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 Hallucinations au détour d'un bosquet [Sofia&Grégoire]

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MessageSujet: Hallucinations au détour d'un bosquet [Sofia&Grégoire]   Hallucinations au détour d'un bosquet [Sofia&Grégoire] Icon_minitime25.02.12 14:00




« Sofia di Parma & Grégoire Malaure »




Underco'


CRÉDIT - CSS


Les jardins de Versailles représentaient un contraste saisissant avec les rues de Paris. Le dédale offrait de délicieux endroits où se perdre, caché pour observer, pour espionner. Quel paradis que ce lieu ! Grégoire Malaure n’aurait pu rêver meilleur endroit pour la mission qu’il s’était donnée. Mais que faisait un gueux dans le palais qui regroupait les plus grands noms du royaume ? Il se promenait tranquillement, mais restait caché, pour ne pas adresser la parole aux nobles. Les observer, oui. Leur faire la discussion, non. Une plume abîmée et un morceau de parchemin trouvé par terre dans la poche, Grégoire écoutait une conversation qui avait lieu entre quelques duchesses ou comtesses, il n’en savait rien. Quel monde différent du sien ! Les femmes de Paris se battaient pour vivre, pour nourrir leurs enfants, et ces jeunes demoiselles ici cancanaient, se gaussaient de leurs ennemies ou de leurs amies et prenaient plaisir à discuter chiffons. Décidément, Grégoire ne les comprendrait jamais.

Depuis son arrivée à Paris, il ne se reposait pas. Ses meilleurs amis étaient les habitués des tavernes, avec qui il buvait et jouait aux cartes. Grégoire adorait ceux qui perdaient. Ceux-ci aimaient moins le jeune homme lorsqu’ils retrouvaient leur bourse vide. Son esprit n’avait pas le temps de s’appesantir sur ses expériences passées. Bagarres, amantes d’un soir, jeux de cartes, et écriture se côtoyaient dans la liste des activités du jeune homme. Qu’il paraissait loin le temps où il passait ses journées assis dans l’ombre, à attendre la douce Catherine… Dorénavant, Grégoire se jetait à corps perdu dans un but précis. Il écrivait des satires et des pamphlets, parfois quelques fables, pour se moquer de la noblesse, et même du roi. Il y risquait sa vie, et le savait. Mais qu’avait-il à perdre ? Rien. Grégoire n’avait plus rien à perdre, ne mettait plus personne en danger, et était prêt à risquer sa vie à chaque instant. Il méprisait la noblesse, méprisait les courtisanes et ces nobles qui n’avaient aujourd’hui plus rien de guerrier. Réduits à une servitude volontaire. Grégoire voulait montrer aux Parisiens qu’ils n’avaient rien à envier à ces marionnettes de Versailles. Ils valaient tout autant que ces pantins déguisés avec de la dentelle. La prostituée de Paris valait largement la courtisane de Versailles. Et tout cela, Grégoire n’avait pas peur de le dire avec sa plume.

Bien sûr le souvenir de Catherine le hantait. Il en faisait des cauchemars et croyait la voir à ses côtés lorsqu’il se réveillait à côté d’une aventure d’un soir. Les hallucinations le poursuivaient. Il n’était pas rare de le voir se retourner à plusieurs reprises dans la rue. Il n’était pas rare de le voir écrire frénétiquement des textes qu’il ne faisait lire à personne et brûlait à la première occasion. Il n’espérait pas être libéré de la présence de Catherine, de cette présence qui semblait le suivre à chaque instant. Non, il était voué à souffrir. Alors, autant faire un peu de bien autour de soi en essayant de libérer le peuple d’un despote. Une révolte parisienne ne serait pas pour lui déplaire. Son amie Sophie Atlan serait alors, évidemment, de la partie. En attendant, le poète glanait quelques informations par-ci par-là pour avoir de quoi remplir ses textes. Pour être au plus prêt des figures de la noblesse qu’il décrivait, il voulait les entendre, les voir, les suivre. Pour cela, le palais de Versailles était le lieu idéal. Pénétrer dans le palais était chose étrangement aisée. Il suffisait de porter une épée, et le tour était joué. La possibilité de louer une épée pour avoir accès au palais avait facilité les choses. Grégoire n’en trouvait pas l’intérêt, mais ne s’en plaignait pas : au moins pouvait-il en profiter. En guise d’habits, une amie couturière lui avait confectionné quelque chose qui ressemblait aux habits des nobles. Evidemment, on voyait bien que ce n’était pas un marquis ou un duc, mais s’il ne se faisait pas remarquer, il pouvait passer inaperçu dans le dédale des jardins.

Les demoiselles continuaient de jacasser, et Grégoire commençait à s’agacer de leurs bavardages intempestifs. Pouvaient-elles de temps en temps, au moins, parler de quelque chose d’intéressant ? Caché derrière un arbuste, il se tourna légèrement pour les apercevoir. Soudain, il crut à une nouvelle hallucination. Elle était là. Devant lui. Une apparition divine. Ses cheveux foncés rayonnant au soleil. L’éclat de ses yeux offrant un monde de merveilles. Les élans lyriques revenaient à l’esprit de Grégoire, qui pourtant devait écrire des satires. Mais comment critiquer une telle beauté ? Catherine…Non, il ne pouvait pas critiquer Catherine, cela était impossible. Elle était sa muse, son inspiratrice, elle était le fil qui le retenait à la vie ; elle était son fil d’Ariane. Sa folie naissante qui lui donnait des hallucinations reprit. Catherine n’était pas morte, elle l’avait suivi partout où il était allé. Et maintenant elle était là, face à lui. Oui. C’était elle. Ni une ni deux, en proie à cette fièvre qui le poussait à agir comme un dément, il sortit de sa cachette et se plaça face à la douce Catherine. Grégoire ne se maitrisait plus, et c’est comme possédé qu’il prononça un mot, son prénom :


« Catherine…

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Sofia Farnèse


Sofia Farnèse

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Je l'ai fermé par sa faute. Seul lui pourrait le rouvrir un jour ...
Côté Lit: Je ne suis pas de celles qui se couchent pour un sourire. A peine pour un diamant, mais souvent pour la passion.
Discours royal:



♈ LA BELLA FARNESE ♈
Più bella cosa non c'è

Âge : 24 ans
Titre : Princesse Farnèse, Princesse Chimay par mariage
Missives : 1402
Date d'inscription : 03/09/2011


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MessageSujet: Re: Hallucinations au détour d'un bosquet [Sofia&Grégoire]   Hallucinations au détour d'un bosquet [Sofia&Grégoire] Icon_minitime17.03.12 17:17

Versailles est toujours un tourbillon de vie. S'y rendre est un véritable plaisir, surtout quand il s'agit d'enfiler une magnifique robe – si seulement ces maudits corsets n'étaient pas si serrés – de couleur dans les tons chocolat relevé de blanc et de beige à certains endroits, se coiffer en relevant ses magnifiques boucles châtains et relever son visage de couleurs avec du rose aux joues et aux lèvres, ainsi qu'un peu de noir sur les yeux. Sofia se regarda dans le miroir pour inspecter son visage, ne pas laisser la moindre bavure et se satisfaire de son reflet. A Versailles, il était primordial de se montrer sous son meilleur visage, toujours paraître encore et toujours ! La beauté des visages et le luxe des robes permettaient de mettre un rempart entre le vrai et le paraître. Si notre physique et nos habits devaient refléter l'âme de chacun, il est certain que la plupart des courtisans n'auront que des loques et des visages difformes. A cette pensée, la princesse Farnèse fit une moue dégoûtée, car cela valait bien pour elle ! Bien sûr, par rapport à beaucoup, elle était bien sage mais Sofia aimait l'intrigue, cela coulait dans son sang, tout comme celui de la vengeance, c'était plus fort qu'elle ! Cela ne faisait pas d'elle une mauvaise personne, juste un petit peu. Enfin pour l'instant, elle ne sait pas ce que l'avenir peut lui réserver, si la jeune femme pouvait basculer davantage dans la vilenie ou non !

Mais aujourd'hui, point de mauvaises choses, à moins qu'elle ne rencontre Francesco di Venezia ou Luigi di Paliano, Versailles serait tranquille en cette journée d'automne qui se rafraîchissait petit à petit, au fil des jours qui s'écoulait. Aujourd'hui, il s'agirait juste de se montrer, voir quelques connaissances, se tenir au courant des histoires de Cour, puis se rendre à la comédie ce soir, le théâtre était toujours divertissant après tout. Alors voilà la princesse monter dans son carrosse aux armoiries familiales et se rendre au château. Elle avait beau être ici depuis presque deux années, ce palais l’émerveillait toujours. Il ne fallait pas s'étonner qu'on dise de Versailles qu'il était le plus beau palais d'Europe, cela était tellement évident lorsqu'on traversait les couloirs. Et même ces jardins ! Maîtriser à ce degré là la nature en était époustouflant. Mais bien vite Sofia délaissa la contemplation pour les bavardages. Il y a toujours quelque chose à dire en ces murs, toujours une personne à critiquer ou des histoires à raconter. Versailles était un vivier de ragots, de rumeurs et d'histoires vraies mais saugrenues alors pourquoi se priver de les écouter et de les rapporter à nouveau ? Sofia, entourée de deux jeunes femmes de son âge, discutaient tout en descendant l'allée centrale et tournèrent dans les bosquets et s'arrêtèrent dans le bosquet des Trois-Fontaines, un formidable chef-d’œuvre composé trois fontaines – d'où son nom ! – et de deux cascades alimentant l'eau de la fontaine supérieure à la fontaine inférieure.

Les jeunes femmes se trouvaient en haut du bosquet, à raconter la vie d'un comte aux mœurs dissolues et courant les tavernes une fois la nuit tombée. Quelle idée de fréquenter les gueux, tout de même alors qu'il y avait tant à faire ici, au milieu de gens tout de même plus raffinés. Sofia riait, faisait ses petits commentaires piquants jusqu'à l'arrivée d'un jeune homme devant le petit groupe. L'italienne le regarda et, mis à part ses vêtements ne montrant pas signe de grande richesse, il n'était pas des plus vilains avec ses yeux d'un bleu profond. Mais il avait un air presque possédé à la dévisager ainsi. Sofia ne savait pas comment réagir, resta silencieuse et attendait de savoir ce que cet inconnu lui voulait.

« Catherine… »

Elle ouvrit de grands yeux, surprise d'entendre ce prénom ! Ce n'était pas le sien et l'homme face à elle semblait certain d'avoir trouvé cette fameuse Catherine. Elle fronça légèrement les sourcils alors que la jeune femme blonde à sa gauche rompit ce court silence.

« N'est ce point votre sœur qui porte ce nom ? »
« En effet … Mon bon monsieur vous me confondez avec ma sœur aînée, qui serait bien flattée que vous lui donniez quelques années de moins à son âge.
elle lui fit un sourire à la fois amusée et polie avant de reprendre. Je ne suis que sa cadette, Sofia Farnèse, et j'ignorais que ma sœur puisse connaître un garçon aussi charmant, bien que peu physionomiste. »

Elle ne pouvait s'empêcher de placer une petite pique avec un compliment. Particulièrement lorsqu'elle savait que la personne face à lui était de rang inférieur, ou alors lorsqu'elle s'amusait avec quelqu'un. Catherine Farnèse et sa sœur Sofia ne se ressemblaient plus que cela, l'aînée était plus forte physiquement et moins gracieuse. Du moins, c'était la dernière vision qu'elle avait eu de sa sœur qui avait décidé d'entrer en religion. Son esprit s'était égarée un instant, repensant à cette sœur qu'elle ne connaissait que peu et qui était si différente d'elle, spirituellement parlant.

