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| [INTRIGUE] La révolte du Salon | |
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Auteur | Message |
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Marie-Anne Mancini
VIPERE de Versailles
► Âge : J'ai l'âge de toutes les passions et de toutes les rumeurs.
► Titre : Duchesse aux yeux et aux oreilles baladeuses
► Missives : 702
► Date d'inscription : 04/09/2009
| Sujet: [INTRIGUE] La révolte du Salon 31.10.14 18:40 | |
| Du rififi au Parlement!
Acte 1
Dieu que la soirée était douce en cette fin août ! Un peu plus et l’on pouvait oublier que la guerre se poursuivait en mer du Nord. Du moins, avec un peu plus de vin, Marianne oublia totalement la guerre qui ensanglantait la mer du Nord. Le Te Deum avait déjà résonné dans le tout Paris quelques jours auparavant, d’ailleurs, alors à quoi bon se soucier du mauvais temps sur quelques vagues nordiques?
-Qui se bat, déjà, lança Michelle de Bergogne, qu’on avait été obligée d’inviter? -Combien de fois faudra-t-il le répéter à votre mémoire de moineau, mademoiselle, s’impatienta Marianne en soupirant. -Oublions cette guerre, je vous prie! Elle n’est plus à notre porte, mesdames! -Vous avez raison, chevalier! Buvons mes amis, buvons!
Les convives levèrent leurs verres dans des tintements cristallins, alors que dans le salon des Muses, quelques violons accompagnaient la voie divine de la jeune Sylphide, petite cantatrice déjà réputée dans le salon de la duchesse de la Tour d’Auvergne.
En effet, la guerre avait trouvé sa paix, mais hélas, la France avait décidé de poursuivre son soutien auprès des Provinces Unies et pour combler le gouffre financier des combats, le ministre Colbert avait fait lever des impôts supplémentaires, provoquant l’ire d’une partie de la population. Mais ce soir, en son salon et auprès d’un poète comme La Fontaine, Marianne espérait faire oublier un temps les turpitudes de la réalité, dans son palais des délices.
-En parlant de guerre et de Paris, avez-vous entendu aujourd’hui les rumeurs qui montaient du Parlement? On dit que ces têtes brûlées se liguent contre Colbert! -Les insensés, coupa Marianne! Ils ont fait de même avec mon oncle, et que cela leur a-t-il apporté? -Des larmes et de la poussière, renchérit mademoiselle de Mézières, soeur du ministre. Le Parlement se croit au-dessus de nombreuses lois, comme il l’a toujours fait! Le roi devrait le museler une fois pour tout le bien du Royaume. -Ne parlez pas sans réfléchir, mademoiselle, s’agaça le jeune comte de Rozan, frère de l’impétueuse Marie de Durfort! Le Parlement est nécessaire! Qui écouterait le peuple, sans lui? Votre frère? Allons! Il est aussi aimé que le fut Fouquet le 18 août 1661!
A ce nom de Fouquet, clamé par un fils de protestant notoire, un bruissement parcouru l’assemblée et certains s’étouffèrent dans leur vin de Bourgogne.
-Monsieur, lança une voix choquée! Vos mots laissent entendre que vous le plaignez! On ne peut ainsi excuser Fouquet pour ce qu’il a fait au royaume! -Et pourquoi donc, reprit une autre voix, plus ferme? -Car il a saigné le royaume pour sa folie! Il a reçu la punition qu’il méritait! -Oh voyons cela! Une punition exemplaire, reçue après un procès exemplaire! Quel beau Parlement que voilà, surenchérit une troisième voix! Entre Mézière et Cobert, nous sommes gâtés! -Ah, parce que votre idée est meilleure, peut-être, monsieur!
Allongée sur un sofa, un verre de champagne à la main, qu’un valet remplissait à chaque gorgée, la duchesse de la Tour d’Auvergne soupira. Et voilà! Lorsqu’une guerre se terminait, une autre recommençait!----------------- A votre tour de faire trembler les vitres du salon le plus délicieux de Paris! Quel que soit votre avis, faites-vous entendre avant que l’on vous muselle totalement! Le Parlement en fait-il trop? Le ministre de Mézière doit-il soutenir Colbert? Et celui-ci, que fait-il pour le peuple! Prenez parti tant qu’il est encore temps, et si vous êtes sages, peut-être un invité surprise fera-t-il son apparition chez la bouillante duchesse de la Tour d’Auvergne. PNJ présents actuellement:-Le comte de Rozan, un brin impétueux et n’a pas la langue dans sa poche -Marguerite de Mézière, soeur du ministre qui tente de se faire sa place -Michelle de Bergogne, écervelée hélas invitée ce soir (vous pouvez évidemment en rajouter d’autres!) Rappel des règles:
-Postez quand vous le souhaitez -Vous n’avez rien de prévu entre joueurs? Pas de panique, laissez-vous porter! -N’hésitez pas à jeter un oeil sur nos PNJ - Dans votre premier post, vous devrez OBLIGATOIREMENT placer une insulte, mais attention! Vous n’êtes pas un gueux, que diable, sachez garder votre rang!
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| | | Jean de Baignes
Quid Coeptas?
► Âge : 27 ans
► Titre : Aumônier de la reine et exorciste
► Missives : 202
► Date d'inscription : 16/04/2012
| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 05.11.14 19:14 | |
| Même en tant qu’aumônier - ou plutôt: surtout en tant qu’aumônier - Jean se devait de répondre présent aux invitations lancées par la duchesse de Bouillon. Il jugeait assez régulièrement de sa conduite, recevant parfois le pauvre époux délaissé en confession, mais il ne pouvait s’empêcher d’admirer l’esprit mordant de la jeune femme, et il fallait l’avouer, ses salons étaient un excellent moyen de réhausser une côte de popularité que Cosnac s’ingéniait à détruire.
Il avait d’ailleurs décidé de se faire attendre, n’étant arrivé qu’après les invités les plus prestigieux, et s’installant dans un coin avec quelques convives les moins dissipés, il gardait une oreille et un oeil sur les conversations de la pièces. Ce soir-là, Marie-Anne de Bouillon avait mis les petits plats dans les grands et avait conviés toute la faune de Versailles. On pouvait même voir l’ingénue demoiselle de Mézières, qui devait être autant appréciée que son frère, discuter avec l’impossible Michelle de Bergogne, qu’il refusait d’entendre à présent. -Mon père, vous connaissez cette jeune fille, demanda son voisin en montrant Bergogne du menton? -Hélas oui...Ne vous frottez pas à elle, vous en perdriez votre âme et votre esprit. -Je vous crois! Dommage, elle est pourtant jolie, avec ces fleurs dans les cheveux. Êtes-vous vraiment certain qu’elle est le diable? -Une véritable orchidoclaste, sans vouloir vous choquer, vicomte. Le vicomte poussa une petite exclamation choquée et abandonna toute idée saugrenue avec la jeune Michelle.
Le badinage reprit, mais soudainement, une voix claire retentit, que Jean prit pour celle de Rozan. -Ne parlez pas sans réfléchir, mademoiselle! Le Parlement est nécessaire! Qui écouterait le peuple, sans lui? Votre frère? Allons! Il est aussi aimé que le fut Fouquet le 18 août 1661!
-Et bien si Fouquet entre en scène, notre soirée sera mouvementée, conclut Jean en se levant. Venez, vicomte, allons nous amuser! Les deux hommes se rapprochèrent alors du groupe qui commençait à s’échauffer.
-Entre Mézière et Cobert, nous sommes gâtés! -Ah, parce que votre idée est meilleure, peut-être, monsieur! -Elle est certainement mieux que la votre, si je puis me permettre, lança alors Jean d’une voix neutre, s’attirant les foudres de Rozan! -Et qu’est-ce qu’un homme d’Eglise peut savoir de cela? Allez-vous être touché par les taxes? -Figurez-vous que l’Eglise paye aussi ses impôts et que celui de Colbert nous touchera également, fit Jean en toute mauvaise foi, se sachant, par son statut, totalement exempté de taxe. -Vous avez surtout comploté avec ces gens-là pour ne pas en être touché! -Et vous, ne l’êtes pas par la grâce monsieur! Quelques rires soutinrent l’aumônier, mais l’homme semblait décidé à en découvre, et Jean voyait le danger se rapprocher…..Bon. Peut-être était-il temps qu’un autre vienne dans l’arène et se fasse découper à sa place! -Et qui soutiendrez-vous, monsieur? Le peuple, d’où vous venez, ou le Parlement, à qui vous devez tant?! |
| | | Silvestre de Lévis
Miaou ☀ Mais oui! Mais oui! J'ai bien vu un Gros Minet!!
► Âge : 27 ans
► Titre : Vicomte de Vauvert, Seigneur de La Voulte et Beauchastel, Commandant du Soleil Royal (marine royale)
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 15.11.14 22:11 | |
| Avec Elena
Dans le carrosse, Silvestre restait plutôt silencieux. Il ne savait pas trop quoi dire à Elena. Ils étaient fiancés depuis quelques jours, mais ne se connaissaient pas et n’avaient absolument rien en commun. Cette sortie au salon de la duchesse de la Tour d’Auvergne devait être leur première sortie officielle. C’était pourquoi l’une des duègnes de la reine était aussi du voyage, pour s’assurer que tout restait chaste avant leur mariage. La réputation de Silvestre sans doute, ce côté sans attache, bien qu’il n’ait jamais véritablement eut de maîtresse officielle – la duchesse de Valois ne comptait pas – depuis son retour en France. L’annonce avait été un choque pour le jeune homme. Il savait bien qu’il était cadet de famille et que tous ses choix étaient d’une manière ou d’une autre influencés par son frère, mais ce qu’il ne comprenait pas, c’était le choix de Louis-Charles. Pourquoi elle ? Il finirait bien par le découvrir, d’une manière ou d’une autre. Les choix de son demi frère finissaient toujours par devenir limpides. Une heure de trajet entre Versailles et Paris dans un silence total avait été assez long. Il n’arrivait même à croiser le regard de sa nouvelle fiancée. C’était assez mal parti…
Une fois arrivés devant chez la duchesse, Silvestre sortit en premier et offrit son bras à Elena pour l’aider à descendre à son tour. Le jeune lieutenant, d’habitude si à l’aise avec les mots, ne savaient toujours pas quoi dire. A part des platitudes, bien entendu :
-Connaissez-vous la duchesse ?
Chose assez stupide. Tout le monde la connaissait, sauf lui qui n’avait passé que quelques mois à la cours entre son retour du Canada et la guerre, dont il avait été rappelé. Ils passèrent la porte de l’entrée, pour entendre madame de Mézière s’exclamer :
-Vicomte, vicomte, vicomte ! Il me semble que les félicitations pour vous et mademoiselle de Sotomayor sont de rigueur ! Quel charmant couple vous formez, n’est-ce-pas ? s’exclama-t-elle à la cantonade.
Silvestre ne savait pas trop quoi dire. Du moins il ne voulait pas faire de mauvais mot devant sa future épouse. Ils ne se connaissaient pas encore mais s’ils ne risquaient pas de s’aimer, il fallait au moins qu’ils se supportent si mariage il y avait.
-Eh bien, merci madame… mais à peine avait-il finit sa phrase que déjà, elle s’éloignait pour parler avec d’autres.
La superficialité des gens de cours le laissait toujours perplexe, lui qui était habitué à bien plus de profondeur dans les discussions. Il se tourna à nouveau vers sa fiancée :
-Des personnes que vous connaissez ce soir ?
C’était vraiment pour faire la discussion. Peu de monde était encore arrivé, il y avait bien trop peu de personnes que le jeune vicomte connaissait pour se sentir véritablement à l’aise pour le moment. |
| | | Invité
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 16.11.14 12:03 | |
| La mission “Haydée” était en passe d'être résolue, mais la duchesse de Calenberg n'avait pas le temps de se reposer car une autre mission lui avait été dévolue, et ce par la volonté du roi en personne. Les informations qu'elle avait données au camp français durant la guerre avaient prouvé à Louis XIV que la jeune espionne était une personne de confiance sur qui il pouvait compter. Elle devait désormais récolter des informations sur de possibles soutiens de Nicolas Fouquet qui prépareraient une évasion de l'ancien surintendant des finances ou du moins, voulaient revenir sur les conséquences de son procès. En se promenant dans les couloirs du palais de Versailles, on pouvait parfois entendre le nom du prisonnier de Pignerol résonner sans savoir qui l'avait prononcé. Après une guerre qui n'avait pas été facile à gagner, et le conflit maritime qui avait opposé l'Angleterre et les Provinces-Unies (ces-dernières bénéficiant du soutien de la France), le pouvoir royal ne pouvait se permettre d'être fragilisé par une faction fouquetiste prête à en découdre avec le monarque.
Quel meilleur endroit qu'un salon organisé par une personnalité en vue pour obtenir des renseignements ? Maryse n'avait pas encore la réponse, c'est pourquoi elle s'était sentie obligée d'accepter l'invitation de la duchesse de la Tour d'Auvergne bien qu'elle n'eût pas très envie d'y aller. Ne voulant pas y aller seule, elle avait insisté auprès de Matthias pour qu'il l'accompagne. Le couple, voulant se construire sur de nouvelles bases, avait décidé de ne plus rien se cacher, aussi le duc de Hanovre était-il au courant de la nouvelle mission de sa chère épouse. Pourtant, défendre Colbert ne devait pas faire partie des priorités du couple qui allait lui aussi devoir subir les nouvelles taxes dont on parlait partout, ces impôts étant devenus le nouveau sujet de conversation à la mode (dans les luxueux hôtels particuliers comme dans les misérables auberges, pour une fois, les trois ordres étaient d'accord ! ). Maryse avait tout d'abord expliqué à Matthias qu'il était hors de question qu'elle se plaigne publiquement de ces nouvelles taxes, ne voulant pas s'en prendre aux personnes pour qui elle agissait. Mais son époux, fort de son sens stratégique, avait réussi à faire comprendre à l'espionne que se plaindre ouvertement de Colbert pourrait lui permettre d'obtenir des informations de la part des mécontents. Le couple Calenberg possédant quelques terres en France et bénéficiant d'investissements dont seul Matthias pouvait expliquer en quoi ils consistaient, ils pouvaient légitimement se plaindre des nouvelles mesures prévues.
