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 THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait.

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MessageSujet: THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait.   THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait. Icon_minitime22.02.14 18:08





Thomas Henry


Howard




(Hugh Dancy)




« La folie est souvent la logique d'un esprit juste que l'on opprime. »



    ► 31 ans
    ► D'abord titré comte d'Arundel, il a reçu le titre de comte de Norfolk comme son frère aîné a été déclaré invalide.
    ► Anglaises par son père, il est descendant de la famille Howard, dont deux de ses membres, Anne Boleyn et Katherine Howard, ont été Reines d'Angleterre malheureusement trop tristement connues. Écossaises par sa mère, une lointaine cousine des Stuart.
    ► Veuf
    ► Catholique, la famille Howard l'a toujours été, malgré le fait qu'ils assistent aux offices anglicans "par mesure de sécurité".
    ► Hétérosexuel.

(Hugh Dancy  Calor )



♕  PROTOCOLE ♕  
VERSAILLES : PARADIS OU ENFER ?

Versailles, un jour, a été son petit paradis, lorsqu'il en parcourait les corridors au bras de Victoire, pour se rendre à telle festivité, ou encore, lorsqu'il observait avec un petit sourire la splendeur des lieux, au temps où il était encore ambassadeur d'Angleterre. Cependant, avec le temps, Thomas s'est mis à voir avec moins d'enthousiasme et plus de réserve ce symbole de la monarchie absolue, un système dont les conséquences funestes se sont malheureusement que trop fait sentir en Angleterre... À la mort de son épouse, il a fallu bien du temps avant qu'il ne soit capable de parcourir à nouveau les corridors qui, pendant un temps, lui ont rappelé trop de souvenirs...

Mais il faut bien vivre, quand la mort n'a pas voulu de nous.

COMPLOT : VÉRITÉ OU FANTASME PUR ?

Dans un endroit tel que Versailles, croire qu'il n'y a pas de complot est inexpérience et idiotie. C'est ce que Thomas répond toujours, lorsqu'on lui pose la question. Qui devinerait qu'il en sait beaucoup plus qu'il ne le semble? Oui, Thomas n'est pas encore officiellement dans le complot, mais surtout dans son état actuel, faible et plutôt malléable, il serait si facile de tomber dans ce qui lui semble de plus en plus justice... Les paris sont ouverts sur ce qui sera sa décision finale.

COLOMBE OU VIPÈRE ?

Ni l'un ni l'autre, que diable! Certes, depuis qu'il est tout petit, Thomas a une légère tendance à écouter aux portes, mais de là à répéter tout ce qu'il entend, non! Au contraire, sa grande discrétion l'ont toujours empêché de faire une chose pareille... Mais voilà que, depuis le meurtre de Victoire, Thomas prête une oreille encore plus attentive à ce qui pourrait être plutôt compromettant... Toute sa triste histoire l'a rendu plutôt paranoïaque, et le complot lui tend les bras de plus en plus...

DES LOISIRS, DES ENVIES A CONFIER ?

- L'Histoire. Depuis qu'il est tout petit, Thomas en a toujours été passionné. Il a même commencé à rédiger, à la demande de son Roi, une Histoire d'Angleterre... Mais la mort de sa femme a interrompu (pour un temps?) ce travail.
- Correspondre avec Gabrielle de Longueville, une de ses plus vieilles connaissances françaises, est un plaisir et, d'une certaine manière, depuis la mort de Victoire, un soulagement pour lui. Les deux s'entendent à merveille au niveau politique, et si, ces temps-ci, Gabrielle se montre plus insistante, Thomas se sent incapable de se mettre à lui refuser un ou deux petits services...
- Et enfin, même s'il risque beaucoup, il enquête sur la mort de sa femme, déterminé à trouver le coupable et à le faire payer, quitte à utiliser tous les moyens qui lui tombent sur le nez, peu importe les scrupules...

Mais... dois-je mentionner la petite? Non. Plus tard. Chut...

♕  HOP, RÉVÉRENCE ! ♕
► Sûre que vous avez déjà tous trouvé... Green
► Me souviens plus... À force de regénérer... *ZBAF*
► Régulière (la schizophrénie, c'est sérieux.)
► Longue vie au Roi (nan mais lequel?)
► C'est une personne qui vit dans ma tête qui me l'a dit...
► Nope.



Dernière édition par Thomas Howard le 19.04.14 14:23, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait.   THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait. Icon_minitime22.02.14 18:17


CHAPTER

ONE

_________________________________________________


Vous m’avez maintes fois demandé, Gabrielle, de vous faire le récit de ma vie, comme maintes fois vous m’avez dit qu’elle se devait d’être intéressante par ses péripéties. Il est vrai que j’ai toujours été préservé de l’ennui, surtout que j’ai eu l’honneur d’être aux côtés de Charles II durant ses années d’exil et sa glorieuse restauration. Mais l’écriture de l’histoire d’Angleterre qui m’a été demandée par mon Roi, et surtout, la mort de ma malheureuse épouse, Victoire, mon enlèvement et la séquestration qui ont suivi m’en ont empêché. Mais aujourd’hui, je prends la plume pour vous écrire ce que je vous ai depuis trop longtemps promis.

Je suis né le 28 juillet 1636. Parmi mes aïeuls, du côté de mon père, il se trouve même deux reines d’Angleterre, Anne Boleyn et Catherine Howard, tristement connues pour avoir été épouses d’Henry VIII Tudor, et qui connurent toutes les deux une triste fin, celles d’être décapitées. À cause de Catherine, et à cause des tendances catholiques de ma famille, nous tombâmes dans la disgrâce pendant de longues années. Un de mes aïeuls, Thomas Howard, malgré son âge avancé, fut enfermé dans la Tour de Londres et condamné à mort, mais l’avènement d’Edward VI le sauva. Il eut un retour lors du règne de Mary I, et réprima quelques révoltes protestantes avant son mort.

Son petit-fils, Thomas, lui succéda. Mais il tomba dans de nombreux complots, dont le plus célèbre fut une intrigue où il tenta d’obtenir la main de Mary I Stuart. Découvert, il fut mis à mort par Elizabeth I, et le titre de duc de Norfolk nous fut ôté.

Lors de l’avènement de James VI d’Écosse, destiné à devenir James I, les Howard se raillèrent immédiatement à la cause des Stuart et, grâce à leur soutien, revinrent en grâce, sans toutefois obtenir à nouveau le titre de duc de Norfolk.

Notre famille ayant définitivement taillé sa place, malgré le fait que nous restions catholiques (et que nous le sommes toujours, bien que nous nous soumettons aux exigences de l’anglicanisme), mon père, Henry Howard, épousa une lointaine cousine de la famille royale, Elizabeth Stuart. Je suis né le septième enfant et cinquième fils d’une fratrie de treize. Cependant, seulement sept d’entre nous survécûmes à l’âge adulte : mon frère aîné Henry, moi-même et mes cadets Philip, Charles, Francis et Elizabeth.

Mon père, mais surtout ma mère ont toujours été deux véritables figures de proue pour nous. En eux était empreint le sens de l’honneur, et surtout de la famille. Mon père nous répétait souvent que nous devions toujours nous entraider, d’autant plus que mon aîné, Henry, était simple de naissance, et que plus tard, à la mort de nos parents, il reviendrait à nous de prendre soin de lui. Quant à ma mère, elle nous rappelait souvent ses très nobles origines, et nous signifiait que le Roi étant notre cousin, nous devions le soutenir à tout prix.

Il fallait dire que, de plus, la situation en Grande-Bretagne était loin d’être agréable. Pendant des années, Charles I avait tenté de régner seul, dans le régime de monarchie absolue que nous rencontrons ici même, en France. Mais alors, la situation était devenue si grave par l’Écosse qui avait tenté de se soulever et l’Irlande qui tentait de se séparer qu’il avait été contraint de demander de l’argent au Parlement. À présent, celui-ci, avec Cromwell à sa tête, étendait de plus en plus son influence, donnant naissance au regroupement qui sera connu dans l’Histoire sous le nom de Têtes rondes, comme ses membres étaient puritains et reconnaissables à leurs chapeaux ronds.

