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 [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu

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Alfie Howard


Alfie Howard

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: un Chevalier Lorrain l'a déserté, depuis je me suis marié...
Côté Lit: Vous n'y trouverez point d'amant(e)s ces temps-ci mais Madame ma Femme l'enflamme !
Discours royal:



Le Chevalier aux Fleurs
la douceur des épines


Âge : 25 ans
Titre : Baron Stafford, Chevalier de l'Ordre de la Jarretière, Secrétaire de Madame, Espion du Roi d'Angleterre & Ex-Mignon de Monsieur
Missives : 286
Date d'inscription : 23/12/2011


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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime31.12.12 1:35

    Citation :
    Surrey,

    Le mariage de la favorite aura lieu dans trois jours à l'Opéra. C'est un mariage important avec des invités de marque, dont je fais partie. Voyez donc la chance que je vous fais de m'y accompagner.

    Mettez une tenue correcte et ne soyez pas en retard, la cérémonie à lieu à midi à la Chapelle.

    Princesse Sofia Farnèse

    Quelle douceur…quel charme…, pensa Alfie avec ironie lorsqu’il reçut la missive (ou plutôt le bout de papier) de sa nouvelle fiancée italienne. Voilà quelques semaines que l’anglais et la jeune princesse étaient fiancés grâce à une fourberie de cette greluche de Monsieur. La pilule passait mal pour le jeune comte. Il n’avait pas même eut son mot à dire que le voilà presque la bague au doigt avec une des mégères les plus réputées de la cour de France. Il n’était pas question que cette histoire en reste là, il n’allait pas rester les bras croisés et simplement regarder le prince de France se moquer ouvertement de lui. Philippe d’Orléans y voyait là le moyen d’éloigner Alfie de Lorraine, l’anglais en était persuadé. Si le français le prenait ainsi, le jeune homme se donnerait un plaisir d’envoyer ses fiançailles aux oubliettes en les sabotant délibérément. Ah il pensait que la Farnèse allait le manger tout cru ? Nenni ! Alfie était plein d’une rage nouvelle au fond de son être qui ne demandait qu’à jaillir. C’est donc plus courageux que jamais qu’il se rendit au fameux mariage royal auquel sa chienne de fiancée l’avait sommée de venir. La cérémonie déploya de fantastiques atours pour être des plus ennuyeuses ce qui eut le don d’agacer profondément l’anglais qui se fit une joie d’admirer ses ongles qu’il trouva forts beaux. Mais c’était sans compter sur la « perle de sa vie » qui lui donna un fantastique coup de coude dans les côtes, plus diplomate que jamais :

    « Tenez-vous droit bon sang, vous n'êtes pas un enfant. rouspéta-t-elle avec des faux airs de mamma italienne.

    -Oh mais le son mélodieux de votre voix suffit pour infantiliser toute chose, ma chère, rétorqua l’anglais

    Depuis son arrivé, la princesse italienne avait sorti le grand jeu en critiquant ouvertement et sans la moindre discrétion sa tenue, sa coiffure, sa façon de se tenir… Bref, un aboiement des plus insupportables aux oreilles du jeune anglais qui se retenait de transformer ce mariage en enterrement. La Farnèse le traitait comme un enfant à peine bien né. Elle l'avait traînée jusqu’aux premiers rangs, où son titre de princesse de sang lui en donnait la possibilité. Et juste devant eux se trouvaient Monsieur et l'abbé de Choisy qui ne cessaient de se moquer de tout et rien. Déjà agacé, il préféra les ignorer bien qu’eux se firent une joie de se moquer de lui à voix basse. La cérémonie s’écoula lentement mais surement et le calvaire se termina enfin.

    Alors que tout le monde sortait peu à peu de la Chapelle, l’italienne poursuivit ses « caresses » verbales envers son fiancé :

    « Grands dieux mais servez-vous de vos jambes mieux que cela. Quel empoté ! »

    Alfie soupira longuement, lui dont le flegme britannique était mis à rude épreuve depuis plusieurs mois et préféra se taire en ignorant la belle. Ils acheminèrent tous vers l’Opéra pour assister à la réception et pouvoir saluer, comme le veut l’étiquette, le couple fraichement couronné Roi et Reine de Malte. Ce changement de rang soudain avait surpris tout le monde à la cour et les courtisans se faisaient une joie de jacasser sur ce sujet. La duchesse de Longueville ne se priva pas pour son petit commentaire en passant près du couple :

    « Je ne sais où l'on peut chercher pire couple assorti. Voici un homme qui a les femmes à ses pieds et une femme qui a le roi à ses pieds. Croyez-vous qu'ils échangeront ? »

    Sofia rit de bon cœur et, sans attendre, Sofia mena le comte de Waverley près du couple du jour qu’elle salua avec un sourire empoisonné et artificiel au possible :

    « En mon nom et celui de mes illustres familles, nous vous souhaitons un mariage sous de bons hospices. Parme et Florence se trouvant sur la route de Malte, vous y serez traité selon vos qualités royales. »

    La servante de l’italienne avait un présent qu'elle déposa un peu plus loin et sa maitresse s'avança vers le buffet tandis que Alfie salua brièvement les mariés qu’il ne connaissait ni d’Ève ni d’Adam. Il alla rejoindre son insupportable fiancée qui était occupée à se goinfrer d’un macaron et boire une coupe de champagne. Elle se tourna alors vers lui avec son air de petite princesse gâtée :

    « J'espère que vous savez danser, je ne veux pas être ridicule avec un piètre cavalier. lança-t-elle.

    -Voilà que vous me sous estimez grandement, ma chère, dit froidement l’anglais en se saisissant à son tour d’un macaron. Italienne que vous êtes, vous devriez savoir que Milan et sa Lombardi parle encore de mon pied léger et talentueux, sans vouloir me vanter. Mais… Après tout, je peux vous casser les pieds si le cœur vous en dit. J’ai connu plus fantasque… »

    Quel couple modèle ! Encore moins bien assortis que les mariés pensa l’anglais en croquant son macaron en jetant un regard de défi à sa « compagne ». Elle voulait jouer au plus fin avec lui ? Très bien ! Alfie avait déjà lancé ses premières cartes. Il n’était pas question que Monsieur se joue de lui de la sorte éternellement. Lors de l’habillement matinal, il pouvait le supporter. C’était un prince de France à qui on devait céder tous les plus vils caprices si l’on ne voulait pas mourir sous le poids d’une amphore en porcelaine. Mais ça. Ce coup bas immonde ? Non, on ne lui dicterai point qui il devra épouser. C’est alors qu’une personne qu’il prenait plaisir à oublier vint alors leur faire la conversation :

    « Ma chère Sofia, vous êtes ravissante ! Je suis si heureuse de vous voir avec Alfie !

    -Madame de Gallerande, quelle joie, fit Alfie avec un sourire un peu forcé.

    Mais la blonde sembla l’ignorer délibérément et poursuivit sa petite entrevue avec la Farnèse :

    -Je suis sûre que vous ferez une mariée magnifique vous aussi. Anne regarda Alfie puis sourit à Sofia, la bougresse ! Je ne vais pas vous déranger plus longtemps, vous devez avoir envie de danser. Alfie, faites en sorte de ne pas marcher sur les pieds de votre fiancée. Amusez-vous bien, nous nous reverrons peut-être. »

    Face aux jets de venin de sa dernière maitresse, Alfie préféra garder le silence du prince en lui jetant un regard posé et froid. Lorsque la blonde fatale ne fut plus en vue, il but une gorgée de champagne avant d’offrir sa main à sa fiancée de manière presque mécanique.

    « Vous vouliez danser je crois. »

    Il mena la Farnèse sur la piste et commença à mener le menuet en levant fièrement le menton et en tournant sur la piste avec souplesse et élégance. Ce n’était pas ces vipères qui lui feraient croire qu’il dansait comme un navet, loin de là. Alors qu’ils avaient exécuté quelques tours, jetant de-ci de-là des regards dans la salle, Alfie lâcha instinctivement une remarque à demi voix faisant à peine attention sa partenaire.

    « God ! Tant de diamants au cou de cette mariée pour un si petit royaume !...
    Il y a de quoi nourrir un peuple, vous ne trouvez pas ? »


    Prenant conscience de son audace, l’anglais jeta un regard en biais à la Farnèse avant d’ajouter :

    Enfin… Si vous vous pensez vous marier avec tant de bijoux… Sachez que je n’aime pas les sapins de Noël.

    Cette conversation avec sa fiancée avait quelque chose d’étrange comme si il négociait avec l’ennemi… Il avait hâte de quitter ce mariage où il n’avait rien à y faire.

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Sofia Farnèse


Sofia Farnèse

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Je l'ai fermé par sa faute. Seul lui pourrait le rouvrir un jour ...
Côté Lit: Je ne suis pas de celles qui se couchent pour un sourire. A peine pour un diamant, mais souvent pour la passion.
Discours royal:



♈ LA BELLA FARNESE ♈
Più bella cosa non c'è

Âge : 24 ans
Titre : Princesse Farnèse, Princesse Chimay par mariage
Missives : 1402
Date d'inscription : 03/09/2011


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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime31.12.12 15:54

Sofia avait regardé le Grimaldi d'un air méprisant et hautain. Comment peut on être prince et parler comme un vulgaire roturier ? C'était véritablement indécent. Descendant des banquiers Médicis, on avait pourtant appris à Sofia de ne pas parler d'argent de la sorte, seulement de l'afficher, c'était tout. Alors que ce prince d'un rocher rattaché à la France parle ainsi à Gabrielle et elle de la sorte, juste parce que sans doute il connaît maintenant une reine, c'était le monde à l'envers. Qu'il ne vienne pas lui demander une danse, il se ferait bouler comme un vulgaire gueux puant. Quittant les mariés, elle ne put s'empêcher de lancer une pique à demi-voix :

« Comment un marchand de citrons peut s'adresser à nous de la sorte ? Quel être méprisable, il ferait mieux de récolter son pourcentage de marchandise aux trois pauvres bateaux qui passent près de sa côte. » cracha t'elle, méprisante au possible.

Mais il fallait oublier cet incident et profiter de cette fête. Enfin cela était un bien grand mot car Sofia n'était là que parce qu'Alessandro était malade. Quelle idée aussi de rester clouer au lit alors qu'il y avait réception mondaine ? La princesse avait du accepter de s'y rendre car elle n'avait pas le choix et avait pris ce prétexte pour sortir de l'ombre ce fiancé que son amie Anne et le prince de France lui avaient refilé. Elle aurait pu se révolter, ne pas accepter mais cela tombait à pique. De l'autre côté des Alpes, Marguerite de Médicis avait eu l'herbe coupée sous le pied par sa propre fille au niveau marital : Sofia lui avait envoyé une missive pour lui annoncer ses fiançailles. Sa pauvre mère devait s'étrangler de rage mais Alfie était toujours mieux que cet affreux prince de Chimay, un homme du double de son âge, plus riche mais beaucoup moins attirant, et surtout beaucoup plus grave. Si Alfie n'était pas vraiment de son goût, et bien qu'il ne soit pas des plus riches, il était tout de même d'une bonne famille anglaise et avait l'avantage de la jeunesse. Puis le plaisir d'en faire une sorte de punching-ball, un petit souffre-douleur pour passer ses nerfs était amusant. Anne lui sauvait le mariage, elle pouvait bien rendre service à son amie. Si seulement il savait danser …

« Voilà que vous me sous estimez grandement, ma chère. Italienne que vous êtes, vous devriez savoir que Milan et sa Lombardie parle encore de mon pied léger et talentueux, sans vouloir me vanter. Mais… Après tout, je peux vous casser les pieds si le cœur vous en dit. J’ai connu plus fantasque…
Je ne fais guère confiance aux lombards qui sont sous la coupe d'autrichiens incestueux. lâcha t'elle, tout aussi froidement avant de faire un grand sourire sarcastique. Oh oui brisez moi les pieds, j'aurais l'occasion de briser vos tympans par mes cris. Et quelques bijoux de famille. Prendrez vous le risque ? »

Le ton était véritablement celui du défi. Mais Alfie, qui aurait sans doute aimer répondre, n'eut pas le temps car Anne arrivait déjà entre les fiancés avec un large sourire.

« Ma chère Sofia, vous êtes ravissante ! Je suis si heureuse de vous voir avec Alfie ! Je suis sûre que vous ferez une mariée magnifique vous aussi.
Je n'en doute pas un instant ! » rétorqua Sofia avec un petit sourire.

Les deux femmes regardèrent un instant le pauvre Alfie avant de se lancer un regard complice.

« Je ne vais pas vous déranger plus longtemps, vous devez avoir envie de danser. Alfie, faites en sorte de ne pas marcher sur les pieds de votre fiancée. Amusez-vous bien, nous nous reverrons peut-être.
Passez une excellente soirée mon amie à vous aussi. C'est toujours un plaisir de vous voir. »

La brune et la blonde n'avaient pas grand chose en commun au premier abord, mais un même galant radin les avaient réunies et de fil en aiguille, une diabolique amitié naquit entre les deux. Anne s'éloigna et, buvant une gorgée de champagne, Sofia se retrouvait seule avec son fiancé auquel elle n'avait pas grand chose à dire.

