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 Les Amitiés Particulières [Francesco x Luigi]

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Francesco Contarini


Francesco Contarini

« s i . v e r s a i l l e s »
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MessageSujet: Les Amitiés Particulières [Francesco x Luigi]   Les Amitiés Particulières [Francesco x Luigi] Icon_minitime03.10.13 20:22



    « La jeunesse est une fraction de folie. »
    proverbe arabe

    Rome, 1662

    La ville était splendide, le vin succulent, certains gens superbes… Cependant, Francesco ne savait vraiment pas pourquoi son père l’avait envoyé là avec des émissaires (de lointains grands oncles vieux et décrépies) pour négocier quelques autorisations d’échanges commerciaux. Il voulait soit disant qu’il apprenne sur le terrain les bases des échanges diplomatiques qu’il serait amené à faire d’ici quelques années… Francesco détestait tout ce qui pouvait avoir l’odeur de la politique ! Ces négociations, ces réunions qui s’éternisent sur des minuscules détails écrits sur des parchemins que personnes ne lira plus ensuite… Il n’y avait rien de plus barbant ! Le jeune Contarini, qui faisait là simple figure de représentation de la famille ducale, ne se gênait pas le moins du monde pour montrer son ennui. Accoudé à la table, la tête entre ses mains, ses yeux perdus dans le vague à regarder un coup la table ou la ville de Rome au dehors… Il sirotait son vin sans même prêter l’oreille à ce qui se racontait. Ses vieux oncles s’échangeaient des regards agacés tandis qu’ils excusaient son attitude auprès des dignitaires romains. L’ensemble de la journée ressemblait à un brouillard pour le jeune homme qui occultait délibérément de son esprit le fruit de son agacement. Dans le cas présent : tout.

    C’est enfin le soir que le jeune vénitien se libérait du poids de ses devoirs familiaux : pouvant se rendre dans les plus soirées romaines auxquelles il était invité. Ce soir-là il répondit à l’invitation faite par la famille Colonna, qu’il avait rencontré quelques jours auparavant pour une autre réunion tout aussi obscure que celle du jour. C’est donc avec un esprit bien plus léger que le jour que le jeune homme se rendait au rendez-vous de son divertissement, espérant récolter quelques douces faveurs libertines : quoi de plus agréable ! Le jeune requin sortait de son antre pour la chasse.

    Sa voiture n’eut pas à faire beaucoup de chemin car le Palazzo Venezia et le Palazzo Colonna n’étaient pas très éloignés l’un de l‘autre. Une chance pour Francesco qui trépignait de pouvoir enfin aller s’amuser dans ce monde qui était le sien : celui de la nuit et de la fête !

    Le Palais était encore plus somptueux la nuit tombé, aussi richement décoré que les palais vénitiens. Mais il aurait été peine perdue de demander son avis au jeune apprenti ambassadeur : il vous aurait regardé de haut avant d’éclater de rire en vous demandant si vous plaisantiez. Les palais vénitiens sont les plus beaux évidemment ! Toutefois, les bonnes manières et, surtout, quand on souhaite caresser quelqu’un dans le sens du poil, on se garde bien de se genre de commentaires. Encore jeune, Francesco n’osait pas encore toutes les excentricités qu’on lui connait aujourd’hui.

    Rapidement, le vénitien se retrouva en compagnie du jeune prince Colonna, Luigi di Paliano, qu’on vint lui présenter. Enfin on lui présentait quelqu’un qui était son égal ! Un prince ! Et pas vilain garçon de ce que pouvait en constater Francesco, dont le sourire carnassier se dessinait à mesure que les présentations étaient faites.

    « Je suis enchanté de faire enfin votre connaissance, Signor. Votre palais est époustouflant par cette fête ! »

    Le jeune Paliano était un garçon fin, grand et doté d’un regard absolument lumineux. Francesco était sous le charme.

    « Vous êtes-vous déjà rendu à Venise ? demanda-t-il l’air de rien avant de tremper ses lèvres dans une coupe de vin. Je devrai vous y inviter, cela devrai beaucoup vous plaire… Et puis, après tout, il est bien normal de renvoyer la politesse après ses interminables réunions entres dignitaires, vous ne croyez pas ? »

    Peu à peu il prenait même davantage d’assurance avec le prince romain dont les yeux lui rappelaient ceux d’un chat espiègle. Ils s’étaient imperceptiblement isolés l’un et l’autre au fil de la conversation pour se retrouver à l’écart… Action innocente ? Pas vraiment…

    Après avoir jeté un regard à l’assistance occupée à danser, boire, manger et discuter, le prince vénitien reporta son attention sur Luigi avec son regard perçant.

    « La faune romaine est-elle à votre goût, Signor ? Moi elle me convient tout à fait », dit-il avec une voix de velours.

