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 Association contre l'ennemi de toujours, l'Anglois [Mister]

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MessageSujet: Association contre l'ennemi de toujours, l'Anglois [Mister]   Association contre l'ennemi de toujours, l'Anglois [Mister] Icon_minitime09.05.12 18:47

    Association contre l'ennemi de toujours, l'Anglois [Mister] 938878MISTER2 Association contre l'ennemi de toujours, l'Anglois [Mister] 296101AVATAR25

    « Plus l’offenseur m’est cher, plus je ressens l’injure » Racine

    « Quelle journée radieuse ! » Anne sourit en se tournant vers une de ses plus proches amies. Celle-ci, étonnée, lui rétorqua qu’il faisait froid et qu’il pleuvait. L’automne était arrivé depuis plusieurs jours. Il fallait être soit habillé chaudement pour se promener dans les jardins du palais, soit complètement fou. Mais les fous n’étaient pas rares à Versailles, c’était le moins que l’on puisse dire. Anne se trouvait chez son amie, à Paris. Cette femme était l’une de ses rares confidentes, et Anne ne lui disait pas tout. La marquise se leva puis s’apprêta à quitter son amie. « Je suis désolée, j’aurais aimé passer plus de temps avec toi, Marie, mais je suis attendue à Versailles. ». Une fois dans son carrosse, Anne sourit. La perspective de cette entrevue la réjouissait, et c’était cela qui rendait cette journée si radieuse. Pas de commerce de poison ce jour-ci, ni d’achat d’un nouveau tableau. Non, Anne rencontrait juste quelqu’un qui pourrait devenir un allié de choix. Juste ? Juste quelqu’un ? Non, bien plus que cela ! Anne allait voir, en tête à tête, Philippe d’Orléans, frère du roi. Anne jouait avec ses mains et ses bagues. Dehors, le carrosse arrosait les personnes qui marchaient à proximité en roulant dans des flaques d’eau. Elle, la petite baronne de naissance, allait rencontrer un prince de sang. Pour être honnête, Anne avait déjà parlé à Monsieur. Grâce à sa position de dame d’atours de la favorite royale, elle côtoyait les grands noms du pays. Bien que la favorite soit absente, Anne profitait toujours de sa position à la cour. Par l’intermédiaire d’Alfie (ah, Alfie !) Anne avait fait connaissance avec Philippe d’Orléans, et tous deux s’étaient découverts des points communs, tels que l’art, ou Alfie lorsque celui-ci n’était pas encore devenu un ingrat, ou encore les médisances. Anne n’avait jamais rencontré personne plus au courant des rumeurs. C’était toujours un plaisir de parler avec lui. Mais la marquise n’avait pas encore parlé en tête à tête avec le prince. Elle avait longtemps hésité avant de le lui proposer. Anne avait quelque chose de bien particulier à lui demander. De bien délicat, aussi.

    Le carrosse pénétra dans l’enceinte du palais. Anne en descendit, aidée par un valet, et se dirigea vers les appartements de Philippe d’Orléans. Comme à chaque fois qu’elle venait au palais, elle ne pouvait s’empêcher d’admirer les multiples tableaux. Puis elle se souvint de l’objet de sa visite, et accéléra le rythme de ses pas. Parcourant rapidement les couloirs du palais, la marquise gardait la tête haute face aux regards qui la suivaient. Elégance restait son maître mot. Une fois devant les appartements, Anne se fit annoncer. Attendant d’être invitée à entrer, la marquise se regarda dans un miroir. Elle avait choisi avec soin sa tenue : une robe au tissu bleu nuit qui rehaussait avec merveille son teint blanc. Anne vérifia que son chignon était toujours parfait, avant de s’entendre dire d’entrer. Les choses sérieuses commençaient.

    Anne entra et s’inclina face à Monsieur, devant elle. Ses appartements étaient luxueux. La pièce dans laquelle il la recevait ne manquait pas de tableaux. Des tapis luxueux recouvraient le sol. Anne, baronne de naissance, se félicitait d’être arrivée là. Mais la fierté n’était pas le seul sentiment qui l’étreignait à ce moment là. Elle était aussi admirative. Mais, ne voulant pas l’admettre, elle cessa de regarder autour d’elle et prit la parole :

    « Monsieur, je vous remercie de m’accueillir. Etre reçue par vous m’est un grand honneur. J’ose espérer que ma présence ne vous importunera pas. Je vous avoue que je suis là pour une raison bien précise, et bien que cela soit assez délicat à évoquer, je me permets de faire appel à votre aide. »

    Anne sourit. Il fallait mieux pour elle que Monsieur accepte d’offrir son aide, et qu’il ne soit pas offusqué par ce qu’elle allait lui proposer. En effet, leur ami en commun, Alfie of Surrey, serait le sujet de leur conversation à venir. L’Anglais avait pris Anne pour muse, puis avait osé l’abandonner au profit du chevalier de Lorraine. Anne s’était renseignée, avait demandé à plusieurs personnes comment Monsieur réagissait face à l’ingratitude de l’Anglais, et surtout, comment il réagissait face à cet homme qui osait s’intéresser à Lorraine. Alfie méritait une bonne leçon et pour cela…quoi de mieux que de s’allier au frère du roi ? Chacun y trouverait son compte, et c’était là tout l’intérêt de cette association qui s’apparentait à bien des égards à un pacte entre des démons.

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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
Discours royal:



ADMIN TRAVESTIE
Monsieur fait très Madame

Âge : 27 ans
Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
Missives : 10014
Date d'inscription : 03/01/2007


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MessageSujet: Re: Association contre l'ennemi de toujours, l'Anglois [Mister]   Association contre l'ennemi de toujours, l'Anglois [Mister] Icon_minitime15.05.12 0:54

Association contre l'ennemi de toujours, l'Anglois [Mister] Tumblr_m1ldvxVAW91rsoh30o1_500
« Crache ton venin. Et donne-moi la main. Tu verras ce sera bien, enfin. »
Quelle belle journée qui s'annonce ! lança le prince.

Pourtant, à sa fenêtre, le temps était gris, il pleuvait, c'était un temps bien maussade, un temps de fin d'automne, l'hiver ne tarderait plus, il n'y avait qu'à voir le vent qui faisait plier les arbres de Versailles. Il était encore tôt, un prince de France se devait d'assister au petit lever du Roi, il fallait donc être prêt avant que celui-ci soit debout. Qu'elle était dure, la vie de courtisan ! Et comme Philippe avait besoin de tout son petit monde pour s'occuper de lui, les appartements de Monsieur était en ébullition alors que l'église de Versailles sonnait sept heures du matin. Et pourtant, Philippe, qui n'était pas du matin, souriait et était de bonne humeur. Enfin, sauf quand venait le moment de s'habiller :

ALFIIIIIIIIE ! Mais où est cet imbécile d'anglais avec ses deux pieds gauches. maugréa le prince avant d'hurler à nouveau : ALFIIE !