« Vous vouliez danser je crois. »

Elle ne fit qu'hocher de la tête et mit sa main dans la sienne pour se rendre sur la piste de danse. En effet, l'anglais savait danser mais ne comptez pas sur la Farnèse pour s'excuser ou s'en rendre compte à haute voix, elle avait bien trop de fierté. Leur tandem marchait bien au milieu des autres couples, mais ils ne s'échangeaient pas un mot durant les quelques pas, jusqu'à …

« God ! Tant de diamants au cou de cette mariée pour un si petit royaume !... Il y a de quoi nourrir un peuple, vous ne trouvez pas ? »

Sofia eut un petit sourire qu'elle masqua bien vite. C'est amusant, elle avait eu la même remarque en tête lorsqu'elle avait vu la rivière d'émeraudes au coup de la nouvelle reine. Et Alfie reprit :

« Enfin… Si vous vous pensez vous marier avec tant de bijoux… Sachez que je n’aime pas les sapins de Noël.
Ma famille possède plus de terres et de richesses que trois Malte réunis, je pourrais me le permettre ! se moqua t'elle, plus détendue. Mais j'ai tout de même le bon goût de ne pas vouloir ressembler à une mine de diamants à moi seule, fort heureusement ! »

A ce moment là, Monsieur et l'abbé de Choisy entrèrent dans son champ de vision et son sourire moqueur s'agrandit :

« Et puis je ne voudrais pas rivaliser le prince de France au niveau de l'éclat. Vraiment, dans quoi s'est-il roulé pour briller autant ? Il brille presque autant que son royal frère à l'emblème solaire. » lança t'elle d'une traite.

C'est à ce moment où elle tourna la tête vers son fiancé qu'elle trouvait détestable qu'elle lui fit un sourire. Pas un rictus ou une sorte de grimace machiavélique mais un vrai sourire, fin mais visible et surtout amusé. Sofia n'était pas qu'un monstre, une fille aigrie et insensible, même si elle avait l'insulte facile. Ils pouvaient peut être se comprendre. La danse se finit, l'anglais et l'italienne allaient quitter la piste quand le prince de Monaco vint jusqu'à elle.

« M'accorderez vous une danse, mademoiselle Farnèse ?
Laissez moi réfléchir … Dois je accepter un homme vivant de culture de citrons et à observer tous les bateaux qui passent pour en grappiller son pourcentage de marchandise, dont l'ancêtre s'est déguisé en moine pour prendre un bout de rocher qui n'est jamais arrivé à être indépendant de l'Italie ou la France ? Qu'en pensez vous, monsieur de Surrey ? Elle tourna la tête vers Alfie avec à nouveau un petit sourire avant de regarder à nouveau Grimaldi. Ma réponse est finalement non, nous n'avons pas les mêmes valeurs, je préfère la compagnie plus intéressante de mon fiancé. Adieu monsieur Citron. »

Elle partit dignement en prenant le bras d'Alfie, la tête haute, laissant le prince de Monaco tout seul, puis éclata de rire au bout de quelques pas.
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Amy of Leeds


Amy of Leeds

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
Discours royal:



♠ ADMIRÉE ADMIN ♠
Here comes the Royal Mistress

Âge : A l'aube de sa vingt septième année
Titre : Favorite royale, comtesse of Leeds et duchesse de Guyenne
Missives : 7252
Date d'inscription : 10/09/2006


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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime05.01.13 11:59

Après le départ de la duchesse d’Alençon, des visages amis apparurent dans le champ de vision de la favorite, ce qui la fit sourire moins hypocritement. Le premier à se présenter devant elle fut Morgan de Richmond, le cousin de Charles II Stuart. Certes, ils demeuraient compatriotes de naissance mais l’anglais semblait toujours lui tenir rigueur d’un semblant d’affront qu’elle ne comprenait pas. Comment aurait-elle pu se douter qu’il s’agissait d’un préjugé qu’il ressentait pour elle, à cause de la trahison de sa femme ? Bien entendu, la très grande discorde entre les époux Richmond était venue jusqu’à ses oreilles mais les motifs lui restaient encore inconnus. Si elle avait demandé, sans doute aurait-elle eu une réponse cependant subissant la publicité autour de son propre couple, que ce soit cette mascarade en compagnie de Guillaume ou bien sa vie avec le roi, elle ne s'était pas permis d'être indiscrète. Aussi, sentant malgré tout un froid entre Morgan et elle, elle agit tout aussi poliment que lui mais avec aucune sorte d’affinités malheureusement. Il leur présenta au nom des Stuart tous ses vœux de bonheur et de prospérité pour leur règne.

- Je vous remercie Monseigneur ainsi que Sa Majesté. Si ce dernier n’est plus désormais mon roi, assurez-lui que mon cœur d’anglaise lui est toujours acquis. Que je n’oublie ni ce que je lui dois, ni ce que j’ai été.

Elle vit l’instant d’après un valet s’avancer avec un cadeau pesant dans ses bras. Il s’agissait d’un présent de la part du souverain anglais. Cette délicate attention la ravit plus qu’elle ne l’aurait cru, Amy se souvint de ces jours passés à Windsor où cet incorrigible séducteur qu’est Charles II, avait désiré la mettre dans son lit. Il s’en était fallu de peu, c’était au final son amie Megan of Scotland qui avait eu ce privilège.

- Sa Majesté est bien trop généreuse, lorsque j’aurai l’occasion d’ouvrir ce paquet, je lui adresserai comme il se doit tous mes remerciements. J’espère que vous lui apporterez cette missive de ma part. Je ne saurai trouver un meilleur messager, duc.

Elle le salua d’un mouvement bref de la tête et fit signe à une de ses suivantes de prendre le cadeau afin qu’elle le déposât au milieu de tous les autres. S’avança alors Anne de Gallerande qui paraissait assez contrariée. Cette dame de sa suite leur adressa très brièvement tous ses vœux puis repartit presque aussitôt. Peut-être la jeune femme ressentait-elle la crainte de devoir quitter la cour de France ! Versailles avait bien plus d’attraits que le rocher de Malte, la nouvelle reine de cette île devait bien le concéder, elle sonderait plus tard la dame de Gallerande pour savoir si elle avait vu juste sur ses appréhensions. Au loin, elle aperçut un tableau tout à fait charmant que l’on hissait avec soin sur la pile des présents des mariés.

- Merci, cette peinture est ravissante.

Ce défilé de visages lui donnait parfois le vertige et la favorite après le départ de sa suivante, passa une main distraite sur son front. C’est presque avec des points noirs devant les yeux, qu’elle vit s’avancer un compagnon d’aventures particulièrement sincère avec elle : Arthur de Roberval. Aussitôt, son pâle sourire se métamorphosa en un beaucoup plus radieux. Leur relation qui fut pendant un temps très bref assez intime restait un souvenir particulièrement fort entre eux. Depuis existait entre eux une amitié tendre et Amy fut particulièrement touchée que le marin lui fasse don de son fidèle perroquet. Elle regretta de ne le voir finalement que de loin et de ne pas pouvoir le remercier directement. Il conversait à présent avec Anne de Gallerande. Mais voilà que l’obséquieux Paris de Longueville, frère de la hautaine Gabrielle se présentait devant eux. La haine que ce dernier ressentait envers son époux Guillaume n’était pas un secret. Par conséquent, Amy se mura à la seconde derrière un masque impassible. Quoi que le prince de Neufchâtel puisse leur dire, elle resterait digne. Et en effet, leur entretien ne fut pas du tout une partie de plaisir. L’insolence dont l’invité faisait preuve les attaquait tous deux de plein fouet. Son baise main lui brûla presque la peau et elle l’aurait volontiers giflé. Pourtant elle resta d’un sang froid terrible.

- En matière d’amant il est vrai que vous vous y connaissez fort prince, mais soyez assuré que si l’envie me venait d’en prendre un, je ne ferai sans doute pas appel à vos bons offices. Ne partageant pas le même sang, je m’en voudrais de me glisser dans votre couche … bien qu’il me soit venu aux oreilles que ce ne sont pas toujours des comtesses ou des duchesses qui ont l’honneur de pénétrer dans votre chambre. Merci pour vos bons voeux.

Dans cette riposte il n’y avait aucune diplomatie, elle n’avait plus besoin en compagnie d’une personne de rang désormais inférieur de s’adonner à cet art. Elle ne devait plaire à présent qu’à ses nouveaux sujets et à Louis. Et pour piquer au vif un coq, il fallait le prendre par son point faible : son pouvoir de séduction ainsi que sur le choix douteux de ses conquêtes. Elle ne répliqua rien de plus, préférant jouer la carte de l’indifférence. Elle expira une grande bouffée d’oxygène lorsqu’il tourna les talons et jeta soudain un regard à son mari qui se trouvait en compagnie de la détestable Gabrielle de Longueville. Elle décida de faire quelques pas, elle ne supportait plus de rester sur place. Elle voulait se faire servir quelques mets et se griser d’alcool. Lorsqu’elle passa à la hauteur de Guillaume du Perche, elle déposa sa main sur son bras machinalement. Il n’y avait là aucune sorte d’intimité cependant.

- Monsieur, n’oubliez pas que nous devons ouvrir le bal sous peu. Vous souffrirez sans doute que je vous l’enlève duchesse.


Elle la salua à peine et s’éloigna encore quelques instants pour manger plusieurs sortes de macarons et déguster une flûte du meilleur vin blanc. Enfin seule pour quelques minutes voire quelques secondes mais enfin seule !
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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime06.01.13 20:15



La vicomtesse n’avait pu retenir d’écraser une larme discrète lors de la cérémonie de la matinée. Certes, la Comborn n’avait rien d’une émotive et encore moins aux mariages, surtout qu’elle n’ignorait pas les circonstances de cette union et la mascarade qu’elle constituait. Un mensonge devant Dieu et devant les hommes, donc. Mais un mensonge qui liait deux êtres d’une haute importance sentimentale à ses yeux.
D’un côté, un ami cher de toujours malgré les épreuves dernières, compagnon d’intrigue aux mains duquel elle avait maintes fois et sans l’ombre d’une hésitation placé sa vie, qu’elle châtiait et rabrouait à la mesure de son affection. De l’autre, celle qu’elle avait connu comtesse, puis favorite, puis duchesse et qui devenait enfin reine. Reine non pas de son roi, mais reine de cœur elle l’était assurément. Elles avaient tutoyé les sommets ensemble et s’étaient enfoncées dans de sombres abysses, divisées. Même si leurs relations s’étaient apaisées au point de redevenir courtoises, Evangéline savait qu’il y avait fort à faire pour retrouver leur complémentarité de jadis. Si tant est qu’il ne fut pas déjà trop tard… Qu’importe, pour Evangéline, le mariage d’Amy quel qu’il soit, qu’importe le promis et qu’importe leurs disputes passées, était un évènement susceptible de lui tirer les larmes, aujourd’hui comme demain.

Evangéline n’avait pu approcher les jeunes époux depuis le début des festivités dans l’opéra. Elle s’était donc cantonnée non loin du buffet et des musiciens, discutant avec qui de la beauté des compositions florales, de la saveur du vin de Champagne ou de la toilette de la mariée. Intérieurement la vicomtesse s’amusait fort de voir tous ces arbres généalogiques ambulants, prétendant descendre de Clovis ou d’autres ancêtres fantasmagoriques, déposer leur morgue et leur orgueil aux pieds du jeune couple. Lorsqu’enfin la foule s’éclaircit autour des jeunes époux, elle ne laissa entrevoir qu’Amy qui se dirigeait vers le banquet et ne semblait l’avoir aperçut. Personne autour d’elle, du moins pour le moment, et heureusement pas cette Schwarzenberg dont la simple vue, partout où se déplaçait Amy, commençait fort à irriter la vicomtesse.
Arrivée à hauteur de la favorite, Evangéline chuchota non loin de son oreille :

- Dieu merci, j’ai crû qu’ils allaient vous étouffer sous le miel de leurs paroles. Ou bien serait-ce « fiel » le mot exact que je cherche ?

Elle adressa à la reine de Malte un regard mutin et complice, puis exécuta sa plus belle révérence et une fois redressée leva à son attention le verre ambré qu’elle tenait à la main :

- A votre revanche sur Saint-Louis et sur Pharamond ! Elle aura été longue, mais savoureuse… _ce trait d’humour passé sur son éprouvante conquête de respectabilité à la cour de France, la vicomtesse fixa son regard sincère dans celui d’Amy_ Mais plus encore, je bois à votre félicité, qu’elle soit longue et entière !

Evangéline porta la coupe à ses lèvres, puis désigna la porte de l’opéra par laquelle défilait un ballet incessant de serviteurs et de cadeaux.

- Mes présents viennent tout juste d’arriver. J’ose espérer qu’il vous sera d’un quelconque réconfort le temps de ma quête pour retrouver le second, ô combien plus cher et plus précieux…

Un valet portait dans ses bras un coussin de velours bleu roi surmonté d’une fourrure blanche roulée en boule. Soudain, la fourrure déploya une queue en panache, blanche à la pointe brune, qu’elle se mit à agiter aristocratiquement. Il s’agissait d’un chat birman, en provenance d’Extrême-Orient, race élégante et fort docile si l’on en croyait les naturalistes, sacrée même pour les autochtones si l’on en croyait cette fois le marchand qui le lui avait vendu. La vicomtesse le soupçonnait fort d’inventer ses propres légendes pour mieux sceller ses ventes, mais qu’importe… Elle savait qu’Amy chérissait fort ces petites bêtes et qu’elle n’aurait jamais trop de compagnie véritablement désintéressée, que ce soit ici à Versailles ou bien sur son rocher maltais.
Derrière ce premier présent venaient celui pour Guillaume, un lévrier d’Egypte, à la robe fauve et aux oreilles plus que cocasses. On le disait pourtant redoutable à la chasse quoiqu’assez peu docile, comment ne pas y voir là l’avatar canin et donc compagnon idéal de ce cher comte ?
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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime12.01.13 17:13


Moi, je n'ai plus rien à vous dire.

Cette phrase sonnait le glas et figea Guillaume. En cet instant, Gabrielle était si dure et ce ton implacable venait de faire si mal au nouveau roi (titre stupide dont il ne s'habituerait jamais) qu'il eut du mal à réagir.

Écoutez m... mais il fut coupé.
Je sais bien que vous ne m'aviez fait aucun serment ou rien de ce genre mais vous vous êtes joué de moi et de mes sentiments, ne niez pas. Vous avez réussi à faire fléchir mon cœur, comme celui de beaucoup d'autres jeunes filles, plus naïves que moi, félicitations. Qu'avez-vous vous donc à me proposer à présent ? Vous voulez continuer à me voir ? Je refuse d'être la maîtresse, celle qui doit se cacher et laisser place à l'épouse légitime. C'est là tout ce que vous avez à m'offrir ?