L'assistance aurait pu se contenter de conversations sur la littérature, la musique, l'art en général, et Maryse aurait pu être déçue de s'être déplacée pour si peu. Mais très vite, pour son plus grand bonheur, les langues se délièrent et, l'alcool aidant, les haussements de voix se firent plus nombreux qu'à l'accoutumée. L'espionne buvait peu et écoutait. Soudain, elle vit entrer dans la pièce le comte de Vauvert avec, à son bras, Elena de Sotomayor. Les observant du coin de l’œil, elle aperçut Marguerite de Mézières se jeter sur leur chemin pour les féliciter pour leurs...fiançailles ! Choquée, Maryse chuchota à l'oreille de son époux : “Le comte de Vauvert avec la Sotomayor ! Vous rendez-vous compte ! Le pauvre homme, se voir ainsi contraint d'accepter une telle coureuse de remparts !” Inutile de préciser que Calenberg fut étonné d'entendre une telle expression sortir de la bouche de son épouse, elle qui d'ordinaire n'utilisait guère ce genre de mots.
La jeune femme entendit soudain quelqu'un prononcer le nom de Fouquet. Surprise, elle reconnut le comte de Rozan. Un Protestant en colère, il ne manquait plus que cela... Le père Jean se lança alors dans la bataille, provoquant l'admiration de Maryse. Elle connaissait bien évidemment le père Jean de nom, mais n'avais jamais eu l'honneur de lui être présentée. Quelqu'un parla alors du procès de Fouquet, sous-entendant avec ironie qu'il avait été faussé. La jeune femme chercha qui avait bien pu prononcer cette phrase, mais les paroles fusaient d'un coin de la pièce à l'autre, les esprits s'échauffant sous l'effet du vin et de la colère. Se tournant vers Matthias qui était aux côtés d'un invité, elle s'exclama : “Cette nouvelle taxe provoque bien des passions ! Mais s'en prendre au Père Jean n'est pas bien intelligent. Son rôle est de veiller au salut de nos âmes, pas de remplir nos bourses. Le comte de Rozan croit-il que manquer de respect à un homme d'Eglise changera quelque chose à ces taxes ?”. L'invité en question se lança dans une diatribe contre Colbert, un incapable qui, depuis que Fouquet était perdu, voyait son pouvoir augmenter à tel point qu'il pouvait s'en prendre à la noblesse. Surprise, Maryse jeta un regard en coin à son époux qui poursuivit la conversation, posant des questions à son interlocuteur qui n'en demandait pas tant pour exposer son avis. La soirée promettait de belles surprises !
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| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 21.11.14 21:38 | |
| Depuis son retour à Versailles, Simon multipliait les réceptions. Cela ne le dérangeait pas outre mesure et il prenait même plaisir à se promener dans les couloirs des hôtels particuliers des hôtes, répondant volontiers aux questions que l'on lui posait sur la guerre maritime. Pourtant, un fin physionomiste aurait pu remarquer la légère ride qui barrait son front lorsqu'on louait le talent de stratège de Joan de Witt. Mais la ride disparaissait aussi vite qu'elle était apparue, le duc de Brabant ne pouvant se permettre de critiquer ouvertement le Grand Pensionnaire des Provinces-Unies. Homme de Cour, il parvenait à cacher ses sentiments derrière un sourire de circonstance et l'on ne pouvait ainsi que rarement savoir ce qu'il ressentait. Parmi les salons les plus en vue de la capitale, celui de la duchesse de Bouillon semblait être celui où il fallait se trouver. Simon ne réfléchit donc pas longtemps lorsqu'il reçut son invitation, sachant qu'il pourrait glaner des informations susceptibles d'intéresser Rohan en écoutant les autres invités. La guerre était certes terminée, mais une autre se préparait, non pas une guerre entre plusieurs Etats mais une guerre entre Français. Le mécontentement commençait à se faire sentir parmi la population et on disait que même certains nobles commençaient à contester les décisions du monarque. Simon, qui aimait arriver en retard aux réceptions, question de principe, fut pourtant l'un des premiers invités à présenter ses hommages à la duchesse de Bouillon. Véritable reine des abeilles, la duchesse avait fait préparer la réception d'une main de maître. Mais les invités se succédant pour la saluer, il n'eut pas le loisir de converser plus longuement avec elle et très vite, le duc se retrouva à aller d'un groupe à l'autre, disant un mot ou deux avant d'entamer une conversation avec d'autres personnes, un verre à la main qui se remplissait comme par magie chaque fois qu'il était vide. En discutant de tout et de rien, il apprit que Mézières et Colbert comptaient créer un nouvel impôt pour faciliter la rentrée d'argent dans les caisses de l'Etat, la bataille maritime entre l'Angleterre et les Provinces-Unies ayant coûté à la France. Certains des invités s'en prenaient assez violemment à Colbert, dénonçant une décision totalement arbitraire. Simon quant à lui se demanda si Petra était pour quelque chose dans la détermination de Mézière. Sa cousine avait en effet pour mission de souffler de bonnes idées à l'oreille du ministre qui s'était révélé être assez facilement influençable. La beauté de Petra devait y être pour quelque chose, Mézières ne devant pas être habitué à être approché par une si belle femme. Ses pensées tournées vers Petra, Simon sortit violemment de ses réflexions comme lorsqu'on vous réveille brutalement alors que vous rêvez. Une vive discussion avait lieu entre l'aumônier de la reine et Rozan, que Simon appréciait pour une seule raison : il était protestant. Sans être particulièrement empreint de religiosité, comme la princesse de Calenberg qu'il avait aperçue aux côtés de son mari, Simon appréciait le fait de voir des Protestants en France qui pouvaient se former en une petite communauté. Les deux hommes parlaient du Parlement qui tendait de plus en plus à s'opposer au roi, lui aussi, ou du moins à ses ministres. S'approchant des deux hommes, Simon ne put s'empêcher d'y ajouter son grain de sel. " Et qui soutiendrez-vous, monsieur? Le peuple, d’où vous venez, ou le Parlement, à qui vous devez tant?! - Enfin, messieurs, commença Simon. - Ah, et voilà que le Hollandais va s'y mettre, le coupa Rozan. - Et qu'ai-je fais qui vous mette dans un tel état, s'indigna Simon, fortement agacé d'avoir été coupé dans son élan. - Non content d'avoir été financé par la France pour votre bataille maritime, vous osez vous insinuer dans notre conversation ! Pour quoi ? Pour défendre le roi ? Vous trouvez normal qu'on paie pour vous ?” Simon, qui auparavant appréciait le comte de Rozan, décida que non, être protestant ne faisait pas de vous quelqu'un de bien. “ Je n'ai rien à voir dans cette histoire de nouvel impôt. Je vous rappelle que c'est le Grand Pensionnaire, de Witt, qui a demandé l'aide de la France, et je n'ai en rien obligé votre roi à apporter son aide.” Rozan eut un rire moqueur. “ Ah oui, le Nassau qui ne règne plus sur les Provinces-Unies. C'est pour ça que vous êtes là, pour passer le temps, vous n'avez plus que ça à faire.” Le duc de Brabant fut profondément vexé par cette remarque mais il n'abandonna pas son sourire et répondit du tac au tac : “ Et vous, que faîtes-vous, comte, à part vous plaindre et ennuyer votre entourage à cause de vos lamentations ?” Le comte de Rozan allait répondre quand une illuminée avec des fleurs dans les cheveux (la désormais célèbre Michelle de Bergogne, qui avait invité Simon un jour à aller cueillir des fleurs dans les jardins du palais) s'interposa entre les deux hommes. “ Arrêtez de vous disputer, ce n'est bien de se parler de cette manière. Tenez, prenez chacun une fleur en signe de paix” et elle retira deux fleurs de ses cheveux pour les donner aux deux hommes. Simon profita du fait qu'elle se dirigeât vers Rozan en premier (le pauvre ne savait pas comment refuser d'accepter le cadeau) pour s'éclipser discrètement. “ Chien galeux !” s'exclama Brabant une fois qu'il fut suffisamment loin de Rozan pour ne pas en être entendu. Il était inutile de provoquer une nouvelle querelle et de devoir affronter Michelle de Bergogne une nouvelle fois. Elle lui faisait trop peur. Il vit alors le vicomte de Vauvert apparaître dans la pièce avec, à son bras, Elena de Sotomayor. Il entendit la soeur de Mézière leur présenter ses félicitations pour leurs fiançailles. Un rictus se dessina sur les lèvres du duc de Brabant. La Sotomayor avait des goûts de luxe, et avait été capable d'affronter le roi pour obtenir ce qu'elle désirait. Pas sûr que Silvestre de Lévis puisse survivre avec une femme d'une telle trempe. En parlant de survie... Simon se demandait si le vicomte de Vauvert l'avait reconnu, le soir où il avait voulu saboter un navire à Dunkerque. A priori, il ne savait guère qui était la personne qu'il avait poursuivie étant donné que personne ne l'avait accusé de trahison. Mais Simon se méfiait et la seule solution pour se débarrasser de ce problème était de supprimer cet homme. Mais peut-être la fiancée le tuerait avant que Simon n'ait le temps d'agir. “ Monsieur le vicomte, heureux de vous revoir. Je n'ai pu m'empêcher d'entendre madame de Mézière vous féliciter pour vos fiançailles, ajouta-t-il en souriant à Elena de Sotomayor. Toutes mes félicitations. C'est la preuve que la vie reprend son cour et que des événements joyeux succèdent à d'autres plus...graves”. Une lueur amusée brilla dans son regard. Un événement joyeux, ce mariage ? Il suffisait de voir l'air contrit du vicomte pour comprendre qu'il n'en était rien. D'autres invités vinrent rejoindre le couple Vauvert et Simon s'éloigna discrètement. Soudain, il aperçut sa cousine dans la pièce. La dernière fois qu'il l'avait vue, il se préparait à partir pour Dunkerque et ce moment remontait à de longs mois. Elle n'avait pas changé et était toujours aussi belle, l'air toujours aussi fier et sûr d'elle. Il décida de ne pas aller vers elle et de la laisser le rejoindre. Il ne fallait d'ailleurs pas oublier qu'ils étaient à une réception. Il fallait sauvegarder les apparences. - Spoiler:
Désolée d'avoir dépassé la limite de mots. J'étais inspirée Ne supprimez pas mes personnages s'il vous plait
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| | | Philippe d'Orléans
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !Discours royal:
ADMIN TRAVESTIE Monsieur fait très Madame
► Âge : 27 ans
► Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
► Missives : 10014
► Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 23.11.14 21:57 | |
| Il y avait foule au salon de mademoiselle de Durfort, et pas toujours de la bonne graine, mais on ne venait pas ici dérouler son arbre généalogique, sinon sa cousine Alençon serait au centre de la pièce. Non, ici on venait causer de tout et rien, avec un côté un peu interdit et pourtant presque grisant. Mais que faisait le prince de France au milieu de cette foule, à côté de Marie de Durfort, un verre à la main ? Il venait là où on l'invitait, quand cela valait le coup. Et puis n'était-elle pas la filleule de son frère ? Et puis c'était cela ou rester au Palais Royal à tourner en rond, autant espérer un coup d'éclat dans une autre demeure que la sienne !
Mais pourquoi certaines personnes prennent la peine de venir ouvrir leurs bouches ? Le comte de Rozan par exemple, aurait du s'étouffer avec son gâteau à la main plutôt que de sortir le nom de Fouquet ! Le prince avait ouvert de grands yeux et un « Oh » de surprise s'échappa de sa bouche ! Voici un nom interdit, tabou même ! Et pourtant, beaucoup ont eu à faire à lui à son apogée pour lui demander de l'argent, le prince en premier, et il n'avait pas envie que cela se sache … Il resta donc silencieux, coupe à la main à observer Rozan s'énerver contre le père Jean puis contre le duc de Brabant qui en perdit son sang-froid un instant, au moins cela permit de faire taire un instant le comte quelques instants, avant que quelqu'un ne rallume la mèche :
« M ais il faut avouer que monsieur Colbert essaye de remonter les finances, choses peu aisées après un Fouquet pilleur d'Etat. Ah car monsieur Colbert est un saint peut être ! tempêta le comte. Au moins, on sait qu'il ne dépense pas ses sous dans ses habits. » lâcha Philippe, un sourire malicieux aux lèvres.
Cette réplique eut de fait de faire rire une partie de l'assemblée, l'homme en noir n'était pas connue pour sa grande coquetterie, loin de là, même !
Puis le sujet des taxes revint sur la place. Il faut dire que la guerre avait coûté cher, et que cela retombait sur tous par des impôts, souvent sur les terres. Celui qui s'était lancé dans un discours contre Colbert allait bien trop loin.
« Il veut nous ruiner et nous mettre à sa botte tout comme le Parlement l'est ! Nous ne sommes que des pantins dans le jeu du ministre ! Il est vrai qu'on ne peut plus gagner des terres sans en payer le prix. Moi-même je suis entrain d'agrandir ma délicieuse demeure de Saint-Cloud et je me vois obliger de payer à ce crétin des Alpes, ou plutôt de Reims une coquette somme ! Si les princes paient, où va t'on ? Alors vous n'aimez pas monsieur Colbert non plus, Monseigneur ? répliqua Rozan, sur les nerfs. Non, il est vrai. Mais je n'aime pas les gens laids et tristes … Ce que je regrette chez Fouquet, c'est sa mégalomanie et ses belles fêtes. Ce n'est pas à Sceaux qu'on pourrait s'amuser ! »
Il se tourna vers le couple Calenberg avec un petit sourire interloqué.
