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 {Bordeaux} Le passé se conjugue parfois au présent - Stephen & Amy

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Amy of Leeds


Amy of Leeds

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
Discours royal:



♠ ADMIRÉE ADMIN ♠
Here comes the Royal Mistress

Âge : A l'aube de sa vingt septième année
Titre : Favorite royale, comtesse of Leeds et duchesse de Guyenne
Missives : 7252
Date d'inscription : 10/09/2006


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MessageSujet: {Bordeaux} Le passé se conjugue parfois au présent - Stephen & Amy   {Bordeaux} Le passé se conjugue parfois au présent - Stephen & Amy Icon_minitime25.04.11 19:40

{Bordeaux} Le passé se conjugue parfois au présent - Stephen & Amy Benou10 ~ {Bordeaux} Le passé se conjugue parfois au présent - Stephen & Amy Lindsa10
« Ils sont les conseils, l'assurance
Ils sont les comptes et l'avenir
Ils sont les rappels en confiance
Bons ou mauvais on s'en inspire »



« Je les entends,
Je les comprends,
Je les relis
Je les repasse
Ça me ravit,
Ça me remplace
Je les emploie
Je les retrace

Mes souvenirs ... »

- Voici Bordeaux, madame la duchesse, on peut apercevoir d’ici l’ancienne enceinte médiévale entourant la ville. Nous serons arrivés d’ici une demi-heure.

Malgré la poussière qui se dégageait de la route, malgré la chaleur, les secousses et la fatigue, Amy piquée par la curiosité, dégagea les rideaux et passa la tête à travers l’ouverture de son carrosse. Devant elle, se dressait un magnifique spectacle qui n’était pas sans lui rappeler les sublimes châteaux forts de sa région natale : Leeds. A des centaines de lieues de Versailles, et au terme de son voyage, elle se sentit à la fois dépaysée mais également proche de ses propres racines. Il s’agissait là d’un curieux sentiment, étrange mais agréable. L’homme qui lui adressait la parole n’était autre qu’un des nombreux notables de Bordeaux venu dès son entrée en Guyenne pour lui rendre les honneurs, elle qui était à présent maîtresse de cet imposant duché. Malgré son statut officiel de « putain du Roi » elle n’avait pour l’heure ressentie aucune animosité lors de ces nombreuses haltes. Elle espérait qu’il en serait de même lorsqu’elle rentrerait dans la capitale régionale et préféra s’en assurer. Il lui fallait bien reconnaître que l’appréhension la gagnait plus ils approchaient de la ville.

- Messire de Fronsac, puis je vous demander en toute franchise, quel sentiment les bordelais ont à mon égard ?

- C’est difficile à dire madame la duchesse, ils ne vous connaissent pas encore.

- Certes, mais peut-être acceptent-ils mal de voir une anglaise gouverner leur duché.

Les lèvres de son interlocuteur s’étirèrent en un sourire bienveillant.

- Aliénor d’Aquitaine n'a t-elle pas été pas reine d’Angleterre, madame ?

- Oui mais elle était tout de même originaire de cette contrée, ce n’est pas tout à fait la même chose.

- Que faites vous dans ce cas du prince noir ou de John Talbot, pas une seule maisonnée ne citerait leur nom sans une pointe de nostalgie et d’admiration et pourtant on ne peut pas faire plus anglais madame …

La perspicacité de sa réplique fit à son tour sourire Amy. Il n’avait pas tort en effet, mais la favorite devenue (et pour cause) légèrement paranoïaque suite aux libelles et aux complots dont elle était la cible, persista sur le sujet.

- Vous marquez un point, très cher, mais sans doute jugent-ils très sévèrement la liaison que j’entretiens avec Sa Majesté …

- Mais madame la duchesse, vous ne rentrez pas en Espagne … Vous êtes dans le berceau des Cours d’amour. Personne ne cherchera à vous blâmer. Il ne tient qu’à vous de vous attirer l’affection de vos nouveaux sujets, et après ces quelques jours passés à vos côtés, je sais qu’il ne s’agira là que d’une simple formalité.