Mais là encore une fois, on ne lui laissa pas le temps de s'exprimer. Il aurait tellement de choses à dire, à avouer mais ce n'était ni le lieu ni le moment. Guillaume avait tant de mal à comprendre ce qui se passait autour de lui : ce mariage qu'il ne voulait pas, ce titre qu'il détestait déjà et une femme imposée qui ferait de lui un grand cocu. Il perdait beaucoup de choses dans cette affaire, en particulier sa liberté et la femme qu'il aimait. Il aurait voulu lui dire tout cela mais sa désormais épouse arriva, posant une main sur le bras du marié.

Monsieur, n’oubliez pas que nous devons ouvrir le bal sous peu. Vous souffrirez sans doute que je vous l’enlève duchesse.
Ah oui, le bal. lâcha t'il un peu désemparé avant de faire un sourire poli à sa nouvelle épouse. Je suis à vous sous peu.

On l'obligeait à toutes ces choses qu'il ne voulait. Si la volonté ne serait pas venue du roi, Guillaume aurait refusé tout mariage. On l'avait littéralement obligé à passer devant l'autel, rompant toute promesse qu'il avait fait lors d'une discussion avec son père. Mais il fallait des sacrifices pour satisfaire le roi, au détriment de ses propres sentiments, surtout quand il voyait Gabrielle devant lui, tellement en colère et si touchante à la fois. Guillaume sentit son cœur se briser pour la première fois de sa vie. Et il comprenait cette douleur qui le tuait de l'intérieur alors qu'il ne quittait pas la duchesse de Longueville des yeux.

C'est désormais terminé. Allez rejoindre votre... épouse et vous livrer à toutes ces mondanités. Que la vente de votre âme ait au moins servi à cela. Je ne veux plus rien savoir de vous.
Pourtant j'aurais tant à vous dire. Vous savez plus que quiconque qu'on ne dit pas non au roi, peu importe ce que cela peut nous coûter. Mais je ne vous ai jamais menti sur mes sentiments, croyez moi, je … il fit un geste pour prendre la main de Gabrielle mais elle recula d'un pas. Je n'ai jamais voulu que cela se passe ainsi. Et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour vous le prouver.

Il ne savait pas encore comment, surtout avec son départ prochain pour Malte et la guerre qui s'annonçait … Mais Guillaume n'était pas homme qui abandonnait si facilement. Pourtant il dut bien se résoudre à quitter la jeune femme pour remplir ses occupations imposées. Il se dirigea vers Amy, tentant de reprendre un peu de sa superbe mais cela était bien difficile, tout son cœur et son âme hurlaient en chœur leur malheur, le premier étant brisé et le second piétiné. Ce n'était pourtant pas l'heure de craquer ni le moment, tout le monde était là, dont le roi. Il fallait donc se montrer sous un beau jour et il fit un petit sourire poli à Amy lorsqu'il arriva devant elle :

Vous parliez d'ouvrir le bal madame, je suis donc là.

Et les nouveaux époux, sur le regard de l'assistance, se rendit sur la piste de danse pour enfin lancer le bal. Encore une fois, c'était à contre-coeur mais du Perche s'interdit de chercher Gabrielle dans l'assistance, cela ne servait à rien de se faire davantage de mal …
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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime13.01.13 0:50

Gabrielle avait de la peine à retenir toutes ses émotions. Tous ses talents de dissimulatrice lui étaient nécessaires pour ne pas simplement éclater en sanglots, là, devant toute l'assemblée, sous le regard de Guillaume du Perche, cet homme que désormais elle haïssait – même si elle devait encore s'en convaincre. C'était la première fois qu'elle se sentait aussi trahie alors que rien n'avait clairement été dit entre eux, que jamais le jeune homme ne lui avait promis fidélité éternelle ou ne s'était engagé auprès d'elle. En proie à des sentiments contradictoires, elle ne se rendit pas compte de l'effet que ses paroles si dures eurent sur Guillaume ni même qu'elle l'empêchait de répondre. Certes, elle continuait à le fixer dans les yeux et ne voyait pas la jubilation ou l'excitation qu'il aurait dû ressentir à un jour aussi béni pour lui. Mais ses propres pupilles étaient trop voilées de larmes pour qu'elle puisse voir au-delà de sa souffrance à elle qui englobait toute la scène dans un nuage sombre, lui donnant l'impression qu'elle se trouvait plus à un enterrement qu'à un mariage. C'était d'ailleurs un peu le cas, n'est-ce pas ? Les funérailles de ses espoirs et de ses amours envolés. Elle finit par détourner le regard pour voir approcher Amy of Leeds du pas conquérant de l'épouse dans son bon droit et avec toute la force de sa volonté, elle lui adressa un sourire carnassier et ironique sans pouvoir néanmoins s'empêcher de faire une moue dégoûtée quand elle la vit prendre le bras de son nouvel époux et le jeune homme lui répondre avec un sourire. Était-ce donc là ce qu'elle allait devoir supporter chaque jour à la cour, au vu et su de tout le monde ? Pour la première fois, Gabrielle regretta amèrement l'une de ses actions : avec une cruauté qui lui était pourtant peu habituelle, elle songea qu'elle n'aurait jamais dû laisser partir cette putain... Elle l'avait tenue entre ses griffes et au lieu de mettre en œuvre ses menaces, elle l'avait relâchée saine et sauve. Tout cela pour la retrouver reine et épouse de Guillaume. La duchesse était écœurée mais elle répondit durement en jouant sur le sens des mots :

- Évidemment mais j'en souffrirai fort peu, la conversation de Sa Majesté ne m’agrée guère, je suis ravie de vous l'abandonner... (Amy s'éloigna) C'est désormais terminé. Allez rejoindre votre... épouse et vous livrer à toutes ces mondanités. Que la vente de votre âme ait au moins servi à cela. Je ne veux plus rien savoir de vous.
- Pourtant j'aurais tant à vous dire. Vous savez plus que quiconque qu'on ne dit pas non au roi, peu importe ce que cela peut nous coûter. Mais je ne vous ai jamais menti sur mes sentiments, croyez moi, je…

Il fit un mouvement comme pour se saisir de la main de la Gabrielle mais elle recula avec horreur, moins par la peur que l'on puisse les voir faire que par le refus de se laisser toucher par lui. Tout avait tellement changé en l'espace de quelque semaines. Peu de temps auparavant, elle avait bravé le froid et la bienséance pour se rendre chez lui et il lui semblait alors qu'elle n'aurait pas pu s'arrêter de se serrer contre lui, que rien ne pouvait être plus agréable que de sentir sa peau sur la sienne, ses lèvres dans son cou, leurs doigts entrelacés. Elle devait désormais accepter que c'était terminé. Comme elle venait de le lui dire avec force. C'était de toute façon autre chose qu'elle avait relevé dans ce qu'il venait de lui dire... On ne dit pas non à un roi. C'était ce que faisait Gabrielle depuis des années désormais, en secret. Ce roi qui croyait pouvoir tirer les fils de leurs existences selon son bon plaisir, pour conserver sa maîtresse auprès de lui malgré tout ce qui était sacré, pour satisfaire ses appétits et ses désirs. Mais Guillaume n'avait pas dit « non », n'avait pas inventé des fiançailles secrètes, n'importe quoi qui aurait pu l'empêcher d'épouser Amy. On ne dit pas « non » ni au roi ni à devenir roi soi-même après tout.

- Je n'ai jamais voulu que cela se passe ainsi. Et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous le prouver.

Il y avait quelque chose d'ardent dans les paroles de Guillaume et malgré elle, Gabrielle releva la tête. Elle ne put s'empêcher de répondre avec amertume avant de poursuivre avec une dureté qu'elle était loin de ressentir en elle-même :

- Quelle meilleure preuve que ce mariage en effet ? Faites-donc ce que vous voulez, tout ce qui vous concerne ne me regarde plus mais je vous interdis de m'adresser de nouveau la parole ou de m'écrire.

Elle allait lui demander de le lui promettre quand il fut entraîné pour aller lancer ce fichu bal et il prit congé d'elle avec ce qu'il lui parut un certain empressement. Gabrielle prit une minute pour reprendre ses esprits, le souffle court, le cœur battant. Elle avait l'impression d'émerger d'un mauvais rêve. L'idée qu'elle venait de parler pour la dernière fois à Guillaume lui piqua les yeux. La jeune femme se retourna vers l'assemblée et évita soigneusement de regarder le couple qui évoluait désormais entre les dorures. Il n'était pas la peine de se faire encore plus de mal. Terriblement mal à l'aise, elle chercha du regard son frère et finit par le distinguer non loin du buffet, une coupe à la main. Fendant la foule, elle se dirigea droit vers lui et d'une voix enrouée lui demanda :

- Peut-on rentrer maintenant ? Je ne veux pas rester, je ne peux pas.

Sa gorge était serrée et voilà que les larmes montaient de nouveau à ses paupières. Elle tenta de les refouler mais son ton était devenu suppliant :

- Je t'en prie, je ne me sens pas bien, ramène-moi à la maison.
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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime13.01.13 2:50

Quelle chance que son frère Alphonse ait été en visite à Versailles ce mois-ci ! Grâce à lui, Christian avait été dispensé en ce deux février de se rendre à un mariage royal, laissant à son aîné le soin de représenter la famille royale de Suède à sa place. Pendant ce temps, Christian avait pu à loisir continuer ses expériences sans se soucier de ses devoirs diplomatiques. Cela lui avait pris toute la matinée, et finalement après déjeuner, Mrs McKenna avait décrété qu’il n’était pas bon pour lui de rester enfermé plus longtemps alors que la fumée de souffre –qui avait suivi une explosion quelques instants plus tôt- n’était pas encore partie du laboratoire. Elle l’avait donc mis à la porte en lui ordonnant d’aller faire un tour en attendant que l’air devienne plus respirable. Emmitouflé dans son manteau, Christian haussa les épaules et se mit en chemin sans trop se faire prier, enfourchant son cheval pour mettre le cap sur le palais et ses jardins qu’il avait bien envie d’arpenter. Il arpentait le chemin de graviers qui y menait quand, passant près de l’opéra royal, il aperçut au sol quelque chose qui attira son attention. Intrigué, il se pencha en avant pour identifier la chose :

« Tiens, un escargot ! Mais que fais-tu donc là mon ami ? Ta place n’est-elle pas dans les jardins ? »

Et c’est bien parce que la place d’un escargot était dans un jardin et pas près d’un bâtiment qu’il éveilla l’intérêt de Christian. Aussi, au lieu de le laisser là ou de le prendre pour le rendre à son environnement naturel, il l’observa continuer son lent, très lent chemin… Et constata avec étonnement qu’il semblait se rendre vers la salle de réception de l’opéra. Il haussa deux sourcils surpris. S’agissait-il purement d’un hasard ? Dans le doute, et parce que sa curiosité de scientifique était éveillée, Christian décida de le suivre. Et voici comment l’on put, à Versailles, observer un duc suédois et prince de sang cheminer aux côtés d’un escargot, priant gentiment les gens qui se dressaient sur leur route de s’écarter afin de ne pas l’écraser. A sa grande stupéfaction, ils finirent –au bout d’un long moment- par arriver au cœur de ce qui semblait être une fête. Déconcerté, il perdit de vue son escargot pour chercher à comprendre ce qu’il se passait, avant de voir son frère en train de présenter ses hommages à un homme qui avait l’air bien dépité et une femme toute de blanc vêtue n’ayant guère l’air plus heureuse.

« Tiens, un mariage ! » nota Christian pour lui-même, trop absorbé dans son observation de l’escargot qui avançait doucement vers l’orchestre pour se souvenir moins vaguement qu’il s’agissait du mariage auquel il aurait dû aller. Finalement, l’escargot connut un destin tragique, mourant sous le pied chaussé d’un gentilhomme qui ne s’en aperçut même pas mais ne comprit pas le regard chargé de reproches de Christian. N’ayant plus rien à faire ici, ce dernier allait s’en aller lorsqu’il passa près des sièges dans les gradins et entendit une voix l’appeler :

Christian, quel plaisir ! Je ne vous ai point vu au mariage, comment allez vous mon ami ? Je cherche à débarrasser cet oiseau de malheur du plancher, voulez vous m'aider ?
« Mon cher Morgan ! Si j’avais su que vous étiez là, peut-être aurais-je fait l’effort de venir au lieu de laisser ces tâches diplomatiques à mon pauvre frère de passage. Je ne devais pas venir mais ma gouvernante m’a jeté hors de chez moi et j’ai suivi un escargot qui m’a guidé jusqu’ici –d’ailleurs ne le dites à personne mais je crois avoir découvert que les escargots avaient l’oreille musicale. Je conduirai des recherches pour m’assurer que celui-là –paix à son âme- n’était pas une exception. » expliqua Christian avec un sourire radieux sur le visage sans voir le moins du monde l’absurdité de ses paroles. Soudain, un « à mort ! à mort ! » sonore retentit au-dessus de sa tête, et il leva les yeux. « Ah, voilà donc le perroquet que vous recherchez ? Intéressant spécimen, je me demande où il a appris son vocabulaire. Laissez-moi faire, j’ai une idée. »

Délaissant Morgan, il se dirigea vers le buffet et y attrapa un macaron qu’il brisa en deux et en fit des miettes au creux de sa paume. Puis, il monta sur le fauteuil au-dessus duquel l’oiseau se trouvait et, indiquant à son ami de garder le silence, il tendit la paume vers le perroquet et l’appela doucement :

« Monte petit ! Allez, viens par ici, descend donc me voir… »

Finalement, après près d’une minute, le perroquet se laissa poser sur la main de Christian et commença à picorer les miettes de macaron, non sans lancer de temps à autre un « à mort ! » pour montrer son appréciation. Ravi, Christian retourna auprès de Morgan sans quitter l’oiseau des yeux.