« Vous semblez bien au courant de ces taxes que vous ne payez pas, grand bien vous en fasse d'ailleurs ! »
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| | | Benoît de Courtenvaux
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Une fois offert et mis à lambeaux, il est pour l'heure tout entier à son roi.Côté Lit: Je n'y tiens pas une collection ! Mais il n'est pas glacé non plus.Discours royal:
ϟ La Main au collet ϟ
► Âge : 32 ans et des poussiè... (Non pas ce mot maudit)
► Titre : Marquis de Courtenvaux, Magistrat parlementaire et avocat
► Missives : 371
► Date d'inscription : 10/04/2012
| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 25.11.14 19:24 | |
| Que faisait-il là ? Au moment de monter le grand escalier marbré de l’hôtel particulier de la duchesse de Bouillon, Benoît ne put se contenir et soupira. Il n’allait pas s’ennuyer c'était certain, mais la journée qui s’annonçait ne serait pas une partie de plaisir. La seule pensée de se retrouver seul parlementaire autour de ces courtisans qui n’avaient à la bouche que les nouveaux impôts levés, l’irritait d’avance. Au mieux, les personnes présentes n’hésiteraient pas à lui poser mille questions d’un ton mielleux, au pire, le marquis serait la proie de leurs piques venimeuses ! Mais hélas, il avait été délégué par ses collègues du parlement pour prendre la température dans les salons parisiens. Que pensait-on ? Prenait-on la défense des révoltés à la politique de Colbert ou au contraire le soutenait-on ? - Votre tante étant l’une des salonnières les plus renommées, vous avez vos entrées partout sans même que l’on vous y invite de façon officielle. Et on dit justement que la duchesse de la Tour d’Auvergne reçoit chez elle. Allez-y et entendez ce que l’on dit ! Il y aura la fine fleur de France, dont Monsieur. Lui sans doute ne mâchera pas ses mots, il a horreur de cet homme !- Oui mais en revanche, la duchesse pourrait peut-être prendre la défense de l’homme en noir. N'a t-elle pas été nièce de ministre ? - Surtout que Mazarin a été le mentor de Colbert, ne l'oublions pas. - Bref elle n’est pas sans influence, tout comme mademoiselle de Mézières. Et on dit que celle là voudrait voir le pouvoir du parlement réduit à l’état de rien. Ça nous suffit d'avoir le peuple contre nous, puisqu'il nous met dans le même panier, alors il nous faut savoir quels sont nos soutiens du côté de la cour. Certains mettaient une telle importance dans l’avis des puissants qu’ils étaient prêts à changer de bord selon le rapport qu’il devait leur faire, après sa petite visite. Les lâches ! Il était certain que lui ne changerait rien à son combat en faveur de Louvois. Cependant, devant cette pression, et surtout pour assouvir sa propre curiosité il faut bien l’avouer, il avait accepté. Sa curiosité se trouva malheureusement comblée en quelques instants, tandis qu’ils montaient les marches le conduisant au salon. Les conversations qui allaient bon train lui donnaient déjà le ton. - En parlant de guerre et de Paris, avez-vous entendu aujourd’hui les rumeurs qui montaient du Parlement? On dit que ces têtes brûlées se liguent contre Colbert! -Les insensés ! Ils ont fait de même avec mon oncle, et que cela leur a-t-il apporté? -Des larmes et de la poussière. Le Parlement se croit au-dessus de nombreuses lois, comme il l’a toujours fait! Le roi devrait le museler une fois pour tout le bien du Royaume.Il grinça des dents avant de pénétrer tel un lion dans l’arène, il était prêt à en découdre puisqu’apparemment il le fallait. Le plus naturellement possible, ignorant bon nombre de regards braqués sur lui, il salua l’hôte des lieux ainsi que le frère du roi puis rejoignit le comte de Rozan dont il venait d’entendre l’éloge au sujet du parlement. Se retrouver aux côtés d’un allié ne pouvait donner que plus d’assurance. Hélas l’hallali arriva plus vite qu’il ne l’avait prévu. Elle vint lorsqu’il s’aperçut de la présence de Jean de Baignes à cette réception. Il lui fallait une coupe de champagne et maintenant, car plus que sa présence insoutenable pour le marquis, cet aumônier de malheur s’en prenait à Rozan ! Il fut même soutenu par quelques gloussements, mais il fallait plus que cela pour mettre à bas le comte, qui revint à la charge à la grande satisfaction de Benoît ! - Et qui soutiendrez-vous, monsieur? Le peuple, d’où vous venez, ou le Parlement, à qui vous devez tant?!Le marquis de Courtenvaux s’apprêtait à répondre à la place de Jean et cette réplique aurait été bien fielleuse mais un homme, un hollandais interrompit tout ce petit monde espérant calmer les esprits. Ce qui n’arriva pourtant pas, bien au contraire ! Seule l’arrivée de la stupide Michelle de Bourgogne – pourquoi était-elle donc invitée ? – parvint à faire se séparer Simon de Brabant du comte de Rozan. Mais à peine eut-on le temps de respirer, que Monsieur revenait à la charge avec une riposte qui ravit grandement Benoît, même si ce dernier semblait vouloir jouter verbalement avec Rozan. - Il veut nous ruiner et nous mettre à sa botte tout comme le Parlement l'est ! Nous ne sommes que des pantins dans le jeu du ministre ! s’écria alors un autre noble. - Pardon Monsieur, êtes-vous allé au Parlement ces temps-ci ? Je crains bien que non, le beau sexe et les hommages que vous lui rendez si assidûment, ayant dû occuper bon nombre de vos journées. Pourtant, si vous aviez pris cette peine, vous y auriez vu bien plus de réfractaires à Colbert que de moutons suivant tranquillement le chien de troupeau ! répondit le marquis très agacé, qui n'estimait pas être à la botte de qui que ce soit. - Et vous êtes sans aucun doute une de ces brebis galeuses, n'est ce pas monsieur ? persifla avec moquerie, la sœur Mézières. Dieu était témoin qu'on le provoquait et cette peste décidément l'énervait ! Déjà tout à l'heure avec ses réflexions acides sur le fait d'être muselé, mais elle en serait pour ses frais, lui aussi pouvait faire étalage de son venin. Tant pis pour sa galanterie habituelle ! - Mademoiselle, sachez que je préfère être une authentique brebis galeuse avec ses convictions, qu’une orchidoclaste se donnant des airs de vipère, mais n’ayant des crochets tout juste bons qu'à mordre. Peut-être est-ce à cause de ces similitudes que vous semblez d'ailleurs autant défendre la Couleuvre ! Même si elle garda sa dignité, La Mézières rougit de l’insulte et surtout des quelques sourires qui saluèrent la répartie de Benoît. Un Benoît qui s'éloigna légèrement, vidant d'un seul trait son verre. Pendant ce temps, Monsieur et le comte de Rozan continuaient à échanger. Il les avait écoutés d’une oreille distraite. Si seulement le prince avait pu lancer justement le sujet sur l’une de ses futures fêtes, puisqu’il évoquait celles de Fouquet ! Ou si La Fontaine que la duchesse avait invité pouvait se mettre à déclamer une de ses fables, l’atmosphère serait moins tendue ! Heureusement, il fit soudain attention à Silvestre de Lévis qu'il ne connaissait que de vue et à Elena de Sotomayor. Deux futurs mariés, tout le monde était au courant ! Voilà qui le distrairait un instant de toutes ces querelles, s'il allait leur parler. Il attendit poliment que Simon de Brabant ait terminé de faire ses compliments pour ce faire. - Vicomte, les occasions de nous croiser et de nous connaître mieux se font bien trop rares mais permettez-moi de vous présenter mes félicitations pour votre mariage, ainsi qu'à vous mademoiselle. Personnellement, il n'aimait pas cette femme, elle avait provoqué cette guerre mais il ne pouvait décemment pas féliciter l'un sans le faire avec l'autre. - Spoiler:
Pareil, j'ai dépassé. Ne me rabaissez pas à l'état de stagiaire s'il vous plait.
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| | | Matthias de Calenberg
► Âge : 30
► Titre : Prince de Calenberg, duc de Hanovre
► Missives : 96
► Date d'inscription : 24/12/2012
| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 02.12.14 17:39 | |
| Les salons étaient un des rares endroits où Matthias aimait sortir, là où il pouvait étaler sa science, persuadé que tout le monde l’écoutait avec attention vu ses capacités intellectuelles des plus grandes. Non, non, il n’exagérait pas en pensant cela, le germanique ne doutait pas de son cerveau, de ses connaissances, et il avait bien raison car de ce côté, il n’avait rien à prouver vu ses nombreuses lectures, recherches et correspondances qu’il entretenait. Le problème venait surtout de son inadaptabilité sociale, il n’aimait pas avoir tort, qu’on lui coupe la parole pendant ses monologues et ne comprenait pas grand-chose à l’humour. Heureusement que le prince avait une épouse qui compensait ces problèmes, elle était vive, pétillante et bien plus intelligente qu’on pouvait penser d’une jeune femme pieuse de Flandre ! A dire vrai, Matthias s’en était assez peu soucié depuis son mariage mais la guerre avait réussi à les rapprocher : il avait découvert la jalouse, la colère et aussi le doute sur lui-même. Comme quoi, il n’y avait que les idiots qui ne changeaient pas d’avis …
Son épouse était une espionne du roi de France, Calenberg était contre, ils étaient germaniques et fidèles à l’empereur normalement ! Mais il avait appris qu’il ne pouvait pas la contrôler comme ses livres ou ses domestiques et ils avaient créé un compromis où Matthias voulait savoir ce qu’il en retournait de ses missions, et il pourrait même l’aider s’il le pouvait. Autant dire que le prince fut ravi que Maryse lui propose cette sortie au salon pour fonctionner en tandem. Bien sûr, il ne montra que de la gratitude et un petit sourire, ce n’était pas aujourd’hui encore que Matthias allait sauter au plafond ! C’est ainsi que le couple prit le carrosse familial pour se rendre à Paris, au salon de la duchesse de la Tour d’Auvergne et mener à bien la mission. Calenberg connaissait Nicolas Fouquet que de nom, mais avec autant d’histoires que de points de vue, c’est dire la complexité du personnage. En revanche, il connaissait personnellement Colbert, avec qui il a pu discuter économie, et investir dans la production française, plus novatrices et dynamiques que les fabriques italiennes. Il y avait foule, beaucoup de visages inconnus pour le prince peu sociable, mais heureusement Maryse les connaissait pour lui.
Le comte de Vauvert avec la Sotomayor ! Vous rendez-vous compte ! Le pauvre homme, se voir ainsi contraint d'accepter une telle coureuse de remparts ! Madame ! lâcha t’il, choqué. Ce ne sont pas des mots à dire en public, voyons !
En tout cas, les esprits s'échauffaient, tout le monde avait son mot à dire sur Fouquet, Colbert, le Parlement … C'était un véritable mic-mac, où Matthias avait bien du mal à suivre, trop de gens parlaient en même temps, c'était intolérable, personne ne semblait s'écouter. Maryse en rajouta une couche pour se plaindre publiquement mais l'époux n'eut pas le temps d'entrer dans son jeu qu'un énergumène se mit à vociférer un peu trop fort à son goût. Et surtout, il ne s'attendait pas à ce que la seconde personne mordant à l'hameçon de Maryse fut le prince de France en personne.
Vous semblez bien au courant de ces taxes que vous ne payez pas, grand bien vous en fasse d'ailleurs ! Détrompez vous monseigneur, nous sommes plus que bien placé. Voyez vous, je ne suis pas qu'un prince aux titres moins longs que les vôtres, je suis aussi un homme de confiance pour mon frère le prince de Lunebourg et j'investis sa fortune, et la mienne, dans ce qui me semble le plus profitable. Vu qu'on l'écoutait, Matthias allait partir dans un monologue sur ses investissements. Après avoir investi dans de nouvelles manufactures françaises, celles de Gobelins et Saint-Gobain. Mais ce n'est jamais assez pour ce fesse-mathieu qui m'a relancé sur d'autres projets et a insisté qu'il préférait des investisseurs français. Que ne l'ai-je écouté là ! Au nom de mon épouse, je lui ai acheté quelques terres, dont je serais taxé aussi. Il se tourna vers Maryse. Où sont-elles déjà ces terres ? |
| | | Elena de Sotomayor
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Nourri par la jalousie et rempli de peurCôté Lit: Peut-être bien que certains ne devraient pas y être ...Discours royal:
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► Titre : Princesse de sang
► Missives : 91
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 11.12.14 23:38 | |
| Avec Silvestre
Elena était fiancée. L’annonce officielle venait d’être faite et cette sortie était l’occasion de faire part à la cour de France de la nouvelle. Un sourire satisfait ne cessait de s’afficher sur le visage de l’ambitieuse lorsque son regard tombait sur « l’heureux » élu. L’affaire avait été proposée par Marie Thérèse, conclue entre les deux familles et acceptée par le roi de France lui même, et fort vite convenue. On ne pouvait rêver de meilleures augures pour un mariage. Certes, ce jeune homme n’était que le cadet de la famille Levis… Mais qu’à cela ne tienne, son ascendance était influente en terres française, l’argent devait suivre avec… et en prime il n’était pas si laid. Ce futur mariage ne pouvait que lui davantage que son précédent de toute façon… Que de déception le prince de Lillebonne ! Pas une once de charisme… et plus aucun pouvoir depuis l’issue de la guerre. Il était bien temps de trouver une bouée de sauvetage pour éviter de disparaitre de la scène. Cette proposition était une aubaine qui tombait à pique qu’elle n’avait eu qu’à saisir.
Le jeune couple se rendait donc au salon de la Duchesse de la Tour d’Auvergne pour leur première apparition publique côte à côte. Ils ne se connaissaient pas, cela semblait mettre Silvestre mal à l’aise. Cependant Elena faisait mine de n’en rien remarquer. Elle semblait parfaitement dans son élément avec sa belle robe bleue et argent qui coutait une fortune. Les bijoux assortis, la coiffure impeccable et le maquillage remarquable… Elle avait sorti le grand jeu pour séduire son futur mari par ses charmes…
Connaissez-vous la duchesse ? Commença-t-il pour débuter la conversation sans vraiment de conviction.
Absolument pas. J’ai seulement eu vent de quelques histoires à son sujet. C’est l’occasion de faire sa connaissance, je m’en réjouis. Et vous donc mon tendre ami ?
Les mots sortaient avec aisance de sa bouche, parler pour ne rien dire était d’une facilité innée pour la belle demoiselle. Sa jeunesse passée à côtoyer les hautes sphères de la cours d’Espagne lui a permit de développer le talent pour faire la conversation. Sa réponse sembla détendre légèrement l’atmosphère entre le couple. Toujours souriante, la jeune femme s’approcha de Silvestre. Elle lui prit la main et lui offrit un battement de cil des plus romantiques.
