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 Les commères, les mignons et les ragots

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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
Discours royal:



ADMIN TRAVESTIE
Monsieur fait très Madame

Âge : 27 ans
Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
Missives : 10014
Date d'inscription : 03/01/2007


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MessageSujet: Les commères, les mignons et les ragots   Les commères, les mignons et les ragots Icon_minitime29.08.12 23:28

Les commères, les mignons et les ragots Tumblr_m2soajeXNQ1qcf7sv
« L'information a élevé le commérage à la dignité de la culture. »
Il y a des jours où, quoi qu'on fasse, rien n'allait. Cette fin de 1666 n'était pas de bonne augure pour le prince de France qui cherchait à se divertir mais n'y arrivait jamais plus de quelques instants avant de retourner dans sa lassitude. Depuis la mise en terre du petit duc de Chartres, Saint-Cloud s'était terni, la vie s'y évaporait. Bien sûr, la petite Marie-Louise était toujours là, ne comprenant pas toute la gravité de la mort de son petit frère mais elle était la petite flamme de la maison, celle qui courait vers son père quand elle le voyait perdue dans ses pensées, lui donnant des ''je t'aime'' et des ''mon papa'' en l'enlaçant de ses petits bras potelés. Heureusement qu'elle était là, cela donnait un petit peu de baume au cœur au duc d'Orléans qui se morfondait et avait l'air bien triste dans ses habits sombres.

Mais toute la joie était de courte durée et dans la « délicieuse maison » de Saint-Cloud, on ne s'amusait plus. Car en plus de cette mort, il y avait la guerre qui s'approchait à grands pas. Et Philippe le savait bien, cette guerre serait synonyme de séparation. Oui, le prince savait que d'ici quelques mois, son Lorraine partirait de l'autre côté du front, il deviendrait son ennemi alors que son cœur continuerait de battre pour ce merveilleux être. C'était déchirant et cruel, Philippe maudissait cette Sotomayor d'avoir voulu cette guerre pour quelques bouts de terre. S'il pouvait la tenir entre ses mains pour l'étrangler, il le ferait sans hésiter aucunement ! Mais ni elle ni le reste de l'Europe n'avait envie de faire machine arrière, le jeu des alliances se mettait en place. Peu importe les autres, anglais, espagnols, germaniques … savoir qu'il serait face à Lorraine lui brisait davantage le cœur, les jours ensemble étaient comptés.

Finalement, dans toute cette tristesse, il n'y en avait qu'un qui tentait de sortir du lot. C'était le Mancini qui, non content d'avoir une prestigieuse charge dans la maison du Prince, se faisait une joie de voir Lorraine s'éloigner pour continuer à se rapprocher de Philippe, profitant même de sa tristesse pour se rapprocher petit à petit, à pattes de velours. Et avec les futurs incidents de la journée, cela ne ferait qu'aller dans le sens de l'italien. A commencer par le moment de la confession du prince. Philippe rechignait à s'y rendre, ce fut le Mancini qui l'accompagna et s'en alla, un petit sourire satisfait aux lèvres. L'évêque de Valence appelé Cosnac était chargé de faire entrer Monsieur dans le droit chemin, autant dire que ce n'était pas gagné ! S'il était bon chrétien dans l'âme, le prince ne l'était pas dans les faits : dépensier, égoïste, homosexuel … il cumulait les tares dirons nous, et ne s'en rendait pas vraiment compte. Et Cosnac avait beau le lui répéter, cela entrait par une oreille et sortait par l'autre. Et aujourd'hui, Philippe n'avait pas vraiment envie qu'on lui fasse la morale, il aurait davantage besoin de distraction que de morale. Encore une fois, l'évêque lui rappela la bonne conduite, du bienfait de l'éloignement de Lorraine et tout un tas de paroles que Philippe prenait pour des imbécillités. Las, Philippe se leva.

Je croyais, monsieur, que vos paroles étiez là pour me réconforter et non m'accabler !
Je ne fais que rapporter la parole de Dieu, monseigneur.
Non, Dieu est aimant, il ne moralise pas les gens dans leur chagrin. Sortez.
Mais …
SORTEZ, IMBECILE !


Voilà, Cosnac était arrivé au bout de la clémence princière et pourtant, tétanisé, ne bougea pas de suite puis croisa le regard noir d'un Philippe qui n'en pouvait plus. Relevant sa soutane pour mieux se dépêcher, il sortit à vive allure du salon. A peine eut il passé la porte que quelque chose le frôla à quelques centimètres de sa tête, s'écrasant contre un vase en cristal avec des fleurs qui se brisa en mille morceaux, renversant l'eau sur l'objet qui n'était autre qu'une Bible !

Monsieur, vous avez jeté le livre de Dieu ! C'est un blasphème !
Je vais vous mettre des coups de blasphème dans le derrière si vous ne disparaissez pas sur le champ !
hurla le prince sans quitter la pièce.

Puis il poussa un soupir, toujours en colère, le corps tendu de ce moment dont il se serait bien passé. C'est à cet instant qu'entra Gauthier-Charles, un des mignons de Monsieur (sûrement le plus infâme), l'air encore surpris par la scène qu'il avait vu car il se trouvait dans le couloir à cet instant.

QUOI ? vocifera Philippe.
Je … hé bien …
Quoi ? Cette satanée Bible vous a t'elle coupée la langue ?
Non … Mademoiselle d'Harcourt vient d'arriver et …
Oh !
s'exclama Monsieur, qui s'était calmé en un instant. Emmenez la dans mon boudoir, j'arrive. Je dois ressembler à une folle après cette crise.

Il tourna les talons pour se rendre dans sa chambre et ferma la porte derrière lui. Voilà, à faire des crises, ses beaux cheveux faisaient n'importe quoi et son maquillage coulait. Après une retouche beauté, il s'admira une dernière fois dans le miroir. Il était bien loin du Prince de France haut en couleur avec son habit couleur aubergine, bien trop foncé pour lui habituellement mais ne voulant pas porter de noir continuellement, le prince tournait avec les couleurs foncées pour marquer toujours son deuil. Comme il recevait mademoiselle d'Harcourt, il avait agrémenté sa tenue de bagues et avait sorti des boucles d'oreilles en perles. Il s'en retourna donc à son boudoir où Perrine l'attendait, assise dans un des confortables fauteuils qui se leva pour la révérence. Le prince aigri se transforma en un hôte agréable et souriant.

Mademoiselle d'Harcourt, je suis ravi que vous répondiez enfin à une de mes invitations. Mon cousin m'a dit que vous étiez retournée dans votre famille, je suis bien aise de vous savoir de retour à la Cour ! Mais rasseyez vous donc.

A son tour, il prit un fauteuil et s'y installa avec grâce, aussi bien – voire mieux – qu'une dame.

Je préférais vous voir dans ma demeure plutôt qu'à Versailles, qui m'ennuie ces derniers temps. Mais j'ose espérer que vous aurez de quoi me divertir !

