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 La mort d'un roi est toujours une mauvaise nouvelle

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Cédric de Portau


Cédric de Portau

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a servi il y a des années avant de complètement le ferme. Mais la revoir me fait redevenir ... humain ?
Côté Lit: Sans courir après les dames, il se porte à merveille !
Discours royal:



    B E L Z E B U T H
    l'associé du diable


Âge : 29 ans
Titre : Comte de Gan
Missives : 524
Date d'inscription : 11/05/2011


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MessageSujet: La mort d'un roi est toujours une mauvaise nouvelle   La mort d'un roi est toujours une mauvaise nouvelle Icon_minitime07.11.13 18:36

La mort d'un roi est toujours une mauvaise nouvelle 840759AshleygIc5 La mort d'un roi est toujours une mauvaise nouvelle Icon_p12
« La mort, le maître absolu. »

A force de tuer, on pense que la mort n'est rien, qu'elle ne nous touche pas, qu'elle ne nous affecte pas. Et pourtant, on ne sait finalement jamais comment réagir quand un proche s'en va. Cédric avait vu son ami, son chef, Hector blessé, agonisé puis fermé les yeux pour partir pour l'éternel voyage. Ce fut si rapide, jamais Cédric n'avait pensé qu'Hector de Valois pouvait disparaître de la sorte, bêtement blessé dans une bataille, certes après avoir tenté de tuer Louis XIV, mais tout de même. Assis sur une chaise de fortune, l'air pensif, Portau se demandait ce qu'il allait advenir. Après tout, c'était Hector qui l'avait mené sur le chemin de la mort et du complot, ils se connaissaient depuis l'enfance, et depuis un peu plus de dix ans maintenant, ils avançaient vers le destin royal de son ami, pour ce trône qui lui revenait de droit. Toutes ces années, serviront-elles à quelque chose ? En tout cas, il ne pouvait pas rester inactif. Après avoir cherché Amboise pour lui annoncer la mauvaise nouvelle, Cédric dut presque supplier d'Artagnan de le laisser partir pour Paris. Cet arrogant de petit duc de pacotille le laissa mariner de longues minutes, il devait se demander comment Portau pouvait connaître le duc de Valois, il lui autorisa de repartir sur la capitale pour voir la désormais veuve du duc.

Cédric ne partit qu'au matin, la nuit fut longue et infructueuse en sommeil, et il était déjà sur sa selle alors que le soleil montrai le bout de son nez. Mais la route jusqu'à Paris était boueuse, mal entretenue, et obligeant régulièrement à faire des détours tant la pluie de cette nuit fut forte. Cela n'entravait pas la motivation de Portau, toujours déterminé dans ce qu'il faisait. Jamais il ne venait porter de mauvaises nouvelles, les morts qu'il annonçait étaient souvent de ses propres mains, et préméditées par les personnes chez qui il venait rendre des comptes. Mais Gabrielle ne souhaitait pas la mort de son époux, à n'en pas douter, elle adorait cet homme pour qui elle luttait, tout comme Cédric. Ils étaient ses deux bras droits, toujours aux côtés d'Hector depuis toutes ces années, sans faillir. Peut-être critiquer certaines de ces méthodes, Cédric gardait en travers de la gorge sa destitution et être remplacé par Contarini l'abruti, mais même Hector pouvait faire des erreurs de jugements. Puis on ne pouvait plus faire grand-chose face à un mort, désormais, il faudrait surtout savoir ce qu'ils deviendraient ...

Après deux jours de long voyage à grande vitesse, aussi rapidement qu'un cheval et la solidité d'un homme sur un cheval pouvait permettre, il vit enfin les murs de Paris à l'horizon. Nous étions le 4 mai, le soleil se couchait, la nuit n'allait plus tarder à prendre le contrôle de la capitale, et avec elles, les sombres nouvelles. Une fois les portes passées, il fallait à présent trouver l'hôtel de Valois, où Gabrielle résidait désormais. Pas besoin de chercher longtemps, il connaissait par coeur le chemin, comme si il suivait des petits cailloux jusqu'à la demeure . Il y avait encore des lumières allumées dans l'élégant hôtel particulier, Gabrielle n'avait pas encore dû se coucher, malgré l'heure tardive, puisque l'église du coin annonçait les onze heures. Il n'était pas bien présentable en toquant à la porte, dans son habit de voyageur sombres, ses bottes salies, sa barbe de quelques jours et à tenter à mettre maladroitement ses cheveux dans un style correct. Les domestiques le connaissaient, ils l'avaient vu à plusieurs reprises aller et venir, même si Portau passait parfois par l'entrée des domestiques pour des affaires où il fallait une certaine discrétion. A en voir sa mine grave et la demande solennelle de voir la duchesse, le valet à l'entrée compris qu'il ne s'agissait pas d'une visite de courtoisie. Après l'avoir fait entrer dans le vestibule, le valet se dépêcha d'annoncer la venue du comte de Gan pour "un entretien de la plus haute importance".

