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| "Ravivons les flammes du passé" ~ Anthéa x Paris | |
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Paris de Longueville
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Une servante de ma connaissance...Côté Lit: la servante sus-citée l'a déserté, profitez-en!Discours royal:
ADMIN BIZUT Phoebus ৎ Prince des plaisirs
► Âge : 20ans
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► Date d'inscription : 12/01/2010
| Sujet: "Ravivons les flammes du passé" ~ Anthéa x Paris 16.12.10 22:51 | |
| Pont de l’Arche – Janvier 1659
Les flammes léchaient les murs de la serre, s’envolaient dans le ciel assombri par le crépuscule, déversant leur odeur âcre dans le jardin normand. Le nez collé à la fenêtre de sa chambre, enfermé par le duc de Longueville pour une durée indéterminée, les yeux brillants du jeune Charles-Paris observaient le manège des domestiques essayant par tout moyen d’éteindre l’incendie de la serre, des chiens jappant autour d’eux. L’enfant sentait encore sur sa joue la main paternelle lorsqu’il descendit de la chaise sur laquelle il avait grimpé pour atteindre la fenêtre. Mais dans le regard de l’enfant à peine âge de dix ans, se lisait déjà une froide détermination mêlée à un sentiment d’injustice puissant.
« C’est elle qui a eu l’idée, père ! » Mais cette plainte n’avait suffit à l’innocenter.
La journée s’était pourtant révélé des plus douces en ces premiers jours de la nouvelle année. Malgré le deuil qui avait lourdement frappé la famille de Longueville, par le décès de leur gendre Nemours, la matinée allégeait l’atmosphère pesante.
-Madame, reprenez-vous, je vous prie. Tant d’affectation pourrait être perçu de bien différentes manières. Tâchez de rester aussi digne que vous avez su l’être par le passé !
Marchant de long en large dans le salon calfeutré, le duc de Longueville observait sa jeune épouse, dont le visage caché par quelques mèches blondes défaites de sa coiffure ruisselait encore de larmes. L’impuissance le gagnait plus les heures passaient et bientôt, il devrait également soutenir sa fille qui ne tarderait à se présenter. L’exaspération pourtant contenue teintait dans sa voix grave et noble.
Observant silencieusement les jardins éclairés par l’aube, Henri de Longueville revoyait le visage paisible de son gendre. Henri de Nemours, dont la disparition soudaine laissait ouverte les querelles familiales de succession. Si l’apathie de sa fille restait pour lui compréhensible, le désarroi soudain de la duchesse éclairait les doutes qu’avait longuement entretenus le duc depuis cette Fronde. Dans un soupir, il se retourna pour observer son épouse désemparée.
-Père, monsieur de Nemours n’était point le mari de maman.
La voix du garçon fit se retourner brusquement le duc qui posa un regard tendre sur le jeune Charles. Apprêté, vêtu de ce noir de circonstance, le garçon conservait cette fâcheuse habitude de lancer quelques vérités sur un ton d’innocence empêchant toute protestation. A nouveau, il venait de sous-entendre ce dont le duc avait craint. Nemours. Son propre gendre. Le duc posa son regard sur Anne-Geneviève qui, courbée, avait relevé la tête en entendant le garçon s’approcher. Les yeux encore rougis, elle fit signe à l’enfant de s’approcher.
-Venez, Charles, venez. Vous seul pourrez me consoler aujourd’hui.
Peu enclin à la désobéissance dans de telles situations, l’enfant s’approcha docilement, se laissant étouffer par l’affection maternelle. Il parvint cependant à délivrer le message reçu peu de temps auparavant.
-Père, un messager est venu tout à l’heure. Monsieur le marquis de Tracy sera à Pont de l’Arche dans peu de temps.
Le duc se détourna de la fenêtre qu’il avait rejointe. Le sourcil froncé, il observa l’enfant.
-Alexandre de Prouville ? Le roi a-t-il donc quelques missives à nous transmettre ?
La duchesse de Longueville parvint à reprendre un souffle régulier et leva les yeux soudainement enflammés vers son époux.
-La disparition de monsieur de Nemours lui aura sans doute rappelé que la famille de sa veuve réside actuellement en Normandie sur les ordres de son faquin italien, et que cette même famille est de son sang !
Henri de Longueville ignora les nouvelles récriminations camouflées et hocha la tête silencieusement. L’arrivée de Gabrielle vint rompre le silence qui s’était fait. Dans sa robe sombre, elle leva le nez en apercevant son cadet dans l’étreinte maternelle.
-Un carrosse vient de pénétrer dans la cour, père. Charles, Perrine vous demande instamment de lui remettre le peigne que vous lui avez pris hier, lança-t-elle d’une voix sarcastique à son cadet.
Le garçon, après avoir vérifié que nul ne surprendrait son geste, tira la langue à sa sœur avant de se retourner dans les bras maternels.
-Allez, Charles. Votre mère se doit de recevoir nos hôtes malgré les circonstances.
La duchesse écarta ses bras d’un geste de regret et l’enfant trottina jusqu’au dehors, laissant les époux seuls dans le petit salon.
Charles avait à peine fait quelques pas qu’un bruit de carrosse interrompit ses pensées et le précipitèrent vers la première fenêtre. Le nez collé à la vitre, bientôt rejoint par sa sœur avec qui il disputa âprement la place, il observa les hôtes descendre du véhicule. Un homme, grand a l’air noble, accompagné d’une femme à l’allure douce et d’une petite fille dont la chevelure longue et ondulée lui rappela celle de la duchesse.
-Le dernier dans le vestibule est un anglais italien doublé d’un cardinal, lança le garçon en poussant Gabrielle contre le mur !
Il couru, retenant le bruit de ses chaussures et stoppa sa course quelques mètres avant, lissant ses habits. Loin derrière, il entendit, un sourire de satisfaction aux lèvres, les pas de son aînée se rapprocher.
L’on ne su ce qui poussa la jeune Anthéa de Prouville, unique fille du conseiller du roi, et le jeune Charles-Paris à quitter le salon où ils jouaient sans fracas. Mais après le dîner, lorsque les adultes se replièrent dans de sombres discussions que les enfants ne purent comprendre, le jeune Longueville attrapa d’un geste la main de la fillette et l’entraîna à sa suite hors du petit château, ignorant d’un geste peu conventionnel les protestations de sa sœur, qui menaça bientôt d’en référer à leur gouvernante, puis à leur père et enfin à leurs oncles. Peut-être même le roi fut-il cité. L’on ne pouvait douter de la punition reçue si un adulte avait surpris le jeune garçon.
-Savez-vous qu’en frottant deux pierres l’une contre l’autre, expliqua-t-il d’une voix sérieuse à la fillette, l’on peut faire du feu ? Cela peut prendre quelques heures, mais selon les pierres choisies, l’on peut précipiter la chose.
Il se redressa tandis qu’il parlait, pour tâcher d’impressionner Anthéa qui lui semblait bien trop innocente à son goût. Du haut de ses dix ans, il se sentait bien plus important que cette petite blonde et il se persuada de le lui prouver.
-Venez, je vais vous montrer et nous pourrons ensuite faire quelques expériences ! Perrine disait l’autre jour qu’il fallait brûler toutes les herbes mortes tombées cet hiver !