« Mais votre sœur n'est-elle pas une bénédictine à présent ? »
« Camélite, elle est devenue Margarita Teresa de l'Incarnation.
lâcha t'elle de façon dédaigneuse en roulant des yeux, mais elle se reconcentra sur l'homme face à elle, et reprit son sourire. Je parle mais je ne sais même pas votre nom, monsieur … ? »

Elle était loin de se douter du quiproquo qui se jouait en cet instant. Que l'homme face à elle était un gueux croyant retrouver son vieil amour du nom de Catherine tandis qu'elle pensait qu'il l'avait confondue avec sa sœur portant le même nom ! Commençait donc une rencontre qui n'aurait jamais du avoir lieu, et tous les ennuis qui allaient en découler …
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MessageSujet: Re: Hallucinations au détour d'un bosquet [Sofia&Grégoire]   Hallucinations au détour d'un bosquet [Sofia&Grégoire] Icon_minitime29.04.12 22:33

    Quelle situation comique ! Grégoire, face à deux demoiselles de haute naissance qui s’amusaient de son air de possédé. Le destin voulait que la jeune femme qui était le portrait craché de Catherine, sa Catherine, ait une sœur du même nom. Heureux, ou malheureux hasard ? Toujours est-il que les répliques des jeunes femmes eurent le mérite de sortir Grégoire de sa torpeur. Mais il n’en restait pas moins dans une situation délicate. La moindre bêtise révélerait à ses interlocutrices sa véritable condition, et plus jamais il ne pourrait apparaître au palais sans se faire remarquer. En effet, nul doute que si elles doutaient de lui, elles iraient en parler autour d’elles. Et voilà qu’elles repartaient dans des considérations de jeunes femmes, parlant de la sœur inconnue…Grégoire les aurait volontiers abandonnées mais il ne se remettait toujours pas de la ressemblance entre la princesse et sa Catherine. Oui, elles semblaient être deux sœurs, être de la même famille tant leurs cheveux et leurs yeux étaient les mêmes. Si Grégoire n’avait pas été sûr de la modeste condition de sa bien-aimée, il aurait pu croire que celle-ci lui avait menti et appartenait en réalité à une famille de haute noblesse. Tout en étant plongé dans ses pensées, Grégoire écoutait ses deux interlocutrices.

    «Je ne suis que sa cadette, Sofia Farnèse, et j'ignorais que ma sœur puisse connaître un garçon aussi charmant, bien que peu physionomiste.

    S’il y avait bien une chose que Grégoire détestait chez les nobles, c’était cette manière de parler : entre flatteries et moqueries, et le tout avec un charmant sourire, souvent hypocrite. Tout cela montrait qu’ils n’étaient pas du même monde. Mais il se prit au jeu pour se défaire de cette situation désagréable :

    Je vous prie de me pardonner pour cette regrettable erreur. Je suis sincèrement désolé si je vous ai blessée. Mais si je peux me permettre, cette erreur me devient agréable à partir du moment où je peux faire votre connaissance. Enchanté de vous connaître, donc, Sofia Farnèse. Ces mots écorchaient la bouche du jeune homme. Tant d’hypocrisie lui faisait peine à entendre, mais il en était obligé. Prétendre connaitre la sœur de Sofia pouvait être une bonne alternative : cela expliquerait son erreur, et la jeune femme l’oublierait bien vite, elle qui semblait peu apprécier sa sœur. Cependant, Grégoire ne savait comment justifier la connaissance de la sœur : où aurait-il pu la connaitre ? Quand ? Par l’entremise de quelqu’un ? Pour échapper à une question possible sur sa supposée rencontre avec la sœur de Sofia, il reprit : J’ai l’impression que cela fait des années que j’ai rencontré votre sœur, pendant l’un de ces jours qui semblent révolus à jamais. Peut-être connaissez-vous cette impression. Mais elle doit sûrement m’avoir oublié. Nous ne nous sommes vus qu’une fois, et si je doute qu’elle se souvienne de moi, qui suis bien banal, je dois avouer qu’elle m’a laissé une telle impression que son image restera à jamais gravée dans mon esprit. Tout cela s’explique lorsque je vous vois. Le charme des Farnèse, sûrement. Un petit compliment pour que la demoiselle, flattée, en oublie de poser des questions compromettantes, et le tour était joué. Grégoire lui sourit. Il se disait qu’il aurait pu être comédien. Sofia était la première Farnèse qu’il voyait, et même si elle était effectivement charmante, il ne pouvait mettre ça sur le compte d’un quelconque héritage familial. Mais voilà que l’amie de Sofia, ou ennemie, on ne savait jamais avec ces nobles, reprit la parole :

    Mais votre sœur n'est-elle pas une bénédictine à présent ?

    Mais qu’en a-t-on à faire, eut envie de répondre Grégoire. Il ne voulait pas que la conversation se dirige vers cette sœur inconnue, de peur qu’on ne lui demande quand et comment il l’avait rencontrée.

    Sofia répondit : Carmélite, elle est devenue Margarita Teresa de l'Incarnation. Puis, se tournant vers Grégoire : Je parle mais je ne sais même pas votre nom, monsieur … ?

    Voilà une question bien plus embarrassante. Oh bien sûr Grégoire n’avait pas oublié ses nom et prénom : Grégoire Malaure. Mais qu’allait faire cette princesse si elle savait qu’elle était face à un…gueux ?! Il fallait donc un titre de noblesse au jeune homme, mais bien évidemment, il ne pouvait se faire trop ambitieux : être duc ou marquis était hors de question, car la jeune femme devait sûrement connaitre tous les grands noms de la noblesse. Pour gagner du temps, il répondit :

    -Oh quel courage votre sœur a eu là ! J’ai toujours admiré les personnes qui donnaient leur vie à Dieu. Tout en parlant, Grégoire réfléchit à un nom qu’il pouvait emprunter. Puis le nom d’un village qu’il avait traversé durant ses pérégrinations lui vint en tête : Vierzon. L’Italienne ne connaissait peut-être pas ce lieu, en tout cas aucun noble ne s’y arrêtait, se disait Grégoire. Il reprit Mais je suis impardonnable. Je m’adresse à vous sans m’être présenté, je manque à tous mes devoirs ! Je me présente, donc. Je suis Grégoire de Vierzon. N’ayez pas peur d’avouer que vous ne connaissez pas ce nom. Je suis habitué à ce que l’on me demande où se trouve mon domaine.»

