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 [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu

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Paris de Longueville


Paris de Longueville

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Une servante de ma connaissance...
Côté Lit: la servante sus-citée l'a déserté, profitez-en!
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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime23.06.13 23:42

Saluer la reine de Malte était une sorte de calvaire dont Paris se serait fort passé, si la France entière n’aurait été informée de son absence. Il y avait des évènements auxquels il se devait de montrer son nez fureteur d’intrigues et de complots.
La jeune reine avait décidé de répliquer au prince, mais celui-ci avait dès le matin décidé que nulle personne ne viendrait entacher son exécrable humeur.

- En matière d’amant il est vrai que vous vous y connaissez fort prince, mais soyez assuré que si l’envie me venait d’en prendre un, je ne ferai sans doute pas appel à vos bons offices. Ne partageant pas le même sang, je m’en voudrais de me glisser dans votre couche … bien qu’il me soit venu aux oreilles que ce ne sont pas toujours des comtesses ou des duchesses qui ont l’honneur de pénétrer dans votre chambre. Merci pour vos bons voeux.
-Un prince laisse la femme à l’époux, votre altesse, répondit spirituellement Paris, non sans rendre un sourire forcé lorsqu’elle lui rappela les rumeurs qui couraient depuis bien longtemps. La spiritualité vous sied avec grâce, prenez garde néanmoins de ne pas blesser vos oreilles avec quelques rumeurs de boudoirs conclut-il avant de s’éloigner pour ressasser l’insulte couvée qu’elle lui avait lancé.

Paris aurait presque fini par s’ennuyer s’il n’avait entreprit de terminer les réserves de champagne qu’on leur proposait. Il avait salué hypocritement quelques nobliaux dont le nom lui échappait et dont les courbettes obséquieuses assortis à des « Monseigneur » pompeux avaient tiré un sourire narquois au jeune prince. Il était dans ces humeurs détestables, que même ses plus proches amis, s’il en avait, lui reprochaient. En réalité, seul Philippe d’Orléans était considéré comme un ami proche, et ça n’était pas le frère du roi qui aurait reproché à son cousin une telle attitude !

Paris avait surtout espéré passer plus de temps en compagnie de Gabrielle, afin de pouvoir critiquer les heureux mariés toute la journée, mais celle-ci restait agrippée à Perche, à tel point qu’il ne s’était rendu compte qu’il venait de piocher dans les dernières assiettes de melons.
-Prenez garde, monseigneur, l’averti poliment un courtisan qui eu l’outrecuidance d’espérer faire de l’humour, Maximilien du Saint Empire mangea tant de melons qu’il en mouru, s’amusa l’homme !
-Auriez-vous mangé trop d’avocats, monsieur, répliqua Paris sur un ton de vif intérêt ? Votre teint verdâtre ressemble à s’y méprendre à celui d’Albert II…Le Saint Empire est bien dangereux pour nos estomacs, prenez garde, votre cou gonflera bientôt.

L’homme se redressa, vexé mais assez niais pour sourire maladroitement, n’osant émettre la moindre critique. Marmottant un « bonne journée », ses yeux s’agrandirent lorsqu’il jeta un regard par-dessus l’épaule de Paris, et prenant son courage à deux pieds, fuit sans chercher à rester plus de temps au sein de la fratrie Longueville.
Car la vision qui avait faire fuir l’impromptu était bien Gabrielle qui revenait enfin à son frère.

-Ah ! Vous voilà ! Je me suis fais agresser par des fats insolents et la duchesse a même susurré des atrocités sur nous et….
- Peut-on rentrer maintenant ? Je ne veux pas rester, je ne peux pas.

Paris n’avait d’abord pas remarqué le visage de Gabrielle, mais lorsqu’il posa son regard sur la jeune femme, son humeur tomba d’un coup et posant sa coupe, prit la main de sa sœur dans un geste fraternel.
-Qu’avez-vous donc ? Vous semblez pourtant de belle humeur, il y a même une sorte de désespoir hystérique dans votre rire.
- Je t'en prie, je ne me sens pas bien, ramène-moi à la maison.
-Ah…, lâcha-t-il, coupé dans son élan.