Pendant que mon père soutenait fidèlement le Roi, ma mère était une amie proche de la Reine, fort impopulaire pour son catholicisme, Henriette Marie de France, fille d’Henri IV. Je fus pratiquement élevé avec les enfants royaux, et je me liai surtout avec James, duc d’York, comme nous avions presque le même âge. Avec nous se joignaient aussi Andrew et Morgan Stuart, fils de Robert Stuart, le frère du Roi, et d’Eleonor du Portugal. Nous ne faisions que parler de la guerre, comme cela semblait être le seul sujet de préoccupation actuel. Cela en devenait même un jeu, où nous étions des soldats royalistes se battant contre les Parlementaires. Au début, comme personne ne voulait jouer un Tête ronde, les ennemis étaient imaginaires. Mais bientôt, on décida que celui qui perdrait à telle prouesse physique serait alors l’ennemi. Et comme je n’étais pas très doué à ce genre de chose (ce que j’avoue sans honte), il arrivait presque toujours que le sort soit cruel avec moi, d’autant plus que dans nos jeux, les Royalistes gagnaient toujours.

Dans notre candeur d’enfants, nous nous disions que le Roi triompherait, malgré l’air de plus en plus soucieux des adultes. Le Roi était pour nous une figure infaillible, presque égale à celle de Dieu lui-même. Mais je remarquais que le visage de ma mère ne prenait pas du tout meilleure figure. Je crois que je fus le premier de tous mes compagnons de jeu à réaliser que, peut-être, nous pouvions perdre, bien que je ne comprisse pourquoi. Peu à peu, mine de rien, j’écoutais les conversations des adultes. Lorsque je ne comprenais pas, j’écrivais de mémoire les événements racontés par les adultes dans des petits carnets. Peu à peu, en rassemblant ces différentes idées, je parvins à comprendre la situation. Et je vis qu’elle était loin d’être belle.

En revanche, je réalisai avec le temps que les revendications des parlementaires étaient, du moins de leur point de vue, légitimes jusqu’à un certain point. Tout comme vous, Gabrielle, j’ai été depuis mon enfance, de plus en plus réticent devant le système d’une monarchie absolue, comme Charles I tenta de l’imposer pendant une partie de son règne.

Un Roi ne peut régner totalement seul. Il aura toujours besoin d’alliés prêts à le soutenir, car le Roi reste homme. Bien des fois, Sa Majesté nous rappela à quel point, dans son exil et sa Restauration, nous lui avions été tant de fois utiles. Ce qui ne fit que renforcer ma croyance que les nobles devaient aider le Roi dans son règne.

La situation se dégrada au point qu’Henriette-Marie de France fut contrainte de fuir pour son pays natal, en 1644, et que, deux ans plus tard, une partie de la famille royale dut se réfugier sur l’île de Jersey. Nous fîmes partie de la suite qui les suivit.

Ce fut également à cette époque que je fus amené à réellement connaître Charles II, alors prince de Galles.


Thomas s’interrompit dans l’écriture de sa lettre, les souvenirs du passé l’assaillant. C’était bien sûr le genre de chose qu’on n’est pas près d’oublier! Le garçon, comme d’ailleurs bien des jeunes gamins de son âge, avait élevé dans l’optique que le jeune prince de Galles était leur plus grand espoir, l’espoir constant de la victoire royale. Mais de là à devenir un jour le confident de Charles II, il y avait un monde!...

Ce n’était pas un jour comme les autres. Pour une fois, il faisait beau, et non pas nuageux comme l’était si souvent le climat océanique de l’île. Un petit bonhomme brun de dix ans à peine, au large sourire, qui parlait très peu mais dont les yeux étaient vifs, pétillants et brillaient d’intelligence, s’était installé sur un pic rocheux, devant la mer. Il aimait entendre le son des vagues s’écraser sur les rochers. Cela lui permettait d’imaginer les histoires de corsaires et de pirates qu’un vieux capitaine leur racontait souvent, à lui, mais aussi à Morgan et à Andrew. Et désormais, on avait laissé tomber le sempiternel jeu des Royalistes contre les Têtes rondes. Non, désormais, c’était les corsaires contre les pirates!

Un amas de petits carnets étaient rassemblés autour de lui. La moitié d’entre eux étaient pleins de dessins d’enfant, mais le reste, c’était toutes ces petites notes d’autodidacte qu’il prenait. Et aujourd’hui, il devait traiter une question de la plus haute importance. Oh que oui!

Il avait entendu deux servantes parler d’une histoire où un chien avait été « sectionné » en deux par un cheval. Thomas n’avait pas la moindre idée de ce que voulait dire le mot « sectionner » et il avait bien l’intention de le savoir. S’il prenait des notes, c’était parce qu’il devait trouver un plan pour demander à une personne « sécuritaire » ce que voulait dire ce mot. Morgan et Andrew n’en ayant pas la moindre idée, il fallait à ce moment-là user de prudence. Le demander à sa mère reviendrait à avouer qu’il avait (encore) écouté aux portes, et qu’il serait (encore une fois) grondé pour avoir fait une telle chose.

- Mais qu’est-ce que tu fais là, petit bonhomme?

Thomas fronça les sourcils. Alors là, non! S’il y avait bien une chose qu’il détestait, c’était de se faire traiter de petit bonhomme! Oui, Thomas Howard était plutôt petit pour son âge, et avait horreur qu’on le lui rappelle. Après tout, hier, il avait vu à sa grande douleur un bouton apparaître sur son nez. Morgan et Andrew avaient poussé les hauts cris, lui hurlant qu’il avait la petite vérole et qu’il allait en mourir. C’était un petit garçon terrifié qui s’était réfugié dans les jupes d’Elizabeth Stuart, et la mère, se retenant pour ne pas rire, avait dit simplement à son fils qu’il était en train de devenir un homme. Et depuis ce jour, il avait fait le serment de ne plus jamais pleurer, comme les hommes ne pleuraient pas comme les filles! Et donc, conclusion, s’il devenait un homme, il n’était plus un petit bonhomme!

Sans se retourner vers celui qui l’avait interpellé, Thomas se leva, haut et fier, dominant la mer sur son rocher.

- Je ne suis pas un petit bonhomme! Hier, maman a dit que je devenais un homme!

Se retournant fièrement, tel un coq, le visage du gamin rougit et se décomposa subitement lorsqu’il vit qui était derrière lui. Charles, prince de Galles, en personne.

Pendant un instant, Thomas était certain que la foudre provoquée par la colère de Dieu allait tomber  sur lui. Après tout, le chapelain avait dit cela, dimanche dernier, que ceux qui, en Angleterre, commettaient le crime de lèse-majesté (en l’occurrence, les Têtes rondes) en s’opposant à l’autorité du Roi seraient punis par la foudre de Dieu. Et en ce moment, Thomas était certain que c’était ce qui allait lui arriver.

Mais Charles ne semblait pas fâché pour un sou. Au contraire, un sourire se dessinait sur ses lèvres.

- Très bien, jeune homme. Mais tu n’as toujours pas répondu à ma question.

Aussitôt, il prit place sur le rocher, s’y asseyant en croisant ses jambes pour s’y mettre plus à l’aise. Se rappelant qu’il ne fallait jamais rester debout devant le prince de Galles, Thomas se décida à se rasseoir. Toussotant légèrement, comme pour enlever son malaise, il dit enfin :

- Je prends des notes sur tout ce que je ne comprends pas. La guerre, et tout ça… Parce que si je demandais à maman, elle serait fâchée.
- Pourquoi? Parce que tu as écouté aux portes?

Thomas rougit violemment. Il en avait un peu trop dit. Pendant un moment, il était sûr que Charles allait ordonner qu’on l’enferme dans un donjon du Château Elizabeth pour sa peine (il avait bien le droit, après tout, c’était lui, le prince de Galles), mais l’héritier du trône gardait toujours le même air enjoué.