Une telle réponse sans qu’aucune flatterie ou demande de faveurs déguisée ne s’y dissimule, était si rare qu’Amy ne put qu’en être touchée. Elle était à présent tout à fait rassurée. Elle serait jugée sur ses futurs actes, sur sa façon de rendre la justice ou d’être généreuse avec les plus démunis et non pas sur ce qu’elle représentait à Versailles. Tandis qu’elle prenait sa respiration face à la lourde tâche qui lui incombait, des sonneries de trompette et des acclamations enjouées retentirent. Touchée comme jamais elle ne l’avait été auparavant, puisqu’elle n’inspirait que peu de sentiments aux parisiens, elle ne put résister à l’appel de la foule.

- Cocher, arrêtez vous je vous prie. Je continuerai à pieds jusqu’à la Jurade.

Ayant visiblement compris ses intentions, son compagnon de voyage descendit de carrosse et lui offrit son poing pour l’aider à descendre. Les acclamations redoublèrent chez le peuple et les soldats du Roi eurent bien du mal à contenir certains assauts. La favorite après un clin d’œil qui se voulait rassurant à une Évangéline dont les cheveux se dressaient presque sur la tête, se dirigea vers ses sujets. Le bain de foule dura bien une heure et c’est avec autant de retard qu’elle fut accueillie par le maire de la ville. Celui-ci légèrement ronchon car le programme des festivités allait lui demander d’écourter certaines choses, était d’un autre côté ému par l’attitude d’Amy. Le courant passa donc tout de suite entre eux, et c’est d’une voix enjouée qu’il lui fit visiter l’imposante bâtisse en compagnie de Mary, Sophie Atlan et Evangéline.

Néanmoins il ne s’éternisa pas, les laissant se reposer après le très long voyage qu’elles venaient de faire. Ne devaient-elles pas assister à un bal masqué dès la nuit tombée ? Il ne lui restait donc que quelques heures de sommeil à voler. Ce dernier ne se fit pas prier, et la favorite se réveilla fraîche comme une rose ayant dormi pour deux. Un bain réparateur plus tard, le défilé des robes commença. Elle choisit l’une des plus somptueuses et d’un rouge bordeaux pour faire honneur à sa nouvelle ville. Tandis qu’on laçait corset et jupons, elle pouvait voir ce qui se passait sous ses fenêtres.

Des personnes parées de leurs plus beaux atours se pressaient carton d’invitation en main, aux portes de la mairie. C’est à cet instant qu’elle songea à ce mystérieux inconnu qu’il lui avait écrit, deux semaines plus tôt à Versailles. Se trouvait-il parmi la foule avec le carton qu’elle lui avait fourni ? Le voile allait-il enfin tomber sur son identité ? Cet homme était une véritable énigme et Amy sentit une véritable vague de curiosité et d’excitation lui parcourir l’échine. Elle dut bien s’avouer que s’il ne venait pas, elle serait bien déçue, cela faisait des jours entiers qu’elle relisait sa lettre en tentant de deviner en vain, qui il pouvait être. Elle pressa donc ses habilleuses, pour paraître à la soirée le plus tôt possible. Bientôt apprêtée dignement, sans en être ridicule, masque en main elle fut accueillie à nouveau par le maire à qui elle accorda la première danse comme la tradition l’exigeait. S’en suivit le défilé de plats plus appétissants les uns que les autres, et le champagne ainsi que les grands crus de la région se mirent à couler à flots, elle ne toucha que fort peu à ces boissons, l’alcool lui provoquant des hauts le cœur dans son état.

