► 22 ans
► Damoiselle de Louvel, Chevalier (ou plutôt Chevalière) de Saint-Amand
► Française, sa famille est d'origine Morvandelle
► Célibataire
« Il était une fois ... »Je ne crois pas qu’on puisse être soi même. On ne se connait même pas. Certains de nos amis ou de notre famille se targuent de mieux nous connaitre qu’on ne pourra jamais le faire, mais si on ne se connait pas, qui peut penser nous comprendre ? C’est pour ça qu’Isabelle ne se lie à personne, pas même à sa servante Toinette, qui pourtant la suit depuis qu’elle est enfant. C’est surprenant qu’une jeune femme aussi belle et aussi charismatique qu’Isabelle ne puisse entretenir une relation étroite… Et pour expliquer cela, il faut revenir quelques années en arrière…
Née en Bourgogne, sa mère, dont elle est le portrait craché, meurt en lui donnant le jour. Ce qui n’empêche pas son père de l’aimer de tout son cœur et de toute son âme. Marqué à jamais, le Chevalier de Saint-Amand ne se remariera jamais. Ancien officier du régiment de Touraine, le Chevalier décide très tôt d’enseigner à sa fille l’art de l’épée et du pistolet, ainsi que du lancer de couteau. Il sait comme les dangers peuvent survenir d’endroits d’où on ne les attend pas… Aussi, pour assurer a sa fille une parfaite éducation, la laisse-t-il dans un couvent.
« Cet endroit est le pire qui puisse exister au monde. Si la mort devenait vie, ce serait en ce lieu qu’elle élirait domicile… »
Ecrit la brune jeune femme, aux yeux bleus comme le ciel et aux cheveux noirs de nuits, grande et mince, à son père, alors que le couvent, peu à peu, lui retire toute joie de vivre… C’est une enfant amaigrie, affaiblie et blafarde que le chevalier de Saint-Amand vient récupérer quelques mois plus tard, et décide sur le champ de la ramener dans le petit manoir familiale. Ces dix-huit mois qu’elle y passera, de neuf ans à dix ans et demi, la marqueront à vie. Elle ne s’en remettra jamais, et c’est toujours avec angoisse qu’elle entrera dans un établissement religieux, ne comprenant pas pourquoi Dieu, qui n’est qu’amour, retire toute joie de vivre à ceux qui ont décidé de vivre pour et par lui. Adolescente d’abord chétive, Isabelle, sous la surveillance constante de son père, acquiert peu à peu force et courage, et développe une vive intelligence. Le chevalier, décidé à parfaire son éducation, et très érudit, lui fait lui-même la leçon. Tout y passe : histoire, géographie, latin, grec, philosophie, théologie… Elle devient aussi érudite que n’importe quel jeune garçon noble de son âge. Une fois que, sa santé recouvrée, elle peut de nouveau tenir une épée, les leçons d’escrime recommencent, ainsi que celles d’équitation, à la plus grande joie de la jolie brune dont le caractère bravache, secret mais altier, fière mais tendre, se développe. Elle ne manque jamais une occasion de rabrouer quelqu’un qu’elle n’aime pas…
Le départ du père et de la fille pour Versailles l’attriste tout autant qu’il l’excite. Elle a alors quinze ans, et ce qu’elle sait de la cours du roi soleil se résume en bien peu de mots : fêtes, grandeur, magnificence. Malgré son côté garçon manqué, Isabelle reste une jeune fille avec des rêves plein la tête. Elle rêve de trouver l’homme qui fera battre son cœur, et les romans de chevalerie qui ont bercé le début de son adolescence restent bien encrés dans sa tête. Son arrivée à Versailles lui ferait presque tourner la tête si elle n’avait pas son père pour la rappeler à l’ordre et lui indiquer la marche à suivre. Que ferait-elle sans lui ? C’est la question qu’elle ne cesse de se poser.
« Père a encore dut me rappeler qu’on ne pouvait pas faire de même à Versailles qu’à la maison. Cette étiquette est vraiment stupide… Du palais magnifique décrit par les gazettes, je ne sais ce que je dois voir. Rien ne semble être de même. Si ce n’est peut être les jardins… Ils sont si beaux, si grands qu’une journée ne suffirait pas à les visiter. Mais quelle puanteur il règne dans le château. On dit que seule la plus haute noblesse est acceptée autour de Sa Majesté. Si c’est cela la fine fleur de la France, je ne sais si je dois m’en sentir rassurée… »
Car loin d’être ce qu’elle pensait, Versailles est un endroit de fourberie, de méchanceté et d’intérêt. C’est à chacun de briguer une faveur, supplier un engagement, une charge… Et il est habituel de piétiner les autres, ses proches, et parfois même ses amis, pour l’obtenir. Versailles est un endroit dégoutant.
