Marquis. Je vous présente, un peu plus officiellement, ma fiancée, mademoiselle de Sotomayor.
Le sourire de Silvestre de Lévis était bien plus franc que tous ceux que Benoît venait de voir sur les visages des invités. Il aurait aimé lui répondre aussi sincèrement, et d'ailleurs cela se serait fait s'il n'y avait pas eu cette épreuve ! Oui cette épreuve de faire un baise-main à la femme responsable de tant de sang coulé uniquement par ambition ! Pourtant la galanterie devait prévaloir sur ses sentiments !
- Je suis enchanté de faire votre connaissance princesse, mentit-il donc.
Fort heureusement, il ne s'attarda pas à faire la conversation à Elena et même s'il aurait préféré parlé d'un autre sujet que le parlement et des tensions régnant ici-même, au moins c'est à Silvestre qu'il s'adressait et non plus à elle. Car en effet, ce dernier venait de lui demander de plus amples explications, peu instruit qu'il était sur la situation actuelle.
- Heureux homme, j'aimerai aussi parfois que mon attention se détourne de ça ... lui répondit-il en désignant de la main deux gentilshommes se lançant des piques plus féroces les unes que les autres. Ce que je peux vous dire, c'est qu'il est bien difficile aujourd'hui d'être un parlementaire et comme vous me demandiez des nouvelles, je vous dirai simplement que nous sommes tous en effervescence là bas. Le peuple ne nous pardonne pas d'avoir donné l'autorisation au roi d'enter en guerre, pourtant Dieu sait que pour beaucoup on leur a arrachée, et la noblesse ne décolère pas des nouveaux impôts levés par Colbert. Et comme de bien entendu on fait l'amalgame entre l'homme noir et nous tous ! Mais ce suce-moelle avare ne l'emportera pas au Paradis.
A chaque fois qu'il évoquait le principal ministre, c'était bien connu, le marquis ne pouvait pas dissimuler son courroux. Il s'apprêtait à étayer plus en précision son propre point de vue sur la question, lorsque tout à coup la voix tonitruante de Rozan s'éleva dans la pièce.
- Comme vous ! Votre guerre maritime nous a ruinés, et je suis certain que vous voulez convaincre notre roi de vous aider à reconquérir votre bout de terre ! Vermine !
Certains convives poussèrent des oh muets de stupéfaction, et Benoît fut de ceux-là. Il avait donné quelques minutes plus tôt son soutien à Rozan, mais tout de même, là il y allait fort contre le duc de Brabant ! Un duel aurait-il lieu ? Aussi craignant que le comte ne gifle de son gant celui qu'il injuriait de la sorte, Benoît abandonna là Silvestre et se ruant sur le gentilhomme, lui retint fermement la main ou plutôt le poing qu'il avait plus que jamais crispé. Après d'interminables secondes d'appréhension et de silence glacial, l'insulté se contenta de le moucher proprement au grand soulagement de tous ! Rozan loin d'être calmé n'aurait pas demandé mieux que de répondre, mais Benoît le prenant soudain à part se montra ferme afin de l'en dissuader.
- Monsieur en voilà assez s'il vous plait ! Pensez au spectacle que vous donnez à votre sœur en étant alcoolisé et en risquant l'incident diplomatique ! A être autant tête brûlée, c'est votre cervelle qui va finir par l'être !
Sur ces mots, le marquis s'écroula sur un fauteuil près d'une fenêtre. L'air était devenu véritablement irrespirable ici, combien de temps devrait-il encore supporter ça ? Si seulement il avait pu faire comme ce maudit Jean de Baignes, c'est à dire partir ... Mais non, il devait rester encore un peu pour faire un rapport plus complet à ses collègues.
Dix minutes plus tard, il aperçut par les travées un avoué du Parlement qu'il connaissait bien. Il était couvert de poussière et rentrait en trombe chez la duchesse de Bouillon. Pourquoi ? Un message pour lui ? Sans doute ! Sortant quelques secondes de la pièce, il l'accueillit en haut des escaliers à l'abri des regards.
- Ah monsieur le marquis, c'est terrible ! Le président du Parlement nous a envoyé moi et bien d'autres, chercher tous les magistrats que l'on pouvait trouver pour résister ! - Résister contre quoi ? le pressa un Benoît tout à coup bien anxieux. - C'est le peuple, il s'est armé de tout ce qu'il pouvait trouver et il marche sur nous ! Ils ne crient qu'à bas le Parlement, si vous les entendiez, c'est à vous glacer le sang ! Mais si on les laisse faire, ils vont tout brûler ! - D'accord, partez prévenir d'autres personnes et monsieur de la Reynie si ce n'est pas déjà fait, je vais au Parlement immédiatement en espérant pouvoir y arriver !
Retournant très rapidement dans le salon, il chercha la maîtresse de maison afin de prendre congés mais ne la trouvant pas, il prit le parti de quitter les lieux sans cette marque de politesse. L'urgence l'exigeait. Il descendit donc les marches quatre à quatre et se précipita à l'extérieur.
Tout à coup, une détonation éclata dans le ciel de Paris. Au coin des deux rues qu'il aurait pu emprunter, il entendit des centaines de sabots de paysans. De toute part encerclé, il revint au pas de course sur ses pas.
- Barricadez-vous plutôt que de chercher à sortir, hurla t-il à l'attention des invités qui apparemment voulaient fuir.
L'avait-on entendu ? Il ne le savait pas et tant pis si ce n'était pas le cas ! La duchesse faisait fermer toutes les portes de son hôtel, et il n'était plus temps de tergiverser, il profita des quelques secondes qu'il lui restait pour foncer vers ce qu'il pensait être les communs. Les ailes de domestiques donnent presque toujours sur des ruelles ou des impasses et celles de Marie-Anne Mancini ne faisaient pas exception. Heureusement !
Il était enfin dehors et pouvait à présent se porter au secours du Parlement ... Il ne serait jamais de trop pour faire barrage aux révoltés ! |
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 22.02.15 18:14 | |
| Le duc de Brabant sut gré au marquis de Courtenvaux (un parlementaire parmi les convives qui critiquaient le Parlement, avait appris Simon par Frédéric d'Auvergne, quelle ironie !) d'empêcher Rozan de répliquer. Brabant était resté calme mais le vase était plein, il ne manquait qu'une goutte d'eau pour le faire déborder. Se battre au plein milieu d'un salon et se faire remarquer était bien la dernière chose qu'il désirait. Comme il avait pu le constater, les Hollandais n'étaient pas très bien vus ces derniers temps, il était inutile de donner du grain à moudre aux mauvaises langues. Profitant du fait que le marquis de Courtenvaux conseillait (un peu rudement, tant mieux !) à Rozan de se taire, le Hollandais s'éloigna de son nouvel ennemi en s'emparant au passage d'une coupe de champagne qu'il but d'une traite. Il se demandait ce qui pouvait bien arriver de pire, s'attendant à une nouvelle catastrophe. Les esprits échauffés discutaient toujours des taxes, ce qui était bien ennuyeux à la longue, surtout pour Simon qui n'était pas concerné par les nouvelles mesures. Il se promenait donc de groupe en groupe, répondant à quelques questions et riant à des blagues pas toujours marrantes.