Il n'était pas bon d'être l'anglais à ce moment de la journée. Il avait pour charge d'être Maître de la garde robe du prince, il était chargé de choisir ses habits et de le vêtir. Si Monsieur était pointilleux et difficile en vêtements, il se montre vache et encore plus chiant, un vrai monstre tyrannique sous un fard extravagant. Mais il était tellement bon de jouer les méchants quand la cible se laissait faire, c'était la porte ouverte à toutes les insultes et méprises ! Après moult changements, il se décida pour un magnifique pourpoint vert-menthe avec la culotte, les collants et les chaussures à talons à assortis, le tout avec de nombreux nœuds et bijoux.

La matinée passa très vite. Comme toujours, il fallait assister aux levers. Oui, le petit et le grand, celui pour les privilégiés et pour les autres. Faire des courbettes, saluer tout le monde, faire la discussion, apprendre les dernières histoires, qui a fait quoi, où, comment, pourquoi. Bref, la matinée était vraiment celle d'un véritable courtisan. Et qui mieux que Philippe d'Orléans pour être le plus parfait d'entre eux ? Le voici à babiller, sourire, lancer le bon mot, la bonne pique surtout. Quand on est le troisième homme le plus important du royaume, après le roi et le dauphin, on pouvait se permettre tout ce qu'on voulait, balancer des horreurs avec le sourire, détruire des réputations avec une douce voix, bien mielleuse. Alors Philippe rit à la petite histoire d'une marquise retrouvée en pleine chevauchée avec un comte dans le labyrinthe de la reine. Il s'est évidemment empressé de raconter cette histoire à d'autres, en exagérant légèrement, du fait que la marquise de Laon avait osé faire une œillade et un peu trop aguiché son décolleté sous le nez de son amant, le beau Lorraine.

Puis l'après midi vint. Aujourd'hui, Monsieur recevait. Non, n'allez pas imaginer quoi que ce soit de coquin, il recevait une femme. Oui, là on pouvait être sûr que le prince n'allait pas commettre d'adultère, contrairement à beaucoup d'autres. La marquise de Gallerande était une connaissance, ils s'étaient rencontrés par l'intermédiaire d'Amy of Leeds – la favorite – et d'Alfie qu'ils avaient en commun. A l'époque, l'anglais idolâtrait la jeune femme blonde et Monsieur adorait ce garçon plein d'esprit. De là, les deux avaient commencé à discuté d'autres centres d'intérêts qu'ils affectionnaient, c'est à dire l'art ou encore les ragots de la Cour. Et si elle avait demandé à être reçu par lui, ce n'était pas simplement pour boire un chocolat chaud, des douceurs et faire la causette le plus simplement du monde. Non, il y avait bien plus, il en était certain et s'activait à faire que tout soit prêt à l'arrivée de la marquise. Ce n'était pas parce qu'Anne n'était ''que'' marquise qu'il fallait mal la recevoir. Allons bon, Monsieur avait un standing à tenir. Puis en girouette qu'il était, il fit passe quelques commandes de tableaux pour Villers-Cotterêts, son autre petit château adoré. Le temps qu'il discute, André, un de ses mignons vint jusqu'à lui et annoncer que la marquise venait d'arriver. Frappant dans les mains en signe de satisfaction, il se dirigea vers l'antichambre – très chargée en décor avec des tableaux et tapis – et vit Anne lui faire la révérence.

Monsieur, je vous remercie de m’accueillir. Être reçue par vous m’est un grand honneur. J’ose espérer que ma présence ne vous importunera pas. Je vous avoue que je suis là pour une raison bien précise, et bien que cela soit assez délicat à évoquer, je me permets de faire appel à votre aide.
Soyez la bienvenue dans mes appartements, madame. Il est toujours un plaisir de recevoir une personne de votre qualité. Et quelle que soit la raison de votre venue, je suis impatient de vous écoutez. Suivez moi, nous serons mieux dans le salon.


Il l'invita à le suivre dans la pièce suivante, un charmant salon avec toujours autant de tableaux sur les murs et une grande tapisserie, des fauteuils somptueux assortis aux murs bleu de la pièce. Philippe se tourna vers un de de ses mignons qui avait le malheur de s'appeler … Marie-Adélaïde.

Mademoiselle ! Veuillez apporter le chocolat et les pâtisseries dans le salon. Allez, plus vite Joséphine !

Oui, Monsieur avait l'audace d'appeler son mignon comme une fille et l'appelait mademoiselle le + naturellement du monde avant de se retourner à son invitée et s'asseoir sur un des fauteuils, ravi de cette visite.

Alors chère marquise, quel bon vent vous emmène ? Pas celui du nord qui nous glace le sang comme celui de dehors. Un vent venu d'Angleterre, je suppose ?

Il eut un sourire presque diabolique, avec la lueur dans le regard qui allait de pair. Que l'alliance des deux, commence …
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MessageSujet: Re: Association contre l'ennemi de toujours, l'Anglois [Mister]   Association contre l'ennemi de toujours, l'Anglois [Mister] Icon_minitime24.05.12 22:16

    Tout de vert vêtu, le frère du roi invita Anne à rejoindre le salon, où ils seraient mieux installés pour aborder les choses sérieuses. La pièce était tout aussi richement décorée que la précédente, mais le goût était de rigueur. Anne s’installa sur un canapé lorsque Monsieur l’y invita. Lorsque celui-ci appela son mignon Joséphine, Anne dut cacher son sourire derrière son éventail. Décidément, elle aimait de plus en plus cet homme. Il était raffiné, cultivé, et plein d’humour. Lorsque la demoiselle, pardon, le mignon apporta un plateau plein de petites pâtisseries, Anne se vit proposer de se servir. Elle prit une pâtisserie et, tout en mangeant, écouta le prince qui prenait la parole.

    « Alors chère marquise, quel bon vent vous emmène ? Pas celui du nord qui nous glace le sang comme celui de dehors. Un vent venu d'Angleterre, je suppose ? »

    Anne sourit à cette réplique. Elle qui voulait sonder l’opinion du prince avant de lui parler d’Alfie, elle n’avait désormais plus besoin de prendre des détours avant d’en arriver au sujet principal. Il était sûr que cette remarque sur le vent d’Angleterre n’était pas anodine, d’ailleurs, le prince ne parlait jamais pour ne rien dire, du moins Anne se l’imaginait-elle. De plus, le sourire qui accompagnait ces mots n’était pas sans équivoques. Anne l’avait parfaitement compris, et comptait bien se servir du caractère diabolique du prince pour se venger d’Alfie. Car il s’agissait bien de lui lorsque Monsieur évoquait le vent venu d’Angleterre. Il s’agissait bien de cet Anglais, imbécile heureux qui ne se rendait pas compte que les forces de l’Enfer s’alliaient contre lui. Anne plia son éventail et le posa sur ses genoux. Elle répondit :