Il prit à nouveau la main d’Anthéa et se précipita, ses pieds courant sur le gravier de la cour, derrière le petit château normand. Il bifurqua vers les communs et gagna l’arrière de l’immense serre de verre.
-Ici nous trouverons plein de cailloux, regardez !
Pris dans l’excitation de révéler à la petite fille son propre savoir, Charles-Paris attrapa deux petits cailloux blancs et sans se soucier de ses habits ni des remarques de sa compagne, il s’assit dans le sable de la cour, tâchant de frotter consciencieusement ses deux trouvailles. Un bout de langue sortie, les yeux rivés sur les petites pierres, les deux enfants se turent et dans la cour résonna le son distinct du claquement de la pierre.
Le fond de culotte blanchie, les genoux salis et les doigts plein de terre, le garçon, accroupi sur le sol, cria bientôt victoire. Il releva une mèche de cheveux blonds tombée sur ses yeux.
-Regardez Anthéa ! Quelque chose est sortie de ma pierre !
Mais ce ne fut là que sa seule chance, le caillou se refusa à produire le même miracle une seconde fois. La fillette eu aussi peu de chance et quelques minutes après, les enfants échevelés s’observèrent un court instant, leur motivation évanouie.
-Je suis sûre que Gabrielle se moquera encore de moi si je ne lui prouve pas que j’ai réussi !
La mine bougonne, le garçon balaya d’un regard la cour de la ferme. Mais la fillette fut plus rapide et d’un doigt, pointa la solution à leurs maux.
-Il n’y a personne, Anthéa. Venez, avant que quelqu’un ne revienne éteindre cette cheminée !
Ils se précipitèrent vers le petit âtre qu’un palefrenier avait cessé de surveiller un instant. Tendant tous deux un bâton dans les braises, ils attendirent quelques secondes, non sans se chamailler pour posséder la meilleure place.
-Le mien est plus grand que le vôtre, lança le garçon à la fillette qui couru à sa suite, prenant garde à ne pas laisser s’éteindre la flamme. Arrivés à la serre, Charles-Paris risqua un œil au travers des vitres et avisant le tas de fleurs fanés et séchées, entra doucement, Anthéa à sa suite.
-C’est ici, j’en suis sûr !
Et d’un geste, il lança sa petite torche improvisée dans les herbes sèches qui crépitèrent aussitôt. Les enfants ne purent se douter que les flammes monteraient aussi haut, mais surtout si rapidement. Le visage éclairé par la chaleur des flammes, tout deux observèrent le brasier qui s’étendait sur le sol cherchant les racines séchées tombées à terre. Fascinés par ce spectacle interdit, ce fut la fumée bientôt étouffante qui forcèrent les enfants à sortir précipitamment de la serre, la main sur la bouche.
Dehors, dans la lumière du jour qui tombait, Charles-Paris et Anthéa regardait la serre s’enflammer peu à peu, un léger sourire flottant sur leurs figures.
-Je crois que cela a dépassé nos espérances, osa le garçon d’un ton ennuyé. Croyez-vous que nous serons grondés ?
Les pas précipités des adultes les tirèrent de leur contemplation pyromane et bientôt, pour répondre au garçon, ce fut la joue du futur duc de Longueville qui s’enflamma, sous la main leste de son père.
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| Sujet: Re: "Ravivons les flammes du passé" ~ Anthéa x Paris 26.12.10 23:18 | |
| En ce matin de Janvier, la famille de Prouville roulait tranquillement dans leur carrosse en direction de Pont de l'Arche, la demeure de la famille de Longueville. La jeune Anthéa, qui avait alors dix ans regardait avec lassitude le paysage normand défiler sous ses yeux, le front collé contre la vitre. Louise Marie de Prouville n'appréciait guère le comportement de sa fille et elle se fit un plaisir de la remettre à sa place en en faisant claquer son éventail d'argent sur les doigts de Anthéa. La petite fille se remit aussitôt bien droite sur la banquette, la tête basse, serrant les poings sur ses genoux.
"Je vous ai répété mille fois de vous tenir correctement, Anthéa ! J'espère que vous ne nous ferez pas honte chez les Longueville, sinon gare à vous", menaça la Duchesse.
La petite fille aux boucles d'or, osa lever légèrement la tête vers l'homme assis en face d'elle et de sa mère. Son père avait un regard noir et pesant sur sa fille. Il resta quelques instants à la regarder avec un air méprisant et glacial avant de se tourner vers sa femme :
"Décidément, celle-ci ne vaut vraiment pas notre regretté Charles-Henri, Madame, lui dit-il d'une voix grave. -Enfin mon ami ! C'est aussi notre fille ! Nous l'aimons autant que son défunt frère, osa maladroitement la Duchesse en caressant les cheveux d'or de sa fille. -Si vous le dites, ma chère", fit le Duc avant de détourner son attention de sa famille, la mine sombre.
Anthéa serra les dents de toutes ses forces pour ne pas pleurer et donner à son père, une fois de plus, le loisir de lui faire encore nombres de reproches. Charles-Henri était son frère ainé, elle ne l'avait jamais connut. Ayant suivi les pas de leur père en devenant militaire, il était tombé sur le champ de bataille. Depuis la naissance de sa fille, la comparaison entre les deux enfants de Prouville devenait monnaie courante pour le Duc. Anthéa se faisait un plaisir d'imaginer l'expression de douleur de son père si elle mettait le feu à sa perruque. Elle ne put, malheureusement, aller plus loin dans ses fantasmes car le carrosse venait de pénétrer dans la cour du château de leurs hôtes.
Plus tard, alors que tout le monde était dans le salon, Anthéa faisait semblant d'être une petite fille modèle : tenue impeccable, sourire poli et quelques jeux d'esprits quand ses parents l'interpellaient pour l'exhiber tel un animal de foire auprès des Longueville. Elle était en compagnie de leur jeune fils, Charles-Paris. Après le dîner, le petit garçon sembla commencer à s'ennuyer ferme. Il attrapa la main d'Anthéa et l'attira hors du château. La sœur ainée du garçon eut beau protester, Charles-Paris n'en démordait pas. Anthéa apprécia beaucoup une telle détermination de la part d'un enfant de son age. Le jeune garçon prit de haut la petite fille et commença à lui réciter un laïus sur la manière rudimentaire de faire un feu. Anthéa écouta poliment ce qui l'avait à dire tout en réfléchissant longuement. Peut être qu'elle ne mettrait pas le feu à la perruque de son père mais son envie de flamme pourrait bien être satisfaite. Elle voulait voir jusqu'où irait de lui-même le garçon pour l'impressionner. Charles-Paris se redressait pour se donner des airs très importants et Anthéa voyait là un jeune coq qui ne se doutait pas une seconde à qui il avait affaire. La petite fille tâcha alors de garder son apparence la plus candide. Le jeune garçon lui attrapa à nouveau la main et l'entraina non loin du château normand, derrière une serre. Il s'asseye prestement sur le gravier sans se soucier le moins du monde d'une tenue correcte ou autres bonnes manières et continua ses explications savantes.