« Voyez, le tour était simple… Mais dites-moi, à qui appartient ce perroquet, que nous lui rendions ? Il est vraisemblablement dressé s’il m’a obéi et sait parler… »

[Pardon pour la longueur, mais comme Christian ne reste que deux ou trois posts, j'essaye d'avancer PTDR]
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Amy of Leeds


Amy of Leeds

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
Discours royal:



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Here comes the Royal Mistress

Âge : A l'aube de sa vingt septième année
Titre : Favorite royale, comtesse of Leeds et duchesse de Guyenne
Missives : 7252
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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime16.01.13 23:20

La haine que l’on porte à une personne est un sentiment qui l’enchante rarement. Pourtant dans tous les regards envieux et féroces qu’elle croisait depuis le commencement des festivités, Amy puisait une jouissance certaine. Elle les haïssait sans doute davantage elle-même mais son nouveau pouvoir, sa position lui offrait un sacré avantage. Si avant, elle caressait certains courtisans dans le sens du poil, si elle se montrait toujours charmante de façon qui plus est naturelle, car elle avait véritablement changé, ce temps était définitivement révolu ! La nouvelle reine occultait à cette minute d’avoir pris un époux qui lui déplaise, désormais elle mordrait et ne lâcherait pas ses proies, désormais elle ne baisserait plus les yeux. Elle marcherait dans les corridors la tête haute et si on ne lui plaisait pas, elle ne donnerait plus dans la dentelle. Sa position lui offrait la préséance excepté sur la famille royale, sur tout ce beau monde, ces princes emplumés et ces coquettes poudrées ! Oui les échines se courberaient désormais devant elle ou bien ses foudres seraient terribles. Si à son retour de Versailles, la favorite avait senti qu’un bouleversement se faisait en elle, on parvenait là au paroxysme de sa complète métamorphose. Le mal reprenait ses droits dans ses veines, dont le sang s’échauffait. Elle n’avait pas encore à l’esprit que ce changement ne soit pas du goût de Louis, mais n’était-ce pas lui qui leur avait imposé ce mariage après tout ? Elle aurait eu grand tort de ne pas en tirer tous les bénéfices possibles !

Célébrant sa nouvelle existence plutôt que de la pleurer, la duchesse de Guyenne porta une coupe de champagne à ses lèvres étirées par un sourire diabolique. Un instant, elle ferma les yeux pour s’en délecter, lorsqu’elle les rouvrit, elle vit s’approcher d’elle Evangéline de Comborn. La vicomtesse avait été la première à s’apercevoir de ce côté mauvais qui s’éveillait en elle. Leurs retrouvailles avaient été plus que jamais violentes. En ce jour si spécial, il ne serait pas dit qu’elle la giflerait ou lui tirerait les cheveux. Malgré une certaine froideur que conservait Amy à son égard, leur amitié chancelante reposait immanquablement sur ses socles solides.

" Dieu merci, j’ai crû qu’ils allaient vous étouffer sous le miel de leurs paroles. Ou bien serait-ce « fiel » le mot exact que je cherche ? "

A cette remarque de son amie, Amy ricana quelques secondes.

- Je le leur ferai tôt ou tard ravaler et ils s’en étoufferont crois-moi, maintenant j’en ai les moyens !

" A votre revanche sur Saint-Louis et sur Pharamond ! Elle aura été longue, mais savoureuse… Mais plus encore, je bois à votre félicité, qu’elle soit longue et entière ! "

La favorite fit tinter volontiers son verre contre celui d’Evangéline et but une nouvelle gorgée du pétillant breuvage. Après ce toast qui semblait presque les réconcilier pour de bon, tout au moins aux yeux de la cour, elle aperçut non loin un chat magnifique aux yeux d’émeraude que lui offrait la vicomtesse de de Comborn. Un présent tout aussi original que le perroquet donné par Arthur de Roberval. Force lui était de reconnaître qu’elle comptait peut-être que fort peu d’amis en ce monde mais de véritables et de précieux qui la connaissaient si bien.

" Mes présents viennent tout juste d’arriver. J’ose espérer qu’il vous sera d’un quelconque réconfort le temps de ma quête pour retrouver le second, ô combien plus cher et plus précieux…"

Cette subtile allusion à la recherche de son enfant, ôta durant un instant toute émotion du visage désormais pâle de la favorite. Son cœur s’accéléra mais elle s’efforça d’en ralentir les battements, il ne fallait pas flancher et croire en son amie et en ses compétences. Un espoir mince reste un espoir. Elle ne fit donc pas dévier la conversation sur ce sujet et resta sur la note guillerette qu’elle souhaitait donner à cette mascarade.

- Merci infiniment, j’en prendrai grand soin et je suis certaine qu’Isabelle une fois plus âgée cajolera ce magnifique animal davantage que moi. Elle me le jalousera.

Quant au lévrier qu’elle venait d’apercevoir, il lui provoqua une sorte de fou rire et avec leur complicité d’antan Amy se mit à murmurer à l’oreille d’Evangéline, dissimulée derrière son éventail.

- Vous auriez dû offrir cette bête à la duchesse de Longueville, il est à son image, regardez la fuir la queue entre les jambes … Sa poche de fiel a sans doute dû crever et tâcher sa robe.

Sur ces entrefaites, Guillaume du Perche se présenta devant les deux jeunes amies qui auraient volontiers continué cette conversation, mais le devoir la réclamait. Ils avaient à ouvrir le bal, comme elle lui avait rappelé quelques minutes plus tôt. Elle accepta la main qu’il lui tendait et tous deux s’avancèrent de façon quasi aérienne sur la piste de danse. Dès les premières notes, Amy reconnut une pavane et exécuta par conséquent les pas de base en compagnie de son époux. Elle le fixait intensément encore très irritée par le fait qu’il ait été d’une inefficacité à toute épreuve, au moment de son enlèvement. Elle s’était efforcée jusque-là de ne pas lui en faire directement le reproche, mais il fallait que l’abcès soit crevé. Ils étaient condamnés à vivre ensemble jusqu’à leur dernier souffle, elle ne pouvait garder cette rancœur en elle aussi longtemps.

- Ainsi le roi vous fait de nouveau confiance monsieur. Il est bien bon, j’avoue que ce n’est pas du tout mon cas, ce que vous comprendrez aisément.

Ils firent de nouveaux mouvements avant de se rejoindre.

- J’espère pouvoir véritablement compter sur votre protection à l’avenir, comme vous venez de me le jurer si bien devant Dieu.
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Morgan Stuart


Morgan Stuart

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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime29.01.13 17:23

Le mariage avait un peu plus d'animation depuis qu'il fallait virer ce perroquet qui ne savait que condamner les gens à mort ou à être pendu. L'oiseau de malheur n'appréciait particulièrement pas Morgan puisqu'il ne cessait de répondre qu'il serait pendu. Cela fit sourire un instant l'anglais, lui qui avait eu une sorte de mauvaise passion pour la pendaison à une période, moyen de mise à mort à la fois cruelle et rapide. Mais cela ne dura pas longtemps, il suffit que le perroquet le pince au doigt pour repartir à sa recherche pour l'attraper et le jeter à la rue ! C'est là qu'il rencontra son grand ami Christian qu'il appréciait grandement, un ami de son autre trio dont il manquait aujourd'hui le lieutenant de la police. Christian était toujours dans son monde et les théories scientifiques de celui-ci amusait Morgan qui n'y comprenait pas toujours grand chose.

« D’ailleurs ne le dites à personne mais je crois avoir découvert que les escargots avaient l’oreille musicale. Je conduirai des recherches pour m’assurer que celui-là –paix à son âme- n’était pas une exception.
Comme toujours, vous me direz le résultat de votre expérience, je pense que celle-ci aurait un caractère déterminant dans le domaine scientifique ! se moqua légèrement Morgan, davantage taquin que méchant.
A mort ! A mort !
Ah, voilà donc le perroquet que vous recherchez ? Intéressant spécimen, je me demande où il a appris son vocabulaire. Laissez-moi faire, j’ai une idée. »

Si le perroquet appartenait à ce gueux de Roberval, le vocabulaire n'était guère étonnant vu l'ancien propriétaire. Mais Richmond garda cette remarque pour lui-même, ne sachant pas d'où venait cet animal, et suivit son ami suédois pour savoir quel stratagème menait-il. Simple mais efficace, les miettes que Christian avait mis dans sa main pour les tendre à l'oiseau semblait fonctionnait à merveille car l'oiseau semblait s'être calmé et mangeait tranquillement dans la main.

« Voyez, le tour était simple… Mais dites-moi, à qui appartient ce perroquet, que nous lui rendions ? Il est vraisemblablement dressé s’il m’a obéi et sait parler…
I don't know … Il est apparu en hurlant ses insultes et je voulais le faire sortir car personne ne semble le réclamer et il peut déranger le mariage. Croyez vous pouvoir l'emmener jusqu'à la porte ?

Mais à peine eut-il dit ça que le perroquet s'envola en hurlant un Pendu strident et s'envola dans les loges supérieures. Pour le faire partir, ce n'était pas gagné ! Morgan regarda l'oiseau monter à la seconde loge, forcément. Il mit ses mains sur ses hanches en observant l'animal posé sur le rebord, toujours à hurler ses horribles paroles. Peu importe à que cet oiseau de malheur appartenait, Richmond avait bien envie de faire avaler ce perroquet à son propriétaire ! Et comme la chose à plumes semblait ne plus bouger il n'y avait qu'une solution :

« Mon ami, êtes vous déjà monté dans ces étages ? » demanda t'il en tournant la tête vers Christian avec un petit sourire.

Et voilà comment un suédois et un anglais gravirent les escaliers pour se retrouver au second étage, dominant le mariage et le bal qui battait son plein. Comme une stratégie militaire, les deux hommes communiquèrent par signe pour ne pas faire peur à l'animal qui se lavait sur un siège du premier rang. Le plan était de l'attraper et le relâcher dans les escaliers conduisant au château pour qu'il puisse aller hurler ailleurs que dans l'opéra. Tel un félin, Morgan s'était approché à pas de loup sans faire de bruit et, d'un coup, attrapa l'animal, lui emprisonnant les ailes. Autant dire que le perroquet n'apprécia pas le geste et hurla un A Mort ! comme si on était entrain de l'égorger. Richmond se tourna vers Christian avec un grand sourire victorieux.

« Allez ouvrir la porte pour s'en débarrasser ! Vite ! »

Les deux hommes coururent vers la porte pour enfin faire partir l'oiseau ! Restait plus que Morgan tienne ces derniers mètres car l'oiseau se débattait, hurlait comme un beau diable et cherchait à pincer le pauvre anglais !

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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime25.02.13 18:02

Quelle meilleure preuve que ce mariage en effet ? Faites-donc ce que vous voulez, tout ce qui vous concerne ne me regarde plus mais je vous interdis de m'adresser de nouveau la parole ou de m'écrire.

Il aurait voulu lui dire qu'il braverait ces interdictions, que rien ni personne ne l'en empêcherait. Mais justement, il fut empêché par ce fichu bal, ce mariage de pacotille qu'il détestait tant. Guillaume plongea ses yeux dans les siens mais dut quitter Gabrielle, dans ce contexte froid et sordide, au beau milieu de cette cérémonie où la plupart des invités n'étaient là que par obligation. Il avait vu Paris de Longueville, cet idiot sans borne, il n'était pas venu par plaisir, loin de là même. Plus les minutes de cette union passaient, plus il trouvait cela stupide et mal pensé. Dépenser autant d'argent pour sauver la favorite était louable, mais la marier et tout ce faste avait du donner le tournis à Colbert. Alors qu'il s'avançait vers sa désormais épouse en se contenant de toute sa force pour ne pas se retourner vers Gabrielle, du Perche réfléchissait toujours au pourquoi de cette union. Des fiançailles n'auraient-ils pas suffit à calmer le cousin Valois pour qu'il aille voir ailleurs ? Quitte à faire traîner en longueur les préparatifs du mariage, surtout avec la guerre qui arrivait, cela aurait été la parfaite excuse. Mais le roi avait décidé ainsi, voici le couple le plus mal assorti qu'il pouvait exister. Et malgré toute sa bonne foi et sa patience, il ne supporterait sans doute pas longtemps son statut de cocu de France, malgré tout l'amour qu'il porte au roi.

Peut être qu'un jour, il se plaindrait à quelqu'un de son sort, de pourquoi lui, pourquoi lui avoir donné un royaume, lui qui voulait juste gouverner sa vie ! Mais avant cela, il fallait se montrer poli, aimable et attentionné avec sa nouvelle épouse, ce qu'il faisait à contrecœur mais le faisait malgré tout. La grande mascarade … pardon, le bal pouvait commencer ! Guillaume avait toujours été bon danseur mais tous ses gestes en cet instant étaient mécaniques. Et il ne regarda à peine sa femme désormais, juste assez pour que les mouvements ne s'entrechoquent pas. Lui parler ? Sans la détester, après tout elle ne lui avait rien fait, il n'avait pas grand chose à lui dire. Ils n'étaient pas vraiment du même monde, et après son enlèvement, Guillaume avait encore moins envie d'être confronté à elle. Et dire qu'il allait devoir vivre avec elle, cela serait pesant …

Ainsi le roi vous fait de nouveau confiance monsieur. Il est bien bon, j’avoue que ce n’est pas du tout mon cas, ce que vous comprendrez aisément.
Je l'ai bien compris, madame. répondit-il juste, la regardant à peine.
J’espère pouvoir véritablement compter sur votre protection à l’avenir, comme vous venez de me le jurer si bien devant Dieu.
Je l'ai juré devant Dieu et devant notre Roi. Il baissa les yeux vers elle. Je compte pas faire la même erreur une deuxième fois, elle en a que trop coûté, à vous, au roi, à moi.