- Allez, écouter aux portes a ses avantages! Mais ne va pas répéter à tout le monde que j’ai dit cela, d’accord?

Un clin d’œil complice accompagna les paroles de Charles. Déjà un peu plus à l’aise, Thomas hocha de la tête avec un sourire timide.  

- Dis-moi, qu’as-tu découvert?

Sans se faire prier, le gamin bomba fièrement le torse, et comme un docteur prêt à donner un cours magistral, il ouvrit solennellement son carnet, fier que, pour une fois, un grand s’intéresse à ses travaux. Et puis, ce n’était pas n’importe qui! C’était le prince de Galles en personne!

- D’abord, père combat avec Sa Majesté parce que le Parlement, principalement composé des Têtes rondes, se révoltent contre lui, parce qu’ils n’aiment pas que ce soit une monarchie absolue en Angleterre. Et une monarchie absolue, c’est quand un roi règne tout seul. Et le Parlement n’aime pas ça, parce que lui aussi veut prendre des décisions.

Le sourire de Charles s’élargit.

- Et tu as compris tout cela tout seul, sans demander à personne?

- Oui.

- Et que penses-tu de tout cela?

Thomas resta pensif pendant un moment. Ce qu’il en pensait? C’était bien là une question de point de vue, même s’il était encore trop petit pour affirmer une telle chose. Avec ce qu’il avait appris, il savait que les Royalistes avaient raison… Mais déjà, il était capable de dire que le Parlement, sur bien des points, n’avait pas tort…

- Je ne sais pas, fut la réponse la plus honnête que put donner le gamin.

Le visage de Charles devint pensif.

- Tout cela est si compliqué, n’est-ce pas?

Pendant un moment, les deux garçons restèrent plongés dans leur rêverie, bercés par le seul bruit de la mer non loin. Le prince ferma les yeux. La mer, depuis le premier jour où il l’avait vue, lorsqu’il avait été contraint de fuir la Grande-Bretagne, l’avait immédiatement rassurée dans la douleur de son exil forcé, comme une seconde mère lui chantant une berceuse apaisante par le doux bruit des vagues. Ce n’était que le début d’une longue histoire d’amour, si on peut l’appeler ainsi…

Enfin, Charles se leva, et frottant affectueusement les cheveux de Thomas, commença à s’éloigner, avec un sourire qui en disait long et qui lui fut rendu.

Soudain, l’enfant s’écria, alors que lui était déjà à plusieurs mètres du rocher :

- Qu’est-ce que ça veut dire, sectionner?

- Sectionner? Ça veut dire couper en deux.

Thomas avait alors dégluti, son imagination lui envoyant une image pas très ragoûtante. Le chien avait été coupé en deux par le cheval?

Oui, c’était la toute première rencontre de Thomas Howard avec celui qui deviendrait un jour Charles II. Et ce n’était que le début d’une longue et solide amitié, qui se bâtirait sur la confiance.

Nous dûmes bientôt quitter l’île de Jersey pour suivre le prince de Galles, qui se dirigea vers la Hollande, à La Haye, où sa sœur, Mary, avait épousé le prince d’Orange. Il devenait de plus en plus évident qu’un retour en Angleterre serait dangereux, d’autant plus que les Écossais avaient livré Charles I aux parlementaires, et que sa tentative d’évasion, par la suite, avait lamentablement échoué. James, duc d’York, ne réussit qu’avec difficulté à nous rejoindre, accompagné de mon père, et fut contraint de s’attifer en jeune fille pour ce faire, pendant que la princesse Elizabeth et Henry, duc de Gloucester, restèrent aux mains des Têtes rondes. La famille Stuart subissait donc une véritable diaspora, d’autant plus que la Reine Henriette-Marie, et la dernière-née de la famille, Henriette-Anne, que nous connaissons tous aujourd’hui sous le beau titre de Madame, étaient à Saint-Germain.

Et, très vite, dès le début de 1649, arriva le procès de Charles I, qui connut l’issue qui restera à jamais marquée dans l’histoire de l’Europe : sa mort sur l’échafaud.


L’attente avait été terrible. Les nouvelles avaient tant de mal à arriver de l’Angleterre! Déjà, plusieurs personnes étaient parvenues à quitter la Cour en exil à La Haye pour assister au procès et retrouver quelques proches qui étaient restés dans en Grande-Bretagne. Henry Howard avait escorté Eleonor du Portugal et Morgan Stuart de l’autre côté de la Manche, où ils avaient pu rejoindre Robert afin qu’à l’issue du procès, ils puissent le raccompagner en Hollande. Andrew Stuart et Thomas étaient restés à La Haye, avec le prince de Galles, et comme dit plus haut, le temps paraissait dix fois, cent fois plus long.

Le 30 janvier se passa encore dans l’angoisse, tout le monde étant dans l’ignorance que ce jour-là, la Grande-Bretagne s’était faite régicide. Et ce fut le 5 février, la veille de l’arrivée des cousins Stuart et d’Henry Howard, que la fatale nouvelle arriva. Et tout le monde était au courant, sauf, bien sûr, celui qui s’appelait désormais Charles II, comme tous hésitaient de la façon à lui annoncer l’horrible annonce de la façon la plus délicate.

Ce fut finalement le chapelain, Stephen Goffe, qui, calmement, le soir, entra dans la chambre du Roi, commençant doucement : « Votre Majesté… »

Il n’en fallut pas davantage pour Charles II, roi déchu de Grande-Bretagne, comprenne. Le chapelain se retirant aussitôt, il laissa libre cours à son hébétude, incapable de pleurer. Et soudain, ce fut le son d’une porte qui s’ouvrait en émettant un grincement, laissant paraître une tête brune de petit garçon de douze ans, aux yeux brillant d’intelligence, mais qui, ce jour-là, semblaient aussi tristes que le Roi.

Thomas avait complètement oublié la petite phrase qu’il fallait dire pour donner son allégeance au Roi. Pendant qu’il s’était dirigé à pas de loup vers la chambre, de peur d’être surpris et d’être vertement renvoyé ailleurs, il avait eu l’intention bien marquée de le faire, bien qu’il s’était demandé tout le long ce qu’il devait normalement dire. Nerveux, il mit un genou en terre (oui, il devait faire un truc dans le genre), et commença : « Votre Majesté… » avant d’avoir la parole coupée par l’émotion et la nervosité.

Mais Charles, à travers ses yeux mouillés, eut un sourire pour le gamin qui, le premier, avait eu le cœur d’être le premier à vouloir lui faire allégeance et le soutenir dans sa peine. Immédiatement, il se leva, et serra le gamin dans ses bras, pendant que les deux, sans pudeur aucune, pleurèrent à chaudes larmes.

Désormais, Charles savait qu’il pouvait compter sur Thomas, malgré son jeune âge. Après tout, n’était-il pas roi prématurément, à l’âge si tendre de dix-neuf ans?  




Dernière édition par Thomas Howard le 07.03.14 23:07, édité 2 fois
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CHAPTER

TWO

_________________________________________________


Le jeune Roi, cependant, n’en resta pas là. Avec le courage et la joie de vivre qui le caractérisèrent toujours, il sut surmonter la peine causé par la mort de son père, et aussi, par la suite, par la nouvelle de la mort de la Princesse Elizabeth, sa sœur, à Sion House.

De notre côté, nous autres jeunes garçons de la noblesse anglaise, moi-même, Brandon Grey, ainsi que les cousins du Roi, Morgan et Andrew Stuart, recevions un entraînement plutôt… intensif. Sa Majesté avait formé une alliance avec les Écossais, qui, eux, reconnaissaient Charles II comme leur Roi. Nous allions donc, très bientôt, suivre notre Roi en Écosse, pour son couronnement et dans une tentative de vaincre définitivement les Têtes rondes.