"Ici nous trouverons plein de cailloux, regardez ! -Voyons, ce n'est pas raisonnable ! On pourrai nous surprendre !" Fit remarquer Anthéa, toujours très impliquée par son rôle.
A sa grande joie, il n'eut que faire de ses remarques et il entreprit de frotter deux cailloux l'un contre l'autre. Après maintes tentatives, les nobles enfants ne réussirent qu'à obtenir quelques malheureuses étincelles. Anthéa sentait sa motivation et son allégresse perverse s'évaporer peu à peu. Si seulement il y avait un âtre à leur entière disposition ! Se dit la petite blonde. Elle avait à peine détourner le regard qu'elle sentit son cœur battre à tout rompre par l'excitation : à quelques mètres de là se trouvait un feu de cheminée laissé sans surveillance par un palefrenier ! Se sentant alors toute puissante, telle une déesse guerrière antique comme elle en avait lu dans certaines tragédies, elle leva un doigt triomphant en direction de l'âtre tant espéré :
"Voilà notre solution, Paris, dit-elle triomphante, emportée par l'excitation de l'instant. -Il n’y a personne, Anthéa. Venez, avant que quelqu’un ne revienne éteindre cette cheminée !" S'écria son compère, tout aussi ravi.
Les enfants diaboliques accoururent vers l'âtre, se rapprochant un peu plus de la tentation. Ils prirent chacun une petite branche parmi les braises, l'enflammèrent à une extrémité tout en jouant des coudes pour être tour à tour devant le feu. Cela fait, ils coururent vers la serre tout en prenant soin de leurs torches improvisées. Enfin arrivés à la serre, le garçon jeta un coup d'œil au travers des vitres. Ils rentrèrent doucement puis jetèrent les torches dans des herbes sèches. Le feu prit aussitôt, grossissant à vue d'œil. La fumée devenant étouffant dans la serre, les deux enfants se hâtèrent pour sortir.
"Je crois que cela a dépassé nos espérances, osa le garçon d’un ton ennuyé. Croyez-vous que nous serons grondés ?"
Anthéa admirai leur travail, l'immense brasier dévorait la serre, faisant exploser les vitres sous la chaleur ardente. Elle regarda Paris et ne put s'empêcher de sourire avec toute la sincérité de ce monde. Il avait dépassé toutes ses espérances ! Elle ne le voyait plus comme un banal petit garçon voulant jouer au grand : Il était grand ! Ils l'étaient tout deux ! Surpuissants et intouchables, voilà comment Anthéa se voyait en cet instant avec son compagnon de jeu. Cette pensée était fort prétentieuse, la petite fille le savait, mais elle n'avait encore jamais rencontrée un être aussi semblable qu'elle. Lui aussi cachait bien son jeu, se dit la petite aux boucles blondes en reprenant sa contemplation des flammes s'élevant dans le ciel froid de Janvier. Elle ne répondit pas à la question de Paris :
"C'est parfait", dit Anthéa, aux anges (à moins que ce ne soit aux diables).
Quelques minutes à peine s'écoulèrent, avant que leurs parents n'arrivent. Monsieur de Longueville attrappa son fils et le molesta à la joue avec force. Monsieur de Prouville n'hésita pas une seconde à imiter son ami sur les joues roses de sa fille. La Duchesse de Tracy se confondit en excuse auprès de Madame de Longueville. Les domestiques et les paysans alentours accoururent pour maitriser le brasier qui risquait de s'étendre aux feuillages des arbres environnants. Les deux enfants furent immédiatement séparés. La mère de Paris l'emmena vers le Château tandis celle d'Anthéa la conduit vers leur carrosse près à partir.
« C’est elle qui a eu l’idée, père ! » entendit la petite fille au loin. Elle trouva cela un peu lâche mais pas vraiment mensongé. Elle ne lui avait peut être pas évoquer clairement l'idée mais elle l'avait suggérée, après tout l'idée du feu est venue d'elle-même au garçon !
Sur le chemin du retour, vers leur Château de Saint-Eustache, la famille de Prouville eut un silence presque religieux dans la voiture. Malgré tout, les regard échangés entre les passagers étaient lourds de sens et bien que la petite fille allait être très sévèrement punie, elle avait obtenue ce qu'elle souhaitait : du feu, certes, mais un regard de son père qui s'est posé sur elle durant le voyage, emplie de peur...ou peut être de dégoût, Anthéa ne sût le dire. Durant plusieurs mois, la petite marquise fût dans l'obligation de rester enfermée dans ses appartements durant des horaires très strictes et de recevoir tout les jours une religieuse afin de recevoir des cours de catéchisme. La jeune enfant se plia à l'exercice avec aisance et l'épouse de Dieu n'eut rien à redire sur sa protégée. Cependant, au-delà de son comportement studieux, elle n'oublia pas son complice, Charles-Paris. Pendant plus d'un an, elle dessina son souvenir du garçon dans les marges de ses livres. Puis elle ne fût jamais amenée à le revoir, et comme beaucoup d'enfant, elle finit par l'oublier. Les flammes semblaient avoir consumées son souvenir... |
| | | Paris de Longueville
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| Sujet: Re: "Ravivons les flammes du passé" ~ Anthéa x Paris 29.12.10 14:31 | |
| Anthéa de Prouville. Paris ne pouvait oublier ces boucles blondes, ce visage mutin malgré l’innocence de ses traits. Sur ce visage dansait ce souvenir du passé, près de dix ans après ces faits. Il revoyait encore le salon de Pont de l’Arche plongé dans le deuil, l’arrivée du conseiller royal et le jardin désert de leur petit château. Il entendait à nouveau, alors qu’il apercevait la silhouette gracile de cette connaissance, le crépitement des flammes ; il sentait encore sur sa joue l’unique gifle qu’il avait reçue du duc de Longueville. Mais les huit années qui avaient passé avaient rapidement étouffé la rancœur qu’il avait ressentie et lorsque, sur les bords du canal, il aperçu ces traits familiers, il ne pu retenir un large sourire en songeant à cette épique journée; les yeux rivés sur le feu qui crépitait dans la cheminée de Mme de Sévigné, il se rappela alors avec nostalgie de la lumière des flammes de l'incendie sur le doux visage de la petite fille.
-Neufville, n’est-ce donc pas mademoiselle de Prouville que nous apercevons près de la bibliothèque, demanda le jeune duc à l’homme qui était alors assis à ses côtés?
Le futur maréchal de Villeroy se retourna dans un sourire et après quelques secondes de silence, repoussa son fauteuil pour se lever.
-En effet, Longueville et je gage que vous souhaitez la connaître amplement. Venez, je vais vous présenter auprès d’elle.
Paris retint un sourire trop large en acquiesçant la proposition du jeune duc et lissant les larges manches de sa veste, suivi son compagnon jusqu’à la marquise de Tracy. Elle n’avait point changé, si ça n’était cette lueur affirmée dans ce regard bleu et peut-être, Paris ne pouvait l’affirmer, des cheveux d’un blond plus éclatant. Mais quels que fussent les changements opérés chez la jeune femme, ceux-ci, aux yeux du jeune homme, ne pouvait dénaturer le souvenir qu’il avait d’Anthéa de Prouville.