Il s'était mis en dernier, même s'il pensait à sa pomme en premier lieu. Le ton n'était pas froid mais Guillaume mettait tout de même de la distance face à la jeune femme qui ne le portait pas dans son cœur. Il restait poli car elle avait une réaction logique, il n'était normal de toujours lui en vouloir, il ne voulait pas s'en attirer davantage les foudres ;

J'espère tout de même, madame, que vous ne considérez pas comme responsable s'il vous arrivait quelque chose en mon absence, puisque ce mariage m'oblige à partir d'ici quelques jours. Il se retint de ne pas lever les yeux au ciel en repensant à ce voyage. Je veux bien que vous m'accabliez pour mes erreurs, j'accepte volontiers de me soumettre à votre colère pour cela. Pas pour autre chose.
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Alfie Howard


Alfie Howard

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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime03.03.13 19:54

    « Ma famille possède plus de terres et de richesses que trois Malte réunis, je pourrais me le permettre ! Se moqua t'elle, d’un ton plus détendue. Mais j'ai tout de même le bon goût de ne pas vouloir ressembler à une mine de diamants à moi seule, fort heureusement ! »

    La remarque de la princesse Farnèse eut le don d’éveiller formidablement l’intérêt du comte qui lança alors sur sa fiancée un petit sourire entendu. Et le jeune homme n’était pas au bout de ses surprises car voilà que ce maudit Monsieur et son fidèle abbé de Choisy entrèrent dans leur champ de vision.

    « Et puis je ne voudrais pas rivaliser avec le prince de France au niveau de l'éclat, lâcha Sofia avec un sourire moqueur qu’elle ne cachait pas. Vraiment, dans quoi s'est-il roulé pour briller autant ? Il brille presque autant que son royal frère à l'emblème solaire. »

    Alfie posa de nouveau ses yeux sur elle avec un rire sincère. Ces simples remarques, ces petits riens avaient fait le miracle de rendre la Farnèse délicieuse à souhait ! Ses fiançailles n’importunaient même plus son esprit ! Peut-être que Monsieur avait misé sur le mauvais cheval en pensant ruiné la vie de son mignon dans les bras de l’italienne.

    « Oh ! s’exclama l’anglais avec un sourire radieux. Si vous saviez, "Signora", toutes les excentricités de cet oiseau… Vous ne pourriez plus poser vos yeux sur lui sans rire aux éclats ! Je sais de quoi je parle…, poursuivit-il sur le ton de la confidence. Je l’habille chaque matin ! »

    Ils poursuivirent leur danse avec plus d’entrain encore jusqu’à ce que les dernières notes du morceau s’envole et laisse les danseurs quitter la piste. Le jeune homme offrit de nouveau son bras à sa fiancée puis ils poursuivirent leur chemin à travers la réception. C’est alors que le prince de Monaco surgit devant eux avec un large sourire, trop amical pour ne pas être angoissant. Alfie le trouva sinistre. Son opinion ne s’éleva d’ailleurs pas davantage car l’homme ne lui prêtait pas la moindre attention : le grossier personnage !

    « M'accorderez-vous une danse, mademoiselle Farnèse ? demanda le monégasque à l’italienne qui semblait hésité avec une petite moue.

    -Laissez-moi réfléchir … Dois-je accepter un homme vivant de culture de citrons et à observer tous les bateaux qui passent pour en grappiller son pourcentage de marchandise, dont l'ancêtre s'est déguisé en moine pour prendre un bout de rocher qui n'est jamais arrivé à être indépendant de l'Italie ou la France ? Qu'en pensez-vous, monsieur de Surrey ? Elle tourna la tête vers Alfie avec à nouveau un petit sourire

    -J’en pense que je n’ai jamais aimé le citron, surtout lorsqu'il est moine ! fit le comte avec un sourire enjôleur au Grimaldi avant que sa fiancée ne se retourne vers le prince.

    -Ma réponse est finalement non, nous n'avons pas les mêmes valeurs, je préfère la compagnie plus intéressante de mon fiancé. Adieu monsieur Citron. »

    Le couple leva dans un bel ensemble leur mentons fièrement en laissant le prince seul et quelque peu bouche-bée. Au bout d’à peine quelques pas, voilà que les fiancés éclataient de rire d’un air complice. Alfie était ravi ! Après que les jeunes gens retrouvent quelque peu leur calme, Alfie lança un sourire charmant à sa promise.

    « Ma chère, je souhaiterai vous présenter mes plus plates excuses ! dit-il sincèrement. J’avais une opinion bien fausse de vous et de votre personne. A vrai dire, vous êtes une des plus exquises personnes que j’ai pu rencontrer à Versailles ! »

    Lorsqu’il confia ces dernières paroles, il jeta un regard en biais vers le prince de France qui se trouvait non loin d’eux à jacasser plus qu’une poule de Louis XIV (que celui-ci aimait beaucoup d’ailleurs, mais passons…). L’anglais revint ensuite vers les yeux de sa fiancée.

    « Je me doute aisément que cette union entre nous vous a ravi autant que j’ai pu l’être…, dit-il avec un sourire en coin, ironique. Mais, après ces instants en votre compagnie… J’espère pouvoir vous compter parmi mes alliés et peut-être même mes amis ! Qu’en dites-vous ? demanda-t-il avant de prendre un air plus joueur et conspirateur. Cela ne vous dirait-il de faire un pied de nez à tout ce monde qui rêve de nous voir marier ? »

    Ce retournement de situation basculait enfin à l’avantage du jeune comte et il avait bien l’intention de saisir cette opportunité ! Monsieur ne le piègerait pas aussi facilement, tout prince qu’il était ! Il ne manquait plus que la parole de sa complice…

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Sofia Farnèse


Sofia Farnèse

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Je l'ai fermé par sa faute. Seul lui pourrait le rouvrir un jour ...
Côté Lit: Je ne suis pas de celles qui se couchent pour un sourire. A peine pour un diamant, mais souvent pour la passion.
Discours royal:



♈ LA BELLA FARNESE ♈
Più bella cosa non c'è

Âge : 24 ans
Titre : Princesse Farnèse, Princesse Chimay par mariage
Missives : 1402
Date d'inscription : 03/09/2011


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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime05.03.13 23:03

Qui aurait pu croire que ces deux là pourraient finalement s'entendre ? Difficile à croire ! Sofia avait joué parfaitement son jeu de gamine insupportable, de garce et vipère face à ce fiancé victime de la société qui répliquait tant bien que mal. Jamais elle n'aurait cru avoir à faire à un garçon plein de répartie, pas aussi stupide que son amie Anne lui avait confié et même, elle ne l'aurait pas crue elle-même, sympathique. Sofia avait toujours tendance à cracher sur les gens qu'elle voyait, surtout quand elle ne les trouvais pas à son goût, il y avait toujours à redire sur les gens, se croyant sans doute au-dessus des autres. Non, elle se croyait au-dessus du monde qui l'entourait ! Et même le Prince de France, troisième homme du royaume et deuxième à la succession du trône ne l'effrayait pas, la preuve en critiquant sa façon de s'habiller, ce qui dut plaire à Alfie vu qu'il renchérit !

« Oh ! Si vous saviez, "Signora", toutes les excentricités de cet oiseau… Vous ne pourriez plus poser vos yeux sur lui sans rire aux éclats ! Je sais de quoi je parle…, je l’habille chaque matin !
Dites moi que ce n'est pas vous qui l'avez habillé aujourd'hui !
lâcha t'elle, presque dégoûtée devant trop de brillance. Que voulez vous, le bon goût n'est pas pour tout le monde, et il ne suffit pas d'être haut placé pour en avoir … »

Pourtant, Sofia adorait ce qui brillait, les diamants, les bijoux, les tiares, mais elle savait doser quand il s'agissait de ses bijoux et ses tenues en général. Elle n'oserait jamais resplendir comme le soleil avec une robe de la même couleur que l'astre ! On n'était pas dans un conte écrit par un homme à la trop grande imagination ! Mais à peine la danse finie et que les deux s'entendaient enfin, voici que Grimaldi demandait une danse. Sofia ne l'aimait pas, lui fit bien comprendre en cet instant et fut ravie que son fiancé le suive sur cette voie, ils étaient deux contre le prince des citrons qui s'en prit plein la face, laissant un sourire victorieux sur le visage de l'italienne.

« Ma chère, je souhaiterai vous présenter mes plus plates excuses ! J’avais une opinion bien fausse de vous et de votre personne. A vrai dire, vous êtes une des plus exquises personnes que j’ai pu rencontrer à Versailles !
Je dois m'excuser à mon tour, je n'ai pas été des plus tendres avec vous, mais vous êtes bien plus sympathique que lorsqu'on vous a décrit.
e me doute aisément que cette union entre nous vous a ravi autant que j’ai pu l’être… Mais, après ces instants en votre compagnie… J’espère pouvoir vous compter parmi mes alliés et peut-être même mes amis ! Qu’en dites-vous ?
demanda l'anglais.
Avec grand plaisir, il est toujours bon d'avoir des amis de votre trempe.
Cela ne vous dirait-il de faire un pied de nez à tout ce monde qui rêve de nous voir marier ?
Comment refuser une telle alliance !
s'exclama la jeune femme avant de reprendre plus sérieusement. Mais je vous propose d'abord de faire profil bas, de continuer comme si de rien n'était. Elle jeta un œil envers Monsieur puis Anne, tous les deux semblaient assez occupés. Voyons cela comme … comme un jeu ! Puisque nous savons ce que nous pensons de l'autre, aucun de nous ne le prendra au premier degré. Vous fréquentez Monsieur, vous connaissez son opinion sur les apparences … Et cela ne sera l'affaire de quelques jours, avec la guerre qui arrive. »

Elle devint un peu plus sérieuse en parlant de la guerre, se souvenant que son frère allait s'en aller et qu'elle resterait seule à Versailles, puisqu'il était hors de question qu'elle aille dans ce trou perdu qu'est la Lorraine ! Puis ces fiançailles, si elle n'en voulait pas, valaient beaucoup mieux qu'avec celui que lui proposait sa mère avec un homme qui serait plus vieux que son père.

« J'ai accepté ces fiançailles pour en échapper à d'autres, alors je ne tiens pas à les voir annuler de suite ! Une fois cela mis à plat, elle mit sa main devant sa bouche pour étouffer un bâillement. Quel ennui, pire que le mariage de la Mancini avec le Colonna. Partons voulez vous. »

Elle lui esquissa un petit sourire et un regard entendu. Puisqu'il fallait continuer de faire croire à Monsieur et Anne que ces fiançailles étaient un désastre, malgré tout. Elle avait rempli la part que son frère lui avait demandé : elle était venue au mariage, avait salué les mariés, donné le cadeau, but un verre, dansé une fois, elle pouvait donc rentrer. Passant devant Monsieur, elle accéléra le pas pour qu'Alfie soit légèrement à la traîne et lâcha sèchement :

« Quelle mollesse ! Dépêchez vous, je n'ai pas que cela à faire ! Même la dueña Rotruda est plus rapide que vous ! Pourtant, vu son âge … »

Elle vit les petits sourires du prince et de son ami l'abbé, satisfaits de ce comportements sans aucun doute. Très bien, il fallait continuer ainsi et les deux fiancés sortirent de l'Opéra, contents d'eux, ravis d'avoir pu sceller une amitié et une bonne entente, cachée en public bien sûr, ils se séparèrent avec un sourire entendu alors que Sofia retournait chez elle se changer. Il serait assez mal vu d'aller en robe de bal chez la Reine ! Deux bonnes choses de faites en cette journée : assister à un mariage et s'entendre avec son nouveau fiancé ! Quelle productivité !

Fin pour Sofia.

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Amy of Leeds


Amy of Leeds

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
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Here comes the Royal Mistress

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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime08.03.13 17:07

Un couple de comédie était rentré sur la piste de danse, et parfois si Amy scrutait les regards pointés sur eux, elle les voyait toujours aussi moqueurs. Elle était habituée à cette attitude méprisante depuis cinq ans et donc cela ne lui faisait ni chaud ni froid, elle ne désirait plus porter son attention à ces gens là. Son inquiétude était toute autre, à cet instant. Lorsqu'elle avait croisé le comte du Perche dans les appartements du roi, cela avait été à la faible lueur de quelques bougies, lorsqu'elle s'était avancée vers l'autel, elle avait été à ses côtés et leurs regards ne s'étaient pas croisés. En somme, c'était véritablement la première fois depuis qu'il lui avait passé cette alliance au doigt, que tous deux se faisaient face. Et Amy malgré la colère qu'elle ressentait encore et qui était toujours aussi vive, fit appel à sa raison. Cet homme là serait l'homme qu'elle verrait sans doute davantage que le roi à partir d'aujourd'hui. Allaient-ils se haïr pour l'éternité, pour une union qu'ils n'avaient absolument pas désiré ? Allaient-ils se maudire l'un l'autre pour le restant de leurs jours ? Quel calvaire ! Elle n'entendait pas le subir, si elle pouvait l'éviter ... La perte de sa fille aînée était déjà en elle-même un chemin de croix. Tous deux étaient jeunes et même si Guillaume pouvait être emporté durant la guerre, pour l'heure Amy songeait davantage à un avenir lointain. Elle soupira car l'effort allait lui coûter énormément.

" Je l'ai juré devant Dieu et devant notre Roi. Je compte pas faire la même erreur une deuxième fois, elle en a que trop coûté, à vous, au roi, à moi. "

Elle acquiesça un peu froidement, plus froidement qu'elle ne l'aurait voulu. Les résolutions que l'on prend, surtout les plus récentes sont difficiles à tenir, mais il fallait que l'un des deux fasse le premier pas vers l'autre, ou du moins amorce un semblant de paix afin qu'une harmonie même minime règne dans leur couple. La favorite ne songeait pas encore à le pardonner mais il était inutile de ressasser le passé en tout premier lieu.

" J'espère tout de même, madame, que vous ne considérez pas comme responsable s'il vous arrivait quelque chose en mon absence, puisque ce mariage m'oblige à partir d'ici quelques jours. Je veux bien que vous m'accabliez pour mes erreurs, j'accepte volontiers de me soumettre à votre colère pour cela. Pas pour autre chose. "

Dieu que c'était dur de ne rien rétorquer de cinglant, la favorite ravala ses mots et baissa ses yeux un instant sur le sol marbré pour ne pas le foudroyer du regard. Elle se racla même la gorge et fit appel à Dieu pour se montrer plus avenante et plus sympathique envers son époux.

