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| Esas hembras son malas ! {Milena & Elena } | |
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| Sujet: Esas hembras son malas ! {Milena & Elena } 25.02.12 16:55 | |
| « Esa mujer fue mi amiga maldito sea aquel dia robo lo que mas queria y todo por ambicion ! yo se que ella esta tan bonita que hasta parece bendita pero es un angel caido Ella es una maldicion ! » « Cara Elena, Retrouvons nous à minuit, comme nous le faisions avec Maria Teresa, lors de nos promenades interdites. Te souviens tu lorsque nous nous étions cachées toutes les deux derrière un platane de l’Escurial pour échapper au roi ? Qu’est ce que nous avions pu rire cette nuit là. Je sais qu’il y a d’autres spécimens plantés à l’orangeraie de Versailles. Cela nous rappellera le bon vieux temps. Je t’attendrai. Muchos besos, Tu amiga Milena. »Un sourire au coin des lèvres et des plus diaboliques, il faut bien le préciser, la princesse de Cortès plia soigneusement la lettre en quatre. Elle y inscrit le nom de la destinataire et tendit la missive à la domestique d’Elena. Cette dernière était sa complice depuis qu’elle avait voyagé en Lorraine. Dès que la belle hispanique avait appris où se trouvait son ancienne compagne de jeux, elle n’avait pas hésité une seule seconde à mettre sa vengeance en marche. Pourquoi Elena ? Peut-être parce que cette dernière malgré son titre restait plus accessible que la reine de France. Même si le crime qu’elle avait commis à son égard, était moins grave et l’avait moins blessée au sens propre comme au sens figuré, la Sotomayor demeurait une peste. Une peste de la pire espèce. Longtemps, Milena avait mis sur le compte de son délire post balle, la vision d’une Elena derrière un arbre. Elle l’avait regardée étendue à demi morte, son sang se répandant dangereusement sur les feuilles jaunies d'automne et cela sans bouger, d’un doigt, d’un cil. Sans même pousser un cri qui aurait pu alerter les chasseurs aux alentours de la propriété. C’est Mohammed, le médecin musulman qui l’avait soignée qui lui avait certifiée la présence de son amie, alors que lui-même suivait à travers les fenêtres du pavillon, la chasse à courre. Ah ce pavillon, endroit de ses pires souffrances tant physiques que morales. Endroit où elle avait à la fois tant de fois fermé les yeux et les avait ouvert, ouvert sur la méchanceté et l’hypocrisie de deux de ses amies. Que la vie pouvait donc être cruelle ! Mais dix ans plus tard, la naïveté évanouie, les illusions perdues, le cœur protégé par une armure épaisse, la raison froide avait fini par porter ses fruits. La roue tournait enfin et Elena serait la première à payer ! Pour avoir côtoyé aussi bien la reine que la nouvelle princesse de Lillebonne durant leur enfance, elle connaissait leur point faible. Si celui de la reine était plus dissimulé par des années d’éducation stricte et de protocole qui lui avait offert un visage où nulle émotion ne s’exprimait, comme tout personnage royal, Elena n’avait pas cet atout. Cela faisait quelques mois déjà qu’elle piquait au cœur même de sa peur, car Elena était superstitieuse, terriblement même. Combien de fois l’avait-elle vu adolescente réclamait le pardon de son oncle mort après lui avoir fait subir mille tourments. Elena avait peur des morts ! Ainsi Milena avait envoyé des lettres, depuis la Lorraine, des souvenirs, en somme des choses que seule Milena et non Eugenia de Cortès pouvait savoir. Elle l’avait vue pâlir, elle l’avait vue porter la main à son front, s’asseoir car prise d’un soudain malaise, elle préparait le terrain pour l’ultime confrontation, et la jeune espagnole était décidée à sortir le grand jeu pour ce jour si spécial. Et ce jour là, était enfin venu. Ça serait ce soir à minuit donc. La princesse de Cortès avait donné à Geneviève, la soubrette de son ancienne amie, la dite lettre donnant le rendez-vous ainsi qu’une fiole. Avant qu’Elena se couche, sa complice n’aurait plus qu’à glisser le courrier à un endroit de son choix, mais qu’elle ne pourrait guère manquer de remarquer, et à mettre quelques gouttes de sa petite mixture dans le verre d’eau qu’elle buvait. La petite fiole contenait un puissant hallucinogène de sa composition, pour accroître la terreur d’Elena lorsqu’elles se retrouveraient face à face. D’ailleurs l’heure approchait à grands pas, tandis qu’après avoir longtemps fixé le petit point au bout du long couloir, qu’était devenue la domestique, elle s’était assise pour … réfléchir. Oui elle devait réfléchir à la méthode à employer. Doucereuse ? Mordante ? Mielleuse ou agressive ? Les deux attitudes possédaient leurs avantages et leurs défauts, mais elle opta pour la plus longue, celle qui mettrait Elena au supplice, celle qui gagnerait son cœur ou du moins ses entrailles pour qu’elles se tordent de peur et encore de peur. Son sadisme privilégia donc l’approche amicale, mais il restait à mettre en scène ses petites idées machiavéliques. Malgré l’excitation du lion prêt à bondir sur la gazelle après des heures de surveillance et de patience, elle se dirigea vers sa penderie presque à reculons. Mais elle devait prendre cette robe, quoiqu’elle représentait pour elle. C’était essentiel pour la suite des évènements. Son courage l’y aida et Milena ouvrit les deux battants de la large armoire. Sa tenue de chasse était là, celle portée il y a neuf ans. Celle qu’elle n’avait jamais lavée, celle qui était encore ensanglantée, celle qui gardait ce trou béant à la hauteur du ventre, comme les stigmates des clous dans les paumes de Jésus. Milena déglutit et c’est en silence et sans aucune aide de Cristina ou de quiconque, puisqu’elle avait renvoyé toute sa suite, qu’elle s’habilla, le regard grave et luisant de cette haine contenue depuis bien trop d’années. Le souvenir vivant de son calvaire saurait la conduire jusqu’au bout de sa pensée … Ainsi vêtue, elle s’échevela volontairement comme ce jour là et enfin se dirigea vers une bassine. Elle avait demandé à Cristina de lui apporter de ce sable rouge très fin, qu’elle gardait du Pérou. Ses mains en furent bientôt couvertes, de sorte que si on la croisait dès qu’elle sortirait de ses appartements, on la prendrait très certainement pour une folle à enfermer à l’hotel Dieu. Fort heureusement à cette ci, le Trianon où elle avait une dépendance était plutôt désert. Elle ne devrait y rencontrer personne. C’est malgré tout sur la pointe des pieds et guettant aux alentours qu’elle rejoint le lieu de rendez-vous. Adossée derrière le gros platane, elle surveillait l’entrée. Pour conserver certaines plantes à la fraîcheur qu’elles réclamaient, l’Orangeraie était plongée dans une sorte de brume, légère mais sous emprise d’hallucinogène … celle-ci devrait s’épaissir. Tout était décidément de son côté pour accréditer la visite d’une morte vivante. Soudain alors que l’horloge de Versailles sonnait les douze coups de minuit, la porte vitrée grinça sur ses gonds et une silhouette pénétra dans l’immense serre. Milena laissa son ancienne amie s’engouffrer entre les arbres et les plantes, goûtant ainsi à plusieurs minutes de délice sadique. A la voir ainsi tituber, elle sut qu’elle avait ingurgité la mixture. Brave Geneviève ! Lorsqu’Elena fut à seulement quelques mètres, Milena daigna sortir de sa cachette improvisée et avec un sourire des plus jovial, tendit ses mains faussement ensanglantées, comme pour l’enlacer. - Mi cara amiga … ¡ Por fin nos recobramos !(Ma chère amie ! Enfin nous nous retrouvons ! ) |
| | | Elena de Sotomayor
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Nourri par la jalousie et rempli de peurCôté Lit: Peut-être bien que certains ne devraient pas y être ...Discours royal:
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| Sujet: Re: Esas hembras son malas ! {Milena & Elena } 28.02.12 0:29 | |
| Geneviève, un verre d’eau !
Elena était assise depuis plus d’une heure à son bureau de bois de rouvre vernis aux motifs floraux sculptés avec une finesse remarquable. La jeune femme avait fait venir ce bijou de marquèterie d’Espagne suite à un caprice sans précédent. Le mois dernier, alors qu’elle rendait une visite de courtoisie à une quelconque duchesse française dont elle avait déjà oublié le nom, elle n’avait pu s’empêcher d’éprouver une terrible jalousie lorsqu’elle avait remarqué que celle-ci possédait un charmant pupitre sculpté à la pointe de la mode comme écritoire. Il lui fallait mieux ! Toujours plus ! Eblouir par sa beauté et ses richesses ! N’était-elle pas une Sotomayor ?