    Il fût un temps où Francesco s’aventurait plus « timidement » sur les questions de séductions, surtout lorsqu’on parlait du mal français… Les gens aujourd’hui vous diraient que c’était un temps béni, un temps où le jeune Contarini savait encore se tenir en société. Mais on parle bien du passé…

    Ce souvenir est un des moins agréables de la jeunesse de Francesco. Le souvenir de l’apprentissage de la nature humaine et de sa cruauté, parfois…



Dernière édition par Francesco Di Venezia le 15.04.14 1:04, édité 2 fois
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Luigi Colonna


Luigi Colonna

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    1000 vies,
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Âge : 27 ans
Titre : Prince di Paliano (de la Palissade), membre de la famille Colonna
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MessageSujet: Re: Les Amitiés Particulières [Francesco x Luigi]   Les Amitiés Particulières [Francesco x Luigi] Icon_minitime23.10.13 15:29

Luigi passait sa vie entre le Vatican, le palais estival d'Ancône et le Palazzo Colonna à Rome. Il était certain de ne pas s'ennuyer de la sorte, son oncle ayant toujours une mission à lui confier, sans qu'elle ne soit forcément dangereuse. Il servait d'intermédiaire entre le cardinal et l'interlocuteur. Il faut dire que Luigi, du haut de ses vingt-deux ans, était plus agréable à regarder qu'un vieil homme en tenue rouge. Toujours la peau blanche comme de la porcelaine, cela faisait ressortir ses grands yeux bleus et allait de pair avec sa blondeur. Elancé et élégant, il représentait dignement la famille Colonna où qu'il aille, ce qui en faisait le chouchou de sa mère, loin devant son aîné Lorenzo, scandaleux au possible et marié depuis quelques mois à Marie Mancini, l'ancien amour du roi Louis XIV qui avait un caractère exécrable. Non, Luigi était plus calme, plus secret, même s'il était plus affirmé depuis que son oncle cardinal l'avait pris sous son aile pour en faire son secrétaire, ou plus exactement son espion. Lui qui ne connaissait pas Rome avant son adolescence, savait aujourd'hui tous les recoins et sans doute toutes les issues possibles pour se sortir d'éventuels problèmes. Même le Vatican, véritable labyrinthe, il le connaissait comme sa poche.

Loin des affaires politiques, il avait passé sa journée à jouer le secrétaire classique, sa belle écriture rendait les missives, mêmes les plus sérieuses, agréables. Puis les deux hommes étaient retournés au palazzo familial où Gioeni et Lorenzo préparaient les festivités du soir. On recevait tous le grand monde romain, des hauts dignitaires, la vieille noblesse et bon nombre d'ambassadeurs. Laissant les derniers préparatifs à sa famille, Luigi préféra aller se coucher pour reprendre des forces, histoire de ne pas faire de malaise en pleine soirée, surtout après la nuit blanche à suivre son ennemi Barberini dans les rues de Rome. Sa maladie l'handicapait régulièrement mais il était hors de question pour le jeune prince de se laisser abattre, d'être le malade de service et de s'apitoyer sur son sort. Non, vivre, c'était tout ce qui comptait, et cela passait par les nombreuses fêtes dans lesquelles il pouvait s'épuiser. C'est son oncle qui le fit réveiller, le soleil était encore présent dans le ciel mais la nuit commençait à prendre le pouvoir sur le jour, il était temps de se préparer. Après un bain, le jeune homme revêtit une robe de chambre et un bonnet et fit entrer le cardinal. C'est qu'il fallait un peu de pudeur, puis il n'avait pas encore choisi sa tenue. Le visage de son oncle ne montrait rien qui vaille.

« Qu'il y a t'il mon oncle ? Quelque chose de grave ?
Non pas vraiment mais ... j'ai une mission à te confier,
répondit l'homme en rouge.
Ce soir ? Cela ne peut-il attendre après la fête ?
Non, car ce que je vais te demander sera au cours de la fête. »


Luigi ne comprenait pas comment il allait espionner dans sa propre maison, cela était bien bizarre et il ne comprenait pas bien où son oncle voulait en venir.

Les vénitiens viennent ce soir, tu le sais. Or, je sais qu'ils cachent en leur palais une liste de noms ... de personnalités du Saint-Siège. Ce serait trop long à t'expliquer ce qu'il en advient réellement mais il ne faut pas qu'elles restent entre leurs mains.
Bien. Et comment puis-je me rendre chez les vénitiens alors que je dois être présent ici ?
demanda Luigi, penché au-dessus d'une malle.
Je ne veux même pas penser à l'éventuelle idée d'infiltration qui peut te passer par la tête ... » le ton était plus froid, ce qui fit redresser le jeune homme, surpris.

Depuis que Girolamo Colonna avait compris ce qu'il se passait entre le neveu du Pape et son propre neveu, il lui était difficile de s'ôter cela de la tête. Mais il savait aussi que le jeune Contarini présent à cette fête avait la même faiblesse, la même ''tare" et il fallait parfois contourner les interdictions bibliques pour de plus grands desseins. Après quelques paroles échangées, Girolamo laissa son neveu s'habiller pour la fête qui s'annonçait ...