Elle n’avait pas esquissé un seul sourire, et le jeune homme la connaissait assez pour comprendre que l’affaire était plus sérieuse qu’une simple petite contrariété. Pour commencer, elle n’avait pris la peine d’user d’un « vous » d’étiquette. Ses yeux brillèrent étrangement, sa voix s’était faite rauque et sachant que quelques personnes avides de ragots les observaient, il leur donna tout le loisir de cracher leur venin, en prenant le bras de son aînée et l’emmenant au loin, rejoindre leur carrosse.
-Viens, je te ramène, de toute façon cette cérémonie était une mascarade sans nom ! Me diras-tu ce qu’il se passe ? Le roi de Malte t’aurait-il été désagréable de quelque façon que ce soit ?
Il avait parlé de Perche volontairement, attendant une quelconque réaction de la part de la jeune femme. Si l’idée l’effrayait d’avance, il savait l’homme beau parleur et Gabrielle aurait pu aisément tomber dans de tels filets. Mais Gabrielle semblait bien trop troublée pour lui répondre devant tous les courtisans présents.

-Si ce comte t’as fais souffrir, Gabrielle, m’en parlerais-tu, demanda-t-il d’une voix soucieuse lorsqu’ils furent dans le carrosse ? Je ne tolérerai pas que ce fat puisse faire souffrir ma sœur sans que je puisse y prendre part, la taquina-t-il pour tenter de lui rendre quelques couleurs !
Il lui sembla apercevoir un léger sourire, mais vite disparu et ne cherchant plus à deviner les raisons de son mutisme, s’assit à côté d’elle, lui prenant la main affectueusement.

L’instant pouvait être gravé tant cette trêve était rare, mais elle dura jusqu’à ce qu’ils furent arrivés. Sans insister, il l’observa monter les marches menant à ses appartements et s’enfermant sans la bibliothèque de l’hôtel, réfléchis – pour une première fois ! – à ce qui pouvait toucher sa sœur.
Il se promit de lever le voile et si Perche était mêlé à la morosité de Gabrielle, il ne restait qu’à laver son honneur de la manière la plus chevaleresque qu’il soit ! On ne pouvait décemment faire pleurer sa sœur sans avoir de valables raisons ou sans en demander l’autorisation à son frère !


[terminé pour Paris et Gabie]
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Morgan Stuart


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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime28.06.13 23:40

Courir après un perroquet à un mariage royal, cela pouvait paraître incongru pour le reste du monde ! Mais lorsque les deux amis Morgan et Christian se trouvaient dans l'affaire, il n'y avait plus rien d'étonnant. Les deux hommes étaient montés dans les étages de l'opéra royal pour essayer d'attraper ce foutu animal et enfin le faire quitter les lieux. Un cadeau pour celle qui devenait reine de Malte qui s'envolait ! Mais qui avait bien pu offrir quelque chose d'aussi stupide ? Il ne pouvait y avoir qu'une personne sans goût, un peu comme Roberval. Il ne pensait pas viser si juste ! Enfin, le perroquet fut hors de portée, les deux amis furent bien soulagés d'avoir réussi leur petite investigation.

« Pfiou, quelle drôle de bestiole, dites-moi.
Ah qui le dites-vous ! lança Morgan.
Elle nous aura donné du fil à retordre, mais nous avons réussi à nous en débarrasser, bravo mon ami ! Que diriez-vous de passer chez moi après la fête pour célébrer notre victoire ? Ma gouvernante a reçu de l’excellent whisky de son Ecosse natale, vous m’en donnerez des nouvelles …
Il n'y a rien de mieux que le whisky écossais ! Foi de Stuart ! »

Il ne fallait pas oublier qu'avant d'être anglais, Morgan était aussi écossais, les Stuarts régnant sur l’Écosse jusqu'à la mort d’Élisabeth Ie, puisque le grand père de Morgan, Jacques 1e, fut aussi roi d'Angleterre. C'était une belle ascension pour la famille écossaise, sûre que si des personnalités comme James Stuart aurait adoré voir son neveu monter sur le trône anglais, en plus de celui écossais. Les deux amis continuaient de discuter comme si de rien n'était jusqu'à ce que l'anglais vu Christian changer d'expression brutalement.