Mais, je l’ai bien dit plus tôt, j’étais loin d’être le plus fort, au niveau physique. J’étais aux entraînements un bien piètre soldat, et je le suis encore aujourd’hui. On me jugea donc, au moment du départ de la petite armée du Roi pour l’Écosse, inapte à les suivre, à mon grand déplaisir. Je manquai donc la défaite désastreuse de Worcester, certes, mais je ne pus faire partir de la folle équipée où Charles II, accompagné de quelques nobles, avait fui l’Angleterre sous des circonstances tout à fait abracadabrantes! Mais le Roi, dont la confiance à mon égard n’avait fait que grandir, avait donc décidé de me confier la lourde tâche de surveiller la Cour en exil.

Il avait bien raison! Si sa sœur, Mary, ainsi que son époux, le stadhouder Guillaume II d’Orange, avaient eu la gracieuseté de nous accueillir, beaucoup ne voyaient pas notre présence d’un bon œil. Je parle ici, bien évidemment, des républicains. Et je dois dire que j’ai eu à en pâtir, même si je m’en relevai plutôt facilement et  que je pus m’acquitter de ma tâche avec honneur…


- Allez! Avoue qu’elle te plaît un peu!

Depuis le retour d’Angleterre de Charles, de Morgan, d’Andrew et de Brandon, James leur avait tout raconté. Et depuis, ils étaient sans pitié avec le pauvre Thomas.

- C’est ça… Vous, vous grimpez aux chênes, vous courrez la campagne, et moi… et moi…

Découragé, Thomas écrasa sa tête contre la table.

- Allons donc, Howard, je suis content de vous! Dit Charles avec un rire. Je dois dire que malgré votre jeune âge, vous vous êtes acquitté de la tâche à merveille, bien mieux que bien des personnes plus âgées et plus expérimentées que vous! Cependant…

Thomas poussa un grognement sourd, ce qui fit esclaffer la bande de grands garnements qui l’entouraient. Il devinait un peu trop bien le reste.

- Cependant, continua Brandon Grey, vous savez, l’amour commence souvent par les disputes… les désaccords… qui mettent du piment dans les relations…

- À vous entendre parler, Grey, je finirai par croire que vous avez lu un de ces romans français insipides en cachette!

Eh oui! Une jeune fille était la cause du malheur de Thomas. Oh, malheur… Face à elle, il savait bien se défendre. Lorsque ses compagnons anglais et son Roi, véritables coureurs de jupons alors que lui ne l’était absolument pas, tentaient de le « déniaiser », il avait pris le parti d’en rire. Après tout, disait-il souvent comme réplique, il fallait bien que quelqu’un fasse le guet pour alerter de l’arrivée des maris…

Mais lorsqu’il s’agissait de Marleen Bicker, c’était une toute autre chose, croyez-moi!

En effet, les républicains ne voyaient pas d’un très bon œil les exilés anglais installés à La Haye. Certains le manifestaient plus que d’autres, sans toutefois s’attaquer directement à la famille royale. Marleen était de ce nombre, et avait choisi Thomas comme cible. Il avait l’air plutôt « facile », après tout, avec son air plutôt lunatique, sans doute trop lunatique pour répondre tout de suite et avec verve.

Mais c’était une apparence trompeuse. Certes, Thomas aimait à se plonger dans ses livres, ses petits carnets, ce qui avait développé chez lui le fait qu’il avait souvent l’air ailleurs. Mais c’était une erreur. Thomas ne faisait pas que lire, il écoutait, et de cette façon presque autodidacte d’apprendre, il avait appris à dissimuler bien des côtés de lui-même…

Dès la première pique, Marleen s’était rendue compte que son adversaire était beaucoup plus coriace qu’il en avait l’air. Les joutes verbales, très vite, étaient devenues une sorte d’attraction pour ceux qui avaient la chance d’y assister, comme on ne savait jamais qui en sortait gagnant! Mais cela ne semblait plus suffire à la jeune Hollandaise.

Pas plus tard que la veille, une guerre, non plus de mots, mais de coups bas avait commencé, du moins pour Marleen. Alors que Thomas sortait à l’extérieur, se trouvant juste en-dessous de la fenêtre de la chambre de la jeune fille, le contenu d’un pot de chambre était tombé sur lui… Et il n’avait pas eu besoin de savoir qui était à l’origine de tout cela…

Si Thomas commençait à trouver cette guerre plutôt puérile, il n’allait pas se laisser faire aussi bêtement! Après la guerre des mots, la guerre des coups bas avait commencé, et lui aussi allait en faire partie… que ça plaise à la demoiselle ou non!

Ce ne fut que lorsque les Anglais furent contraints de quitter La Haye qu’enfin, Marleen put clamer qu’elle avait définitivement triomphé, et Thomas, trop soulagé d’enfin quitter celle qu’il avait affectueusement surnommé « la tête de Méduse » n’en fit pas trop de cas…

Mais ils n’en avaient pas fini l’un avec l’autre. Loin de là!

Lorsque l’époux de Mary Stuart, Guillaume II d’Orange, vint à mourir, le poste de stadhouder n’étant pas héréditaire, les Provinces-Unies passèrent donc non pas à leur fils, devenu à la mort de son père Guillaume III, mais à Johann de Witt. Ayant perdu le soutien des forces hollandaises, la Cour du roi Charles devint en quelque sorte itinérante. Comme vous le savez sans doute, Gabrielle, il était à cette époque hors de question de demander un quelconque soutien à la France, malgré la présence de la Reine mère Henriette-Marie, le pays étant plongé dans la Fronde, et qui connut la triste issue dont nous sommes tous les deux conscients. Nous nous rendîmes donc d’abord à Copenhague, espérant obtenir le soutien de Frédéric III. Ce fut au Danemark que mon père décéda, pleurant avec nous de ne pas pouvoir être enterré en terre anglaise. Ce ne sera que tout récemment, en 1665, que son corps fut rapatrié et enterré dans le caveau des Howard, comme c’avait été le cas pour ses ancêtres avant lui…

Nous nous redîmes ensuite à Cologne et puis à Bruges. Ce fut pendant ces années où, enfin, nous perdîmes pratiquement tout espoir de revenir un jour en Angleterre. Le Roi, réellement, n’avait plus de Roi que le nom, et même, on ne l’appelait plus « Roi d’Angleterre », mais bien « Roi d’Écosse », de façon assez peu respectueuse…

Tout ou presque était calculé de près. La table du Roi, qui auparavant avait bien dix à quinze services, en était pratiquement réduite à trois. Les chandelles, les vêtements… tout était calculé, calculé, calculé… Nous avions très peu de moyens, et nous ne voulions surtout pas que notre misère ne paraisse! Et l’art d’arriver à une telle chose est très difficile…

Pour ajouter à notre misère, chaque pays semblait fermer hermétiquement ses portes devant nous. La France, dirigée par Mazarin, s’était alliée au Lord Protecteur Cromwell, les pays du Nord s’entredéchiraient, et les Provinces-Unies, à présent gouvernées par ceux qui avaient été hostiles à notre présence quelques années plus tôt, nous levaient le nez. Il ne restait plus, à part quelques petits princes allemands, que l’Espagne, que nous raillâmes… Et nous nous rendîmes utiles, évidemment, sur le champ de bataille, ce qui eut pour effet de railler à notre cause quelques autres Royalistes et prouver au Commonwealth de quoi nous étions encore capables!

N’ayant jamais été un très bon combattant, je fis partie du conseil concernant la partie plus stratégique de la guerre, où j’avoue que mes conseils furent plutôt appréciés de tous ceux qui avaient le bon sens de ne pas suivre Don Juan d’Autriche, même de votre oncle, le prince de Condé lui-même. Et vous êtes sans doute la mieux placée pour savoir, Gabrielle, l’admiration que je porte à ce brillant stratège et guerrier qu’est votre oncle!

La bataille la plus célèbre, celle des Dunes, fut une cuisante catastrophe pour nous, dont nous devons encore porter le fardeau aujourd’hui à cause de ses pertes…


Tous les frères Howard s’en étaient tirés sans l’ombre d’une égratignure. Henry, simple d’esprit, et toujours soigné avec grande affection par sa mère, n’avait évidemment pas pris part à aucune bataille. Mais il n’en avait pas été de même pour les Stuart.