    « Il est certes vrai que le vent souffle dehors. Je déteste ce vent qui nous vient d’Angleterre. Pourtant notre connaissance commune aurait pu me rendre plus agréable ce fait de la nature, n’est-ce pas ? Toujours est-il qu’il fut une période où l’Angleterre me paraissait agréable, outre ses relations tendues avec notre bon pays. Mais depuis quelques temps…toute envie de poser les pieds sur les terres de nos ennemis a complètement disparu. Anne but une gorgée de chocolat puis posa la tasse avant de reprendre : Mais je ne suis pas venue pour vous parler de l’Angleterre, bien que le sujet n’en soit pas bien éloigné, si l’on y réfléchit bien. C’est le comportement d’un Anglais en particulier qui m’a poussé à venir vous voir. Je vais vous parler sincèrement, Monsieur, le comportement d’Alfie m’exaspère. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il m’écrivait des poèmes et que, voulant faire connaitre son talent, je l’ai présenté à une multitude de connaissances. S’il est aussi apprécié, aujourd’hui, c’est en parti grâce à moi, en tout cas j’ose le croire. »

    Anne exagérait les choses (à peine, se disait-elle). La marquise avait toujours eu tendance à ajouter son grain de sel lorsqu’elle rapportait des faits ou des paroles. D’ailleurs, le but étant de se présenter comme une victime, un peu d’exagération ne ferait aucun mal. Et puis, se disait-elle, elle avait réellement présenté le bougre à ses amies qui étaient toutes devenues folles de lui. Enfin. C’était le moment de mettre son plan à exécution. C’était le moment de mettre Monsieur en colère contre Alfie. Anne avait déjà le plan de sa vengeance. Avoir le prince de son côté, contre Alfie. Ce dernier portait déjà quelques colis douteux pour Anne, sans savoir qu’il transmettait des poisons aux clients de la marquise. Puis, dans quelques temps, Anne dira au prince de France qu’elle avait aperçu Alfie dans une mauvaise posture…Oui, tout était savamment calculé. En attendant, se lier d’amitié avec Monsieur était particulièrement intéressant. Si celui-ci trouvait d’autres moyens pour rendre la vie infernale à ce petit imbécile, alors tant mieux. Tout était bon pour faire regretter à Alfie son penchant pour …

    «…Lorraine. Avez-vous entendu les rumeurs ? Oh mais pardonnez-moi, vous poser cette question revient à vous offenser, vous qui êtes si au courant des dernières nouvelles de la cour. Toujours est-il que le Chevalier de Lorraine est le nouvel amour de Surrey, qui m’a totalement oubliée. Oubliés les poèmes en mon honneur. Oubliés ma beauté et mon charme. Moi qui l’ais tant aidé…Je trouve cela vraiment regrettable. Le ton d’Anne se faisait volontairement, faussement triste. Et se rapprocher du chevalier de Lorraine sans se cacher, sous les yeux de tous ! Quel manque de respect à votre égard ! Ici, le ton était celui d’une personne choquée. Je ne sais pas pour vous mais je pense que ce petit mérite une bonne leçon. Anne reprit une gorgée de chocolat. Nous sommes tous deux les victimes de ce goujat d’Anglais. Qu’en dîtes-vous ? »

    Il fallait que le prince soit d’accord avec elle. Anne avait tenté le tout pour le tout. Elle avait présumé que Monsieur était lui aussi agacé par Surrey. Alors, au lieu de prendre des précautions, elle avait rapidement mis sur le tapis les choses sérieuses. Il ne restait plus qu’à espérer que Philippe d’Orléans ne portât plus Alfie dans son cœur, et acceptât l’alliance démoniaque que la marquise avait sous-entendue. Anne prit une pâtisserie et la porta à la bouche. Le prince aurait, de toute façon, le dernier mot. Croisons les doigts pour que ce mot soit en faveur de la marquise.


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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
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MessageSujet: Re: Association contre l'ennemi de toujours, l'Anglois [Mister]   Association contre l'ennemi de toujours, l'Anglois [Mister] Icon_minitime18.07.12 17:18

A première vue, une ancienne fille de baron devenue marquise n'avait pas grand chose à faire dans les appartements du Prince de France. Elle avait beau être belle, intelligente, intrigante et tout ce que l'on voulait, peu de femmes passaient cette porte. Il fallait dire que ce n'était pas le genre d'homme du Prince ! Mais trêve de plaisanteries, les femmes qui passaient sa porte, cela était souvent pour commérer et intriguer. Demander à Athénaïs, elle vous le dira avec grand plaisir !

Mais aujourd'hui, la marquise de Montespan était remplacée par celle de Gallerande pour une affaire hautement intéressante. Sans qu'elle n'eut besoin de dire quoi que ce soit, Philippe savait le pourquoi de sa venue, ce n'était pas seulement pour les douceurs et le chocolat. Quand on grandit à la Cour de France, qu'on a vu autant d’événements et de complots de Cour que Philippe, on sait qu'une visite n'est jamais anodine, il y a toujours anguille sous roche. Monsieur n'avait aucun pouvoir politique, peu – voire même pas du tout – d'influence sur son royal frère donc on venait ici surtout pour les affaires de Cour, les cabales de nobles, les envies de vengeance … Bref, ce que savait parfaitement faire Monsieur ! Là il n'y avait pas vraiment de surprise, le prince savait qui serait la future victime. Victime qui était déjà sienne depuis un bon bout de temps. On pouvait plaindre ce pauvre Alfie mais cet abruti l'avait bien cherché ! Quelle idée de courir après le seul homme qu'il ne fallait approcher ? Tout le monde savait que Monsieur aurait des envies meurtrières à quiconque approcherait son amant ! Anne le savait pertinemment, la preuve elle avait compris qu'était ce fameux vent d'Angleterre. Il était d'ailleurs amusant d'écouter cette conversation plus ou moins subtile à propos de l'Angleterre. Il fallait dire que Monsieur était servi niveau rosbeef, entre Alfie et son épouse ! Il n'en pouvait plus de ces anglais de malheur ! La dame préféra parler plus sérieusement :

Mais je ne suis pas venue pour vous parler de l’Angleterre, bien que le sujet n’en soit pas bien éloigné, si l’on y réfléchit bien. C’est le comportement d’un Anglais en particulier qui m’a poussé à venir vous voir. Je vais vous parler sincèrement, Monsieur, le comportement d’Alfie m’exaspère. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il m’écrivait des poèmes et que, voulant faire connaître son talent, je l’ai présenté à une multitude de connaissances. S’il est aussi apprécié, aujourd’hui, c’est en parti grâce à moi, en tout cas j’ose le croire.
Ce garçon est un ingrat doublé d'un imbécile.
lâcha le prince en roulant des yeux.