Quand deux commères se rencontrent, peu importe leurs rangs, il y a toujours à raconter et de quoi se divertir !
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MessageSujet: Re: Les commères, les mignons et les ragots   Les commères, les mignons et les ragots Icon_minitime03.09.12 23:18

Affalée dans un confortable fauteuil, les jambes pendantes sur l’accoudoir, Perrine ne cessait de tourner et retourner entre ses doigts un billet fort froissé d’être ainsi malmené. Par moment, elle y jetait un regard envieux, avant de se détourner sans chercher à dissimuler la frustration que l’on pouvait aisément lire dans ses yeux. Elle était seule aujourd’hui, et n’avait besoin de cacher à personne à quel point ce petit bout de papier adressé à une certaine demoiselle d’Harcourt la tourmentait. Et qui ne l’aurait été ? Car c’était bien à elle, et à elle seule, que Monsieur le frère du Roi écrivait.
Perrine poussa un soupir, et laissa lourdement sa main retomber sur le fauteuil. L’invitation du Prince - la troisième depuis leur première et dernière rencontre ! - était terriblement tentante. Paris, alors qu’elle s’était lancée avec Gabrielle dans l’équipée de Saintonge, avait fait croire à Monsieur que mademoiselle d’Harcourt s’en était retournée sur ses terres, mais visiblement, Perrine pouvait se targuer d’avoir fait mouche auprès de lui. Et quand, la veille, elle avait mis la main sur le billet rédiger à son attention - ou plutôt celle de son éminent double - l’impudente camériste n’avait pu s’empêcher de rêver à quelques commérages avec la plus grande vipère du royaume de France.

Une nuit était passée, une matinée également, mais rien n’avait suffi à lui ôter l’idée de la tête. Et maintenant que l’hôtel de la rue Saint Antoine s’était vidé de ses occupants, il ne restait hélas plus rien ni personne pour détourner son attention, ou faire appel à sa raison. Perrine s’ennuyait, or l’ennui avait sur elle le don de la conduire à toutes sortes d’activités généralement peu recommandées. Et puis, Gabrielle étant de sortie, rien ne la retenait chez les Longueville pour le moment. Même Paris s’était absenté, mais leur retrouvailles s’étaient soldées par une acerbe dispute, sa présence ou non n’aurait pu changer grand chose à l’affaire. Non, définitivement, Perrine n’avait rien au monde pour la retenir.

Il ne lui en fallu, on s’en doute, pas beaucoup plus pour se décider. Malgré les interdits et les risques qu’elle prenait, la demoiselle bondit soudain de son fauteuil et courut choisir une robe parmi celles de la duchesse. Elle n’hésita pas longtemps, soudain à court de temps, mais dût faire appel pour s’habiller à la petite chambrière qu’elle s’était mis en tête d’entraîner peu à peu dans ses manigances. Elle ne pouvait de toute façon pas lui refuser ce service et son silence, Perrine l’ayant prise la main dans le sac, ou plutôt dans les bijoux de Gabrielle. Aussi, en un temps record, la camériste fut-elle coiffée, habillée, et après avoir fait jurer à sa complice de ne rien dire et laissé un mot à Gabrielle, emportée par le cochet d’un carrosse sans armes en direction de l’élégant château de Saint-Cloud. Lorsqu’elle en sortit, la simple domestique s’était pour la seconde fois changée en mademoiselle d’Harcourt.

L’imposante demeure avait perdu de son fringuant depuis la mort du petit duc de Chartres, disait-on. Néanmoins, l’on ne pouvait manquer de s’émerveiller devant les splendeurs de ce palais, et d’y reconnaître à chaque coin la marque de l’extravagant Monsieur.
Perrine en était là de ses observations lorsqu’un éclat de voix attira son attention. Elle venait de pénétrer dans une antichambre et l’un des mignons du Prince s’avançait vers elle lorsque résonna un « SORTEZ, IMBECILE ! » qui ne laissait aucun doute sur l’état du maître des lieux. La demoiselle esquissa un sourire amusé en entendant le bruit d’un vase que l’on brise. Décidément, l’humeur était à la dispute. Peut-être avait-elle mieux choisi son jour qu’elle ne l’imaginait...
« Qui dois-je annoncer, mademoiselle ? finit par lui demander le jeune homme après un instant d’hésitation.
- Mademoiselle Perrine d’Harcourt, répondit l’intéressée. Le Prince attend ma visite, je crois. »
Le mignon acquiesça. Il avait sur les lèvres un rictus moqueur. Sans doute songeait-il à la façon peu aimable dont risquait d’être reçue cette inconnue, et Perrine elle-même devait s’admettre quelque peu nerveuse. Mais, fière et altière, elle n’en montra rien, et alla d’elle-même s’asseoir sur l’un des fauteuils qui bordaient la pièce.

Une porte s’ouvrit, et la vitesse avec laquelle s’échappait l'ecclésiastique manqua de tirer un éclat de rire à la demoiselle, qui détourna prudemment le regard pour le poser sur le mignon qui semblait hésiter à pénétrer dans l’antre de son maître. Elle haussa un sourcil et, vexé d’avoir été pris en faute, le jeune homme se redressa avant de disparaître.
« Le Prince vous prie de l’attendre quelques instants, annonça-t-il en revenant, quelques courtes secondes plus tard. Suivez-moi. »
La fausse noble hocha la tête, et se dirigea à sa suite vers un confortable boudoir, ignorant le regard inquisiteur qui lui fut lancé lorsqu’elle s’installa sur un fauteuil.
Les quelques minutes que dura sa solitude lui firent réalisa à quel point était risquée son entreprise, mais elle ne se démonta pas. Il lui était de toute façon impossible de revenir en arrière et enfin, maintenant qu’elle était là, elle n’aurait perdu pour rien au monde l’occasion qui s’offrait à elle : celle de profiter de l’invitation d’un Prince de France à son égard, elle, insignifiante petite camériste.

Une porte s’ouvrit et aussitôt, Perrine se leva pour s’incliner gracieusement face à Monsieur.
« Mademoiselle d'Harcourt, je suis ravi que vous répondiez enfin à une de mes invitations. Mon cousin m'a dit que vous étiez retournée dans votre famille, je suis bien aise de vous savoir de retour à la Cour ! Mais rasseyez vous donc.
- Vos invitations m’honorent, Monseigneur ! J’ai accouru dès mon retour ! répondit-elle, l’oeil brillant, en se rasseyant.
- Je préférais vous voir dans ma demeure plutôt qu'à Versailles, qui m'ennuie ces derniers temps. Mais j'ose espérer que vous aurez de quoi me divertir ! »
A ces mots, un sourire presque carnassier étira les lèvres de la vipère, qui suivit des yeux un jeune homme qui venait d’entrer, les bras chargés d’un plateau supportant une appétissante collation.
« Je serais ravie de vous désennuyer, Monsieur, fit-elle avec enthousiasme. Je n’ai avec moi ni cartes, ni merveilleuse proposition de balade mais... je crois savoir que quelques nouvelles vous agréeront bien plus. »
Elle eut une moue complice, avant d’attraper un macaron brun qui lui faisait fièrement de l’oeil du haut de la petite table installée non loin d’elle. Si elle ne faisait que rêve, alors surtout que personne ne vienne la réveiller !