Tout était somptueux, comme toujours ! Les Colonna avaient une réputation à tenir, il fallait faire briller les yeux des convives, les rendre admiratifs et se glorifier d'un tel succès. Il y avait tout le gratin romain dans leurs plus belles toilettes, où paradaient son frère et sa belle-sœur au milieu, jusqu'à ce que Lorenzo entraîna son frère dans un tour de présentations de différents ambassadeurs français, espagnols ou italiens, jusqu'à en arriver aux vénitiens. Voyant celui qui s'appelait Francesco Contarini, il ne comprit que trop bien les mots de son oncle et savait que cela devait passer par ce beau garçon au regard de feu. Finalement, on pouvait joindre l'utile à l'agréable parfois ...

« Je suis enchanté de faire enfin votre connaissance, Signor. Votre palais est époustouflant par cette fête !
Je vous en remercie mais je ne peux m'enorgueillir de ces compliments, ma mère en sera ravi.
Vous êtes-vous déjà rendu à Venise ? Je devrai vous y inviter, cela devrai beaucoup vous plaire… Et puis, après tout, il est bien normal de renvoyer la politesse après ses interminables réunions entres dignitaires, vous ne croyez pas ?
Venise est une ville incroyable. Pardonnez le cliché mais je ne m'y suis rendu que pendant Carnaval, je n'ai pu donc profiter que d'une partie de la ... beauté vénitienne
, il eut un petit sourire, se rappelant de bons souvenirs, mais je suis certain d'avoir manqué les plus belles. »

Luigi, vêtu de son habit rouge, face au vénitien carnassier, avait l'impression d'être un enfant perdu dans les bois et le loup à ses côtés. Mais finalement, on ne savait pas plus lequel des deux était vraiment le loup. Avec son petit sourire innocent et sa gueule d'ange, comment imaginer que Luigi calculait cette séduction ? Elle lui était facilitée par le fait que Francesco était à son goût, qu'il avait un charme enivrant et un certain charisme. Mais il ne fallait rien oublier, dommage d'être obligé d'avoir de ne pas pouvoir ne passer que du bon temps. La foule se trouvait soit dans les jardins, soit dans la grande salle ouvrant sur ces mêmes jardins, à la décoration soignée, encore du siècle dernier, mais Lorenzo prenait un point d'honneur de remettre cela à la dernière mode. Un instant, le romain croisa le regard de son oncle qui préféra ne pas savoir comment son neveu allait s'y prendre, puis il se tourna vers Francesco qui semblait le dévorer du regard.

« La faune romaine est-elle à votre goût, Signor ? Moi elle me convient tout à fait.
Faune, comme le mot est soigneusement choisi,
s'amusa Luigi avant d'être un peu plus enjôleur, je suis sans doute le moins apte à juger mais je peux quand même vous en montrer un peu plus, que vous vous fassiez un meilleur jugement. »

A cet instant, il n'avait pas vraiment d'idée de comment se rendre au palazzo vénitien durant la fête. Il savait juste attirer le Contarini jusqu'à lui. Il n'aurait pas cru cela si facile, mais ce n'était pas déplaisant, loin de là. Luigi invita Francesco à le suivre dans les grands escaliers de marbre, prenant soin que ni sa mère ni sa famille ne le vit se retirer de la sorte. Tout semblait parfait, ils pouvaient s'éclipser de la fête. Le palais Colonna était sans aucun doute l'un des palais les plus riches de la ville, seul le Vatican restait indétrônable, et tout en faisant admirer les lieux au vénitien, le jeune homme faisait la conversation, sous couvert de quelques subtils sous-entendus et quelques sourires mutins. Pourtant pas séducteur en règle général, Luigi devait apprendre à jouer sur différents tableaux au fil de ses missions. Et puis quand quelqu'un lui plaisait, pas besoin de faire semblant pour deux sous. La grande galerie de marbre était tout neuve, refaite il n'y avait pas une année, dans les goûts du baroque romain qui s'affichait dans les rues et s'étendait dans toute la péninsule.

« Je sais qu'il paraît que les vénitiens ont tout vu, mais j'ose espérer que ce ne soit pas le cas en ces lieux. Parlait-il de la galerie ou de lui ? Tout était l'air du double sens, et avec le sourire. Je ne voudrais en aucun cas vous ennuyer ! »

Etait-ce raisonnable de séduire un beau jeune homme dans sa propre maison ? Absolument pas, et Luigi avait aussi cette contrainte de devoir agir à petits pas, guettant le moment où une salle ne serait pas surveillée. Il ne fallait pas non plus jouer les espions séducteurs d'ambassadeurs et que cela soit rapporté à sa mère ! La marge de manœuvre était faible, le risque grand quand, alors que le garde continuait sa ronde, d'effleurer le jeune homme comme si de rien n'était, de se rapprocher pour parler un peu plus doucement alors que la seule personne avec eux était un garde et qu'il était déjà à trois mètres. Qui pourrait penser qu'un garçon à l'air aussi angélique pousserait un vénitien au sourire carnassier à lui faire faire ce qu'il voulait ? Un peu l'histoire de l'arroseur arrosé ...
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Francesco Contarini


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MessageSujet: Re: Les Amitiés Particulières [Francesco x Luigi]   Les Amitiés Particulières [Francesco x Luigi] Icon_minitime22.11.13 18:30


    « Venise est une ville incroyable. Pardonnez le cliché mais je ne m'y suis rendu que pendant Carnaval.