Comment pouvait-on se détourner de la main qui vous a nourri ? Anna avait insufflé à l'anglais sa popularité, Monsieur l'avait fait venir à la Cour et aujourd'hui, les deux étaient spoilés, mis de côté, voire presque ridiculisés ! Cela ne pouvait continuer ainsi, il fallait faire quelque chose, le prince n'en pouvait plus de ce garçon et si Anne le savait déjà, elle enfonça un peu plus le clou en parlant des rumeurs à propos de l'anglais courant après son Lorraine. Comment pouvait-il oser un pareil affront, une telle stupidité puisqu'il savait très bien que si Monsieur l'apprendrait, il entrerait dans une colère noire, ce qui fut totalement le cas, si Alfie avait été devant lui à cet instant, il l'aurait sans doute étranglé de ses propres mains ! Mais finalement, cette torture psychologique quotidienne était bien meilleure, elle défoulait tellement plus. La charge de l'anglais était maître de la garde robe, il devait donc choisir comment habiller le prince au quotidien, anticiper ses goûts et son humeur. Et si Alfie avait bon goût et connaissait très bien Philippe, ce dernier prenait un plaisir sadique à tout refouler en bloc juste pour le voir se démener. On s'amuse avec les jouets que l'on a !

Et se rapprocher du chevalier de Lorraine sans se cacher, sous les yeux de tous ! Quel manque de respect à votre égard ! Je ne sais pas pour vous mais je pense que ce petit mérite une bonne leçon. Nous sommes tous deux les victimes de ce goujat d’Anglais. Qu’en dîtes-vous ?
Je suis totalement en accord avec vous.
Philippe eut un petit sourire mauvais en prononçant cette phrase. Cet idiot a profité de nous, de notre gentillesse et de notre carnet d'adresses pour faire son petit trou. Tout comme on fait sortir une taupe de son terrier, nous devons faire de même avec cet anglais de pacotille. Mais attention, sans trop nous salir les mains, que diable nous avons une réputation ! A mon avis, il est tellement stupide qu'il pourrait lui-même tomber dans un trou parce qu'il avait trop le nez en l'air !

On sentait l'agacement dans la voix princière, c'était tellement évident qu'il détestait l'anglais, cela se voyait comme un nez au milieu de la figure ! Le tout était de trouver une idée qui pourrait lui faire du mal et/ou l'éloigner un peu. De quoi occuper Alfie un petit temps et puis continuer de l'achever à petit feu. Philippe jouait machinalement avec ses bagues cherchant une idée.

Il est possible de faire comme la lettre espagnole, écrire une fausse lettre, un faux poème assez horrible ou malsain pour commencer. Certains sont de très bons imitateurs d'écriture … Mais l'idéal serait vraiment qu'il s'éloigne ! Il reprit sa tasse pour boire une gorge. Si seulement sa famille se souciait assez de lui pour lui proposer un mariage, avec un peu de chance, une jalouse qui le garderait auprès d'elle. Il doit bien y avoir des désespérées prêtes à succomber à son charme, s'il en a un …

Il ne se doutait pas que ces mots allaient avoir un impact dans l'esprit d'Anne. Voici la première pierre à l'édifice de leur association …
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MessageSujet: Re: Association contre l'ennemi de toujours, l'Anglois [Mister]   Association contre l'ennemi de toujours, l'Anglois [Mister] Icon_minitime19.07.12 21:24

    Dégustant la délicieuse pâtisserie qu’elle avait portée à ses lèvres, Anne écoutait le frère du roi. Elle avait pris un risque en sous-entendant qu’elle désirait se venger de l’Anglais. En effet, Surrey était un mignon de Philippe d’Orléans. Il fallait donc être prudent. La marquise mangeait donc, tout en attendant la sentence.

    «Je suis totalement en accord avec vous. Anne parvint à retenir un soupir de soulagement. Elle sourit en prenant une dernière bouchée de la pâtisserie. Mais attention, sans trop nous salir les mains, que diable nous avons une réputation ! A mon avis, il est tellement stupide qu'il pourrait lui-même tomber dans un trou parce qu'il avait trop le nez en l'air ! Anne rit de bon cœur, en ayant soin de cacher ses dents derrière son éventail. Elle appréciait de plus en plus le duc d’Orléans. Leurs pensées se rejoignaient concernant Alfie. Le prince semblait vraiment être en colère contre l’Anglais. Anne avait touché un point sensible en évoquant Lorraine, et elle s’en félicita intérieurement. Sa vengeance pouvait enfin commencer, et avec l’aide du prince, elle serait d’une incroyable réussite. Du moins l’espérait-elle. Quant à se salir les mains… Philippe d’Orléans ne savait pas que la marquise s’était débarrassée d’un mari et d’une jeune femme gênante… Elle s’était peut-être salie les mains, mais pour le moment, personne ne le savait, et tant mieux… Mais elle devait dorénavant faire attention à sa réputation. Un simple soupçon pouvait la faire tomber de son piédestal. Et si l’ascension s’était faite au prix d’un travail constant, la chute pouvait, elle, être fulgurante, sans possibilité d’être secourue. Le prince avait donc raison en la mettant en garde : garder les mains propres pour ne pas attirer les soupçons. En effet, si une personne s’intéressait d’un peu trop près à elle, elle pourrait aisément émettre des doutes quand à la mort de son époux. Prudence était donc le maître mot. Se venger d’Alfie tout en feignant d’être sa plus grande admiratrice était un plan d’autant plus jouissant que la marquise, étant une de ses amies, pouvait le trahir d’une manière plus cruelle que ne le pourrait un inconnu.

    -Alfie est un être naïf et crédule. Il n’a pas remarqué mon animosité, et j’imagine qu’il pense que vous l’adorez. Notre vengeance en sera d’autant plus cruelle. Anne sourit, elle adorait cette idée. Sa chute lui brisera les os. Et si nous faisons bien les choses, il ne saura pas que son malheur vient de nous. La vision d’un Alfie malheureux s’imposa à l’esprit de la marquise. Elle dut réprimer un rire et regarda le prince. Imaginez un peu notre Alfie qui vient se plaindre à nous. Il se confierait, nous dirait que quelqu’un lui veut du mal sans se douter un seul instant que ce quelqu’un est…nous ! Anne porta la tasse à ses lèvres, laissant la parole à son royal interlocuteur.

    -Il est possible de faire comme la lettre espagnole, écrire une fausse lettre, un faux poème assez horrible ou malsain pour commencer. Certains sont de très bons imitateurs d'écriture … Mais l'idéal serait vraiment qu'il s'éloigne ! L’idée du faux poème était intéressante, mais plutôt inoffensive aux yeux de la marquise. Certes, si l’on faisait circuler un faux poème où l’Anglais blasphémerait sur le roi, il serait vite éloigné de la cour et même de la France…Mais Surrey pourrait malgré tout se défendre et prouver son innocence, d’une manière ou d’une autre…Non, il fallait trouver une autre idée, quelque chose qui lui rende la vie insupportable. Certes, Anne avait déjà une idée de vengeance, mais ce serait sa vengeance personnelle, son petit plaisir égoïste. Elle appréciait vraiment le frère du roi et peut-être s’en voudrait-elle, le moment venu, de se jouer de lui à ce point…Mais c’était un plan qu’elle avait déjà prévu. Alfie ne s’en remettrait pas. Mais maintenant qu’elle pouvait avoir un deuxième plan de vengeance, avec l’aide de Philippe, elle avait du mal à cacher sa joie. Tout était parfait. Alors, comme si le prince lisait dans les pensées d’Anne : Si seulement sa famille se souciait assez de lui pour lui proposer un mariage, avec un peu de chance, une jalouse qui le garderait auprès d'elle. Il doit bien y avoir des désespérées prêtes à succomber à son charme, s'il en a un …

    Bien évidemment ! Comment n’avait-elle pas pu y penser avant ? Philippe d’Orléans était décidément un homme plein de ressources ! Il avait raison. Comment rendre un homme malheureux ? En le mariant à une femme acariâtre, possessive et autoritaire. C’était cela la solution ! Le pauvre Alfie ne se remettrait pas d’un tel mariage.