-Mademoiselle de Prouville, permettez-moi de vous présenter monsieur le duc de Longueville. A son retour de Normandie, la Nouvelle-France vous avait déjà – hélas – appelée.
Paris lança à la jeune fille un regard brillant avant de s’incliner courtoisement devant la marquise. Pour quelle raison n’avait-il pas signalé à Neufville leur connaissance commune ? Il ne pouvait le dire avec exactitude, mais l’envie de rappeler à Anthéa leur aventure commune avait sûrement guidé ses actes.
-C’est un plaisir, mademoiselle. L’on me vante chaque jour les étincelles de votre esprit et votre caractère…enflammé.
Il appuya ce dernier terme par un large sourire, faisant lever un sourcil inquisiteur à Neufville. Paris se retourna prestement, se redressant face au duc. Telle était la prestance du jeune homme : d’un geste, d’un regard, il pouvait obtenir obéissance de ses aînés. Il ne mettait dans sa voix aucune insistance, mais ce charme naturel, si envoûtant chez la jeune femme que fut la duchesse de Longueville et qui se dépeignait sur son fils cadet, abaissait des barrières bien solides.
-Neufville, n’étiez-vous pas attendu à la table de Chaulnes ?
-Si…si, je le crois, bafouilla le duc, pris de court face au sourire appuyé de Paris. Le duc s’impatienterait de ne point me voir arriver. Mademoiselle.
Il salua plus bas qu’il ne le fallu Anthéa de Prouville et jetant un dernier regard étonné au jeune Longueville, se retira sans un mot supplémentaire. Paris observa quelques secondes l’homme s’éloigner avant de se retourner vers la jeune fille. Il prit doucement la main de la marquise qu’il porta à ses lèvres et posa à nouveau sur la demoiselle un regard dans lequel dansaient encore les images du passé.
-Anthéa de Prouville…le présent est bien plus délicieux que le souvenir du passé. Huit ans ! Où donc vous êtes-vous cachée durant toutes ces années ? Votre père vous a-t-il éloigné de France comme éternelle punition ? Vous souvenez-vous seulement de votre serviteur ?
Dans un élan d’obséquiosité feinte, il lâcha la main de la jeune fille et marcha quelques pas vers la cheminée, croisant les mains dans son dos avant de se retourner brusquement, sans quitter sa voix douce et calme.
-On dit la Nouvelle-France terre de sauvages et de sorcellerie. Est-ce vrai ? Seriez-vous donc revenue afin…d’enflammer nos esprits ?
Il observa silencieusement la jeune fille. Si, dans son souvenir, elle était cette petite fille d’abord innocent, mais montrant d’insoupçonnables capacités à faire le mal, en grandissant, elle était devenue bien plus délicieuse qu’il ne l’avait imaginé. Délicieuse, mais non point comme ces jeunes demoiselles en quête d’un soupirant ; non point comme Gabrielle au nez mutin ; non point comme Athénaïs de Montespan aux soupirs intrigants ; loin également de la pétillante Diane de Coulange, faite de duvet soyeux ; Anthéa de Prouville différait de toutes celles-ci. Le souvenir qu’il avait entretenu de la jeune marquise ne semblait pas s’éloigner tant de la réalité et avec une certaine délectation, Paris sentit luire dans ce regard le même éclair qui faisait briller ses propres yeux. Ainsi, ce qui les avait rapprochés huit ans auparavant pouvait à nouveau les réunir aujourd’hui.
Mais ne se laissait-il pas aveugler par ce semblant de ressemblances ? Sous ces boucles d’or, quel esprit tournait aujourd’hui ? Il ne savait rien de cette nouvelle Anthéa qu’il découvrait aujourd’hui : ni de ses aspirations, ni de ses réelles intentions. Il ne voyait que cette beauté encore juvénile.
-Mais, reprit-il, quelles que soient vos intentions, permettez-moi de vous offrir mon bras afin de vous guider dans cette cour française. La langue de ses courtisans est tout aussi acérée que les griffes de ces créatures vivant dans vos pays encore sauvages ; je trahirais ma conscience en ne vous offrant pas cette aide, si maigre soit-elle.
Il ne doutait en rien des capacités d’Anthéa à survivre dans cette fosse aux lions qu’était la cour. Le seul regard de la jeune fille l’indiquait aisément au jeune prince. Mais cette excuse, si grossière était-elle – et il l’avait volontairement lancée – était bien plus une perche tendue à la jeune femme ; Paris ne souhaitait se jeter dans de vaines amitiés et celle qu’il entrevoyait avec la marquise pouvait se révéler bien plus délicieuse qu’elle ne paraissait. Mais en observant les flammes de la cheminée, celles s'élevant de la serre lui revint aussitôt et il ne pu retenir un rire.
-Vous revoir réveille en moi ce souvenir impérissable, mademoiselle! Je ne me rappelle pas avoir reçu pareille punition! J'espère cependant ne pas avoir été la source de malheurs qui se seraient abattus sur vous, ajouta-t-il d'un ton faussement contrit. |
| | | Invité
Invité
| Sujet: Re: "Ravivons les flammes du passé" ~ Anthéa x Paris 15.01.11 14:04 | |
| A peine une semaine après son arrivée à la Cour de France, Anthéa reçue l'invitation chaleureuse de Madame de Sévigné (qui avait correspondu pendant des années avec sa propre mère) à l'un de ses fameux salons littéraires. La jeune fille ne pouvait pas refuser cette délicate attention portée à son amour des jeux d'esprits et des arts. Aussitôt qu'elle eut terminée de lire l'invitation, elle envoya sa camériste commander expressément une toilette digne de sa personne à un tailleur pour être des plus remarquables chez Madame de Sévigné puis s'installa à son secrétaire pour répondre à l'invitation. A chaque ligne tracée de sa plume, elle savourait d'avance la rencontre avec de grands esprits. Elle voyait en eux des adversaires de jeux à venir. Ce fût donc quelques jours plus tard que la marquise se rendit au salon littéraire organisé par Madame de Sévigné. Sur son passage, lorsqu'elle traversait les quelques couloirs ou boudoirs de la maison Sévigné, ce ne fût que chuchotements, des regards furtifs et quelques sourires discrets. Elle impressionnait, ou intriguait, elle n'en était pas encore tout à fait sûre mais cela ne l'empêchait pas de marcher la tête haute avec la plus grande grâce qui lui ai été donnée. Elle s'approcha de la cheminée, contemplant l'âtre; restant à l'affût de tout ce qui se passait autour d'elle. Elle frissonna de ravissement en comprenant qu'elle commençait à être le sujet de nombreuses conversations. Le mot "sorcière" parvint à son oreille lorsque le maréchal de Villeroy, ami de son père approcha pour lui présenter un jeune homme des plus ravissants.
-Mademoiselle de Prouville, permettez-moi de vous présenter monsieur le duc de Longueville. A son retour de Normandie, la Nouvelle-France vous avait déjà – hélas – appelée.
Le Duc de Longueville ? L'esprit d'Anthéa réagis immédiatement. Ce nom était loin de lui être inconnu...Toutes ces années sans y avoir repensé ! Le petit garçon et l'incendie : cela ne pouvait être personne d'autre que lui ! Elle voulu voir plus en détails ce visage si longtemps oublié, mais il venait de s'incliner devant elle.