Et cet endroit n’a pas fini de lui voler son innocence. Cela ne fait même pas un an que, dans le petit appartement de la rue des Bourdonnais, à deux pas du château, que les Saint-Amand son arrivés à Paris, qu’alors qu’il revient d’une soirée un peu arrosée, le chevalier tombe malade. Gravement. Il n’est plus que fièvre, vomissement et délire. Impuissante face à ce mal qui ronge son géniteur, qu’elle a toujours connu si fort et si droit, Isabelle essaye tant bien que mal de le soigner, le veillant jour et nuit, mais rien n’y fait, la fièvre ne baisse pas et le vieil homme perd peu à peu ses forces. C’est à contre cœur qu’elle fait appel à un médecin, réputé moins stupide que ses collègues. Tout y passe : saignées, lavements, sangsues, et que sais-je encore, mais rien n’y fait. Après plusieurs jours d’une lente agonie due à un mal inconnu, le chevalier Etienne de Saint-Amand s’éteint, avec la levée du jour, laissant seule au monde sa fille de seize ans qui ne connait de la vie que ce que ce père chéri lui a apprit. C’est un revirement total dans la vie et la personnalité de la jeune femme. Auparavant légère et enjouée, elle devient taciturne, lugubre presque. Pour ajouter à sa peine, les usuriers n’ont de cesse de la harceler, et c’est avec peine qu’elle règle les dettes et peut offrir à son père adoré une sépulture descente. Une fois la succession réglée, ce qui se fait sans trop de difficulté, la jeune femme étant seule héritière, elle se rend compte qu’il ne lui reste presque plus rien. Elle se doit de limiter les dépenses, et la charge acheté par son père, à la ménagerie royale, qui lui revient, ne suffira pas à couvrir ses dépenses. Seule sa jeunesse et sa beauté, ainsi que sa vive intelligence, l’aideront à s’en sortir.
Les jeux d’argents, légaux uniquement à la table royale, se développent de plus en plus en France, et Versailles donne le ton. Il n’est pas une maison, pas une auberge où, à mots couverts, et quand on sait à qui parler, on peut se faire introduire dans ces cercles privés où l’ont joue beaucoup, et gros, très gros. Assez pour permettre à Isabelle de vivre tranquillement quelques mois. Hélas, sa condition de femme ne lui permet pas de pouvoir facilement s’y introduire. Qu’à cela ne tienne… La garde robe de son père est pleine de vêtements d’hommes, certes trop grands, mais une petite retouche, et il n’y paraitra plus. Ce n’est pas la chose la plus difficile, et c’est sous le nom d’Etienne de Louvel qu’elle entre dans ce monde dangereux et secret. La peur de se faire découvrir est très vite dépassée par l’engouement du jeu. Tout y passe, mais ce qu’elle préfère, ce sont les jeux de cartes. Pourquoi ? Tout simplement parce que tricher y est facile. Une carte subtilisée, dans la pièce mal éclairée, et c’est une bourse de Louis d’ors en plus. Mais cela n’est pas sans risque. Souvent accusée, mais heureusement sans preuve, la jeune femme, qui n’est plus une enfant rêveuse, ne peut toujours éviter les échauffourées.
Elle a alors dix-neuf ans, lorsque le premier risque se profil réellement. Admise dans la plus part des cercles privés de Versailles, celle qui est Isabelle de Saint-Amand, en charge à la ménagerie royale le jour, et Etienne de Louvel, joueur de talent, s’arrêtant gagnant, mais avec des sommes raisonnables, la nuit, est défiée en duelle par un perdant aviné à qui elle a raflé la mise. Hélas, elle ne peut se défiler, et c’est dans une clairière du bois de Versailles que se produit le duel.