    -Mais vous auriez eu tort de ne pas en profiter, mon ami ! Le carnaval annonce d’une certaine manière le retour de ce cher printemps…Ah le printemps! La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on crame des mecs. S’exclamait Francesco, en pensant aux 400 coups qu’il pouvait parfois réaliser durant cette fête de pure débauche.

    -Je n'ai pu donc profiter que d'une partie de la ... beauté vénitienne, ajouta le prince avec un petit sourire pensif, mais je suis certain d'avoir manqué les plus belles.

    A ces mots, le vénitien jeta un regard un peu plus coquin vers son charmant interlocuteur.

    -Ne seriez-vous pas un peu flatteur à tout hasard ? »

    La flatterie. L’échange verbal qui devait certainement plaire le plus au jeune ambassadeur. C’était d’autant plus agréable quand un bel éphèbe vous offrait des compliments. Francesco était comme un ogre affamé face au petit Poucet princier qui se trouvait sous son nez. Le Contarini sentait une certaine gêne, ou timidité dans le comportement de Paliano. Cela le rendait encore plus attendrissant ! Francesco, dont le sang entrait en ébullition, s’impatientait de pouvoir peut-être caresser d’un peu plus près ce nouvel ami… Peut être serait-il son amant, son favori ? L’idée était très séduisante. Voilà deux ans que le jeune homme avait délibérément rompu ses fiançailles avec Sofia, il s’en donnait donc à cœur joie de ramener toujours plus d’exotisme et de nouveautés dans son lit. Il sentait que Luigi et lui partageaient quelques intérêts libertins… Restait maintenant à savoir s’ils pouvaient les partager… en privé.

    « La faune romaine est-elle à votre goût, Signor ? Moi elle me convient tout à fait.

    -Faune, comme le mot est soigneusement choisi, s'amusa Luigi avant d'être un peu plus enjôleur, je suis sans doute le moins apte à juger mais je peux quand même vous en montrer un peu plus, que vous vous fassiez un meilleur jugement.

    -Je serai ravi que vous éclairiez ma lanterne…» (ndla : non, lecteur, ceci n’est pas une vague évocation d’une sombre position tantrique… En fait si…)

    Magnifico ! L’ambassadeur vénitien n’aurait pas pu faire mieux à lui seul. Le romain se jetait délibérément dans ses bras, cela ne faisait plus aucun doute. Rapidement, tout exalté et excité par la situation, Francesco suivit sa nouvelle conquête qui l’attirait loin des regards dans l’escalier de marbre. Le prince avait beau vanter les mérites du palais, faire des commentaires savant sur les diverses fresques qui le décoraient, il ne faisait aucun doute que Luigi entrainait Francesco pour une (longue) entrevue sous les draps. Avançant toujours plus loin dans les couloirs, boudoirs et autres salles, les deux jeunes hommes passèrent dans la grande galerie de marbre de style baroque.

    « Je sais qu'il paraît que les vénitiens ont tout vu, observa le romain. Mais j'ose espérer que ce ne soit pas le cas en ces lieux.

    Le prince avait l’art et la manière de jouer constamment aux doubles sens ce qui attisait profondément le désir de Francesco pour ses jolies lèvres. Il se retenait, patient, appréciant cette délectable séduction. Malgré cela il ne pouvait s’empêcher de continuer à dévorer le Paliano du regard. Lorsqu’on tentait d’apprivoiser le fauve qu’était le vénitien et qu’il vous portait de l’intérêt, soyez sûr qu’il gardera toujours un œil sur vous ! Luigi était comme un fruit tentateur qui ne demandait qu’à s’offrir à lui. C’était fascinant, envoûtant pour le jeune ambassadeur.

    -Je ne voudrais en aucun cas vous ennuyer !