Le duc avait prévu de rester encore une heure environ, pour ne pas vexer l'hôtesse de maison en quittant trop vite les lieux. Petra avait disparu aussi vite qu'elle était apparue et bien qu'il ait arpenté toutes les pièces accessibles aux invités, il ne l'avait pas revue. Il n'avait plus de raison de passer toute la soirée ici bien que le sujet des taxes soit intéressant. Le clan Rohan désirait atteindre les parlementaires, et, bien que cette mission soit dévolue à Petra, Simon se disait qu'il pourrait y contribuer, pour l'aider. Aussi désirait-il rejoindre le marquis de Courtenvaux pour discuter avec lui, officiellement pour le remercier d'avoir empêché Rozan de poursuivre son discours haineux, mais Simon comptait bien en profiter pour sonder le parlementaire. C'était la dernière chose qu'il souhait faire avant de quitter l'hôtel de Marianne Mancini. Mais alors que le duc se dirigeait vers le marquis, celui-ci, sans avoir aperçu Simon, quitta soudainement la pièce, un air contrarié sur le visage. Intrigué, Simon le suivit discrètement avant de s'arrêter à quelques pas, caché par une porte à côté de l'escalier près duquel le marquis s'était arrêté, en pleine conversation avec un inconnu. Simon apprit alors que le peuple marchait sur le Parlement, armé et en colère. Ni une ni deux il quitta sa cachette pour chercher Frédéric de la Tour d'Auvergne mais celui-ci était introuvable.
Soudain, un coup de feu retentit. Les courtisans se regardèrent puis, en quelques secondes à peine, ce fut la folie. Tous se poussaient pour rejoindre les portes et Simon fut emporté dans une mini-marée humaine. Il n'était pas sûr que s'enfuir soit la bonne solution mais il était difficile de marcher à contre-courant. Le duc jeta un regard en arrière et vit le comte de Rozan qui voulut sauter par la fenêtre. Malgré le tragique de la situation, il ne put s'empêcher de sourire et lança : “Quel gougnafier celui-là ! Qu'il saute, au moins on aura la paix !”. Mais les courtisans n'avaient aucune envie de rire. Michelle de Bergogne devait certainement être celle qui pleurait le plus. Elle demandait sans cesse qu'on arrête de la bousculer. Sa couronne de fleurs était tombée à terre et Simon aperçut sur le sol quelques pétales abîmés. Il ne savait pas quoi faire. Il était maintenant trop tard pour se risquer à l'extérieur car si les gueux les voyaient fuir, il en était fini de leur vie. Mais la nouvelle selon laquelle les portes étaient bloquées et qu'il était impossible de sortir coupa court à toute réflexion. Il s'apprêtait à faire demi-tour pour rejoindre un coin plus calme lorsqu'il entendit le frère du roi s'énerver. “Au prochain coup, je vous mets mon pied là où je pense, Troufion !”
Le moins que l'on puisse dire est que Monsieur avait perdu son sang-froid. Simon réussit tant bien que mal à le rejoindre et s'adressa à lui. “Monsieur, les portes sont bloquées, il est inutile de tenter de fuir. Pardonnez mon impolitesse mais je crois qu'il vaut mieux que vous vous éloigniez de cette cohue et rejoigniez un coin plus calme”. Même en situation de crise, le Hollandais préférait prendre des pincettes pour s'adresser au prince. Il n'avait guère envie de recevoir son pied (tout royal qu'il fût) dans un endroit inapproprié. Pour permettre à Monsieur de s'éloigner de la foule, Simon se mit à crier “Laissez passer Monsieur, si vous l'en empêchez, il s'en souviendra !” Jouant des coudes, le duc de Brabant parvint à faire rejoindre au prince un endroit plus calme. “Les portes sont barricadées, il est impossible de partir. Il vaut mieux attendre patiemment que les mousquetaires fassent leur travail et que le peuple se disperse. Il serait particulièrement dangereux, pour vous, de toute façon, de sortir à un tel moment.” Observant les vêtements et les chaussures du prince royal, Simon se demanda comment il aurait pu ne pas se faire remarquer. “J'ai été trop entreprenant, mais la situation empêche l’Étiquette d'être appliquée à cent pour cent, n'est-ce pas ? Qui sait ce qui aurait pu vous arriver dans cette foule qui se presse aux portes alors qu'elles sont fermées ? Quand les gens ont peur, ils n'ont plus toute leur tête”.
Après coup, le duc de Brabant ne sut pas très bien pourquoi il s'était occupé du prince. Mais en réfléchissant bien, il se dit qu'être apprécié de Monsieur ne pouvait qu'être bénéfique.