« Je n’ai jamais connu de sensation plus horrible que celle-ci. Ce n’était plus un jeu, c’était… ma vie. Face à face dans cet endroit sombre et brumeux, alors que le jour n’était pas encore levé, j’avais l’impression que la mort ne cessait de nous frôler, et n’attendait qu’une seule chose, nous cueillir. Du duel en lui-même, je ne saurais me rappeler. C’est uniquement quand ma lame s’est enfoncé dans sa chair, entre les côtes, pour perforé son poumon, que la conscience m’est revenue. Entre cet instant et celui où, je ne sais combien de temps auparavant, j’avais dégainé mon épée, dans un bruit de métal sinistre. La vie ne tient qu’à un fil, et encore parfois, son regard surpris et vide à la fois, vient hanter mes cauchemars et me donne la nausée. J’ai tué, et peut être y serai-je amenée à nouveau, mais jamais je n’oublierais ce regard… »
Double interdis bravé par la jeune femme : le fait de s’habiller comme un homme, qui lui vaudrait, sans attente, la Salpêtrière, et celui du duelle, qui lui, lui vaudrait la hache. Versailles, loin des lumières et des paillettes, et un monde sournois qui révèle nos pires instincts.
« Que diable, vous êtes à Versailles ! »►
Un paradis ou un enfer versaillais ? « Versailles ? Une vaste mascarade… »
C’est du moins ce que répondrait la jeune femme si elle pouvait librement exprimer sa pensée. Cette ville et ses apparences qui lui ont pris son innocence et son père, elle ne sait si sa place y est réellement. Pourtant, elle ne peut se résoudre à retourner dans son domaine natal, car elle sait qu’elle y périrait d’ennuis. De deux maux, choisissons le moindre… Mais Versailles et ses embuches, autant physiques que morale, coutent cher, en argent et en conscience. Elle hait ces mensonges, ces apparences, la rigueur de l’étiquette, et surtout ce que cette vie à la cours la force à faire, à commencer par les amants. Tous ces hommes prêts à tout pour passer quelques heures en sa couche, en échange d’une faveur ou d’une pierrerie, qui lui permettra de vivre décemment quelques semaines, un mois à peine. Alors que tout semblait rêvé en cet endroit en perpétuelle représentation, où la vie même ressemble à un spectacle dont il ne faut rater aucun acte et où les retards sont interdis, l’envers du décor se montre cruel pour ceux qui ne peuvent vivre dignement selon leur rang, comme c’est le cas de la jeune femme. Versailles n’est qu’un vaste champ de mine où le moindre faux pas peut couter bien plus que la vie, l’honneur…
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Vérité ou fantasme du complot ?Isabelle est bien trop occupée à garder la tête hors de l’eau pour pouvoir se lier de quelque manière que ce soit à quelque faction politique. Pourtant, il y aurait surement de l’argent à la clef, et ça, Dieu sait qu’elle en a besoin. La vie à la cours est cher, bien trop cher. Rapporter les fais et gestes de celui-ci à celle-là pourrait peut-être lui permettre de vivre encore mieux, son intelligence et sa capacité à se fondre n’importe où, homme ou femme, peu importe, cette Chevalier d’Eon avant son heure pourrait s’en servir, il reste simplement à lui montrer qu’elle peut y trouver son intérêt.
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Plutôt colombe ou vipère ? « Pour survivre, il ne faut ni voir, ni entendre, ni parler… du moins en apparence »
Ce n’est pas parce qu’elle ne dit rien qu’Isabelle n’entend rien. Discrète et féline, elle écoute tout sans en avoir l’air. Et l’ont parle bien plus surement, même à voix basses et mots couverts, aux tables de jeu qu’au sein même du château royal, même dans les recoins des couloirs. Ainsi, elle sait beaucoup de choses sur ce qui se passe à Versailles, et ce qu’elle apprend la répugne, abaissant dans son estime un peu plus, si c’est possible, la vision de ces courtisans enfarinés qui passent leur temps à faire la roue devant les grands, et le souverain pour les plus chanceux, en quête d’on ne sait quelle richesse. Et là où amour et politique se mêlent, il vaut mieux s’abstenir de mettre les pieds, car aussi surement sur l’oreiller que sur le papier, certaines promesses, parfois dangereuses, peuvent se sceller.
« Plus bas la révérence, plus bas. »► Cécile/Elysion
► 21 ans bientôt
► Présente 7 jours sur 7
► Code bon by Lisa► J'ai connu le forum par Elodie
► Aucune suggestion, le forum est parfait ^^