Alors qu’elle rédigeait une énième lettre teintée d’angoisse à son ami et confesseur l’échevêque de Lugo, les sombres souvenirs de ces maudites lettres s’empara de sa raison. Un fantôme la persécutait avec acharnement, la poursuivant de la Loraine jusqu’à Versailles… Il la harcelait sans cesse depuis plusieurs mois déjà … La princesse de Lillebonne se sentait oppressée par cet esprit venu par delà la mort pour la tourmenter. Comme elle avait peur de la vengeance de des cieux ! Chaque jour, elle s’éveillait en craignant plus que tout au monde de trouver sur sa table de nuit un nouveau billet écrit de sa main. Pourquoi revenait-elle maintenant ? Toute cette histoire remontait à tant d’années ! …
* Milena… ¡ Seas maldito Milena ! Pourquoi ne restes-tu pas parmi les morts ? *
Chacun des petits détails de leur adolescence évoqués par la morte était gravé dans sa mémoire… Elle se souvenait parfaitement de sa colère envers la belle et jeune espagnole ! Cette jalousie qui l’avait rongée pendant des années… Alors qu’elle, marquise d’Aguilar de campoo à l’époque, était évincée dans le rôle de confidente auprès de Maria Thérésa par cette fille de petite noblesse dont la famille avait uniquement fait fortune par chance sur le nouveau continent… Quelle honte ! Quelle humiliation de la voir monter plus haut qu’elle ! Plus de cinq ans d’hypocrisie et de mensonges susurrés à l’oreille avaient été nécessaire pour que la future reine de France lui accorde de nouveau la place qui été la sienne. L’ambition démesurée de la Sotomayor avait mené sa rivale à la mort… et quelle mort ! De la main même de celle qu’elle prenait depuis toujours pour son amie, on ne pouvait trouver plus théâtral ! Maria Theresa avait été bien facile à manipuler. ¿ Dónde está mi vidrio de agua ? Geneviève !
Un frisson parcouru l’échine de la jeune femme. Elle n’avait pas le moindre regret de ce qu’elle avait fait. Cette pimbêche de Cortès méritait une leçon pour son comportement. Elle n’avait qu’à rester à sa place ! De son point de vue, Elena n’avait fait que reprendre le rôle qui lui appartenait de droit. Pourtant … Ces lettres … Elles étaient une torture ! Superstitieuse sans borne, elle ne pouvait s’empêcher d’imaginer l’esprit de la défunte revenir d’outre tombe réclamer sa perte. Pas une once de remord ou de culpabilité l’habitait… seulement une peur terrible et irraisonnée. Une jeune domestique vêtue d’une robe quelconque arriva courant à moitié devant la princesse, un verre d’eau sur un plateau à la main. Tremblante de toute par, elle lui tendit l’objet de son désir craignant une réprimande qui ne manqua pas d’arriver. Elena de Sotomayor était sans pitié envers ses amies d’enfances, cela était encore pire avec les membres du personnel. Elle gifla la pauvre fille et pesta dans sa langue maternelle contre son incompétence avant d’avaler le verre d’une traite et de se replonger sur sa correspondance sans plus faire attention à elle.
Quelques minutes plus tard, alors qu’elle s’apprêtait à se changer pour aller se coucher, le regard d’Elena fut attiré par un bout de papier plié en quatre posé négligemment sur son lit. Ses beaux yeux noirs s’emplirent de frayeur lorsqu’elle reconnue l’écriture fine e incurvée de son ennemie sur le papier blanc… Tremblante de peur, elle attrapa le message. Il lui fallu le lire à plusieurs reprise pour comprendre ce que son fantôme lui disait tant elle était perturbée. Elle était incapable de se concentrée… Des souvenirs qu’elle avait enfouis depuis des années revenaient à la surface contre sa volonté. Cette marée la submergea tant bien qu’elle ne percevait plus la réalité. La notion du temps lui échappait totalement… Les sons étaient amplifiés… Plus rien n’avait la même signification…
* « Retrouvons nous à minuit »… « à l’orangeraie de Versailles »…*
Plus rien d’autre n’avait d’importance… Ce rendez-vous avec un fantôme… Allait-elle y aller ? La jeune femme était effrayée. Pourtant, elle ne pouvait rester ici et ignorer cet appel. C’était l’unique chance qui se présentait à elle de se débarrasser de ce démon qui la pourchassait ! Depuis qu’elle avait été confrontée au premier des billets signés de la main de Milena, elle s’était préparée à se confronter à sa passé. Jamais elle n’aurait imaginé que cela devrait se produire si tôt, mais elle se doutait bien que quelqu’un avait percé à jour son secret.
C’est d’un pas mal assuré qu’Elena pris la direction de la porte de ses appartements. Ne prenant pas même la peine de se couvrir, elle avançait dans les couloirs en titubant sans s’en rendre compte. Geneviève la regarda sortir sans comprendre où sa maitresse se rendait. Elle n’eu pas le moindre geste pour essayer de la retenir… et encore moins pour tenter de la rassurer. Que l’on soit grand ou petit, on paye toujours pour sa méchanceté.
Il fallu plus d’une demi-heure à la jeune femme pour arriver jusqu’à l’Orangerie. D’une main mal habille, elle tenta d’ouvrir la porte vitrée une première fois. Elle était tellement lourde… La seconde tentative s’avéra plus efficace, l’entrebâillement créé était assez large pour que la fine silhouette d’Elena se faufile à l’intérieur de l’aménagement paysager. Toujours en titubant, elle s’engagea doucement dans l’allée centrale, évitant tant bien que mal les branches des arbres.
Le cœur de la princesse de Lillebonne manqua de s’arrêter lorsque Milena surgit devant ses yeux. Cette matérialisation soudaine la fit reculer vivement en poussant un cri de surprise. Etant donné son état, il n’en fallu pas plus pour qu’elle perde l’équilibre et se retrouve au sol, dans la poussière. Les cheveux en pagaille, elle se redressa essayant maladroitement de se relever. Reprenant ses esprits après sa chute, elle leva les yeux vers… le fantôme… Un nouveau cri lui échappa… non emprunt de surprise cette fois-ci mais bel et bien de peur. Face à elle se tenait une morte ! Sa tenue de chasse dégoulinante de sang… le trou de la balle… les mains ensanglanté s’avançant vers elle pour l’enlacer…
- Mi cara amiga … ¡ Por fin nos recobramos !
Repoussant son ancienne rivale sans le moindre ménagement, Elena tenta de s’échapper à son accolade. Complètement paniquée par la vision d’horreur que Milena avait si bien préparée, la seule idée qui lui venait en tête était de s’enfuir. Les morts n’avaient rien à faire avec les vivants ! Plus il y avait de distance entre l’apparition et elle, mieux elle se porterait !
Pourtant au fond d’elle-même Elena savait qu’elle n’avait aucune chance d’échapper au fantôme qui la harcelait depuis des mois. Milena avait traversé la barrière entre le monde des morts et celui des vivants pour se tenir ce soir face à elle ! Elle n’avait d’autre solution que d’affronter sa pire ennemie…
Que me veux-tu, esprit ? Commença-t-elle d’une voix à peine audible en espagnol. Je t’ai causé maints tords par le passé… Es-tu la pour te venger de moi ?
Dernière édition par Elena de Sotomayor le 29.02.12 17:40, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Esas hembras son malas ! {Milena & Elena } 29.02.12 14:42 | |
| Milena contint un sourire ou plutôt un rictus de satisfaction. Enfin, après dix longues années, elle redevenait elle-même pour une nuit. Ces mots si longtemps gardés au fond de sa gorge, et qui l’étouffaient depuis ce jour tragique pouvaient être libérés et avec eux cette sensation de se libérer elle-même d’un étau. Comme si son âme avait été jusque-là serrée par un brodequin des plus horribles. En outre, l’attitude de recul teintée de ce geste agressif, la mettait en joie. Cela dissimulait bien autre chose qu’une terrible peur de se retrouver face à un soi-disant fantôme. A l’avoir aujourd’hui au-devant d’elle, des souvenirs éclataient le voile du temps écoulé pour ressurgir avec une clarté limpide. La repousser ? Mais ce n’était pas la première fois à bien y réfléchir ! Et ce regard qui malgré la terreur, ne montrait que trop bien la haine qu’elle éprouvait pour elle ... Une haine qui paraissait remonter aux confins des âges . Néanmoins, la question demeurait malheureusement pleine et entière : Pourquoi ? Oui pourquoi tant de mépris, tant de colère, tant d’animosité ? Jamais un mot de travers, jamais un coup bas de sa part. Qu’avait-elle donc fait pour s’attirer les foudres de sa meilleure amie et de la Sotomayor, au point de subir la balle de l’une et la non-assistance de l’autre? Malgré ces interrogations qui assaillaient son esprit, elle devait conserver tout son calme et au contraire d’une mine enjouée, arborer un visage peiné par tant de brusquerie de la part d’une si chère amie. Jouer la carte de la naïveté mais avec subtilité bien entendu … - Elena, mi cara … Porque estas brutal asi ? ¿ No eres feliz de encontrarme ?