Gabrielle devait bien se demander ce qu'il se passait. Cédric n'était pas du genre à venir à l'improviste, encore moins du front ! Dire que la dernière fois qu'ils s'étaient vus en tête à tête, c'était justement pour critiquer Hector, la nomination de Contarini, et d'échafauder ce plan aussi stupide que machiavélique où le guignol du carnaval vénitien allait se ridiculiser tout en côtoyant des gueux ... Là, ce serait une toute autre discussion, moins plaisant. Toujours debout, perdu dans ses pensées, il fut de retour à la réalité quand le valet lui demanda de le suivre jusqu'à l'antichambre où Gabrielle l'attendait, toujours gracieuse et élégante dans ses vêtements d'intérieur, mais aussi nerveuse de cette visite qui n'annonçait rien de bon.

Je m'excuse de venir à une heure aussi tardive, tout comme de mon allure, mais la nouvelle que j'ai à annoncer ne pouvait pas attendre ...

Il se tut un long instant, mais ses yeux bleus fixèrent le sol, cherchant ses mots, mais il n'était pas doué pour les grands discours et les bons mots, autant aller à l'essentiel et ne pas tourmenter la jeune femme plus longtemps.

C'est Hector, il ... il a été blessé lors de la bataille à Epinal. Une grave blessure ... mortelle. Il poussa un soupir, décidément c'était un exercice bien difficile. Il est mort il y a trois jours.

C'était dit, le pavé était tombé dans la mare. C'était un grand fardeau que d'annoncer la mort de son chef, de son ami, à sa femme, sa plus fidèle militante, la mère de son futur enfant. Ils avaient tellement cru en Hector, l'avaient suivi les yeux fermés dans ce complot où ils étaient trop impliqués pour faire machine arrière, ils étaient comme deux orphelins, sans guide. Il s'avança vers Gabrielle, ne pouvant quitter cette attitude si grave, mais pourtant compatissant, oui oui lui l'était en cet instant, envers Gabrielle qui ne prenait pas bien du tout cette nouvelle.

Je me devais de l'annoncer pour ne pas que vous l'appreniez par la Gazette. Vous ne méritez pas cela, lui non plus. Et il fallait que vous sachiez qu'il a essayé en personne ... de mettre à exécution son plan. Peut être ne valait-il mieux pas dire à haute voix qu'il avait essayé de tuer le roi, mais le ton était assez clair. Malgré tout, un roi est mort en cette bataille.

Aucun mot ni compliment ne ferait revenir Hector, c'était certain, mais il était important de souligner qu'il ne s'est pas juste fait tuer bêtement à la guerre, qu'il avait tenté quelque chose avant, une tentative de coup d'éclat, de coup d'état. Toujours droit comme un i, cet air si sérieux sur un Cédric qu'on connaissait bien plus cynique, montrait bien son affliction à cette nouvelle. C'était sa forme de tristesse ...

Le ciel ne sera plus jamais aussi noir qu'il n'est aujourd'hui, la guerre a ses risques mais tout de même, le perdre aussi tôt …
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MessageSujet: Re: La mort d'un roi est toujours une mauvaise nouvelle   La mort d'un roi est toujours une mauvaise nouvelle Icon_minitime12.11.13 17:42

Contrairement au lieu commun, l'existence n'était pas une suite de journées semblables les unes aux autres qui entraînaient invariablement vers l'inéluctable. Certaines d'entre elles venaient avec leur lot d'événements qui modifiaient complètement l’état des choses et bouleversaient les destins. Gabrielle de Longueville n'était pas une fervente lectrice des maximes de La Rochefoucauld mais elle croyait fermement que certaines dates infléchissaient les destinées. Toutefois, appuyée contre le chambranle d'une fenêtre de l'hôtel particulier des Valois, le regard perdu dans le vague, plongé dans le noir qui avait envahi les ruelles parisiennes, la jeune femme ne se doutait pas un seul instant que cette soirée allait lui faire perdre tous ses repères et détruire impitoyablement tout ce que pour quoi elle avait combattu. Un sourire, même, étirait ses lèvres quand elle se détacha enfin de sa contemplation pour retourner écrire ses lettres dans le petit boudoir qu'elle s'était alloué dans cette trop grande maison qu'elle n'habitait que de temps en temps, lorsque son frère se trouvait à Paris, et qu'elle n'avait pas encore vraiment investi de sa présence. Mais bientôt... Bientôt, peut-être, son époux reviendrait de la guerre, auréolé de gloire, chef d'un conseil de régence dans les configurations les plus souhaitables, et un petit être rendrait de la vie à ces murs froids et à ces pièces vides. Par réflexe, elle effleura de sa paume son ventre légèrement arrondi puis reprit la plume pour livrer quelques instructions pour la révolte qu'elle organisait avec plus de précautions qu'il n'en était nécessaire. Car il ne fallait pas s'y tromper, derrière cette scène charmante, derrière la jeune femme enceinte, simplement vêtue d'une simple robe d'intérieur et coiffée d'un chignon négligé, c'était là le haut lieu d'un immense complot contre l'usurpateur Louis XIV et l'enfant à naître n'était autre que le seul et véritable héritier du trône de France. Et la future mère, loin de faire preuve d'une affection débordante, préparait son avenir en s'assurant de faire trembler le pouvoir sur ses bases, dans sa capitale même, en demandant combien il faudrait payer la milice bourgeoise pour qu'elle ne cherchât pas à se défendre contre de possibles révoltés. Pendant ce temps, sur le front des batailles, Louis s'acheminait lentement mais sûrement vers sa fin, futur prisonnier des noires ramifications d'êtres dépourvus de morale et de pitié. C'était œuvre de mort que menait la duchesse de Valois qui s'apprêtait pourtant à donner la vie.
Mais ce soir-là, pourtant pas différent de tous les autres, ce soir qui avait vu se fondre le soleil dans l'obscurité, sonner les cloches de l'église paroissiale pour marquer les onze heures et qui était venu surprendre Gabrielle dans ses activités, comme tous ses frères qui l'avaient précédé et qui le suivraient, ce soir-là donc viendrait tout bouleverser. Quelques temps plus tard, la jeune femme se dirait qu'il était injuste que des signes n'aient pas marqué la date qui allait plonger son existence dans le doute et les guerres sans fin.