« Mon brave Morgan, ce fut un plaisir de vous croiser à ce mariage auquel je n’aurais jamais assisté sans mon ami –qu’il repose en paix- l’escargot, mais voilà que je dois fuir, je vois mon armoire à glace de frère arriver et je crois bien qu’il veut m’emmener diplomater avec lui. S’il vous demande, vous lui direz que je suis parti –cette histoire de perroquet m’a tellement bouleversé que j’en perds mon français ! D’ailleurs je crois que je vais partir en quête d’un interprète, vous n’aurez qu’à lui dire que je reviens. Interprète ? Interprèèèète ? Couhillèère ! »

Morgan n'eut pas le temps de parler, fit un simple signe de la main en guise de salut et vit le suédois se faufiler dans la foule, suivit de son frère. Il ne valait mieux pas traîner dans les parages, l'anglais ne voulait pas parler avec cet individu. Pendant cette histoire de perroquet, le mariage avait pris un nouveau souffle avec le bal et quelques couples dansant avec grâce, dont évidemment les mariés. Puisqu'il était là, autant en profiter et Richmond chercha du regard à qui il pourrait demander d'être sa cavalière. On ne perdait pas ses habitudes, après tout quiconque est Loup agisse en Loup, c'est le plus certain de beaucoup. Ses yeux se posaient sans vraiment regarder, il savait qui il voulait mais ne la vit pas. Ah si, enfin, non loin du buffet, la magnifique silhouette d'Anne de Gallerande se détachait par sa beauté, et son ennui aussi. Elle ne semblait pas beaucoup s'amuser, vu son visage fermé. Parfait, Morgan avança vers elle avec un large sourire carnassier. Il était bien plus présentable qu'après la fête à l'hôtel de Longueville et puis les deux se connaissaient suffisamment. Elle ne semblait pas l'avoir vu approché, à moins qu'elle ne le fasse exprès. Il était difficile de comprendre ce type de femme mais cela plaisait à Morgan.

Vous ennuyez vous, marquise ? J'étais pourtant certain que vous y trouveriez votre bonheur.

Il espérait que ce soit surtout lui le bonheur, cela va sans dire ! Mais ce ne sont pas des choses qui se disent à haute voix, il fallait être bien plus subtil que cela. Puis il tendit sa main en direction de la belle, toujours avec ce sourire charmeur et sans la quitter des yeux.

Me feriez-vous l'honneur d'une danse, madame ?
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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime14.07.13 17:08

La belle marquise s’ennuyait à mourir. Sa courte conversation avec le baron de Roberval avait suffit à assombrir plus encore cette journée qui semblait interminable. Cette rencontre, à laquelle elle ne s’était pas attendue (que diable faisait le corsaire au mariage de la favorite ? Ce n’était pas à un tel événement que l’on pouvait s’attendre à le voir !), avait ravivé en elle les inquiétudes qui l’assaillaient lorsqu’elle se sentait en danger. Elle n’était que méfiance envers cet homme qui s’intéressait un peu trop à elle et au marquis de Gallerande : que cherchait-il, au juste ?
Fort heureusement, sa chère amie, Sofia, était également présente au mariage, et en compagnie d’Alfie, qui plus est ! Le nouveau couple s’affichait ainsi officiellement pour la première fois, en public. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu’elle les vit, dansant, souriant faussement l’un à l’autre. A la vérité, l’empoisonneuse ne savait pas que l’Italienne et l’Anglais commençaient à bien s’entendre. Elle croyait donc que son plan marchait à la perfection.

Des couples dansaient, d’autres personnes s’observaient, certains riaient et beaucoup buvaient. La routine, se disait la marquise. Néanmoins, un événement trompa un instant l’ennui d’Anne. Un perroquet s’était en effet échappé de sa cage et criait «  A mort ! Pendu ! » à travers la salle. Voilà qui était bien original, pensait-elle. Qui donc avait été assez stupide pour amener un perroquet avec lui ? Au moins l’oiseau apportait-il une touche d’excentricité qui n’était pas pour déplaire aux invités.