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| | | Matthias de Calenberg
► Âge : 30
► Titre : Prince de Calenberg, duc de Hanovre
► Missives : 96
► Date d'inscription : 24/12/2012
| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 14.03.15 17:57 | |
| Quel drôle d'endroit que ce salon, où un prince de France osait parler ainsi à un prince d'Empire sans prendre en compte ses titres ou quoi que ce soit. Matthias, pourtant pas le plus à cheval sur la politesse, était choqué, et heureusement qu'il y avait Maryse à ses côtés, il aurait pu répondre assez sèchement à Monsieur, ce qui n'aurait pas été des plus appréciés pour des intérêts diplomatiques, surtout si proche de la guerre. Elle savait répondre avec plus de tact, plus de douceur, cela tranchait avec la froideur germanique qu'incarnait Calenberg. D'ailleurs, il avait oublié le nom du domaine, Rainvillers, qu'il avait acheté et mis au nom de son épouse, celle-ci disposait de terres en France, grâce à lui. Même si l'achat n'était qu'un calcul stratégique et économique, c'était tout de même un joli cadeau qu'il pouvait faire à sa femme. Le couple continuait à vaquer aux diverses conversations et à voir le comte de Rozan être plus ridicule de minute en minute. Si Vienne savait ce qu'il se passait dans les salons français, tous seraient choqués d'une telle liberté de parole, de mœurs, et surtout toute cette provocation et menace d'un duel ! Mais où était-on ? Je ne m'attendais pas à ce que cette soirée soit si mouvementée, chuchota Maryse à Matthias. Je vais avoir beaucoup de choses à raconter, n'est-ce pas ?En effet, vous aurez de nombreuses pages à noircir des idioties françaises, répondit Matthias, toujours choqué de ce qui l'entourait. Cette journée aurait pu continuer avec la même langueur, les mêmes bavardages, à traquer d'éventuels parleurs pour sa femme, et espérer que l'heure tourne un peu plus vite pour rentrer dans leur demeure, Matthias avait autre chose à faire dans ses journées réglées à la minute près. Mais ce coup de feu changea la donne. Tous s'étaient arrêtés un instant, à regarder la fenêtre, avant qu'un vent de panique ne fit diriger toute la noblesse de la pièce vers la porte de sortie qu'on avait condamné par sécurité. Peu partisan de la panique, et surtout n'aimant pas être compressé contre d'autres personnes, Calenberg s'était dégagé de la marée humaine pour se retrouver près de la fenêtre. Cette même fenêtre qui vit une chaise se défenestrer, à quelques centimètres du prince, qui eut un sursaut de frayeur et s'était tourné vers Rozan, le regard noir. Ce type était un danger public, sa place se trouvait davantage parmi les fous que dans un salon parisien. Puis Matthias chercha son épouse des yeux : où était-elle ? Si lui avait pu quitter le cortège paniqué à temps, avait-elle réussi ? Apparemment non, peu de gens se trouvaient en retrait, tout le monde se pressait contre les portes fermées, cherchant à tout prix à s'enfuir. Il repéra enfin Maryse, compressée entre deux personnes, impossible de se dégager. Le prince, pourtant ni vraiment galant et encore moins chevalier dans son quotidien, n'avait pas hésité : il avait accouru vers sa dame, et après avoir poussé une vieille marquise paniquée, tira Maryse hors de la foule et la prit dans ses bras. Allez vous bien, Maryse ? Venez, éloignons nous de cette horde de cornegidouilles. Il lui prit la main pour l'emmener jusqu'à la fenêtre où la chaise avait été jeté. Vous êtes toute pâle, un peu d'air vous fera du bien, et pas besoin d'ouvrir pour en avoir.Il avait conservé sa main dans la sienne, mais observa toujours la foule compacte, à s'acharner pour rien. Ils allaient bien sortir à un moment ou à un autre, autant rester calme … - Spoiler:
J'espère que ça ne te dérange pas que je prenne les devants
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| | | Silvestre de Lévis
Miaou ☀ Mais oui! Mais oui! J'ai bien vu un Gros Minet!!
► Âge : 27 ans
► Titre : Vicomte de Vauvert, Seigneur de La Voulte et Beauchastel, Commandant du Soleil Royal (marine royale)
► Missives : 232
► Date d'inscription : 28/02/2012
| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 17.03.15 4:54 | |
| Silvestre se sentait aussi à l’aise qu’un poisson hors de l’eau. Quand il s’agissait d’amuser la galerie, de parler batailles navales, aventures, voyages… il était toujours le premier. Mais ici … Heureusement, Elena semblait bien plus à l’aise que lui et naviguait dans ces eaux troubles avec l’aisance d’une sirène. Un instant, les yeux bleus d’une autre sirène se placèrent devant les yeux de Silvestre. Une sirène bien meurtrière… Qui était repartie, et, Silvestre le savait au plus profond de lui, il ne la reverrait jamais. Il valait mieux se concentrer sur la présente brune que sur la blonde disparue. Et heureusement le marquis de Courtenvaux venait faire un peu d’animation au couple qui semblait avoir bien peu à se dire.
-Je suis enchanté de faire votre connaissance princesse, dit Courtenvaux en baisant la main d’Elena.
Par ce simple mot, il rappelait à Silvestre à quel point son frère avait été habile en le fiançant à cette femme dont la seule dote suffirait à redorer le blason des Lévis-Ventadour et à éponger toutes ses dettes en quelques instants. En son fort intérieur, le vicomte ricana, mais fut coupé dans ses réflexions par le marquis qui répondait à sa question :
-Heureux homme, j'aimerai aussi parfois que mon attention se détourne de ça ... Ce que je peux vous dire, c'est qu'il est bien difficile aujourd'hui d'être un parlementaire et comme vous me demandiez des nouvelles, je vous dirai simplement que nous sommes tous en effervescence là bas. Le peuple ne nous pardonne pas d'avoir donné l'autorisation au roi d'enter en guerre, pourtant Dieu sait que pour beaucoup on leur a arrachée, et la noblesse ne décolère pas des nouveaux impôts levés par Colbert. Et comme de bien entendu on fait l'amalgame entre l'homme noir et nous tous ! Mais ce suce-moelle avare ne l'emportera pas au Paradis.
Silvestre suivit le chemin de la main de Courtenvaux pour observer les deux gentilshommes qui allaient sans doute en venir aux mains vu leur état, et hocha la tête.
-Ils ne peuvent malheureusement, ou heureusement, pas tous être des grenouilles de bénitier, rétorqua le vicomte, faisant référence à ces robes noires gravitant en nombre à la cour et prônant bien trop la bigoterie à son goût.
Leur échange fut coupé court par l’intervention bruyante de Rozan qui ne semblait pas prêt à se laisser faire par Barbant, l’alcool aidant sans nul doute.
-Comme vous ! Votre guerre maritime nous a ruinés, et je suis certain que vous voulez convaincre notre roi de vous aider à reconquérir votre bout de terre ! Vermine !
Silvestre serra les dents. N’était la présence d’Elena, il aurait sans doute marché jusqu’à Rozan de lui-même pour lui faire remarquer qu’on n’insultait pas la marine ni ceux qui étaient morts pour défendre les possessions de la couronne, quand bien même il n’avait pas d’affection particulière pour le duc. Mais ce n’était pas le spectacle qu’il voulait offrir à sa fiancée. Courtenvaux sembla s’être décidé pour le faire de son propre chef, se précipitant pour arrêter l’esclandre. S’en désintéressant, Silvestre se retourna vers Elena.
-Eh bien, quelle sortie. J’espère que vous n’êtes pas déçue, madame ? Vous m’en verriez véritablement désolé.
Il lui offrit un de ces sourires charmeurs dont il avait le secret. Après tout, s’il n’y avait pas d’amour, il pouvait au moins il y avoir connivence. Dans la salle, les convives se remirent de ce petit scandale qui ferait sans doute parler tout Versailles pendant des jours, se gaussant de l’homme. Silvestre allait proposé à Elena de lui apporter quelque chose à boire ou à manger, quand soudain un coup de feu retentit, et ce fut la panique. En bon militaire qui se respecte, Silvestre tenta de garder son sang froid et essaya de repérer l’état des lieux.
-Restez près de moi, intima-t-il à Elena, soudain tout doute ou malaise envolé.
