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 [Ostende] Quand les amis s'en vont en mer.

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MessageSujet: [Ostende] Quand les amis s'en vont en mer.   [Ostende] Quand les amis s'en vont en mer. Icon_minitime05.05.13 21:08

[Ostende] Quand les amis s'en vont en mer. Tumblr_mefmy3wF0h1qmccp7o1_r1_500

« Homme libre, toujours tu chériras la mer ! »

« Il fait froid !  gémit Alessandro dans sa fourrure en grelottant.
Allons capitaine, il ne fait si froid. Une douzaine de degrés ne vous tuera pas. lança Bachir avec un sourire.
J'ai passé près de quinze années dans les mers du sud, le doux soleil de l'Afrique, la chaleur des Caraïbes, la moiteur des Indes, … je veux y retourner.
Vous exagérez capitaine, vous êtes frileux.
La régente m'envoie au bagne … Et je ne suis pas frileux ! Mon corps a juste pris l'habitude de la chaleur, et il est important d'écouter son corps. »

Non, il était frileux, c'était évident. Durant l'hiver versaillais, Alessandro avait passé son temps à se plaindre, à surchauffer sa chambre et dire que la fin du monde était proche avec un pareil froid. Non, c'était juste qu'il s'éloignait des tropiques, les températures devenaient plus fraîches mais l'italien avait tellement froid que le reste du monde en était responsable. Mais alors partir à Ostende était un vrai calvaire. Certes, il y a partait à la mi-mars mais c'était encore plus au nord ! Autant dire que son voyage se fit à contrecœur, lui qui aimait tant l'aventure ! Aucune motivation, une augmentation massive de consommation de ses substances pour tenir le cap. Et lui qui était si aimable et généreux avait insulté dans toutes les langues possibles la régente Marie-Anne d'Autriche de le punir de la sorte. Il n'était ni homme de guerre ni homme du nord, c'était vraiment une torture de l'envoyer là-bas. Pourtant, le voilà à passer les portes de la ville, jolie vieille ville avec ses maisons de pierres et de pans de bois, joliment mise en valeur par un joli ciel bleu. Lui voyait le nord tout gris, sombre et sans vie. Tous ses clichés furent mis à mal par ce doux soleil, cette animation constante dans les rues, avec le port non loin. Mais au lieu de le réjouir, cela le fit devenir plus bougon, il n'aimait pas vraiment avoir tort.

Il se rendit jusqu'au port et sauta de cheval lorsqu'il le vit. Il courut jusqu'au grand amour de sa vie, son bateau. Enfin il n'était techniquement pas à lui mais à la Couronne espagnole, mais El Dragón Volador lui avait été confié par Philippe IV d'Espagne et il adorait ce magnifique navire à deux ponts, un galion magnifique et décor à la proue. Un homme voulut l'arrêter, c'était Mario son lieutenant qui voulut lui dire quelque chose mais Sandro lui était déjà passé devant alors qu'il avait juste eu le temps de dire « Capitaine, je … », il avait mieux à faire que d'écouter des palabres, son bateau chéri. D'ailleurs on pouvait l'entendre alors qu'il arrivait sur le pont.

« Ah bambino mio, je suis si heureux de te retrouver. Tu as manqué à papa ! Je … AAAAH ! »

Il poussa un hurlement alors que l'équipage en bas ne bougeait pas, guettant la réapparition du capitaine qui n'avais plus l'air de donner signe de vie. Bachir, inquiet, se demanda ce qu'il se passait. On lui expliqua que les espagnols furent attaqués à deux reprises : une fois par des français aux alentours de Granville et une autre par les hollandais à quelques dizaines de kilomètres du port et le navire avait été touché, une partie de la coque était endommagée, rien de très grave mais il fallait le réparer.

« Figlio di cane e di puta ! » s'exclama t'il avant de continuer de lancer des insultes en arabe.