    -Oh si vous saviez mon cher…, fit Francesco avec un sourire empoisonné. Vous avez toute mon attention. Votre charme suffit…

    Et là ! Vlan ! Les pieds dans le plat. Francesco commençait à avoir du mal à retenir ses ardeurs. Cependant ils pouvaient être entendus, épiés. Cette galerie, ce palais, que le vénitien ne connaissait pas pouvait être un endroit dangereux (sait-on jamais). Tiens ! Voilà justement un garde qui passe à quelques mètres d’eux. Non, se dit Francesco, il faudra aller ailleurs… Quoi de mieux que le Palazzo Venezia à quelques rues d’ici ? C’était chez lui après tout ! Le Contarini était convaincu que l’endroit serait bien plus approprié au développement de leur amitié si « particulière ». Alors que le garde poursuivait sa ronde, le prince romain se rapprocha subtilement de Francesco en l’effleurant comme si de rien n’était. Quel joueur ! pensa le vénitien en jetant un regard en biais à son hôte, toujours plus enflammé. Le garde s’éloignait d’eux lentement, dos à nos deux gentilshommes. Après avoir jeté un œil dans sa direction, Francesco en profita à son tour pour se rapprocher davantage de Luigi. Ils se retrouvèrent épaule contre épaule et le vénitien le caressa brièvement la main en lui chuchotant à l’oreille :

    « Que diriez-vous de vous rendre dans un endroit plus tranquille ? Il y a moins de paires d’yeux ou d’oreilles qui trainent au Palazzo Venezia à cette heure-ci. »

    Puis il s’éloigna de lui pour ne pas éveiller d’éventuels soupçons aux alentours. Le Contarini lui jeta de nouveau un regard ardent tout en poursuivant sa route en direction de la sortie. C’était comme une façon de ne pas lui donner le choix. Après tout si le Paliano refusait son invitation, Francesco n’aurait plus rien d’intéressant à faire ici ! Dépassant son nouvel « ami » de plusieurs mètres il reprit en sens inverse le chemin qu’ils avaient parcouru pour retrouver la sortie. Comme pour souligner son audace, le Contarini ne prit pas la peine de jeter un œil derrière lui pour savoir si le romain le suivait ou non. Parcourant les couloirs et autres corridors comme si de rien n’était, il pût malgré tout entendre distinctement les pas du prince à sa suite. Voilà qui était merveilleux ! Plus réjouit que jamais, Francesco quitta le palais romain et se tourna enfin vers son invité arrivé au pied de sa voiture dont un laquait venait d’ouvrir la porte.

    « Alors Signor di Paliano ? En route ? » demanda-t-il avec un regard toujours plus indécent.

    Une fois en voiture, à l’abri des regards, Son Excellence ne manqua point de profiter de cet instant pour commencer les hostilités envers son bel invité. Sans attendre le voilà qui attire le prince à lui pour échanger quelques baisers, tant désirés. Ce voyage à Rome était tout à fait distrayant finalement ! Si son père savait…

    Une fois que le carrosse traversa les quelques rues qui séparaient les deux palais italiens, les deux hommes descendirent à destination. Porté par l’exaltation du moment, il n’hésita pas pour faire fie du protocole en attirant Luigi à sa suite à l’intérieur du Palazzo Venezia alors plongé dans l’obscurité. Traversant les galeries, les couloirs et les salons richement décorés, teintés de mystère par les couleurs de la nuit, Francesco se tourna vers son invité avec un grand sourire :

    « Ne trouvez vous pas tout cela exaltant ? puis il approcha son visage du sien. Nous voilà au calme. »

    Tels de jeunes chiens fous, ils arrivèrent enfin dans les appartements du Contarini après avoir traversé le palais déserté par les domestiques pour quelques heures. Francesco invita son nouvel « ami » à s’asseoir.

    « Souhaitez-vous quelque chose à boire ? » demanda le vénitien avec un sourire carnassier.

    Les prédateurs sont toujours impatients de dévorer leur proie mais le plaisir des rituels, de l’attente lente et euphorisante, comptait autant que le festin… En ces quelques instants entres les deux hommes, Francesco se faisait moins bavard, scrutant le romain de son regard perçant d’azur. Le fauve vénitien se léchait déjà les babines au souvenir des lèvres du prince quelques instant plus tôt... Il avait faim !
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MessageSujet: Re: Les Amitiés Particulières [Francesco x Luigi]   Les Amitiés Particulières [Francesco x Luigi] Icon_minitime22.03.14 17:04

« Ne seriez-vous pas un peu flatteur à tout hasard ?
Juste romain. » corrigea Luigi avec un petit sourire sur les lèvres.

Séduire un homme dans sa propre maison n'était pas ce qu'il y avait de plus facile ni de plus évident. Même s'il connaissait son palais par cœur, Luigi avait une trop faible marche de manœuvre et espérait que son invité puisse le comprendre, au milieu de la grande galerie aménagée il y a peu, chef d’œuvre baroque. Pourtant, le jeune homme savait que le vénitien mangeait dans sa main, il n'y avait qu'à voir sa façon de le regarder, dévorer des yeux serait plus juste ! S'ils avaient été seuls, Colonna n'aurait pas donné cher de ses habits de fête ! Ils n'étaient pas seuls, la ronde du garde était un signe qu'on ne pouvait pas rester en ces lieux si les deux jeunes hommes continuaient sur cette pente là, à flirter, se frôler et jouer sur les doubles sens. Mais comment demander à partir ? C'était aussi tout l'enjeu de ce moment, il n'y avait malheureusement rien d'innocent chez Colonna en cet instant, même s'il se répétait que joindre l'utile à l'agréable était toujours sympathique.