La salle n’avait que des fenêtres, trop hautes pour être atteinte par la foule qui semblait s’y masser, et la porte s’était refermée, barricadée par les valets de l’hôtesse. Elle accueillait assez de monde important pour que cela se termine en incident tragique. Avisant un recoin où elle ne serait pas bousculée, Silvestre y mena sa fiancée, avec une consigne claire :
-Restez-là, et ne bougez pas, je reviens vite.
L’officier de marine se tourna ensuite vers les énervés qui tapaient contre les portes. Sur son passage, il ramassa une jeune femme en pleur, ses fleurs dans les cheveux tombées à terre pour la plupart dans la bataille, et la fit s’asseoir sur une chaise.
-Calmez-vous, tout ira bien.
-On m’a… bousculée… réussit-elle à articuler entre deux sanglots.
Silvestre lui tapota la main, observant Courtenvaux tenter de mettre du plomb dans la tête des invités, et repérant Barbant… euuh, Bravant, mettre le Duc d’Orléans en sécurité. Quel opportuniste celui-là ! Pourtant, Silvestre le savait, il devait, en cas de crise, se mettre aux ordres de la plus haute autorité présente le temps que celle-ci soit résolue. En le cas présent, le frère du roi. Il laissa donc la jeune femme éplorée et s’avança vers Monsieur, saluant Brabant d’un signe de tête, avant de se mettre au garde à vous :
-Silvestre de Lévis, Vicomte de Vauvert, Premier Lieutenant de Marine, je suis à vos ordres, Monsieur.
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 27.03.15 16:08 | |
| Les discussions se poursuivaient parmi les invités de Marianne Mancini, certains critiquant Colbert, d'autres les parlementaires, mais tous ayant son avis quant à la question des impôts. C'était d'autant plus intéressant pour Maryse qui collectait les informations, dans le but de les transmettre au roi et à son équipe d'espions. La guerre avait profondément divisé les esprits qui, même s'ils s'unissaient pour fêter la victoire, ne divergeaient pas moins sur la question des finances. Ce salon était donc une aubaine pour la jeune femme, accompagnée de son mari, ce-dernier n'hésitant pas à se lancer dans les conversations pour pousser ses interlocuteurs à confier leurs pensées. L'espionne suivit de loin les agissements de Rozan qui, décidément, se ridiculisait de minute en minute. Le ridicule ne tue pas, malheureusement pour nous, se dit-elle avant de lever les yeux au Ciel pour Lui demander pardon d'avoir eu une telle pensée. Les heures s'étant rapidement succédé, Maryse allait proposer à son mari de quitter les lieux mais un coup de feu l'en empêcha. Toutes les discussions cessèrent autour d'eux. Il y eut un silence durant quelques secondes, puis ce fut la panique. Ce ne fut plus que cris et pleurs. La duchesse de Hanovre n'eut pas le temps de réfléchir à ce qu'elle allait faire qu'elle était déjà entourée de personnes souhaitant s'échapper et qui couraient vers la sortie. Emportée par la foule qui s'élançait telle un seul homme, Maryse ne put que suivre le mouvement, sans savoir si c'était la meilleure des solutions. Quelqu'un lui marcha même sur le pied et lui fit très mal à un orteil mais il aurait été inutile de s'en offusquer ouvertement, puisque plus personne ne se préoccupait des convenances. C'était bien regrettable, tout de même. Tout aussi regrettable était l'absence de Matthias. Bien évidemment, la jeune femme ne pouvait pas lui en vouloir. La foule de courtisans apeurés les avait séparés et Maryse n'avait aucune idée de quand elle retrouverait son époux. Combien de temps allait-elle donc rester ainsi, entourée d'une horde de courtisans qui avaient oublié leur éducation ? Et à qui était destiné ce coup de feu qui avait retenti ? Quelqu'un avait-il était touché ? Voire...mort ? Quel drame se jouait donc à deux pas de l'hôtel particulier ? Toutes ces questions donnèrent le tournis à l'espionne. Elle se rendit compte, soudainement, que son corset était bien trop serré et l'empêchait de respirer. Elle aurait voulu retirer tous ses jupons et tissus qui rendaient tout déplacement impossible. Paniquée. La princesse de Calenberg était paniquée. Il n'y avait plus de couleur sur son visage désormais blanc de peur. La tête commençait à lui tourner lorsque Matthias, tel un chevalier servant, accourut auprès de sa dame pour lui sauver la vie (ou du moins l'empêcher de perdre connaissance). Il plongea dans la foule et n'en ressortit qu'avec Maryse, poussant les courtisans et jouant des coudes pour finir par se dégager du dernier obstacle (une vieille marquise) avant de rejoindre un endroit plus calme (et vide). Maryse suffoquait. Elle aurait bien demandé à Matthias de délacer son corset mais cela aurait été par trop gênant. Heureusement, son époux était resté calme, ce qui aida la jeune femme. Elle n'en fut pas moins troublée par le fait qu'ils soient si proches l'un de l'autre. Matthias n'avait pas hésité à braver la foule pour la sauver, elle lui en était reconnaissante. “ Allez vous bien, Maryse ? Venez, éloignons nous de cette horde de cornegidouilles.” La respiration encore saccadée, la jeune femme ne put prononcer un mot et se contenta de hocher la tête. Ils se rendirent près d'une fenêtre cassée qui laissait entrer de l'air frais. La pièce donnait l'impression d'être un champ de ruines car, outre cette fenêtre brisée, on pouvait remarquer les tapis retournés, les vases tombés et brisés en mille morceaux, des bouts de tissus arrachés reposant sur le sol. “ Vous êtes toute pâle, un peu d'air vous fera du bien, et pas besoin d'ouvrir pour en avoir.” Alors, se remettant peu à peu de sa crise de panique passagère, Maryse se rendit compte que son époux lui tenait toujours la main. Et elle réalisa qu'elle n'avait pas envie qu'il la lâche. La jeune femme profita de l'air frais qui entrait par la fenêtre brisée pour se remettre de ses émotions. Toutefois, un soupçon de peur la tenaillait toujours. Elle suivit le regard de Matthias, dirigé vers la foule près de la sortie. “ Nous ne pouvons rien faire, n'est-ce pas ? lui demanda-t-elle. A part attendre. J'ai entendu dire, dans la foule, que le peuple marchait vers le Parlement. Il vaut donc mieux attendre qu'ils y soient pour sortir, non ?” Dans tous les cas, il fallait que Matthias et elle restent ensemble. Elle n'avait aucune envie d'être une nouvelle fois séparée de lui. - Spoiler:
Ça ne me dérange pas du tout que tu aies pris les devants, au contraire ! Matthias était trop mignon
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| | | Marie-Anne Mancini
VIPERE de Versailles
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 30.07.15 16:37 | |
| Du rififi au Parlement!