    Grégoire fut content d’avoir relevé avec succès l’épreuve du nom. Au moins, ses voyages solitaires lui servaient à quelque chose. Tout en parlant, il avait observé la belle Italienne. Elle ressemblait tant à Catherine que cela en était troublant. Le jeune homme, qui n’était pas superstitieux pour un sou, se surprit à se demander si cette rencontre improbable n’était pas un signe envoyé par Catherine, la défunte. En effet, s’il se retrouvait là, face à deux courtisanes, c’était bien parce qu’il avait cru voir Catherine. Il avait parfois des hallucinations mais alors là…la jeune femme était bien réelle et si Grégoire avait tendu la main, nul doute qu’il aurait touché quelque chose de bien matériel, le taffetas de la robe de Sofia en l’occurrence. Vraiment, tout cela était bien étrange. Grégoire comptait bien mettre fin à cette discussion pour quitter cette compagnie, pourtant assez agréable visuellement parlant, mais il avait peur de trahir sa véritable naissance en se comportant mal. Il croyait néanmoins que plus jamais il ne croiserait le chemin de l’Italienne. C’était être bien naïf quant aux pouvoirs du destin.

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MessageSujet: Re: Hallucinations au détour d'un bosquet [Sofia&Grégoire]   Hallucinations au détour d'un bosquet [Sofia&Grégoire] Icon_minitime22.05.12 15:40


« Je vous prie de me pardonner pour cette regrettable erreur. Je suis sincèrement désolé si je vous ai blessée. Mais si je peux me permettre, cette erreur me devient agréable à partir du moment où je peux faire votre connaissance. Enchanté de vous connaître, donc, Sofia Farnèse. »
« Vous êtes flatteur mais bien aimable. »
répondit l'italienne avec le sourire.
« J’ai l’impression que cela fait des années que j’ai rencontré votre sœur, pendant l’un de ces jours qui semblent révolus à jamais. Peut-être connaissez-vous cette impression. Mais elle doit sûrement m’avoir oublié. Nous ne nous sommes vus qu’une fois, et si je doute qu’elle se souvienne de moi, qui suis bien banal, je dois avouer qu’elle m’a laissé une telle impression que son image restera à jamais gravée dans mon esprit. Tout cela s’explique lorsque je vous vois. Le charme des Farnèse, sûrement. »

A ces mots, Sofia sourit tout en agitant son éventail. Après tout, il y avait de quoi être flatté quand on parlait du charme de sa famille. Beaucoup avaient vanté la beauté des filles de la famille mais de ces deux soeurs, Sofia en était sûrement le plus beau joyau avec ses joues rosées et fraîches, sa bouche dessinée et pulpeuse, ainsi que son regard noisette malicieux, pour ne parler ici que de son visage. Ce garçon semblait donc habile dans les mots et savait bien flatté, la jeune princesse ne pouvait que l'apprécier en cet instant, bien qu'il lui ai donné des années de plus en la confondant avec sa soeur. Du moins c'est ce que Sofia pensait, et il valait mieux qu'elle conserve cette histoire de quiproquo amusant que la véritable raison qui s'avèrerait glauque et presque traumatisan pour la demoiselle qui, sous ses airs de femme forte, pouvait être choquée d'un rien.

La conversation tourna quelques instants autour de Catherine Farnèse, entrée en religion il y a quelques années. Une des connaissances de Sofia qui se baladait avec elle demandait dans quel ordre était-elle entrée. A dire vrai, aux yeux de la jeune femme, tous se ressemblaient et il était d'un triste de finir sa vie pour Dieu dans un couvent où on ne sortait que peu, portaient des robes informes, parfois même où on coupait les cheveux et où on prônait la chasteté à vie. Si Sofia n'était pas une décadente demoiselle, une fille de mauvaise vie, cela ne l'empêchait pas de prendre amant de temps en temps, en les choisissant bien, du moins selon ses critères ! Mais revenons à la conversation et à ce jeune homme inconnu qui se promenait dans les jardins anonymement. La moindre des choses était de lui demander son nom, on ne peut guère parler à des inconnus, tout de même !

« Mais je suis impardonnable. Je m’adresse à vous sans m’être présenté, je manque à tous mes devoirs ! Je me présente, donc. Je suis Grégoire de Vierzon. N’ayez pas peur d’avouer que vous ne connaissez pas ce nom. Je suis habitué à ce que l’on me demande où se trouve mon domaine. »
« Je suis bien aise de vous rencontrer monsieur de Vierzon.
répondit la jeune italienne avec un large sourire amical. Et je vais vous poser donc une question bien commune que vous avez du répondre des dizaines de fois mais, voyez vous, je connais assez peu la France. Je connais la route qui m'a menée de Parme à Versailles avec Lyon et je me suis aventurée dans quelques châteaux de la Loire lorsque le Roi s'y est rendue, j'ai une bien maigre vision de la France. Et pardonnez moi donc pour ma question, je ne peux y résister : où se trouve donc Vierzon ? »

Si Sofia connaissait parfaitement l'Italie et qu'elle avait voyagé pour rencontré bon nombre de potentiels fiancés en Espagne, dans l'Empire ou même plus au Nord, la France lui restait une contrée inconnue dont elle était persuadée que certaines régions recélaient de trésors architecturaux ou de somptueux paysages. Un peu de campagne pour se reposer et dessiner quand cela lui prenait. Il était sûr que ce n'était pas à Versailles que l'on pouvait aspirer à la tranquilité, Sofia était bien heureuse d'avoir son propre hôtel particulier en dehors du château pour un peu plus d'air, bien qu'elle ne passait jamais bien longtemps loin de la Cour qu'elle adorait et s'y perdait petit à petit.

Mais l'heure n'était pas à disserter sur si Versailles était un havre de paix ou non ! La jolie Sofia ne connaissait pas du tout le jeune homme face à lui, ne se doutait pas un seul instant que chaque mot prononcé n'était qu'un tissu de mensonge, et donc avait en tête de le connaître un peu mieux. Un peu de sang neuf ne faisait jamais de mal. Elle referma son éventail et prit la parole d'un air enjoué.