Francesco s'approcha un peu plus de lui, ils étaient tous proches l'un de l'autre, la main vénitienne vint caresser la romaine furtivement avant de lui murmurer à l'oreille :

« Que diriez-vous de vous rendre dans un endroit plus tranquille ? Il y a moins de paires d’yeux ou d’oreilles qui trainent au Palazzo Venezia à cette heure-ci. »

Avait-il bien entendu ? C'était donc aussi facile que cela de se faire ouvrir les portes du palazzo Venezia, il suffisait donc de faire quelques sourires et œillades au Contarini ? Luigi fut légèrement décontenancé, et même surpris, de cette facilité, et cette proposition, qu'il resta quelques instants figé sur place, avant qu'un sourire naquisse sur son visage, un sourire en coin, fier de sa première réussite. On faisait donc entrer le loup dans la bergerie … Laissant son nouvel ami partir devant, Luigi le suivit à distance de quelques mètres et redescendit l'escalier, cherchant son oncle du regard. L'habit rouge du cardinal fut plus proche qu'il ne le croyait, oncle et neveu se firent face alors que ce dernier posait un pied sur le sol.

« Je pars au palazzo, si mamma demande où je suis, il faudra trouver une excuse. dit tout bas le jeune homme en s'avançant vers la porte.
Sois prudent, Luigi.
Comme toujours mon oncle ! s'amusa le jeune homme avec un sourire en coin.
Tu auras un moyen de locomotion pour rentrer. Va. »

Comme si de rien n'était les deux hommes se quittèrent, et après un bref coup d’œil pour être certain que tout se passait bien, puis voyant sa mère en grande discussion, Luigi put quitter le Palazzo pour quelques heures, sans se douter où ces aventures le mèneraient encore une fois. Pour commencer, ce serait à bord d'un véhicule pour faire les quelques mètres qui séparaient les deux palais, avec pour compagnie, le charmant vénitien. Ce dernier put enfin profiter de cette intimité loin de tous pour enfin ce jeter sur le jeune Colonna, il n'attendait que cela à dire vrai. Et désir partagé, le prince trouvait sa proie du soir délicieux et envoûtant, il était impossible de lui résister, encore moins une fois qu'on a goûté ses lèvres. Mais le temps leur manquait, le voyage fut bien trop rapide, mais il était temps de passer dans un endroit bien plus agréable.

Jamais il n'était entré dans le Palazzo Venezia, et ce n'était pas ce soir qu'il pourrait profiter d'une visite des lieux. Francesco se saisit de sa main blanche et l'entraîna à sa suite dans une folle course au travers des différentes pièces et galeries, plongées dans le noir, mais où on devinait la beauté des lieux. Dommage que Luigi n'en profitait pas, occupé à courir sans tomber et sans flancher. S'arrêtant enfin devant une porte, qui devait être celle de ses appartements, Contarini se tourna vers lui, on y devinait même un sourire.

« Ne trouvez vous pas tout cela exaltant ? puis il approcha son visage du sien. Nous voilà au calme. »

Incapable de parler en cet instant, Luigi ne répondit que par un bref baiser avant que la porte ne s'ouvre et qu'ils y pénètrent tous les deux. Courir était pourtant une des principales activités de Luigi, mais cela était toujours au détriment de sa santé, son cœur ne supportait pas, à en croire la vitesse de battement, ni ses poumons, enflammés à cet instant. Croyant tout d'abord que le vénitien allait lui sauter dessus, Luigi eut le bonheur de pouvoir s'asseoir quelques minutes et accepter un verre, chose qu'il faisait rarement, l'alcool et sa santé ne faisant pas bon ménage. Mais après le repos post-course, tout bascula à nouveau, Francesco reprit les rênes de cette aventure en attirant le romain contre lui pour un baiser enflammé, tout juste éclairé par quelques bougies, donnant une atmosphère clandestine à tout cela. S'enchaînèrent une chute de vêtements et de corps sur le lit. Si son actuel amant avait de nombreux défauts, il n'avait certainement pas celui d'un mauvais coup. Loin de là même ! A en faire frissonner le romain et lui faire perdre la tête, même l'objectif premier de sa venue ici. Un moment de délice où le temps n'avait pas de prise sur eux …