Dès qu’elle le pouvait, Amy tentait de s’isoler légèrement afin que l’inconnu puisse l’aborder en toute quiétude, mais personne n’osa l’aborder. Avait-il décidé finalement de renoncer à cette rencontre que lui-même désirait tant ? La perspective du voyage ou le coût qu’il engendrerait l’avait-il fait reculer ? Après tout, ignorant tout de lui et jusqu’à ses origines nobles ou humbles, la favorite pouvait tout imaginer. Tandis qu’elle venait de faire une nouvelle tentative et cherchait discrètement du regard toute personne au comportement singulier, le sire de Fronsac l’invita pour une pavane.

Cette danse qui consiste à se croiser fréquemment avec d’autres partenaires, était si rare à Versailles aux goûts plus baroques, qu’elle prit d’autant plus de plaisir à se laisser transporter par la musique. C’est au terme de celle-ci qu’un jeune homme brun, élégant et élancé, dans un ultime mouvement lui prit la main. Elle sentit alors qu’il lui glissait dans la paume, un bout de parchemin. Tout d’abord surprise, elle faillit bien le faire chuter mais comme il gardait sa main dans la sienne pour la saluer par un baise-main, elle ne commit pas cette erreur. Il s’éloigna alors et elle n’attendit plus qu'impatiemment un instant de solitude pour lire le papier qu’elle tenait au creux de son poing.
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MessageSujet: Re: {Bordeaux} Le passé se conjugue parfois au présent - Stephen & Amy   {Bordeaux} Le passé se conjugue parfois au présent - Stephen & Amy Icon_minitime25.04.11 21:47

Devant son miroir, à quelques heures encore du grand défilé, Stephen regardait son reflet. Jouant avec ses manches et son col, les plaçant et les replaçant. Il voulait sembler parfait à ses yeux...Depuis le temps qu’il rêvait de la rencontrer ...de croiser son regard. Il eut un léger sourire en coin à cette pensée ...Enfin, ce moment tant attendu allait se concrétiser aujourd’hui! Néanmoins, il éprouva une certaine crainte au creux de l’estomac, à l’idée qu’il ne puisse pas s’en approcher. Après tout, elle était une grande dame maintenant, et par politesse, devait discuter avec des gens de la noblesse, leur accorder une ou deux danses ...

Il se mordit la lèvre en fronçant légèrement les sourcils mais soupira pour clore son inquiétude. Il trouvera le moyens. Après tout, il ne s’était pas rendu jusqu’à Bordeaux pour rien! Déterminé, il replaça son pourpoint avant de prendre le bout de papier qu’il s’était promis de lui donner en main propre, le mit dans sa poche sans oublier son carton d’invitation et quitta l'auberge où il avait retenu une chambre dès son arrivée. Quant à son emploi d'horloger du protocole, il avait prétexté d'avoir dû se rendre au chevet d'une parente à l'agonie pour ne pas le perdre, mais à vrai dire aujourd'hui c'était le cadet de ses soucis.

Dehors, les festivités battaient leurs plein. Les gens, tous biens parés, attendaient tout comme lui l’arrivée de la reine du jour. Se frayant un chemin dans la foule, il réussi à s’avancer assez près du carrosse au moment où il s’arrêtait enfin pour faire débarquer ses occupants. Il ne put s’empêcher de sourire en la voyant débarquer à l’aide de son compagnon de voyage.

Elle était d’une beauté resplendissante ...Son coeur se mit à faire des bons incongrus au sein de sa poitrine, mais ça lui bien était égal. Il avait une vision féerique devant les yeux...Stephen aurait pu aussi bien mourir sur le champ qu’il n’aurait rien regretté sinon celui de ne pas lui avoir voler de baiser avant son décès.

Discrètement, il suivit ses pas, caché dans la foule sans jamais la quitter du regard. Elle marchait avec une telle élégance et avec une telle joie ...Elle semblait apprécier l’amour que lui portait la foule à ce moment. Elle le méritait bien car il était bien placé pour savoir à quel point, les courtisans de Versailles pouvaient l'envier et la détester.