« Par où commencerais-je ? poursuivit-elle en observant la confiserie. Voyons, vous avez sûrement entendu parler de cette fête donnée par votre cousin de Longueville ? L’on raconte beaucoup de choses sur cette soirée, mais rien d’aussi divertissant que la cuisante défaite que les poings d’un corsaire - monsieur de Roberval il me semble - ont infligé au duc de Richmond, si vous voulez mon avis. Elle croqua dans son macaron, avant de continuer son récit, avec l’aisance d’une Précieuse et la langue d’une vipère. Enfin, vous devez savoir tout cela, on ne se lasse pas d’en parler. En revanche, saviez-vous que la duchesse, qui vient de rentrer de son long voyage en province, a tout découvert ? J’ai ouï dire que l’évènement l’a mise dans une colère noire ! Elle eut un rire amusé. Il faut dire que l’un des présents que vous lui aviez offert, un magnifique vase, a malheureusement disparu dans la bataille. »
Perrine s’arrêta un instant pour achever son macaron. Il y avait tant à dire !

« C’est d’ailleurs lors de cette soirée que le comte de Froulay a rencontré sa jeune fiancée... Megan Campbell, lâcha-t-elle avec un mépris non dissimulé. Le pauvre homme n’a décidément guère de chance avec les femmes. Ecoper d’une telle promise après la mort tragique de sa femme... Et ça n’est pas tout ! Une demoiselle en qui j’ai toute confiance - elle parlait d’elle-même, évidement - a vu monsieur de Froulay blanc comme un linge, égaré dans les cuisines après être sorti d’un des souterrains du palais ! Et devinez la suite : il était accompagné de cette Polonaise, mademoiselle Sobieska qui semblait l’avoir bien malmené. Je le soupçonne de ne pas être à son aise sous terre... »
Perrine s’interrompit un instant, pour laisser passer un éclat de rire et siroter une gorgée de vin. Difficile d’arrêter la peste qui sommeillait en elle lorsqu’on l’éveillait. A nouveau, un méchant sourire éclaira son visage.
« Et puisque nous en sommes aux couples, il paraît que le baron de Sola a retrouvé son épouse, il y a de cela quelques jours - pauvre femme, soupira-t-elle. Et, ce n’est qu’une rumeur, mais l’on aurait également aperçu monsieur Racine rôdant autour de... l’hôtel Calemberg ! Certains pensent déjà que la princesse n’est pas si bigote qu’elle paraît ! Et si vous voulez mon avis, Monseigneur, il vaudrait mieux pour elle qu’ils n’aient pas totalement tort. Seigneur qu’elle est ennuyeuse... Elle leva les yeux au ciel, avant de se laisser tenter par un second macaron. Ils sont excellents ! En revanche, vous devriez vous méfier des fréquentations de ce jeune homme qui les a apporté... André, c’est cela ? Je l’ai vu de mes propres yeux rencontrer l’un des mousquetaires de sa Majesté, le jeune Froulay si je ne m’abuse - Eric, et non son frère, qui est sans doute un excellent capitaine. Et, honnêtement, je n’irais pas chercher des maîtresses à cet homme-là, mais plutôt des amants. »

A nouveau, la demoiselle sourit, en s’enfonça un peu plus confortablement dans son fauteuil.
« Vous voyez, Monsieur, Versailles n’est pas si dénué d’intérêt que vous ne le dites... »
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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
Discours royal:



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MessageSujet: Re: Les commères, les mignons et les ragots   Les commères, les mignons et les ragots Icon_minitime07.09.12 15:35

Il était évident que Monsieur ne se doutait pas un instant qu'il avait face à lui une pure imposture, que mademoiselle d'Harcourt utilisait cette prolifique famille pour s'y glisser et berner un prince royal, qu'en réalité elle n'était qu'une camériste sans une goutte de sang bleu. Il valait mieux pas que cela se sache, que Perrine garde bien son secret et avoir ses entrées chez Monsieur, c'était tout de même bien amusant. La dernière fois qu'ils s'étaient vus, c'était chez Olympe, quand avec Paris, ils avaient monté ce complot contre la cousine Alençon, cette bigote stupide et sans cervelle que Philippe ne pouvait pas encadrer … Peut être parleront-ils d'elle aujourd'hui. Mais il y avait tant de gens qui menaient des vies si palpitantes, de quoi faire un vrai recueil de potins sur eux. Et aujourd'hui, les deux commères allaient en écrire un chapitre, voire plusieurs !

Je serais ravie de vous désennuyer, Monsieur. Je n’ai avec moi ni cartes, ni merveilleuse proposition de balade mais... je crois savoir que quelques nouvelles vous agréeront bien plus.
Je vous écoute avec grande attention, je n'ai pas toutes les nouvelles croustillantes, ces derniers temps, je n'avais pas la tête à cela. Alors, dites moi tout ! 


Oh, il y en avait des choses à dire ! Depuis le début du mois, Philippe se montrait beaucoup moins à la Cour et n'avait pas eu trop l'envie d'écouter les commérages. Il reprenait petit à petit sur lui, le roi son frère lui ayant demandé (autant dire ordonné) de paraître à nouveau à la Cour. Donc un bon retour ne pouvait se faire que s'il savait ce qu'il se tramait à Versailles, ce n'était pas concevable ! Assis dans son fauteuil, son verre à la main, il attendait avec impatience toutes ces histoires. Et il ne serait pas déçu …

Par où commencerais-je ? Voyons, vous avez sûrement entendu parler de cette fête donnée par votre cousin de Longueville ? Le prince hocha de la tête. L’on raconte beaucoup de choses sur cette soirée, mais rien d’aussi divertissant que la cuisante défaite que les poings d’un corsaire - monsieur de Roberval il me semble - ont infligé au duc de Richmond, si vous voulez mon avis.
Le cousin de mon épouse ne sait plus quoi faire pour se faire remarquer. Quelle famille étrange que ces Stuarts.
lâcha t'il en goûtant au délicieux vin servi tandis que Perrine racontait comment la duchesse de Longueville avait tout découvert.
Il faut dire que l’un des présents que vous lui aviez offert, un magnifique vase, a malheureusement disparu dans la bataille.
Toujours les mêmes victimes. Je lui en ferais porter un autre, il était si beau.