-C’est un plaisir, mademoiselle. L’on me vante chaque jour les étincelles de votre esprit et votre caractère…enflammé.
Le visage de Charles-Paris se releva alors vers elle. Il avait tant changé : toujours ce même visage aux traits fins, aux yeux bleus, aux cheveux châtains et la lumière des flammes sur sa peau mais ce n'était bien évidemment plus un enfant qui se trouvait devant elle mais un homme. Ce précieux alter ego que Anthéa avait alors découvert étant enfant était-t-il toujours de ce monde ? Ce brasier d'excitation, la jeune fille ne le laissait pas transparaitre, affichant un sourire amusée et un regard brillant. Paris se tourna alors vers le maréchal et fit exactement ce que Anthéa s'apprêtait à faire :
-Neufville, n’étiez-vous pas attendu à la table de Chaulnes ?
-Si…si, je le crois, bafouilla le duc. Le duc s’impatienterait de ne point me voir arriver. Mademoiselle.
Le maréchal était à un tel point prit de court par les paroles du jeune homme, et tellement mal à l'aise face à la prestance des deux jeunes gens qui se tenaient devant lui qu'il en devint presque maladroit. Il salua Anthéa presque comme une reine de Sabbat et disparut sous le regard pesant du jeune Longueville. Paris se tourna alors vers la jeune fille, satisfait, avant de porter la main de la marquise à ses lèvres.
-Anthéa de Prouville…le présent est bien plus délicieux que le souvenir du passé. Huit ans ! Où donc vous êtes-vous cachée durant toutes ces années ? Votre père vous a-t-il éloigné de France comme éternelle punition ? Vous souvenez-vous seulement de votre serviteur ?
-Qui ne se souviendrait pas d'un tel complice, monsieur ? Il est vrai que ces huit années avaient quelques peu occulté ce souvenir...Il n'en reste pas moins "chaleureux" et mémorable. Et ne vous inquiétez point pour ma punition : il ne m'a fallut qu'être plus pieuse qu'une épouse du "Tout-Puissant" durant quelques mois. J'espère que vous n'avez pas eu à en subir autant ! Pour le reste, ce séjour en Nouvelle-France m'a éloigné bien trop longtemps de ce bien aimé royaume de France... et de sa cour. Ce retour en terre promise me réjouie.
Le jeune homme lâcha alors sa main et fit quelques pas vers la cheminée avant de se retourner brusquement tout en gardant une voix très douce :
-On dit la Nouvelle-France terre de sauvages et de sorcellerie. Est-ce vrai ? Seriez-vous donc revenue afin…d’enflammer nos esprits ?
Le sourire d'amusement de la jeune fille s'étira d'avantage et elle joua involontairement avec le pendentif en or offert par ce vieil indien de l'autre côté de l'océan. Paris était devenu plus exquis que la jeune femme ne l'aurait imaginée. Son regard n'était encore pas si différent du sien, comme cette dernière fois il y a huit ans, face au chaos enflammé dont ils étaient les auteurs.
-Cela ne serai que mensonge si je vous contais la Nouvelle-France comme une terre sainte et civilisée. Leurs légendes sont tout à fait différentes des nôtres. C'est une terre où règne les esprits sauvages, peut être en ai-je ramenée dans mes bagages, qui sait ? Dit-elle en le regardant d'un air mutin.
A ses mots, le jeune homme resta bien silencieux. Peut être avait-elle été trop audacieuse en croyant trouver en lui l'allier d'autrefois. Son envie d'une alliance aussi douce l'a brulait presque : le seul homme qui pouvait prétendre être digne de son génie se trouvait là, tout près. Si il y aurai déception à ses attentes, Anthéa ne serai guère enchantée. De toute son existence, la jeune fille n'avait connue aucun égal. L'idée de se défaire enfin de cette longue solitude ne pouvait que la séduire. La flamme qui les animait tout deux était bien présente, la marquise le savait, mais leurs intentions pouvaient-elles être les mêmes ? Anthéa se permit d'encore en douter, elle ne savait rien de ce Paris de Longueville. Le charme tentateur du jeune homme était sans pareil mais elle ne le laisserait pas aveugler son jugement.
-Mais, reprit-il, quelles que soient vos intentions, permettez-moi de vous offrir mon bras afin de vous guider dans cette cour française. La langue de ses courtisans est tout aussi acérée que les griffes de ces créatures vivant dans vos pays encore sauvages ; je trahirais ma conscience en ne vous offrant pas cette aide, si maigre soit-elle.
Devant une proposition aussi ouverte, Anthéa n'hésita pas une seconde. Elle passa son bras autour de celui de Paris avant de parcourir le grand salon sous quelques regards indiscrets. Elle entendait là, derrière ces belles paroles, une terrible envie de séduire. Il serai sûrement son plus précieux allié, mais il resterai comme tout les hommes : faible devant le sexe.
-Cette offre ne peut que me toucher, monsieur. Mais alors, dites moi : qui me voudrait donc tant de mal ? Demanda-t-elle en lançant à Paris un regard des plus ardents. Vous vous doutez aisément que je ne me laisserai aucunement faire.
La marquise jeta alors un regard sur le reste du salon : les hommes et les femmes discutaient avec entrain de grands sujets de ce monde. La jeune femme ne pût s'empêcher de sourire face à tant de réflexions profondes.
-Versailles sera le lieu de mes plus belles batailles, j'en suis convaincue, ajouta-t-elle en levant avec fierté son visage d'ange.
Revenant vers la cheminée, son interlocuteur se mit à rire. Anthéa le regarda alors sans pouvoir comprendre. Osait-il se moquer d'elle ?
-Vous revoir réveille en moi ce souvenir impérissable, mademoiselle! Je ne me rappelle pas avoir reçu pareille punition! J'espère cependant ne pas avoir été la source de malheurs qui se seraient abattus sur vous, ajouta-t-il d'un ton contrit.
Aussitôt, la jeune femme entendit comme un soupçon de faux dans ces dernières paroles. Il était donc devenu comédien également ? Il était difficile de duper la marquise aussi facilement, mais elle ne lui en voulu pas d'essayer.
-Ne jouez donc point les repentants avec moi, monsieur, sourit Anthéa. Mais dites moi : auriez vous donc quelques projets à me conter ? Pardonnez moi, j'en suis curieuse...dit-elle en lui lançant à nouveau un de ces regards félins dont elle seule avait le secret.
Elle lui tendait à présent la main, de sa réponse dépendrait de tout le reste. Elle espérait ne point se tromper en apercevant encore en ce beau jeune homme l'être surpuissant et intouchable, le reflet même de son génie, croisé huit ans plus tôt dans la campagne normande, à Pont de l'Arche... |
| | | Paris de Longueville
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| Sujet: Re: "Ravivons les flammes du passé" ~ Anthéa x Paris 06.04.11 22:59 | |
| Anthéa de Prouville avait ce charme enflammé, brûlant qui ne pouvait envoûter que les esprits libertins mais bien trop faibles pour y résister. Paris avait, malgré son jeune âge, bien trop l’expérience des femmes pour se laisser ainsi abuser de la sorte, mais Anthéa n’était pas de ces créatures qui n’attendaient de lui qu’une seule nuit. Elle était bien plus que cela et ce que le jeune homme avait à lui offrir devait être à la hauteur de la jeune femme.