« Monsieur de Vierzon, oserais-je vous demander votre bras pour m'accompagner faire quelques pas en notre compagnie ? demanda t'elle en désignant ses suivantes par son éventail. Je suis certaine qu'un garçon comme vous a du sûrement voyagé, vous aurez sûrement de quoi nous raconter. Et je suis curieuse de savoir à quoi ressemble Vierzon. »

Avec un sourire comme le sien, il était difficile de lui résister. Grégoire n'allait donc pas s'en tirer à si bon compte et allait devoir continuer à mentir encore et encore, s'inventer une vie au fil des paroles juste pour satisfaire la curiosité et l'envie de bavarder d'une princesse italienne. Bon courage à lui !
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MessageSujet: Re: Hallucinations au détour d'un bosquet [Sofia&Grégoire]   Hallucinations au détour d'un bosquet [Sofia&Grégoire] Icon_minitime25.05.12 21:57

    Grégoire pensait que la belle Italienne s’ennuierait de lui et l’abandonnerait rapidement. C’était, malheureusement, bien mal la connaitre. Il n’avait aucunement l’intention de décrire Vierzon puisque, d’ailleurs, il n’y avait rien à dire sur ce village pour le moins commun. Il ne s’y passait rien, il n’y avait personne d’extraordinaire et les jours passaient sans événement particulier. La vie y suivait son cour comme un long fleuve tranquille, contrairement à Paris où chaque jour, un événement donnait à parler aux mauvaises langues. Alors que Grégoire regardait au loin, désirant un endroit où il pourrait se réfugier, Sofia reprit :

    « Je suis bien aise de vous rencontrer monsieur de Vierzon. Et je vais vous poser donc une question bien commune que vous avez du répondre des dizaines de fois mais, voyez vous, je connais assez peu la France. Je connais la route qui m'a menée de Parme à Versailles avec Lyon et je me suis aventurée dans quelques châteaux de la Loire lorsque le Roi s'y est rendue, j'ai une bien maigre vision de la France. Et pardonnez moi donc pour ma question, je ne peux y résister : où se trouve donc Vierzon ? »

    Grégoire soupira intérieurement. Ne le lâcherait-elle donc pas ? Bien que mignonne et d’agréable compagnie (pour les yeux !) Grégoire n’avait qu’une envie : la quitter. Mais il devait se comporter comme un homme de rang auquel il prétendait, et devait montrer qu’il avait eu une éducation digne de ce nom. Il prit donc sur lui pour sourire et répondit :

    « Vous n’avez pas à vous faire pardonner ! Votre intérêt pour mon fief me flatte, je dois l’avouer. Comme il était hypocrite ! Malheureusement, j’ai bien peur de vous dire qu’en ayant vu Lyon, Versailles, et les magnifiques châteaux de la Loire, le reste de la France risque de vous paraître bien fade. Toujours est-il que Vierzon se trouve près d’Orléans, au sud de Paris donc, même si le voyage se fait long. Le trajet est d’ailleurs très désagréable, surtout en carrosse. Grégoire s’arrêta de parler. Il espérait que la jeune femme n’ait plus de question et le laisse, enfin, partir. Mais c’était là un doux rêve ! et Grégoire n’en avait pas fini avec l’Italienne. Celle-ci plia son éventail, et répartit, le sourire aux lèvres :

    « Monsieur de Vierzon, oserais-je vous demander votre bras pour m'accompagner faire quelques pas en notre compagnie ?

    -Mais ce serait un plaisir, mademoiselle, lui dit Grégoire en souriant, alors qu’il n’avait qu’une envie : lever les yeux au ciel et la quitter, sans plus de cérémonie. Il aurait aussi pu prendre les jambes à son cou, quitte à paraître suspect aux yeux de la jeune femme. Il aurait pu l’insulter. La bousculer. Ou lui dire la vérité, tout simplement. Mais au lieu de tout cela, non, il fit une fois de plus l’hypocrite et proposa son bras dans une attitude qui lui parut, somme toute, particulièrement ridicule. Alors que la jeune femme passa la main sur son bras, elle lui fit entendre de nouveau sa voix : Je suis certaine qu'un garçon comme vous a du sûrement voyagé, vous aurez sûrement de quoi nous raconter. Et je suis curieuse de savoir à quoi ressemble Vierzon. »

    Elle était là, à côté de lui, un sourire ravissant aux lèvres. Que pouvait-il faire, à part acquiescer et sourire à son tour ? C’est ainsi que Grégoire se retrouva à marcher, entouré de Sofia à ses côtés et des demoiselles de compagnie derrière eux. C’était bien la première fois qu’une princesse tenait son bras comme s’il était lui-même un prince. Grégoire aurait presque pu se sentir fier. Presque. Mais il devait maintenant s’inventer une vie. Il devait devenir quelqu’un d’autre, faire vivre ce Grégoire de Vierzon qui auparavant n’existait pas. Le poète devait lui donner forme comme il redonnait vie à Catherine lorsqu’il avait écrit son poème sur elle. Mais parler de voyages ne serait pas vraiment mentir, puisque le jeune homme, dans ses pérégrinations, avait vu du pays. Sofia à son bras, il commença à marcher. Je ne sais si c’est le rythme de leurs pas qui inspira le poète, mais toujours est-il qu’il prit la parole.