Puis il redescendit, ne pouvant pas dormir dans sa cabine à cause des futures réparations à effectuer sur son navire. Deux semaines pour réparer le tout le fit frémir ! Qu'allait-il devenir ? Pire que le froid, Sandro avait son bateau et la mer à portée de main mais ne pouvait pas y aller ! Bon d'accord, la mer du Nord n'avait rien de bien grandiose mais c'était tout de même mieux qu'un canal artificiel à Versailles. Et comme il n'avait plus de logement, Sandro fit ce qu'il savait le mieux faire : trouver un ami où loger. Point de vrai ami avec une demeure fixe, la plupart étant des marins comme lui, il finit par se retrouver chez un ancien marin unijambiste, vieil ami de son mentor Dalana qui accueillit l'italien, le jeune Bachir et Lys, le chat qui suivait Sforza partout. La vie aurait pu ressembler à n'importe quelle vie quotidienne d'un marin à quai, attendant les ordres. Il ne pouvait que se promener, voir quelques connaissances de longues dates. Parmi ces visites impromptues sur les navires des uns et des autres, il y avait un ami dont il appréciait la compagnie, l'ayant retrouvé avec plaisir à Versailles. Il s'agissait bien sûr de Felipe de Palma, son ami rencontré aux Philippines. Il l'avait salué une première fois racontant ses malheurs de devoir rester à terre alors qu'ils allaient combattre les hollandais, grands ennemis de Sandro, d'autant plus depuis qu'ils avaient osé toucher à son navire.

Deux jours plus tard, la flotte espagnole se préparait à partir en mer, on voyait les marins courir dans tous les sens, préparer le départ et cela mit un peu de vague à l'âme mais ne voulait pas rester impassible. Si la bataille à venir avait été contre les français, cela l'aurait beaucoup moins motivé mais casser du hollandais l'animait, là seulement il avait envie de se battre. Assis sur un muret dans le port, Bachir à ses côtés qui le suivait comme son ombre. Puis, comme s'il fut piquer au derrière, Sandro sauta de là où il était assis et se mit à courir vers un bateau, et pas n'importe lequel ! Alessandro monta comme s'il était sur son propre bateau, se sentait comme chez lui alors que Felipe était sur le pont.

« J'avais oublié à quel point ce bateau faisait de la concurrence à l'Armada ! Tout est dans la démesure. Avec tu brilles aussi fort qu’un miroir de bordel, même un aveugle te verrait à 10 lieux d’ici. Et j'exagère à peine ! » plaisanta l'italien en guise de salut.

Si les deux hommes avaient mal entamé leur rencontré, chacun prenant l'autre pour un pouilleux aux Philippines, ils s'étaient découverts beaucoup de points communs, en particulier celui sur certaines plantes paradisiaques qui les faisaient planer. Mais en temps de guerre, surtout à l'approche imminente de la bataille, il fallait se montrer sobre et en pleine possession de ses moyens. Mais même là, pas sûr que Sforza soit tout à fait net dans sa tête. Et être de nouveau sur un bateau le grisait, bien que ce ne soit ni le sien et qu'il soit encore au port.

« J'ai tellement hâte de reprendre la mer. Maintenant Dieu me garde ! Où vais-je ? Eh ! que m’importe ? Quels que soient mes destins, je dis comme Byron : “l’Océan peut gronder, il faudra qu’il me porte.” Si mon coursier s’abat, j’y mettrai l’éperon. avait-il déclamé face à la mer avant de se tourner vers son ami. Mais je ne devais guère participer à la bataille, ces foutus hollandais m'ont endommagés mon petit amour de bateau. Je devais rester à quai, comme des femmes qui pleurent leurs maris, devenus marins ? Quelle ingratitude du destin ! »

Il faisait un peu tragédien de pacotille, même s'il pensait qu'il était injuste que son bateau soit endommagé. Mais son sourire revint bien vite, comme s'il ne se rendait pas compte du danger de se battre face à une grande puissance maritime.