Le destin se manifesta sous la forme d'un valet du duc de Valois qui vint toquer à la porte et fit irruption, la mine grave.
- Qu'y a-t-il pour venir me déranger si tard ? Perrine a-t-elle eu des soucis ? Demanda Gabrielle en relevant la tête sur l'apparition qui secoua la tête en signe de dénégation.
- C'est le comte de Gan qui s'est présenté à votre porte, madame. Il souhaite vous voir instamment pour un entretien de la plus haute importance, d'après ses dires.
Le jeune homme marqua un temps d'arrêt et sembla comme hésiter alors que la jeune femme eut un mouvement de surprise :
- Le comte de Gan ? Cédric de Portau est là ?
- Si je puis me permettre, vous devriez aller lui accorder sa visite, madame.
Elle hocha la tête et se redressa, le front brusquement plissé par l'inquiétude. Que pouvait bien faire Cédric à Paris ? Quelle raison pouvait le pousser à venir la déranger aussi tardivement, sinon pour le complot ? Aux dernières nouvelles, le plus vieil ami d'Hector, celui auquel elle vouait une confiance absolue se trouvait sur le front, sous les ordres directs du duc de Gascogne car il avait été décidé que c'était là qu'il pouvait être le plus utile pour la suite des événements. Gabrielle espérait d'ailleurs que cette fidélité sans faille lui permettrait de retrouver la place qui lui revenait à la place de ce plaisantin de Vénitien. Il fallait donc un motif suffisamment important pour qu'il quittât son poste pour venir la voir, elle. Apportait-il un message d'Hector ? Mieux encore... Leur plan avait-t-il fini par fonctionner ? Mais malgré elle, la duchesse de Valois sentait un mauvais pressentiment l'étreindre quand elle descendit les quelques marches qui menaient jusqu'à l'antichambre où l'on fit tout de suite pénétrer Cédric.
- Monsieur, le salua Gabrielle courtoisement, vous avez dû faire une longue route, souhaitez-vous que je fasse apporter....
Mais elle s'interrompit au beau milieu de sa question, le souffle coupé par le spectacle pitoyable qu'il lui offrait. Il était loin le jeune homme bien apprêté et presque joyeux qu'elle avait vu peu de temps avant son départ quand il avait échafaudé des plans pour ridiculiser Contarini. Non, Portau se tenait droit dans son habit de voyageur sali, les traits du visage tirés comme s'il avait mal dormi pendant des jours, à moitié dissimulés par une barbe de plusieurs jours.

