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 L'enfer, c'est les autres.... et la Lorraine.

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Derek de Saxe


Derek de Saxe

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: pas encore de problèmes cardiaques, merci de vous en préoccuper
Côté Lit: Surprise, ça bouge!
Discours royal:



En toute modestie
deutsche Qualität

Âge : 26 ans
Titre : Prince-héritier de Saxe, Duc de Saxe-Weissenfels
Missives : 883
Date d'inscription : 07/02/2012


L'enfer, c'est les autres.... et la Lorraine. Empty
MessageSujet: L'enfer, c'est les autres.... et la Lorraine.   L'enfer, c'est les autres.... et la Lorraine. Icon_minitime16.02.13 19:24






Par la vitre de son attelage, il voyait déjà les lueurs des feux de camp se détachant dans l'obscurité de cette nuit sans étoile. Cétait donc qu'ils arrivaient enfin à destination. Il en était soulagé car il n'aurait certainement pas pu supporter ces cahots incessants plus longtemps, cela le rendait malade et il se sentait déjà prêt à régurgiter son frugal repas.
La promesse d'un peu d'air frais le ragaillardit ; oui il était content d'arriver même si cela impliquait qu'il allait devoir vivre pendant Dieu sait combien de temps dans ce campement au beau milieu d'un trou perdu, ce qui en soit ne l'enchantait guère. Ses troupes étaient déjà arrivées depuis 1 semaines tout droit de Saxe. Les canons étaient de ce fait déjà sur place, les tentes installées et l'intendance établie .

Lorsqu'il put enfin poser pied à terre, il n'y tint plus et se courbant, laissa tout ce qui avait défilé dans son estomac s'écouler jusqu'à la terre humide. Lorsqu'il releva la tête, il se retrouva nez à nez avec un bel homme à la longue chevelure brune qui le fixait d'un air hautain et déclara avec un fort accent espagnol et un soupçon de dédain:

" Voilà qu'on nous envoie des petites natures . La guerre est décidément loin d'être gagné lorsqu'on a de tels alliés."

Les rires fusèrent dans l'entourage de l'Espagnol. Le saxon lança un regard assassin à ce dernier qui ne s'en émut guère et s'éloigna bientôt sans un regard de plus pour lui. Aussitôt, l'impétueux germanique se mit à hurler sur un de ses subalternes .

" Que regardes tu ainsi? N'as tu pas d'autres occupations?"

Une main se posa alors sur son épaule et lorsqu'il se retourna, ce fut pour se retrouver face à l'électeur de Brandebourg qui lui souriait avec un brin de moquerie.

" Toujours aussi sanguin mon cher cousin! Je vois que vous avez pu faire connaissance avec Don Juan José. Charmant personnage n'est ce pas?"

" Des plus plaisants" marmonna le jeune homme avec une ironie marquée.

Il n'avait jamais demandé à venir ici. A vrai dire il y avait été forcé. Avec un rang venaient des obligations, et on ne pouvait pas toujours échapper à celles ci. Mais le comble du comble c'était qu'il soit obligé de faire équipe non seulement avec un espagnol qu'il détestait déjà et qui venait de faire montre de son mépris publiquement et devant ses propres hommes, mais aussi avec Frédéric-Guillaume, doublement son cousin quoique de façon éloignée, un Hohenzollern pur et dur, de presque 20 ans son ainé et qui s'entendait à merveille avec sa mère.

" Suivez moi jusqu'à vos quartiers. Nous y serons plus à l'aise pour discuter."

Il avait de toute façon eu l'intention de s'y rendre en premier lieu. Docilement il s'élança donc dans le sillage de l'électeur et ils arrivèrent bientôt à l'entrée d'une grande tente sur laquelle flottait les armes de la maison de Wettin. Une fois à l'intérieur Derek sentit que le temps allait être long. A la seule vue du confort sommaire qui s'offrirait désormais à lui, il eut l'envie de retourner à Versailles profiter du bon temps. Excepté qu'il n'y était plus le bienvenu et que son père, l'électeur Jean Georges II, lui avait fait l'immense honneur de lui confier la direction des troupes saxonnes. Quel privilège, pensa l'héritier en ricanant! Il s'en serait volontiers passé. Il savait pertinemment qu'il s'agissait ici seulement pour l'électeur de faire faire ses preuves à son héritier qui pour le moment ne lui donnait guère satisfaction en la matière. Ce n'était pas là une quelconque marque de confiance ou de déférence.