Non en effet, elle ne semblait pas vraiment heureuse de ces retrouvailles. Elena avait comme peint sur le visage cette culpabilité profonde propre aux grands criminels. Elle n’en était pas tombée pour rien à la renverse, même si l’hallucinogène n’était pas innocent dans cette chute. A analyser ses réactions jusqu’à sonder l’iris légèrement vitreux de son ennemie, Milena sentit qu’une révélation allait voir le jour, ce soir. Une sensation que la cicatrice de son ventre s’éveillant, lui faisait atrocement et surtout curieusement présager. Les paroles d’Elena ne firent qu’accréditer cette hypothèse d’ailleurs. Maints tords ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Pourquoi également craindre immédiatement une revanche de sa part ? Elle n’avait pas dit un mot à ce propos, aucune menace et l’avait même accueillie avec un sourire radieux tout en lui ouvrant les bras. Cette réaction où l’aveu terrible était bien sous-entendu et lui confirmait son geste odieux, laissait à son imagination fébrile la nature de tous les autres et surtout leur gravité. Jusqu’ici, Milena n’en comptait pourtant qu’un de tort. Enorme, lâche, immonde certes mais n’atteignant pas la gravité du geste de Maria Teresa, Milena avait donc décidé de se venger d’Elena oui, mais à une petite échelle … Elle lui aurait permis de vivre, c’était bien clair dans ses projets. Mais voilà des paroles malheureuses qui pouvaient changer la donne. Ce pluriel mis à des fautes encore ignorées fit donc tambouriner le cœur de la belle espagnole. La souffrance causée par la trahison de ses amies, remontait en bouffées de rage blanche et les traits de son visage durent pâlir. Que lui avait fait Elena qu’elle ne sache pas encore ? Quoi de pire, que de la laisser au milieu d’une forêt, se vider de son sang ? Milena ne lâcherait rien avant de savoir ce qui semblait être une affreuse vérité. Ce fut d’autant plus difficile de persister à jouer les amies, avec une telle épée de Damoclès au-dessus de la tête, mais il le fallait. Prêcher le faux pour connaître le vrai.
- Je voulais te revoir après tant d’années passées loin de toi … Tu m’as manquée sais-tu ? Nos jeux à l’Escurial, ton sourire qui nous égayait tant Maria Teresa et moi ! Je ne pouvais survivre dans ces limbes après avoir passé tant de temps à vos côtés. C’était comme une seconde mort … Il fallait que je te revois … Elle s’avança à nouveau et passa sa main faussement ensanglantée sur la joue d’Elena qu’elle caressa tendrement. Une fois encore, il s’agissait d’un geste qui ne ferait que la terrifier davantage et la panique conduisant à ne plus raisonner, ce ne serait que bénéfique pour l’aveu à venir. Quand bien même, tenterait-elle une résistance psychologique, l'hallucinogène avait encore quelques précieuses minutes pour commettre assez de dégâts dans son esprit. - Oui tu m’as causé maints tords mais moi aussi ma chérie, souviens toi … je comprends bien que tu m’aies laissé là-bas. Je le méritais, comme ta haine d’ailleurs … J’avais peut-être volé ta place et j’ai dû te faire subir un enfer en mille autres occasions.
Milena jouait consciemment sur le second point faible d’Elena, qu’elle avait toujours su ambitieuse et envieuse en tout. Combien de fois à l’Escurial, ne l’avait-elle pas entendu s’écrier, que son rang lui aurait valu qu’on lui ouvre les deux battants d’une porte, que l’on fasse la révérence lorsqu’elle passait. Un accrochage entre les deux jeunes femmes avait même fait naître sous les yeux de la cour, une comparaison de leurs titres et de leurs blasons. Milena en avait ri … Elle n’imaginait pas un seul instant pourtant, qu’en effet elle touchait sur le déclencheur même de toute cette histoire, de tout son chemin de croix. La belle hispanique, pour agrémenter ses propos de terrible manque laissé par son absence, enlaça sans vraiment lui laisser le choix, sa compagne. Il était délicieux de jouer le rôle de l'amie venue lui apporter le pardon céleste, alors que ses intentions étaient toutes autre.
- Mi cara, quoique tu m’aies fait par le passé, sache-toi absoute, ça ne peut être grave au point de briser une amitié qui perdure malgré l’au-delà … Soulage ton âme, elle me semble si lourde, si peinée.
La princesse de Cortès, se détacha d’elle mais garda ses deux mains sur les épaules de la Sotamayor, ses yeux bruns masquant la rancœur et l’impatience qui grandissaient en elle, au fil des secondes. Elena devait TOUT lui dire et MAINTENANT! Si cette méthode ne marchait pas, elle en utiliserait une autre, bien plus radicale pour la faire parler ! Ces secrets immondes n’avaient que trop durer ! |
| | | Elena de Sotomayor
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| Sujet: Re: Esas hembras son malas ! {Milena & Elena } 04.03.12 17:53 | |
| * Elena, mi cara... ¿ Porque estas brutal asi ? ¿ No eres feliz de encontrarme ? * Ces paroles résonnaient dans l’esprit d’Elena, tournant en bouche d’un ton de plus en plus caverneux, comme venues d’outre tombe. Cet écho morbide était des plus déstabilisants… Sa perception de la réalité qui n’était déjà pas très cohérente suite à la prise de l’hallucinogène ne s’arrangeait en rien sous le coup de la peur. Il lui était impossible de réfléchir de manière logique. Une pensée en suivait une autre mais plus rien n’avait de sens… Tout devenait flou… tout se brouillait dans la confusion la plus totale… Oui, elle rejetait violement cette « amie » qui était la source de toutes ses angoisses. ! Si elle en avait eu le cran à l’époque, c’est elle qui aurait pressé la gâchette du pistolet il y a près de dix ans. Mais pourquoi se serait-elle donné cette peine alors qu’une autre pouvait se salir les mains à sa place ? Manipuler Marie Theresa n’avait été qu’une formalité pour l’ambitieuse intrigante. Elle avait si bien préparé son plan, elle avait mise en place une à une chacune des pièces de son jeu morbide. Tel un mécanisme d’horlogerie, les événements s’étaient déroulés exactement comme elle l’avait prévu. Elle était devenue la seule et unique confidente de la reine de France et jouissait d’une puissante influence sur elle. Elena était enfin parvenue au sommet ! Il ne lui restait plus qu’à profiter de son nouveau pouvoir si bien mérité. Mais comment aurait-elle pu imaginer que le fantôme de sa victime allait revenir la hanter ? Non elle était loin d’être heureuse de revoir ce fantôme du passé. Pas une seconde Elena n’avait regretté ses actions. Egoïste à l’extrême, elle était incapable de faire preuve d’empathie envers sa rivale espagnole. Le sort tragique de la belle Milena ne l’avait en aucun cas émue. Toutes ces années de jalousie refoulée lui avaient forgées une âme aussi dure que du fer. Toute humanité la quittait lorsqu’il était question de ses intérêts. Pourtant Elena cachait bien son jeu, les personnes connaissaient le sombre visage de la princesse de Lillebonne se comptaient sur les doigts d’une main. La jeune femme se plaisait à montré à qui voulait bien lui prêter attention un visage d’ange dépourvu de malice. Ses sourires et ses compliments pour les membres de la cours la rendait en tout point insoupçonnable. Finalement, n’était-elle pas une victime dans cette affaire ? Elena serait prête à vous le faire croire. Lorsque Milena évoqua son besoin de la revoir malgré la mort, un léger sourire lui échappa. Elle se rendait compte que la défunte lui avait porté une réelle affection du temps de leur jeunesse. La Cortès semblait ne jamais avait repéré son hypocrisie. Quelle grande comédienne elle avait été pendant toutes ces années ! Il était agréable de constater à quel point son plan avait été parfait. Pourtant malgré l’intelligence dont elle faisait preuve d’ordinaire pour toujours retourner la situation dans laquelle elle se trouvait à son avantage, Elena s’était trahie en évoquant son implication dans la perte de sa rivale. Elle avait parlé sans réfléchir sous l’impulsion d’une peur terrible. Milena semblait encore ignorer quelle était exactement sa responsable dans la tentative d’assassinat. Cependant Elena, toujours emprise de sa frayeur était bien incapable de percevoir les signes révélateurs de la manipulation dont elle était l’objet. Cette frayeur ne fut que décuplée lorsque Milena s’approcha d’elle lui caressant la joue. Son cœur s’emballa, elle était sur le point de céder à la panique. Incapable de prononcer le moindre mot, elle écouta donc cette femme qu’elle avait tant haïe exposer les erreurs