    -Monsieur, votre idée est fabuleuse ! Un tel mariage rendrait effectivement Alfie vraiment malheureux ! Anne se mit alors à chercher dans ses connaissances de la cour une femme qui chercherait un mari. Il y avait bien une duchesse ou une comtesse au caractère tellement difficile qu’elle rendrait la vie impossible à l’Anglais… Mais personne ne venait à l’esprit de la marquise. Puis elle eut une autre idée… Monsieur, une femme jalouse serait certes difficile à vivre pour Alfie, mais peut-être pas autant que nous le souhaitons. Et je suis sûre que ce petit imbécile parviendrait à se rendre agréable à ses yeux, avec ses pitreries…Non. Une autre idée me vient. Pourquoi ne pas marier Surrey à… une de nos connaissances ? Je dirais même, une jeune fille proche de nous. Imaginez : nous marrions une amie, la vôtre ou la mienne peu importe, à Alfie. Alfie étant, malgré tout, un bon parti, nous rendons service à cette jeune fille. Et nous demandons alors à cette femme de rendre la vie impossible à Surrey. Anne attendit, le temps que l’idée fasse son chemin dans l’esprit du duc. Il nous faudrait alors une jeune femme jalouse et possessive, et qui soit à notre service. Pour le moment, Anne n’avait pas de nom particulier en tête. Mais elle connaissait suffisamment de monde à la cour, notamment grâce à sa position de dame d’atour de la favorite, pour trouver cette jeune femme. Et elle était sûre que le frère du roi trouverait, lui aussi. A eux deux, ils mèneraient cette vengeance d’une main de maître. Anne en était certaine.

    Qu’en pensez-vous, Monsieur ? Personnellement, l'idée d'un mariage me réjouit ! Et préparer ce mariage avec vous me serait un plaisir ! Si la famille de Surrey ne se préoccupe pas de lui, en tant qu'amis, il est de notre devoir de nous intéresser à son avenir...»


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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

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MessageSujet: Re: Association contre l'ennemi de toujours, l'Anglois [Mister]   Association contre l'ennemi de toujours, l'Anglois [Mister] Icon_minitime30.07.12 13:13

Imaginez un peu notre Alfie qui vient se plaindre à nous. Il se confierait, nous dirait que quelqu’un lui veut du mal sans se douter un seul instant que ce quelqu’un est…nous !

Cela était diabolique et le sourire qu'arborait le prince de France en cet instant était véritablement démoniaque, un rictus sur le côté de la bouche traduisait toute ses pensées, tandis qu'il amenait sa tasse de chocolat à ses lèvres. Quelle douce vengeance, elle était encore plus délicieuse avec un acolyte à ses côtés, surtout quand celui-ci comprend parfaitement un Monsieur poussé par la colère et la rancœur. Anne était la parfaite collègue pour cet odieux dessein : elle détestait l'anglois et sous son air angélique, elle pouvait se montrer une vraie diablesse. La parfaite amie en somme !

Puis c'était le moment de trouver des idées pour faire tomber Alfie, ou au moins le rejeter loin d'eux, que ce pouilleux de la pire espèce n'encombre plus leurs vies et leurs champs de vision. Monsieur commença à parler de lettre espagnole, repensant à Guiche et son espagnol à trois francs six sous écrivant une lettre dictée par Soissons et Vardes pour la Reine. Quel taulé ! Mais s'ils faisaient cela, il valait mieux que le prince et la marquise couvrent leurs arrières. Puis finalement, l'idée pourrait échouer et les exposait trop. Tout comme celle du faux poème … Non il fallait aller encore plus loin, que Surrey disparaisse ou qu'il soit accaparé par autre chose, par quelqu'un d'autre. Le cerveau du prince carburait à la vitesse de l'éclair, ils devaient voir l'anglais loin d'eux ! C'est par un curieux hasard que Philippe lâcha sa phrase sur le mariage. En effet, pourquoi n'était il pas marié ? Sa famille le rejetait-elle à ce point ? Cela ne l'étonnerait pas, idiot comme il est, pas dégourdi pour deux écus, pas vraiment le prétendant idéal. Cette idée, qui n'en était pas une à la base, fut saisie au vol par la belle Anne.

Monsieur, votre idée est fabuleuse ! Un tel mariage rendrait effectivement Alfie vraiment malheureux !
L'idée n'est pas mauvaise …


Il fallait trouver la parfaite épouse … ou plutôt l'imparfaite ! Le choix se révéla compliqué, le jeune anglais avait assez de charme pour que la promise soit charmée par lui. C'était sans compter sur la fourberie de la Gallerande qui en rajouta une formidable couche.

Pourquoi ne pas marier Surrey à… une de nos connaissances ? Je dirais même, une jeune fille proche de nous. Imaginez : nous marrions une amie, la vôtre ou la mienne peu importe, à Alfie. Alfie étant, malgré tout, un bon parti, nous rendons service à cette jeune fille. Et nous demandons alors à cette femme de rendre la vie impossible à Surrey.
L'idée n'est pas mauvaise, au contraire ! Avec une amie dans le clan ennemi, nous pourrions frapper plus facilement.
Il nous faudrait alors une jeune femme jalouse et possessive, et qui soit à notre service.
Une femme de caractère qui sache mener la vie dure à cet imbécile, tout en nous étant docile.


Le plus dur était de trouver la bonne personne donc. Les deux côtoyaient du monde, il y avait forcément une personne du sexe féminin prête à se sacrifier pour un bon mariage. Monsieur était même capable de donner de sa personne pour la dot, financer le mariage ou autre, mais cela devait se faire ! Philippe réfléchissait à la bonne personne tandis qu'Anne le relançait.

Qu’en pensez-vous, Monsieur ? Personnellement, l'idée d'un mariage me réjouit ! Et préparer ce mariage avec vous me serait un plaisir ! Si la famille de Surrey ne se préoccupe pas de lui, en tant qu'amis, il est de notre devoir de nous intéresser à son avenir...
Bien sûr, nous sommes ses ''amis'' , nous voulons le meilleur pour lui, son … bonheur !


Il finit sa phrase par un petit rire machiavélique. Son bonheur … tu parles, il adorerait le voir se balancer au bout d'une corde avant de le traîner avec un cheval à grand galop sur les routes pavées ! Ce ne serait pas pour aujourd'hui, il fallait d'abord lui trouver une horrible épouse. Silencieux quelques secondes, le prince passait en revue ses connaissances pour trouver une épouse détestable au possible mais qu'il appréciait assez pour la manipuler !