Puis le perroquet cessa de crier. Anne soupira discrètement. L’ennui s’emparait de nouveau d’elle. Elle pensa à s’éclipser discrètement lorsqu’elle aperçut le duc de Richmond. Elle l’avait vu quelques heures plus tôt mais avait cru qu’il était parti depuis. Elle avait très envie de le rejoindre mais préférait attendre qu’il vienne vers elle. Car il viendrait vers elle, elle en était sûre. Et s’il n’en faisait rien, alors cet homme n’était pas digne qu’on s’intéresse à lui. Se faisant ces réflexions, Anne fit semblant de ne pas le voir s’approcher. En réalité, elle se sentait irrésistiblement attirée par lui. Elle daigna poser un regard faussement dédaigneux sur lui lorsqu’il lui adressa la parole : 

« Vous ennuyez vous, marquise ? J'étais pourtant certain que vous y trouveriez votre bonheur. »
Que dire, à part qu’elle venait de trouver son bonheur, à l’instant ?
« Le bonheur apparait parfois au moment où l’on ne s’y attend pas.
-Me feriez-vous l'honneur d'une danse, madame ? »

Anne aurait préféré qu’il l’invite à partir avec lui, mais accepta la proposition et lui tendit la main pour qu’il la conduise près des couples qui dansaient. Il était incroyablement élégant, tout à fait le genre d’homme qu’Anne aimait. Il était affable, souriant et séduisant. Comment ne pas se laisser séduire par cet Anglais, au charme et à l’accent ravageurs ? Ils dansèrent, et parlèrent, expliquant ce qu’ils avaient fait depuis la dernière fois où ils s’étaient vus. Ils jouaient tous deux des sous-entendus avec une parfaite maîtrise.

La musique cessa, et le couple en profita pour quitter le lieu de la réception. Ils s’éclipsèrent sans un mot ni un regard pour personne. Anne brûlait du désir de retrouver les bras du duc de Richmond. Ils parcoururent des couloirs, encore et toujours des couloirs, traversèrent des pièces puis tombèrent sur une pièce vide. Alors, impatients de s’abandonner de nouveau l’un à l’autre, ils se laissèrent aller à ce désir qui les étreignait. Un jour, un homme signerait la perte de la marquise. Les hommes étaient sa faiblesse, celle qu’elle ne pouvait se résoudre à abandonner. Elle se sentait vivre sous leurs caresses. C’était le seul moment où elle acceptait de s’abandonner, de se laisser submerger par ses sentiments et ne plus rien maîtriser.

Avec le duc de Richmond, elle quittait le masque froid et calculateur qu’elle portait en société. La passion l’emportait tout entière.

Fin pour Anne

Spoiler:
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Morgan Stuart


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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime16.07.13 22:26

« Le bonheur apparait parfois au moment où l’on ne s’y attend pas. »

Cette phrase fit sourire l'anglais. Non pas de la moquerie, mais plutôt de la flatterie et un certain plaisir d'être le bonheur d'une femme, ce n'était pas toujours le cas et il était toujours bon d'être au bras d'une si jolie femme. Sa rencontre avec Anne fut tout de suite explosive à la fête des Longueville, les Zeus et Héra n'avaient pas attendu longtemps avant de se laisser aller aux doux plaisirs de la chair. Ce soir, ils seraient plus civilisés, du moins pour un temps.

Par politesse, Morgan avait tout d'abord demandé à la marquise une danse, un peu comme une mise en bouche. Il n'était pas un pervers, ne voulait pas une femme dans son lit à tout prix, il savait être aussi un gentleman, un homme poli qui avait du savoir-vivre. Et la danse était aussi une façon de séduire. On ne se touchait pas lors d'un menuet, mais il n'était pas interdit de se parler, de se regarder et de chercher à séduire l'autre. C'était comme une forme de préliminaires, une mise en bouche alors que les deux aristocrates n'avaient pas forcément besoin. Dans leurs paroles, les sous-entendus étaient légions, faisant bien comprendre à l'autre qu'ils n'étaient pas là que pour le plaisir de la danse ou la conversation.

« Vous êtes toujours aussi somptueuse et gracieuse, madame. Autant que dans les souvenirs que j'ai gardés de vous. »

Autant dire qu'il ne parlait pas vraiment du moment où elle l'avait soignée, ni même d'une quelconque danse puisqu'il n'y en avait pas eu à la fête à l'hôtel de Longueville. Ils se comprenaient bien, il n'y avait pas besoin de jouer un rôle, chacun savait ce qu'il voulait de l'autre. Pas de mensonges, pas de faux-semblant ni de promesses de monts et merveilles, Anne était une femme de tête autant que de passion, qui savait ce qu'elle voulait. Tout comme Morgan.