Il eu hélas de plus en plus de mal à se faire un passage à travers le peuple ...Il décida donc de s’en retirer, le temps que la foule se disperse. Il reviendrait au coucher du soleil. Ne se sentant pas l’envie de faire la file des heures de temps pour entrer dans la salle, il quitta donc les lieux pour songer à ce qu’il ferait une fois devant elle.

«Lors de la pavane serait un excellent moment.» Pensait-il. «Je ferai tout pour m’en approcher subtilement et lors je prendrai enfin sa main, je lui glisserai ce fameux bout de papier que j'écrirai tout à l'heure ....»

Un peu plus loin, il vit un petit marchand de fleur qui semblait jovial et sympathique. Regardant sa pochette de veston, il se dit que ce serait une bonne idée d’en mettre une à l’intérieur ...Une qui lui ferait penser à Amy et qu’il pourrait lui donner, un peu plus tard durant la soirée, en guise de remerciement d’avoir accepté cette rencontre si inhabituelle.

Il en prit une jaune qu’il paya au bon monsieur, coupa légèrement la tige pour qu’elle puisse entrer sans problème, et la fixa en place dans sa petite pochette. La couleur jaune lui avait toujours semblé pleine de vie, harmonieuse, joyeuse et cette fleur, avec ses pétales ouverte ainsi, paraissait gracieuse. Tout comme Amy dans ses gestes de tous les jours.

Déjà plusieurs heures venaient de passer suite à l’arrivée de celle-ci. Il ne pouvait plus trainer. Il mit son masque rapidement, de peur qu’une personne le reconnaisse soudainement et éclipse ses chances de mettre son plan en oeuvre et se dirigea vers la mince file qui s’était fait pour entrer dans la salle.

Une fois en ces lieux, il regarda autour de lui ...C’était immense! Sublime! Il repensa au luxe de son propre palais à Philadelphie qui lui manquait tant. Le poisson retrouvait son élément naturel. Il remarqua immédiatement les marches par lesquelles Amy devrait descendre quelques minutes plus tard, vêtue d’une de ses plus belles robes pour faire honneur à ce nouveau peuple ...

Il avait du mal à contenir son excitation, mais le devait pour le bien de sa protection et pour ne pas éveiller les soupçons. Il ravala sa joie et se plaça non loin de l’escalier, parmi la foule qui attendait avec impatience ce défilé des robes que tous évoquaient.

La musique changea alors, plus douce et très royale. Il tourna alors son regard vers le haut des marches où il la vit. Son souffle lui parut alors plus court qu’à l’habitude. Ses yeux se mirent à pétiller derrière son masque. Elle était d’une beauté miraculeuse ...Vêtue d’une robe rouge bordeaux, sans doute pour faire honneur à son nouveau pays, elle éclipsait toute rivalité féminine. C’était de loin, la plus élégante et la plus belle de la soirée.

Elle descendit les escaliers tel un cygne flottant sur l’eau à la lueur du crépuscule ...Il n’avait qu’une envie en ce moment. La prendre par la main et lui dire qu’il était venu ...Qu’il était ce mystérieux inconnu qui la protégeait au point de se mettre en danger lui-même. De faire tomber son masque et de l’embrasser fougueusement ... mais cette idée, bien qu’alléchante pour lui ne devait guère arriver. Il se devait de rester discret même si cela était une pure torture.

Les gens commencèrent à danser peu à peu sur la musique traditionnelle du pays, après avoir salué et acclamé cette arrivée majestueuse. Lui partit à la recherche d'un lien où tous deux pourraient se rencontrer en toute intimité et tranquillité. Seules les deux oreilles d'Amy devaient entendre ce qu'il avait à lui dire.

Il remarqua qu’elle tentait de s’isoler quand elle le pouvait, était-ce lui qu'elle cherchait ainsi ? Très certainement et ce petit jeu l’amusa. Elle l’attendait. Espérant qu’il vienne à sa rencontre ... C'est alors qu'il demanda une plume à un domestique et écrivit sur le petit parchemin encore vierge : Retrouvez moi dans le pavillon octogonal à votre gauche, je vous y attendrai. Il replia le papier et laissa durer son plaisir quelques minutes de plus avant d’embarquer dans la même pavane que son compagnon de voyage l’invita à danser.