qu’elle avait commises envers elle… Quel plaisir elle aurait pris à écouter ce discours si elle n’était transie d’effroi ! Ce soir, ces dires avaient un goût amer. Milena lui offrit une accolade amicale et repris la parole avant qu’elle n’ait eu le temps de réagir. La situation lui échappait entièrement. Elena avait l’impression d’assister à une représentation théâtrale mais de ne pas faire partie de la pièce. Elle était perdue dans le public, simple observatrice du drame qui se jouait sous ses yeux. Essayant tans bien que mal de se ressaisir, elle écouta ce que la belle hispanique avait à lui dire. Milena lui offrit en plus de son amitié une chose qu’elle n’aurait jamais imaginé recevoir : le pardon. * Si elle savait tout le mal que je lui ai fait ! *Un nouveau sentiment faisait place à la peur dans le cœur de la fière espagnole : de la culpabilité. Elle le chassa bien vite tant il était insupportable. Elle ne se ferait pas avoir par sa soit disant bonté ! Quand elles étaient jeunes déjà, tous à la cours d’Espagne vantait la gentillesse de la Cortès. Elle passait pour une sainte aux yeux de tous… nourrissant une fois de plus la jalousie d’Elena ! Elle ne devait pas la croire … Cette femme n’avait toujours fait que lui voler le devant de la scène. Pourtant, cela était si rassurant… Je suis soulagée de t’entendre parler ainsi Milena. C’est donc pour entendre ma confession que tu es revenue d’entre les morts ? Si telle est la volonté des cieux, je ne peux que m’y soumettre… Une dernière hésitation la traversa. Qu’allait-il se passer lorsqu’elle apprendrait la vérité ? Si la douce Maria Theresa avait été capable de tuer sa meilleure amie, Milena pourrait très bien essayer de s’en prendre à elle, sa pire ennemie ! La vision d’un pistolet braqué sur elle la retint une seconde de plus de parler. Mais dans la confusion la plus totale de son esprit, elle s’imagina l’esprit de la princesse de Cortès la harceler encore des années entières… Elle revoyait ses billets sur sa table de nuit, et puis cette tenue ensanglantée… Cela ne pouvait durer ! Il lui fallait tout avouer pour pouvoir enfin trouver le repos… que cette peur s’enfuie ! Je … J’étais là lorsque ça c’est passé… commença-t-elle à balbutier. Je t’ai vue tomber… la marre de sang… le pistolet dans sa main… Elle s’arrêta un instant comme si la vérité était trop dure à dire. Elena était consciente de l’importance de ce qu’elle allait lui révéler… Il s’agissait de son ultime rôle, elle devait se montrer convaincante, faire preuve de suffisamment de regret pour que le fantôme de sa rival la laisse enfin en paix ! Tout est de ma faute… C’était mon idée… avoua-t-elle dans un souffle à peine audible. Dit-moi que tu ne m’en veux pas Milena ! J’ai besoin de ton pardon ! Cette dernière hypocrisie était son atout final. La défunte allait-elle se laisser berner par son jeu d’actrice ? Pour sa survie, il lui fallait bien espérer que oui. De fausses larmes se mirent à couler sur ses joues, ses lèvres tremblaient de peur et son cœur battait à mille à l’heure. Elena tendit les bras vers son ennemie de toujours pour l’enlacer à son tour. Pourtant tout en effectuant ce geste de rédemption, une pensée ne la quittait pas. Si seulement elle avait un couteau sur elle, elle n’aurait pas hésité à le lui planter dans le dos ! |
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| Sujet: Re: Esas hembras son malas ! {Milena & Elena } 14.03.12 21:45 | |
| Le poisson mordait peu à peu à l’hameçon. L’appât de la fausse amitié semblait fonctionner à merveille. Elena telle une personne ivre, lui offrait réellement ce qui se cachait derrière son joli minois. Son regard, tout son être la trahissait au fil des minutes, tandis que la princesse restait pour l’heure aussi calme que de l’eau de roche. Ce que Milena avait pris pour de la terreur au premier abord ce qui aurait pu expliquer le rejet de son ancienne amie, n’était rien d’autre que de la haine ! L’autre ne cherchait en aucun cas à la déguiser davantage, tout en elle hurlait qu’elle la détestait cordialement. Jusqu’aux pores de sa peau, tant le frisson qui parcourut Elena et qu’elle ressentit sous la paume de sa main, paraissait lui faire part de ce dégoût. L’effet de l’hallucinogène était décidément plus miraculeux que le plus puissant des alcools jusqu’à maintenant. Cela devait continuer ! Elle devait cracher ses quatre vérités, celles que sa naïveté désolante lui avait cachées … D’ailleurs, que signifiait ce sourire en coin, ce sourire presque cynique qu’Elena lui accorda ? Toute la mesquinerie de la terre semblait l’habiter tout entier. Un sourire à vous glacer le sang. Le même faussement désolé que lui avait accordé Maria Teresa en ce jour fatal. Celui qui parait signifier : « Ma pauvre amie, je t’ai bien dupée et je ne regrette rien. » D’abord ses yeux bruns emplis d’une haine presque enragée, et maintenant ça … La princesse de Cortès se persuadait de plus en plus, qu’il ne s’agissait pas que d’une éventuelle fuite sur les lieux de son martyre, Elena lui apparaissait tout à coup presque aussi vile que son ancienne sœur de cœur. Une autre en somme qui s’était bien moquée d’elle, tout n’avait pas commencé pour Elena ce jour-là, elle s’en rendait bien compte à présent. En aurait-elle douté encore que ce sourire narquois et condescendant l’aurait convaincue tout à fait. Ce dernier la mordit au cœur et lui fit maudire sa stupidité de jadis. Il n’était que trop vrai malheureusement ! On s’était joué d’elle avec brio, elle n’avait été que le pantin d’un trio que l’on disait inséparable ! Elle aurait pu avec son amertume et son ironie légendaire, les applaudir toutes deux avant de leur faire subir leur châtiment. " Si elle savait tout le mal que je lui ai fait ! " Justement c'est ce qu'ELLE DEVAIT SAVOIR jusqu’à quel point, jusqu’à quelle mesure, on l’avait faite danser et elle se promettait de rendre coup pour coup ! Allait-elle enfin parler ? Sa patience était mise à rude épreuve et la belle espagnole s’efforçait à vrai dire à tout moment de ne point exploser. Elle se contenait avec grande difficulté de la secouer comme l’un de ses arbres exotiques qui les entourait, à la gifler sans la moindre pitié, pire même à sortir la fine dague qu’elle avait glissé dans son bustier et de la placer sous sa gorge pour que les mots en sortent. Car oui depuis qu’une balle vous perfore le ventre, une arme est toujours la bienvenue sur vous, surtout lorsqu’on fait face à une ennemie. " Je … J’étais là lorsque ça c’est passé… Je t’ai vue tomber… la mare de sang… le pistolet dans sa main…" Un sourire mi triomphant – mi amer se figea sur les lèvres de Milena. Ainsi son délire n’avait pas causé cette vision-là, il y a dix ans. Elena venait de signer non son arrêt de mort, mais sans aucun doute, un aller-retour au cœur de l’enfer. La durée du séjour serait du goût de la vengeresse bien entendu. Maria Teresa quant à elle avait droit bien sûr à l’aller simple … Elena pourrait donc s’estimer heureuse. Cependant, il restait quelques points à éclaircir et dont le tout premier résidait en un seul mot … Pourquoi ? Oui pourquoi l’avoir laissée se vider de son sang ? Pourquoi n’avoir pas tenté de rattraper Maria Teresa ? Pourquoi ne pas avoir appelé à l’aide ? Pour ne pas se faire soupçonner à la place de la coupable si elle avait été prise à quelques mètres du lieu du crime ? Ou plus logiquement maintenant, à cause de cette haine qu’Elena lui portait ? C’est là que le second pourquoi intervenait. Pourquoi tant de haine ? Tandis qu’elle y réfléchissait et que son enfance et son adolescence en compagnie de son ancienne amie défilait devant ses yeux, elle ne s’aperçut que très tard de sa ferveur dans la quête du pardon. Car celle-ci continuait à bredouiller et enchaînait les aveux. " Tout est de ma faute… C’était mon idée… Dis-moi que tu ne m’en veux pas Milena ! J’ai besoin de ton pardon ! " Et quel terrible aveu ! Milena redressa légèrement la tête, une lueur terrible éclaira ses yeux sombres et elle la fixa longuement. La haine venait de changer de camp. La belle espagnole avait peur de ne pas comprendre ou au contraire de trop bien comprendre, mais elle voulait l’entendre de la bouche d’Elena … L’affaire était trop grave pour laisser place une fois encore à des suppositions. Mais quelle attitude adopter à présent ? La prendre dans ses bras lui était absolument impossible … L’heure était à la brusquerie ! - C’était ton idée ? TON idée Elena ? Elle porta ses mains ensanglantées à son ventre et déchira légèrement le tissu à l’impact de la balle. Sa peau nue fit tout à coup apparaitre sa profonde cicatrice, celle qu’elle dissimulait chaque jour, même à Cristina. Puis elle s’avança lentement vers son ennemie. - C’est TOI qui a causé CA Elena ? SI JE SUIS MORTE, C’EST PARCE QUE TU L’AS VOULU ? QU'AS TU FAIT ? PARLE ELENA, OU JE TE JURE QUE …Sans plus attendre, elle la prit à la gorge de sa main faussement ensanglantée et serra son cou, son visage se tenant à quelques centimètres du sien. - C’EST TA DERNIERE CHANCE D’EXPIER ET D’OBTENIR MON PARDON ! SAISIS LA OU MEURS ! Et surtout ne me mens pas ... Sa voix était vibrante de colère et de rancœur. Sans doute celle-ci devait-elle résonner méchamment aux oreilles de son adversaire. Elle espérait en tout cas, lui causer assez de frayeur pour confirmer ou infirmer ses soupçons … Mais pas trop non plus pour éviter un malaise cardiaque, elle ne devait pas mourir, pas encore ... et si elle le devait ça serait de sa main. Elle interdisait même à Dieu de lui enlever ce plaisir ! |