- Je le conçois et ne vous en tiendrai pas rigueur. Oublions le passé ...

Il ne fallait pas non plus s'attendre à des effusions de tendresse entre les deux. En temps normal, elle aurait tout de même demandé pardon à n'importe quel autre homme d'accepter cette situation de "premier cocu de France", pourtant elle ne le pouvait pas pour Guillaume. Elle pensait encore que c'était un bien piètre châtiment, pour avoir manqué à son devoir de la protéger. Non vraiment, ils n'étaient pas loquaces autant l'un que l'autre, et pourtant un jour il faudrait qu'ils puissent échanger plus que quelques mots au sujet de leur vie future. A se faire la guerre mutuellement, ou à se fuir, ce n'est pas comme cela que Guillaume pourrait tenir sa promesse. Tous deux devraient mettre du leur. Aujourd'hui n'était pas le bon moment, le courroux de l'une et le renoncement de l'autre étant trop présents, mais il fallait pourtant aborder un sujet qui les concernait tous deux et pour cause.

- Ainsi vous partez à Malte. Je ne pourrais point vous suivre comme vous le savez, mais je vous serais reconnaissante d'assurer aux maltais qui sont désormais notre peuple, toute mon affection. D'ailleurs dès que ce conflit avec la Lorraine sera terminé, je souhaiterais pouvoir y faire un voyage en votre compagnie et rencontrer nos sujets. Si petit soit ce rocher comme on l'appelle ici avec dédain, je tiens à rencontrer ses habitants. J'espère que cela ne pose aucun inconvénient, monsieur ?

Amy of Leeds était aimée de son comté anglais car elle avait pris en tant qu'héritière de ses terres, toutes ses responsabilités à coeur. Elle n'allait pas changer aujourd'hui.
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Alfie Howard


Alfie Howard

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Côté Coeur: un Chevalier Lorrain l'a déserté, depuis je me suis marié...
Côté Lit: Vous n'y trouverez point d'amant(e)s ces temps-ci mais Madame ma Femme l'enflamme !
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Le Chevalier aux Fleurs
la douceur des épines


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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime09.03.13 18:28

    Cela ne vous dirait-il de faire un pied de nez à tout ce monde qui rêve de nous voir marier ?

    -Comment refuser une telle alliance ! s'exclama la jeune femme avant de reprendre plus sérieusement. Mais je vous propose d'abord de faire profil bas, de continuer comme si de rien n'était.

    Elle jeta ensuite un regard en biais vers Monsieur et Anne. Alfie voyait où la demoiselle voulait en venir.

    « Voyons cela comme … comme un jeu ! expliqua-t-elle Puisque nous savons ce que nous pensons de l'autre, aucun de nous ne le prendra au premier degré.

    -Tout à fait ! Acquiesça le comte.

    -Vous fréquentez Monsieur, vous connaissez son opinion sur les apparences …

    -Oh que oui, soupira le jeune homme.

    -Et cela ne sera l'affaire de quelques jours, avec la guerre qui arrive. »

    La guerre… Alfie osait à peine y penser. Il allait bientôt partir lui aussi. Laisser cet univers qu’il connaissait sur le bout des doigts contre un champ de bataille qu’il n’avait encore jamais connu. L’idée lui procura un frisson fort désagréable dans ses muscles mais il reporta son attention sur sa fiancée qui poursuivait ses explications.

    « J'ai accepté ces fiançailles pour en échapper à d'autres, alors je ne tiens pas à les voir annuler de suite !

    -Je le comprends, ma chère, dit-il sur un ton rassurant avant de lui lancer un sourire amusé. Nous serons donc fiancés pour quelques temps ! Amusons-nous !

    C’est alors que la princesse bailla en le cachant d’une main avant d’avouer à son fiancé :

    « Quel ennui, pire que le mariage de la Mancini avec le Colonna. Partons voulez vous.

    -A qui le dites vous ! J’attendais que vous le proposiez. » S’exclama Alfie, soulagé de partir en lui offrant son bras mais elle n’en fit rien, lui lançant un petit sourire entendu.

    Il rit intérieurement. Evidemment ! Il en oubliait leur plan. Se pressant, devant lui, la Farnèse passa volontairement devant Monsieur avec un air pincé avant de lui lancé, comme si il était à la traine :

    « Quelle mollesse ! Dépêchez vous, je n'ai pas que cela à faire ! Même la dueña Rotruda est plus rapide que vous ! Pourtant, vu son âge … »

    Alfie joua le jeu et baissa la tête comme un chien battu et passa à son tour devant Monsieur qui gloussait déjà avec son ami Choisy, sans lever les yeux vers eux.

    « J’arrive, Madame, j’arrive », dit-il avec une tristesse à faire pleurer dans les chaumières.

    Une fois sorties de l’Opéra, les deux jeunes gens se séparèrent avec un sourire complice, très satisfait de voir ses fiançailles se conclurent sur une si belle alliance. Alfie rentra à ses appartements de Versailles pour se préparer au retour de Monsieur avec les autres mignons. Il avait encore du travail avant d’être défait de cet idiot princier ! La guerre avait du bon de ce côté-là pensa le jeune anglais… Il s’imaginait déjà embrocher cette autruche sur le champ de bataille. Quelle douce pensée !

    « Attention Chéri, ça va couper », dit-il avec un sourire mauvais en songeant au Prince de France à l’agonie.

    fin de topic pour Alfie
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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime23.06.13 19:24

Pour être tout à fait honnête, Christian ne conservait que des souvenirs un peu flous de son propre mariage. Ce dernier avait eu lieu il y avait… pfiou… plus de dix ans, et tout ce dont il se rappelait, c’était le sourire tranquille de Lisbeth, l’immensité de l’édifice qui avait été témoin de la célébration, le nombre impressionnant d’invités dont il n’en connaissait pas la moitié, et cette impression déstabilisante de fausseté, comme s’il avait évolué au milieu d’un théâtre en carton dont son épouse aurait été le seul élément réellement vivant. Le mariage dans lequel il s’était retrouvé en suivant un escargot ne lui suivait en rien différent du sien ; entre deux tentatives d’attrapage de perroquet, les quelques coups d’œil qu’il jetait aux invités lui confirmaient son impression première. Factice, artificiel, mensonge, hypocrisie, semblaient crier leurs visages sous leurs beaux sourires éclatants. Parfois Christian se sentait décalé par rapport à son entourage. Comme s’ils cherchaient à exprimer une chose, et qu’il pouvait lire en lettres rouges exactement le contraire imprimé sur leurs fronts. Avec le temps, il avait appris à éviter de dire à voix haute ce qu’il lisait sur ces visages trop crispés pour être honnêtes ; l’expérience lui avait appris que cela ne lui apportait pas toujours des bénéfices. Heureusement, il y avait encore des hommes comme Richmond pour illuminer ces moments en papier mâché qu’il aurait largement préféré fuir.

I don't know … Il est apparu en hurlant ses insultes et je voulais le faire sortir car personne ne semble le réclamer et il peut déranger le mariage. Croyez vous pouvoir l'emmener jusqu'à la porte ?
« Très certainement mon ami, regardez comme ce charmant oiseau est docile et… » commença Christian, mais Néron, dans un accès de modestie ans doute, sembla refuser d’entendre plus de compliments et ne trouva rien de mieux pour rappeler le suédois à l’ordre que lui mordre l’index. « Aouch ! » s’exclama ce dernier, plus de surprise que de douleur, avant de suivre l’oiseau rebelle des yeux alors qu’il s’enfuyait dans les étages. « Le garnement… » marmonna-t-il avec une brève grimace de douleur en constatant que son doigt saignait.

 
« Mon ami, êtes vous déjà monté dans ces étages ? » demanda Richmond avec un sourire qui interpella Christian. Il leva les yeux, localisa la bestiole, puis eu ce sourire énigmatique que Morgan devait si bien connaître. « Jamais encore, mais vous me connaissez assez pour savoir comment piquer ma curiosité… En réalité, vous êtes pire que ce perroquet, mon ami. »
 
Et Christian de s’élancer après Morgan qui s’échappait déjà avec l’agilité d’un chat vers les escaliers. Un immense sourire réjoui aux lèvres, le duc se plia bien volontiers aux plans de son ami anglais qui communiquait avec lui par signes pour lui indiquer où aller –en réalité Christian n’avait aucune idée de ce qu’il essayait de lui dire, il se contentait de hocher la tête en souriant en avançant dans une direction au hasard mais Morgan n’avait pas l’air contrarié- et les deux hommes finirent par se retrouver face à leur ennemi désormais déclaré. Morgan lui envoya un nouveau signe, mais cette fois Christian loupa son initiative et, accroupit par terre, recula de trop et percuta un montoir sur lequel se trouvait un vase. Celui-ci vacilla et, avant que Christian ne puisse le rattraper, s’écrasa par terre avec fracas, arrachant une grimace au suédois qui ne s’inquiétait guère pour l’objet mais craignit que l’oiseau ne s’envole. Fort heureusement, Morgan avait été plus adroit et revenait déjà vers lui, le perroquet entre les mains ; et aussitôt Christian oublia le vase en miettes à ses pieds.
 
« Allez ouvrir la porte pour s'en débarrasser ! Vite ! » « Taïaut ! » répliqua le suédois en courant vers la porte qu’il ouvrit d’un grand coup de pied, tel un héros de western entrant au saloon et se baissa alors que le perroquet lui frôlait le crâne en s’envolant et en criant des « A mort ! » plus stridents que jamais. Bon débarras !
 

« Pfiou, quelle drôle de bestiole, dites-moi. » soupira Christian, les mains sur les hanches, une plume rouge dans les cheveux. « Elle nous aura donné du fil à retordre, mais nous avons réussi à nous en débarrasser, bravo mon ami ! Que diriez-vous de passer chez moi après la fête pour célébrer notre victoire ? Ma gouvernante a reçu de l’excellent whisky de son Ecosse natale, vous m’en donnerez des nouvelles… » commença Christian en entraînant son meilleur ami par le bras, comme si toute cette histoire était déjà oubliée –même s’ils ne manqueraient pas de la raconter à cet excellent Gabriel de La Reynie la prochaine fois qu’ils le croiseraient. Le suédois s’apprêtait d’ailleurs à proposer à Morgan d’organiser une petite sortie entre eux trois un de ces jours, après tout cela semblait faire une éternité que les trois « frères » les plus improbables de Versailles ne s’étaient pas accordé un moment entre amis, mais il aperçut son frère qui s’avançait vers lui en lui faisant des signes de la main. Christian grimaça, puis dédia un sourire chaleureux à Morgan qui ne devait pas y comprendre grand-chose, et annonça d’un air content : « Mon brave Morgan, ce fut un plaisir de vous croiser à ce mariage auquel je n’aurais jamais assisté sans mon ami –qu’il repose en paix- l’escargot, mais voilà que je dois fuir, je vois mon armoire à glace de frère arriver et je crois bien qu’il veut m’emmener diplomater avec lui. S’il vous demande, vous lui direz que je suis parti –cette histoire de perroquet m’a tellement bouleversé que j’en perds mon français ! D’ailleurs je crois que je vais partir en quête d’un interprète, vous n’aurez qu’à lui dire que je reviens. Interprète ? Interprèèèète ? Couhillèère ! » babillait-il en s’éloignait très adroitement, apostrophant un serveur qui se demandait ce qu’était cet hurluberlu alors qu’il semait Alphonse dans la foule. Ouf ! Finalement, les mariages aussi, ça pouvait être drôle parfois, se dit-il en oubliant qu’il n’avait même pas aperçu les mariés…

Fin pour Christian 


Spoiler:
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Paris de Longueville


Paris de Longueville

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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime23.06.13 23:42

Saluer la reine de Malte était une sorte de calvaire dont Paris se serait fort passé, si la France entière n’aurait été informée de son absence. Il y avait des évènements auxquels il se devait de montrer son nez fureteur d’intrigues et de complots.
La jeune reine avait décidé de répliquer au prince, mais celui-ci avait dès le matin décidé que nulle personne ne viendrait entacher son exécrable humeur.

- En matière d’amant il est vrai que vous vous y connaissez fort prince, mais soyez assuré que si l’envie me venait d’en prendre un, je ne ferai sans doute pas appel à vos bons offices. Ne partageant pas le même sang, je m’en voudrais de me glisser dans votre couche … bien qu’il me soit venu aux oreilles que ce ne sont pas toujours des comtesses ou des duchesses qui ont l’honneur de pénétrer dans votre chambre. Merci pour vos bons voeux.
-Un prince laisse la femme à l’époux, votre altesse, répondit spirituellement Paris, non sans rendre un sourire forcé lorsqu’elle lui rappela les rumeurs qui couraient depuis bien longtemps. La spiritualité vous sied avec grâce, prenez garde néanmoins de ne pas blesser vos oreilles avec quelques rumeurs de boudoirs conclut-il avant de s’éloigner pour ressasser l’insulte couvée qu’elle lui avait lancé.

Paris aurait presque fini par s’ennuyer s’il n’avait entreprit de terminer les réserves de champagne qu’on leur proposait. Il avait salué hypocritement quelques nobliaux dont le nom lui échappait et dont les courbettes obséquieuses assortis à des « Monseigneur » pompeux avaient tiré un sourire narquois au jeune prince. Il était dans ces humeurs détestables, que même ses plus proches amis, s’il en avait, lui reprochaient. En réalité, seul Philippe d’Orléans était considéré comme un ami proche, et ça n’était pas le frère du roi qui aurait reproché à son cousin une telle attitude !