    « Vierzon est un endroit commun et extraordinaire à la fois. Je suis en réalité bien peu objectif puisque c’est mon domaine mais, si peu nombreuses puissent être mes terres, je suis fier d’y régner. La vie y est agréable et je m’aventure même dans les rues du village. Les habitants y sont toujours heureux, même lorsque les récoltes ne sont pas bonnes. La solidarité rythme la vie de ces habitants. Chacun aide les autres comme il peut. Et j’aime y aller lorsqu’on y organise la fête du village. Voir tous ces êtres autour d’un feu de joie, en train de danser, de chanter et de rire, c’est vraiment…extraordinaire. Grégoire avait les yeux brillants. Emporté dans son récit, il créait un monde idéal. Il créait un village où il aurait aimé vivre si la vie ne l’avait porté vers des épreuves difficiles. Mais mon attachement à Vierzon ne m’a pas empêché de venir à Paris. J’ai juste voyagé pour venir jusqu’ici, ce qui n’est rien comparé à vous. Paris et Versailles sont des lieux incroyables, n’est-ce pas ? Ils le sont d’autant plus qu’ils permettent de faire se rencontrer une princesse de votre rang, et un pauvre baron qui n’a rien que de très commun. Mais vous, que pensez-vous de votre séjour à la cour de notre roi ? Grégoire, qui n’avait quelques minutes auparavant qu’une envie : quitter la princesse, se retrouvait maintenant à lui poser des questions et à entretenir la conversation…

    Le poète s’autorisait à inventer des détails, à se croire un vrai baron. Il devait néanmoins prendre garde à ne pas se laisser prendre au piège de ses propres mensonges. Il pensait que ce jeu ne durerait que le temps de cette promenade. Grégoire n’avait pas en effet l’intention de revoir la princesse italienne. Il ne se doutait pas qu’il serait amené à la revoir. Plusieurs fois.

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Sofia Farnèse


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MessageSujet: Re: Hallucinations au détour d'un bosquet [Sofia&Grégoire]   Hallucinations au détour d'un bosquet [Sofia&Grégoire] Icon_minitime09.08.12 16:40

Sofia pouvait avoir de multiples visages en société, allant de la pire des garces en jupons à la demoiselle adorable, cela se modulait en fonction de l'interlocuteur face à elle. Le seigneur de Vierzon n'avait rien d'un sale type, il se montrait aimable et avait une bonne conversation, de quoi passer quelques minutes avec d'autres personnes, une sorte de bouffée d'air frais face aux courtisans habituels.

Puis,sans vraiment penser à mal, il était plutôt joli garçon – quoique habillé trop simplement – donc cela faisait doublement bonne compagnie. Puis la demoiselle Farnèse avait toujours des questions, de quoi dire, des choses à demander. Grâce à ce Grégoire, elle allait pouvoir pallier ses lacunes en géographie française. Elle ne connaissait que la route reliant son Italie natale à la France, passant par Aix-en-Provence, Avignon et Lyon, le reste de la France lui paraissait totalement inconnue, mis à part quelques châteaux en Loire. Alors elle se risqua à lui poser des questions sur Vierzon auxquelles il répondit aimablement.

« Vous n’avez pas à vous faire pardonner ! Votre intérêt pour mon fief me flatte, je dois l’avouer. Malheureusement, j’ai bien peur de vous dire qu’en ayant vu Lyon, Versailles, et les magnifiques châteaux de la Loire, le reste de la France risque de vous paraître bien fade. Toujours est-il que Vierzon se trouve près d’Orléans, au sud de Paris donc, même si le voyage se fait long. Le trajet est d’ailleurs très désagréable, surtout en carrosse. »
« Les routes de France sont désagréables en général. »


C'était décidé, elle l'embarquait dans sa promenade, il lui parlerait davantage de son fief et d'autres choses sans aucun doute. Les hommes français se donnaient souvent des réputations de voyageurs, même s'il s'agissait de simples voyages dans le royaume. Cela était toujours plus que la Farnèse, qui connaissait trop bien l'Italie mais bien peu de choses de ce pays provisoire, siège de son arrière-grande-cousine Marie de Médicis. Prenant le bras du garçon (si elle savait qu'il était un gueux ! ) et tous deux partirent en promenade, les demoiselles de compagnie à l'arrière de quelques pas.

Sans l'interrompre, ce qui était rare, Sofia écoutait le (faux) noble français parler de son territoire comme un endroit idyllique. Soit ce garçon était fou, soit un peu fabulateur car aucun fief ne pouvait être aussi parfait. Ou alors le peuple français était vraiment docile, contrairement au peuple italien ! Elle se souvenait des difficultés de son frère face à quelques révoltes parmesanes, ou alors ses cousins Médicis face à la difficile Florence ! Tout était prétexte pour se soulever, montrer sa contestation. Mais étant une fille polie, elle acquiesçait au jeune homme, l'écoutant avec attention, sans le contredire, c'était une si belle description, presque poétique ou comme un conte, cela faisait du bien un peu de douceur et de légèreté.

« Paris et Versailles sont des lieux incroyables, n’est-ce pas ? Ils le sont d’autant plus qu’ils permettent de faire se rencontrer une princesse de votre rang, et un pauvre baron qui n’a rien que de très commun. Mais vous, que pensez-vous de votre séjour à la cour de notre roi ? »
« J'en suis absolument ravie. Je ne devais rester que quelques mois mais j'arrive à repousser à chaque fois mon retour en Italie où les cours sont plus oppressantes puisque toutes les familles se connaissent et ont des passifs pas toujours bien glorieux. Mais Versailles est si fascinant, comment s'ennuyer dans un endroit où la vie est à chaque virage. La preuve, notre rencontre est une grande surprise, totalement inattendue et bien plaisante. »


Oui, Sofia adorait vraiment Versailles et elle ne se voyait pas quitter cet endroit, malgré les lettres de plus en plus menaçantes de sa mère. Heureusement que son frère aîné Alessandro lui servait de paravent, elle se servait de lui pour dire qu'elle était entre de bonnes mains. Pauvre frère, mais Sofia avait plus d'une excuse pour ne pas rentrer.