Qui était-elle à présent ? Il avait quelques instants douté qu’elle fut encore l’ingénieuse enfant qui l’avait accompagné dans cet incendie, mais la voix douce de la jeune fille renforça son impression. Anthéa avait mûri et ses aspirations, si celles-ci suivaient le ton doucereux de sa voix, répondaient aux attentes du jeune prince.
Il écoutait attentivement non pas les paroles de la jeune femme, mais sa voix. Il étudiait ses geste qu’il devinait étudiés, il observait ses attitudes, ses mots, ses intonations. Chaque particularité d’Anthéa ne devait lui rester inconnue. Au son de sa voix, une petite bobine de fil se dénouait lentement dans son esprit et un bout de cette bobine pendait, ne demandant qu’à être attrapé. Il fallait la saisir si Anthéa se révélait à la hauteur de cette bobine.
-Cela ne serai que mensonge si je vous contais la Nouvelle-France comme une terre sainte et civilisée. Leurs légendes sont tout à fait différentes des nôtres. C'est une terre où règne les esprits sauvages, peut être en ai-je ramenée dans mes bagages, qui sait ? Dit-elle en le regardant d'un air mutin.
Il lui rendit son sourire, sans briser le silence dans lequel il s’était mué. En réalité, son esprit avait un court instant quitté le salon pour s’engouffrer au dehors et entrevoir quelques intrigues à venir. Plus il observait Anthéa, plus il l’imaginait dans ces lointaines contrées qu’il n’avait vu que dans quelques livres oubliés dans la bibliothèque de Pont de l’Arche. Elle ? Vêtue de peaux de bêtes ? Il retint un rire discret et préféra oser l’excuse bien mal camouflée de lui offrir son bras. La réponse de la jeune fille l’éclairerai bien plus que ses spéculations !
-Cette offre ne peut que me toucher, monsieur. Mais alors, dites moi : qui me voudrait donc tant de mal ? Demanda-t-elle en lançant à Paris un regard des plus ardents. Vous vous doutez aisément que je ne me laisserai aucunement faire.
-Mademoiselle, ne jouez pas la carte de la naïveté, dit-il en suivant la jeune fille qui l’avait entraîné autour du salon. Je sais que votre esprit est bien trop fin pour être dupé et j’oserais même croire que vous serez le bourreau plus que la victime, répondit-il d’une voix amusée.
Il tourna la tête vers les boucles blondes qui rebondissaient sur les épaules de la jeune fille et coula sur Anthéa un regard chaud, au risque d’attiser quelques foudres de jeunes filles qui observaient cet étrange manège.
-Voyez-vous ces deux tourterelles aussi fat que sottes ? Elles débordent d’ingéniosité dès qu’il s’agit d’obtenir d’un homme un seul regard, ou d’évincer une rivale encombrante. Elles aiment se lancer sur le champ de bataille !
-Versailles sera le lieu de mes plus belles batailles, j'en suis convaincue, ajouta-t-elle en levant avec fierté son visage d'ange.
-Vous avez la candeur d’un ange armé, Anthéa, répondit Paris d’un ton bas, sans quitter des yeux la jeune fille. Il offrit à la jeune marquise l’un des sourires qu’il n’offrait qu’aux jeunes timorées, pour qui seules un tel sourire suffisait à céder au jeune homme. Il ne voulait pas conquérir Anthéa. S’il la désirait, il savait qu’il obtiendrait d’elle des faveurs suffisantes. Il voulait attiser quelques braises qui ne demandaient qu’à brûler. Il voulait tester cette résistance au feu de la jeune fille et la lancer le soir même au cœur de ce champ de bataille qu’était Versailles et ses mondanités. S’il déployait autour d’elle ce que désiraient ardemment les deux sottes alanguies sur le sofa, il savait qu’il les lancerait, tels deux dogues, sur les traces d’Anthéa. Il savait que toutes ces jeunes femmes qui soupiraient devant lui verraient en ce nouveau visage une adversaire à évincer. Mais cela, Paris le gardait pour lui ; le jeu était bien trop amusant pour être dévoilé !
-L’on ne peut posséder un tel visage et n’être pas enviée de toutes, Anthéa, reprit Paris sur le même ton. Il prit à nouveau sa main qu’il porta à ses lèvres, sans quitter les yeux azurés de la marquise.
-Ne jouez donc point les repentants avec moi, monsieur, sourit Anthéa. Mais dites moi : auriez vous donc quelques projets à me conter ? Pardonnez moi, j'en suis curieuse...dit-elle en lui lançant à nouveau un de ces regards félins dont elle seule avait le secret.
-J’aurais au moins essayé de vous soutirer quelques mots de pardons, chère marquise. Le temps vous a rendu bien cruelle, soupira-t-il faussement ! Et vous souhaitez que je vous ouvre mon esprit ? Il faut que vous soyez à mes souvenirs ce que Mlle de Leeds est au roi, pour que j’accepte de m’affaiblir ainsi devant vous. M’eussiez-vous demandé de vous ouvrir mon cœur que je l’eu fait avec complaisance ! Mais mon esprit !
Il se recula et leva les yeux au ciel dans un soupir amusé et afficha un sourire franc à la jeune femme avant de rire discrètement. Il passa le bras de la jeune femme autour du sien et reprit leur marche lente dans le salon, indifférent aux bavardages.
-Votre curiosité est pour moi une très vilaine qualité que je vais m’empresser de combler. Vous souhaitez vous joindre à l’un de mes projets ? Mmmh, fit-il d’un ton ennuyé, c’est que peu de projets viennent à pointer en ce moment, sinon celui, bien fâcheux, de ma chère mère ou ceux bien trop secrets de ma sœur aînée.
Il réfléchit quelques secondes, dans l’unique but de faire languir la jeune fille. En réalité, ses projets se précisaient petit à petit, sans qu’il n’eu trop à y songer.
-J’ai de nombreux futiles projet nocturnes qui pourraient prendre une intéressante tournure, ou bien serais-je tenté de vous joindre à l’un de mes projets les plus ardus ? Il me faut toutefois preuve de votre entier dévouement, Anthéa. Ce que je peux vous proposer ne pourra se jouer qu’avec vous…et moi.
Il plongea dans ses yeux un regard bien différent de celui qu’il lui avait offert jusqu’alors. Dans ses prunelles, dansait cette flamme franche, sûre et honnête d’un homme qui n’attendait plus de babillage, mais une réponse aussi sûre que sa proposition. |
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| Sujet: Re: "Ravivons les flammes du passé" ~ Anthéa x Paris 15.06.11 23:54 | |
| -L’on ne peut posséder un tel visage et n’être pas enviée de toutes, Anthéa, reprit Paris sur le même ton. Il prit à nouveau sa main qu’il porta à ses lèvres, sans quitter les yeux azurés de la marquise.
