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 Pour combler le vide de l'ennuie (entre Matthias et Joan)

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MessageSujet: Pour combler le vide de l'ennuie (entre Matthias et Joan)   Pour combler le vide de l'ennuie (entre Matthias et Joan) Icon_minitime11.05.13 15:26

Mars 1667
Versailles



Mon cher duc de Calenberg,

Je me suis permise de vous écrire cette lettre et j'espère ne point vous offensez. Je me sens fort hardie, malgré nos maintes correspondances. Mon cœur se sent lasse sans vous et votre absence me ronge tel un poison. J'ai conscience de ne jamais avoir ressentit cela et je suis tout bonnement incapable de mettre un mot sur mes états d'âmes. J'ai toutefois l'impression d'avoir donné le poignard pour me faire battre et j'ose espérer que vous saurez défaire mes angoisses. Je ne veux pas accabler un peu plus Amy, alors je me tourne vers vous. Je tiens que vous sachiez tout de même que je n'agis ni par tactique ni par ruse. Je prie pour que vous ne me pensiez pas. Ma tendresse pour vous est mon malheur. Cependant, je ne vous ai pas mandé pour vous parler de mon cœur. Il bat bien et c'est le principal.

Il y a déjà quelques temps que j'essaye de prendre la plume pour vous conter Versailles et ses aventures. Mais, la cour s'ennuie des hommes et nous passons notre temps à la messe. Si les bigotes s'en réjouissent, je regrette les discussions et les pièces de théâtre. Nous ne sortons que rarement, tantôt priant pour le salut des hommes, tantôt nous ennuyant dans nos appartements. A part la guerre, nous manquons foncièrement de sujet à discourir et ceux-là se fait sentir. La Providence a tout de même laissé quelques basses rumeurs. Je doute qu'elles vous intéressent. Les femmes profitent de l'absence de leur mari pour prendre des rendez-vous et envoyez des billets doux. Et nous assistons à des contingents de demoiselles bien élevées réunies dans les salons. Il me semble ne jamais les avoir vus aussi passionnée. Les disputes de Précieuses sont toujours particulièrement hilarantes et les persiflages d'une finesse digne d'une lavandière. Mais c'est sans le moindre intérêt.
Jamais je n'ai tant regretté de ne pouvoir voir et admirer l'éclosion de la nature et ses délices. Le silence de l'hiver ne me manquera pas de sitôt. Il faisait tellement froid, cet hiver fut des plus virulents et glaciales. Je n'en pouvais plus d'être exposée à tous les vents. Mais Mars vint, apportant avec lui la guerre et le deuil. Je suis forte aise de vous savoir à Nancy. L'on raconte que lors de la bataille de Toul, les boulets pleuvaient. Je crains tant pour la vie des hommes au front. Les Français y sont en supériorité numérique, mais lors d'une bataille, l'honneur n'est plus. On ne fait point parti d'un camp, on ne combat ni pour Dieu ni pour le Roi, mais pour survivre. Dans cet élan de courage, où l'on ne reconnaît ni ami ni ennemi. Les combattants sont couverts de sang, de poussière et l'horreur des batailles s'attache à leur pas. Et après tout : Vae Victis. La guerre ne change pas selon l'époque et la vérité de sa fin reste la même. Je sais que bientôt, Versailles se couvrira de noir. Et je me réjouis de ne pas pouvoir voir cette couleur.

Cette inactivité m'interdit de vous mander quoi que ce soit, si ce n'ait que je me réjouis du chant des oiseaux qui illumine ma journée. Je passe beaucoup de temps avec ma dame de compagnie, Aline d'Argouges. Il me semble ne vous en avoir jamais parlé, c'est une demoiselle à la voix douce et expressive. Oratrice douée, c'est un plaisir de l'écouter lire des pièces de théâtre ou même des romans et je ne puis que me réjouir de l'avoir à mon service. Nous avons d'ailleurs commencé Alexandre et et Cléofile. Malheureusement, nous avons été interrompu et je ne connais pas encore la suite des aventures d'Alexandre. En vérité, j'ai dû me limiter à l'acte I et c'est un regret.

Mon cher Matthias, la joie est-elle au rendez-vous ? Votre séjour à Nancy convient-il à vos espérances ? L'ennuie est-il devenu votre compagnon ? Mes questions doivent-vous semblait bien trop personnels et je vous prie de ne pas en tenir compte. Votre présence et nos discussions me manquent.

Écrivez moi... Non, ne m'écrivez pas si vous vous jugez offensé. Et je vous prie d'excuser la faiblesse de ma lettre. Je n'aurais sans doute jamais votre talent pour la prose, je ne suis qu'une débutante, dans un jeu où vous excellez. Si vous me répondez, racontez-moi vos nouvelles et vos aventures.

Votre dévouée demoiselle of Leeds
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