« Je m'inquiète juste de l'hiver, je ne suis pas une grande habituée du froid. Je bénis la reine pour aimer le chocolat pour me réchauffer ! lâcha t'elle, amusée. Et vous, baron, que pensez vous de Versailles et de la Cour de France ? Vous devez y être depuis plus longtemps que moi, peut être avez vous plus de recul ! »

Elle ne se doutait pas que non seulement Sofia parlait à un gueux, mais aussi que Grégoire allait être obligé de mentir car il est sûrement très mal vu de ne pas aimer Versailles. Surtout que, en tant que noble, on ne pouvait qu'aimer les lieux !
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MessageSujet: Re: Hallucinations au détour d'un bosquet [Sofia&Grégoire]   Hallucinations au détour d'un bosquet [Sofia&Grégoire] Icon_minitime04.10.12 23:20

    Bras-dessus bras-dessous, la princesse et le gueux se promenaient dans les jardins du palais de Versailles. Si Sofia avait su que Grégoire n’avait rien de noble, elle lui aurait sûrement hurlé dessus. Mais fort heureusement, elle ne se doutait de rien et écoutait avec plaisir les phrases pleines d’imagination qu’il déclamait. Qui avait déjà vu un village où les habitants se réunissaient le soir autour d’un feu de camp ? Sûrement pas Grégoire, qui avait du vivre caché et changer de lieu régulièrement. Pourtant, il se prenait au jeu, et s’amusait à imaginer un monde idyllique. Il en oubliait presque sa véritable condition. Il évitait cependant de se tourner trop souvent vers Sofia. Sa ressemblance avec Catherine était frappante, et même si le poète avait rapidement repris ses esprits, il risquait d’avoir de nouvelles hallucinations. La princesse italienne semblait toutefois avoir plus de caractère que Catherine. Cela était sûrement du au sang italien qui coulait dans ses veines. Un caractère de feu sous un air faussement angélique. Le sourire qui rayonnait sur ce si joli visage encourageait Grégoire à poursuivre son récit. Ses talents de conteur semblaient réjouir son auditrice, ce qui rendait fier notre poète. Pourtant, il détestait les nobles. Il aurait du détester la jeune femme, la mépriser, l’insulter, l’effrayer. Et il faisait tout le contraire…Il l’appréciait, la flattait, la complimentait et la distrayait. Il avait l’impression de revoir Catherine. Pour elle, il aurait été prêt à tout. Il avait d’ailleurs été prêt à tout…il l’avait tuée pour qu’on ne lui fasse pas du mal. Comment ne pas croire que c’était un signe d’avoir face à lui le portrait craché de sa douce et tendre Catherine ?

    Il parlait sans réfléchir, mais dut retrouver ses esprits lorsque Sofia prit la parole. Elle disait adorer Versailles et retarder le moment de quitter la cour de France. Devait-elle vraiment quitter le pays ? Grégoire n’avait pas envie de voir partir la jeune femme. Elle lui rappelait, sans le savoir, les moments de bonheur qu’il avait passés avec Catherine. Mais en même temps, la voir partir serait plus rassurant. Maintenant qu’ils s’étaient parlé, elle pourrait à tout moment s’adresser à lui lorsqu’il serait à Versailles. Or, il voulait passer inaperçu pour pouvoir espionner les courtisans. Parler à une princesse italienne n’avait vraiment pas fait partie de ses plans. Pourtant, il s’était mis en danger en se présentant à elle.

    « La preuve, notre rencontre est une grande surprise, totalement inattendue et bien plaisante.

    On ne pouvait pas mieux dire ! Ils étaient deux êtres que tout opposait, et qui pourtant discutaient agréablement de la vie à Versailles. Qui aurait pu croire une chose pareille ? Sûrement pas Grégoire, et encore moins Sofia.

    -En effet, notre rencontre est tout à fait plaisante. J’ai la chance de pouvoir parler avec une princesse italienne, charmante qui-plus-est, alors que je n’aurais jamais pu croire une chose pareille. Toujours ces compliments et ces flatteries. Grégoire se dégoutait lui-même.

    - Je m'inquiète juste de l'hiver, je ne suis pas une grande habituée du froid. Je bénis la reine pour aimer le chocolat pour me réchauffer !

    Grégoire parvint à retenir de justesse une grimace. La princesse parlait devant lui de chocolat, alors qu’il ne mangeait pas toujours à sa faim. Il devait voler pour se nourrir. Entendre la princesse parler si simplement de chocolat lui rappela sa triste condition. Que faisait-il, là, déguisé et parlant comme quelqu’un qu’il n’était pas. Il était ridicule. Oui, ridicule. Il fallait qu’il parte, vite. Il s’en voulait de se comporter ainsi. Jamais il ne pourrait être ami avec une telle personne. Ils n’étaient pas du même monde, et il était bête de croire que deux personnes de mondes opposés pouvaient discuter de tout et de rien. Elle se préoccupait de l’hiver mais savait-elle que des personnes mourraient sûrement de froid pendant ces mois difficiles ? Non, elle ne le savait pas. Ou plutôt, elle n’y pensait pas. Et on ne pouvait pas l’en blâmer. On ne lui avait pas appris à penser au peuple. Lui-même ne savait pas ce qu’il ferait pendant l’hiver. Où irait-il dormir ? Comment se nourrirait-il ? Il vivrait au jour le jour, comme d’habitude. Heureusement, la princesse ne sembla pas remarquer son air renfrogné. Elle poursuivit ainsi sur sa lancée : Et vous, baron, que pensez-vous de Versailles et de la Cour de France ? Vous devez y être depuis plus longtemps que moi, peut être avez vous plus de recul !

    Pendant quelques secondes, Grégoire se demanda pourquoi la jeune femme lui posait cette question. Le sort semblait s’acharner contre lui. Que pouvait-il bien dire ? Qu’il détestait Versailles ? Que le faste n’était qu’une illusion ? Le monde semblait parfait lorsqu’on vivait dans ce palais. Mais une fois dehors, on côtoyait la misère. Et puis, quel recul pouvait-il avoir ? Il venait parfois se promener dans les jardins, ne s’aventurait que rarement dans le palais (et encore, on ne pouvait même pas y pisser en paix !), et une fois qu’il avait assez d’informations pour écrire, il quittait les lieux. Que pouvait-il alors bien dire sur Versailles et la Cour de France ? Il s’éclaircit la voix puis tenta de répondre :

    -Je pense avoir plus de recul, mais pas parce que j’y suis depuis plus longtemps que vous. Je viens régulièrement à Versailles mais je fréquente très peu la Cour. Je peux dire en tout cas que le palais est magnifique (il ne fallait pas s’attirer les foudres de la princesse en avouant le contraire !) et que j’aime m’y promener. Puis tout à coup, Grégoire s’arrêta, de marcher et de parler à la fois. Il regarda le ciel puis lança : Oh je suis vraiment désolé ! Je parle je parle et j’en oublie mes obligations ! Je suis au regret de devoir vous quitter. Sachez-bien que cela me fend le cœur. Je vous laisse donc en compagnie de vos amies. J’espère pouvoir vous revoir, un jour, mademoiselle ! »