Acte 1.4
Enfin, la porte pouvait s'ouvrir sous la pression de la noblesse cherchant à tout prix à s'enfuir, regagner leurs logements et s'y barricader ! C'est un dédale de jupons et de talons rouges dans les escaliers jusqu'à la grande porte de bois. Mais horreur, les gueux sont à la porte ! Ces derniers se rendent au Parlement et, comble de la coïncidence, l'hôtel particulier se trouvait sur le chemin de leur colère. Mais que se passe t'il quand deux mondes qui ne comprennent pas, se retrouvent nez à nez ? Ils s'affrontent, forcément. Le peuple hurle sur la probable richesse des nobles, sur leurs tenues, leurs bijoux tandis qu'eux n'arrivent pas à manger un quignon de pain. Ca aurait pu s'arrêter là mais une tomate pourrie s'écrasa sur un noble, cela s'emballa. Les anciens du salon furent bousculé, tandis que la population recevait quelques coups ! Autant dire qu'il faut fuir vite ! ----------------- Il est l'heure de fuir ! Gueux et nobles en face à face ! Les premiers chahutent un peu violemment avant de se diriger vers le Parlement, les seconds veulent fuir, retrouver leurs carrosses et tracer ! PNJ présents actuellement:-Le comte de Rozan, ayant voulu sauter, toujours enragé -Michelle de Bergogne, idiote qui s'est pris la tomate et pleure Rappel des règles[/color]:
- Postez quand vous le souhaitez - c'est le dernier post, n'oubliez pas de conclure !
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 04.08.15 21:38 | |
| Grégoire parvint à passer au-dessus du barrage à l'aide de sa fourche, devenue une arme redoutable grâce à laquelle il put se défendre contre les mousquetaires. Il ne savait pas combien de coups il avait donnés avec cette arme mais bon nombre de mousquetaires devaient être assommés en cet instant à cause du gueux révolté. Le voleur gardait un œil sur Sophie, s'assurant qu'elle n'avait pas besoin de son aide mais la jeune femme s'en sortait très bien toute seule, tout comme Rose, la prostituée devenue non seulement guerrière mais aussi meneuse des combats. Elle avait même donné des ordres à Grégoire mais il ne l'avait pas mal pris, au contraire : les deux gueux faisaient équipe et front commun. Quelques vers inspirés par la révolte naissaient dans l'esprit de Grégoire mais il n'avait rien pour les écrire. Donnant des coups machinalement, il imaginait en même temps une épopée dans laquelle des pauvres prenaient le pouvoir et tuaient le roi. Mais trêve de rêveries. Le barrage était maintenant derrière le gueux. Avec ses compagnons d'armes, il se dirigeait en courant vers le Parlement de Paris. On pouvait entendre dans les rues de la ville des chants contre la noblesse. Le peuple, bouillonnant de colère, était prêt à tout pour se faire entendre. Sur le chemin du Parlement, ils passèrent devant un bâtiment duquel s'échappaient des hommes et des femmes effrayés. Un regard suffit aux gueux pour savoir que ces personnes étaient des nobles cherchant à s'enfuir. Une fenêtre à l'un des étages était brisée et l'on pouvait entendre des cris à l'intérieur de l'hôtel particulier. Des gueux passèrent devant sans s'arrêter mais le voleur stoppa un instant. Une telle habitation désertée, dans un moment où régnait l'agitation, c'était l'occasion rêvée d'y faire un tour. Toujours armé de sa fourche, il entra dans le bâtiment que des nobles quittaient, les uns discrètement, les autres criant comme des truies affolées. Alors qu'il longeait les couloirs du bâtiment, Grégoire entendit des cris venant de la rue. Les gueux et les nobles se trouvaient de toute évidence face à face. Le voleur poursuivait sa visite, passant la tête dans les pièces pour voir s'il y avait des choses intéressantes à ramener. Un homme plein de rubans surgit alors de nulle part et se trouva face à Grégoire. Pendant quelques secondes, le gueux observa l'individu sans bouger, puis il leva sa fourche. L'homme enrubanné poussa un cri aigu puis s'enfuit à toutes jambes tout en hurlant “ A L'AIDE UN GUEUX M'ATTAQUE !!!”. Une fois la surprise passée, Grégoire reprit la visite de l'hôtel particulier. Des bouts de tissu trainaient pas terre et des vases brisés en mille morceaux gisaient sur le sol. Tout portait à croire que les nobles s'étaient disputés entre eux. Ils auraient au moins pu laisser des objets de valeur... Le prince des voleurs récupéra un collier de perles et un éventail. Maigre récolte. Il devait bien y avoir des choses plus intéressante à voler... Dehors, un cri retentit puis des pleurs parvinrent par la fenêtre brisée. Prêtant l'oreille, Grégoire put comprendre que quelqu'un s'était pris une tomate en pleine tête. Tout cela allait mal finir...
Dernière édition par Grégoire Malaure le 31.08.15 16:05, édité 2 fois |
| | | Silvestre de Lévis
Miaou ☀ Mais oui! Mais oui! J'ai bien vu un Gros Minet!!
► Âge : 27 ans
► Titre : Vicomte de Vauvert, Seigneur de La Voulte et Beauchastel, Commandant du Soleil Royal (marine royale)
► Missives : 232
► Date d'inscription : 28/02/2012
| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 14.08.15 22:11 | |
| Silvestre avait à peine eut le temps de se présenter au Duc d’Orléans que les gonds de la porte sautèrent. Sans prêter attention un tant soit peu à Brabant, le lieutenant de Marine se plaça devant le duc, se demandant où pouvait bien être passée sa garde particulière, sans doute aux prises avec les assaillants. Le jeune homme avait vue bien des révoltes dues à la famine, en Acadie Française et en Canada, alors que, à la fin de l’hiver, la nourriture se faisait fort rare et qu’il n’y avait plus rien à attendre de la terre, que tous les espoirs se tournaient vers la mer et son dégel, dans l’espoir de voir les premiers navires arriver de France. Il savait la famine courante à Paris, et avec la guerre qui venait de se finir, la nourriture devait y manquer encore plus que d’habitude, mais de là à attaquer un hôtel particulier où se trouvait un prince de sang… La main sur la garde de son épée, il ne voulait pas s’en servir contre la populace, mais pour défendre le prince, il n’aurait pas le choix. Et le tout en gardant toujours un œil sur Elena qui semblait pourtant se défendre seule sans aucun problème. -Peut être devrions-nous battre en retraite, Monsieur. Cela ne me paraît guère valoir faire couler le sang, suggéra le jeune vicomte. Une révolte finissait toujours par se calmer, une fois la colère pesante apaisée. C’était la débandade parmi les invités du salon, la maîtresse de maison tentant, bon gré, mal gré, de faire bonne figure. Rozan, à la fenêtre, menaçait toujours de sauter. Silvestre n’avait pas le temps de jouer les héros en le sauvant, qu’il saute s’il le voulait. C’était la débandade, et le salon était presque vide, jusqu’à ce que des cris se fassent entendre, et qu’une partie de la foule reviennent à son point de départ. -Ils bloquent les sorties, cria quelqu’un.