Andrew Stuart, avec qui Thomas avait partagé tant de jeux dans l’enfance, toutes les souffrances de l’exil, avait été gravement blessé par Fife, une Tête ronde. Blessé au point que sa famille trouvait qu’il valait mieux le faire passer pour mort. Dieu merci, il avait encore toutes ses facultés mentales. Mais on pouvait bien se demander à quoi tout cela pouvait servir, maintenant qu’il était condamné à être un mort enfermé parmi les vivants…

De tous, ce ne fut pas Andrew qui subit plus difficilement son nouveau martyre, mais Morgan. Morgan adorait son frère, c’était un fait. Et Thomas ne pouvait pas s’empêcher de le comprendre.

Cela lui rappelait quand son père était mort. La seule chose qui l’avait persuadé de continuer à se battre, c’était lorsqu’Henry Howard avait rappelé, sur son lit de mort, cinq ans plus tôt, que Thomas était désormais le chef de la famille et que ce serait désormais lui qui jouerait le rôle du père. Et cela, il ne l’avait jamais oublié. Mettant de côté son chagrin, il s’était donc battu. De toutes ses forces, et surtout, de toute son âme.

Morgan était un cousin éloigné de par sa mère, mais c’était un membre de sa famille quand même. Et d’une certaine manière, il savait qu’il devait le protéger. Son ami avait, peu à peu, sombré dans l’alcoolisme pour malheureusement ne plus jamais sembler s’en sortir. Thomas, avec Brandon, autant qu’ils le pouvaient, s’étaient établi comme devoir de passer le plus de soirées possible avec lui, pour qu’il pense à autre chose que la bouteille. Mais lorsqu’ils étaient retenus ailleurs, Howard et Grey étaient alors certains de retrouver Morgan le lendemain avec une gueule de bois monumentale.

Ce fut lorsque Morgan, qui avait réussi à retracer Fife et qui l’avait tué, pour ensuite se faire sévèrement réprimander par Charles, devant Thomas, que le jeune Howard crut que son ami était définitivement, malgré tous ses efforts, au bord du gouffre. Ce soir-là, alors que Morgan s’était enfermé dans sa chambre, et que Brandon Grey, qui avait été présent à l’assassinat de Fife, n’osait pas trop se présenter, Thomas se décida donc à y aller seul. Quitte à se faire repousser. Mais il avait un assez mauvais pressentiment, qui ne faisait que grandir pendant qu’il s’approchait de la chambre…

Pour une fois, Morgan, qui laissait habituellement sa porte négligemment ouverte, semblait s’être barricadé. Craignant le pire, Thomas se jeta sur la porte de toutes ses forces, plusieurs fois, ignorant les ecchymoses qui s’ensuivaient, lorsqu’enfin, il parvint à la briser, pour voir, comme il le craignait, Morgan en train de charger un pistolet. Dire qu’il avait fait de son mieux pour que jamais il ne se retrouve avec une arme, par peur qu’il n’ait l’idée saugrenue de mettre fin à ses jours. Et le rictus embrouillé de Morgan ne fit que tout concrétiser.

- Tiens, Thomas! Tu arrives juste à temps pour le spectacle.

- Bon sang de bon soir, mais ressaisissez-vous!

Sans égard pour le pistolet, qui aurait pu partir à tout moment dans les mains de Morgan, devenues maladroites par l’alcool, Thomas secoua son ami, comme s’il espérait le dégriser ainsi. L’arme tomba sur le sol, et d’un coup de pied rapide, le jeune Howard l’envoya dans un coin.

- Je m’en moque si je vais en Enfer pour un suicide! Ça ne peut pas être pire que ce monde maudit!

La gifle partit du côté de Thomas. Et une autre, malhabile, molasse, de la part de Morgan, répondit.

- Pardonnez-moi, Richmond, pour vous dire une chose pareille, commença Thomas, à bout de nerfs. Mais de grâce, vivez, bon Dieu! Vivez pour lui!

Thomas était plus que conscient que les paroles qu’il venait de prononcer étaient dures, même très dures. Mais il commençait à ne pas voir une autre façon de ressusciter Morgan, en quelque sorte.

Elles eurent bien leur effet. Morgan regarda dans les yeux de Thomas, totalement dégrisé. Puis, n’y tenant plus, il s’écroula sur l’épaule de son ami, pleurant comme un enfant, sans aucune honte, pendant que Thomas, avec une douceur presque maternelle, lui tapotant un peu le dos, le consolait, malgré le fait que lui aussi sentait des larmes couler sur ses propres joues, pendant qu’il pensait à toute l’horreur de la guerre et les misères qui s’ensuivent

Les deux hommes, dans leur désespoir, ignoraient encore que ce calvaire tirait à sa fin. Après tout, quelques mois plus tard, Oliver Cromwell, Lord Protecteur d’Angleterre, se mourrait…




Dernière édition par Thomas Howard le 19.04.14 14:13, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait.   THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait. Icon_minitime22.02.14 18:22


CHAPTER

THREE

_________________________________________________


Lorsque le Lord Protecteur Oliver Cromwell vint à mourir, son fils Richard lui succéda. Mais, semblable aux successeurs de Charlemagne, il n’avait pas le charisme que j’accorde de bonne grâce à son père. Le gouvernement cromwellien devenant de plus en plus impopulaire, le peuple se mit même à réclamer de vive voix le retour du Roi Charles, deuxième du nom. Après tant d’années passées dans la misère, le désespoir, la mélancolie d’une gloire passée, ce retour plus qu’inattendu nous parut comme un signe du Ciel. À Douvres, lorsque nous débarquâmes sur la bonne vieille terre mère anglaise après tant d’années, je crus, pendant un moment, que c’était Saint Pierre en personne qui nous ouvrait les portes du paradis.

Réinstallés à Whitehall pour ne plus en partir, le Roi récompensa généreusement ceux qui l’avaient soutenu pendant tant d’années, et il m’honora en me comptant parmi eux, pour même déclarer en public que j’étais un de ses plus proches conseillers. Il rendit à ma famille le titre de duc de Norfolk, qui nous avait été ôté alors que nous étions dans la disgrâce sous le règne d’Elizabeth. Ce fut mon frère aîné, Henry, qui d’abord le porta officiellement. Mais ses facultés diminuées ne lui permettant pas de remplir les obligations dues à son rang, je fus nommé son tuteur officiel, et portai à sa place le titre de duc de Norfolk, en plus de celui de comte d’Arundel, que j’avais aussi reçu à la Restauration.

Ce fut certainement ce moment de grandes réjouissances, surnommé si justement « L’Âge d’Or » après toutes ces années austères dominées par les Puritains, qui nous permit de supporter la douleur provoquée par la mort prématurée d’Henry, duc de Gloucester, le frère du Roi, et plus tard, celle de Mary Stuart, princesse d’Orange, qui nous avait suivis en Angleterre lors de la Restauration.

En 1661, un événement comme on n’en voit peu dans l’histoire se produisit : comme pour rire de la mort en pleine face, pour lui prouver qu’elle n’était pas la sauveuse qu’elle prétendait être, le peuple ouvrit les tombes d’Oliver Cromwell, d’Henry Ireton et de John Bradshaw pour décapiter leur cadavre et les jeter par la suite dans la Tamise. J’assistai, de loin, à cette cérémonie macabre… Et je ne pus m’empêcher d’être dégoûté devant une telle profanation, devant un homme qu’on ne pouvait même pas laisser dormir en paix dans son sommeil éternel. Un homme qui nous avait causé tant de misères, certes, avec qui je n’étais sûrement pas d’accord sur bien des points, mais qui avait eu le courage de s’opposer au système de la monarchie absolue… En quinze ans, étions-nous devenus rien d’autre que des monstres assoiffés de sang?