Les ragots s'enchaînèrent à la vitesse de l'éclair, Philippe en avait raté des histoires. Il écoutait cela avec grand intérêt, riant de bon cœur lors de l'histoire de Froulay dans les souterrains, du baron de Sola, des Calenberg … Tout le monde passait dans la bouche de la demoiselle d'Harcourt, c'était tout à fait exquis. Cela faisait du bien d'avoir des personnes de ce genre dans l'entourage princier. Bien sûr, il avait bien ses deux amis d'enfance, Athénaïs et Thimoléon, ils étaient toujours là quand il le fallait, eux aussi avait la langue bien pendue, cela donnait de grandes conversations digne des plus grandes anthologies. Mais avoir une autre personne avec qui discuter de cela ne faisait aucun mal. Philippe rit donc joyeusement en croquant un des macarons qui se trouvaient devant lui, écoutant avec attention toutes les histoires possibles que l'on pouvait entendre à Versailles ces derniers jours. Il fallait qu'il s'en aille pour que les gens se mettent à faire n'importe quoi !

Vous voyez, Monsieur, Versailles n’est pas si dénué d’intérêt que vous ne le dites...
Peut être exagérais-je un petit peu. Les gens en eux-même ne sont pas intéressants, il n'y a que leurs petites aventures qui sont plaisantes. Par exemple,
il reposa son verre,vous savez à tel point que je déteste cet idiot d'Alfie et que je cherchais un moyen de lui faire payer. Avec une autre amie, nous avons pensé à le marier. Mais attention, de trouver une femme capable de lui en faire voir de toutes les couleurs, du genre assez jalouse pour ne pas qu'il approche Lorraine … ou qui que ce soit. C'est pour ça que j'aime le tempérament des italiens, toujours excessifs. Mademoiselle Farnèse, qui est une cousine, est parfaite à mon sens. Elle me rappelle ce que l'on disait sur ma grand mère. A présent, Alfie connaîtra l'enfer où qu'il aille ! Détruire des vies sociales et les raconter sur un ton de badinage, voilà le quotidien princier. Et vous parliez tout à l'heure du duc de Richmond, ne l'avez vous pas croisé ivre mort ? Il rentrait avec grand peine jusqu'à son manoir, en titubant. Dire que ce garçon se reproduit me fait frissonner, quel père indigne. Et quand on est de famille royale, on apprend à se tenir que diable !

Il leva les yeux au ciel. Jamais en France cela n'arriverait, on se saoulait chez soi mais pas dans les tavernes jusqu'à plus soif, il fallait un peu se contrôler. Une des tartelettes lui fit envie et il en prit une avant de reprendre avant même de la goûter.

Mais les familles royales se perdent. Voyez le prince du Danemark courant après une comédienne et sa sœur mariée à un garçon dont la bouche prend la moitié du visage et n'a pas l'air d'être bien intelligent ! Vraiment, mademoiselle, les familles royales ne sont plus. Rgardez les Habsbourg d'Espagne, leur roi est un garçon de cinq ans qui ne sait pas lire ni écrire et à peine marcher, je plains celle qui devra jouer les reines d'Espagne de pacotille ! En parlant d'espagnols, il croqua dans sa tartelette une petite bouchée vite avalée, avez vous rencontré celle qui nous a déclaré la guerre, cette princesse de Lillebonne ? Elle n'a de princesse que le titre, cette femme veut contrôler le monde, car son faible de mari lui mange dans la main. Je suis sûre que toute l'armada espagnole lui est passée dessus. Avec la guerre, elle pourra varier les plaisirs avec des anglais ou des germaniques !

Il détesta cette femme suffisante et vénale, qui avait la prétention de tourner autour de Lorraine. Elle aussi, Philippe l'étriperait bien. Mais il en aurait peut être un jour l'occasion, sait on jamais !

En parlant de personnes détestables, avez vous fait enfin la connaissance de ma cousine ? Sinon il me faudra l'inviter ici lors d'une petite fête. Je comptais l'inviter quoiqu'il en soit, elle déteste Saint-Cloud, pense que rien ne peut être bon entre ces murs ! Qu'on la pende, qu'elle s'exile ou se marie, mais qu'elle déguerpisse !

Après avoir, bien sûr, réussi leur plan de la faire tomber. Mais au jeu des ragots, tel est pris qui croyait prendre, car Philippe n'était pas au courant de toutes les histoires mais ne voyait encore moins les histoires qui le concernent …

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MessageSujet: Re: Les commères, les mignons et les ragots   Les commères, les mignons et les ragots Icon_minitime14.10.12 12:39

La première nervosité passée, et les quelques questions balayées, gueuse ou non, l’on ne pouvait nier que Perrine se trouvait auprès de Monsieur totalement dans son élément. Les ragots, les macarons et cet excellent vin qu’elle se fit servir, ces fauteuils luxueux et ces étoffes chatoyantes lui auraient même à elle fait oublier qui elle était, et d’où elle venait réellement. Pour elle, il n’y avait nul doute à avoir : elle était faite pour ça, et Dame Nature avait commis la plus injuste des erreurs en la faisant naître dans la misère. Elle qui n’était pas fort catholique verrait volontiers dans la rencontre de sa famille avec les Longueville, et sa place auprès de la duchesse comme un signe irréfutable de cette méprise. Si ça n’était de condition, de coeur et d’âme, Perrine appartenait à ce milieu trouble, fait de venin, de masques et de parures. Et si elle trouvait souvent quelque excitation à jouer dans l’ombre le rôle de la marionnettiste, rien ne lui plaisait comme ces douces impostures qui faisaient d’elle la jeune femme qu’elle avait toujours souhaité être. Alors certes, elle prenait un risquait énorme, et abusait allègrement pas moins qu’un prince de France. Mais le jeu, à ses yeux, en valait largement la chandelle. Et après tout, gueuse ou non, Monsieur ne semblait pas trouver désagréable leur entretien.

C’est donc sans le moindre scrupule, et avec pour seule arrière pensée l’amertume de n’être qu’une imposture, que mademoiselle d’Harcourt cracha son redoutable venin, et ce avec le naturel déconcertant qui n’appartenait à qu’à ces vipères que savait si bien produire la cour. A l’aise, elle n’épargna rien ni personne, et conclut sa petite tirade avec pour nouvel objet de convoitise un chocolat surmonté d’une petite amande.
« Peut être exagérais-je un petit peu, répondit le Prince lorsqu’elle en eut terminé. Les gens en eux-même ne sont pas intéressants, il n'y a que leurs petites aventures qui sont plaisantes. Perrine hocha la tête en sirotant une gorgée de vin. Par exemple, vous savez à tel point que je déteste cet idiot d'Alfie et que je cherchais un moyen de lui faire payer. Avec une autre amie, nous avons pensé à le marier.
- Oh, mais quelle charmante idée !