| | | Elena de Sotomayor
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| Sujet: Re: Esas hembras son malas ! {Milena & Elena } 10.04.12 14:32 | |
| Elena observa la colère monter chez son ennemie au fur et à mesure qu’elle lui lançait des brides de réponse. Comme il était plaisant de la regarder voir son monde s’effondrer une fois de plus. Elena avait si bien manigancé les choses il y a dix ans que Milena n’avait apparemment pas imaginé qu’elle puisse être l’instigatrice de son assassinat. Cela devait être déstabilisant d’appendre que celle qu’on prenait pour un simple pion dans l’affaire était en réalité la main qui avait appuyé sur l’arme du crime. Bien qu’elle soit dans une situation des plus délicates, Elena jubilait intérieurement. Elle éprouvait une joie malsaine en constatant qu’elle faisait souffrir cette femme qu’elle haïssait tant.
La princesse de Lillebonne leva un menton fier pour faire face à son adversaire. Il n’était plus temps de faire des supplications. Elle venait de se rabaisser à demander pardon à son ennemie de toujours une fois, cela était déjà de trop. D’ordinaire, ses talents de comédienne affutés depuis l’enfance lui permettait en parvenir à ses fins. Cette nuit cependant, elle n’eut pas le moindre succès. Il lui fallait opter pour une autre stratégie, elle devait montrer au fantôme qui lui faisait face son vrai visage, celui d’une femme ambitieuse et sans pitié. Les peurs qui l’avaient submergée auparavant s’effaçaient, sans doute que l’effet de la drogue que sa servante lui avait administrée commençait à s’estomper. Elle lança un regard meurtrier à Milena et remarqua dans les yeux de sa rivale cette même haine qui l’habitait depuis des années déjà. Finalement Elena était parvenue à la détruire. La belle et innocente jeune fille qu’elle avait côtoyée à la cour d’Espagne était bien morte dans les bois il y a dix ans. Elle avait laissé la place à un être aussi noir qu’elle l’était.
Elena regarda avec un dégout non feint son adversaire arracher le tissu de son vêtement pour laisser entrevoir la cicatrice sur son ventre. Sa rancœur semblait à son comble lorsqu’elle s’adressa à elle. Alors qu’elle ne s’attendait pas à ce qu’elle s’en prenne à elle, Milena l’attrapa à la gorge. Elle serra au point de l’étranglait tout en lui criant de lui avouer la vérité. Pourtant, Elena venait de la faire ! Que pouvait-elle rajouter ? L’ambitieuse ne comprit qu’à ce moment seulement que le contrôle de la situation lui échappait totalement. La rage de son adversaire n’avait plus de limites. Et l’air commençait à se faire rare… La douleur au cou le tiraillait… Elle l’empêchait de respirait … de réfléchir…
Elena ne voulait pas mourir. Non, pas avant que ses ambitions sur le monde soient enfin assouvies. Elle avait encore tant de mal à faire autour d’elle avant de reposer au fond d’un cercueil. Ses projets concernant la Lorraine qu’elle revendiquait commençaient à peine à prendre forme… Ce n’était décidément pas le moment pour qu’un fantôme revienne d’entre les morts la hanter ! Elle était si proche d’obtenir cette guerre…
LACHE - MOI ! Parvint-elle à hurler malgré la pression de Milena sur sa trachée.
Constant qu’elle n’avait pas l’intention de la laisser s’échapper, Elena essayer de se dégager d’elle-même de la prise de son adversaire. Elle agrippa son poignet ensanglanté de la main droite et le pli du coude de la main gauche puis tira de toutes ses forces pour lui faire lâcher prise. Sa tentative maladroite marcha tant bien que mal, elle parvint à s’extirper des mains de Milena. Reprenant son souffle, elle réplique avec une férocité mordante :
Je me fiche de ton pardon ! C’est ta tête que je veux.
La brusquerie dont venait de faire preuve Milena était une erreur, sa première depuis qu’elles se faisaient face. Il n’y avait pas plus une once de peur chez Elena, seul son instinct de survie s’exprimait. La violence venait de sceller leur destin, une seule d’entre elle sortirait de l’orangerie cette nuit.
Il n’était plus question de fausse amitié, de manigance, de stratégie ou quoi que ce soit ! L’heure était aux règlements de compte. Elena était à présent convaincue que les cieux n’avaient rien à voir avec ce qu’il se passait cette nuit. Les fantômes n’étaient pas faits de chaire et d’os. Ils ne pouvaient vous étrangler ou attenter à vos jours ! Ce n’était pas une revenante qui lui faisait face… ce n’était pas un démon du passé comme elle l’avait craint… Ce n’était qu’une peste qui avait échappé à la mort. Marie Thérèse ne l’avait pas achevée dans la forêt. Quelle ironie ! Elena avait manqué son coup il y a dix ans à cause de celle qu’elle avait manipulée. Elle n’avait pas voulu se salir les mains, et aujourd’hui, elle se retrouvait à devoir finir le travail. Quelle ironie ! Comment cela avait-il bien pu se produire ? Elle l’avait pourtant vue au sol, se vidant de son sang ! De ses propres yeux !
Comment-t-en es tu sortie Milena ? J’avais pourtant tout prévu ce jour là !
Sur le qui-vive, elle observait le moindre geste de la femme qui lui faisait face. A la lutte, Elena n’avait aucune chance face à elle, cela ne faisait aucun doute. Elle avait eu terriblement du mal à se libérer de son étreinte. Il lui fallait quitter ce lieu au plus vite si elle voulait en réchapper. Tout en lui faisant la conversation, Elena chercha des yeux la porte vitrée par laquelle elle était entrée dans la serre. Cependant une Milena acharnée prête à en découdre se trouvait entre elle et la sortie. Il lui fallait à tout pris trouver une solution…[Désolée, j'ai mis du temps à répondre ! J'espère que ça te convient Si tu veux que je change quelque chose, dit le moi ] |
| | | Invité
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| Sujet: Re: Esas hembras son malas ! {Milena & Elena } 24.04.12 15:35 | |
| La belle hispanique avait-elle vraiment besoin de plus de détails ? Elle les méritait et par le menu, bien que cela n’aurait pas manqué de réveiller à nouveau de vieilles blessures, tant physiques que morales. Cependant pour l’instant les explications lui importaient bien peu, les paroles de son ancienne amie étaient limpides. Bien trop. Si Milena réclamait davantage depuis quelques instants, c’était bel et bien causé par la stupéfaction. Elle croyait faire face depuis le début de ce petit entretien à une lâche, mais c’était plus à un monstre de cruauté … C’était SON idée ? Qu’avait-elle fait ? Qu’avait-elle dit à Maria Teresa ce jour-là et les précédents ? Quand les souvenirs remontaient à la surface et la submergeaient, Milena ne pouvait qu’entendre la rancœur de l’infante par rapport à ce Peñafiel dont elle s’était entichée. « Je te pensais mon amie, tu m’as trahie, en me volant le seul que j’aimais. On m’avait bien prévenue sur ton compte mais je n’osais point le croire. » Elena s’était-elle donc glissée dans la brèche créée par ce malentendu malheureux pour y distiller son venin. Sans doute. Cependant, la haine que la Lillebonne ressentait à son égard paraissait venir tout droit du fond des âges. Il ne faisait clairement aucun doute dans l’esprit de la princesse de Cortès, que son travail de sape, de manipulation, remontait à l’adolescence, peut-être même à l’enfance. Depuis quand lui plantait-elle un poignard dans le dos ? Voilà l’information qu’elle obtiendrait !