Le plus difficile est de trouver l'imparfaite épouse … J'avais pensé à ma cousine Alençon mais nos relations sont tendues. Puis après je pensais à Comminges, assez stupide pour se laisser marier et manipuler … Ferrette est assez belle et suffisante. Son désir d'ascension commencerait par Surrey, je lui trouverais une bonne charge, elle sera heureuse ! Mais aucune ne me semble à la hauteur. Aucune n'a le caractère détestable et qui trouverait son compte dans cette union.

Dans sa tête, il réfléchissait à la parfaite fille à marier selon leurs critères de prédilection, c'est à dire une odieuse jeune femme qui mènerait la vie dure à son mari … Peut être qu'Anne connaissait ce genre de personnes.

J'avais en tête une femme comme ma grand mère, Marie de Médicis, assez détestable, avec un caractère fort et qui aurait une énorme ascendance sur Surrey, à tel point qu'il serait obligé de s'écraser face à elle ! Il y a bien une cousine Médicis à la Cour qui me semble d'un caractère de feu. Je la connais assez peu, je l'ai déjà croisée à plusieurs reprises. La connaissez vous ?

Et là se dessinait progressivement le destin d'Alfie et la vengeance des deux acolytes …
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MessageSujet: Re: Association contre l'ennemi de toujours, l'Anglois [Mister]   Association contre l'ennemi de toujours, l'Anglois [Mister] Icon_minitime12.09.12 18:50

    « Une femme de caractère qui sache mener la vie dure à cet imbécile, tout en nous étant docile.

    Il avait parfaitement compris. Anne ne doutait pas que son interlocuteur comprenne son idée. Ce n’était pas à Monsieur que l’on devait apprendre à se venger…Il était même le maître dans cette discipline. Il faisait et défaisait les réputations. Une simple parole pouvait réduire la vie de ses ennemis en un enfer. C’était pour cette raison qu’Anne était ravie de faire équipe avec lui. Alfie ne s’en remettrait pas. Jamais. Lorsque Philippe prononça le mot « bonheur », Anne ne put s’empêcher de rire en cœur avec lui. Leurs rires accordés auraient pu faire peur à n’importe qui. Ils ressemblaient à ces rires de sorcières qui font peur aux enfants. Calmée, Anne attendit. Philippe semblait réfléchir. Il connaissait surement une jeune femme qui serait ravie de se fiancer à Alfie. Malgré ses nombreux défauts, il représentait un bon partie. Une femme de caractère…Cela serait tellement réjouissant ! Ce n’était un secret pour personne qu’Alfie était un imbécile heureux. Ainsi, une femme de caractère devrait être ravie de l’avoir pour époux. Le mener à la baguette devrait être un jeu d’enfant pour une telle femme. Et qui ne rêvait pas de mener son époux à la baguette ? Anne était certaine que même les bigotes en rêvaient secrètement, sans se l’avouer.

    -Une femme qui saura nous remercier pour un si beau mariage…qui acceptera de nous être redevable, répondit Anne tout en réfléchissant, elle aussi.

    -Le plus difficile est de trouver l'imparfaite épouse …

    -Je ne vous le fais pas dire…soupira Anne. Il ne manquerait plus que son épouse ne nous écoute pas et n’en fasse qu’à sa tête…ou pire : qu’elle défende cet imbécile heureux.

    Puis Monsieur cita ses connaissances. Alençon…Anne eut un rictus mauvais qu’elle cacha derrière son éventail. Cette pimbêche connaissait son arbre généalogique par cœur, preuve qu’elle n’avait rien d’autre à faire que de perdre son temps à apprendre des choses inutiles… Toute à sa pruderie, elle n’accepterait jamais d’épouser un mignon de Monsieur… et jamais elle n’irait adresser la parole à Anne, qui n’était certainement pas assez bien pour elle. Ce nom était donc à rayer de la liste des éventuelles fiancées. Néanmoins, Anne ne dit pas un mot de ce qu’elle pensait de la cousine du roi, et laissa son interlocuteur énumérer d’autres noms. Les noms se succédaient, dont Comminges, Ferrette, mais chaque fois Anne secouait légèrement la tête. Monsieur semblait penser comme elle. Certes, ces femmes étaient plutôt jolies et pleines d’un désir d’ascension qui leur ferait faire n’importe quoi. Mais elles n’étaient pas à la hauteur, aux yeux de la marquise. Aucune n’avait le caractère de feu qu’ils recherchaient. Ces jeunes femmes, une fois la bague au doigt, se préoccuperaient bien vite plus de leurs toilettes et de leur mobilier que de leur devoir donné par Monsieur et Anne. Elles n’étaient pas fiables. Trop versatiles. Anne voulait une femme en qui elle puisse avoir confiance.

    -Aucune n'a le caractère détestable et qui trouverait son compte dans cette union.

    Anne hocha la tête. Une femme capricieuse prête à tout pour avoir ce qu’elle désire. C’est ce qu’il nous faut. Mais il y a tellement de jeunes femmes à Versailles. J’essaie de trouver parmi mes connaissances mais aucune ne me vient à l’esprit, à part ma demoiselle de compagnie Denise, si je pouvais m’en débarrasser de cette manière je ne le refuserais pas. Mais elle est tellement empotée…elle ne comprendrait pas ce qu’on lui demande. Anne n’évoqua pas Léna. Non, sa Léna resterait sa Léna. Pourtant sa fille était capricieuse, insupportable même. Il n’était pas rare qu’Anne entende des médisances à propos d’elle. Léna, sa digne héritière, saurait rendre la vie dure à Alfie. Mais même si Anne était opportuniste et manipulatrice, jamais elle ne pourrait se servir de sa fille pour ses vengeances. Heureusement, Monsieur eut une idée.

    -J'avais en tête une femme comme ma grand mère, Marie de Médicis, assez détestable, avec un caractère fort et qui aurait une énorme ascendance sur Surrey, à tel point qu'il serait obligé de s'écraser face à elle ! Il y a bien une cousine Médicis à la Cour qui me semble d'un caractère de feu. Je la connais assez peu, je l'ai déjà croisée à plusieurs reprises. La connaissez vous ?

    Monsieur était un génie, voilà ce que pensait Anne pendant qu’il parlait de sa grand-mère. Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? Pourquoi n’avait-elle pas pensé à Sofia, une nouvelle amie qu’elle appréciait beaucoup, notamment parce qu’elle avait un caractère détestable, ce qui la rendait vraiment attachante. D’ailleurs, son interlocuteur pensa à sa cousine, lui aussi. Sofia avait rendu un grand service à Anne en lui disant que le collier qu’elle arborait était un faux. Du toc. La marquise s’était vengée de son amant comme il se doit, et avait remercié Sofia. Elles avaient fait connaissance, étaient devenues amies. Anne savait que Sofia était une princesse capricieuse, détestable et…vénale. La marquise sourit.