- Mais attention, de trouver une femme capable de lui en faire voir de toutes les couleurs, du genre assez jalouse pour ne pas qu'il approche Lorraine … ou qui que ce soit. C'est pour ça que j'aime le tempérament des italiens, toujours excessifs. Mademoiselle Farnèse, qui est une cousine, est parfaite à mon sens. Elle me rappelle ce que l'on disait sur ma grand mère. A présent, Alfie connaîtra l'enfer où qu'il aille ! »

Perrine esquissa un sourire mesquin à l’évocation de l’italienne, mais garda pour elle ce qu’elle savait de ses petites activités. Ces ragots-là étaient de ceux dont on profitait bien mieux à les garder secrets, ou à ne les révéler que le moment venu.
« Bravo ! applaudit-elle avec enthousiasme. Mademoiselle Farnèse mettra, je n’en doute pas, un point d’honneur à tourmenter ce malheureux qui, entre nous, mérite bien son sort. Savez-vous que certains le disent voleur ? »
Fantasme, ou fond de vérité ? Elle n’en avait cure ! La jeune femme ne connaissait d’ailleurs que de loin et de nom ce triste anglais dont chacun connaissait la trop grande amitié pour le chevalier de Lorraine. Un chevalier décidément fort à la mode ces derniers temps... Mais avant qu’elle ne fasse un commentaire sur ce mariage improbable, Monsieur reprit la parole, lui faisant oublier un instant les noces à venir.
« Et vous parliez tout à l'heure du duc de Richmond, ne l'avez vous pas croisé ivre mort ?
- Voyons, Monsieur, qui ne l’a jamais vu dans cet état ?
siffla-t-elle en levant les yeux au ciel (et en finissant son chocolat).
- Il rentrait avec grand peine jusqu'à son manoir, en titubant. Dire que ce garçon se reproduit me fait frissonner, quel père indigne. Et quand on est de famille royale, on apprend à se tenir que diable !
- Hélas, le pauvre homme a connu un si long exil qu’il doit en avoir oublié les obligations de son rang...

- Mais les familles royales se perdent. Voyez le prince du Danemark courant après une comédienne et sa sœur mariée à un garçon dont la bouche prend la moitié du visage et n'a pas l'air d'être bien intelligent ! Vraiment, mademoiselle, les familles royales ne sont plus. Regardez les Habsbourg d'Espagne, leur roi est un garçon de cinq ans qui ne sait pas lire ni écrire et à peine marcher, je plains celle qui devra jouer les reines d'Espagne de pacotille !
- Cette famille n’a vraiment rien pour plaire
, renchérit Perrine avec une moue de dégoût. Avez-vous vu ce.. menton dont ils sont tous affublés ?
- En parlant d'espagnols, avez vous rencontré celle qui nous a déclaré la guerre, cette princesse de Lillebonne ? Elle n'a de princesse que le titre, cette femme veut contrôler le monde, car son faible de mari lui mange dans la main. Je suis sûre que toute l'armada espagnole lui est passée dessus. Avec la guerre, elle pourra varier les plaisirs avec des anglais ou des germaniques ! »

La fausse Harcourt eut un ricanement mauvais, puis récupéra son verre qu’elle avait déposé plus tôt sur la petite table.
« En parlant de personnes détestables, continua Monsieur, avez vous fait enfin la connaissance de ma cousine ? Sinon il me faudra l'inviter ici lors d'une petite fête. Je comptais l'inviter quoiqu'il en soit, elle déteste Saint-Cloud, pense que rien ne peut être bon entre ces murs ! Qu'on la pende, qu'elle s'exile ou se marie, mais qu'elle déguerpisse !
- Et bien je ne suis de retour à la cour que depuis quelques jours, aussi n’ai-je pas encore eu ce...plaisir
, répondit Perrine qui préférait ne pas mesurer les conséquences d’une telle cabale sur les risques qu’elle prenait déjà. Mais il me tarde de la rencontrer et de la voir prise au piège de notre petite intrigue. Il est vraiment temps de varier ses fréquentations, on ne la voit qu’aux bras de bigotes plus terrifiantes les unes que les autres ! Vous savez, continua-t-elle après avoir saisi une tartelette, je ne serai pas surprise de la voir amie avec des gens telle que cette baronne... Quel est son nom ? Ah ! La baronne Michelle de Bergogne. Elles cueilleraient des fleurs ensemble... »
Cette baronne stupide qui passait le plus clair de son temps à verser des larmes sur les moqueries dont elle était victime - et qu’elle méritait, a-t-on idée de se passionner pour les fleurs ? - avait toujours paru à Perrine comme une source inépuisable de ragots. Elle continua quelques instants à lui faire méchamment siffler les oreilles, puis abandonna le sujet comme il était venu pour s’intéresser à un cas bien plus intéressant.

« Mais puisque nous parlons de gens étranges, avez-vous entendu parler du duc de Sudermanie ? Un original qui passe plus de temps dans son laboratoire qu’à la cour. On entend chez lui, paraît-il, de drôles de choses parfois... J’ai entendu dire qu’il s’étonnait même parfois des réceptions organisées dans sa propre demeure tant il ne vit que pour ses explosions. Elle leva les yeux au ciel devant tant d’étrangeté, en finissant sa tartelette. Je l’ai vu il y a deux jours accompagné de la marquise de Listenois, celle qui se prétend la nouvelle favorite du roi votre frère... Pauvre femme, on la dit menteuse comme une arracheuse de dents. »
Elle poussa un soupir, puis ses traits se firent ennuyés.
« Pauvre Lorraine, écoper d’une fiancée pareille... La marquise n’est pas plus ravie que lui de ce mariage d’ailleurs, mais les noces sont bel et bien scellées. Ce couple est si mal assorti... Elle leva les yeux sur Monsieur qui semblait avoir changé de couleur, et aussitôt, se reprit. Oh pardonnez-moi ! Quelle indélicatesse, je ne pensais pas que vous étiez encore si affecté de la nouvelle ! »
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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
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MessageSujet: Re: Les commères, les mignons et les ragots   Les commères, les mignons et les ragots Icon_minitime31.10.12 21:39

Les ragots fusaient à en perdre la tête ! Il y avait tant de monde sur qui parler que ces deux là n'auraient pas assez d'une journée pour tout se dire ! Alors autant aller à l'essentiel et pointer les figures de la Cour et ceux dont on avait l'impression qu'ils cherchaient à tout prix à se montrer ridicules tant cela était presque trop gros. Enfin, tout le monde en prenait pour son grade personne n'était épargnée, pas même les autres familles royales d'Europe, tout le monde était sur un pied d'égalité dans le monde du commérage, il suffisait de pas grand chose pour qu'ils soient épinglés par Monsieur et sa grande amie du jour, mademoiselle d'Harcourt. Il était toujours plaisant d'avoir des personnes avec qui cracher avec grand plaisir et apprendre de nouvelles histoires, comme on prendrait des nouvelles de sa famille. Bien sûr, le prince avait ses deux grands amis d'enfance, Thimoléon et Athénaïs pour partager cette excellente activité mais il n'y avait jamais assez de personne dans ces moments là !

Puis le sujet partit sur Élisabeth d'Alençon, la cousine du prince et surtout la future victime de leur magnifique complot. Philippe en avait assez de la voir se plaindre à longueur de journée, de répéter à qui voulait l'entendre qu'elle descendait de Saint-Louis, de vanter les mérites de ses ancêtres mais aussi cette bigoterie à toute épreuve et la cabale qu'elle menait autour de Lorraine, cela en devenait même une obsession ! Pour tout cela, il fallait qu'elle paie, et très cher !