" Cette chère Madeleine m'a demandé de vérifier si vous n'étiez pas encore atteint par quelques vilains maux que votre vie dissolue serait à même de vous procurer-glissa l'électeur avec toute la subtilité qui le caractérisait -Elle sera heureuse de savoir que ce n'est pas le cas. Elle m'a également demander de veiller à ce que vous ne fassiez rien de stupide, elle souhaiterait, m'a t elle dit, vous garder entier au moins jusqu'à votre mariage. C'est étrange car je n'ai jamais entendu parler d'une noce imminente vous concernant. Il me semblait avoir compris que vous batifoliez à votre aise à Versailles.."

" Chère mère, toujours aussi réconfortante! Je pense pouvoir affirmer que je n'ai pas besoin que l'on me chaperonne. Mais merci de votre prévenance. Si c'était là tout ce que vous aviez à me dire.."

" Ne prenez pas la mouche, mon cousin, mais indépendamment de ce que votre mère peut dire, vous aurez très certainement besoin des conseils que je pourrais vous prodiguer si vous ne voulez pas vous rendre ridicule sur le champ de bataille. On m'a dit que vous étiez un homme physique tout autant que mental, c'est très bien, mais ce à quoi vous allez être confronté ne s'apprend pas du jour au lendemain, pas plus que ce n'est inné. "

Son interlocuteur l'ignorait superbement et l'homme d'âge mûr ne put s'empêcher de soupirer en voyant cela.

"Dans ce cas je pense que je vais vous laisser vous installer. Mais avant de partir laissez moi vous rappeler que si vous avez besoin d'éclairage concernant quoi que ce soit, si vous hésitez, si vous trébuchez, si vous avez besoin de vous confier, vous pouvez venir me voir. Ne laissez pas votre satané orgueil vous aveugler et vous empêcher de demander de l'aide ou l'avis d'un homme d'expérience, ce n'est pas le moment de faire votre buse, demain vous aurez la vie de centaines d'hommes entre vos mains !Et croyez moi, lorsque vous verrez leurs corps étendus à terre et ensanglantés, vous ne l'oublierez jamais. Cette vision s'imprimera à jamais dans vos rétines. "

Et sur ces mots l'électeur de Brandebourg sortit de la tente. Le regard du Saxon était à présent perdu dans le vide. Il repensait à tout ce que venait de lui dire son ainé et il savait qu'il avait raison et qu'il n'était plus l'heure de faire bande à part et de laisser sa mauvaise volonté influer sur ses décisions. Il n'était plus à la cour où la recherche de ses intérets particuliers dictait son comportement. Il devait à présent agir en tant que meneur d'hommes et penser au nom de tous. Etait il seulement capable de cela? Il se rassura en se rappelant qu'il avait nombre de personnes à qui déléguer les compétences qui lui était attribué et qu'il serait entouré de personnes avisées ayant déjà été sur un champ de bataille qui en connaitrait parfaitement les tenants et les aboutissants.

Pour faire disparaitre l'anxiété qui le gagnait rapidement , il sortit dehors inspirer une bouffée d'air frais et se mit à déambuler sans but dans le campement. Ce faisant il eut l'occasion de découvrir ce que serait son repas du soir, bouillissant dans les marmites. La mixture avait l'air infâme, il en avait l'appétit coupé. L'âme en peine, il continua à errer.
Par un mystère inexplicable, il se retrouva chez les Bavarois et avec toute la chance qui le caractérisait, il fallut qu'il croise Ferdinand Marie. L'électeur de Bavière s'approcha de lui et le salua. Les deux hommes se connaissaient à peine, ils s'étaient rencontrés lors du mariage de Maurice de Saxe-Zeitz, l'oncle du saxon avec la petite soeur de l'électeur.

- Saxe! Vous nous arrivez tout droit de Versailles, c'est ça? Vous avez très certainement dû y croiser le chemin de ma soeur, Aliénor!

Discuter avec le frère d'Aliénor le mettait mal à l'aise à présent qu'il connaissait la vérité sur Marie Anne. Car oui, faire comme si de rien n'était et discuter avec légèreté avec un homme qui ,si il apprenait qu'il avait osé faire des avances à sa soeur, une femme mariée, et pis, l'engrosser, voudrait le savoir mort, n'était pas vraiment la plus facile des choses à faire.

- Hum.. oui. Tout à fait. J'ai eu la chance d'avoir une conversation poussée avec elle et sa fille., répondit il brusquement, Maintenant veuillez m'excuser de ne pas pouvoir discuter avec vous plus longtemps mais j'ai à faire. Nous aurons de toute façon l'occasion de nous croiser sous peu.Après tout, nous allons être coincés ici pour quelques temps.

Et sous le regard étonné de l'électeur de Bavière, il repartit vers sa tente, se demandant si il n'y avait pas une seule personne parmi ses alliés dont la compagnie ne lui serait pas désagréable.

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