-Nous voilà bien, maugréa Silvestre. Le jeune homme regarda autour de lui, essayant de repérer une autre sortie. Un valet de Marie-Anne Mancini apparut soudain d’une de ces portes dissimulées dans les murs, se raccordant tant qu’on ne pouvait pas voir la différence avec le décor. C’était bien leur seule porte de sortie – sans mauvais jeu de mot. -Si Monsieur le Duc veut bien se donner la peine de me suivre, demanda Silvestre, faisant un signe à Brabant, voulant dire qu’il faisait bien ce qu’il voulait, venir ou pas, c’était son choix. L’épée à la main, il voulut faire signe à Elena, qui avait disparue dans la foule. Sacrebleu, voilà qu’il avait perdu sa fiancée. Mais au fond, il ne s’en faisait pas tant que cela pour la jeune femme qui avait l’air d’être d’une autre trempe que celle dont les précieuses sont faites. Il laissa le duc passer par la petite porte avant qu’on s’en rende compte, qui semblait mener vers un escalier de service, et la ferma derrière eux. Ne restait plus qu’à descendre les escaliers, et, avec un peu de chance, ils se retrouveraient à l’arrière dans la cour. Le carrosse pourrait alors passer en force, à moins que l’allée ne soit libre. -Ces gens ont faim, Monsieur… expliqua alors Silvestre après une réflexion du prince. Il ne s’attendait pas vraiment à ce qui arriverait après cela. Fin pour Silvestre |
| | | Philippe d'Orléans
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !Discours royal:
ADMIN TRAVESTIE Monsieur fait très Madame
► Âge : 27 ans
► Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
► Missives : 10014
► Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 16.08.15 16:13 | |
| Dans cette cohue générale, on se bousculait et on perdait facilement son sang froid. Monsieur en était le parfait exemple ! Quelle étrangeté que la nature humaine où l'on vous apprend à être si poli que cela en devenait ridicule à la Cour, et la férocité en milieu hostile. S'il ne pouvait sortir, Philippe eut au moins la chance qu'on s'occupe de lui. Le duc de Brabant tout d'abord, l'attira hors de la foule pour que le prince puisse se calmer et respirer un petit peu dans un endroit plus calme. L'homme se montrait rassurant – en plus d'être beau garçon – et le prince laissa partir la colère.
« J'ai été trop entreprenant, mais la situation empêche l’Étiquette d'être appliquée à cent pour cent, n'est-ce pas ? Qui sait ce qui aurait pu vous arriver dans cette foule qui se presse aux portes alors qu'elles sont fermées ? Quand les gens ont peur, ils n'ont plus toute leur tête. Merci monsieur le duc. Vous l'avez sans doute bien plus respectez que ces fous. On dirait que des cosaques sont à leurs trousses. »
En tout situation, le prince trouvait la parfaite comparaison et le petit mot qui faisait tout. La porte ne s'ouvrait toujours pas, la Bergogne pleurait à chaudes larmes, on entendait des voix s'élever un peu partout, c'était presque le chaos. C'est à ce moment là qu'un autre jeune homme vint se mettre droit devant lui.
« Silvestre de Lévis, Vicomte de Vauvert, Premier Lieutenant de Marine, je suis à vos ordres, Monsieur. Philippe le regarda un instant, incrédule, sans savoir quoi dire. Si seulement je pouvais en donner. Au lieu de nous enfermer, il faut qu'on parte avant de croiser ces sales gueux. »
Pile à ce moment, comme un miracle venu du ciel, la porte s'ouvrit enfin. Les trois hommes purent quitter l'hôtel, après les autres. Si la plupart se jetèrent parmi les gueux comme un effort desespéré, il était hors de question que le prince fasse de même. Le souvenir infernal de lui perdu dans Paris et devoir se cacher dans une taverne remplie de gueux répugnants lui avait laissé un goût amer.
« Je ne sors pas par là ! » s'écria t'il, horrifié.
Mais apparemment, le vicomte de Vauvert avait plus d'un tour dans son sac et ils passèrent par une porte cachée, si nombreuses dans les logements de ce type, pour ne pas que les domestiques se mêlent aux propriétaires et leurs invités. Que c'était ingénieux de passer par là ! Les voici dans dans une cour, à l'abri, avec les cris de la populace derrière eux.
« Mais c'est quoi ce boucan à la fin ? lança le prince, excédé. Ces gens ont faim, Monsieur… Quoi ? N'importe quelle réponse à la suite aurait été mieux que celle-ci, le visage du prince s'éclaira. Il est déjà midi ? Bon bah, zou, à table ! »
Non, Philippe venait d'une autre planète à penser de la sorte, lui avant, les pauvres ensuite. Ils sortirent dans une rue adjacente et croisèrent Marie-Adélaïde, tremblant de peur de croiser ces gueux. Mais il avait fait une chose bien : mettre le carrosse à l'abri dans une rue derrière.