Et bien je ne suis de retour à la cour que depuis quelques jours, aussi n’ai-je pas encore eu ce...plaisir. Mais il me tarde de la rencontrer et de la voir prise au piège de notre petite intrigue. Il est vraiment temps de varier ses fréquentations, on ne la voit qu’aux bras de bigotes plus terrifiantes les unes que les autres ! Vous savez, je ne serai pas surprise de la voir amie avec des gens telle que cette baronne... Quel est son nom ? Ah ! La baronne Michelle de Bergogne. Elles cueilleraient des fleurs ensemble...

Le prince leva les yeux au ciel au nom de cette stupide baronne sans cervelle, but une gorgée de vin avant de répondre avec un sourire moqueur.

C'est vrai qu'elles seraient de grandes amies, à vivre dans un cocon de nuage fleuri, s'exclama le prince avec une voix faussement mielleuse pour souligner sa moquerie avant de reprendre. Mais cette baronne est issu d'une famille d'idiots de génération en génération, je vous le prouve. Où est Joséphine ?
Vous parlez de Marie-Adélaïde ? osa un mignon
Non du Pape travesti. A votre avis ? rétorqua t'il sur un ton peu aimable.

Marie-Adélaïde arriva, toujours aussi peu confiant du pourquoi le prince voulait le voir, ce n'était jamais bon signe. Il se trouvait là, non loin des fauteuils où étaient assis les deux commères qui le dévisageaient.

Dites moi Joséphine, connaissez vous la baronne de Bergogne ?
En effet Monsieur. Il s'agit de ma jeune sœur.
Voyez vous, une famille d'idiots. Le grand frère porte un nom de fille et est incapable de peu de choses à part glousser et retenir ses larmes comme à cet instant. La jeune sœur cueille des fleurs et pleure qu'elle n'a aucun d'amis. Famille de pleureurs. Dégagez Joséphine, vous polluez notre vue.

Il était ignoble et méchant avec ses mignons. Mais en même temps, quelle idée de s'appeler Marie-Adélaïde ? Cela était presque comme tendre un bâton pour se faire battre ! Enfin, ils pouvaient reprendre le cours de leur conversation de savoir qui étaient ces étranges nobles et leurs histoires grotesques.

Mais puisque nous parlons de gens étranges, avez-vous entendu parler du duc de Sudermanie ? Un original qui passe plus de temps dans son laboratoire qu’à la cour. On entend chez lui, paraît-il, de drôles de choses parfois... J’ai entendu dire qu’il s’étonnait même parfois des réceptions organisées dans sa propre demeure tant il ne vit que pour ses explosions.
On dit qu'il a perdu la tête après une de ses explosions, cela ne m'étonne guère.
Je l’ai vu il y a deux jours accompagné de la marquise de Listenois, celle qui se prétend la nouvelle favorite du roi votre frère... Pauvre femme, on la dit menteuse comme une arracheuse de dents.
Quelle histoire stupide ! Dire cela alors qu'elle est dans la maison de la favorite, c'est le meilleur moyen de se faire virer par un bon coup de pied au derrière ! Les gens sont stupides … lâcha t'il sur un ton dédaigneux avant de reprendre son verre.
Pauvre Lorraine, écoper d’une fiancée pareille... La marquise n’est pas plus ravie que lui de ce mariage d’ailleurs, mais les noces sont bel et bien scellées. Ce couple est si mal assorti...

En entendant ses mots, Philippe avala de travers et manqua de s'étouffer. Il du tousser à de nombreuses reprises pour que cela passe mais cela n'empêchait pas d'avoir de grands yeux ahuris face à cette nouvelle. Quoi ?!!! Lorraine fiancée à cette menteuse ? Non, ce n'était pas possible, comment a t'il pu passer à côté d'une telle information ? Et pourquoi Lorraine ne lui en avait-il pas parlé ? La tête en disait long sur la nouvelle qui eut l'effet d'un boulet de canon sur lui. Perrine dut le voir et se rattrapa, désolée.

Oh pardonnez-moi ! Quelle indélicatesse, je ne pensais pas que vous étiez encore si affecté de la nouvelle !
A dire vrai, je … n'en savais rien. lâcha le prince toujours sous le choc.

Il était tout pâle face à cette nouvelle dont il ne s'attendait pas le moins du monde. Perrine ne se serait pas trouvée là, sûrement que Philippe serait parti à la recherche de Lorraine pour lui demander des explications sans prendre de gants ! Mais là, il se sentait à peine la force de quoi que ce soit, et puis il avait son invitée qu'il ne pouvait pas planter de la sorte. Ce qu'il avait besoin, c'est de réponse en fait. Et surtout pas de paroles inutiles comme s'apprêtait à dire Adolphe-Casimir, le bavard de la bande qui ouvrait surtout son bec pour brasser du vent.

Oh Monsieur, vous êtes tout pâle, à croire que vous avez vu un mort. Lui n'avait pas du écouter la conversation. Allez vous bien ? Ou avez vous besoin de …

Pour lui couper la parole, Philippe usa d'une manière très directe : la gifle. Le bruit de la rencontre de la main princière et de la joue du mignon a pu être entendue à des lieues de là. Surpris, le mignon avait porté sa main à sa joue rougie.

Apprenez à vous taire, bon sang ! Et à écouter, espèce d'imbécile !

Là il était en colère et puisqu'il ne pouvait pas le reporter sur Lorraine qui n'était pas là, qu'Alfie non plus, et qu'il n'allait pas le faire sur Perrine qui n'avait rien fait, il fallait bien un souffre-douleur. L'avoir frappé avait un peu calmé son altesse qui tentait de retrouver un semblant de dignité.

Veuillez pardonner mon comportement, cet être m'insupporte. Il prit une bonne inspiration avant de reprendre, plus aimable : Comment avez vous appris cela ? Et quand ? Décidément, on me cache des choses sous mon propre toit et personne ne me tient informé. Heureusement que vous êtes là, mademoiselle.