A l'évocation de ces quelques femmes qu'Anthéa avaient à peine remarqué, tellement le commun des mortelles lui paraissaient misérables et affreusement sottes, la jeune femme sentit l'odeur de la chasse et de l'excitation qu'elle procure. Paris voulait la mettre à l'épreuve. Comment pouvait-elle lui en vouloir ? Il fallait se montrer digne du souvenir de Pont de l'Arche. Soit ! Elle relèverai le défi du gentilhomme. Il fallait donc parfaitement coller à son rôle de belle ingénue ! Elle ne pouvait s'empêcher d'admirer l'initiative du Prince de Neuchâtel mais elle ne serai pas tendre pour autant !
-Ne jouez donc point les repentants avec moi, monsieur, sourit Anthéa. Mais dites moi : auriez vous donc quelques projets à me conter ? Pardonnez moi, j'en suis curieuse...dit-elle en lui lançant à nouveau un de ces regards félins dont elle seule avait le secret.
-J’aurais au moins essayé de vous soutirer quelques mots de pardons, chère marquise. Le temps vous a rendu bien cruelle, soupira-t-il faussement ! Et vous souhaitez que je vous ouvre mon esprit ? Il faut que vous soyez à mes souvenirs ce que Mlle de Leeds est au roi, pour que j’accepte de m’affaiblir ainsi devant vous. M’eussiez-vous demandé de vous ouvrir mon cœur que je l’eu fait avec complaisance ! Mais mon esprit !
Anthéa gloussa plus vraie que nature. Il voulait jouer au chat et à la souris mais Anthéa n'était pas de celles qui tombait en victime : elle était une guerrière redoutable dans l'arène de l'aristocratie sans même l'avoir combattu de près. Elle était fin stratège et Paris ne la berna nullement avec un quelconque cheval de Troie semblable à sa venimeuse séduction. Pourtant elle ne pouvait s'empêcher d'admirer le jeune homme. Si celui-ci le savait : il aurai trouver maintes fois l'occasion de pouvoir se vanter de s'être attirer le respect du critique le plus acerbe du sexe "fort". Il se recula et leva les yeux au ciel dans un soupir avant d'afficher un sourire franc à la jeune femme avant de rire discrètement. La jeune femme laissa le jeune homme passer son bras autour du sien et ils reprirent leur marche lente dans le salon sans tenir compte des bavardages et autres racontars qui s'écrivaient au son des messes basses derrière les éventails.
-Pardonnez moi si je vous ai offensé, Monsieur, confia le bel ange en posant une main frêle et délicate sur celle du jeune homme avant de la retirer au bout de quelques secondes comme si de rien n'était puis elle soupira longuement. Si vous saviez à quel point tout cela m'a manqué. La Nouvelle-France est tellement rude et inhospitalière ! J'ai manquée de distractions malgré toutes ces révoltes indigènes. Je crois n'avoir jamais autant écris à mes proches restés ici qu'en ce temps-là ! Alors, comprenez mon état quand je trouve enfin l'occasion d'être à ma juste place en ce monde ! Dit la jeune femme en feignant un ton chaleureux et triomphant.
-Votre curiosité est pour moi une très vilaine qualité que je vais m’empresser de combler. Vous souhaitez vous joindre à l’un de mes projets ? Mmmh, fit-il, ennuyé. C’est que peu de projets viennent à pointer en ce moment, sinon celui, bien fâcheux, de ma chère mère ou ceux bien trop secrets de ma sœur aînée.
-Oh c'est bien fâcheux ! Et je ne vous cacherai pas que les histoires de familles ne sont point mon fort : je n'y trouve aucun amusement, c'est bien pour cela que je suis à Versailles : je manquais de proie ! Dit la marquise avec un enthousiasme sincère, elle qui ne cherchait que le sacrifice d'un malheureux autrui sur l'autel de son orgueil. Tandis que le jeune homme semblait réfléchir quelques secondes, la jeune fille prit discrètement le temps de l'observer de la tête au pieds. Son maintien, sa carrure, sa peau, son port de tête, ses courbes et ses mains...Oui peut être pouvait-elle être séduite. Mais elle n'était pas de ses filles de joie qui s'offraient comme un banal plat parmi tant d'autres : vite dégusté et vite oublié. Au fur et à mesure tout devenait très clair dans l'esprit de la marquise : Paris serai le parfait adorateur de la déesse qu'elle serai pour lui. Lui offrant d'infime espoirs par une tendresse toujours chaste, elle attiserai en lui le feu de toutes les passions, un feu bien plus ardent que celui du crime d'autrefois. Alors qu'il reposait son regard sur elle, elle lui afficha le plus aimable des sourires. Paris n'était pas comme tout les hommes, elle lui jetterai un enchantement dont elle seule avait le secret. Il serai parfait, se dit la "sorcière" aux boucles d'ors. Elle le ferai souffrir de plaisir...
-J’ai de nombreux futiles projet nocturnes qui pourraient prendre une intéressante tournure, ou bien serais-je tenté de vous joindre à l’un de mes projets les plus ardus ? Il me faut toutefois preuve de votre entier dévouement, Anthéa. Ce que je peux vous proposer ne pourra se jouer qu’avec vous…et moi.
Il plongea dans ses yeux un regard bien différent de celui qu’il lui avait offert jusqu’alors. Dans ses prunelles, dansait cette flamme franche, sûre et honnête d’un homme qui n’attendait plus de babillage, mais une réponse aussi sûre que sa proposition.
-De nouveau à jouer de concert avec vous ? Voilà un bien beau présent que vous m'offrez, Monsieur, Lui chuchota-t-elle d'une voix de velours et d'un regard étincelant. Faites moi donc part de ces quelques manigances. Je serai ravie de vous y seconder mais attention : rien de futile, dit Anthéa en se penchant légèrement vers le jeune homme, un sourire carnassier sur les lèvres.
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| | | Paris de Longueville
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| Sujet: Re: "Ravivons les flammes du passé" ~ Anthéa x Paris 08.07.11 19:23 | |
| Elle était adorable. Sous ses candides regards et ses gestes emplis d’innocence, Anthéa était un ange exquis, une de ces créatures fascinantes qu’on ne pouvait abandonner à son sort. C’était, au premier abord, ce qu’un œil peu averti eu pu voir de la jeune femme et aux yeux expérimentés du jeune homme, Anthéa était adorable par cette terreur séductrice qu’elle pouvait dégager. Elle était attirante dans toute sa nature : de ses regards pétillants luisant de malice et son regard enjôleur, bien plus carnassier qu’innocent.
Il savait qu’elle ne tomberait pas dans ce piège grossier qu’il lui tendait, elle était bien trop intelligente pour cela. Réaliste, même, elle aurait aisément su démêler les fils qu’il aurait pu lui tendre s’il avait voulu la charmer comme toute autre colombe pure. Elle avait joué dans une cour inconnue de celle-ci : elle ne pouvait en retirer qu’une expérience des plus palpitantes. Elle voulait reprendre une place qui lui était naturellement due ? Il l’aiderait à cela ! -Pardonner à un ange n’a jamais été une lourde tâche, marquise, aussi je m’en acquitte avec grâce, répondit le jeune homme dans un regard pétillant. Je ne peux que me douter combien cette vie au milieu de sauvages d’un autre monde fut terrible, non seulement par sa violence, mais par ce silence dans lequel elle vous a plongé. Il prononça ces quelques mots d’une voix égale, sans réelle conviction. En réalité, son projet prenait trop de formes pour qu’il puisse s’adonner à l’entier badinage de convenances.