Je suis ravie d’être en votre compagnie pour la soirée, Monsieur de Levis.
Une phrase passe partout… mais non dépourvu de charme étant donné l’intonation qu’elle avait choisie. Il ne pourrait pas résister… Il finirait par lui appartenir, cela ne faisait aucun doute. On ne pouvait lui résister bien longtemps de toute façon !
A peine entés dans la salle où avait lieu la réception que les félicitations des invités étaient de rigueur. Affichant toujours un sourire épanoui Elena répondit avec chaleur aux mondanités de Madame de Mézière.
Vos félicitations nous touchent sincèrement Madame. Nous sommes ravis de voir que notre bonheur futur vous enthousiasme. Quel plaisir de partager avec vous ces instants si chers à nos cœurs.
Bien sur qu’elle en faisait trop ! Mais tel était son caractère… Toujours à attirer l’attention sur elle ! Avoir provoqué une guerre ne lui suffisait pas. On ne changeait pas si facilement. Après cet échange de civilité, autre chose occupa leur interlocutrice… Se retrouvait de nouveau tous les deux, Silvestre lui demanda si elle connaissait du monde ce soir. Evidement qu’elle en connaissait ! Le monde de la noblesse n’avait pas de secret pour elle.
Bien sur que je connais du monde. Ne reconnaissez vous pas le frère de roi là-bas, toujours à parader celui-là ? Et ici la princesse de Calenberg et son époux, ils sont tellement mal assortis… Et là, c’est le comte de Rozan que vous pouvez voir, quel emplumé lui !
Les commentaires accompagnaient naturellement les noms, pas évident de retenir le venin de sa langue de vipère.
Et vous ? Avez-vous quelqu’un à me présenter ce soir mon cher ?
La jeune femme ne s’intéressait absolument pas aux conversations qui avaient débutés autour d’elle. Elle avait entendue qu’elles traitaient du peuple, des impôts, des affaires… rien d’intéressant. Il lui plaisait mieux d’échanger des ragots et de voir ses manigances faire leur effets.
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| | | Marie-Anne Mancini
VIPERE de Versailles
► Âge : J'ai l'âge de toutes les passions et de toutes les rumeurs.
► Titre : Duchesse aux yeux et aux oreilles baladeuses
► Missives : 702
► Date d'inscription : 04/09/2009
| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 15.12.14 13:32 | |
| Du rififi au Parlement!
Acte 1.2
Que d'agitation au salon ! Après quelques insultes lancées sur le Parlement et Colbert, on espérait que l'atmosphère politique retomberait et qu'on reviendrait à quelque chose de plus léger. Mais c'était mal connaître le Comte de Rozan, impétueux comme toujours, qui n'a pas aimé se faire rembarrer par l'assistance. Le sang chaud, et sans doute le vin, le rendait plus tempétueux que jamais ! - Vous n’êtes que des hypocrites de toute façon ! Heureusement qu'il y a des gens comme moi pour dire tout haut ce que les gens pensent tout bas !Un peu trop fort d'ailleurs ... se plaignit Marianne Mancini. Mais il n'a pas tort ... renchérit Mademoiselle de Mézières. Les deux révoltés de la soirée n'étaient pas d'accord sur leurs idées, sur la nécessité du Parlement et de Colbert, mais ils avaient envie que les choses bougent et que les impôts ne les touchent pas ! Il faut déjà se débarrasser des parasites, de ceux qui pompent les caisses de l'Etat en ne faisant pas grand chose que de ruiner le royaume pour leur compte ! Puis il se tourna vers le duc de Brabant. Comme vous ! Votre guerre maritime nous a ruinés, et je suis certain que vous voulez convaincre notre roi de vous aider à reconquérir votre bout de terre ! Vermine !Tout le monde s'offusqua ! On n'insultait pas des dignitaires étrangers de la sorte, en public. Serait-ce une provocation en duel ? Comment va réagir le fier hollandais ? Dans un autre coin de la pièce, mademoiselle de Mézières soufflait sur les braises du Parlement. Il n'empêche que nous serions bien mieux sans Parlement. Franchement ces hommes servent-ils à part empêcher le roi de mener sa politique ? ----------------- Au choix, serez vous à contempler cette provocation en duel et le résultat qui en découle, ou à parler sur le Parlement ? Il y a des paris à prendre, c'est un beau combat Rozan VS Brabant, mais il y a de quoi déblatérer dans un coin plus calme ... A vous de voir ! PNJ présents actuellement:-Le comte de Rozan, un brin impétueux et n’a pas la langue dans sa poche -Marguerite de Mézière, soeur du ministre qui tente de se faire sa place -Michelle de Bergogne, écervelée hélas invitée ce soir (vous pouvez évidemment en rajouter d’autres!) Rappel des règles: Dans vos posts, placez au moins deux des mots suivants : belette, poule, blasé, perplexe, abeillage, catapulte, bacchante, fornication, manumis - Postez quand vous le souhaitez - Vous n’avez rien de prévu entre joueurs? Pas de panique, laissez-vous porter! - N’hésitez pas à jeter un oeil sur nos PNJ
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| | | Silvestre de Lévis
Miaou ☀ Mais oui! Mais oui! J'ai bien vu un Gros Minet!!
► Âge : 27 ans
► Titre : Vicomte de Vauvert, Seigneur de La Voulte et Beauchastel, Commandant du Soleil Royal (marine royale)
► Missives : 232
► Date d'inscription : 28/02/2012
| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 04.01.15 19:16 | |
| L’animation – si l’on pouvait parler ainsi, semblait à son comble au salon de la duchesse. Silvestre était plus familier des bois que des mondanités, et s’il s’amusait de faire le clown à Versailles lors des soirées d’appartements faisant frémir les dames de ses récits, il doutait de profiter de la même manière de cet événement. Silvestre était perplexe, se souvenant de la manière dont on parlait de la cour de France, de son niveau d’éclairement, ses conversations, sa mode, et dont on attendait des nouvelles comme le Messie à chaque dégel en nouvelle France. Plus cela avançait, plus Silvestre – qui en profitait, il ne fallait pas mentir – découvrait que ce n’était qu’un abysse dans lequel on s’enfonçait de plus en plus profondément, et qu’en sortir, c’était se mettre à dos tout le gratin français. Il comprenait mieux comment et pourquoi son frère, que ces penchants avaient toujours attirés, se noyait dans la fornication et y perdait tout leur argent, au point de le fiancer à une personne dont la grâce était si… fluette, un peu comme elle, la belle Elena de Sotomayor. Elena qui ne semblait pas plus déçue de ces fiançailles que ça. Silvestre n’en disait rien et se montrait lui aussi le plus agréable possible. Après tout, venant tous deux de grandes familles, c’était leur destin de faire des mariages arrangeants encore plus leur familles.
Ils semblaient pour le moment être fais pour s’entendre, puisque la jeune femme passa son bras au sien, et semblait bien plus à l’aise que lui à lui faire la conversation. Il savait séduire, certes, une femme de son acabit, une femme qui serait sa maîtresse pour quelques semaines, mois au plus. Une femme qui l’épouserait, par contre… Il ignorait complètement comment lui être agréable. Il avait certes eut l’exemple du mariage heureux de ses parents, mais il n’était pas son père, et Elena n’avait pas le même tempérament que la duchesse Douairière. Pour faire quelque peu la conversation, il lui avait demandé si elle connaissait la duchesse.
-Absolument pas. J’ai seulement eu vent de quelques histoires à son sujet. C’est l’occasion de faire sa connaissance, je m’en réjouis. Et vous donc mon tendre ami ?
Silvestre ne sentait pas vraiment à l’aise dans le rôle du fiancé. Il hocha donc simplement la tête en réponse. Et n’osa avouer que le « tendre » venait de lui donner des frissons d’angoisse. Il fallait qu’il se reprenne, il était un Lévis-Ventadour après tout.
-Je suis ravie d’être en votre compagnie pour la soirée, Monsieur de Levis, ajouta-t-elle.
Silvestre ferma les yeux une seconde et décida de se laisser porter. Il n’y avait pas de meilleur mariage que celui où les époux se respectaient et étaient discrets avec leurs écarts, à défaut de s’aimer.
-Et moi, je suis honorer d’avoir pour cavalière la plus belle jeune femme que la cour d’Espagne pouvait nous envoyer, après notre souveraine, bien évidemment, répondit-il avec un sourire charmeur.
Le compliment se voulait galant, ignorant tout de ce qui se tramait entre la reine et Elena. Mais la volubile Mezière, qui se croyait tout permit vu la grâce que son frère avait auprès du roi, vint faire éclater la bulle de connivence qui était en train de se former entre les deux fiancés. Heureusement, devant la réplique lamentable de Silvestre, Elena sut rattraper le fiasco :
-Vos félicitations nous touchent sincèrement Madame. Nous sommes ravis de voir que notre bonheur futur vous enthousiasme. Quel plaisir de partager avec vous ces instants si chers à nos cœurs.
Mézière, satisfaite, et n’écoutant pas Silvestre, s’éloigna, pour continuer à lancer ses piques politiques. Les réformes du Parlement semblaient être sur toutes les Lèvres, et Silvestre n’en avait pas suivit grand chose, cela l’affectant peu et étant trop soudain après son retour du front. Il préféra essayer de mieux connaître celle qui allait partager sa vie désormais :
-Bien sur que je connais du monde. Ne reconnaissez vous pas le frère de roi là-bas, toujours à parader celui-là ? Et ici la princesse de Calenberg et son époux, ils sont tellement mal assortis… Et là, c’est le comte de Rozan que vous pouvez voir, quel emplumé lui !
Silvestre eut un rire, il ne risquait pas de s’ennuyer au bras d’Elena.
-Et vous ? Avez-vous quelqu’un à me présenter ce soir mon cher ?
Il allait lui répondre qu’il n’était pas aussi bien en cour qu’elle quand Benoit de Courtenvaux l’interpella :
-Vicomte, les occasions de nous croiser et de nous connaître mieux se font bien trop rares mais permettez-moi de vous présenter mes félicitations pour votre mariage, ainsi qu'à vous mademoiselle.
-Marquis, répondit Silvestre en le saluant d’un signe de tête accompagné d’un sourire. Je vous présente, un peu plus officiellement, ma fiancée, mademoiselle de Sotomayor.
Il fallait croire que le parlement les poursuivait de toute façon.
-Quelles nouvelles avez-vous pour nous ? Et pouvez-vous m’expliquer un peu mieux de quoi il en retourne ? J’avoue être pris de court depuis mon retour, et mon attention a été légèrement détournée.
Il lança un sourire amusé à Elena, évoquant sans vraiment en parler, la soudaineté de leurs fiançailles, et devait bien avouer en son fort intérieur que savoir que le marquis était parlementaire était à peu près tout ce qu'il savait de lui. Soudain un frisson, qui n’avait rien à voir avec l’angoisse du mariage, traversa Silvestre. Il se sentait surveillé, jaugé, observé. Par qui ? Perdant un instant le fil de ce que lui répondait Courtenvaux, il jeta un bref coup d’œil alentours, mais ne vit rien, ne pouvant imaginer la menace que représentait le faux-allié de hier, Brabant. |
| | | Invité
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 04.01.15 22:08 | |
| Heureux de revoir la belle Petra, Simon attendait qu'elle vienne vers lui mais une courtisane eut quelque chose à dire à la jeune femme et toutes deux s'éloignèrent sans qu'elle ne le vît. Profondément déçu, le duc de Brabant se détourna de l'endroit où se trouvait Petra quelques secondes auparavant et aperçut Frédéric de la Tour d'Auvergne. Heureux de retrouver son ami, il se dirigea vers lui et tous deux entamèrent une conversation sur les derniers ragots de la cour. Ils entendaient encore le comte de Rozan qui s'en prenait à qui osait s'opposer à lui. Frédéric et Simon parlaient de Marguerite de Mézière (“un bien beau brin de jeune fille, mais terriblement stupide, si vous voulez mon avis, bien qu'elle ne soit pas aussi stupide que cette Cigogne, je l'espère pour elle tout du moins”) lorsque Rozan fit à nouveau sa drama queen.
“Vous n’êtes que des hypocrites de toute façon ! Heureusement qu'il y a des gens comme moi pour dire tout haut ce que les gens pensent tout bas !”
Simon leva les yeux au ciel avant de rire en choeur avec Frédéric. “Cet homme me laisse définitivement perplexe. -Et moi donc.”
“Il faut déjà se débarrasser des parasites, de ceux qui pompent les caisses de l'Etat en ne faisant pas grand chose que de ruiner le royaume pour leur compte !”
“Oh espérons que personne ne fasse ce qu'il dit, commenta discrètement Simon à l'unique attention de Frédéric. Il faudrait éliminer beaucoup de personnes, à commencer par lui. La cour serait bien vide si votre roi décidait de se débarrasser de ceux qui ne font rien pour renflouer les comptes !”. Frédéric acquiesça. “J'espère qu'il n'est pas marié. S'il l'est, je me propose pour consoler sa pauvre femme. -Trop généreux.”
“Comme vous ! Votre guerre maritime nous a ruinés, et je suis certain que vous voulez convaincre notre roi de vous aider à reconquérir votre bout de terre ! Vermine !”
Simon, qui tournait le dos à Rozan, sentit d'un coup tous les regards se tourner vers lui dans une même stupeur. Un silence de plomb régna quelques secondes dans le salon avant que quelques chuchotements ne commencent à se faire entendre. Frédéric lui-même, toujours prêt à lancer une blague, ne pipa mot. Sur ses yeux se lisaient la même surprise que celle du duc de Brabant. S'il avait su que le comte de Rozan réagirait de cette manière, il n'aurait pas pris part à la conversation sur le Parlement. Mais maintenant cela était fait et il était impossible de faire un retour en arrière. Simon détestait ce genre de situation. Il détestait être au centre de l'attention, surtout après s'être fait insulter. Le duc préférait être l'observateur, celui qui, dans l'ombre, guette la réaction des autres et scrute leur visage. A l'inverse, il détestait être celui qu'on observe. En Hollande, il aurait pu provoquer son agresseur en duel. Mais cela était interdit en France, et il n'avait aucune envie de se battre, de toute façon. Pourtant, Rozan l'avait insulté. Insulté ! C'était son honneur qui était en jeu, rien de moins. Quelle attitude adopter ? Répondre à la violence par la violence, ou ridiculiser son adversaire devant la fine fleur de la cour ? Il se tourna vers Rozan et le regarda dans les yeux.