Mais vous savez, comme on dit : il se faut entr'aider, c'est la loi de nature. Alors me voici ! Je savais que je ne dérangerais pas, la marine a toujours besoin d'hommes !  »

Oui, il s'incrustait tout simplement sur le galion de Felipe pour se battre. Sans aucune gêne bien sûr, il était persuadé qu'il était le bienvenu chez ses amis. Et puis il avait raison, on n'avait jamais assez d'hommes pour se battre, même s'il n'amenait que sa propre personne et son petit protégé qui planqua son visage dans sa main, se demandant dans quoi son capitaine s'était encore embarqué. Mais c'est ce qui faisait le charme de Sandro, son sens de la spontanéité et de l'aventure. Et comme il avait la chance de ne pas avoir un ego sur-dimensionné, ne pas être le véritable maître à bord d'un navire ne lui posait aucun souci, il avait déjà vécu des choses bien plus difficiles.

« Alors, quelle est la stratégie ? Il faut botter les fesses de ces pouilleux ! J'ai quelques contentieux à régler avec eux, je suis d'une motivation sans faille ! » déclara Sforza en bougeant dans tous les sens.

Il était prêt à se battre, mais il n'était pas sûr qu'il ait la même manière d'opérer que son ami espagnol !
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MessageSujet: Re: [Ostende] Quand les amis s'en vont en mer.   [Ostende] Quand les amis s'en vont en mer. Icon_minitime31.07.13 23:47


    Sur le pont de l’Espada de Neptuno, Felipe observait attentivement son équipage exécuter toutes ses instructions avec minutie. Son second vint à ses côtés, l’air satisfait.

    « Capitaine, nous avons inspecté chaque éléments de notre équipement. Je pense que nous sommes prêts !

    -Tu « penses » seulement ? demanda froidement Felipe en jetant un regard de travers sur son second qui faisait une tête et demi de moins que lui.

    -C’est-à-dire que…

    -Les gréements ! Mierda Alberto ! Aboya soudainement le prince corsaire. Combien de fois je vous l’ai dis ! Inspecter les gréements en premier ! Desaparece!

    Alors que le subalterne s’éloignait la tête basse, Felipe inspira longuement. Voilà plusieurs jours que son second lui avait délibérément caché son opium afin qu’il puisse avoir les idées claires pour la bataille. Mais voilà. Felipe ne supportait pas ce manque depuis quelques jours… Cela le rendait particulièrement nerveux… Il serrait les poings en essayant de toujours conserver un empire sur lui-même quand il entendit une voix bien familière dans son dos.

    « J'avais oublié à quel point ce bateau faisait de la concurrence à l'Armada ! Tout est dans la démesure. Avec tu brilles aussi fort qu’un miroir de bordel, même un aveugle te verrait à 10 lieux d’ici. Et j'exagère à peine ! » plaisanta la voix avec un fort accent italien.

    Un sourire amusé se dessina instantanément sur le visage de l’hispano-germanique qui se tourna vers ce vieil ami qu’il n’avait pas vu depuis fort longtemps...

    -Tiens ! Sa majesté de Pétaouchnock en personne sur mon navire ! s’exclama-t-il piquant avant d’interpeler son équipage. Interprèèète ? Interprèèète ? Couhillère ?

    Ses hommes rirent de bon cœur à la plaisanterie du capitaine tandis que celui-ci lançait un sourire ravi à son ami.

    « Comprends-moi, fit-il en posant une main sur son cœur, faussement désolé. Je n’étais pas bien sûr que tu parles encore notre langue avec tes responsabilités de chef de tribu, les sacrifices d’animaux, tout ça…

    Après ces quelques mots, il y eut un long silence entres les deux hommes avant qu’ils n’explosent de rire dissipant tout malentendus. Voilà des années qu’ils se connaissaient et ils étaient comme les deux faces d’une même pièce. Au début, l’amitié ne fût pas la chose la plus évidente mais, le temps aidant, on apprend à connaitre ceux que l’on croit être des ennemis.

    -Alors mon ami…, fit Felipe avec un petit air suspicieux. Qu’est ce qui t’amène sur mon Espada ?