Thomas, aux côtés de Morgan, suivait de loin les événements du 30 janvier 1661, tentant d’ignorer autant que possible son ami qui brandissait bien haut sa bouteille et lançait des insultes à faire mourir une duègne.

En même temps, Thomas ne pouvait que comprendre son lointain cousin. Il avait été l’un des rares à être mis au courant qu’Andrew Stuart, toujours estropié depuis la catastrophe de la bataille des Dunes, était caché non loin de Londres, confié aux bons soins d’Eleonor du Portugal. Les morts de Mary et d’Henry Stuart n’avaient pas, mais alors pas du tout aidé. Au moins, Morgan ne parlait plus de suicide. C’était déjà cela.

Détournant ses yeux de la scène qui ne faisait que lui donner un haut-le-cœur, en voyant les corps déjà à moitié décomposés qu’on décapitait, Thomas tenta de penser à tout ce qui se préparait, derrière les murs de Whitehall…

Déjà, Charles parlait d’envoyer Brandon, Thomas et Morgan aux quatre coins du globe ou presque. Le comte se doutait bien que pour ce qui était de Morgan, c’était surtout pour lui changer les idées et qu’il arrête de faire des « bêtises ». Par contre, lui n’avait pas trop envie de repartir de l’Angleterre à peine arrivé. Mais rester, cela voudrait dire que ses amis, en joyeux lurons incorrigibles qu’ils étaient, se mettraient en tête de lui trouver une maîtresse ou tout au moins une femme. Dieu! Bande d’enragés!

Parlant de mariage, c’était davantage celui du Roi lui-même qui était mis en question. Après tout, malgré ses quelques enfants illégitimes ici et là, dont le plus célèbre était le fils de Lucy Walter, James duc de Monmouth, malgré sa flamboyante favorite en titre, Barbara Palmer, dont Pepys glorifiait dans ses peintures ses lourdes paupières qu’il disait ne jamais être lassé d’esquisser, il avait besoin d’un héritier…

Le « plouf » du cadavre de Cromwell plongé dans la rivière interrompit le jeune Howard dans ses pensées. Thomas ne put s’empêcher d’y voir la fin définitive du Commonwealth, balayé par les vagues…

Un an plus tard, en 1662, après bien des négociations, il fut décidé que Charles épouserait l’infante du Portugal, Catherine de Bragance, et je fus chargé d’accompagner la future Reine d’Angleterre. Et je dois dire que, malgré son catholicisme qui aurait pu rendre le peuple anglais hostile à sa présence, comme c’avait été le cas avec Henriette-Marie de France, plusieurs années plus tôt, sa dignité et son intelligence lui permirent non seulement d’être acceptée, mais aussi aimée…

L’installation de la Reine en Angleterre, mais aussi à Whitehall… Quelle affaire! Thomas s’en souviendrait toute sa vie.

Il se rappellerait toujours de la tête de la suite lorsque Catherine de Bragance était arrivée en Angleterre, accompagnée de ses duègnes et revêtue du si étrange vertugadin, qui semblait d’autant plus immense qu’elle n’était pas très grande.

Thomas se souvint, ce jour-là, à quel point elle était nerveuse, sur le bateau, tentant de siroter en même temps une tisane étrange, inconnue aux Anglais, faite de feuilles venues d’Orient, qu’elle appelait thé, pendant que ses femmes la préparaient, et qu’elle avait tremblé lorsqu’elle avait appris qu’on ne disposait pas d’assez de linge pour l’habiller à l’anglaise pour toute la durée du voyage jusqu’à Whitehall. Immédiatement, le duc de Norfolk lui avait souri, l’avait rassurée autant qu’il le pouvait, Catherine ne connaissant que très peu d’anglais, lui disant que si elle se sentait plus à l’aise dans son habillement habituel, il n’y avait pas de problème… Oui, la suite anglaise avait beau avoir l’air ébahie, Catherine de Bragance était plus calme, et c’était la chose la plus importante pour Thomas, qui ressentit une satisfaction quasi-paternelle lorsque Charles complimenta Catherine sur la beauté de ses yeux. Pour sûr, la nouvelle Reine n’avait pas la beauté de Barbara Palmer, mais son intelligence paraissait dans sa physionomie.

Lorsqu’elle fit son entrée à Whitehall, un feu, en dehors des chambres de chaque courtisan, avait été allumé pour souhaiter la bienvenue à la Reine. Toutes les chambres… sauf une. Celle de Barbara Palmer.

Barbara Palmer n’était pas connue que pour être belle, elle était aussi impulsive et extravagante, et de savoir qu’une autre dame, de meilleure naissance, aurait désormais le pas sur elle n’était pas pour lui plaire… Thomas apprit, sur le (trop) tard, qu’elle avait obtenu de Charles, après une belle crise, une place dans la Maison de la Reine. C’était le comble du comble, et, lorsque Catherine, présentée à sa nouvelle suite, ne comprenant pas immédiatement qui était Barbara à cause de son manque de compréhension de l’anglais, n’apprit que très brutalement, par une âme charitable (sic) qui était réellement cette dame.

La réaction fut… mémorable. Catherine de Bragance, éclatant en larmes de rage, saignant du nez, se jetant sur le sol dans une hystérie incontrôlable… Une fois calmée par ses duègnes, tout aussi outrées qu’elle, ce ne fut qu’à ce moment que Thomas, enfin, put se frayer un chemin vers elle et lui parler en privé, histoire de réparer les dégâts.

Dans les quelques semaines où il avait appris à la connaître, le duc de Norfolk avait développé une certaine estime pour la Reine. Il la savait intelligente et réellement bonne, et son acceptation de se soumettre aux quelques exigences des anglicans montrait déjà qu’elle serait une excellente Reine consort… Mais que la Palmer vienne tout défaire, alors ça, non!

- Je vous crois pleine de cœur et d’esprit, Votre Majesté, lui avait dit Thomas. Ce sont des qualités que le Roi apprécie et qui vous feront aimer de lui. Peu de gens le connaissent mieux que moi, Madame. Et je sais ce que je dis.

Catherine l’avait écouté attentivement, hochant de la tête… Et dès lors, Charles, trouvant lui aussi que sa maîtresse était allée trop loin (pour une fois), sans pour autant être amoureux de son épouse, conçut pour elle une véritable amitié fraternelle. La Reine, peu à peu, quitta le sillage des duègnes pour s’adapter à la joyeuse vie de la Cour d’Angleterre, restant indulgente sur les aventures de son époux, répondant même avec esprit aux piques de Barbara Palmer. La familiarité entre Charles II et Catherine de Bragance devint telle que cette dernière n’avait aucune gêne à le serrer dans ses bras en public, et le Roi, se faisait son maître d’anglais, s’amusait à lui apprendre quelques jurons en lui faisant croire qu’il s’agissait de mots courants, pour se taper les cuisses en voyant les dames de sa suite prendre des airs horrifiés lorsqu’elle les répétait, innocemment…

Pour Thomas, sa mission avait été réussie dans le plus grand succès.

Peu de temps après, vers la fin de 1663, pour être plus précis, je fus envoyé dans les Caraïbes, puis, par la suite, aux Indes orientales, comme administrateur des colonies. Bien sûr, avec l’avènement de Charles II, que l’on peut qualifier de subit, au moment même où les Royalistes étaient dans le désespoir, il fallait dire que les colonies, éloignées de l’Angleterre, leur terre-mère, avaient pour ainsi dire besoin d’un rapport complet, afin de réorganiser leurs infrastructures, et le commerce de café, de coton, de tabac, qui assureraient notre prospérité.

Voir des contrées si différentes de l’Europe occidentale, des cultures différentes, leurs coutumes, me dérouta tout autant que j’en fus fasciné… Mais j’avais le mal du pays… Et, sitôt mes rapports terminés (et croyez-moi, c’était chose bien nécessaire), j’obtins de Sa Majesté l’autorisation de revenir en Angleterre.