    Grégoire tenta de faire une révérence, puis partit. Ce n’étaient peut-être pas là des manières de baron. Mais de toute façon, il n’était pas un baron. Et il ne reverrait peut-être plus jamais cette princesse. Il devait, de toute façon, faire attention. Catherine le hantait, l’avait toujours hanté, mais aujourd’hui, il s’était mis en danger à cause de ses hallucinations. Le poète se répétait qu’elle était morte, que sa ressemblance avec Sofia n’était qu’une coïncidence. Mais il était difficile de croire au hasard lorsque l’être aimé ne reviendrait plus jamais. Ainsi le gueux avait passé du temps avec une princesse. Tout cela paraissait irréel. Rêvait-il ? Non, il ne rêvait pas. Il croyait qu’il ne reverrait plus l’Italienne : c’était sous-estimer le hasard, ou le destin.
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Sofia Farnèse


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MessageSujet: Re: Hallucinations au détour d'un bosquet [Sofia&Grégoire]   Hallucinations au détour d'un bosquet [Sofia&Grégoire] Icon_minitime24.10.12 23:22

Sofia vivait véritablement dans sa bulle, elle était loin d'imaginer ce qu'il se passait en-dehors des grilles de Versailles, la princesse ne côtoyait que peu la misère. Si, quand il fallait accompagner la Reine dans ses moments de charité, en distribuant quelques pièces aux pauvres. C'était peut être horrible à dire, mais cela terrifiait Sofia de voir ces gens se jeter sur quelques pièces, se marchant dessus pour en avoir. Cela lui donnait la chair de poule et souvent l'italienne y allait à reculons, juste pour faire plaisir à la souveraine. Et la visite des orphelinats lui faisait mal au cœur de voir tous ces enfants abandonnés. Non, elle n'était pas fait pour voir la pauvreté en face, c'était au-dessus de ses forces. Et si elle savait que le soit-disant Grégoire de Vierzon était un de ces hommes du peuple dont la condition n'était pas la meilleure, aurait-elle fui ? Peut être. Parler de chocolat chaud, denrée chère, à un homme qui ne savait pas de quoi demain sera fait pouvait paraître cruel mais la Farnèse pensait parler à quelqu'un de sa condition qui – sans forcément faire d'extravagantes dépenses – pouvaient manger à sa faim et avait de quoi vivre au quotidien. Mais comment pouvait-elle deviner qui était vraiment l'homme à ses côtés ? Sofia le croyait sincère quand Grégoire se disait noble, il était impossible à ses yeux de croire le contraire. Si on devait remettre en doute chaque parole prononcée à Versailles, on ne finirait par plus parler ni voir de gens, on finirait muet et misanthrope ! Une vraie vie de turc …

Mais qu'importe ces questions, Sofia ne remettait pas en cause que Grégoire de Vierzon était son vrai nom et qu'il était noble. Voilà pourquoi elle lui parla de la Cour et lui demandait son avis. Sofia n'était à la Cour que depuis un an et demi et ne venait quotidiennement (ou quasi) à la Cour que depuis qu'elle avait sa charge de dame de compagnie de Marie-Thérèse d'Autriche. Quand on vit en immersion à la Cour de cette façon, il était difficile d'avoir un vrai avis et puis c'était une conversation comme une autre. La princesse tournait la tête vers son compagnon de promenade, attendant sa réponse avec un petit sourire poli sur les lèvres

« Je pense avoir plus de recul, mais pas parce que j’y suis depuis plus longtemps que vous. Je viens régulièrement à Versailles mais je fréquente très peu la Cour. Je peux dire en tout cas que le palais est magnifique et que j’aime m’y promener.
En effet, vous avez raison. Si vous ne fréquentez que peu la Cour, rien d'étonnant que je vous ne vous avais jamais vu. Étant dans la maison de la Reine, je suis bien obligée de venir régulièrement, voire même tous les jours et … » elle allait continuer son blabla quand Grégoire s'arrêta dans sa marche.
[color=Cornflowerblue]« Oh je suis vraiment désolé ! Je parle je parle et j’en oublie mes obligations !
Allez vous bien, monsieur ? » s'inquiéta Sofia, fronçant les sourcils.
« Je suis au regret de devoir vous quitter. Sachez-bien que cela me fend le cœur. Je vous laisse donc en compagnie de vos amies. J’espère pouvoir vous revoir, un jour, mademoiselle !
Oh et bien … au plaisir, monsieur. » s'étonna Sofia.

Il fit un semblant de révérence – assez mal exécute, heureusement que Monsieur et son escadron volant et poudré ne l'avait pas vu – et s'en alla, l'air pressé. La princesse regarda le jeune homme s'éloigna, se demandant quelle mouche l'avait piquée et qu'est ce qu'un baron pouvait bien avoir à faire de si important. Puis elle haussa les épaules en reprenant sa marche avec ses deux compagnes de promenades.

« Ce ne sont pas des manières de gentilhomme de partir ainsi ! 
Et alors ? Seraient-ce des manières d'une jeune femme de lui avoir couru après pour lui demander des explications ? Je ne suis pas une mal-éduquée, si monsieur de Vierzon est parti, c'est qu'il avait une raison. Laquelle, qu'en sais-je, je ne suis pas dans la tête d'un baron. » lâcha t'elle d'un ton cinglant.

La princesse italienne se demandait ce qu'elle avait à fréquenter une cruche de la sorte et leva les yeux au ciel. S'il ne venait pas souvent, Sofia ne serait pas prête de le revoir. Et même si elle venait à le croiser à nouveau, elle n'irai pas le questionner comme un officier de police ou comme une galeuse. Un peu de dignité tout de même ! Et puis, comme le destin jouait souvent des tours, il était certain qu'elle le reverrait un jour, ce faux baron …

FIN

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