- Que se passe-t-il ? L'interrogea-t-elle, la voix teintée d'une inquiétude qu'elle ne parvint pas à dissimuler.
- Je m'excuse de venir à une heure aussi tardive, tout comme de mon allure, mais la nouvelle que j'ai à annoncer ne pouvait pas attendre..., commença Cédric sans prendre aucunement en compte les vaines tentatives de Gabrielle pour se comporter de manière naturelle, c'est... Hector.
Une pierre sembla tomber sur le cœur de la jeune femme. Quelque chose lui soufflait le fond de la révélation que son ami s'apprêtait à lui faire mais elle se refusait à en prendre conscience. Immobile, bras ballants, elle continuait à fixer le jeune homme droit dans les yeux, comme imperturbable, comme si tout ce qu'il pouvait lui dire ne serait que mensonges. Une courte seconde, elle songea qu'elle ferait peut-être mieux de s'asseoir mais vaillamment, Cédric poursuivait avec difficulté :
- Il... Il a été blessé lors de la bataille à Épinal. Une grave blessure... Mortelle.
- Comment va-t-il ? Souffla Gabrielle, la gorge serrée.
- Il est mort, il y a trois jours.
Sur l'instant, la jeune femme, la jeune veuve désormais, ne marqua aucune réaction visible, ne croyant pas ce qu'on venait de lui dire, comme s'il lui fallait du temps pour assimiler la nouvelle terrible qui venait de bouleverser son entière existence. Certes, elle n'avait jamais été amoureuse d'Hector, elle n'avait accepté de l'épouser que pour l'accomplissement de leurs desseins, mais l'affection qu'elle avait nourri pour le chef du complot était au-delà de tout cela. C'était le grand frère, le guide, le mentor, la pierre angulaire de sa vie qui venait de la quitter et elle se sentit soudain terriblement seule. Seule face à un précipice qui constituait désormais ce pour quoi elle s'était tant battue durant toutes ces années. Elle eut à peine conscience que Cédric s'était avancé vers elle, trop occupée à lutter contre le vertige qui s'était emparée d'elle, et elle dut se raccrocher au dossier d'un fauteuil pour ne pas sombrer.
- Je me devais de l'annoncer pour ne pas que vous l'appreniez par la Gazette. Vous ne méritez pas cela, lui non plus. Et il fallait que vous sachiez qu'il a essayé en personne... De mettre à exécution son plan. Malgré tout, un roi est mort en cette bataille.
Gabrielle hocha lentement la tête, toujours incapable de prononcer un mot. Un roi était mort, oui. Avec tous leurs espoirs.
- Le ciel ne sera plus jamais aussi noir qu'il ne l'est aujourd'hui, la guerre a ses risques mais tout de même, le perdre aussi tôt...

Un silence pesant s'installa dans la pièce. Gabrielle savait que l'on attendait une réaction de sa part mais elle ne savait que dire ou que faire, tout était inutile face à la mort de celui auquel elle avait consacré sa vie, quitte à en sacrifier sa jeunesse, son insouciance et son amour pour du Perche. De nouveau, ce fut un réflexe qui la fit quitter son immobilité de marbre et sa paume tremblante – car elle s'aperçut également qu'elle était secouée de frissons –, se posa sur son ventre où grandissait encore celui qui n'était désormais plus qu'un orphelin. A cette pensée, les traits de Gabrielle se durcirent et son regard qui s'était posé sur le geste qu'elle avait accompli se reporta sur Cédric :
- Où étiez-vous quand il a été blessé ? Pourquoi ne l'avez-vous pas sauvé ? Pourquoi n'êtes-vous pas mort pour notre roi ? Siffla-t-elle d'un ton accusateur.
Mais au moment même où elle prononçait ces paroles, elle se rendit compte de son injustice et portant la main à sa bouche, comme pour s'obliger à se taire, elle recula de quelques pas, alors que ses yeux se remplissaient de larmes qui ne coulaient pas. Incapable de supporter la vue du comte, la jeune femme se laissa tomber sur un fauteuil pour se prendre la tête entre les mains.
- Je suis désolée, balbutia-t-elle, il a tenté un dernier coup d'éclat, vous ne pouviez rien, bien sûr. Je savais qu'il prévoyait un geste comme celui-ci, presque désespéré. Il aurait dû réussir. Il était le roi légitime, il aurait dû réussir ! Mais dites-moi, ajouta-t-elle en relevant la tête brusquement saisie d'une idée qui crispa son visage, sait-on ce qu'il voulait accomplir ? Quelqu'un l'a-t-il vu ? Sommes-nous en danger, mon enfant et moi ?
Malgré elle, encore une fois, elle se sentit envahir par la colère mais elle était désormais dirigée contre le disparu :
- Il n'avait pas le droit de nous quitter comme cela ! Il m'a abandonnée seule avec son enfant, il aurait mieux fait de m'emporter avec lui jusqu'en Enfer plutôt que de me laisser seule et de faire un orphelin dont tout le monde se détournera !
Gabrielle écrasa une larme sur sa joue, la seule rebelle qui s'était échappée de ses yeux et constata que cette colère salvatrice et là encore totalement injuste lui avait redonné son empire sur elle-même, même si elle demeurait toujours aussi perdue.
- Les autres membres du complot sont-ils déjà au courant que notre chef vient de disparaître ? Comment réagissent-ils ? Avons-nous donc perdu tout ce que pour quoi nous nous sommes battus durant toutes ces années ?
Elle fixait de nouveau Cédric droit dans les yeux, cherchant elle ne savait quoi dans ce regard bleu, la confirmation qu'elle n'était pas la seule à être catastrophée peut-être. L'assurance qu'elle n'était pas seule plus probablement.
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Cédric de Portau


Cédric de Portau

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MessageSujet: Re: La mort d'un roi est toujours une mauvaise nouvelle   La mort d'un roi est toujours une mauvaise nouvelle Icon_minitime19.11.13 18:33