A vrai dire, depuis cette grande révélation d’Elena, le fait d’avoir commis l’erreur de la toucher physiquement et de se démasquer était bien insignifiant. L'ennemie savait qu’elle n’était pas réellement décédée et enterrée sur ses terres en Espagne ? La belle affaire, ce n’est pas elle qui irait le crier sur les toits pour deux raisons très simples. La première restait qu’elle ne pouvait calmer haut et fort la survie de Milena sans se mettre elle-même en danger. Qu’elle tente seulement la chose et son statut de filleule de roi, de fille de Grand d’Espagne, de protégée du Vatican retrouvés, lui feraient regretter amèrement d’avoir ouvert la bouche. La seconde raison de son mutisme forcé serait plus radicale … Car Milena était bien décidée à la faire taire à jamais. Son cœur palpitant sous une rage non feinte, elle sentit l’acier de la dague dans son bustier. Les rôles, ce soir étaient inversés ! Dix ans auparvant, Milena avait eu dans sa bouche les feuilles virevoltant d’automne, aujourd’hui date anniversaire ou tout comme, Elena mordrait quant à elle la poussière ou peut-être d’autres feuilles. La serre n’en manquait pas. La seule différence c’est que Milena ne commettrait pas l’erreur de son ennemie, elle s’assurerait de son entrée en enfer.
" Je me fiche de ton pardon ! C’est ta tête que je veux. "
Voilà la phrase qui ne fallait en aucun prononcer. Sa rage passa de très palpable à incontrôlable. C’était le comble ! Aucun remords, aucun regret n’animait cette fille. Son geste ignoble ne lui glaçait-il donc pas le sang dans les veines ? Soit, puisqu’il en était ainsi, elle le lui ferait couler. Une bouffée de chaleur mêlée de haine dévorante et de folie, lui monta à l’âme et au visage, tandis que courant pour se mettre devant la porte vitrée de la serre, elle lui barrait dès lors le passage. La seule issue qui lui aurait permis de fuir.
" Comment-t-en es tu sortie Milena ? J’avais pourtant tout prévu ce jour là ! "
Redressant la tête avec fierté et tout le mépris du monde luisant dans ses yeux, la belle espagnole ricana. Un rire de démente. - Je suis navrée d’avoir contrecarré tes plans. Tss tss. J’ai contrairement à toi gardé certains amis vois-tu. Chose que tu ne connaîtras jamais pauvre fille, tu n’as que des marionnettes à ton service et c’est pour ça …
Elle se mit à claquer des doigts sous son nez, comme pour ponctuer chaque mot.
- Que … nul … ne … viendra … te … secourir … ce … soir … quand … j’en … aurai … fini … avec … toi ! Souviens-toi que tu n’as que des ennemis ici. C’est généralement ce qui arrive lorsqu’on veut déclencher une guerre.
Cela faisait plusieurs secondes qu’elle avait heurté un sac de paille rempli de terreau. Magnifique, elle ne tarderait pas à s’en servir. Milena savait qu’elle avait touché en tout cas un point faible chez Elena, car elle avait lâché une vérité terrible. Versailles ne serait pas une terre d’asile pour celle qui allait provoquer, encore pour son ambition sans doute, une lutte acharnée entre deux clans.
- Que se passe-t-il mi cara, tu es bien pâle ! Tout ne se passe comme prévu encore une fois ? Tu voulais la tête du roi de France en plus de la mienne, et tu n’as eu aucune des deux. Il faut parfois apprendre à échouer que veux-tu ! Tu auras tout le temps de philosopher sur le sujet ne t’en fais pas … je ne compte pas te tuer tout de suite ! Je vais m’amuser un peu avec toi d’abord.
Une poignée de terreau lancée en pleine face, son ennemie fut simultanément aveuglée. Entre les mots et l’action, Milena n’avait guère perdu de temps. Une seconde tout au plus. Un sourire profondément sadique aux lèvres, elle la contempla se débattre avec mille grains de poussière lui meurtrissant les yeux. Puis elle souffla sur les deux lanternes à l’entrée de la serre et tourna la clef de la porte afin de la condamner. Enfin lentement et sûrement elle sortit la lame de son corsage …
- Cours Elena, cours ! Prends garde, je me rapproche.
Tout avait commencé lors d’une chasse non ? Seul le décor changerait aujourd’hui ! Le gibier d’hier se faisait chasseur d’aujourd’hui. - Et surtout rends moi service, brise une de ces vitres pour que je te repère d’autant plus.
Le cynisme de Milena lui était doux comme le miel, jamais son cœur ne s’était jamais aussi apaisé qu’à cet instant où pourtant les portes du crime s’ouvraient à elle ! Elle ne flancherait pas devant l’idée malgré sa foi profonde ! Elena de Sotomayor était une femme morte ! |
| | | Elena de Sotomayor
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| Sujet: Re: Esas hembras son malas ! {Milena & Elena } 13.07.12 22:49 | |
| Tout était silencieux désormais dans la serre. Seules les paroles sifflantes de Milena brisaient la douce harmonie nocturne. La réplique acerbe de l’espagnole à sa question glaça le sang d’Elena. Tant de haine transparaissait à travers ses mots. Une haine que la disparue avait chérie dix longues années durant son exil. Il ne faisait aucun doute que sa provocation avait fait mouche. Maintenant son adversaire était aveuglée par une rage sanguinaire. L’esprit empli de colère de son ennemie était forcément moins attentif aux détails de l’environnement. Il lui fallait mettre à profit cet élément afin de parvenir à s’échapper. Une diversion pour pouvoir gagner la sortie ! Voila ce qu’il lui fallait. Ce plan était simple. Mais comment pouvait-elle s’y prendre pour le réaliser ? Elena n’écoutait même plus la tirade de sa rivale. Elle ne réagit pas lorsqu’elle lui révéla qu’elle connaissait ses plans concernant la guerre… Plus rien ne lui importait que de s’enfuir de cet enfer.
On dit que l’instinct de survie peut faire des miracles. Face à une situation stressante, le corps produit de des hormones qui permettent d’améliorer les capacités physique et cognitives. C’était exactement ce qu’il se passait en cet instant. L’esprit d’Elena carburait à mille à l’heure. Pourtant, bien qu’elle cherchait désespérément une solution, une pensée revenait obstinément la hanter. Les rôles étaient aujourd’hui inversés. Hier elle était la prédatrice aux griffes acérées et aujourd’hui elle n’était plus qu’une vulnérable petite proie. Son impuissance la rendait malade. Elena s’imaginait déjà étendue sur le sol froid couvert de feuilles mortes, baignant dans son propre sang. A cette vision, un désagréable frisson de terreur lui parcouru l’échine. Il n’avait rien de plus horrible que d’imaginer sa propre mort de façon si réelle. Ses pensées lui donnaient la nausée.
Non ! Non, elle ne mourrait pas ici ce soir ! Elena n’était pas une jeune gazelle égarée au beau milieu de la savane. Elle ne se laissera pas dévorée par cette lionne enragée !
Une poignée de terre lancée en pleine face l’interrompit. Son adversaire avait agit plus vite qu’elle. Aveuglée par les grains de poussière, elle perdue de vue son ennemie mortelle. En une seconde, la serre se retrouva plongée dans l’obscurité la plus totale…
Elena chercha à tâtons devant elle la dangereuse espagnole sans succès. Affolée, elle couru droit vers l’entrée espérant s’échapper. Mais son sens de l’orientation la trahie, elle se retrouva face à une vitre sans la moindre poignée. Elena ne savait plus où elle était, elle avança le long de la vitre en tâtonnant à la recherche d’une issue. La serre était immense dans les ténèbres. Et un démon l’attendait tapis dans un recoin, prêt à lui sauter dessus pour lui arracher la vie. La panique commençait à la submerger. Une voie qui lui sembla toute proche s’éleva du néant :
- Cours Elena, cours ! Prends garde, je me rapproche.