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MessageSujet: Re: Les commères, les mignons et les ragots   Les commères, les mignons et les ragots Icon_minitime27.12.12 16:52

Cette chère Michelle de Bergogne était la risée de toute la cour, elle ne pouvait décemment échapper aux commérages de ce qui ressemblait ce jour-là aux deux plus grandes vipères de la cour.
« C'est vrai qu'elles seraient de grandes amies, à vivre dans un cocon de nuage fleuri, s'exclama le prince. Mais cette baronne est issu d'une famille d'idiots de génération en génération, je vous le prouve.
- Je verrai ça avec plaisir !
- Où est Joséphine ?
- Vous parlez de Marie-Adélaïde ? osa un mignon.
- Non du Pape travesti. A votre avis ? »
Perrine eut un discret éclat de rire puis observa avec curiosité l’un des mignons s’approcher, visiblement à reculons. Elle le dévisagea sans s’en cacher, de haut en bas, en se demandant où elle avait déjà vu ce visage fade.
- Dites moi Joséphine, reprit le duc, connaissez vous la baronne de Bergogne ?
- En effet Monsieur. Il s'agit de ma jeune sœur.
- Voyez vous, une famille d'idiots. Le grand frère porte un nom de fille et est incapable de peu de choses à part glousser et retenir ses larmes comme à cet instant. La jeune sœur cueille des fleurs et pleure qu'elle n'a aucun d'amis. Famille de pleureurs.
- Difficile de croire que la terre puisse porter de telles erreurs de la nature, répondit Perrine, d’un air dégoûté.
- Dégagez Joséphine, vous polluez notre vue. »
Le pauvre garçon s’exécuta, et la conversation pu reprendre, sur un sujet bien plus intéressant que celui de cette famille qui n’avait pour intérêt que celui d’offrir un inépuisable sujet à moqueries. C’est ainsi que la camériste en vint à évoquer les fiançailles de Lorraine et de la Listenois... pour voir Monsieur changer littéralement de couleur.

« À vrai dire je... n'en savais rien. »
Perrine ne chercha pas à dissimuler la surprise qui se peignit sur son visage à ces mots. S’il ne devait y avoir qu’une seule personne au courant de cette étrange union qu’était celle du chevalier de Lorraine et de la marquise de Listenois, elle n’aurait pas hésité un instant à penser à Monsieur. La cour entière, comme pour chaque nouveau mariage, avait murmuré et médit de ces fiançailles pendant quelques jours, avant de passer à autre chose comme il était de coutume de le faire entre courtisans, chaque nouvelle prenant vite un caractère désuet. Comment le Prince, première commère de panier à crabes, pouvait-il être passé à côté d’une telle annonce ? Il fallait qu’il se fût réellement enfermé après la triste mort de son fils pour passer à côté des fiançailles de celui qu’on l’on connaissait publiquement comme étant son amant.

La fausse demoiselle d’Harcourt resta un instant saisie, ne sachant comment prendre le fait d’avoir été la première à annoncer la nouvelle à Monsieur.
« Pardonnez-moi, je ne pensais pas vous l’apprendre... lâcha-t-elle prudemment en reposant sa coupe de vin sur le guéridon d’où elle l’avait prise. »
Elle ne sut pas si le Prince l’avait entendue, l’arrivée bien maladroite d’un mignon lui coupant presque la parole. Elle laissa errer sur celui-ci un regard suspicieux tandis qu’il se pressait auprès du Prince.
« Oh Monsieur, vous êtes tout pâle, à croire que vous avez vu un mort. Allez vous bien ? Ou avez vous besoin de… »
Il ne put aller plus loin. La gifle que lui administra soudain son maître sembla résonner un long moment dans la pièce, et lui coupa net (ce qui se comprend) toute envie d’ajouter un mot. D’abord surprise, Perrine dut retenir dans un sourire narquois un éclat de rire méprisant. En voilà un qui saurait que l’on ne vient pas se mêler de l’état du frère du roi sans avoir pris la peine d’écouter sa conversation. La jeune femme l’observa porter une main tremblante à sa joue rougie.
« Apprenez à vous taire, bon sang ! Et à écouter, espèce d'imbécile ! gronda Philippe, ce qui eut pour effet de faire reculer d’un pas le malheureux jeune homme. »
Perrine lui jeta un regard hautain au possible et d’un geste impérieux, pris la liberté de le faire déguerpir afin qu’il leur laisse de l’air (et parce qu’elle trouvait un plaisir inavouable à l’idée de chasser ainsi quelqu’un qui avait sans doute bien plus de sang bleu dans les veines qu’elle n’en avait réellement) Là-dessus, elle revint à son altesse, qui avait repris un peu de couleur.

« Veuillez pardonner mon comportement, cet être m’insupporte, cracha le Prince.
- Je comprends. Quel garçon stupide !
- Comment avez vous appris cela ? Et quand ? Décidément, on me cache des choses sous mon propre toit et personne ne me tient informé. Heureusement que vous êtes là, mademoiselle. »
La demoiselle en question réprima un nouveau sourire. La voilà qui marquait encore un point, et sans même l’avoir voulu cette fois. Pour donner le change, elle se contenta d’une moue désolée.
« Eh bien... Cette union a beaucoup fait jaser à la cour. On en a dit beaucoup de mal d’ailleurs, répondit-elle, songeuse. »
Ça n’était pas faux. Certains plaignaient la marquise, d’autres le chevalier, quelques uns les amants supposés ou avérés des fiancés mais jamais - ou très rarement - elle n’avait entendu cette alliance louée. Il faut dire qu’il y avait sans ce mariage un calcul politique évident de la part de Bauffremont qui ne pouvait que déplaire à la cour de France et que tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un Lorrain s’attirait facilement les foudres des courtisans ces derniers temps.

« J’ai appris cela dès mon retour, et j’admets que jamais je n’aurais imaginé une telle mésalliance, reprit-elle en récupérant sa coupe. Il me semblait évident que vous soyez au courant. »
Elle sirota une gorgée de vin et jeta un regard suspicieux autour d’eux. Quelques mignons les écoutaient, ostensiblement ou non. Prise d’une soudaine idée, Perrine leur lança un regard digne de la vipère qu’elle était.
« Si vous voulez mon avis, Monsieur, la seule raison pour laquelle vous ignoriez cette affaire, c’est qu’on a pris soin de vous la dissimuler. Elle croqua dans un macaron et se pencha vers lui, pour reprendre sur le ton de la confidence. Croyez-vous que ces incapables aient pu vous cacher ce qu’ils en savaient ? »
Elle ouvrit de grands yeux outrés avant de s’éloigner à nouveau.
« Voulez-vous que je vous laisse éclaircir cette histoire ? proposa-t-elle avec sollicitude. »

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Les commères, les mignons et les ragots   Les commères, les mignons et les ragots Icon_minitime02.01.13 22:46