Paris avait surtout espéré passer plus de temps en compagnie de Gabrielle, afin de pouvoir critiquer les heureux mariés toute la journée, mais celle-ci restait agrippée à Perche, à tel point qu’il ne s’était rendu compte qu’il venait de piocher dans les dernières assiettes de melons.
-Prenez garde, monseigneur, l’averti poliment un courtisan qui eu l’outrecuidance d’espérer faire de l’humour, Maximilien du Saint Empire mangea tant de melons qu’il en mouru, s’amusa l’homme !
-Auriez-vous mangé trop d’avocats, monsieur, répliqua Paris sur un ton de vif intérêt ? Votre teint verdâtre ressemble à s’y méprendre à celui d’Albert II…Le Saint Empire est bien dangereux pour nos estomacs, prenez garde, votre cou gonflera bientôt.

L’homme se redressa, vexé mais assez niais pour sourire maladroitement, n’osant émettre la moindre critique. Marmottant un « bonne journée », ses yeux s’agrandirent lorsqu’il jeta un regard par-dessus l’épaule de Paris, et prenant son courage à deux pieds, fuit sans chercher à rester plus de temps au sein de la fratrie Longueville.
Car la vision qui avait faire fuir l’impromptu était bien Gabrielle qui revenait enfin à son frère.

-Ah ! Vous voilà ! Je me suis fais agresser par des fats insolents et la duchesse a même susurré des atrocités sur nous et….
- Peut-on rentrer maintenant ? Je ne veux pas rester, je ne peux pas.

Paris n’avait d’abord pas remarqué le visage de Gabrielle, mais lorsqu’il posa son regard sur la jeune femme, son humeur tomba d’un coup et posant sa coupe, prit la main de sa sœur dans un geste fraternel.
-Qu’avez-vous donc ? Vous semblez pourtant de belle humeur, il y a même une sorte de désespoir hystérique dans votre rire.
- Je t'en prie, je ne me sens pas bien, ramène-moi à la maison.
-Ah…, lâcha-t-il, coupé dans son élan.

Elle n’avait pas esquissé un seul sourire, et le jeune homme la connaissait assez pour comprendre que l’affaire était plus sérieuse qu’une simple petite contrariété. Pour commencer, elle n’avait pris la peine d’user d’un « vous » d’étiquette. Ses yeux brillèrent étrangement, sa voix s’était faite rauque et sachant que quelques personnes avides de ragots les observaient, il leur donna tout le loisir de cracher leur venin, en prenant le bras de son aînée et l’emmenant au loin, rejoindre leur carrosse.
-Viens, je te ramène, de toute façon cette cérémonie était une mascarade sans nom ! Me diras-tu ce qu’il se passe ? Le roi de Malte t’aurait-il été désagréable de quelque façon que ce soit ?
Il avait parlé de Perche volontairement, attendant une quelconque réaction de la part de la jeune femme. Si l’idée l’effrayait d’avance, il savait l’homme beau parleur et Gabrielle aurait pu aisément tomber dans de tels filets. Mais Gabrielle semblait bien trop troublée pour lui répondre devant tous les courtisans présents.

-Si ce comte t’as fais souffrir, Gabrielle, m’en parlerais-tu, demanda-t-il d’une voix soucieuse lorsqu’ils furent dans le carrosse ? Je ne tolérerai pas que ce fat puisse faire souffrir ma sœur sans que je puisse y prendre part, la taquina-t-il pour tenter de lui rendre quelques couleurs !
Il lui sembla apercevoir un léger sourire, mais vite disparu et ne cherchant plus à deviner les raisons de son mutisme, s’assit à côté d’elle, lui prenant la main affectueusement.

L’instant pouvait être gravé tant cette trêve était rare, mais elle dura jusqu’à ce qu’ils furent arrivés. Sans insister, il l’observa monter les marches menant à ses appartements et s’enfermant sans la bibliothèque de l’hôtel, réfléchis – pour une première fois ! – à ce qui pouvait toucher sa sœur.
Il se promit de lever le voile et si Perche était mêlé à la morosité de Gabrielle, il ne restait qu’à laver son honneur de la manière la plus chevaleresque qu’il soit ! On ne pouvait décemment faire pleurer sa sœur sans avoir de valables raisons ou sans en demander l’autorisation à son frère !


[terminé pour Paris et Gabie]
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Morgan Stuart


Morgan Stuart

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Cela peut vous paraître étrange mais j'en ai un. Il est bien caché, je le réserve à qui m'aimera vraiment. Et pour mes enfants.
Côté Lit: Vous voulez une liste ? Ce sera même un recueil !
Discours royal:



ϟ TURN OUT THE LIGHT ϟ
show me your dark side

Âge : 30 ans
Titre : Duc de Richmond, de Lennox, de Gloucester, Comte de March, cousin de Charles II d'Angleterre
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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime28.06.13 23:40

Courir après un perroquet à un mariage royal, cela pouvait paraître incongru pour le reste du monde ! Mais lorsque les deux amis Morgan et Christian se trouvaient dans l'affaire, il n'y avait plus rien d'étonnant. Les deux hommes étaient montés dans les étages de l'opéra royal pour essayer d'attraper ce foutu animal et enfin le faire quitter les lieux. Un cadeau pour celle qui devenait reine de Malte qui s'envolait ! Mais qui avait bien pu offrir quelque chose d'aussi stupide ? Il ne pouvait y avoir qu'une personne sans goût, un peu comme Roberval. Il ne pensait pas viser si juste ! Enfin, le perroquet fut hors de portée, les deux amis furent bien soulagés d'avoir réussi leur petite investigation.

« Pfiou, quelle drôle de bestiole, dites-moi.
Ah qui le dites-vous ! lança Morgan.
Elle nous aura donné du fil à retordre, mais nous avons réussi à nous en débarrasser, bravo mon ami ! Que diriez-vous de passer chez moi après la fête pour célébrer notre victoire ? Ma gouvernante a reçu de l’excellent whisky de son Ecosse natale, vous m’en donnerez des nouvelles …
Il n'y a rien de mieux que le whisky écossais ! Foi de Stuart ! »

Il ne fallait pas oublier qu'avant d'être anglais, Morgan était aussi écossais, les Stuarts régnant sur l’Écosse jusqu'à la mort d’Élisabeth Ie, puisque le grand père de Morgan, Jacques 1e, fut aussi roi d'Angleterre. C'était une belle ascension pour la famille écossaise, sûre que si des personnalités comme James Stuart aurait adoré voir son neveu monter sur le trône anglais, en plus de celui écossais. Les deux amis continuaient de discuter comme si de rien n'était jusqu'à ce que l'anglais vu Christian changer d'expression brutalement.

« Mon brave Morgan, ce fut un plaisir de vous croiser à ce mariage auquel je n’aurais jamais assisté sans mon ami –qu’il repose en paix- l’escargot, mais voilà que je dois fuir, je vois mon armoire à glace de frère arriver et je crois bien qu’il veut m’emmener diplomater avec lui. S’il vous demande, vous lui direz que je suis parti –cette histoire de perroquet m’a tellement bouleversé que j’en perds mon français ! D’ailleurs je crois que je vais partir en quête d’un interprète, vous n’aurez qu’à lui dire que je reviens. Interprète ? Interprèèèète ? Couhillèère ! »

Morgan n'eut pas le temps de parler, fit un simple signe de la main en guise de salut et vit le suédois se faufiler dans la foule, suivit de son frère. Il ne valait mieux pas traîner dans les parages, l'anglais ne voulait pas parler avec cet individu. Pendant cette histoire de perroquet, le mariage avait pris un nouveau souffle avec le bal et quelques couples dansant avec grâce, dont évidemment les mariés. Puisqu'il était là, autant en profiter et Richmond chercha du regard à qui il pourrait demander d'être sa cavalière. On ne perdait pas ses habitudes, après tout quiconque est Loup agisse en Loup, c'est le plus certain de beaucoup. Ses yeux se posaient sans vraiment regarder, il savait qui il voulait mais ne la vit pas. Ah si, enfin, non loin du buffet, la magnifique silhouette d'Anne de Gallerande se détachait par sa beauté, et son ennui aussi. Elle ne semblait pas beaucoup s'amuser, vu son visage fermé. Parfait, Morgan avança vers elle avec un large sourire carnassier. Il était bien plus présentable qu'après la fête à l'hôtel de Longueville et puis les deux se connaissaient suffisamment. Elle ne semblait pas l'avoir vu approché, à moins qu'elle ne le fasse exprès. Il était difficile de comprendre ce type de femme mais cela plaisait à Morgan.

Vous ennuyez vous, marquise ? J'étais pourtant certain que vous y trouveriez votre bonheur.

Il espérait que ce soit surtout lui le bonheur, cela va sans dire ! Mais ce ne sont pas des choses qui se disent à haute voix, il fallait être bien plus subtil que cela. Puis il tendit sa main en direction de la belle, toujours avec ce sourire charmeur et sans la quitter des yeux.

Me feriez-vous l'honneur d'une danse, madame ?
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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime14.07.13 17:08

La belle marquise s’ennuyait à mourir. Sa courte conversation avec le baron de Roberval avait suffit à assombrir plus encore cette journée qui semblait interminable. Cette rencontre, à laquelle elle ne s’était pas attendue (que diable faisait le corsaire au mariage de la favorite ? Ce n’était pas à un tel événement que l’on pouvait s’attendre à le voir !), avait ravivé en elle les inquiétudes qui l’assaillaient lorsqu’elle se sentait en danger. Elle n’était que méfiance envers cet homme qui s’intéressait un peu trop à elle et au marquis de Gallerande : que cherchait-il, au juste ?
Fort heureusement, sa chère amie, Sofia, était également présente au mariage, et en compagnie d’Alfie, qui plus est ! Le nouveau couple s’affichait ainsi officiellement pour la première fois, en public. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu’elle les vit, dansant, souriant faussement l’un à l’autre. A la vérité, l’empoisonneuse ne savait pas que l’Italienne et l’Anglais commençaient à bien s’entendre. Elle croyait donc que son plan marchait à la perfection.

Des couples dansaient, d’autres personnes s’observaient, certains riaient et beaucoup buvaient. La routine, se disait la marquise. Néanmoins, un événement trompa un instant l’ennui d’Anne. Un perroquet s’était en effet échappé de sa cage et criait «  A mort ! Pendu ! » à travers la salle. Voilà qui était bien original, pensait-elle. Qui donc avait été assez stupide pour amener un perroquet avec lui ? Au moins l’oiseau apportait-il une touche d’excentricité qui n’était pas pour déplaire aux invités.

Puis le perroquet cessa de crier. Anne soupira discrètement. L’ennui s’emparait de nouveau d’elle. Elle pensa à s’éclipser discrètement lorsqu’elle aperçut le duc de Richmond. Elle l’avait vu quelques heures plus tôt mais avait cru qu’il était parti depuis. Elle avait très envie de le rejoindre mais préférait attendre qu’il vienne vers elle. Car il viendrait vers elle, elle en était sûre. Et s’il n’en faisait rien, alors cet homme n’était pas digne qu’on s’intéresse à lui. Se faisant ces réflexions, Anne fit semblant de ne pas le voir s’approcher. En réalité, elle se sentait irrésistiblement attirée par lui. Elle daigna poser un regard faussement dédaigneux sur lui lorsqu’il lui adressa la parole : 

« Vous ennuyez vous, marquise ? J'étais pourtant certain que vous y trouveriez votre bonheur. »
Que dire, à part qu’elle venait de trouver son bonheur, à l’instant ?
« Le bonheur apparait parfois au moment où l’on ne s’y attend pas.
-Me feriez-vous l'honneur d'une danse, madame ? »

Anne aurait préféré qu’il l’invite à partir avec lui, mais accepta la proposition et lui tendit la main pour qu’il la conduise près des couples qui dansaient. Il était incroyablement élégant, tout à fait le genre d’homme qu’Anne aimait. Il était affable, souriant et séduisant. Comment ne pas se laisser séduire par cet Anglais, au charme et à l’accent ravageurs ? Ils dansèrent, et parlèrent, expliquant ce qu’ils avaient fait depuis la dernière fois où ils s’étaient vus. Ils jouaient tous deux des sous-entendus avec une parfaite maîtrise.

La musique cessa, et le couple en profita pour quitter le lieu de la réception. Ils s’éclipsèrent sans un mot ni un regard pour personne. Anne brûlait du désir de retrouver les bras du duc de Richmond. Ils parcoururent des couloirs, encore et toujours des couloirs, traversèrent des pièces puis tombèrent sur une pièce vide. Alors, impatients de s’abandonner de nouveau l’un à l’autre, ils se laissèrent aller à ce désir qui les étreignait. Un jour, un homme signerait la perte de la marquise. Les hommes étaient sa faiblesse, celle qu’elle ne pouvait se résoudre à abandonner. Elle se sentait vivre sous leurs caresses. C’était le seul moment où elle acceptait de s’abandonner, de se laisser submerger par ses sentiments et ne plus rien maîtriser.

Avec le duc de Richmond, elle quittait le masque froid et calculateur qu’elle portait en société. La passion l’emportait tout entière.

Fin pour Anne

Spoiler:
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Morgan Stuart


Morgan Stuart

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Cela peut vous paraître étrange mais j'en ai un. Il est bien caché, je le réserve à qui m'aimera vraiment. Et pour mes enfants.
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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime16.07.13 22:26

« Le bonheur apparait parfois au moment où l’on ne s’y attend pas. »

Cette phrase fit sourire l'anglais. Non pas de la moquerie, mais plutôt de la flatterie et un certain plaisir d'être le bonheur d'une femme, ce n'était pas toujours le cas et il était toujours bon d'être au bras d'une si jolie femme. Sa rencontre avec Anne fut tout de suite explosive à la fête des Longueville, les Zeus et Héra n'avaient pas attendu longtemps avant de se laisser aller aux doux plaisirs de la chair. Ce soir, ils seraient plus civilisés, du moins pour un temps.