Puis, alors que les cloches sonnaient quatre heures de la nuit, Luigi, qui s'était assoupi, revint à la réalité et se posa même la question du bien fondé de sa mission : valait-il le coup de voler, s'enfuir et se faire haïr ? Certaines bougies brûlaient encore, elles éclairaient doucement le vénitien endormi à côté de lui, l'air paisible et le corps d'un dieu grec. Assis pendant de longues minutes à l'observer, Colonna finit par soupirer, déposa un baiser sur la tempe de son amant et quitta ce lit pour chercher à tâtons ses habits et se rhabiller à la hâte, à la faveur de l'obscurité. Il fallait trouver à présent le cabinet de travail où étaient conservés les documents. Se saisissant d'un bougeoire encore allumé, Luigi sortit dans le couloir et dut bien se rendre à l'évidence : c'était chercher une aiguille dans une meule de foin. Des portes partout, il allait devoir les ouvrir une à une. Après avoir découvert une autre chambre et des salons, une porte lui résista : fermée à clé. Quand on ferme à clé, c'est qu'on a quelque chose à cacher. Dans la poche intérieure de sa veste, l'espion avait quelques ustensiles, notamment pour crocheter les serrures. Enfin à l'intérieur, il referma doucement la porte et se mit à chercher dans les tiroirs du bureau, dans la bibliothèque et divers meubles sans rien trouver. Des documents aussi précieux ne pouvaient être que cacher et les bureaux étaient réputés pour être de véritables nids à cachette, restait à en trouver le mécanisme. La flèche de l'ange sur le coin du bureau déclencha une ouverture en dessous, sur un double fond où se trouvait quelques feuillets. A la lumière de la bougie, il reconnut les noms de certains cardinaux. Il aurait pu aller se recoucher, ou partir discrètement comme le font les amants. Mais c'était sans compter sur un laquais insomniaque qui, ayant vu une faible lumière, avait ouvert la porte, trouvant Luigi, débraillé et sans chaussures, documents à la main. Il hurla à la garde avant de se prendre le bougeoirs en pleine tête pour l'assommer, mais trop tard, on s'agitait dans le palais.

Il n'avait plus qu'une solution, la fenêtre. Il lui fallait descendre par la gouttière jusqu'au sol, sans tomber ni se faire repérer. Sur les pavés romains, Luigi chercha le fameux véhicule sensé le ramener chez lui, quand soudain un fiacre noir apparut dans la rue et une silhouette lui fit signe. Sans perdre un moment, il sauta dedans et se retrouva nez à nez avec Flavio Chigi, un de ses amis au Vatican, qui détaillait sa tenue.

« Nuit agitée ? se moqua t'il, amusé.
On peut dire ça. Il lui tendit les feuilles. Maintenant, je peux aller dormir après avoir manqué la fête ?
Rentrer ? Non, c'est impossible, je … des cris se firent entendre dehors, ainsi que des bruits de chevaux. Chigi regarda dehors et hurla au cocher d'accélerer. Les vénitiens sont du genre rancuniers, tu viens avec moi au Saint-Siège. »

La course-poursuite continua donc jusqu'à l'entrée du Vatican où Chigi montra patte blanche pour entrer, et les deux hommes entrer dans les bâtiments, jusqu'à la bibliothèque où l'attendait son oncle.

« J'ai dit à ta mère que tu es rentré avec moi. Mais on ne peut pas te garder ici, tu dois partir pour Ancône dés l'aube. Sinon ils vont vouloir te tuer.
En quoi ça changerait de d'habitude ? demanda le jeune homme, l'air frondeur.
Luigi, ne fais pas ton rebelle, tu n'en as pas le physique. Tu partiras pour Ancône le temps qu'ils rentrent chez eux. Après on avisera. Le cardinal se saisit des papiers et les jeta au feu. Tu sais, tu t'es fait un ennemi ce soir, un de taille. On peut dire ce qu'on veut sur Francesco Contarini mais il a la rancune tenace. Tu as intérêt à mettre le plus de distance entre lui et toi, sait on jamais … »

Si ce soir là, Luigi n'écoutait cela que d'une oreille, la portée de ces mots seraient bien plus cruelles de vérité cinq années plus tard. Pour l'heure, il prit quelques affaires et partit à Ancône pour prendre un peu de repos. Il était très loin de se douter que cette mission reviendrait sous forme de vendetta et très loin de Rome et de l'Italie …

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Francesco Contarini


Francesco Contarini

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Je m'aime tellement ! Quoique, il est possible que je l'aime elle aussi...
Côté Lit: C'est open bar ! Entrée gratuite pour les libertins
Discours royal:



• DON JUAN •
Revenu des Enfers


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Titre : Nobilis Homo vénitien, Ambassadeur déchu, Banquier de la Main de l'Ombre & bras droit de Victor d'Amboise
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MessageSujet: Re: Les Amitiés Particulières [Francesco x Luigi]   Les Amitiés Particulières [Francesco x Luigi] Icon_minitime15.04.14 0:29

    Alors que Francesco était endormi profondément dans ses appartements, son valet Paolo vint le réveiller en trombes au milieu de vacarmes et de cris dans le palais romain des Contarini.

    « Signore ! Signore ! Réveillez-vous ! S’écriait le domestique en panique en secouant son maitre autant que possible pour le faire réagir.

    A peine quelques secondes plus tard, voilà que le pauvre Paolo se prend une mandale en pleine face le faisant valdinguer au pied du lit. Le jeune Contarini se relève (enfin) en rogne au milieu des draps.

    -CHE, STRONZO ?

    -Un voleur, signore ! Il a pénétré dans votre bureau !