C’est alors qu’il prit doucement sa main. Un léger sourire au coin des lèvres, il laissa glisser le bout de papier au creux de sa paume. Elle fut si surprise qu’elle risqua de le faire tomber. Cependant, Stephen sécurisa le tout en gardant sa main dans la sienne et en l’approchant pour y poser un délicat baiser tout en gardant ses yeux rivés sur les siens.

Il se redressa et doucement retira sa main après avoir légèrement effleuré ses doigts puis quitta la piste pour rejoindre le hall.

Enfin ...Enfin! Il avait pu s’en approcher, même la toucher! C’était à elle maintenant de le suivre, si elle n’avait pas été choqué par son attitude ou même effrayé par ce tendre baise-main.

Il porta alors toute son attention sur le premier tableau qu’il croisa, au mur. Un homme vêtu d’une majestueuse toge à la romaine tel le Dieu Mars, assis sur un trône ...Il déglutit. C’était le Roi ! Mais il ne lui gâcherait pas ce moment çi ! Oh non ! Louis XIV était loin, très loin, il ne devait plus exister pour une soirée au moins !
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MessageSujet: Re: {Bordeaux} Le passé se conjugue parfois au présent - Stephen & Amy   {Bordeaux} Le passé se conjugue parfois au présent - Stephen & Amy Icon_minitime13.06.11 13:04

" Retrouvez moi dans le pavillon octogonal à votre gauche, je vous y attendrai."

Après avoir lu ce billet, Amy jeta un dernier regard sur le jeune homme qui s’éloignait. Elle ne put réprimer un frisson qui lui parcourut toute l’échine. C’était le doute ! Des sueurs froides commençaient à lui tordre les entrailles. Avait-elle bien fait d’accepter de rencontrer cet homme ? Ne se mettait-elle pas en danger de la sorte ? En France, tant de personnes voulaient sa mort, et d’ailleurs les courtisans étaient en première ligne. Pour la première fois dans l’histoire de ce pays, une favorite était assez appréciée du peuple, il faut dire que la duchesse se montrait fort généreuse, et ces dons financiers ne passaient pas inaperçus auprès des plus pauvres. C’était donc à la Cour que se trouvaient les vrais requins.

Certes aujourd’hui elle en était à des lieues, mais n’était-ce pas justement pour qu’elle baisse sa garde ? Un guet apens l’attendait-elle dans ce pavillon ? L’angoisse lui sommait de rester là auprès de son hôte, la curiosité la poussait à y aller. Elle resta immobile les yeux fixés sur ce billet durant plusieurs minutes, ne sachant quelle décision prendre. Le monde autour d’elle n’existait plus et la musique ne montait plus qu’en sons étouffés à ses oreilles. Ce fut le maire de la ville qui la tira de sa profonde rêverie.

- Madame la Duchesse, les Etats Généraux d’Aquitaine se réunissent demain. Nous feriez vous l’honneur de les présider en hôte spéciale de Sa Majesté ?

C’était le devoir d’Amy d’accepter, même si pour l’heure elle n’était pas du tout à des affaires politiques, économiques et commerciales.

- Bien entendu messire, je m’y rendrais avec joie. En revanche, comme vous le savez ces dernières journées ont été rudes à cause de notre long voyage. Je préfère donc me retirer, si vous me le permettez pour être au mieux de ma forme, demain. Ne prétendrait-on pas que la favorite du Roi est tout à fait réveillée pour des festivités mais tout à fait endormie pour les affaires du royaume ?