    Il posait cette question car il connaissait fort bien son ami pour être un vrai brigand. Sa venue n’était pas un hasard, jamais ! Le corsaire voyait venir le bougre et ses manières de tragédien.

    « J'ai tellement hâte de reprendre la mer. Maintenant Dieu me garde ! Où vais-je ? Eh ! que m’importe ? Quels que soient mes destins, je dis comme Byron : “l’Océan peut gronder, il faudra qu’il me porte.” Si mon coursier s’abat, j’y mettrai l’éperon. avait-il déclamé face à la mer avant de se tourner vers son ami. Mais je ne devais guère participer à la bataille, ces foutus hollandais m'ont endommagés mon petit amour de bateau. Je devais rester à quai, comme des femmes qui pleurent leurs maris, devenus marins ? Quelle ingratitude du destin ! »

    Un italien dans toute sa splendeur ! Il laissait couler les mots avec son accent chantant tout en interprétant avec force ses sentiments. Felipe en aurait presque eu la larme à l’œil… En fait non.

    -En effet…Et tu penses que mon équipage aurait besoin d’un membre supplémentaire ? demanda-t-il l’air de rien. Nous sommes on complet tu sais et on ne part pas en voyage : c’est une guerre, Alessandro…

    -Mais vous savez, comme on dit : il se faut entraider, c'est la loi de la nature. Alors me voici ! Je savais que je ne dérangerais pas, la marine a toujours besoin d'hommes !  »

    A ses mots, le prince de Palma eut un sourire goguenard.

    -Des petites garces dans ton genre, ça pullule dans les tavernes et sûrement des plus compétentes ! Haha !

    Mais il avait beau le malmené, Felipe l’aimait bien ce Sforza… Il râlait pour la forme. Chevaleresque, rigueur, droiture, règles,… Le prince espagnol aimait que les choses soient carrés, à leur juste place. Alors quand vous lui collé un Capitaine Sforza sur le pont demandant l’asile maritime… Cela bousculait sa logistique (trois fois rien certes).

    L’esprit rigoureux de Felipe et son moi plus souple et plus fantasque (cherchez le plus drogué des deux…) se demandaientt ce qui serait le mieux pour la bataille. Epée terrible dans une main savante, disait son ancêtre de Tilly… Oh et puis : trêve de traditions ! Les amis sont les amis ! (les drogués sont les drogués : ça marche aussi...) L’espagnol se tourna vers l’italien en lui lançant un petit sourire complice :

    « Signor Sforza : vous êtes engagé !... Roi de Rien, héhé ! »

    « Alors, quelle est la stratégie ? Il faut botter les fesses de ces pouilleux ! J'ai quelques contentieux à régler avec eux, je suis d'une motivation sans faille ! » déclara Sforza soudain encore plus enthousiaste.

    Son attitude galvanisa le corsaire qui oubliait alors son manque… « d’inspiration ». Sentant son goût de l’aventure revenir au galop, Felipe lança à son ami avec un clin d’œil :

    « Je vais prendre la solution offensive ! »

    Voilà qu’une nouvelle aventure s’ouvrait devant les deux complices des mers !... Malgré tout l'espagnol reprit quelque peu son sérieux militaire :

    - Cependant nous n'agirons pas n'importe comment : venez je vais vous montrer les cartes que j'ai préparé, dit-il en invitant son ami dans sa cabine.

    Il l'invita à s'asseoir puis déroula ses plans devant lui avec un regard animé du flamme d'excitation :

    -Je sais bien que la plupart du temps vous ne serez jamais d'accord avec ces plans mais j'ai besoin d'un regard extérieur. Et ce n'est pas mon imbécile de second qui m'apportera un avis objectif... Alors ? Qu'en dites-vous ? Je pense que pousser cet armada vers ce récif, dit-il en indiquant les déplacements sur une des cartes, c'est le meilleur choix que nous avons : pour ensuite venir peu à peu les encercler... Techniquement les renseignements que j'ai eu son plausible pour la tactique ennemie."
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MessageSujet: Re: [Ostende] Quand les amis s'en vont en mer.   [Ostende] Quand les amis s'en vont en mer. Icon_minitime24.08.13 23:38

« Tiens ! Sa majesté de Pétaouchnock en personne sur mon navire ! Interprèèète ? Interprèèète ? Couhillère ? Comprends-moi, je n’étais pas bien sûr que tu parles encore notre langue avec tes responsabilités de chef de tribu, les sacrifices d’animaux, tout ça …
Moque toi, je sais que ce n'est que de la jalousie ! Tu aurais rêvé toi aussi d'être vice-roi du Pérou ! » lâcha Sandro faussement indigné.