    -Santa madre puttana !
    jura le vénitien en écartant les draps d’un grand geste avant de passer à la hâte une chemise et un haut-de-chausse.

    Sans attendre plus de détails il quitta sa chambre en écartant les domestiques en panique qui lui barraient la route. Il traversa un corridor une antichambre, puis une porte dérobée et se retrouva dans son bureau où l’un de ses oncles, Marcello, l’attendait déjà avec un air rouge écrevisse.

    -Qu’est ce que le voleur a… ?

    -Tais-toi
    , fit sèchement son oncle.

    -Charmant, soupira Francesco, déjà agacé. Je veux simplement savoir ce qui vient de se passer.

    -C’est plutôt moi qui devrai te poser cette question, Francesco
    , siffla Marcello en déambulant nerveusement dans le bureau.

    -Ah oui ? demanda le jeune effronté avec un sourire sarcastique. Et pourquoi ça ? Je viens d’être réveillé : que veux-tu que je sache ?

    Son oncle lui jeta un regard furibond avant de taper du poing sur le bureau.

    -J’aimerai bien savoir qui tu as bien pu ramener chez nous à cette heure pour que nous en soyons à une telle pagaille !!! C’est ça que je veux savoir, stronzo !!!

    Le silence retombait sur le bureau pendant que Francesco et Marcello se défiaient du regard. La gueule de bois et le brouillard de son sommeil commencèrent à se dissiper quand Francesco ressentit une inquiétude. Il fit venir Paolo près de lui.

    « Etais-je seul lorsque tu es venu dans ma chambre ? demanda-t-il en murmurant à son valet.

    -Oui, signore. »

    Un frisson glacial parcouru le dos du vénitien. Il essaya de cacher sa nervosité et reporta son attention sur son oncle qui marmonnait dans sa barbe des critiques sur l’éducation de Francesco.

    « Quelqu’un a t il vu ce voleur ? demanda le jeune homme.

    -Un jeune homme maigrelet, débraillé et sans chaussures : c’est ce qu’a vu le valet qui l’a trouvé là… à ton bureau, indiqua Marcello en posant ses mains sur les papiers éparses qui était sur le bureau.

    -Qu’est ce qu’il a…

    -La liste
    , fit sèchement son oncle. Il a nous a volé LA liste, répéta-t-il dans un soupir désespéré.

    Le silence reprit place dans le bureau quelques instants pendant que l’esprit de Francesco était en ébullition. Avait-il osé ? Le prince Colonna ? Il n’y avait plus le temps de faire de place au doute :

    -Je sais qui nous a volé, fit à demi-mot le jeune homme en évitant le regard de son oncle qui s’esclaffa d’un rire jaune.

    -Oh ! J’espère bien que tu t’en souviens, stronzetto ! J’irai te faire arracher les ongles moi-même pour que tu te rappelle de ce rat s’il le fallait ! explosa le diplomate en furie. Alors ?

    -Luigi Colonna

    -Merda !
    s’écria l’homme en frappant de nouveau du poing. Il a fallut que tu ailles faire tes...diableries avec CE romain ? Ca ne pouvait pas tomber sur un autre ? Toi qui es si... malin, siffla Marcello en jetant un regard dédaigneux et dégouté à son neveu dépravé.

    Francesco serrait les dents et les poings. Il n’avait rien à dire pour sa défense. Le jeune vénitien avait délibérément amené le prince Colonna chez lui sans se poser la moindre question.

    -J’ai fais envoyer des hommes à sa poursuite immédiatement, indiqua son oncle d’un ton dur. Mais je crains fort que la liste est perdue définitivement... Grace à toi, Cesco... C’est ton père qui va être fier de toi ! pesta le Contarini, toujours plus excédé.

    -Je nous vengerai, mio zio, osa son neveu. Je vengerai les Contarini.

    -Oui... Bien sûr... Après une déchéance de plus...
    , soupira le diplomate en s’asseyant dans une méridienne en massant ses tempes grisonnantes.

    -Un leone non dimentica mai... Un lion n’oublie jamais, persévéra Francesco qui tremblait de rage. Telle est la devise de notre famille, mio zio.

    -Si tu veux un conseil : je ne pense pas que tu sois le “lion” de la situation pour cela, Cesco.

    -Mais je... !

    -Disparais
    , répliqua fermement l’oncle Marcello. Je ne veux plus te voir jusqu’à ce qu’on rentre à Venise.

    L’humiliation, la rage, l’écoeurement,... La blessure de cette trahison était brûlante dans l’esprit du jeune Contarini lorsqu’il quitta le bureau.

    Un lion n’oublie jamais.

    C’est ce souvenir exacte qui traversa la mémoire de Son Excellence Francesco Contarini, cinq ans plus tard, lorsque celui-ci donna l’ordre a un de ses sbires de crocheter la porte des appartements parisiens de ce banquier italien... Un large sourire carnassier se dessina sur les lèvres du véniten. Il jubilait...

    À SUIVRE...

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