« Allez vicomte, venez avec moi partager un repas à Saint-Cloud, nous y serons tranquilles ! »
Et voici qu'ils partirent loin de la foule déchaînée, plaignant les autres sortis par la porte de devant comme des moutons …
Fin pour Mister |
| | | Matthias de Calenberg
► Âge : 30
► Titre : Prince de Calenberg, duc de Hanovre
► Missives : 96
► Date d'inscription : 24/12/2012
| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 28.08.15 19:15 | |
| Nous ne pouvons rien faire, n'est-ce pas ? A part attendre. J'ai entendu dire, dans la foule, que le peuple marchait vers le Parlement. Il vaut donc mieux attendre qu'ils y soient pour sortir, non ? Ce serait la meilleure solution. Ou sortir avant qu'ils n'arrivent.Mais où étaient-ils, là était la question. Matthias tenait toujours la main de Maryse sans vraiment s'en rendre compte, mais la savoir non loin de lui le rassurait un petit peu. On entendait des bruits par la fenêtre, une foule hargneuse qui marchait vers le Parlement. Il était trop tard pour partir, il fallait garder les portes closes et attendre que ces enragés continuent leur chemin, tout irait pour le mieux. Alors que l'on voyait la foule en bas, la porte céda. Matthias, peu habitué à toutes ces agitations, sentit quelque chose l'envahir, lui faire battre son cœur un peu plus fort et nouer sa gorge, tandis qu'il sentit des vapeurs sur son corps. La panique, sans aucun doute, un sentiment approprié à cette situation. Ils ne pouvaient pas partir, mais ne pouvaient pas rester, ces gens seraient capables d'entrer ici pour piller et saccager l'hôtel. Il se tourna vers Maryse, le visage plus fermé qu'à son habitude. Il va falloir sortir madame, nous ne pouvons rester là. Qui sait ce qu'on fera de nous. En nous mêlant aux autres, nous aurons une chose de ne pas avoir trop de mal.Dans son drôle de cerveau, Calenberg avait pensé à différentes possibilités, et s'il avait eu plus de temps, il aurait sans doute cherché un escalier de service pour partir sans difficulté. Mais il fallait pallier à l'urgence de la situation, et voici le couple se mêler aux autres nobles à travers les escaliers et passer la porte. Il serra plus fermement la main de Maryse et essaya de la tenir au plus près de lui tandis qu'ils sortaient dans la rue. Il lui semblait être dans un autre monde à se faire huer, à voir tous ces manants avec ces fourches et autres armes de fortune, à hurler contre eux avec une telle violence. Puis tout d'un coup, Matthias sentit un projectile contre sa joue : on lui avait jeté une tomate. Pourtant d'un calme olympien, le prince ne put s'empêcher de jurer tout haut en allemand tandis que les gueux riaient à gorge déployée. De sa main libre, il essuya à la va vite et tira son épouse pour aller un peu plus vite. Ce fut ainsi pendant de trop longues secondes, jusqu'à atteindre une petite rue en face où ils continuèrent d'avance à une certaine vitesse, de crainte d'être poursuivis. Et puis ce fut le calme, enfin. Calenberg, qui n'était pas du genre sportif, reprit son souffle adossé à un mur et se tourna vers Maryse pour voir si elle allait bien. Comment vous sentez vous ? Encore une fois pas du genre à se préoccuper d'autrui habituellement, il se souciait de son épouse, savoir si elle allait bien. Puis il tourna le regard dans la rue. Quelques carrosses avaient fui la rue de la manifestation pour se mettre là. Et quelques mètres d'eux, le leur les attendait, avec un cocher des plus terrifiés et qui ne put s'empêcher un soupir de soulagement lorsqu'il vit ses maîtres arriver. A Versailles, nous rentrons ! Enfin dans leur carrosse, il y eut enfin la paix, ils allaient dans un sens différemment de la route du Parlement, alors que la police semblait arriver sur les lieux. Trop d'émotions, et pas envie de savoir la suite, il fallait rentrer. Mine de rien, cet état d'urgence prouvait que Matthias tenait à son épouse plus qu'il ne le pensait. En fait, il n'y pensait pas, Maryse était sa femme, il l'appréciait en tant que personne et trouvait normal de se soucier d'elle. Mais ce sont dans les pires moments qu'on sait vraiment ce qu'on ressent inconsciemment. Et sans doute que Calenberg s'était à attaché un peu plus qu'il ne le pensait … Fin pour Matthias |
| | | Rose Beauregard
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Pas de coeur, cela ne cause des troubles de l'humeur et c'est trop fragile. Car quand on le brise, ça fait si mal, un coeur.Côté Lit: Je ne compte plus les hommes, seulement les pièces qu'il laisse une fois qu'ils ont fait leur affaire.Discours royal:
Ô la belle ÉPINE pleine de rose
► Âge : 24 ans
► Titre : Prostituée ; Princesse de Schwarzenberg (faux titre)
► Missives : 351
► Date d'inscription : 04/11/2011
| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 28.08.15 19:34 | |
| Sans le vouloir, elle acceptait que Grégoire et elle soient les meneurs de révolte. Rose ne voulait pas s'attirer toute la gloire, elle s'en moquait même ! Mais il fallait que les choses soient bien faites, et l'anarchie ne mènerait à rien qu'a disperser les gens et que le mouvement s’essouffle. Avec son pistolet à la taille et sa fourche dans une main, la prostituée hurlait aux autres d'avancer, que le Parlement serait à eux avant la nuit, qu'il fallait se dépêcher. Pour continuer à être vue, elle montait sur les tonneaux ou les charrettes pour qu'on puisse la voir, continuait à s’époumoner jusqu'à ne plus avoir de souffle. Ne rien laisser tomber … Sa grande hantise fut de voir un groupe de nobles sortir au moment où ils passaient. Instinctivement, Rose descendit de ses estrades de fortune pour se mêler à la foule, il ne fallait pas qu'on la voie. Du beau monde passa devant eux que son double princesse connaissait de vue, ou avait salué quelques fois. Certains les insultaient, les accusant d'oublier le petit peuple alors qu'ils vivaient dans l'opulence, d'autres les bousculaient, d'autres encore jetaient des fruits sur eux. Un homme reçut une tomate en plein visage, au grand dam de Rose, qui ne voulait pas que ça tourne au pugilat. Elle passa de l'autre côté de la foule, remonta sur une charrette alors que la plupart des nobles avait fui et repris ses hurlements. ON AVANCE ! LAISSEZ LES ! LE PARLEMENT EST PLUS IMPORTANT ! Certains levèrent en l'air leurs armes de fortune en criant et avancèrent, d'autres s'acharnaient sur la noblesse. Certains étaient-ils entrés dans l'hôtel particulier ? Il ne fallait pas non plus que ça tourne au pillage et au grand n'importe quoi. Alors qu'elle allait y entrer pour vérifier, quelqu'un en sortit. Et toujours le même. Tu as vu quelque chose ? Elle vit un éventail dépassé de sa poche et sourit. Tu as trouvé apparemment. Il faut les mener au Parlement sans trop de débordement, d'accord ?Si lui avait trouvé quelque chose, elle pouvait bien se permettre un ou deux larcins. Oh, ce n'était pas du pillage, juste de quoi revendre pour gagner un peu d'argent. Mais alors qu'elle avançait vers les marches, elle entendit des bruits de chevaux. En se retournant, elle vit la police se saisir de Grégoire, qu'ils devaient chercher depuis un certain temps et l'emmener. Même si elle ne l'appréciait pas, Rose devait admettre que le poète crotté avait tout d'un meneur. Si lui n'était plus là, elle devait reprendre le flambeau. Tant pis pour l'hôtel, elle devait mener les siens. Bon, elle n'avait pas tout perdu, un collier de perles gisait sur le sol, sans doute tombé de la poche de Grégoire. Tout n'était pas perdu après tout. Puis Rose reprit sa place, à hurler et motiver l’attroupement, pour finalement se retrouver enfin devant le Parlement. Ils semblaient toujours à l'intérieur vu les lumières. La révolte ne faisait que commencer … Fin pour Rose |