“Oh bien sûr, j'ai obligé votre roi à nous aider contre les Anglais, et maintenant je vais lui demander audience pour lui demander son aide pour faire tomber le Grand Pensionnaire et remettre ma famille au pouvoir. Je ne suis qu'un grand comploteur, qu'on m'arrête ! Il avait pris un ton ironique pour désarçonner Rozan. La vérité était que Rozan n'était pas très loin de la vérité, mais il se trompait sur un point : ce n'était pas à Louis XIV qu'il allait demander de l'aide pour reconquérir son bout de terre. Un sourire fin étira les lèvres de Simon. Enfin comte, soyez sérieux ! Quelques rires résonnèrent dans le salon. Vous croyez que si je voulais persuader le roi de m'aider à reprendre le pouvoir, je l'aurais ruiné avant ? Il faut de l'argent pour faire tomber le Grand Pensionnaire et placer ma famille à la tête des Provinces-Unies. Avant de porter de telles accusations, il faut réfléchir. Le comte de Rozan allait répondre mais Simon leva la main pour lui signifier de se taire. Quant à votre insulte, monsieur, je devrais m'en offusquer mais je préfère ne pas la relever. Le vin vous est monté à la tête, vous avez du mal à vous rendre compte de ce que vous dites. Vous devriez vous calmer, au risque de provoquer un incident diplomatique.”
Sur ce, le duc de Brabant lança un regard à Frédéric qui lui fit signe qu'il approuvait sa réaction. Il était inutile de s'énerver. “On dirait qu'il va avoir une crise cardiaque, le Rozan. Votre réponse était digne d'une belette, mon ami !”. Simon ne chercha pas à savoir pourquoi Frédric le comparait à une belette. Il préféra scruter le visage des invités pour savoir ce qu'ils pensaient de sa réplique. Le duc espérait que Rozan se calmerait, il n'avait aucune envie de passer sa soirée à se disputer avec cet énergumène.
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| | | Jean de Baignes
Quid Coeptas?
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 05.01.15 22:10 | |
| Brabant lui sauver la mise. Il ne voulait pas mentir d’une manière éhontée et avouer que le Parlement lui était parfois utile était une chose trop difficile à faire présentement. Heureux de voir qu'il était délaissé, il lança une petite phrase pour soutenir Brabant, et le laissa donc s’occuper du hargneux Rozan; il se tourna vers Maryse d’Armentière qui n’avait pas manqué d’afficher un large sourire, voire de retenir un petit applaudissement discret lorsqu’il avait tenu la tête haute face au comte. -Ah madame! Vous voici donc ce soir; c'est un plaisir de vous revoir. J'ai été très heureux de lire votre petit quatrain sur les mystères du Paradis Céleste et l'atrocité de l'Enfer. Je l'ai montré à l'évêque de Senlis qui en a été très touché. Il salua également le prince de Calenberg qu'il avait déjà eu l'occasion de rencontrer. Jean était ravi de voir dans cette antre une de ces âmes encore admirables de spiritualité, qui repoussaient avec force tous les attraits tentateurs du Malin. Evidemment, il ne pouvait avouer à Maryse d'Armentière que lui-même était un esprit rongé d'ambition. Mais tous deux se firent bousculer par Michelle de Bergogne qui, fleurs à la main, venait interrompre l'incartade entre Brabant et Rozan, distribuant ses pétals à chacun. -Et vous madame, que pensez-vous de cette...mais Jean fut coupé par le duc d'Orléans qui se mêla à la conversation, tirant une grimace à l'aumônier. Le plus impie et pire que tout, celui qui était dans les mains de Cosnac. -Vous semblez bien au courant de ces taxes que vous ne payez pas, grand bien vous en fasse d'ailleurs, lança le prince de France au couple Calenberg qui lui répndit honnêtement, de toute la hauteur de son caractère dépourvu de tout humour ou ironie. L'aumônier afficha un large sourire, mais bien vite effacé par l'apparition de celui qu'il voulait le moins croiser de la soirée, ni de près ni de loin, ni même entendre son seul nom. Le marquis de Courtenvaux en personne venait de s'immiscer dans la conversation. Une brebis galeuse qui en était fière! Peste! Le faquin de marquis! Il s'était encore permis de le railler en public et de critiquer ses écrits, une fois de plus...Jean lâcher une avanie lorsque Rozan interrompit de nouveau tout ce petit monde pour e lancer dans une idiote diatribe. Encore un qu'il fallait confesser pour sottise, mais qu'hélas Dieu ne pourrait pas pardonner!
-Quant à votre insulte, monsieur, je devrais m'en offusquer mais je préfère ne pas la relever. Le vin vous est monté à la tête, vous avez du mal à vous rendre compte de ce que vous dites. Vous devriez vous calmer, au risque de provoquer un incident diplomatique. Brabant, même protestant, avait parfaitement répondu, et Jean ne pu s'empêcher de hocher la tête dans un sourire, lorsque le duc balaya la pièce du regard. -Voilà qui est bien dit, duc! Le proverbe ne dit-il d'ailleurs pas que la poule qui a pondu est celle qui caquète le plus? Monsieur de Rozan, apprenez à vous taire, Dieu ne pardonne la bêtise. Sachant parfaitemment qu'il se risquait là à une nouvelle réplique qui le mettrait en danger, il tira alors une petite montre à gousset et observant les aiguilles, salua l'assemblée, mêlé de railleurs et d'amis. -Partez donc, monsieur le dévot! Vous préférez nous quitter plutôt que de voir vos chers amis mis à mal...ne le niez pas, nous savons parfaitement qu'une soudaine dévotion a envahi le Parlement et vous n'y êtes certainement pas étranger! Jean haussa les épaules en rangeant sa montre. -Il n'empêche que nous serions bien mieux sans Parlement, lança la Mézière à la cantonnnade! Franchement ces hommes servent-ils à part empêcher le roi de mener sa politique ? -Mêlez-vous en, de politique, avant de proférer de telles paroles, lui lança Jean d'un ton sarcastique en quittant la pièce. Ou plutôt non: ne vous en mêlez-pas et abstenez-vous de faire part de telles inepties! La jeune fille offusqué s'en alla rejoindre Michelle de Bergogne pour geindre dans ses bras. Perplexe, Jean lui jeta un regard blasé et salua le couple Calenberg, avant de faire ses adieux à la duchesse de la Tour d'Auvergne.
-Madame, je suis définitivement enchanté d'être venu, mais dois hélas vous quitter, j'ai promis à des âmes de venir les vissiter ce soir, et un homme d'Eglise ne peut rompre une telle promesse! -Allez, mon père, j'ai été heureuse de vous voir parmi nous!
Jean réajusta son collet, passa son manteau de jais et se recoiffant rapidement, grimpa dans le carrosse sombre qui l'attendait dehors. La direction qu'il prit fut loin d'être celle des hauts quartiers où ses pénitents pouvaient l'attendre! Bien au contraire, le carrosse prit le chemin du Parlement, non sans longer les bas fonds de Paris. A l'instant où il posait pied à terre face à l'Auberge du Beau Noir, un murmure de contestation montait déjà. La tension montait? Que faisait encore ce poète maudit auprès du peuple?! N'hésitant pas à salir ses souliers neufs et vernis, Jean descendit du carrosse et s'engouffra dans ce qui semblait être l'antre de la révolte.[/color] |
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 08.01.15 10:44 | |
| La situation allait de Charybde en Scylla, amenant la princesse d'Empire à presque regretter d'être venue. Elle n'en profitait pas moins pour recueillir quelques informations, d'autant que son époux était en pleine forme : il abordait les sujets qui fâchent d'une manière tout à fait naturelle. Reconnaissante, la jeune femme le laissait parler avant de voir avec stupéfaction le père Jean s'approcher de leur petit groupe. L'aumônier de la reine en personne ! Quelle ne fut pas sa joie lorsque l'homme d'église lui adressa la parole, non pas pour dire une phrase banale, mais pour la complimenter ! “ Ah madame! Vous voici donc ce soir; c'est un plaisir de vous revoir. J'ai été très heureux de lire votre petit quatrain sur les mystères du Paradis Céleste et l'atrocité de l'Enfer. Je l'ai montré à l'évêque de Senlis qui en a été très touché” Des étoiles brillèrent dans les yeux de la jeune femme. “ Votre compliment me touche, mon père. J'étais inspirée par la foi. Je ne m'attendais pas à vous voir ici. Quelle honte que cet hérétique (elle prononça ce mot en chuchotant) vous parle de la sorte ! Il devrait plutôt nous remercier d'être accepté dans notre société”. Maryse savait bien que les protestants étaient acceptés en France mais elle ne pouvait s'empêcher de se méfier d'eux. L'espionne allait poursuivre la conversation quand soudain une folle (Bergogne, d'après ce qu'on lui avait dit plus tôt dans la soirée) passa devant elle avec des fleurs dans les mains, qu'elle alla donner au comte de Rozan et au duc de Brabant qui, tel un chevalier, était venu défendre le père Jean (un homme bien, ce Brabant, pensa Maryse). Le regard perplexe de la duchesse de Hanovre croisa celui de l'homme d'église. “Et vous madame, que pensez-vous de cette...” Maryse écoutait son interlocuteur lorsque le prince d'Orléans lui coupa la parole. La jeune femme fut choquée par tant d'impolitesse mais elle ne pouvait pas s'en prendre au frère du roi. Ce-dernier, conscient de sa position, en profitait pour manquer à toutes les règles de politesse. “ Vous semblez bien au courant de ces taxes que vous ne payez pas, grand bien vous en fasse d'ailleurs”. De quoi se mêlait-il ? Matthias n'en attendait pas plus pour se lancer dans un monologue. “ Détrompez vous monseigneur, nous sommes plus que bien placé. Voyez vous, je ne suis pas qu'un prince aux titres moins longs que les vôtres, je suis aussi un homme de confiance pour mon frère le prince de Lunebourg et j'investis sa fortune, et la mienne, dans ce qui me semble le plus profitable. Après avoir investi dans de nouvelles manufactures françaises, celles de Gobelins et Saint-Gobain. Mais ce n'est jamais assez pour ce fesse-mathieu qui m'a relancé sur d'autres projets et a insisté qu'il préférait des investisseurs français. Que ne l'ai-je écouté là ! Au nom de mon épouse, je lui ai acheté quelques terres, dont je serais taxé aussi. Où sont-elles déjà ces terres ?, demanda-t-il en se tournant vers son épouse.” Le couple Calenberg possédait en effet de nouvelles terres. Cette acquisition avait touché la jeune femme car son époux avait insisté pour qu'elle soit à son nom. “ Elles se trouvent non loin de Beauvais, à Rainvillers. Nous avons fait l'acquisition d'une forêt qui est bordée de marais. Il paraît que cet endroit est infesté de belettes. Peut-être pourrons-nous faire quelque chose de ces animaux, un élevage, que sais-je. Nous paierons donc des taxes, nous aussi, insinua-t-elle pour inciter les personnes du groupe à se plaindre”. Alors que l'un des invités expliquait à Matthias que la France se porterait bien mieux si Colbert restait à Sceaux, le comte de Rozan injuria le duc de Brabant. Choquée, la princesse de Calenberg porta la main devant la bouche dans un geste de stupéfaction. Heureusement, le duc de Brabant fut plus intelligent et répondit par des paroles pleines de bon sens. Le père Jean approuva lui-même ces paroles mais le comte de Rozan, non content de s'être ridiculisé une fois, poursuivit sur sa lancée. C'était du n'importe quoi. Le père Jean voulut partir et pour celle seule raison dû subir les insultes du comte de Rozan et la Mézière se lança dans des attaques contre le Parlement. L'homme d'église fit un dernier signe au couple Calenberg puis quitta le salon. “ Je ne m'attendais pas à ce que cette soirée soit si mouvementée, chuchota Maryse à Matthias. Je vais avoir beaucoup de choses à raconter, n'est-ce pas ?”. - Spoiler:
J'ai cherché un nom près de Beauvais pour les terres mais si ça ne va pas dîtes-le moi je changerais.
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| | | Marie-Anne Mancini
VIPERE de Versailles
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 11.02.15 13:47 | |
| Du rififi au Parlement!
Acte 1.3
Alors que la situation s'envenime au Salon, tout le monde est aussi prêt à se taper dessus, mais avec plus de distinction tout de même ! Quoique ... Puis soudain, le bruit d'un coup de feu. L'agitation des gueux au loin s'intensifiait et cette détonation sonnait le glas de la tranquillité. Dans un mouvement de foule sans aucune politesse, toute l'assistance voulut fuir, regagner son carrosse ou sa chaise à porteur pour fuir les lieux. Mais l'hôtesse de maison, ne voulant pas que ses amis se retrouvent au milieu des mécréants, fit fermer ses portes. Seuls quelques rapides passèrent entre les mailles du filet ! Du calme ! Nous sommes en sécurité ici ! Personne ne viendra ! Plus facile à dire qu'à faire, des nobles paniqués, c'est pire qu'une attaque de poules déchaînées ! Tout le monde se bouscule, se pousse, se marche sur les pieds, tout cela pour atteindre le porte et essayer de partir. Dans cette agitation tendue, les mots d'oiseaux fusent et on ne prend plus la peine d'être poli ou respecter la hiérarchie. Le comte de Rozan est parti à la recherche d'un objet pour faire bélier afin d'ouvrir la porte. On ne contrôlait plus ce fou qui finit par jeter la chaise par la fenêtre. Il essaya même de partir par cette même fenêtre mais on l'en empêcha, même si certains auraient bien apprécié le voir faire le grand saut ! La maîtresse de maison a disparu, pour éviter qu'on ne la prenne à parti, voici les invités livrés à eux même et prêts à tout pour sortir! ----------------- Fini la dentelle et les froufrous, place à la violence. On essaie de sortir, on se pousse, on s'organise pour tenter d'ouvrir les lourdes portes ... tout est bon pour tenter l'évasion ! PNJ présents actuellement:-Le comte de Rozan, ayant voulu sauter, toujours enragé -Marguerite de Mézière, soeur du ministre à la robe déchirée -Michelle de Bergogne, écervelée qui pleure d'avoir été bousculée (vous pouvez évidemment en rajouter d’autres!) Rappel des règles: Dans vos posts, placez une de ses insultes : Arrière-faix de truie ladre ; Cornegidouille! ; Fot-en-cul ; Gougnafier ; Grenouille de bénitier ; Suce-moelle ; Troufion - Vous ne pouvez pas quitter le salon (à l'exception de Benoît de Courtenvaux, qui s'est échappé de justesse) - Vous ne pouvez pas parler à l'hôtesse de maison, introuvable - Postez quand vous le souhaitez - Vous n’avez rien de prévu entre joueurs? Pas de panique, laissez-vous porter! - N’hésitez pas à jeter un oeil sur nos PNJ
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| | | Philippe d'Orléans
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !Discours royal:
ADMIN TRAVESTIE Monsieur fait très Madame
► Âge : 27 ans
► Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
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► Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 11.02.15 21:36 | |
| Non mais pour qui il se prenait ce germanique associable à lui parler de la sorte ? Le prince, même s'il ne l'avait pas montré, s'était senti vexé d'être rhabillé par un homme comme le prince de Calenberg, mais il fallait se rendre à l'évidence : on ne pouvait pas moucher tout le monde. Mais cet homme était détestable, non seulement il l'avait envoyé balader mais en plus travaillait avec Colbert … Heureusement que son épouse était plus charmante. Ses deux gros défauts étaient son mari et sa grande amie Élisabeth ! Elle semblait un peu plus posée et plus discrète que son mari à l'orgueil démesuré !