Imaginer la plus grande commère du royaume ne pas être au courant d'une histoire croustillante. Pire, imaginer que cette même commère ne soit pas au courant d'une histoire croustillante qui la concerne. Cela était pire qu'un boulet de canon en plein estomac quand quelqu'un d'autre vous l'annonce comme s'il était évident que vous être au courant ! On a cette impression que le monde s'écroule, que la vie s'arrête et que le ciel s'écroule sur vous tête. C'était affreux, une sensation si peu agréable que vous avez l'impression que vos organes s'enflamment et qu'on vous ôte tout air de votre corps. C'est exactement ce que ressentit Philippe à l'instant où mademoiselle d'Harcourt lui annonça les fiançailles de son amant – son propre amant ! – avec une fille de la famille Beauffremont, cette même marquise dont on disait qu'elle était la maîtresse du roi ! Il paraissait pourtant que sa famille n'était pas en bon terme avec les lorrains. Son frère Claude-François avait du attraper un coup de chaud à la tête lors de son voyage à Alexandre, foutus barracudas. Et pourquoi son Lorraine ? Sa famille l'avait mis de côté depuis tant de temps, depuis qu'ils s'étaient remis ensemble, jamais la famille de son chevalier ne s'était manifesté pour lui présenter une autre jeune femme, connaissant sans doute le courroux du Prince de France quand celui-ci s'opposait. Et là, c'était tombé d'un coup, comme ça ? Et surtout, il ne lui en avait rien dit ? Plus que de la surprise et de la colère, Monsieur était surtout déçu qu'on le mette à l'écart de la sorte, comme s'il était incapable de garder son calme à pareille annonce, il n'était pas une perpétuelle hystérique. D'accord, il avait perdu son fils et était resté en autarcie pendant tout ce temps, enfermé dans sa douleur et son deuil. Mais tout de même, le laisser de côté comme un vulgaire enfant, une chose, un moins que rien. Que se serait-il passé si Perrine ne lui avait rien dit ? On l'aurait mis devant le fait accompli le jour des noces ? Cela aurait été pire, il se serait senti bafoué et aurait pu dire des paroles méchantes, même jusqu'à rejeter son amant à cause de cette traîtrise.

Pardonnez-moi, je ne pensais pas vous l’apprendre... s'excusa la demoiselle d'Harcourt.

Mais le prince n'y fit pas grande attention, surtout que l'un de ses mignons était venu faire son lèche-bottes. Aujourd'hui plus que jamais, le prince n'avait pas envie d'entendre Adolphe-Casimir et sa voix mielleuse, sa diarrhée verbale de mots. Le trop plein d'émotions dans le petit cœur devait sortir et c'est son mignon qui trinqua avec cette gifle monumentale. Il était irritable au possible et avait eu besoin de se défouler. Heureusement que Lorraine n'était pas dans les parages sinon il aurait eu le droit à une bonne explication dans les règles. Mais le prince préféra se ressaisir et après avoir fini son verre, questionna son amie pour en savoir plus.

Eh bien... Cette union a beaucoup fait jaser à la cour. On en a dit beaucoup de mal d’ailleurs.
Cela ne m'étonne guère. Quel couple mal assorti ! A ses mots, il roula des yeux. On a du surtout parler de moi, du fait que j'étais encore le dindon de la farce, pour ne pas changer. Mais profiter de mon deuil pour annoncer ses fiançailles, que cela est bas tout de même !

Il faisait tout pour ne pas paraître plus en colère et plus anéanti qu'il ne l'était réellement. Pourtant sa voix le trahissait toujours un petit peu, il fallait être idiot pour ne pas deviner que cette union n'était pas approuvée par le prince, lui qui avait toujours fait pour que son amant reste près de lui, voici qu'une cachotterie puérile et idiote faisait tout tomber à l'eau.

J’ai appris cela dès mon retour, et j’admets que jamais je n’aurais imaginé une telle mésalliance. Il me semblait évident que vous soyez au courant.
En temps normal, c'est le cas, en effet … répondit le prince, affecté.

Qui mieux que lui était au courant des histoires ? Entre ses oreilles et ses bonnes connaissances, sans oublier ses mignons qui se distillaient dans la Cour pour mieux écouter les conversation, il aurait du être évident qu'il soit au courant ! D'accord, sa horde d'espions amateurs n'étaient que peu sortis dans le grand monde ces derniers temps, souvent de leur plein gré mais Philippe n'avait pas donné d'indications sur quoi que ce soit, il avait tellement d'autres choses à penser, à pleurer aussi. La perte de son fils fut le pire moment de son existence, tout autant que la disparition de sa mère qu'il avait accompagné dans la mort, chose qu'il n'avait pu faire avec son fils, arrivant trop tard. Alors les histoires de cour furent la dernière de ses préoccupations.

Si vous voulez mon avis, Monsieur, la seule raison pour laquelle vous ignoriez cette affaire, c’est qu’on a pris soin de vous la dissimuler.
Sans nul doute. dit il en s’avançant pour écouter son amie parler plus doucement.
Croyez-vous que ces incapables aient pu vous cacher ce qu’ils en savaient ?

Son regard se porta sur les quelques personnes dans la pièce pour savoir si ce qu'elle pouvait dire était vrai. En général, les mignons ne cachaient rien, pour la simple et bonne raison que c'était dans les racontars de cancans qu'ils se distinguaient auprès du prince, c'est à qui aurait la meilleure histoire. Mais là, n'auraient-ils pas eu peur de s'attirer sa colère avec une aussi mauvaise nouvelle ?

Non, ils n'oseraient … Vous croyez ? s'étonna le prince.
Voulez-vous que je vous laisse éclaircir cette histoire ?
A regret, oui. Il est dommage d'écourter notre entrevue si passionnante mais, vous vous doutez que j'ai quelques affaires à régler …

Le prince se leva de son fauteuil, Perrine en fit autant et il l'accompagna jusqu'à la porte de son salon avec un petit sourire poli.

Mis à part cette malheureuse nouvelle, il fut un plaisir de vous revoir ma chère, j'espère avoir le plaisir de vous inviter à nouveau pour d'autres discussions toutes aussi intéressantes.

Un mignon se chargea de l'accompagner dans le dédales des petits salons pour l'emmener jusqu'à son véhicule qui la ramènerait à Paris. Philippe n'avait pas bougé de sa fenêtre jusqu'à ce que la demoiselle passa les grilles. Tout pouvait paraître à nouveau normal, avec le prince dans ses appartements. Mais c'était sans compter que le prince voulait tirer les choses au clair avec ses mignons. C'était toujours les mêmes qui se rendaient à Versailles pour jouer les gentilshommes et les espions de pacotille. C'était donc logique qu'il convoque Marie-Adélaïde, Gautier-Charles et Adolphe-Casimir. Le prince était assis dans un fauteuil près de la cheminée qu'on avait ravivé pour plus de chaleur. Le reflet du feu sur son visage le rendait presque terrifiant.

Lequel d'entre vous savait les fiançailles du chevalier avec Listenois ? Parlez maintenant avant que je me fâche.

Le ton était sans appel, terriblement froid. Les trois garçons se regardèrent, se demandant ce qui serait le plus terrible : parler ou ne pas parler. L'un comme l'autre, celui qui avouerait aurait le droit de se faire aboyer dessus. Et ceux qui ne parlaient pas le seraient aussi pour ne pas l'avoir su, ou alors pour ne pas l'avoir dit. Autant dire que pour ces trois là, la soirée allait être terriblement longue et surtout que leurs oreilles allaient souffrir pendant longtemps ! A commencer par Marie-Adélaïde qui fut poussé par ses deux camarades. Que le massacre commence ...

FIN


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MessageSujet: Re: Les commères, les mignons et les ragots   Les commères, les mignons et les ragots Icon_minitime

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