Jamais il n'aurait cru annoncer cette nouvelle, il avait toujours cru en Hector, en son destin et en sa réussit, cette fidélité sans faille avait fait de Portau un des piliers du complot, un des premiers à être au courant de ce lourd secret qui avait changé sa vie. Hector était le chef, l'ordonnateur et Cédric la main exécutante, cela avait toujours fonctionné ainsi. C'était donc logique que ce soit lui qui meurt en pleine fonction, pas au futur roi de s'adonner à cela, et d'y laisser la vie. Et pourtant, personne n'était à l'abri de la mort, pas même un roi parti en croisade pour son trône, persuadé de faire le bon choix, de devoir mettre à mort le Bourbon de ses propres mains. Le comte se le répétait sans cesse, c'était lui qui aurait dû mourir, si seulement Hector l'avait mis dans la confidence ! Mais depuis son déclassement, Portau n'était plus au courant qu'à travers Gabrielle et Marie-Louise, il ne pouvait pas tout prévoir, il n'avait su cela qu'après coup.

Et maintenant il lui revenait le fardeau de l'annoncer à la désormais veuve, la récente duchesse de Valois n'avait qu'à peine un ventre arrondi d'un enfant dont tout dépendait à présent. Les deux étaient les plus proches d'Hector, ils étaient donc les plus affectés par cette disparition. Gabrielle restait interdite, incapable d'une véritable réaction à l'annonce de cette nouvelle, violente et inattendue. Il y a un silence sourd, pesant durant de longues secondes avant que la jeune n'explose de colère.

Où étiez-vous quand il a été blessé ? Pourquoi ne l'avez-vous pas sauvé ? Pourquoi n'êtes-vous pas mort pour notre roi ?

Si elle s'en voulut immédiatement de ses paroles, Cédric baissa les yeux, coupable. Non, elle avait raison, il aurait dû être là, cela n'aurait jamais dû se passer comme ça, on ne partait pas assassiner un roi sans protection ! Ce n'était pas un acte réfléchi, c'était une tentative de la dernière chance, un suicide même ! Mais cela n'enlevait pas le poids de la culpabilité qu'il avait sur les épaules ...

Je suis désolée.
Ce n'est rien, dit tout bas Cédric.
Il a tenté un dernier coup d'éclat, vous ne pouviez rien, bien sûr. Je savais qu'il prévoyait un geste comme celui-ci, presque désespéré. Il aurait dû réussir. Il était le roi légitime, il aurait dû réussir ! Mais dites-moi, sait-on ce qu'il voulait accomplir ? Quelqu'un l'a-t-il vu ? Sommes-nous en danger, mon enfant et moi ?
Rassurez-vous, il n'en est rien. Rassura le comte de sa voix grave. Tout ce que je sais, c'est qu'il a voulu profiter de la mauvaise météo et de l'isolement du Bourbon pour faire passer ce meurtre pour la simple mort d'un roi sur un champ de bataille, mais que lui-même n'a pas vu arriver un soldat qui l'a blessé. Il se tut, et soupira un instant. Personne n'a semblé le voir dans l'action, j'ai même entendu parler de grandes funérailles en l'honneur du vaillant guerrier qu'il était. Il est mort en héros de guerre, même le roi actuel le pense.

Il avait espionné tout le monde, cherché à recueillir la moindre information ou le moindre témoin ayant vu la scène. Mais on ne voyait pas à deux mètres dans cette tempête de poussière, tout le monde aurait pu croire qu'Hector se battait au côté du roi et s'est fait blesser par un lorrain sorti de nul part. C'était la thèse officielle et elle restera à jamais celle-ci pour le reste du monde. Quelle ironie tout de même que Louis XIV regrette celui qui a essayé de le tuer ! Il venait de voir mourir son plus mortel ennemi, sans même s'en douter ! Mais cela ne calmait pas la jeune duchesse, veuve trop tôt, avec un enfant et un complot sur les bras. Hector ne savait pas quelle pagaille il mettait en quittant ce monde bien trop tôt ... Et ils s'en rendaient bien compte.

Les autres membres du complot sont-ils déjà au courant que notre chef vient de disparaître ? Comment réagissent-ils ? Avons-nous donc perdu tout ce que pour quoi nous nous sommes battus durant toutes ces années ?
Nous ne sommes que quatre en cet instant : Chevreuse était présente au moment de son trépas, vous et moi donc, puis Amboise, dont je savais la fidélité. Ce dernier était, tout comme nous, un proche d'Hector, je pense que nous aurons son soutien. Il ne mentionna pas la fidélité de Marie-Louise, connaissant la versatilité de celle-ci. Ma priorité était de vous l'annoncer à vous, par correction tout d'abord, puis pour vous faire part que vous n'êtes pas seule dans cette crise. Je suis aussi là.