    -Si je la connais ? Je me demande pourquoi je n’ai pas moi-même pensé à votre cousine ! Elle serait parfaite dans ce rôle. Nous sommes amies. Disons qu’elle m’a rendu service alors que rien ne l’y obligeait. Je pourrai alors envisager de lui rendre service, à mon tour…Anne lança un regard lourd de sous-entendus à Monsieur. J’ai cru comprendre que sa mère voulait la marier. Je ne sais pas qui est le prétendant mais il ne semble pas convenir à notre princesse. Elle s’est confiée à moi, plusieurs fois, et voulait s’opposer à cette alliance. Anne porta le verre à ses lèvres. Elle but lentement, posa doucement le verre, faisant volontairement attendre son royal interlocuteur. Epouser Alfie lui serait bénéfique à tout point de vue. Il est un bon parti, et ainsi sa mère ne l’importunerait plus. Et ce serait bénéfique pour nous : Sofia me serait redevable à son tour. Et en tant qu’amie, elle m’écouterait…du moins je l’espère. Elle a, de plus, ce caractère détestable qui nous était primordial. Elle serait tout à fait apte à mener Alfie par le bout du nez. La vie de votre mignon deviendra horrible, Monsieur.

    On pourrait être offusqué de la manière dont Anne parlait de son amie Sofia. Mais tout en se servant d’elle, la marquise lui rendait service. Elle pensait donc que c’était normal de proposer cette alliance à Sofia di Parma. Chacune d’entre elle y trouverait son intérêt. N’était-ce pas ce qu’on faisait, entre ami ?

    Si je peux me permettre, votre cousine est vraiment la femme parfaite pour faire de la vie d’Alfie un enfer.»

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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
Discours royal:



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Âge : 27 ans
Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
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MessageSujet: Re: Association contre l'ennemi de toujours, l'Anglois [Mister]   Association contre l'ennemi de toujours, l'Anglois [Mister] Icon_minitime03.10.12 23:11

Avec toute la population qu'il y avait à Versailles, cela semblait facile de trouver la parfaite petite dinde pour servir leurs affreux desseins. Pourtant, aucune d'elles ne semblaient retenir l'attention du Prince de France et de la marquise de Gallerande. Pourtant cela était simple, une jeune femme assez vénale pour accepter ce mariage avec Alfie, sachant qu'elle serait grassement remerciée, à la simple condition qu'elle soit la plus odieuse possible ! Une caractérielle serait la bienvenue, cela serait plus facile à elle d'entrer dans son rôle de fiancée jalouse, possessive, voire même castratrice. Donc finalement, tout le monde ne pouvait pas prétendre à ce rôle, les amatrices et celles qui aimaient cueillir des fleurs en cherchant l'amour étaient priées de prendre la sortie et d'aller voir ailleurs s'ils y étaient !

Une femme capricieuse prête à tout pour avoir ce qu’elle désire. C’est ce qu’il nous faut. Mais il y a tellement de jeunes femmes à Versailles. J’essaie de trouver parmi mes connaissances mais aucune ne me vient à l’esprit, à part ma demoiselle de compagnie Denise, si je pouvais m’en débarrasser de cette manière je ne le refuserais pas. Mais elle est tellement empotée…elle ne comprendrait pas ce qu’on lui demande.
Elle serait capable de s'en enticher sincèrement ! se moqua Philippe avec un petit sourire sur les lèvres.

Non, marre des empotées, il y en avait trop en ce bas monde, cela manquait de personnes au fort caractère, des femmes qui ne se laissaient pas marcher sur les pieds ! Il faut dire que l'éducation des jeunes filles n'allaient pas dans ce sens, il fallait se montrer polie et obéissante … ennuyeuse en somme ! Puis enfin, Philippe tenait le bon filon, une femme comme sa grand-mère Marie de Médicis, femme qu'il n'avait pas connu car elle était déjà en exil lors de sa naissance, mais dont le fort caractère avait dépassé le temps et les frontières. Il fallait qu'elle soit de cette trempe là, la future épouse d'Alfie serait parfaite. Et de réflexion en déduction, Philippe se rappela de sa vague cousine du nom de Sofia. Il n'avait pas eu le temps de se pencher réellement sur son cas mais une chose était sûre, elle n'était pas une pure innocente. Est-ce que Anne la connaissait ? Autant lui demander, cela ne coûtait pas grand chose, tout le monde se connaissait à Versailles, ou presque, alors il était toujours préférable de demander. Et le visage princier s'éclaira lorsque son amie du jour connaissait la princesse italienne !
[color=darkred]Nous sommes amies. Disons qu’elle m’a rendu service alors que rien ne l’y obligeait. Je pourrai alors envisager de lui rendre service, à mon tour…
Quelle excellente idée ! s'exclama t'il, heureux de voir une solution à son problème.

Anne avait de quoi dire sur la princesse italienne et sur les raisons de ne pas refuser ce mariage. Apparemment, épouser Alfie lui ferait refuser une autre alliance qui n'était pas de son goût. Pour une fois qu'une jeune femme bien placée pouvait choisir son mari, on n'allait pas la contrarier. Peu importe qui était l'autre homme, Alfie n'était pas un parti détestable si on prenait une vision objective : joli garçon, de bonne famille, intelligent (même si un peu candide) et l'âme d'un artiste. La Farnèse pourrait faire bien pire mariage ! Puis c'était l'occasion au prince d'éloigner cet anglais de malheur loin de lui et surtout de Lorraine, ce ne serait pas une mauvaise chose. S'il le fallait, Monsieur paierait une partie du mariage, voulait même en la dot de la demoiselle s'il y avait besoin ! C'est pour dire à quel point il ne voulait plus d'Alfie !

Si je peux me permettre, votre cousine est vraiment la femme parfaite pour faire de la vie d’Alfie un enfer.
Il ne reste plus qu'elle accepte ! Si tel est le cas, ce serait tellement parfait ! Enfin face à un mauvais mariage, je pense qu'elle ne pourra pas refuser ! Oh que cela va être amusant !

Philippe tapa dans ses mains comme un enfant, ravi de cette nouvelle qui égayait sa journée ! Il imaginait déjà le pauvre Alfie martyrisé par une fiancée tyrannique, impossible de sortir sans sa compagnie, étant tel un toutou derrière celle qu'il devra épouser. Parfait, il sera tenu en laisse, Anne et Philippe pourront se moquer de lui à son aise !

Parlez-en lui tout de même, je ne suis pas du genre à forcer la main. Enfin, je le ferais à Alfie mais lui est un cas à part. Nous nous devons de prendre en main sa vie, le pauvre garçon n'est pas assez sain d'esprit pour faire tout cela lui-même ! Il eut un rire, à la fois démoniaque et malsain avec un éclair de vilenie dans son regard. Ce petit simplet n'avait qu'à bien se tenir, il n'a pas compris qu'il fallait choisir ses amis mais encore plus ses ennemis ! Que voulez vous, le temps ne change rien à l'affaire, quand on est idiot, c'est pour la vie !