Puis les deux se regardèrent, silencieux avant d'exploser de rire. Ils adoraient se lancer des piques, s'amuser à une fausse compétition et à se chercher, ce fut toujours leur credo depuis le début de leur amitié. Même si cela était bien mal parti au tout début, ils ont su trouver des atomes crochus (la drogue, par exemple). Puis ils redevinrent un peu plus sérieux, il était évident que Sforza n'était pas là juste pour dire un jour, surtout si près d'une bataille, cela était bien trop suspect pour ne pas poser la question. Et l'italien faisait son tragédien à se lamenter sur son bateau bafoué par les hollandais, son précieux bébé sans lequel il ne pourrait pas naviguer et donc pas se battre. Subtilement, ou pas d'ailleurs, il faisait comprendre à son ami qu'il aimerait bien s'embarquer. Mieux, il s'imposait, ne voulant aucun refus.

« Des petites garces dans ton genre, ça pullule dans les tavernes et sûrement des plus compétentes ! Haha !
Je suis forcément plus compétent qu'eux, j'ai l'avantage de ne pas boire comme un trou dans les tavernes ! Et puis connais tu un de ses types que l'on prendrait pour le diable ? Ah, que je me souviens quand l'Inquisition m'a poursuivi en hurlant ''le diable est de retour !'' Je suis le diable, je ne peux qu'apporter la victoire ! » lança t'il, sûr de lui.

A dire vrai, cela n'était pas forcément engageant dit comme cela, surtout sur un bateau d'espagnols superstitieux. Certains firent mimèrent le signe de croix, se demandant ce qu'un tel individu avait bien pu faire pour être poursuivi par l'Inquisition espagnole ! Il est vrai que le capitaine Sforza ne payait pas de mine au premier abord, ni au deuxième quand on connaissait ses penchants, mais cela ne l'empêchait pas d'être un bon stratège, de savoir voguer sur les mers. Certes, il était sans doute plus aventurier et plus spontané que son ami Palma, c'était une simple divergence de point de vue qui n'enlevait aucune compétence ni à l'un ni à l'autre, chacun sa manière de travailler. C'est vrai qu'ils ne s'étaient jamais retrouvés à combattre ensemble et Sandro savait qu'il devrait se plier aux ordres du capitaine, il tenterait de faire un effort (pas dit qu'il le fasse) pour que tout se passe au mieux !

« Signor Sforza : vous êtes engagé !... Roi de Rien, héhé ! »

Et une bonne chose de faite ! Les deux sur le même bateau, cela s'annonçait grandiose, enfin là ils étaient ensemble pour combattre, il fallait profiter qu'ils soient sobres. Le reste, ils verraient après la bataille comment ils fêteraient ça dignement. Son ami était spécialiste de l'opium, Sandro était davantage touche à tout et aimait faire goûter à son ami, histoire de lui faire varier les goûts. Mais ils n'en étaient pas là du tout. Pour l'instant, il fallait rester sérieux et parler stratégie. Et pour cela, il fallait se rendre la cabine du capitaine où étaient étalés des cartes de la mer du Nord. Cela avait moins de classe que les Caraïbes ou les Philippines à dire vrai, voir les frontières françaises et hollandaises n'amenaient pas au voyage. Mais ils n'étaient pas là pour voyager, c'était certain, il était l'heure de combattre. Des hollandais en plus ! Le rêve ! Sandro n'était pas un guerrier ni un homme de haine, mais il ne pouvait pas voir en peinture le duc de Brabant et espérait en découdre avec lui à la guerre. Pas aujourd'hui, mais il y avait encore le temps ! Silencieux, Alessandro observa la carte avec attention.