« Elles se trouvent non loin de Beauvais, à Rainvillers. lança la princesse avant de parler de belettes à élever. Oh et bien nous sommes voisins, mon magnifique château de Villers-Côtterets se retrouve à cent kilomètres, c'est un très charmant coin l'été. Mais avec ces taxes, comment vais-je entretenir tout cela ? Le jardin que j'ai aménagé m'a coûtée une fortune. Monsieur le Nôtre est doué, mais il n'est pas donné ! »
On peut être prince de France et se plaindre, assurément ! Philippe vivait bien trop au-dessus de ses moyens, heureusement qu'il y avait les caisses de l'Etat et son royal frère à proximité pour limiter les pots cassés … Et puis tout ce que Colbert faisait ennuyait le prince, il était de bon temps donc de se plaindre de ses mesures.
La conversation avait continué puis Philippe avait continué de babiller ici et là, notamment avec sa grande amie Marie Anne Mancini qu'il connaissait depuis longtemps. Tout était plus tranquille, sauf la parenthèse ridicule de Rozan voulant se battre contre un hollandais, du grand n'importe quoi !
Mais si certaines conversations s'envenimaient, tout devint silencieux au moment du coup de feu, comme paralysé par ce qu'on venait d'entendre. Tout le monde avait compris que ça ne sentait pas bon et qu'il fallait déguerpir. Malgré ses multiples nœuds et froufrous, Philippe se leva d'un bond pour courir, du haut de ses talons vertigineux, vers la porte. Mais peine perdue, portes closes et impossible de sortir. Tout le monde se poussait, espérant passer quand un bruit de verre brisé se fit entendre. On se retourna, de peur qu'un gueux s'infiltre dans la demeure ! Ah non, ce n'était que Rozan, voulant sauter par la fenêtre !
« Mais qu'il saute, bon dieu ! Qu'il nous laisse tranquille ! »
Et c'était reparti pour la cohue. Quelqu'un le poussa derrière, et une personne à côté de lui jouait des coudes. Non mais où se croient les gens !
« Au prochain coup, je vous mets mon pied là où je pense, Troufion ! »
Au moins c'était clair …
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| | | Benoît de Courtenvaux
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Une fois offert et mis à lambeaux, il est pour l'heure tout entier à son roi.Côté Lit: Je n'y tiens pas une collection ! Mais il n'est pas glacé non plus.Discours royal:
ϟ La Main au collet ϟ
► Âge : 32 ans et des poussiè... (Non pas ce mot maudit)
► Titre : Marquis de Courtenvaux, Magistrat parlementaire et avocat
► Missives : 371
► Date d'inscription : 10/04/2012
| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 20.02.15 18:37 | |
| - Marquis. Je vous présente, un peu plus officiellement, ma fiancée, mademoiselle de Sotomayor.
Le sourire de Silvestre de Lévis était bien plus franc que tous ceux que Benoît venait de voir sur les visages des invités. Il aurait aimé lui répondre aussi sincèrement, et d'ailleurs cela se serait fait s'il n'y avait pas eu cette épreuve ! Oui cette épreuve de faire un baise-main à la femme responsable de tant de sang coulé uniquement par ambition ! Pourtant la galanterie devait prévaloir sur ses sentiments !
- Je suis enchanté de faire votre connaissance princesse, mentit-il donc.
Fort heureusement, il ne s'attarda pas à faire la conversation à Elena et même s'il aurait préféré parlé d'un autre sujet que le parlement et des tensions régnant ici-même, au moins c'est à Silvestre qu'il s'adressait et non plus à elle. Car en effet, ce dernier venait de lui demander de plus amples explications, peu instruit qu'il était sur la situation actuelle.
- Heureux homme, j'aimerai aussi parfois que mon attention se détourne de ça ... lui répondit-il en désignant de la main deux gentilshommes se lançant des piques plus féroces les unes que les autres. Ce que je peux vous dire, c'est qu'il est bien difficile aujourd'hui d'être un parlementaire et comme vous me demandiez des nouvelles, je vous dirai simplement que nous sommes tous en effervescence là bas. Le peuple ne nous pardonne pas d'avoir donné l'autorisation au roi d'enter en guerre, pourtant Dieu sait que pour beaucoup on leur a arrachée, et la noblesse ne décolère pas des nouveaux impôts levés par Colbert. Et comme de bien entendu on fait l'amalgame entre l'homme noir et nous tous ! Mais ce suce-moelle avare ne l'emportera pas au Paradis.
A chaque fois qu'il évoquait le principal ministre, c'était bien connu, le marquis ne pouvait pas dissimuler son courroux. Il s'apprêtait à étayer plus en précision son propre point de vue sur la question, lorsque tout à coup la voix tonitruante de Rozan s'éleva dans la pièce.
- Comme vous ! Votre guerre maritime nous a ruinés, et je suis certain que vous voulez convaincre notre roi de vous aider à reconquérir votre bout de terre ! Vermine !
Certains convives poussèrent des oh muets de stupéfaction, et Benoît fut de ceux-là. Il avait donné quelques minutes plus tôt son soutien à Rozan, mais tout de même, là il y allait fort contre le duc de Brabant ! Un duel aurait-il lieu ? Aussi craignant que le comte ne gifle de son gant celui qu'il injuriait de la sorte, Benoît abandonna là Silvestre et se ruant sur le gentilhomme, lui retint fermement la main ou plutôt le poing qu'il avait plus que jamais crispé. Après d'interminables secondes d'appréhension et de silence glacial, l'insulté se contenta de le moucher proprement au grand soulagement de tous ! Rozan loin d'être calmé n'aurait pas demandé mieux que de répondre, mais Benoît le prenant soudain à part se montra ferme afin de l'en dissuader.
- Monsieur en voilà assez s'il vous plait ! Pensez au spectacle que vous donnez à votre sœur en étant alcoolisé et en risquant l'incident diplomatique ! A être autant tête brûlée, c'est votre cervelle qui va finir par l'être !
Sur ces mots, le marquis s'écroula sur un fauteuil près d'une fenêtre. L'air était devenu véritablement irrespirable ici, combien de temps devrait-il encore supporter ça ? Si seulement il avait pu faire comme ce maudit Jean de Baignes, c'est à dire partir ... Mais non, il devait rester encore un peu pour faire un rapport plus complet à ses collègues.
Dix minutes plus tard, il aperçut par les travées un avoué du Parlement qu'il connaissait bien. Il était couvert de poussière et rentrait en trombe chez la duchesse de Bouillon. Pourquoi ? Un message pour lui ? Sans doute ! Sortant quelques secondes de la pièce, il l'accueillit en haut des escaliers à l'abri des regards.
- Ah monsieur le marquis, c'est terrible ! Le président du Parlement nous a envoyé moi et bien d'autres, chercher tous les magistrats que l'on pouvait trouver pour résister ! - Résister contre quoi ? le pressa un Benoît tout à coup bien anxieux. - C'est le peuple, il s'est armé de tout ce qu'il pouvait trouver et il marche sur nous ! Ils ne crient qu'à bas le Parlement, si vous les entendiez, c'est à vous glacer le sang ! Mais si on les laisse faire, ils vont tout brûler ! - D'accord, partez prévenir d'autres personnes et monsieur de la Reynie si ce n'est pas déjà fait, je vais au Parlement immédiatement en espérant pouvoir y arriver !
Retournant très rapidement dans le salon, il chercha la maîtresse de maison afin de prendre congés mais ne la trouvant pas, il prit le parti de quitter les lieux sans cette marque de politesse. L'urgence l'exigeait. Il descendit donc les marches quatre à quatre et se précipita à l'extérieur.
Tout à coup, une détonation éclata dans le ciel de Paris. Au coin des deux rues qu'il aurait pu emprunter, il entendit des centaines de sabots de paysans. De toute part encerclé, il revint au pas de course sur ses pas.
- Barricadez-vous plutôt que de chercher à sortir, hurla t-il à l'attention des invités qui apparemment voulaient fuir.
L'avait-on entendu ? Il ne le savait pas et tant pis si ce n'était pas le cas ! La duchesse faisait fermer toutes les portes de son hôtel, et il n'était plus temps de tergiverser, il profita des quelques secondes qu'il lui restait pour foncer vers ce qu'il pensait être les communs. Les ailes de domestiques donnent presque toujours sur des ruelles ou des impasses et celles de Marie-Anne Mancini ne faisaient pas exception. Heureusement !
Il était enfin dehors et pouvait à présent se porter au secours du Parlement ... Il ne serait jamais de trop pour faire barrage aux révoltés ! |
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 22.02.15 18:14 | |
| Le duc de Brabant sut gré au marquis de Courtenvaux (un parlementaire parmi les convives qui critiquaient le Parlement, avait appris Simon par Frédéric d'Auvergne, quelle ironie !) d'empêcher Rozan de répliquer. Brabant était resté calme mais le vase était plein, il ne manquait qu'une goutte d'eau pour le faire déborder. Se battre au plein milieu d'un salon et se faire remarquer était bien la dernière chose qu'il désirait. Comme il avait pu le constater, les Hollandais n'étaient pas très bien vus ces derniers temps, il était inutile de donner du grain à moudre aux mauvaises langues. Profitant du fait que le marquis de Courtenvaux conseillait (un peu rudement, tant mieux !) à Rozan de se taire, le Hollandais s'éloigna de son nouvel ennemi en s'emparant au passage d'une coupe de champagne qu'il but d'une traite. Il se demandait ce qui pouvait bien arriver de pire, s'attendant à une nouvelle catastrophe. Les esprits échauffés discutaient toujours des taxes, ce qui était bien ennuyeux à la longue, surtout pour Simon qui n'était pas concerné par les nouvelles mesures. Il se promenait donc de groupe en groupe, répondant à quelques questions et riant à des blagues pas toujours marrantes.
Le duc avait prévu de rester encore une heure environ, pour ne pas vexer l'hôtesse de maison en quittant trop vite les lieux. Petra avait disparu aussi vite qu'elle était apparue et bien qu'il ait arpenté toutes les pièces accessibles aux invités, il ne l'avait pas revue. Il n'avait plus de raison de passer toute la soirée ici bien que le sujet des taxes soit intéressant. Le clan Rohan désirait atteindre les parlementaires, et, bien que cette mission soit dévolue à Petra, Simon se disait qu'il pourrait y contribuer, pour l'aider. Aussi désirait-il rejoindre le marquis de Courtenvaux pour discuter avec lui, officiellement pour le remercier d'avoir empêché Rozan de poursuivre son discours haineux, mais Simon comptait bien en profiter pour sonder le parlementaire. C'était la dernière chose qu'il souhait faire avant de quitter l'hôtel de Marianne Mancini. Mais alors que le duc se dirigeait vers le marquis, celui-ci, sans avoir aperçu Simon, quitta soudainement la pièce, un air contrarié sur le visage. Intrigué, Simon le suivit discrètement avant de s'arrêter à quelques pas, caché par une porte à côté de l'escalier près duquel le marquis s'était arrêté, en pleine conversation avec un inconnu. Simon apprit alors que le peuple marchait sur le Parlement, armé et en colère. Ni une ni deux il quitta sa cachette pour chercher Frédéric de la Tour d'Auvergne mais celui-ci était introuvable.
Soudain, un coup de feu retentit. Les courtisans se regardèrent puis, en quelques secondes à peine, ce fut la folie. Tous se poussaient pour rejoindre les portes et Simon fut emporté dans une mini-marée humaine. Il n'était pas sûr que s'enfuir soit la bonne solution mais il était difficile de marcher à contre-courant. Le duc jeta un regard en arrière et vit le comte de Rozan qui voulut sauter par la fenêtre. Malgré le tragique de la situation, il ne put s'empêcher de sourire et lança : “Quel gougnafier celui-là ! Qu'il saute, au moins on aura la paix !”. Mais les courtisans n'avaient aucune envie de rire. Michelle de Bergogne devait certainement être celle qui pleurait le plus. Elle demandait sans cesse qu'on arrête de la bousculer. Sa couronne de fleurs était tombée à terre et Simon aperçut sur le sol quelques pétales abîmés. Il ne savait pas quoi faire. Il était maintenant trop tard pour se risquer à l'extérieur car si les gueux les voyaient fuir, il en était fini de leur vie. Mais la nouvelle selon laquelle les portes étaient bloquées et qu'il était impossible de sortir coupa court à toute réflexion. Il s'apprêtait à faire demi-tour pour rejoindre un coin plus calme lorsqu'il entendit le frère du roi s'énerver. “Au prochain coup, je vous mets mon pied là où je pense, Troufion !”