Cela avait le mérite d'être franc et clair, difficile de ne pas comprendre comment Surrey était vu par le prince ! Il le détestait, c'était bien le cas de le dire ! Puis il posa son regard sur les douceurs devant ses yeux et choisit une au chocolat, cette saveur faisait sensation partout en Europe et Monsieur y avait succombé pour son grand plaisir. Portant à sa bouche cet délicieux biscuit, il reprit en direction de la marquise de Gallerande :

Ce mariage sera un grand moment, je vois déjà tout ce monde persifler et commérer au sujet de cette union bien mal assortie entre un âne et une biche ! Cela leur fera de jolies armoiries comme cela ! Enfin, j'espère qu'il n'y aura pas trop de rire à leur mariage. Une ne rira pas en tout cas, c'est cette baronne de Bergogne ! Elle avait une sorte d'élan du cœur pour Alfie. Monsieur arqua un sourcil et leva les épaules. Les gens n'ont plus aucun goût de nos jours !

Et il se mit à rire de bon cœur. Ce plan était décidément bien amusant ! Mais qu'existait-il de plus intéressant que de briser des vies et des cœurs ? Pas grand chose en fait …
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MessageSujet: Re: Association contre l'ennemi de toujours, l'Anglois [Mister]   Association contre l'ennemi de toujours, l'Anglois [Mister] Icon_minitime26.10.12 19:21

    « Il ne reste plus qu'elle accepte ! Si tel est le cas, ce serait tellement parfait ! Enfin face à un mauvais mariage, je pense qu'elle ne pourra pas refuser ! Oh que cela va être amusant !

    A ces mots, le prince tapa dans ses mains. Les lèvres d’Anne s’étirèrent en un sourire satisfait. Ils avaient trouvé la solution à leur problème. Sofia allait être parfaite.

    'Amusant ', voilà le mot parfait, répondit Anne, avec une insistance sur 'parfait'. Ce mariage sera l’occasion de faire la fête, et nous deux, Monsieur, feront la fête pour deux raisons : parce que nous nous devrons de fêter le mariage de nos deux amis, et parce que ce sera l’enfer pour Alfie. Quant à Sofia, n’ayez crainte, ce mariage lui sera une occasion inespérée de se libérer du joug de sa mère.

    Parlez-en lui tout de même, je ne suis pas du genre à forcer la main. Enfin, je le ferais à Alfie mais lui est un cas à part. Nous nous devons de prendre en main sa vie, le pauvre garçon n'est pas assez sain d'esprit pour faire tout cela lui-même !

    Une nouvelle fois, les rires des deux comparses s’élevèrent dans la pièce. Démoniques. Ils étaient démoniaques. Mais avant que la marquise ne répondît, le prince reprit la parole :
    Ce petit simplet n'avait qu'à bien se tenir, il n'a pas compris qu'il fallait choisir ses amis mais encore plus ses ennemis ! Que voulez vous, le temps ne change rien à l'affaire, quand on est idiot, c'est pour la vie !

    En effet, je crains que l’on ne puisse plus rien faire pour lui…à part décider de projets à sa place ! Il ose m’oublier, alors je me charge de le mettre sous l’autorité d’une autre femme. Ce petit garçon a besoin d’être secondé, mais ne s’en rend pas compte. Il ne sait pas que la plus tendre des Muses peut se transformer en la plus terrible des Erynies. Le pauvre l’apprendra à ses dépens… Le regard d’Anne, plus encore que ses mots, témoignait de la haine qu’elle ressentait pour Alfie. Sa vengeance se mettait en place. Le petit Alfie n’avait qu’à bien se tenir ! Oui, j’en parlerai à Sofia. En tant qu’amie, elle réfléchira à cette proposition. Je ne veux que son bien, et elle le sait. Mon geste sera totalement désintéressé. Anne eut un sourire cynique.

    Tout en dégustant un biscuit au chocolat, Monsieur poursuivit : Ce mariage sera un grand moment, je vois déjà tout ce monde persifler et commérer au sujet de cette union bien mal assortie entre un âne et une biche ! Cela leur fera de jolies armoiries comme cela ! Enfin, j'espère qu'il n'y aura pas trop de rire à leur mariage. Une ne rira pas en tout cas, c'est cette baronne de Bergogne ! Elle avait une sorte d'élan du cœur pour Alfie. Les gens n'ont plus aucun goût de nos jours !

    Tout en écoutant Philippe, Anne avait elle aussi pris un gâteau. Elle faillit le recracher lorsqu’elle l’entendit évoquer la baronne de Bergogne. Il était de notoriété commune que cette baronne était une idiote sans cervelle qui se donnait à n’importe qui, tout en jouant la prude. Enfin, cela ne l’étonnait pas qu’elle puisse s’intéresser à Alfie. Pour aimer un idiot, il fallait être soi-même dénué de tout sens commun.Heureusement, Anne avait pu se cacher derrière son éventail, le temps de reprendre une certaine contenance.

    Cela aurait pu être amusant de voir Alfie et cette Michelle cueillir des fleurs ensemble ! Imaginez donc la scène ! Enfin, nous pourrons toujours pousser Alfie dans les bras de la baronne, un jour. Cette jeune fille est tout à fait ri-di-cule. Il n’est pas étonnant qu’elle ait été attirée par Alfie…son idiotie, sûrement, lui aura paru délicieuse. Anne but une gorgée de thé avant de reprendre : le mariage sera grandiose. Sofia rayonnera de beauté face à un Alfie plus idiot que jamais, engoncé dans des vêtements qui ne lui iront pas. La langue de vipère qu’était Anne se délectait de ces mesquineries. Les dames auront besoin de leur éventail pour cacher leurs dents, tant elles riront. Et ces messieurs auront pitié de votre mignon. Oh comme j’ai hâte, Monsieur ! Mais n’allons pas trop vite. Annonçons à nos amis leurs fiançailles…enfin, je vais d’abord proposer l’idée à votre cousine.

    Au fond, Anne jubilait. Elle avait Monsieur à ses côtés pour s’en prendre à Surrey. Sa vengeance était en marche…D’abord, les fiançailles. Puis, dans quelques temps, s’y ajouterait sa vengeance personnelle : les poisons. L’idée du mariage venait de Monsieur. Anne n’y avait même pas pensé. C’était une excellente idée ! La marquise pourra s’amuser tout en se vengeant. Et tout en aidant une amie, bien entendu. Tout était parfait. Parfaitement parfait ! Il était temps de mettre ce plan en marche…

    Monsieur, je présume que vous avez encore des
    engagements à tenir pour la journée. Je vais donc vous abandonner, après avoir longuement réfléchi pour ce mariage. Je vous remercie de m’avoir si bien accueillie…et de m’avoir entendue.
    Entendue, dans les deux sens du terme, aurait-elle pu ajouter.Nous serons amenés à nous rencontrer régulièrement, n’est-ce pas ? Nous aurons un mariage à organiser ! »

    Après les règles d’usage, Anne quitta les appartements du frère du roi. Cette journée avait été plus que bénéfique. C’est donc d’excellente humeur qu’elle quitta le palais de Versailles pour rejoindre son hôtel particulier.

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