Terrifiée, elle ne se le fit pas dire deux fois. Elle en oublia son but premier de s’échapper. Dans l’instant seul comptait de s’éloigner le plus possible de cette voie. Dans sa course, les branches d’arbre lui fouettaient le visage sans qu’elle ne s’en préoccupe. Dans sa précipitation, elle bouscula un pied d’oranger qui chuta dans un bruit effroyable. Elle avançait sans savoir où elle allait. Son souffle s’accélérait de plus en plus, la peur la faisait haleter.
¡ Dios mio ! ... ¿ Que hice ? Está loca.
Elena ne se rendit pas compte qu’elle avait parlé à voix haute. La réalité lui semblait avoir plongé au cœur de l’enfer. Elle se retrouva face à un mur. Une vitre plus exactement. Sans perdre une seconde à réfléchir, elle tourna vers la gauche et commença à longer la véranda. Mais où était cette fiche entrée ? La voie de son ennemie perça les ténèbres :
- Et surtout rends moi service, brise une de ces vitres pour que je te repère d’autant plus.
Elena arriva à un angle droit. Elle tournait en rond ! Jamais elle ne trouverait la sortie. La pauvre victime s’effondra au sol désemparée et renversa un arrosoir en fer plein d’eau. Sa robe était trempée mais cela était le cadet de ses soucis. La terreur la paralysait, tout son corps tremblait. Elle ne voulait pas mourir… Pas ici… et surtout pas de la main de son ennemie de toujours ! Que pouvait-elle faire ? Une larme coula le long de sa joue… puis une autre. Sans plus faire un bruit, elle se recroquevilla dans les ténèbres espérant que son adversaire ne la trouverait pas.
¡ Dios mio ! Protégeme del mal…
Il ne lui restait plus que les prières. Sa fin arrivait et cela était inéluctable. Il fallait maintenant faire front dignement à la mort. Son dernier acte sur terre serait d’essayer d’emmener son assassin avec elle dans l’autre monde. Cette pensée la réconforta quelque peu. Elle vendrait chèrement sa peau, Milena pouvait en être certaine !
Des pas résonnèrent juste à côté d’elle, sa meurtrière était toute proche ! Ses sens étaient perturbés par la peur, peut être était-ce une hallucination. Pourtant Elena était sûre d’elle, comme si un sixième sens lui permettait de repérer son adversaire. Ses larmes cessèrent de couler, elle se releva et pris les miettes de son courage à deux mains. Milena lui avait donné la solution tout à l’heure sans le vouloir : briser une vitre. Si elle ne parvenait pas à trouver une sortie, elle allait s’en créer une ! Tout en faisant le moins de bruit possible attrapa l’arrosoir en fer qu’elle avait renversé dans sa course et commença a marteler la solide vitre avec. Son dernier espoir résidait dans cette action désespérer. Il fallait que la vitre se brise ! Sinon, elle allait mourir. Milena était sans doute en train d’approcher, attirée par le vacarme. Elle surgirait des ténèbres d’une seconde à l’autre !
Un coup, deux coups, trois coups… rien. Au cinquième, le résultat fut une fissure dans le verre mais dans l’obscurité Elena ne la remarqua pas. Le huitième essai acharné fut le bon. La vitre céda enfin ! Un faible espoir de survit venait de renaitre dans le cœur d’Elena. Des dizaines d’éclats de verres volèrent dans tous les sens. Par chance Elena eu le réflexe de se recroqueviller au bon moment pour éviter d’être coupée par un bout de verre. Une fois le vacarme terminé, Elena franchir les murs de sa prison et couru dans les jardins. Elle ne prit pas la peine de regarder derrière elle, elle savait que Milena était sur ses talons.
Au secours ! Gardes ! … hurla-t-elle à plein poumon.
Personne… Le dernier espoir de survivre d’Elena venait de s’envoler. Et maintenant Milena était à ses trousses ! …
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| | | Invité
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| Sujet: Re: Esas hembras son malas ! {Milena & Elena } 24.07.12 18:08 | |
| Entendre Elena supplier Dieu dans des murmures hoquetés, fit tressaillir Milena de dégoût. Les nausées auraient pu l'assaillir, si elle n'avait pas été tant aux aguets. Elena osait ! Elle qui n'était qu'une démone de la pire espèce, osait supplier le Très Haut de lui accorder sa survie, une vie misérable et infâme. S'il lui accordait pareille faveur, c'est qu'il n'y avait décidemment aucune justice divine en ce monde. Dieu devait lui accorder la tête de son ennemie jurée ! Ce n'était pas une prière de sa part mais un besoin devenu vital. La mort d'Elena lui rendrait peut-être un peu de cette existence qu'elle lui avait dérobée. Les dix commandements, le jugement d'autrui lui étaient bien égal à cette minute. Que l'on garde les sermons pour d'autres cas que le sien, elle n'aurait admis à personne le droit de la condamner pour ce crime qu'elle allait commettre. Qui en aurait eu le droit ? Qui pouvait se targuer d'avoir vécu un tel enfer et d'en ressortir tout amour et pardon ? Jésus lui même peut-être, mais face au diable, Milena n'avait guère son exemple sous les yeux. Elle avait le sang d'Elena pour faire payer le sien qui avait coulé par sa faute. La lame du poignard prête à frapper, elle avançait, scrutant dans la pénombre, la respiration relativement calme malgré l'excitation de la chasse. Elle enjamba un pot de fleurs et poursuivit sa marche, l'oreille à l'affût, s'efforçant de son côté à ne faire aucun bruit qui aurait pu indiquer à Elena à quelle distance d'elle, elle pouvait bien se trouver. L'autre paniquait. Dieu que c'était grisant ! Un tintamarre d'ailleurs se fit tout à coup entendre, un objet métallique venait de chuter. Un sourire profondément sadique aux lèvres, Milena bifurqua à pas de loups en direction de sa proie. Proie qu'elle ne sous estimait pas, garce un jour, garce toujours après tout. Les coups d'Elena prodigués perpétuellement dans le dos lui avaient laissé une trop grande blessure pour ne pas se méfier. " ¡ Dios mio ! Protégeme del mal… " La protéger du mal ? Comment Dieu aurait-il pu la protéger alors d'elle même qui était le mal incarné ? Cette supplique de son ennemie souleva d'autant plus le coeur de Milena. Le culot d'Elena était monstre, elle se considérait véritablement comme la malheureuse victime de toute cette affaire. Si la reine en était une malgré une culpabilité certaine, n'était-ce pas plutôt à la belle hispanique de réclamer cette protection ? Le mal l'avait plus d'une fois frappée, mais aujourd'hui tel le scorpion qui se pique lui même, Elena allait goûter au fruit de sa propre semence. La dague remplacerait le pistolet d'il y a neuf ans. A chacune ses armes ... Seule différence, Milena ne la raterait pas, Milena lui prendrait jusqu'à son dernier souffle et s'en assurerait. Qu'importait si elle devait y laisser la vie de son côté. Des coups réguliers retentirent ! Non l'espagnole ne pouvait croire qu'Elena le faisait réellement ! Elle avait lancé cela tel un défi et son ennemie prenait la chose au pied de la lettre, car oui elle ne rêvait point, Elena tentait désespérément de briser les vitres de la serre. Toute à son allégresse, car désormais elle fondait déjà sur elle à la vitesse d'un aigle, Milena s'octroya presque de gambader pour la rejoindre. La scène avait tout de jouissif, la tête de Milena se renversa même un instant en arrière pour laisser échapper un rire des plus sadiques. Au huitième coup désespéré et acharné qui ne faisait qu'exacerber son instinct de tueuse improvisée, elle entendit le verre se fissurer. Aussitôt ses prunelles déjà bien acclimatées à l'obscurité de la nuit, et épargnées de toute terre, aperçurent une ombre sortir de la serre. S'en étaient alors finis des jeux malsains, l'heure était enfin venue ! L'heure du crime. Courant après l'ombre avec l'énergie d'une haine trop longtemps contenue, elle rattrapa Elena au bout de quelques secondes. Elle s'élança sur elle mais le sang espagnol faisait des deux ennemies, deux tigresses autant l'une que l'autre. Milena trébucha donc mais elle parvint à saisir une cheville d'Elena qui chuta à terre également. Rampant aussitôt sur elle comme une vipère prête à s'enrouler autour un rat, n'en était-elle pas un d'ailleurs, la jeune femme parvint à la hauteur de son visage, la dague plus que jamais brandie. - Pobre estupida ! Elles roulèrent dans l'herbe fraîche, Elena se débattant comme jamais et hurlant à plein poumons pour qu'une aide miraculeuse vienne à elle. Milena essaya de la bâillonner de sa main, mais l'autre mordit. Ce fut le revers de cette main meurtrie qui alors gifla comme jamais son ennemie. Et le cou fut offert à sa lame, juste quelques centimètres et ...le couteau serait planté là dans la carotide. Hélas la lueur d'une torche lointaine la déconcentra l'espace de quelques instants, ce qui fut suffisant à Elena pour se redresser et se relever. Non non non, la Sotamayor ne s'en tirerait pas aussi facilement, Dieu l'avait entendue, mais son espoir restait encore assez éloigné, suffisamment pour qu'elle soit morte, lorsque son secours parviendrait jusqu'à elles. A nouveau sur ses deux jambes, Milena mit les bouchées doubles pour parvenir à son but ultime et toute chasseuse expérimentée qu'elle pouvait l'être, joua de sa dague. La lame vint écorcher la paume d'Elena puis alors que cette dernière s'en retournait pour courir vers ses sauveurs, la Cortès lança l'arme qui se planta dans la cuisse de la jeune femme. Ce qui la cloua sur place bien entendu. Cependant, Milena devait fuir, le danger se rapprochait. Elle savait qu'Elena ne pourrait rien dire, rien dénoncer sans prendre le risque de passer pour folle ou de tout avouer de cette sordide histoire. Milena de Cortès avait une pierre tombale quelque part en Andalousie, Milena de Cortès ne pouvait pas être revenue pour la blesser. Quelle crédibilité aurait-on pu donner à cela ? Elena devrait une fois de plus mentir, un art qu'elle maîtrisait à la perfection. Milena ne s'inquiétait guère ! Le seul péril désormais était qu'Elena savait qu'elle était bel et bien en vie, entre elles ça serait désormais un combat jusqu'à la mort d'une d'entre elles. Aussi avant de quitter les lieux, Milena cracha sans vergogne sur Elena hurlante et lui fit une promesse. ¡ Jamás serás libera de mí ¡ Jamás! (Jamais tu ne seras débarassée de moi ! Jamais ! ) Aucune des deux jeunes femmes n'aurait pu dire à quel point, cette réplique pouvait être prophétique et véridique. Les fantômes du passé peuvent prendre tant de formes, dont certaines sont insoupçonnables ... Mais tout cela est encore une autre histoire. - Spoiler:
Je me suis permise de raconter le " combat " pour clôturer le rp, si quelque chose ne te convient pas surtout dis le moi Sinon : MOUAHAHAHAHAH !