Comme par instinct, par respect ou que sais-je, Cédric s'approcha du fauteuil où se tenait Gabrielle et se mit à genoux face à elle. C'était fait avec un tel naturel, cela lui rappelait la fois où Hector lui avait confié son secret, sa descendance, Cédric avait eu le même geste, comme une soumission, une marque de fidélité sans faille. Et puis Gabrielle était celle qui porterait la Main de l'Ombre sur les épaules, en tant que veuve mais aussi mère du futur enfant d'Hector. Un futur roi peut être

Je sais que j'ai eu des mots durs pour Hector, et ils étaient justifiés, lors de notre dernière conversation. Mais cela n'a jamais atténué mon implication ni ma fidélité à cette périlleuse entreprise. Il la fixa de ses yeux azurs, si froid habituellement, où l'on ressentait une pointe d'humanité. Je sais que tout est chaos à côté, tous mes idéaux des mots abîmés. Nos idéaux d'ailleurs. Avec ou sans Hector, je serais toujours là ... si vous voulez continuer.

Il ne pouvait pas l'obliger à quoi que ce soit et arrêter serait peut-être raisonnable, même si ce serait des années perdues pour un plan gigantesque qui finalement retombe en poussière. Mais ce serait une sécurité, on ne sait pas vraiment comment les autres réagiront à la mort d'Hector : ceux qui connaissaient l'identité du chef seraient-ils capables d'avoir autant de fidélité pour Gabrielle ? Et ceux qui vont le découvrir, prendront-ils peur et se détourneront-ils ? Cela n'allait pas être une chose simple à régler, surtout que les membres étaient éparpillés à cause de la guerre. Il se releva finalement, il n'était pas l'heure des pleurs, ils auraient les funérailles pour cela, mais bien de se préparer à l'avenir, qui ne serait pas rose, il y avait tant à réorganiser. Cédric passa sa main dans ses cheveux en bataille, cherchant une idée mais il n'était pas meneur d'hommes et les personnes composant le complot venant de différentes couches sociales et ayant des raisons, pas toujours idéologiques, d'être là, rendait la tâche ardue. Il recula de quelques pas du fauteuil, gardant cet air sérieux, les yeux tournés vers la fenêtre où l'on distinguait Paris dans la pénombre de la nuit.

Il va falloir redoubler d'effort pour garder tout ce monde, certains avaient la promesse d'Hector de quelque chose en retour ... Sans lui, il va falloir que vous gardiez cette ligne, attiser l'envie de chacun de rester, de s'investir davantage. Puis il regarda à nouveau vers Gabrielle. Je vous aiderais s'il le faut, soyons extraordinaires ensemble, plutôt qu’ordinaires séparément, et efficace. Puis, il y a toujours des méthodes radicales pour les récalcitrants, certaines méthodes ne changent pas ... Voulez-vous que je m'occuper de ces messieurs sur le front ? Ou commençons-nous par ceux à portée de main ?

Puis il grimaça, à la pensée qu'il faudrait convaincre Contarini ... Hors de question de s'abaisser à acheter ses faveurs, il n'était pas la priorité de ce complot ...
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MessageSujet: Re: La mort d'un roi est toujours une mauvaise nouvelle   La mort d'un roi est toujours une mauvaise nouvelle Icon_minitime08.02.14 19:42

Gabrielle de Longueville était demeurée assise sur le fauteuil où elle s'était effondrée quelques instants auparavant mais elle constatait, comme si elle s'observait d'un regard extérieur, qu'elle reprenait petit à petit le contrôle d'elle-même. Elle n'avait jamais été de celles qui se laissaient aller à leurs émotions comme ces jeunes filles qui aimaient à se pâmer à la cour, et même la mort de son père quelques années auparavant qui n'avait pas été une surprise avait à peine fait couler quelques larmes sur ses joues. Mais rien de ce qu'elle avait pu vivre jusqu'à présent n'était comparable au choc ressenti devant l'annonce faite par le comte de Gan, devant la soudaine et absolue certitude qu'elle venait de perdre sans doute l'un des êtres qui avait le plus compté pour elle, puisqu'elle lui avait voué son existence. Il était peut-être trop tôt pour ressentir du chagrin, la seule pensée qui tambourinait dans ses tempes, c'était tout ce qu'elle avait accompli était vain, jusqu'à cette lettre adressée aux milices urbaines qui gisait, abandonnée, sur son bureau, pâle vestige de ce qu'elle était avant que Cédric ne quitte le front pour venir lui dire en personne qu'ils avaient perdu leur plus cher ami. C'était aussi une peur diffuse qu'en mourant, Hector avait laissé échappé son secret, à la faveur d'un mot, d'un geste et qu'elle ne devrait lui survivre que pour subir les conséquences de sa mort, la disgrâce, l'exil peut-être et pour que ce nom de Longueville qu'elle avait si fièrement porté, qu'elle avait tant espéré honorer, ne soit traîné dans la boue et le mépris. Ce nom qu'elle allait transmettre à l'enfant à naître et dont le sang qui allait couler dans ses veines lierait deux des plus grandes familles de Valois. Mais malgré la colère envers celui qui lui avait promis de revenir et qui n'avait pas respecté sa promesse, malgré l'accablement qui menaçait de s'emparer de celle qui n'avait plus aucun but dans sa vie et qui voyait triompher les forces qu'elle avait toujours combattu, elle avait relevé la tête vers Cédric de Portau, le seul qui partageait ses sentiments et qui la comprenait pleinement, d'où ses regrets immédiats quand elle avait été injuste à son égard. Froide, comme la statuaire de marbre dans laquelle elle avait forgé son cœur.