Elle venait de trouver là un magnifique prétexte pour fausser compagnie à ce gentilhomme. Le seigneur de la ville s’inclina respectueusement et fit appeler quelques domestiques pour qu’on la raccompagne jusqu’à ses appartements. A peine était-elle sortie de la grande salle de bal, qu’elle se retourna vers l’un des serviteurs pour qu’il lui amène sur le champ de quoi écrire. Si un piège l’attendait dans ce pavillon et qu’elle y laissait sa vie, cet homme ne l’emporterait pas au Paradis. Elle comptait prendre ses précautions. En quelques instants, encrier, plume et papier étaient à sa disposition. Elle écrivit le même billet à Evangéline, Mary et Sophie où elle leur relatait tout, depuis les billets anonymes reçus à Versailles jusqu’au mystérieux rendez-vous de cette nuit. Elle cacheta les billets et s’empressa d’aller les porter elle-même de main à la main. Elle leur glissa également un autre message à l’oreille.

- Si je ne vous ai pas donné signe de vie d’ici deux heures, ouvrez ce billet ! Sinon brûlez le …

Aussitôt la chose faite, Amy renvoya la domesticité et fit mine de prendre la direction de sa chambre. Dès qu’elle fut à l’abri des regards, elle attrapa une des dagues ornant un imposant écusson de famille se croisant avec une autre et la dissimula comme elle put au milieu de tous ses froufous. Elle longea quelques couloirs et enfin bifurqua sur une porte fenêtre grande ouverte qui donnait sur les jardins. A sa gauche, à une cinquantaine de pas, une petite lumière éclairait un pavillon octogonal. Il était assez petit, elle allait donc être vraiment en tête à tête avec ce mystérieux jeune homme qui l’attendait.

Ces cinquante pas furent de ceux qui sont interminables et pénibles. La peur et le besoin d’en finir avec cette histoire luttaient en elle, faisant tambouriner son cœur contre ses côtes. Parvenue à la fin de son chemin, elle poussa la porte du pavillon avec plus de difficulté encore, la main tremblante sur la poignée et le souffle court. Amy dut prendre énormément sur elle pour rentrer avec un semblant de figure qui ne reflétait pas son angoisse. Elle ferma la porte tout en se blottissant presque contre les murs tapissés.

A seulement quelques mètres d’elle, le jeune homme s’était levé pour l’accueillir. A le voir ainsi, malgré la légère lueur des chandelles, la duchesse lui aurait donné sa confiance immédiate en temps ordinaire. Il n’avait rien de brutal, rien d’un voyou, rien d’un meurtrier. Mais les apparences sont parfois trompeuses et elle préférait garder serré dans sa main, le petit poignard qu’elle avait subtilisé dans les couloirs de la demeure. Sa bouche s’ouvrit sur le néant pendant quelques instants, elle avait pourtant tant de questions à lui poser … Mais par où commencer ? Le silence rendait l’atmosphère plus glaciale que ne l’était le lieu. Ils se fixaient voilà tout, se dévisageant intensément.

En parlant de visage, plus elle scrutait celui du mystérieux jeune homme, plus il lui semblait qu’il ne lui était pas inconnu. Malgré son masque, malgré la faible lumière, il reflétait un lointain souvenir. Amy était certaine de n’avoir jamais rencontré cet homme mais de l’avoir vu peut-être était-ce possible, sur un tableau, sur une gravure, sur un médaillon qui sait … Elle cherchait dans ses souvenirs mais ne trouvait rien, ce qui l’agaçait au plus haut point car sans doute la réponse était évidente … En Angleterre, en France, en Amérique ? Où avait-elle vu ce visage ?

- Vous avez un bien grand avantage sur moi monsieur, vous n’ignorez pas qui je suis … Tandis que moi, malgré tous mes efforts de mémoire, je suis dans le noir le plus absolu. Votre visage pourtant me semble familier, comme si dans un lointain passé je vous apercevais chaque jour mais sans jamais vraiment vous croiser … Ne me torturez plus sur votre identité monsieur s’il vous plait et dites moi votre nom ...
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