Alors, quand le morceau cessa, ils laissèrent la place à d'autres couples sur la piste de danse, la quittèrent sans aucun regret, quittèrent la réception tout court de toute façon. Personne ne sembla les voir, tout le monde était dans sa petite fête, ses conversations et ses verres de champagne. Alors ils quittèrent l'opéra royal et avancèrent dans les couloirs versaillais, peu peuplés aujourd'hui, le mariage occupait une grande place des courtisans invités, les autres en avaient profité pour prendre une sorte de journée de repos où il n'était pas obligatoire de se montrer. Ce n'était pas plus mal, cela laissait plus d'espace aux deux amants. Lorsqu'une porte entrouverte montra un endroit vide, ils s'y rendirent à l'unisson, ne pouvant plus attendre avant de se retrouver enfin. La porte fermée derrière eux, Morgan put enfin enlacer la belle Anne comme il se doit et l'embrassa avec passion.

Si les hommes étaient la faiblesse d'Anne, les femmes étaient celles de Morgan. Il était accro à cette adrénaline de la passion, de cet instant d'abandon et de plaisir, sans complexe. Ils s'étaient bien trouvés pour vivre cette passion où ils s'abandonnaient tous les deux pour leur plus grand plaisir ...

Spoiler:

Fin pour Morgan


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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime29.07.13 22:42

Guillaume désapprouvait dans son for intérieur ce mariage, il aurait dit non s'il avait pu. Mais on ne dit pas non à un roi, surtout à celui qui vous a sauvé de la Bastille, celui qui vous a donné une seconde chance dans la vie, un but en le protégeant et là, une nouvelle chance. Une troisième chance ! Peu de gens pouvaient se vanter d'avoir autant de clémence de la part de Louis XIV ! Il y avait trop de paramètres pour se morfondre et maudire cette union. Bien sûr qu'il en voulait à la terre entière, cette union avait brisé ses espoirs avec la jolie Gabrielle de Longueville, après tout ce temps à se tourner autour, ils avaient enfin fait quelques pas dans la même direction, s'étaient mis à nu et s'étaient compris. Et là, elle lui avait bien fait comprendre que plus rien n'était possible, elle l'avait laissée là, après des mots durs qui avaient brisé le coeur de l'espion pour la première fois de sa vie. Mais il ne pouvait pas en vouloir ni au roi ni à Amy, il ne pouvait que se maudire lui-même. C'était un châtiment cruel qu'il devait accepter.

Il devait aussi ravaler sa fierté et se dire qu'à présent il ne pouvait plus penser qu'à lui, il était marié et il devait autant se préoccuper de son épouse que de lui-même, surtout quand cette épouse était celle qui était dans le coeur du roi. Un cercle infernal où Guillaume n'avait jamais eu son mot à dire dans quoi que ce soit et devait apprendre à faire avec. Et cela devait commencer à ne pas se faire la guerre, même s'il ne fallait leur demander trop de tendresse non plus.

Ainsi vous partez à Malte. Je ne pourrais point vous suivre comme vous le savez, mais je vous serais reconnaissante d'assurer aux maltais qui sont désormais notre peuple, toute mon affection. D'ailleurs dès que ce conflit avec la Lorraine sera terminé, je souhaiterais pouvoir y faire un voyage en votre compagnie et rencontrer nos sujets. Si petit soit ce rocher comme on l'appelle ici avec dédain, je tiens à rencontrer ses habitants. J'espère que cela ne pose aucun inconvénient, monsieur ?
Je n'en vois aucun, madame. J'en ferais part à l'Ordre car, si nous possédons les couronnes, ils ont le commandement. Mais je ne pense pas qu'il y ait un quelconque problème à ce que nous y retournions ensemble. Il resta silencieux quelques instants. Si vous le voulez, je vous tiendrais au courant de mon séjour à Malte, en espérant que vous pourrez vous y rendre. Il serait dommage du contraire.

Le ton restait neutre, peu enclin à un attachement ou même à une amitié pour l'instant, rien qu'une entente basique et froide. Mais ce n'était que les premiers jours, il fallait espérer que cela aille mieux, même si la guerre leur laissait le temps de se faire à l'idée de ces noces qui ne sont qu'une façade, tout le monde s'en doutait bien, mais il fallait toujours protéger les apparences. La danse se finit et, pour bien montrer l'exemple, ils enchaînèrent sur une autre avant de quitter la piste, observés par tous. De là, il vit la fratrie Longueville quitter l'opéra et son coeur se serra davantage, il retint un soupir à fendre l'âme et décida plutôt de faire passer cela avec un verre, il en tendit un autre à Amy.