Le moins que l'on puisse dire est que Monsieur avait perdu son sang-froid. Simon réussit tant bien que mal à le rejoindre et s'adressa à lui. “Monsieur, les portes sont bloquées, il est inutile de tenter de fuir. Pardonnez mon impolitesse mais je crois qu'il vaut mieux que vous vous éloigniez de cette cohue et rejoigniez un coin plus calme”. Même en situation de crise, le Hollandais préférait prendre des pincettes pour s'adresser au prince. Il n'avait guère envie de recevoir son pied (tout royal qu'il fût) dans un endroit inapproprié. Pour permettre à Monsieur de s'éloigner de la foule, Simon se mit à crier “Laissez passer Monsieur, si vous l'en empêchez, il s'en souviendra !” Jouant des coudes, le duc de Brabant parvint à faire rejoindre au prince un endroit plus calme. “Les portes sont barricadées, il est impossible de partir. Il vaut mieux attendre patiemment que les mousquetaires fassent leur travail et que le peuple se disperse. Il serait particulièrement dangereux, pour vous, de toute façon, de sortir à un tel moment.” Observant les vêtements et les chaussures du prince royal, Simon se demanda comment il aurait pu ne pas se faire remarquer. “J'ai été trop entreprenant, mais la situation empêche l’Étiquette d'être appliquée à cent pour cent, n'est-ce pas ? Qui sait ce qui aurait pu vous arriver dans cette foule qui se presse aux portes alors qu'elles sont fermées ? Quand les gens ont peur, ils n'ont plus toute leur tête”.
Après coup, le duc de Brabant ne sut pas très bien pourquoi il s'était occupé du prince. Mais en réfléchissant bien, il se dit qu'être apprécié de Monsieur ne pouvait qu'être bénéfique.
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| | | Matthias de Calenberg
► Âge : 30
► Titre : Prince de Calenberg, duc de Hanovre
► Missives : 96
► Date d'inscription : 24/12/2012
| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 14.03.15 17:57 | |
| Quel drôle d'endroit que ce salon, où un prince de France osait parler ainsi à un prince d'Empire sans prendre en compte ses titres ou quoi que ce soit. Matthias, pourtant pas le plus à cheval sur la politesse, était choqué, et heureusement qu'il y avait Maryse à ses côtés, il aurait pu répondre assez sèchement à Monsieur, ce qui n'aurait pas été des plus appréciés pour des intérêts diplomatiques, surtout si proche de la guerre. Elle savait répondre avec plus de tact, plus de douceur, cela tranchait avec la froideur germanique qu'incarnait Calenberg. D'ailleurs, il avait oublié le nom du domaine, Rainvillers, qu'il avait acheté et mis au nom de son épouse, celle-ci disposait de terres en France, grâce à lui. Même si l'achat n'était qu'un calcul stratégique et économique, c'était tout de même un joli cadeau qu'il pouvait faire à sa femme. Le couple continuait à vaquer aux diverses conversations et à voir le comte de Rozan être plus ridicule de minute en minute. Si Vienne savait ce qu'il se passait dans les salons français, tous seraient choqués d'une telle liberté de parole, de mœurs, et surtout toute cette provocation et menace d'un duel ! Mais où était-on ? Je ne m'attendais pas à ce que cette soirée soit si mouvementée, chuchota Maryse à Matthias. Je vais avoir beaucoup de choses à raconter, n'est-ce pas ?En effet, vous aurez de nombreuses pages à noircir des idioties françaises, répondit Matthias, toujours choqué de ce qui l'entourait. Cette journée aurait pu continuer avec la même langueur, les mêmes bavardages, à traquer d'éventuels parleurs pour sa femme, et espérer que l'heure tourne un peu plus vite pour rentrer dans leur demeure, Matthias avait autre chose à faire dans ses journées réglées à la minute près. Mais ce coup de feu changea la donne. Tous s'étaient arrêtés un instant, à regarder la fenêtre, avant qu'un vent de panique ne fit diriger toute la noblesse de la pièce vers la porte de sortie qu'on avait condamné par sécurité. Peu partisan de la panique, et surtout n'aimant pas être compressé contre d'autres personnes, Calenberg s'était dégagé de la marée humaine pour se retrouver près de la fenêtre. Cette même fenêtre qui vit une chaise se défenestrer, à quelques centimètres du prince, qui eut un sursaut de frayeur et s'était tourné vers Rozan, le regard noir. Ce type était un danger public, sa place se trouvait davantage parmi les fous que dans un salon parisien. Puis Matthias chercha son épouse des yeux : où était-elle ? Si lui avait pu quitter le cortège paniqué à temps, avait-elle réussi ? Apparemment non, peu de gens se trouvaient en retrait, tout le monde se pressait contre les portes fermées, cherchant à tout prix à s'enfuir. Il repéra enfin Maryse, compressée entre deux personnes, impossible de se dégager. Le prince, pourtant ni vraiment galant et encore moins chevalier dans son quotidien, n'avait pas hésité : il avait accouru vers sa dame, et après avoir poussé une vieille marquise paniquée, tira Maryse hors de la foule et la prit dans ses bras. Allez vous bien, Maryse ? Venez, éloignons nous de cette horde de cornegidouilles. Il lui prit la main pour l'emmener jusqu'à la fenêtre où la chaise avait été jeté. Vous êtes toute pâle, un peu d'air vous fera du bien, et pas besoin d'ouvrir pour en avoir.Il avait conservé sa main dans la sienne, mais observa toujours la foule compacte, à s'acharner pour rien. Ils allaient bien sortir à un moment ou à un autre, autant rester calme … - Spoiler:
J'espère que ça ne te dérange pas que je prenne les devants
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| | | Silvestre de Lévis
Miaou ☀ Mais oui! Mais oui! J'ai bien vu un Gros Minet!!
► Âge : 27 ans
► Titre : Vicomte de Vauvert, Seigneur de La Voulte et Beauchastel, Commandant du Soleil Royal (marine royale)
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 17.03.15 4:54 | |
| Silvestre se sentait aussi à l’aise qu’un poisson hors de l’eau. Quand il s’agissait d’amuser la galerie, de parler batailles navales, aventures, voyages… il était toujours le premier. Mais ici … Heureusement, Elena semblait bien plus à l’aise que lui et naviguait dans ces eaux troubles avec l’aisance d’une sirène. Un instant, les yeux bleus d’une autre sirène se placèrent devant les yeux de Silvestre. Une sirène bien meurtrière… Qui était repartie, et, Silvestre le savait au plus profond de lui, il ne la reverrait jamais. Il valait mieux se concentrer sur la présente brune que sur la blonde disparue. Et heureusement le marquis de Courtenvaux venait faire un peu d’animation au couple qui semblait avoir bien peu à se dire.
-Je suis enchanté de faire votre connaissance princesse, dit Courtenvaux en baisant la main d’Elena.
Par ce simple mot, il rappelait à Silvestre à quel point son frère avait été habile en le fiançant à cette femme dont la seule dote suffirait à redorer le blason des Lévis-Ventadour et à éponger toutes ses dettes en quelques instants. En son fort intérieur, le vicomte ricana, mais fut coupé dans ses réflexions par le marquis qui répondait à sa question :
-Heureux homme, j'aimerai aussi parfois que mon attention se détourne de ça ... Ce que je peux vous dire, c'est qu'il est bien difficile aujourd'hui d'être un parlementaire et comme vous me demandiez des nouvelles, je vous dirai simplement que nous sommes tous en effervescence là bas. Le peuple ne nous pardonne pas d'avoir donné l'autorisation au roi d'enter en guerre, pourtant Dieu sait que pour beaucoup on leur a arrachée, et la noblesse ne décolère pas des nouveaux impôts levés par Colbert. Et comme de bien entendu on fait l'amalgame entre l'homme noir et nous tous ! Mais ce suce-moelle avare ne l'emportera pas au Paradis.
Silvestre suivit le chemin de la main de Courtenvaux pour observer les deux gentilshommes qui allaient sans doute en venir aux mains vu leur état, et hocha la tête.
-Ils ne peuvent malheureusement, ou heureusement, pas tous être des grenouilles de bénitier, rétorqua le vicomte, faisant référence à ces robes noires gravitant en nombre à la cour et prônant bien trop la bigoterie à son goût.
Leur échange fut coupé court par l’intervention bruyante de Rozan qui ne semblait pas prêt à se laisser faire par Barbant, l’alcool aidant sans nul doute.
-Comme vous ! Votre guerre maritime nous a ruinés, et je suis certain que vous voulez convaincre notre roi de vous aider à reconquérir votre bout de terre ! Vermine !
Silvestre serra les dents. N’était la présence d’Elena, il aurait sans doute marché jusqu’à Rozan de lui-même pour lui faire remarquer qu’on n’insultait pas la marine ni ceux qui étaient morts pour défendre les possessions de la couronne, quand bien même il n’avait pas d’affection particulière pour le duc. Mais ce n’était pas le spectacle qu’il voulait offrir à sa fiancée. Courtenvaux sembla s’être décidé pour le faire de son propre chef, se précipitant pour arrêter l’esclandre. S’en désintéressant, Silvestre se retourna vers Elena.
-Eh bien, quelle sortie. J’espère que vous n’êtes pas déçue, madame ? Vous m’en verriez véritablement désolé.
Il lui offrit un de ces sourires charmeurs dont il avait le secret. Après tout, s’il n’y avait pas d’amour, il pouvait au moins il y avoir connivence. Dans la salle, les convives se remirent de ce petit scandale qui ferait sans doute parler tout Versailles pendant des jours, se gaussant de l’homme. Silvestre allait proposé à Elena de lui apporter quelque chose à boire ou à manger, quand soudain un coup de feu retentit, et ce fut la panique. En bon militaire qui se respecte, Silvestre tenta de garder son sang froid et essaya de repérer l’état des lieux.
-Restez près de moi, intima-t-il à Elena, soudain tout doute ou malaise envolé.
La salle n’avait que des fenêtres, trop hautes pour être atteinte par la foule qui semblait s’y masser, et la porte s’était refermée, barricadée par les valets de l’hôtesse. Elle accueillait assez de monde important pour que cela se termine en incident tragique. Avisant un recoin où elle ne serait pas bousculée, Silvestre y mena sa fiancée, avec une consigne claire :
-Restez-là, et ne bougez pas, je reviens vite.
L’officier de marine se tourna ensuite vers les énervés qui tapaient contre les portes. Sur son passage, il ramassa une jeune femme en pleur, ses fleurs dans les cheveux tombées à terre pour la plupart dans la bataille, et la fit s’asseoir sur une chaise.
-Calmez-vous, tout ira bien.
-On m’a… bousculée… réussit-elle à articuler entre deux sanglots.
Silvestre lui tapota la main, observant Courtenvaux tenter de mettre du plomb dans la tête des invités, et repérant Barbant… euuh, Bravant, mettre le Duc d’Orléans en sécurité. Quel opportuniste celui-là ! Pourtant, Silvestre le savait, il devait, en cas de crise, se mettre aux ordres de la plus haute autorité présente le temps que celle-ci soit résolue. En le cas présent, le frère du roi. Il laissa donc la jeune femme éplorée et s’avança vers Monsieur, saluant Brabant d’un signe de tête, avant de se mettre au garde à vous :
-Silvestre de Lévis, Vicomte de Vauvert, Premier Lieutenant de Marine, je suis à vos ordres, Monsieur.
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 27.03.15 16:08 | |
| Les discussions se poursuivaient parmi les invités de Marianne Mancini, certains critiquant Colbert, d'autres les parlementaires, mais tous ayant son avis quant à la question des impôts. C'était d'autant plus intéressant pour Maryse qui collectait les informations, dans le but de les transmettre au roi et à son équipe d'espions. La guerre avait profondément divisé les esprits qui, même s'ils s'unissaient pour fêter la victoire, ne divergeaient pas moins sur la question des finances. Ce salon était donc une aubaine pour la jeune femme, accompagnée de son mari, ce-dernier n'hésitant pas à se lancer dans les conversations pour pousser ses interlocuteurs à confier leurs pensées. L'espionne suivit de loin les agissements de Rozan qui, décidément, se ridiculisait de minute en minute. Le ridicule ne tue pas, malheureusement pour nous, se dit-elle avant de lever les yeux au Ciel pour Lui demander pardon d'avoir eu une telle pensée. Les heures s'étant rapidement succédé, Maryse allait proposer à son mari de quitter les lieux mais un coup de feu l'en empêcha. Toutes les discussions cessèrent autour d'eux. Il y eut un silence durant quelques secondes, puis ce fut la panique. Ce ne fut plus que cris et pleurs. La duchesse de Hanovre n'eut pas le temps de réfléchir à ce qu'elle allait faire qu'elle était déjà entourée de personnes souhaitant s'échapper et qui couraient vers la sortie. Emportée par la foule qui s'élançait telle un seul homme, Maryse ne put que suivre le mouvement, sans savoir si c'était la meilleure des solutions. Quelqu'un lui marcha même sur le pied et lui fit très mal à un orteil mais il aurait été inutile de s'en offusquer ouvertement, puisque plus personne ne se préoccupait des convenances. C'était bien regrettable, tout de même. Tout aussi regrettable était l'absence de Matthias. Bien évidemment, la jeune femme ne pouvait pas lui en vouloir. La foule de courtisans apeurés les avait séparés et Maryse n'avait aucune idée de quand elle retrouverait son époux. Combien de temps allait-elle donc rester ainsi, entourée d'une horde de courtisans qui avaient oublié leur éducation ? Et à qui était destiné ce coup de feu qui avait retenti ? Quelqu'un avait-il était touché ? Voire...mort ? Quel drame se jouait donc à deux pas de l'hôtel particulier ? Toutes ces questions donnèrent le tournis à l'espionne. Elle se rendit compte, soudainement, que son corset était bien trop serré et l'empêchait de respirer. Elle aurait voulu retirer tous ses jupons et tissus qui rendaient tout déplacement impossible. Paniquée. La princesse de Calenberg était paniquée. Il n'y avait plus de couleur sur son visage désormais blanc de peur. La tête commençait à lui tourner lorsque Matthias, tel un chevalier servant, accourut auprès de sa dame pour lui sauver la vie (ou du moins l'empêcher de perdre connaissance). Il plongea dans la foule et n'en ressortit qu'avec Maryse, poussant les courtisans et jouant des coudes pour finir par se dégager du dernier obstacle (une vieille marquise) avant de rejoindre un endroit plus calme (et vide). Maryse suffoquait. Elle aurait bien demandé à Matthias de délacer son corset mais cela aurait été par trop gênant. Heureusement, son époux était resté calme, ce qui aida la jeune femme. Elle n'en fut pas moins troublée par le fait qu'ils soient si proches l'un de l'autre. Matthias n'avait pas hésité à braver la foule pour la sauver, elle lui en était reconnaissante. “ Allez vous bien, Maryse ? Venez, éloignons nous de cette horde de cornegidouilles.” La respiration encore saccadée, la jeune femme ne put prononcer un mot et se contenta de hocher la tête. Ils se rendirent près d'une fenêtre cassée qui laissait entrer de l'air frais. La pièce donnait l'impression d'être un champ de ruines car, outre cette fenêtre brisée, on pouvait remarquer les tapis retournés, les vases tombés et brisés en mille morceaux, des bouts de tissus arrachés reposant sur le sol. “ Vous êtes toute pâle, un peu d'air vous fera du bien, et pas besoin d'ouvrir pour en avoir.” Alors, se remettant peu à peu de sa crise de panique passagère, Maryse se rendit compte que son époux lui tenait toujours la main. Et elle réalisa qu'elle n'avait pas envie qu'il la lâche. La jeune femme profita de l'air frais qui entrait par la fenêtre brisée pour se remettre de ses émotions. Toutefois, un soupçon de peur la tenaillait toujours. Elle suivit le regard de Matthias, dirigé vers la foule près de la sortie. “ Nous ne pouvons rien faire, n'est-ce pas ? lui demanda-t-elle. A part attendre. J'ai entendu dire, dans la foule, que le peuple marchait vers le Parlement. Il vaut donc mieux attendre qu'ils y soient pour sortir, non ?” Dans tous les cas, il fallait que Matthias et elle restent ensemble. Elle n'avait aucune envie d'être une nouvelle fois séparée de lui. - Spoiler:
Ça ne me dérange pas du tout que tu aies pris les devants, au contraire ! Matthias était trop mignon
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| | | Marie-Anne Mancini
VIPERE de Versailles
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 30.07.15 16:37 | |
| Du rififi au Parlement!