« Je sais bien que la plupart du temps vous ne serez jamais d'accord avec ces plans mais j'ai besoin d'un regard extérieur. Et ce n'est pas mon imbécile de second qui m'apportera un avis objectif... Alors ? Qu'en dites-vous ? Je pense que pousser cette armada vers ce récif, c'est le meilleur choix que nous avons : pour ensuite venir peu à peu les encercler... Techniquement les renseignements que j'ai eu sont plausible pour la tactique ennemie.
Je ne suis pas totalement convaincu. Si le vent change, nous serions tous prisonniers et faibles. Le fils de chien d'hollandais qui prend les rênes en face est Cornelis Tromp, un bon marin mais classique, il est facile de l'avoir. Mais pour cela il faut innover. Nous serons à armes égales en terme de vaisseaux, la stratégie va l'emporter. J'avais des plans sur mon bateau, je vais te montrer. Il interpella un mousse qui passait devant la porte ouverte de la cabine. Hé toi ! Va sur El Dragón Volador et demande à Bachir d'apporter les plans et mes écrits à son capitaine. »

Le jeune homme, interdit l'espace d'un moment, comme un lapin en plein phares, détala pour exécuter les ordres. En attendant, les deux hommes discutaient de qui étaient sous le commandement de Felipe, les vaisseaux présents et qui serait capable d'être réactifs en cas de revirement de situation. Pendant les quelques minutes, ils eurent le temps de parler de stratégie interne par rapport aux autres capitaines quand Bachir arriva avec tout le matériel qu'il posa. Sur sa carte, Sandro avait tracé des traits et fait des dessins, et avait annoté des idées en arabe, pour ne pas que ça soit déchiffré par la plupart des gens.

« Ah voilà. Cornelis aime les batailles rangés, à l'ancienne. Une seule ligne bien rangée. Je donne mon avis, tu le suivras si tu veux mais … il montra sa carte deux lignes différentes. Pourquoi ne pas scinder nos troupes en deux ? L'une se rend de manière classique pour une bataille rangée, tandis que nous passerions par ce récif, faisant effet de surprise en arrivant par derrière. Nous n'aurions besoin que de trois ou quatre navires, pas plus, et l'idée d'encerclement que tu avais serait donc bonne. »

Ce n'était pas bien honnête mais aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire et en temps de guerre, il fallait bien agir comme il se doit pour gagner. Les deux hommes parlementèrent encore pour fignoler les détails, cherchant la meilleure stratégie pour s'accorder et convoquer les autres capitaines pour leur exposer les faits, que chacun sache quoi faire et où aller. Quand ils virent Sforza aux côtés de Palma, la plupart craignirent pour leurs vies mais la plupart furent d'accord avec cette idée, et les récalcitrants n'eurent pas le choix. Voici comment douze navires espagnoles quittèrent le port, suivit par quatre autres.

Reprendre la mer excitait Alessandro, trop heureux de pouvoir être à nouveau sur les eaux, de voguer, bien qu'il n'ait pas le commandement de ce navire. Qu'importe, il était une sorte de lieutenant et avait un peu de manœuvre. Puis ils s'étaient mis d'accord avec Felipe, il n'y avait aucune raison que cela se passe mal. Enfin, on ne sait jamais ce qu'il pouvait se passer. Quand les navires hollandais furent en vue, l'Espada hissa le pavillon rouge, signe d'attaque et se dirigea vers le Ridderschap, le navire de Tromp. Il était temps de se battre. Sautillant comme un enfant, Sandro était tout guilleret, un peu trop !

« Ah ah ! Ils vont bouffer leurs mères, ces charognards ! En garde, vieille pute dégarnie ! Qu'on les écrase comme les cafards qu'ils sont ! »

Cela avait le mérite d'être clair sur sa pensée des hollandais ! Que la bataille commence !

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