Les festivités se poursuivirent encore. Des cadeaux venaient de toute part, tous comme les personnalités qui se présentèrent à eux. Il ne fallait pas se leurrer, la plupart devaient bien s'amuser de ce faux couple, devaient faire des paris sur lequel serait plus cocu, sans connaître la parole de Guillaume au roi. Heureusement que sa famille était venue, un peu d'oxygène dans ce petit enfer. Sa mère n'avait jamais désespérée de voir son fils passer devant l'autel, elle espérait maintenant des enfants. Là, elle risquerait d'attendre longtemps ! Petit à petit, les courtisans quittaient le bal, le roi en fit de même et quand les nouveaux mariés quittèrent à leur tour, on signala la fin du bal. Pour continuer la mascarade, Guillaume et Amy se rendirent dans les appartements d'Amy. Est ce que les gens étaient dupes ? Peut-être certains, en tout cas cela alimenterait les conversations. Mais on n'attendit pas, le roi faisait son coucher, les courtisans accoururent vers la chambre du Roi, laissant les nouveaux mariés seuls, et surtout laissant libre champ à Guillaume de repartir chez lui. Mais il ne pouvait partir comme un voleur.

Madame, je sais que je ne ferais pas le meilleur faux mari mais j'ai fait une promesse à Sa Majesté et à Dieu, je tiens à ne pas faillir ... encore.

C'était bref mais le temps manquait et, il faut l'avouer, qu'il n'était pas habitué à ce genre de discours. Encore une fois, on pourrait penser à un texte appris car son ton monocorde n'incitait pas à la confiance mais il était sincère. Après avoir salué Amy, il quitta ses appartements le plus discrètement possibles, par les passages qu'il connaissait bien. Il atterrit dans les petits appartements royaux, non loin de la salle où le souverain donnait rendez vous à ses espions. Bontemps l'attendait, tenant la porte pour le faire passer et refermer derrière lui. Dans la cour, Arthur était là et emmena son maître jusqu'au Trianon à pieds, évitant de passer par le parterre central pour ne pas se faire remarquer. Il se laissa tomber dans un fauteuil une fois arrivé et passa une main sur son visage. Ca y est, il était marié, mais plus seul que jamais. Il allait devenir roi d'un endroit coupé du monde où il n'aurait aucun pouvoir et malgré cette magnifique ascension sociale, Guillaume n'était pas heureux.

Fin pour Guillaume.
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Amy of Leeds


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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime31.07.13 16:51

Les Longueville quittaient enfin les lieux et ils n'étaient pas les seuls puisque les festivités s'achevaient. En somme, l'atmosphère autour du couple devenait au fil des minutes, plus respirable. Ce qui n'était pas pour déplaire à la nouvelle comtesse du Perche. Elle jeta tout en tournoyant un regard sur le nombre de cadeaux, et sourit ironiquement en songeant que les émissaires, la haïssaient ou l'enviaient ... Quels présents empoisonnés ! Les ouvrirait-elle seulement ? Cela n'était pas certain, peut-être qu'elle confierait cette tâche à sa suite qui les lui listerait afin qu'elle remercie tout aussi hypocritement les courtisans. Oui sans doute ferait-elle cela, bien d'autres besognes l'attendaient dès le lendemain.  N'était-elle pas reine à présent ? Outre s'occuper de la bonne gestion de son duché de Guyenne - fort heureusement ses terres anglaises étaient encore administrées par son père - elle devait assurer ses nouvelles fonctions malgré ces centaines de lieux qui la séparaient de son royaume .  Ce qui lui affirma Guillaume à cet instant à propos d'un prochain voyage à Malte, la rassura.

- Je n'en vois aucun, madame. J'en ferais part à l'Ordre car, si nous possédons les couronnes, ils ont le commandement. Mais je ne pense pas qu'il y ait un quelconque problème à ce que nous y retournions ensemble.
- Je le pense également, mais s'il y en avait un, je crois savoir pour avoir parlé avec lui tout à l'heure que votre cousin Benoît a par la famille qui ne vous est pas commune, un pied dans l'Ordre. Peut-être que faire appel à lui en cas de soucis  serait indiqué. Sans doute nous aiderait-il mais espérons que nous n'ayons nul besoin de son assistance.