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 10.09.15 11:28 | |
| Quel drôle, ce Silvestre de Lévis, qui se mettait au garde à vous devant le frère du roi alors que ce-dernier était complètement affolé et incapable de formuler un ordre clair et concis. Silvestre et Simon se saluèrent silencieusement. Le Hollandais ne décela rien de particulier dans le regard du lieutenant, qui ne semblait pas l'avoir reconnu sur le pont du bateau à Dunkerque. Tant mieux, même s'il restait une proie à éliminer. Le duc de Brabant n'eut pas le temps de répondre à Lévis : la porte principale venait de céder aux assauts des courtisans qui purent enfin se jeter dans la rue (ou dans la gueule du loup, étant donné que les gueux venaient leur rendre visite). Le comte de Vauvert, au lieu de rejoindre son épouse, préféra prendre soin de Monsieur. La situation fit naître un sourire ironique sur le visage de Simon. “ Peut être devrions-nous battre en retraite, Monsieur. Cela ne me paraît guère valoir faire couler le sang.” Quelle déduction... Si c'est avec ce genre de réflexion que le Français tentait de reconnaître la personne qui avait saboté le navire à Dunkerque, le Hollandais n'avait pas tant de souci à se faire. “ Nous serions bien aise de nous battre contre tant de gens en colère... à trois.” ne put s'empêcher de remarquer à voix haute le duc de Brabant. Derrière eux, Rozan, tel une dramaqueen, menaçait de se jeter par la fenêtre. “ Mais qu'il se jette, marmonna Simon dans sa barbe”. Il cherchait un moyen de fuir sans rencontrer de gueux, mais on cria que ceux-ci bloquaient les sorties. Mais alors, le comte de Vauvert eut une bonne idée (incroyable, pensa Simon). Une porte en trompe l'oeil leur ouvrait la voie vers une sortie. Simon sortit de la pièce par cette porte en premier, avant le frère du roi, au cas où un manant viendrait par là, et Lévis les suivit. Après avoir descendus quelques escaliers et traversé des couloirs, les trois hommes se retrouvèrent dans une cour dont l'accès était fort heureusement inaccessible aux gueux. On entendait le peuple crier et le grondement se faisait de plus en plus lourd. “ Mais c'est quoi ce boucan à la fin ? Demanda, exaspéré, le prince de France. S'il n'avait pas été de sang royal, Simon lui aurait répondu que c'était une question bien bête. Mais il s'abstint, évidemment. Lévis, lui, prit la peine d'offrir une explication au duc d'Orléans. - Ces gens ont faim, Monsieur … - Quoi ? Il est déjà midi ? Bon bah, zou, à table !” Simon dut retenir un éclat de rire face à la surprise qui se lisait sur le visage de Lévis. Le prince de France et le comte de Vauvert allèrent rejoindre le carrosse du frère du roi. Simon, quant à lui, connaissant bien les rues de Paris, connaissait un chemin pour rejoindre son chez-lui sans croiser les gueux. Il salua les deux hommes puis disparut au coin d'une rue. Il devait rejoindre Rohan pour lui raconter tout ce qu'il avait vu et entendu dans le salon de Marianne Mancini. Ces conflits qui concernaient le Parlement de Paris et le peuple pourraient bien servir les intérêts du clan Rohan, à condition de savoir s'en servir. Fin pour Simon |
| | | Invité
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 16.09.15 11:42 | |
| Si elle avait su, la princesse d'Empire serait restée chez elle ! Elle aurait pu lire la Bible, ou écrire à des parents, ou encore réfléchir à un moyen d'éradiquer la décadence qui s'était sournoisement installée à Versailles. Mais elle n'avait pas su, et la jeune femme se retrouvait maintenant là, à côté de Matthias, espérant que tout se terminerait bien et qu'elle pourrait rentrer chez elle. Son époux la rassurait mais, bien qu'elle tentât de ne pas montrer son angoisse, les battements de son cœur n'étaient nullement trompeurs : elle avait peur. Ils attendaient, comme si leur sort ne dépendait plus d'eux. Soudain, la porte que les courtisans tentaient désespérément d'ouvrir céda sous leur pression et ce fut comme une délivrance pour eux. Ils s'enfuirent mais revinrent quelques minutes plus tard : les gueux arrivaient. Un essaim de gueux venait les attaquer ! L'inquiétude qui se lisait sur le visage de Matthias n'était pas pour rassurer l'espionne. Il se tourna vers elle, soucieux. “ Il va falloir sortir madame, nous ne pouvons rester là. Qui sait ce qu'on fera de nous. En nous mêlant aux autres, nous aurons une chance de ne pas avoir trop de mal.” Ce qu'on ferait d'eux, cela, Maryse n'osait guère y penser. Tous les gueux n'étaient pas méchants, certes, mais là, on les entendait crier et insulter les courtisans. La jeune femme ne savait que répondre à son mari. Elle se contenta de le suivre, leurs mains toujours mêlées comme pour mieux affronter la situation, et surtout pour éviter de se perdre l'un l'autre. Ils se retrouvèrent dans la rue, non sans avoir dû batailler pour pouvoir avancer. A l'extérieur, c'était l'Apocalypse. Maryse récita silencieusement une prière mais n'osa pas faire le signe de croix. Les gueux brandissaient des fourches, criaient et cherchaient la bagarre. Le couple Calenberg cherchait une brèche dans la rue pour s'enfuir quand Matthias reçut une tomate en pleine figure. Maryse poussa un cri effrayé mais Matthias, lui, lança un juron (la jeune femme ne lui en voulut pas) puis s'essuya la joue. Il était temps de partir. Matthias entraina Maryse dans la rue, à l'opposé de l'endroit où se trouvaient les gueux, et ils marchèrent vite, sans mot dire, pendant de longues, trop longues, minutes. La princesse d'Empire ne portait pas une tenue adaptée à une telle épreuve. Les lourds tissus entravaient sa marche mais elle n'osait pas se plaindre et prenait son mal en patience. Puis, enfin, Matthias s'arrêta et s'adossa à un mur pour reprendre son souffle. L'espionne en profita pour faire de même. “ Comment vous sentez vous ?- Un peu essoufflée. Cette robe est beaucoup plus trop lourde. Mais nous sommes sains et saufs, c'est le principal.” Heureusement, leur carrosse les attendait dans cette même rue, et le couple put s'y installer pour enfin rentrer. Ils étaient en sécurité, désormais, et c'était grâce à Matthias qui avait su garder la tête froide et prendre les bonnes décisions au bon moment. Maryse lui en était infiniment reconnaissante. Et elle devait admettre qu'elle avait été touchée qu'il prenne soin d'elle. Calenberg paraissait souvent distant, froid, mais ce soir, il l'avait sauvée d'une situation tout à fait horrible. Cette soirée avait rapproché les deux époux, et nul doute qu'elle resterait longtemps dans leur mémoire ! Fin pour Maryse |
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