Elle se refusait aux affaires de familles ? Cela ne l’étonnait pas. Le seul souvenir qu’elle pouvait conserver des Longueville était encore…fumant et y retomber ne pouvait être d’un réel amusement. Bien de l’eau avait coulé sous le pont de l’Arche ; son père n’était plus, sa mère avait renié une vie aventureuse au profit d’une existence monastique et sa sœur ne pouvait que le troubler, dans tout ce qu’elle avait de terrible et d’inquiétant. Oui, les années avaient eu raison de leurs âges et le temps, lentement, avait tissé sa toile. Ce qui n’avait su s’altérer était cette faculté du jeune homme à s’attirer les plus douces représentantes de la gente féminine.
Il y avait eu en Anthéa enfant une aura destructrice, certes involontaire, mais qui prouvait à Paris que la jeune femme d’aujourd’hui pouvait se révéler à la hauteur de ses attentes. Elle manquait de proie ? Il pouvait le lui en apporter ! Nombreux étaient ces idiots soupirants, ces fats, ces sots qui ne voyaient que passementeries et dorures, que poudre au nez et poudre aux yeux. Ils tombaient dans les griffes des plus audacieuses jeunes femmes et se complaisaient de ces situations nocturnes. Mais ils n’en restaient pas moins dénués d’intérêt, de pauvres hommes falots et sans avenir libertin. Ah ! S’il pouvait sauver Anthéa de ces griffes insipides ! Se pouvait-il qu’elle lui ressemble assez pour que tous deux se retrouvent dans des confidences intéressées ? Une amante pour son esprit aiguisé ? Une amante intellectuelle, non pas comme l’était Diane, mais comme pouvait l’être Gabrielle, sans cette insatiable envie de la posséder et de la désirer.
-Je ne souhaite alors en aucun cas vous mêler aux affres de ces intrigues familiales ; je voudrais moi-même ne plus avoir à m’en mêler, répondit-il dans un accent forcé de désespoir.
Ils marchèrent quelques pas en silence, Paris sentant sur lui le regard de la jeune femme. Que cherchait-elle en lui ? Qu’attendait-elle de lui ? Qu’il enflamme à nouveau une partie de son existence ou qu’il soit son âme sœur sur le chemin de l’enfer terrestre ? Elle était si semblable à lui mais à la fois si différente ; lui qui se vantait de connaître les femmes ne parvenait à déchiffrer le langage d’Anthéa. Etait-ce celui qu’elle avait appris chez les sauvages ? Il y avait en lui des accents de sincérité, mais mêlé à des tons hypocrites et faux. Etait-ce un dialecte féminin qui venait de naître si récemment qu’il n’avait encore rejoint Versailles ?
Paris avait décidé, malgré toute l’attirance qui le liait à la jeune femme, de rester loin de ce jeu qu’elle pouvait vouloir mener. Il le suivrait de loin, restant sur le bord du terrain, et s’y immisçant si le besoin se faisait sentir. Ce jeu pouvait se révéler si imprévisible qu’il voulait en garder quelques ficelles. Il la savait capable de lui planter un couteau dans le dos, même s’il s’agissait de lui, Paris de Longueville.
Anthéa, cet ange armé, ne devrait se douter de cela ; elle ne devrait voir que la partie visible, la scène, et non les coulisses. Seule l’impression qu’il voulait donner apparaîtrait dans cet acte qu’ils allaient jouer. Il lui rendit son regard et un court instant, admira ce sourire qui passait de l’innocence à la sournoiserie. Elle ne voulait rien de futile ? Voulait-elle le tester ? Elle ne pourrait que trouver son bonheur dans ce qu’il allait lui proposer, car lui également voulait découvrir de quoi était capable la jeune femme, si son esprit retorse l’était tout autant que le sien pouvait l’être. Il jeta un œil autour d’eux. Les quelques jeunes filles continuaient à lui lancer quelques œillades derrières leurs éventails, appelant le jeune homme à une partie bien plus sensuelle que littéraire. Il leur jeta un regard amusé, signifiant qu’il les retrouverait plus tard, même s’il savait qu’il n’en serait rien. Prenant doucement Anthéa par le coude, il l’emmena vers un endroit plus calme de l’hôtel particulier, sous l’œil amusé de l’hôte des lieux qui n’avait jamais empêché le jeune homme dans ces galantes entreprises. Dans la petite pièce aux tapisseries d’un rose pâle, il ferma doucement la porte et fit face à la jeune fille.
-Il n’y aura rien de futile dans ce que je vais vous proposer, mademoiselle. L’on dit nos deux esprits affutés, il serait donc inconvenant de l’ignorer ! Il fit quelques pas dans la pièce, vérifiant la fermeture d’une seconde porte. -J’ai un problème, mademoiselle. Un jeune fou italien, du nom de Philippe-Julien Mancini, commença-t-il. Il se dit tout autant séducteur que moi, mais je ne peux supporter qu’il puisse voler les proies des hommes…et des femmes ! Il est tout autant monsieur que madame et ses manières de débauchés me prouvent que les Mazarin n’ont jamais été de notre rang. Il s’adonne à la luxure, ne possède aucune once de culture et se complaît dans la fange qu’il laisse derrière lui.
Paris, ordinairement peu rancunier, ne pouvait assez décrire la rancœur qu’il éprouvait pour le manchine. Dès que son nom parvenait à ses oreilles, dès qu’il apercevait son visage, il ne voyait que cette scène passée, cette confiance bafouée, ce crime dont il avait été l’odieux coupable. Perrine n’avait été qu’une victime et si aujourd’hui il ne pouvait se l’attacher comme par le passé, il pouvait pardonner certains de ces actes en réduisant l’aura malsaine du manchine.
Anthéa serait son bras, cette aide qu’il n’attendait plus. Son visage d’ange ne pouvait que séduire l’italien et cet esprit aiguisé ne pouvait que le duper, le tromper afin de mieux lui donner ce coup de grâce. Mais plus encore qu’une vengeance froide, il s’agissait-là de se prouver qu’il avait su – une fois encore – déchiffrer un langage étranger et mystique. Il s’approcha à nouveau d’Anthéa, jouant distraitement avec un petit livre d’heures posé sur un guéridon.
Je sais que vos dons sont indéniables, mademoiselle. Je sais que vous êtes à la hauteur de ce que je souhaite vous confier. Accepterez-vous, mademoiselle, de duper ce qu’il y a de plus trompeur dans cette cour, de noyer dans sa propre fange la débauche personnifiée ? Si vous y parvenez, mademoiselle, je serais convaincu que vous êtes à ma hauteur et à celle de mes espérances. Et je…. Il se tut pour réfléchir un instant, feuilletant le livre d’heures…eh bien, qu’attendriez-vous de moi, Anthéa, termina-t-il en claquant le livre, offrant à la jeune fille un visage des plus charmeurs.
Oui…qu’attendrait-elle de lui, exactement ? Cette question franche et sans détours n’attendait qu’une réponse de même nature.
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| Sujet: Re: "Ravivons les flammes du passé" ~ Anthéa x Paris | |
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