Par politesse, Morgan avait tout d'abord demandé à la marquise une danse, un peu comme une mise en bouche. Il n'était pas un pervers, ne voulait pas une femme dans son lit à tout prix, il savait être aussi un gentleman, un homme poli qui avait du savoir-vivre. Et la danse était aussi une façon de séduire. On ne se touchait pas lors d'un menuet, mais il n'était pas interdit de se parler, de se regarder et de chercher à séduire l'autre. C'était comme une forme de préliminaires, une mise en bouche alors que les deux aristocrates n'avaient pas forcément besoin. Dans leurs paroles, les sous-entendus étaient légions, faisant bien comprendre à l'autre qu'ils n'étaient pas là que pour le plaisir de la danse ou la conversation.

« Vous êtes toujours aussi somptueuse et gracieuse, madame. Autant que dans les souvenirs que j'ai gardés de vous. »

Autant dire qu'il ne parlait pas vraiment du moment où elle l'avait soignée, ni même d'une quelconque danse puisqu'il n'y en avait pas eu à la fête à l'hôtel de Longueville. Ils se comprenaient bien, il n'y avait pas besoin de jouer un rôle, chacun savait ce qu'il voulait de l'autre. Pas de mensonges, pas de faux-semblant ni de promesses de monts et merveilles, Anne était une femme de tête autant que de passion, qui savait ce qu'elle voulait. Tout comme Morgan.

Alors, quand le morceau cessa, ils laissèrent la place à d'autres couples sur la piste de danse, la quittèrent sans aucun regret, quittèrent la réception tout court de toute façon. Personne ne sembla les voir, tout le monde était dans sa petite fête, ses conversations et ses verres de champagne. Alors ils quittèrent l'opéra royal et avancèrent dans les couloirs versaillais, peu peuplés aujourd'hui, le mariage occupait une grande place des courtisans invités, les autres en avaient profité pour prendre une sorte de journée de repos où il n'était pas obligatoire de se montrer. Ce n'était pas plus mal, cela laissait plus d'espace aux deux amants. Lorsqu'une porte entrouverte montra un endroit vide, ils s'y rendirent à l'unisson, ne pouvant plus attendre avant de se retrouver enfin. La porte fermée derrière eux, Morgan put enfin enlacer la belle Anne comme il se doit et l'embrassa avec passion.

Si les hommes étaient la faiblesse d'Anne, les femmes étaient celles de Morgan. Il était accro à cette adrénaline de la passion, de cet instant d'abandon et de plaisir, sans complexe. Ils s'étaient bien trouvés pour vivre cette passion où ils s'abandonnaient tous les deux pour leur plus grand plaisir ...

Spoiler:

Fin pour Morgan


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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime29.07.13 22:42

Guillaume désapprouvait dans son for intérieur ce mariage, il aurait dit non s'il avait pu. Mais on ne dit pas non à un roi, surtout à celui qui vous a sauvé de la Bastille, celui qui vous a donné une seconde chance dans la vie, un but en le protégeant et là, une nouvelle chance. Une troisième chance ! Peu de gens pouvaient se vanter d'avoir autant de clémence de la part de Louis XIV ! Il y avait trop de paramètres pour se morfondre et maudire cette union. Bien sûr qu'il en voulait à la terre entière, cette union avait brisé ses espoirs avec la jolie Gabrielle de Longueville, après tout ce temps à se tourner autour, ils avaient enfin fait quelques pas dans la même direction, s'étaient mis à nu et s'étaient compris. Et là, elle lui avait bien fait comprendre que plus rien n'était possible, elle l'avait laissée là, après des mots durs qui avaient brisé le coeur de l'espion pour la première fois de sa vie. Mais il ne pouvait pas en vouloir ni au roi ni à Amy, il ne pouvait que se maudire lui-même. C'était un châtiment cruel qu'il devait accepter.

Il devait aussi ravaler sa fierté et se dire qu'à présent il ne pouvait plus penser qu'à lui, il était marié et il devait autant se préoccuper de son épouse que de lui-même, surtout quand cette épouse était celle qui était dans le coeur du roi. Un cercle infernal où Guillaume n'avait jamais eu son mot à dire dans quoi que ce soit et devait apprendre à faire avec. Et cela devait commencer à ne pas se faire la guerre, même s'il ne fallait leur demander trop de tendresse non plus.

Ainsi vous partez à Malte. Je ne pourrais point vous suivre comme vous le savez, mais je vous serais reconnaissante d'assurer aux maltais qui sont désormais notre peuple, toute mon affection. D'ailleurs dès que ce conflit avec la Lorraine sera terminé, je souhaiterais pouvoir y faire un voyage en votre compagnie et rencontrer nos sujets. Si petit soit ce rocher comme on l'appelle ici avec dédain, je tiens à rencontrer ses habitants. J'espère que cela ne pose aucun inconvénient, monsieur ?
Je n'en vois aucun, madame. J'en ferais part à l'Ordre car, si nous possédons les couronnes, ils ont le commandement. Mais je ne pense pas qu'il y ait un quelconque problème à ce que nous y retournions ensemble. Il resta silencieux quelques instants. Si vous le voulez, je vous tiendrais au courant de mon séjour à Malte, en espérant que vous pourrez vous y rendre. Il serait dommage du contraire.

Le ton restait neutre, peu enclin à un attachement ou même à une amitié pour l'instant, rien qu'une entente basique et froide. Mais ce n'était que les premiers jours, il fallait espérer que cela aille mieux, même si la guerre leur laissait le temps de se faire à l'idée de ces noces qui ne sont qu'une façade, tout le monde s'en doutait bien, mais il fallait toujours protéger les apparences. La danse se finit et, pour bien montrer l'exemple, ils enchaînèrent sur une autre avant de quitter la piste, observés par tous. De là, il vit la fratrie Longueville quitter l'opéra et son coeur se serra davantage, il retint un soupir à fendre l'âme et décida plutôt de faire passer cela avec un verre, il en tendit un autre à Amy.

Les festivités se poursuivirent encore. Des cadeaux venaient de toute part, tous comme les personnalités qui se présentèrent à eux. Il ne fallait pas se leurrer, la plupart devaient bien s'amuser de ce faux couple, devaient faire des paris sur lequel serait plus cocu, sans connaître la parole de Guillaume au roi. Heureusement que sa famille était venue, un peu d'oxygène dans ce petit enfer. Sa mère n'avait jamais désespérée de voir son fils passer devant l'autel, elle espérait maintenant des enfants. Là, elle risquerait d'attendre longtemps ! Petit à petit, les courtisans quittaient le bal, le roi en fit de même et quand les nouveaux mariés quittèrent à leur tour, on signala la fin du bal. Pour continuer la mascarade, Guillaume et Amy se rendirent dans les appartements d'Amy. Est ce que les gens étaient dupes ? Peut-être certains, en tout cas cela alimenterait les conversations. Mais on n'attendit pas, le roi faisait son coucher, les courtisans accoururent vers la chambre du Roi, laissant les nouveaux mariés seuls, et surtout laissant libre champ à Guillaume de repartir chez lui. Mais il ne pouvait partir comme un voleur.

Madame, je sais que je ne ferais pas le meilleur faux mari mais j'ai fait une promesse à Sa Majesté et à Dieu, je tiens à ne pas faillir ... encore.

C'était bref mais le temps manquait et, il faut l'avouer, qu'il n'était pas habitué à ce genre de discours. Encore une fois, on pourrait penser à un texte appris car son ton monocorde n'incitait pas à la confiance mais il était sincère. Après avoir salué Amy, il quitta ses appartements le plus discrètement possibles, par les passages qu'il connaissait bien. Il atterrit dans les petits appartements royaux, non loin de la salle où le souverain donnait rendez vous à ses espions. Bontemps l'attendait, tenant la porte pour le faire passer et refermer derrière lui. Dans la cour, Arthur était là et emmena son maître jusqu'au Trianon à pieds, évitant de passer par le parterre central pour ne pas se faire remarquer. Il se laissa tomber dans un fauteuil une fois arrivé et passa une main sur son visage. Ca y est, il était marié, mais plus seul que jamais. Il allait devenir roi d'un endroit coupé du monde où il n'aurait aucun pouvoir et malgré cette magnifique ascension sociale, Guillaume n'était pas heureux.

Fin pour Guillaume.
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Amy of Leeds


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MessageSujet: Re: [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu   [topic commun] Un mariage aussi royal qu'inattendu - Page 2 Icon_minitime31.07.13 16:51

Les Longueville quittaient enfin les lieux et ils n'étaient pas les seuls puisque les festivités s'achevaient. En somme, l'atmosphère autour du couple devenait au fil des minutes, plus respirable. Ce qui n'était pas pour déplaire à la nouvelle comtesse du Perche. Elle jeta tout en tournoyant un regard sur le nombre de cadeaux, et sourit ironiquement en songeant que les émissaires, la haïssaient ou l'enviaient ... Quels présents empoisonnés ! Les ouvrirait-elle seulement ? Cela n'était pas certain, peut-être qu'elle confierait cette tâche à sa suite qui les lui listerait afin qu'elle remercie tout aussi hypocritement les courtisans. Oui sans doute ferait-elle cela, bien d'autres besognes l'attendaient dès le lendemain.  N'était-elle pas reine à présent ? Outre s'occuper de la bonne gestion de son duché de Guyenne - fort heureusement ses terres anglaises étaient encore administrées par son père - elle devait assurer ses nouvelles fonctions malgré ces centaines de lieux qui la séparaient de son royaume .  Ce qui lui affirma Guillaume à cet instant à propos d'un prochain voyage à Malte, la rassura.

- Je n'en vois aucun, madame. J'en ferais part à l'Ordre car, si nous possédons les couronnes, ils ont le commandement. Mais je ne pense pas qu'il y ait un quelconque problème à ce que nous y retournions ensemble.
- Je le pense également, mais s'il y en avait un, je crois savoir pour avoir parlé avec lui tout à l'heure que votre cousin Benoît a par la famille qui ne vous est pas commune, un pied dans l'Ordre. Peut-être que faire appel à lui en cas de soucis  serait indiqué. Sans doute nous aiderait-il mais espérons que nous n'ayons nul besoin de son assistance.

En effet, l'Ordre et les monarques qu'ils étaient à présent, allaient devoir cohabiter et ce dans les meilleurs termes, Guillaume partait donc en éclaireur pour juger des sentiments du grand maître et des chevaliers, ainsi que des habitants. Comment tout ce petit monde réagissait-il à leur intronisation ? C'est ce qu'Amy brûlait de connaître. Elle souhaitait de tout cœur que ce cadeau ne soit pas tout aussi empoisonné que les autres, bien qu'il vienne de Louis. Une révolte dès le début de leur règne serait vraiment à déplorer.

- Si vous le voulez, je vous tiendrais au courant de mon séjour à Malte, en espérant que vous pourrez vous y rendre. Il serait dommage du contraire.
- Je vous en prie, oui, tenez moi au courant. Les sentiments des insulaires m'importent beaucoup. Ecrivez-moi dès que vous en saurez plus, merci beaucoup.

Bien que leur voix se soient accordées pour rester le plus neutre possible, une sorte de dégel s'était amorcé peu à peu. Tous deux commençaient-ils à se résigner ? Cela en donnait véritablement l'impression. Ils ne seraient ni bons époux, ni encore moins amants, mais peut-être que cette union serait moins désagréable qu'Amy avait pu le penser jusqu'à maintenant. Il suffisait simplement de quelques efforts pour se supporter l'un, l'autre. Le temps de la guerre leur permettrait de s'accoutumer à la perspective de vivre côte à côte le restant de leur existence. Tout au moins, la favorite l'espérait-elle.

Ils venaient d'achever leur seconde danse, néanmoins l'opéra se vidait de plus en plus de ses occupants et ils n'eurent plus besoin de jouer autant cette comédie.  Il fallait montrer encore un visage de circonstance, c'est à dire presque heureux, surtout lorsqu'ils gagnèrent ses appartements, mais on ne les guettait presque plus donc. Une fois les portes refermées derrière eux, chacun délierait sa langue mais ils ne les entendraient plus. Par ses fenêtres, Amy vit que certains gravissaient déjà le marche pied de leur carrosse, d'autres prenaient subrepticement la direction des antichambres et salons avec des pensées sans doute inavouables . En outre, le coucher du roi allait avoir lieu. Quand Guillaume lui tendit un verre, elle sourit sans doute véritablement depuis le début de cette journée, bien aise de tous ces départs et de se trouver enfin dans sa chambre.

- Madame, je sais que je ne ferais pas le meilleur faux mari mais j'ai fait une promesse à Sa Majesté et à Dieu, je tiens à ne pas faillir ... encore.

Amy plongea un instant son regard dans celui de son mari, et le jugeant sincère hocha légèrement la tête.

- Je vous crois monsieur et je tiens à m'excuser pour ...

Cela lui coûtait beaucoup et elle dut avaler une gorgée de vin pour pouvoir poursuivre.

- Pour votre position. Etre l'époux d'une favorite n'est pas vraiment ce qu'il y a de mieux pour l'amour propre d'un homme.

Jusqu'à présent, elle avait songé qu'il s'agissait d'une bien piètre punition à sa négligence mais tout de même, il allait payer peut-être pour les trente prochaines années de sa vie et au quotidien, sa faute ! Il fallait bien le reconnaître maintenant, que ça ne serait absolument pas facile.

- Que Dieu vous garde pendant votre voyage et pendant la guerre, monsieur.

Et Guillaume la quitta avec une grande discrétion. Cette journée interminable prenait fin. Machinalement, tout en se déshabillant elle même pour ne faire appel à aucune de ses suivantes afin de poursuivre cette farce de nuit de noces, elle tourna l'alliance autour de son annulaire gauche. Elle ferma les yeux quelques instants, et sa poitrine enfin libérée de son corset elle put à son tour soupirer profondément. Elle était mariée, reine et favorite, voilà un poids qui coupait la respiration !  Les requins s'acharneraient d'autant plus sur elle, il ne fallait pas en douter. Mais elle s'en accommoderait au mieux, comme toujours. Dès demain, elle se ferait un devoir de partir à la pêche aux alliés. Amy était combattue très souvent, battue parfois, abattue elle se le promettait, elle ne le serait plus jamais.

Fin pour Amy et fin de l'intrigue
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