Acte 1.4
Enfin, la porte pouvait s'ouvrir sous la pression de la noblesse cherchant à tout prix à s'enfuir, regagner leurs logements et s'y barricader ! C'est un dédale de jupons et de talons rouges dans les escaliers jusqu'à la grande porte de bois. Mais horreur, les gueux sont à la porte ! Ces derniers se rendent au Parlement et, comble de la coïncidence, l'hôtel particulier se trouvait sur le chemin de leur colère. Mais que se passe t'il quand deux mondes qui ne comprennent pas, se retrouvent nez à nez ? Ils s'affrontent, forcément. Le peuple hurle sur la probable richesse des nobles, sur leurs tenues, leurs bijoux tandis qu'eux n'arrivent pas à manger un quignon de pain. Ca aurait pu s'arrêter là mais une tomate pourrie s'écrasa sur un noble, cela s'emballa. Les anciens du salon furent bousculé, tandis que la population recevait quelques coups ! Autant dire qu'il faut fuir vite ! ----------------- Il est l'heure de fuir ! Gueux et nobles en face à face ! Les premiers chahutent un peu violemment avant de se diriger vers le Parlement, les seconds veulent fuir, retrouver leurs carrosses et tracer ! PNJ présents actuellement:-Le comte de Rozan, ayant voulu sauter, toujours enragé -Michelle de Bergogne, idiote qui s'est pris la tomate et pleure Rappel des règles[/color]:
- Postez quand vous le souhaitez - c'est le dernier post, n'oubliez pas de conclure !
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 04.08.15 21:38 | |
| Grégoire parvint à passer au-dessus du barrage à l'aide de sa fourche, devenue une arme redoutable grâce à laquelle il put se défendre contre les mousquetaires. Il ne savait pas combien de coups il avait donnés avec cette arme mais bon nombre de mousquetaires devaient être assommés en cet instant à cause du gueux révolté. Le voleur gardait un œil sur Sophie, s'assurant qu'elle n'avait pas besoin de son aide mais la jeune femme s'en sortait très bien toute seule, tout comme Rose, la prostituée devenue non seulement guerrière mais aussi meneuse des combats. Elle avait même donné des ordres à Grégoire mais il ne l'avait pas mal pris, au contraire : les deux gueux faisaient équipe et front commun. Quelques vers inspirés par la révolte naissaient dans l'esprit de Grégoire mais il n'avait rien pour les écrire. Donnant des coups machinalement, il imaginait en même temps une épopée dans laquelle des pauvres prenaient le pouvoir et tuaient le roi. Mais trêve de rêveries. Le barrage était maintenant derrière le gueux. Avec ses compagnons d'armes, il se dirigeait en courant vers le Parlement de Paris. On pouvait entendre dans les rues de la ville des chants contre la noblesse. Le peuple, bouillonnant de colère, était prêt à tout pour se faire entendre. Sur le chemin du Parlement, ils passèrent devant un bâtiment duquel s'échappaient des hommes et des femmes effrayés. Un regard suffit aux gueux pour savoir que ces personnes étaient des nobles cherchant à s'enfuir. Une fenêtre à l'un des étages était brisée et l'on pouvait entendre des cris à l'intérieur de l'hôtel particulier. Des gueux passèrent devant sans s'arrêter mais le voleur stoppa un instant. Une telle habitation désertée, dans un moment où régnait l'agitation, c'était l'occasion rêvée d'y faire un tour. Toujours armé de sa fourche, il entra dans le bâtiment que des nobles quittaient, les uns discrètement, les autres criant comme des truies affolées. Alors qu'il longeait les couloirs du bâtiment, Grégoire entendit des cris venant de la rue. Les gueux et les nobles se trouvaient de toute évidence face à face. Le voleur poursuivait sa visite, passant la tête dans les pièces pour voir s'il y avait des choses intéressantes à ramener. Un homme plein de rubans surgit alors de nulle part et se trouva face à Grégoire. Pendant quelques secondes, le gueux observa l'individu sans bouger, puis il leva sa fourche. L'homme enrubanné poussa un cri aigu puis s'enfuit à toutes jambes tout en hurlant “ A L'AIDE UN GUEUX M'ATTAQUE !!!”. Une fois la surprise passée, Grégoire reprit la visite de l'hôtel particulier. Des bouts de tissu trainaient pas terre et des vases brisés en mille morceaux gisaient sur le sol. Tout portait à croire que les nobles s'étaient disputés entre eux. Ils auraient au moins pu laisser des objets de valeur... Le prince des voleurs récupéra un collier de perles et un éventail. Maigre récolte. Il devait bien y avoir des choses plus intéressante à voler... Dehors, un cri retentit puis des pleurs parvinrent par la fenêtre brisée. Prêtant l'oreille, Grégoire put comprendre que quelqu'un s'était pris une tomate en pleine tête. Tout cela allait mal finir...
Dernière édition par Grégoire Malaure le 31.08.15 16:05, édité 2 fois |
| | | Silvestre de Lévis
Miaou ☀ Mais oui! Mais oui! J'ai bien vu un Gros Minet!!
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 14.08.15 22:11 | |
| Silvestre avait à peine eut le temps de se présenter au Duc d’Orléans que les gonds de la porte sautèrent. Sans prêter attention un tant soit peu à Brabant, le lieutenant de Marine se plaça devant le duc, se demandant où pouvait bien être passée sa garde particulière, sans doute aux prises avec les assaillants. Le jeune homme avait vue bien des révoltes dues à la famine, en Acadie Française et en Canada, alors que, à la fin de l’hiver, la nourriture se faisait fort rare et qu’il n’y avait plus rien à attendre de la terre, que tous les espoirs se tournaient vers la mer et son dégel, dans l’espoir de voir les premiers navires arriver de France. Il savait la famine courante à Paris, et avec la guerre qui venait de se finir, la nourriture devait y manquer encore plus que d’habitude, mais de là à attaquer un hôtel particulier où se trouvait un prince de sang… La main sur la garde de son épée, il ne voulait pas s’en servir contre la populace, mais pour défendre le prince, il n’aurait pas le choix. Et le tout en gardant toujours un œil sur Elena qui semblait pourtant se défendre seule sans aucun problème. -Peut être devrions-nous battre en retraite, Monsieur. Cela ne me paraît guère valoir faire couler le sang, suggéra le jeune vicomte. Une révolte finissait toujours par se calmer, une fois la colère pesante apaisée. C’était la débandade parmi les invités du salon, la maîtresse de maison tentant, bon gré, mal gré, de faire bonne figure. Rozan, à la fenêtre, menaçait toujours de sauter. Silvestre n’avait pas le temps de jouer les héros en le sauvant, qu’il saute s’il le voulait. C’était la débandade, et le salon était presque vide, jusqu’à ce que des cris se fassent entendre, et qu’une partie de la foule reviennent à son point de départ. -Ils bloquent les sorties, cria quelqu’un.
-Nous voilà bien, maugréa Silvestre. Le jeune homme regarda autour de lui, essayant de repérer une autre sortie. Un valet de Marie-Anne Mancini apparut soudain d’une de ces portes dissimulées dans les murs, se raccordant tant qu’on ne pouvait pas voir la différence avec le décor. C’était bien leur seule porte de sortie – sans mauvais jeu de mot. -Si Monsieur le Duc veut bien se donner la peine de me suivre, demanda Silvestre, faisant un signe à Brabant, voulant dire qu’il faisait bien ce qu’il voulait, venir ou pas, c’était son choix. L’épée à la main, il voulut faire signe à Elena, qui avait disparue dans la foule. Sacrebleu, voilà qu’il avait perdu sa fiancée. Mais au fond, il ne s’en faisait pas tant que cela pour la jeune femme qui avait l’air d’être d’une autre trempe que celle dont les précieuses sont faites. Il laissa le duc passer par la petite porte avant qu’on s’en rende compte, qui semblait mener vers un escalier de service, et la ferma derrière eux. Ne restait plus qu’à descendre les escaliers, et, avec un peu de chance, ils se retrouveraient à l’arrière dans la cour. Le carrosse pourrait alors passer en force, à moins que l’allée ne soit libre. -Ces gens ont faim, Monsieur… expliqua alors Silvestre après une réflexion du prince. Il ne s’attendait pas vraiment à ce qui arriverait après cela. Fin pour Silvestre |
| | | Philippe d'Orléans
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !Discours royal:
ADMIN TRAVESTIE Monsieur fait très Madame
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► Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] La révolte du Salon 16.08.15 16:13 | |
| Dans cette cohue générale, on se bousculait et on perdait facilement son sang froid. Monsieur en était le parfait exemple ! Quelle étrangeté que la nature humaine où l'on vous apprend à être si poli que cela en devenait ridicule à la Cour, et la férocité en milieu hostile. S'il ne pouvait sortir, Philippe eut au moins la chance qu'on s'occupe de lui. Le duc de Brabant tout d'abord, l'attira hors de la foule pour que le prince puisse se calmer et respirer un petit peu dans un endroit plus calme. L'homme se montrait rassurant – en plus d'être beau garçon – et le prince laissa partir la colère.
« J'ai été trop entreprenant, mais la situation empêche l’Étiquette d'être appliquée à cent pour cent, n'est-ce pas ? Qui sait ce qui aurait pu vous arriver dans cette foule qui se presse aux portes alors qu'elles sont fermées ? Quand les gens ont peur, ils n'ont plus toute leur tête. Merci monsieur le duc. Vous l'avez sans doute bien plus respectez que ces fous. On dirait que des cosaques sont à leurs trousses. »
En tout situation, le prince trouvait la parfaite comparaison et le petit mot qui faisait tout. La porte ne s'ouvrait toujours pas, la Bergogne pleurait à chaudes larmes, on entendait des voix s'élever un peu partout, c'était presque le chaos. C'est à ce moment là qu'un autre jeune homme vint se mettre droit devant lui.
« Silvestre de Lévis, Vicomte de Vauvert, Premier Lieutenant de Marine, je suis à vos ordres, Monsieur. Philippe le regarda un instant, incrédule, sans savoir quoi dire. Si seulement je pouvais en donner. Au lieu de nous enfermer, il faut qu'on parte avant de croiser ces sales gueux. »
Pile à ce moment, comme un miracle venu du ciel, la porte s'ouvrit enfin. Les trois hommes purent quitter l'hôtel, après les autres. Si la plupart se jetèrent parmi les gueux comme un effort desespéré, il était hors de question que le prince fasse de même. Le souvenir infernal de lui perdu dans Paris et devoir se cacher dans une taverne remplie de gueux répugnants lui avait laissé un goût amer.
« Je ne sors pas par là ! » s'écria t'il, horrifié.
Mais apparemment, le vicomte de Vauvert avait plus d'un tour dans son sac et ils passèrent par une porte cachée, si nombreuses dans les logements de ce type, pour ne pas que les domestiques se mêlent aux propriétaires et leurs invités. Que c'était ingénieux de passer par là ! Les voici dans dans une cour, à l'abri, avec les cris de la populace derrière eux.
« Mais c'est quoi ce boucan à la fin ? lança le prince, excédé. Ces gens ont faim, Monsieur… Quoi ? N'importe quelle réponse à la suite aurait été mieux que celle-ci, le visage du prince s'éclaira. Il est déjà midi ? Bon bah, zou, à table ! »
Non, Philippe venait d'une autre planète à penser de la sorte, lui avant, les pauvres ensuite. Ils sortirent dans une rue adjacente et croisèrent Marie-Adélaïde, tremblant de peur de croiser ces gueux. Mais il avait fait une chose bien : mettre le carrosse à l'abri dans une rue derrière.
« Allez vicomte, venez avec moi partager un repas à Saint-Cloud, nous y serons tranquilles ! »
Et voici qu'ils partirent loin de la foule déchaînée, plaignant les autres sortis par la porte de devant comme des moutons …
Fin pour Mister |
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