- Personne n'a semblé le voir dans l'action, j'ai même entendu parler de grandes funérailles en l'honneur du vaillant guerrier qu'il était. Il est mort en héros de guerre, même le roi actuel le pense, affirmait Cédric face à elle.
Gabrielle eut un frisson, brusquement libérée de l'inquiétude qui sourdait, prenant conscience du poids que cette interrogation avait laissé peser sur ses épaules mais ce fut pour qu'un sourire sans joie, presque tordu naisse sur ses lèvres. Hector loué pour avoir sauvé le roi ? Pour s'être battu loyalement, s'être illustré sur les champs de bataille ? Quelle terrible ironie du sort ! Cette nouvelle les sauverait, elle et son enfant mais il y avait quelque chose de presque cynique à l'idée que Louis XIV puisse déplorer celui-là même qui avait ardemment désiré sa mort. Et lorsque viendrait son tour de l'abattre, Gabrielle après avoir tant insufflé la confiance, se ferait un plaisir de chuchoter à l'oreille de sa victime le nom d'Hector, pour que les yeux du tyran et de l'usurpateur s'écarquillent en comprenant qu'il avait été trahi par sa propre famille et qu'il avait été si aveugle qu'un jour, il avait décidé d'organiser des funérailles à son meurtrier.
- Nous ne sommes que quatre à être au courant en cet instant, poursuivait Cédric, Chevreuse était présente au moment de son trépas, vous et moi donc, puis Amboise dont je savais la fidélité. Ce dernier était, tout comme nous, un proche d'Hector, je pense que nous aurons son soutien...
La jeune femme ne releva pas l'information, l'essentiel était que les troupes demeuraient dans l'ignorance pour le moment même si elles seraient nombreuses à comprendre ce dont il retournait en apprenant la mort du Valois. Seule une moue désabusée couvrit un instant son visage à la mention de Marie-Louise et d'Amboise avec lesquels elle n'avait que peu d'affinités.
- Ma priorité était de vous l'annoncer à vous, par correction tout d'abord, puis pour vous faire part que vous n'êtes pas seule dans cette crise. Je suis aussi là.

La duchesse de Valois releva la tête pour plonger son regard dans le bleu de celui de Cédric. Elle ne s'attendait pas à une telle remarque, ni même à ce soutien. Ils avaient eu du mal à collaborer au début, lorsque Hector les avait imposé l'un à l'autre, elle n'était que la jeune fille face au vieil ami du duc, la demoiselle de glace face au tempérament de feu du comte, la sournoise face à celui qui ne prenait pas de gants pour servir le complot. Mais ils avaient appris à travailler ensemble, tendus dans le même but, ils s'étaient trouvé une complémentarité redoutable et en geste, un regard, ils se comprenaient, raison pour laquelle toute tentative d'Hector pour rétrograder Cédric dans la hiérarchie aurait été vouée à l'échec. Et en cet instant, alors qu'il s'approchait d'elle, toujours assise et qu'il se mettait à genoux face à elle, elle comprit qu'il était sérieux. Il était trop tard pour abandonner désormais, ils avaient placé trop d'espoirs, ils étaient allés trop loin dans l'ignominie et le meurtre pour se contenter désormais de ce qu'ils avaient, et de ce tout nouveau titre de veuve et d'ami d'un héros couvert de lauriers.
- Je sais que j'ai eu des mots durs pour Hector, et ils étaient justifiés, lors de notre dernière conversation. Mais cela n'a jamais atténué mon implication ni ma fidélité à cette périlleuse entreprise. Je sais que tout est chaos à côté, tous mes idéaux des mots abîmés. Nos idéaux d'ailleurs. Avec ou sans Hector, je serai toujours là... Si vous voulez continuer.
Il y avait quelque chose de chevaleresque dans cette position, quelque chose d'ancien mais de terriblement familier pour ceux nés dans la mémoire de leurs ancêtres mourant sur les champs de bataille du Moyen Âge. Une position qui marquait non pas la soumission mais la fidélité consentie, prête à résistant à toutes les épreuves, la volonté de continuer à servir la cause. Les yeux de Gabrielle brillaient d'une nouvelle flamme. Elle avait été si prête de flancher, mais par ces quelques mots, il l'avait rassurée et il lui avait ouvert les yeux : Hector ne s'était pas éteint sans rien leur laisser, il leur avait confié son rejeton, le descendant de la famille qui devait régner sur le royaume de France, le véritable héritier du trône. Et par fidélité envers Hector, c'était désormais pour l'enfant qui n'avait pas encore vu la lumière du jour que l'on continuerait.
- Si vous êtes avec moi, je trouverais la force de continuer car je sais que je ne pourrais compter sur personne d'autre, prononça-t-elle d'un ton mesuré en lui prenant les mains qu'elle sera dans les siennes, peut-être est-ce cela qui a causé la perte d'Hector, il s'est détourné de ceux qui lui ont été les plus fidèles, il a gardé des secrets, il n'a pas confié ses projets, mais si nous pouvons nous faire confiance de manière absolue, nous ne saurions échouer.
La jeune femme se redressa et le poussa à se lever également tout en lui lâchant les mains et un nouveau sourire éclaira son visage, un sourire plus machiavélique, qui ressemblait davantage à la Gabrielle de tous les jours.
- Je jure de défendre les intérêts de l'enfant d'Hector jusqu'à ce qu'il récupère ce qu'il lui revient de droit, jusqu'à ce que j'aie l'honneur de le voir siéger sur le trône, et je n'aurais de cesse de me battre pour l'y porter. Est-ce votre cas également ?
Elle le fixa droit dans les yeux et un instant, le temps d'une phrase, leur accord fut scellé. Un pacte qui ne pourrait durer que jusqu'à la mort.