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| | | Elena de Sotomayor
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Nourri par la jalousie et rempli de peurCôté Lit: Peut-être bien que certains ne devraient pas y être ...Discours royal:
► Âge : 25 ans
► Titre : Princesse de sang
► Missives : 91
► Date d'inscription : 02/08/2011
| Sujet: Re: Esas hembras son malas ! {Milena & Elena } 20.08.12 18:02 | |
| Elena courrait aussi vite qu'elle pouvait. Il faut bien avouer qu'étant donné son accoutrement, cela n'était pas une tâche facile. Elle était parfaitement consciente que sa vie était en jeu. Après tout ce qu'elle avait fait subir à son « amie » d'enfance, elle ne s'attendait pas à un geste de pitié de sa part. Malgré ses efforts, son adversaire la rattrapa bien vite. Elle jeta un coup d'oeil par dessus son épaule, vit Milena trébucher et l'emmener dans sa chute... La lutte acharnée entre les deux femmes ne faisait que commencer. Chacune voulait la peau de l'autre et ferait tout ce qui est en son pouvoir pour l'obtenir. Tous les coups étaient permis, seul le résultats comptait.
L'esprit acérée d'Elena avait laissé la place à son instinct de survie. Elle ne réfléchissait plus : elle mordait, griffait, criait... Il lui fallait résister à son assaillante à tout prix. Alors qu'elle était sur le point de se dégager de l'étreinte de son ennemie, Milena sortie un couteau. La donne n'était plus la même désormais, elle ne pouvait rivaliser. Il lui fallait s'échapper. Elle jeta ses dernières forces pour repousser la lame de sa gorge et y parvint miraculeusement. Une torche apparue sur le sentier menant au château, déstabilisant son agresseuse. Ses cris avaient attiré les gardes. On venait à son secours !
Pendant que ses sauveurs approchaient, Elena profita de l'instant de déstabilisation de son adversaire pour se relever et courir à leur rencontre. Elle n'en croyait pas ses yeux. Ses prières avaient étaient entendues... Intérieurement, elle jubila. Elle était sauvée et Milena était perdue. Alors qu'elle se croyait hors de porté de la malfaisance de Milena, sa lame fendit l'air et se planta tout droit dans sa cuisse.
Elena souffrait le martyre. Jamais de sa vie elle n'avait éprouvé une telle douleur. L'arme plantée dans sa cuisse déchirait la chaire un peu plus à chaque pas. Incapable de supporter davantage cette torture, elle s'écroula dans l'herbe. Des larmes commencèrent à couler sur ses joues. La peur, la rage, la douleur... Le mélange des émotions et des sensations créait une angoisse terrible. A bout de souffle après l'affrontement avec cette lionne déchainée de Milena, elle sentait toutes ses forces la quitter. Elena était paralysée, immobile elle attendait que son ennemie arrive pour l'achever. L'ascenseur émotionnel était dévastateur.
Cette pensée lui donna la nausée. Il était si humiliant de se voir battue à son propre jeu. L'ambitieuse avait passé des années à manigancer à la chute de sa rivale. Toute son enfance et son adolescence, la jalousie l'avait conduite à une haine la plus coriace. Mais ce soir, à son plus grand désespoir, les rôles étaient inversés. Jamais elle n'aurait imaginer que les évènements puissent se dérouler de la sorte. Neufs ans plus tard, c'est elle qui se retrouvait au sol à attendre qu'on lui ôte la vie. La vengeance de Milena était à la hauteur de tout le mal qu'elle lui avait fait subir. Elena qui rêvait de gloire et de pourvoir, qui ne vivait que pour voir le monde entier se plier à sa volonté observer son univers s'effondrer. En à peine quelques heures tous ses plans venaient de se voir compromis. Son ennemie de toujours allait avoir sa peau et elle ne pouvait plus rien faire pour lui échapper.
Alors qu'elle hurlait de douleur et de haine pensant son heure arrivée, Elena croisa le regard de son adversaire et compris qu'elle avait gagné la partie. Quel retournement de situation. Elle n'aurait pas le temps de se débarrasser d'elle avant que les hommes de la garde arrivent. Milena lui affirma qu'elle n'abandonnerait pas la partie mais ça, elle le savait déjà. Tant que l'une vivrait, l'autre serait en danger. De rage, la garce lui cracha dessus. Elle venait de voir sa proie s'en sortir. Comme cela devait être frustrant ! Une sourire de triomphe s'afficha sur le visage d'Elena et elle explosa de rire, un rire hystérique plein de rancune et de violence.
¡ Te destruiría, con nueve años de retraso! Te tiene cuidado... (Je te détruirais, avec neuf ans de retard ! Prend garde à toi.)
A présent, les deux femmes pouvaient distinguer les silhouettes toutes proches de trois gardes. Alors que Milena retournait tel un fantôme dans les ténèbres de la nuit, Elena réfléchissait déjà a ce qu'elle pourrait raconter à la milice versaillaise. Une morte est revenue de l'au-delà pour la tuer ne lui paraissait pas une réponse très convaincante. Libéré de toute forme de peur, son esprit était de nouveau apte à la réflexion.
Elle inventa en quelques secondes une histoire d'un homme masqué, sans doute un domestique du château qui était entré dans ses appartements pour la voler et l'avait emmener de force dans la serre pour abuser d'elle dans l'orangerie à l'abri des regards. Par miracle elle avait réussi à lui échapper en brisant une vitre de la serre. Puis l'individu l'avait poignardée à la cuisse pendant qu'elle essayer de s'échapper. Elle remercia le seigneur de l'arrivée de ses sauveurs. Elle était une comédienne de talent. Tous crurent ses mensonges, attendis par ses larmes et la piété de ses paroles. Le visage d'ange de la belle espagnole était une arme infaillible.
Ses sauveurs la conduisirent a ses appartements au château et appelèrent un médecin. La blessure saignait beaucoup. En expert de son domaine, il retira l'arme fichée dans sa chaire, referma la plaie à l'aide d'une aiguille et du fils et mit en place un bandage. Il informa la princesse de Lillebonne qu'il reviendrait la voir le lendemain. En serrant les dents, Elena acquiesça. Peu lui importait ces détails en cet instant. Une seule pensée occupait son esprit : comment retrouver la garce à qui lui avait échappée cette nuit ? Elle lui ferait payer au centuple la douleur qu'elle lui avait infligée. Elena imaginait déjà les différentes façons possibles de torturer son ennemie de toujours. Les idées ne lui manquaient pas. Leur prochaine rencontre serait à coup sûr fatale pour l'une d'entre elle. N'est ce pas ce que Milena elle-même lui avait prédit cela ? |
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