Il n’y avait pas que le mal du pays, et le climat pour ainsi dire épouvantable de l’Inde qui avait fait revenir Thomas. (Le climat? Parlons-en, du climat! Ça pleut pendant on-ne-sait-plus combien de temps, au point qu’on ouvre sa porte pour sortir dans la rue et que pendant un moment, on se croit à Venise, et ensuite, c’est la chaleur et la sécheresse à n’en plus finir, au point que l’on croit en devenir fou. Bon sang! Mais quel pays!)

Il y avait eu un ouragan, pendant qu’il était encore aux Indes. Ce n’était pas l’ouragan que l’on connaît au sens propre. Non, c’était l’apparition d’une personne que Thomas espérait bien ne plus jamais revoir.

On lui avait annoncé, ce matin-là, qu’une personne venue de la part de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, dirigée par Pieter de Graeff, désirait le voir pour parler affaires. Thomas avait accepté, sans poser davantage de questions… Après tout, pourquoi le ferait-il? Ce n’était que la routine habituelle… enfin, en principe.

Ce ne fut lorsque l’ambassadeur en question fit son entrée que, pendant un moment, Thomas crut aux fantômes.

C’était Marleen Bicker. Marleen, que Thomas n’avait pas oubliée… Aucun sentimentalisme dans tout cela, nom de Dieu! C’était un souvenir bien désagréable, qui semblait arriver au niveau des privations endurées en exil, le découragement, le désespoir…

Et à l’évidence, elle aussi l’avait reconnu.

Toussotant légèrement, tentant de se donner un semblant de contenance, Thomas se dressa le plus droit possible sur son siège.

- Je dois dire que je ne m’attendais pas à vous voir ici, commença Howard, plus sèchement qu’il ne l’aurait voulu.

- Et moi de même, répondit la jeune femme, sur le même ton.

- Vous veniez pour?

- Mon mari est administrateur de la Compagnie hollandaise des Indes orientales. Comme il ne peut pas se déplacer lui-même, je le remplace.

« Je plains le pauvre homme, » pensa Thomas.

- Il faut du courage, pour faire un tel voyage, répondit le comte, plus sarcastiquement qu’il ne l’aurait voulu, se retenant pour ne pas dire qu’il fallait un sacré culot. Marleen, qui avait bien senti toute la moquerie dans la réplique de Thomas, en vint rapidement au fait.

Après avoir bien parlé affaires sans trop d’éclats, l’Hollandaise ne tarda pas à quitter Thomas. Ce ne fut qu’une dizaine de minutes après, lorsqu’il fut enfin revenu de cette sorte de rancœur qui l’englobait comme dans un nuage, que Thomas se prit à rire pour de bon.

Au fond, ils n’étaient que deux grands enfants!

Mon travail dans les colonies enfin terminé, je revins en Angleterre, où on décida de me nommer ambassadeur en France. J’eus la joie d’y retrouver quelques amis anglais, qui s’y étaient installés…

La plume de Thomas s’arrêta subitement. Il se sentait totalement incapable de continuer à écrire davantage… Il avait espéré, pendant un moment, que faire le récit de son passé le soulagerait du moins pour un temps… Mais pour lui, il ne semblait y avoir aucun remède.

Durant son écriture, il avait craint ce moment, où il serait contraint de parler de Victoire… Victoire et ses grands yeux bleus…

L’histoire de Thomas et de Victoire était bien belle. Ce n’était, vu d’une façon superficielle, un mariage arrangé qui avait bien, pour ne pas dire très bien tourné. Elle aimait son époux, même avant de l’avoir épousé. Lui aussi l’aimait, beaucoup plus qu’il ne le paraissait. Mais Thomas n’était pas homme à faire grand étalage de ses sentiments. Oui, il y avait bien des fois où il avait envie de crier son amour à Victoire, mais il ne savait jamais comment. Un jour, il avait réussi… Et il s’en rappellerait toujours.

Il ne pouvait s’empêcher de sourire en se rappelant de la jalousie de sa femme, se demandant même parfois, comment elle s’y prenait. Ce genre de choses arrivait souvent avec Gabrielle de Longueville. Pour Thomas, la duchesse n’était qu’une amie, et rien d’autre, avec qui il partageait les mêmes idéaux politiques et avec qui il pouvait parler d’égal à égale. C’était tout.

Mais, avec le temps, Gabrielle s’était mise à insister davantage. Thomas, qui continuait tout de même à hésiter, se laissait gagner, commençait à tremper dans des choses pas totalement propres, quitte, même, à solliciter de l’aide de personnes partageant son idéologie… Derek de Saxe était l’un d’eux, même si Thomas sentait qu’il le faisait davantage par intérêt et pour le plaisir de l’intrigue. Mais au stade où en était le duc de Norfolk, il n’y avait plus grand-chose qui le dérangeait, en fait.

Dire qu’ils auraient pu être si heureux… Victoire qui lui avait annoncé que bientôt, ils auraient un enfant. Thomas avait toujours été persuadé qu’il se serait agi d’une petite fille. Une petite fille aux yeux bleus, comme ceux de Victoire…

Il avait été, peu de temps après, enlevé, puis enfermé dans une chambre où la lumière du jour ne passait qu’à grand-peine. Il ignorait, encore aujourd’hui, combien de temps il avait été laissé là. Il venait tout juste d’apprendre la terrible nouvelle, et, pendant un moment, il avait cru que le chagrin l’avait tué et qu’il était en Enfer.

Puis, sans aucune explication, on l’avait relâché.

Pendant un temps, on avait même accusé Thomas d’avoir assassiné son épouse, d’autant plus que certains ne prenaient pas au sérieux son histoire d’enlèvement et croyaient simplement que la culpabilité l’avait fait fuir pour un temps. Il avait tellement été abasourdi par de telles accusations qu’il avait fallu que Morgan Stuart et Brandon Grey, ses plus fidèles amis, viennent à son secours. S’il avait, du moins en apparence, remonté la pente, c’était bien grâce à eux… Ironie du sort. Il avait un jour sauvé Morgan du suicide, maintenant, c’était lui qui le tirait de son abattement total, où il avait même laissé tomber sa charge d’ambassadeur, et qui l’avait empêché de brûler l’Histoire d’Angleterre qu’il avait commencé à rédiger…

Puis il y avait la guerre qui rageait, en Lorraine. Morgan n’avait pu se résoudre à laisser Thomas tout seul, et l’avait donc amené avec lui. Oui, le duc de Norfolk était heureux de retrouver quelques connaissances du vieux pays… Mais pour être honnête, partir lui répugnait, d’autant plus qu’il laissait derrière lui sa captive…

Sa captive? Ce n’était personne d’autre que l’aînée des enfants de Brandon Grey.

Il l’avait enlevée, sur un coup de tête, voyant que son ami se désintéressait totalement de ses enfants. Au moins, lui, s’occuperait bien d’elle… C’était ce qu’il essayait de se persuader. Plus le temps passait, plus Thomas se rappelait à quel point Brandon lui avait été cher, à quel point il l’avait soutenu, aidé… Mais la rancœur restait toujours, et il était incapable de s’en débarrasser. Après tout, la petite n’était pas malheureuse, et ne réclamait jamais son père, ne l’ayant pour ainsi dire presque jamais vu…

De toute façon, avec le temps, la petite semblait même penser que Thomas était son père. Il ne fallait pas la blâmer. Elle était si jeune…

Et même, avec le temps, Thomas se prenait à imaginer que la petite était bel et bien sa fille. Il y avait des soirs, même, où il s’endormait dans un sommeil troublé, pour se réveiller et voir que Victoire était là, à côté de lui… Même si sa raison lui hurlait que c’était impossible.

Mais tout cela semblait si… réel.

Qu’est-ce que la réalité, au fait, lorsque la douleur semble agir comme le plus puissant des anesthésiants?