Si la décision était prise, il restait encore à la mettre en application. La duchesse s'avança jusqu'à son bureau où elle s'arrêta quelques secondes, le temps de s'y appuyer, pour mettre ses idées au clair. Derrière elle, Cédric, sérieux, s'était tourné vers la fenêtre et Paris endormi qui ne se doutait pas de ce qui se tramait.
- Il va falloir redoubler d'effort pour garder tout ce monde, certains avaient la promesse d'Hector de quelque chose en retour... Sans lui, il va falloir que vous gardiez cette ligne, attiser l'envie de chacun de rester, de s'investir davantage. Je vous aiderais s'il le faut, soyons extraordinaires ensemble, plutôt qu’ordinaires séparément, et efficaces. Puis, il y a toujours des méthodes radicales pour les récalcitrants, certaines méthodes ne changent pas... Voulez-vous que je m'occupe de ces messieurs sur le front ? Ou commençons-nous par ceux à portée de main ?
La jeune femme se retourna vers son ami, glissa une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille et répliqua, tout en réfléchissant :
- J'aimerais autant éviter les bains de sang, je ne souhaite pas qu'il soit dit que nous nous sommes imposés par la force mais bien parce que nous étions légitimes. Nous avons l'héritier du trône de France, c'est lui que l'on doit reconnaître. Mais il est certain qu'Hector ne nous facilite pas la tâche, la main de l'ombre n'était guère organisée, elle n'est pas tant une toile d'araignée qu'un fatras de promesses diverses, de fidélités arrachées par des menaces ou de haines impossibles à toujours canaliser. Notre tâche sera en effet ardue, surtout que nous ne sommes peut-être pas au courant de tout ce que cachait Hector et nous n'avons peut-être pas les moyens d'assurer ses promesses. Il faudrait commencer par tâter le terrain et s'assurer de leurs bonnes dispositions. Je sais que je peux compter sur vous pour vous occuper de vos proches.
Elle quitta le bureau pour s'approcher de son complice, son regard brillant d'une lueur sournoise, alors qu'elle s'apprêtait à énumérer les noms des membres du complot :
- Pensez-vous que le baron de Sola nous suivrait ? Il a été un garde du corps fort efficace et des liens personnels se sont tissés entre nous mais je sais qu'il ne poursuit que ses propres intérêts. Saurez-vous le convaincre, il est un atout non négligeable ?
D'un geste, elle l'invita à s'asseoir alors qu'elle s'exécutait à son tour, sonnant au passage pour que l'on apporte à boire à son visiteur nocturne, car la conversation risquait de durer un certain temps.
- Je me charge de ceux restés à Paris, je fais mon affaire de la Vogüé, ou de Marie Fouquet, je vais tenter d'approcher la Gramont que suivra Lauzun. Elle poursuivit en grimaçant : j'ai moins d'espoir pour Rohan qui a toujours été un fantasque. Et Amboise ne m'apprécie guère, peut-être devriez-vous lui parler vous-même.
Elle grimaça en croisant le regard de Cédric alors qu'ils pensaient à la même personne :
- Quant à Contarini... Je suppose que je ne suis pas la seule à ne pas vouloir de lui ? Il faudrait pourtant acheter son silence... Il nous faudra de toute façon tous nous retrouver quand les hostilités se seront calmées, que chacun reconnaisse notre légitimité.
La jeune femme posa sa main sur son ventre et dans un ton amer, elle conclut :
- Et s'ils refusent, il restera en effet nos méthodes habituelles et ils iront s'expliquer directement avec Hector.

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