En effet, l'Ordre et les monarques qu'ils étaient à présent, allaient devoir cohabiter et ce dans les meilleurs termes, Guillaume partait donc en éclaireur pour juger des sentiments du grand maître et des chevaliers, ainsi que des habitants. Comment tout ce petit monde réagissait-il à leur intronisation ? C'est ce qu'Amy brûlait de connaître. Elle souhaitait de tout cœur que ce cadeau ne soit pas tout aussi empoisonné que les autres, bien qu'il vienne de Louis. Une révolte dès le début de leur règne serait vraiment à déplorer.

- Si vous le voulez, je vous tiendrais au courant de mon séjour à Malte, en espérant que vous pourrez vous y rendre. Il serait dommage du contraire.
- Je vous en prie, oui, tenez moi au courant. Les sentiments des insulaires m'importent beaucoup. Ecrivez-moi dès que vous en saurez plus, merci beaucoup.

Bien que leur voix se soient accordées pour rester le plus neutre possible, une sorte de dégel s'était amorcé peu à peu. Tous deux commençaient-ils à se résigner ? Cela en donnait véritablement l'impression. Ils ne seraient ni bons époux, ni encore moins amants, mais peut-être que cette union serait moins désagréable qu'Amy avait pu le penser jusqu'à maintenant. Il suffisait simplement de quelques efforts pour se supporter l'un, l'autre. Le temps de la guerre leur permettrait de s'accoutumer à la perspective de vivre côte à côte le restant de leur existence. Tout au moins, la favorite l'espérait-elle.

Ils venaient d'achever leur seconde danse, néanmoins l'opéra se vidait de plus en plus de ses occupants et ils n'eurent plus besoin de jouer autant cette comédie.  Il fallait montrer encore un visage de circonstance, c'est à dire presque heureux, surtout lorsqu'ils gagnèrent ses appartements, mais on ne les guettait presque plus donc. Une fois les portes refermées derrière eux, chacun délierait sa langue mais ils ne les entendraient plus. Par ses fenêtres, Amy vit que certains gravissaient déjà le marche pied de leur carrosse, d'autres prenaient subrepticement la direction des antichambres et salons avec des pensées sans doute inavouables . En outre, le coucher du roi allait avoir lieu. Quand Guillaume lui tendit un verre, elle sourit sans doute véritablement depuis le début de cette journée, bien aise de tous ces départs et de se trouver enfin dans sa chambre.

- Madame, je sais que je ne ferais pas le meilleur faux mari mais j'ai fait une promesse à Sa Majesté et à Dieu, je tiens à ne pas faillir ... encore.

Amy plongea un instant son regard dans celui de son mari, et le jugeant sincère hocha légèrement la tête.

- Je vous crois monsieur et je tiens à m'excuser pour ...

Cela lui coûtait beaucoup et elle dut avaler une gorgée de vin pour pouvoir poursuivre.

- Pour votre position. Etre l'époux d'une favorite n'est pas vraiment ce qu'il y a de mieux pour l'amour propre d'un homme.

Jusqu'à présent, elle avait songé qu'il s'agissait d'une bien piètre punition à sa négligence mais tout de même, il allait payer peut-être pour les trente prochaines années de sa vie et au quotidien, sa faute ! Il fallait bien le reconnaître maintenant, que ça ne serait absolument pas facile.

- Que Dieu vous garde pendant votre voyage et pendant la guerre, monsieur.

Et Guillaume la quitta avec une grande discrétion. Cette journée interminable prenait fin. Machinalement, tout en se déshabillant elle même pour ne faire appel à aucune de ses suivantes afin de poursuivre cette farce de nuit de noces, elle tourna l'alliance autour de son annulaire gauche. Elle ferma les yeux quelques instants, et sa poitrine enfin libérée de son corset elle put à son tour soupirer profondément. Elle était mariée, reine et favorite, voilà un poids qui coupait la respiration !  Les requins s'acharneraient d'autant plus sur elle, il ne fallait pas en douter. Mais elle s'en accommoderait au mieux, comme toujours. Dès demain, elle se ferait un devoir de partir à la pêche aux alliés. Amy était combattue très souvent, battue parfois, abattue elle se le promettait, elle ne le serait plus jamais.

Fin pour Amy et fin de l'intrigue
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