Dernière édition par Thomas Howard le 19.04.14 14:12, édité 1 fois
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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
Discours royal:



ADMIN TRAVESTIE
Monsieur fait très Madame

Âge : 27 ans
Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
Missives : 10014
Date d'inscription : 03/01/2007


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MessageSujet: Re: THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait.   THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait. Icon_minitime22.02.14 19:18

Ouais Thomas  Banane 
Le Stuart en moi est vraiment heureux  Green 

Rebienvenue parmi nous, et vive la schizophrénie hein  PTDR 
Je suis contente que tu aies pris ce personnage fortement intéressant et avec bon nombre de possibilités  I love you 
Je te le redis, si tu as des soucis sur l'histoire anglaise, n’hésite pas, et puis ouais, Charly rocks  Rock on PTDR

Si tu as besoin de place supplémentaire, j'enlèverais ce message, mais bon courage pour ta fiche en tout cas  free 
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MessageSujet: Re: THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait.   THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait. Icon_minitime19.04.14 14:25

ENFIN FINI CETTE FICHE!!!

Je suis désolé pour le très long délai, flemmitude et toussa... J'avoue que je ne suis pas satisfait à 100%, donc s'il y a des trucs à modifier, n'hésitez pas! Clin d'Oeil

Merci à l'avance! cheers
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Philippe d'Orléans


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« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
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MessageSujet: Re: THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait.   THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait. Icon_minitime19.04.14 14:54


Tu es validé(e) !

Bienvenue à

Versailles !


Bon dieu, tu sais que tu m'as foutue les larmes aux yeux quand tu racontes la tentative de suicide de Morgan ?  Triste 

Je trouve ta fiche très belle, vraiment ! Tu as un très beau style, on sent passer les émotions de Thomas à travers les mots, ta fiche se lit vraiment toute seule. Et puis on sent la recherche, pourtant l'histoire de l'Angleterre n'est pas la plus simple à cette époque là. J'adore le passage avec Charly et puis celui avec la reine Bragance, c'est touchant et sympathique. C'est ce que j'aime chez Thomas, ce côté très humain, très touchant et tu as su totalement le transcrire dans ta fiche. Bravo  I love you 

Puis Morgan est content d'avoir son pote, même s'il est dans un sale état, promis il va essayer de le retaper et lui présenter des filles  Green 

Donc je dis un grand oui à cette fiche, rebienvenue parmi nous petite schizo, tu connais le forum pour faire toutes tes démarches et si tu as des questions, n'hésite pas  Clin d'Oeil 

Une fois la validation passée, il faut recenser ton avatar, puis créer ta fiche de liens et consulter celle des autres, remplir le point info et le consulter pour savoir qui fait quoi.
A partir de 50 messages, vous pourrez demander un logement et à 100 messages un rang personnalisé.
Viens faire un tour sur
le flood et n'oublie pas de mettre tes liens de présentation, fiche de liens et point info dans ton profil Clin d'Oeil



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Luigi Colonna


Luigi Colonna

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Tant qu'il bat encore, il battra fort pour son italien, le seul.
Côté Lit: Un certain florentin le partage la plupart du temps. D'autres aussi, moins souvent ...
Discours royal:



    CASSE-COU
    1000 vies,
    un corps


Âge : 27 ans
Titre : Prince di Paliano (de la Palissade), membre de la famille Colonna
Missives : 602
Date d'inscription : 18/09/2011


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MessageSujet: Re: THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait.   THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait. Icon_minitime19.04.14 17:53

Rebienvenue ! **

Une très belle fiche en effet, je l'ai dévorée d'un coup !
Thomas est vraiment un chouette personnage, j'ai hâte de voir ce qu'il va donner en rp !
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Alfie Howard


Alfie Howard

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: un Chevalier Lorrain l'a déserté, depuis je me suis marié...
Côté Lit: Vous n'y trouverez point d'amant(e)s ces temps-ci mais Madame ma Femme l'enflamme !
Discours royal:



Le Chevalier aux Fleurs
la douceur des épines


Âge : 25 ans
Titre : Baron Stafford, Chevalier de l'Ordre de la Jarretière, Secrétaire de Madame, Espion du Roi d'Angleterre & Ex-Mignon de Monsieur
Missives : 286
Date d'inscription : 23/12/2011


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MessageSujet: Re: THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait.   THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait. Icon_minitime19.04.14 22:06

MON COUSIIIIIIN !!! cheers 
Ravi de voir un Howard de plus à Versailles ! ^^
(faudra ptet comploter à ce sujet d'ailleurs... Siffle

Comme l'on dit mes prédécesseurs : cette fiche est super ! Ça se lit d'une traite ! J'ai hâte de voir son évolution en rp Very Happy 

Rebienvenue sur ATV !!!
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Amy of Leeds


Amy of Leeds

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
Discours royal:



♠ ADMIRÉE ADMIN ♠
Here comes the Royal Mistress

Âge : A l'aube de sa vingt septième année
Titre : Favorite royale, comtesse of Leeds et duchesse de Guyenne
Missives : 7252
Date d'inscription : 10/09/2006


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MessageSujet: Re: THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait.   THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait. Icon_minitime20.04.14 11:19

Rebienvenue Irina !  cheers 

Je plussoie ce que ma collègue a dit !  Very Happy Tu as fait un très beau Thomas, très touchant, très émouvant ! Il n'aurait pas pu tomber entre de meilleures mains !  ** 

Je viendrais sûrement squatter ta fiche de liens sous peu.  What a Face 

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MessageSujet: Re: THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait.   THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait. Icon_minitime21.04.14 13:29

Je suis très heureuse que tu aies choisi Thomas et surtout, que ce soit toi qui le joue. J'aime beaucoup ce personnage et j'aime beaucoup ce que tu en as fait dans ta fiche. ** J'ai hâte de voir ce que tu vas faire en rp avec !

Alors re-bienvenue parmi nous  Very Happy cheers 
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MessageSujet: Re: THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait.   THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait. Icon_minitime21.04.14 15:36

Steph: Je t'ai mis les larmes aux yeux? Gosh...

C'est vrai que l'histoire d'Angleterre est vraiment compliquée à ce moment-là, je lisais la bio de Charly et j'ai failli faire une dépression nerveuse... Mais j'ai gardé les détails qui m'intéressaient le plus, dans lequel je voyais bien Thomas et tout ça, et j'ai réussi! Comme par exemple, quand j'ai lu que Charly et Catherine de Bragance se donnaient des câlins en public, il fallait que j'ajoute ça, c'était juste trop chou **

En tout cas, hâte de voir Morgan à l'oeuvre PTDR

Romain: Merci!  Brave Bête 

Jumeau: COUSIIIIIIIIIIIN! cheers En effet, Howards rule the world 8D

Lisa: Zut, tu m'as grillée, espèce de vile PTDR Sinon, je suis trop contente d'être à la hauteur de Thomas, je me rongeais les sang à cause de ça... En effet, il va falloir qu'on discute liens, j'ai une ou deux idées... Wink

Emma: Merci! Contente de voir que l'ancienne joueuse de Vicky a aimé ma fiche  cheers
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MessageSujet: Re: THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait.   THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait. Icon_minitime22.04.14 9:58

Un copain anglais  cheers  Megan est ravie de te voir parmis nous **

Un peu débordée ces derniers temps, je vais lire ta fiche dès que j'aurais 5 min....euh 30 minutes  Green 

Rebienvenue parmi nous, en tout cas **
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MessageSujet: Re: THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait.   THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait. Icon_minitime11.05.14 10:31

Moi j'avais pas grillé qui tu étais, je rouille PTDR Mais mamma mia, quelle fiche, j'adore, je suis fan, je surkiffe  ** ** **  et puis quel personnage quoi, tu as bon goût  Rock on  bref, il nous faudra des liens dès que je me serai remise sérieusement à mon ménage rpgique  Green  Re-bienvenue parmi nous avec ce merveilleux perso  ** ** 
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MessageSujet: Re: THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait.   THOMAS - Le fond de l'abîme est plus profond qu'il ne le parait. Icon_minitime

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