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 Ce n'est pas la beauté de la femme qui ensorcelle, mais sa noblesse

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Ce n'est pas la beauté de la femme qui ensorcelle, mais sa noblesse Empty
MessageSujet: Ce n'est pas la beauté de la femme qui ensorcelle, mais sa noblesse   Ce n'est pas la beauté de la femme qui ensorcelle, mais sa noblesse Icon_minitime08.10.10 15:12

Vera DE SCANIE
_______ ft. (Gemma Ward)
Ce n'est pas la beauté de la femme qui ensorcelle, mais sa noblesse Vraban002


    23 ans
    Comtesse de Scanie
    Origines suédoises
    Célibataire


    « Il était une fois ... »

    Plantée au beau milieu des jardins du château, Vera contemplait un arbre centenaire d'un air particulièrement suspect. Son chaperon du jour l'avait déjà rappelée à l'ordre quelques fois mais la jeune demoiselle n'en avait cure, décochant sourire après sourire, tous plus étincelants les uns que les autres. Sa mine joyeuse teintée de l'innocence de l'enfance poussait sa gouvernante à adoucir ses remontrances mais les consignes du couple ducal étaient claires : pas d'extravagances. Cela excluait donc explicitement l'escalade de végétaux ou le cache-cache dans les haies. Chose qui peinait la fillette dont les six ans accomplis préféraient l'amusement et la gaieté aux strictes règles parentales.

    Vera avait d'ailleurs profité d'un instant d'inattention de la domestique pour s'aventurer plus près des arbres et plaquer sa paume contre le tronc avant de lancer un regard avide vers les branches supérieures. Des pas firent crisser le sol et l'enfant se colla dos à l'écorce, réduisant sa respiration en un léger murmure, précaution prise plus pour la forme que dans un réel souci d'efficacité.


    - Comtesse ..., tenta sa gouvernante avant qu'une autre voix, monocorde et pressante, ne s'élève dans les jardins.
    - Madame votre Mère vous prie de venir vous préparer, Comtesse, vous n'allez pas tarder à partir.

    Poussant un soupir las et contrarié, Vera glissa un regard vers les deux femmes aux traits neutres sans sourire, avec une légère teinte de sévérité pour relever le tout. Elborg semblait passablement contrariée et la jeune Comtesse en conclut qu'elle avait un peu abusé sur les facéties, bien loin de se douter que la moue fermée de son chaperon était due à l'arrivée inopinée de l'intendante Alrun au seul instant de toute la promenade où la surveillance de la gouvernante avait présenté une faille.

    Le visage maintenant mi-bougon mi-navré, le petite fille quitta sa médiocre cachette pour rejoindre les jeunes femmes et rentrer dans la demeure familiale. Traînant le pas sur les sentiers pavés, distraite par chaque élément du paysage agrémentant leur cheminement, Vera atteignit enfin l'entrée et se laissa guider, morose, jusqu'à sa chambre. La mention du Prince ne lui fit strictement ni chaud ni froid. Gentil ou pas, Edouard ne ferait pas du Danemark la maison ducale de la Comtesse de Scanie aussi cette dernière voyait toujours ce départ pour visite protocolaire à la Cour danoise comme un évènement d'un mortel ennui.

    Désormais - presque - sagement installée devant sa coiffeuse, Vera se laissait coiffer par Elborg qui tentait tant bien que mal de maîtriser les zestes d'agacement qui lui tordaient encore les tripes tandis qu'elle démêlait la longue chevelure blonde de l'enfant. La Comtesse de Scanie, elle, retenait avec peine quelques grimaces lorsque ses mèches subissaient les assauts de l'énervement de la gouvernante, perdant son regard clair dans la contemplation du miroir lui renvoyant son propre reflet.

    ▬○▬

    D'un geste nerveux et excité, Vera replaça une boucle dorée derrière son oreille, s'offrit un sourire franc en se mirant dans la glace et tournoya sur elle-même pour admirer l'effet de sa tenue. Aujourd'hui, elle se sentait pousser des ailes et sa joie rayonnante semblait sans borne. Sautillant plus que marchant, la Comtesse de Scanie fêtait ses dix-sept ans. Dieu seul savait si son engouement était dû aux festivités organisées dans la demeure ducale le soir-même ou par la venue de son promis, Karl de Bavière. Aaaaaaah, Kaaaaaaarl. A la mention de son nom, elle avait des étoiles dans les yeux et la bouche en cœur. Grand amour ? Ou amourette d'adolescente gonflée par l'idéalisation d'un mystérieux jeune homme venu du Saint Empire germanique ?

    Des œillades appuyées, de grands sourires charmeurs, une spontanéité débordante, presque étouffante, et une excitation non feinte à l'idée de ce mariage futur qui ravirait les familles et les esprits politiques. Pimpante et ravie, Vera tourna une dernière fois sur elle-même avant de quitter sa chambre non sans un clin d'œil au miroir.


    - Vous êtes magnifique, Comtesse.
    - Ooooh mais c'est pour être à la hauteur du plus élégant des cavaliers, Comte, s'enthousiasma-t-elle, ses joues déjà fortement colorées s'empourprant davantage encore à ces quelques paroles plus polies que convaincues.

    Durant cette valse, Vera ne perçut que l'allégresse, la légèreté, ... Sa joie, simplement, prenant corps dans les prunelles du Comte de Souabe dont l'intérêt à son égard ne devait pourtant pas excéder celui que l'on porte aux souliers qu'on enfile. Une sorte d'idylle à sens unique où un seul des deux jeunes gens dispose des ailes pour toucher du doigt le bonheur parfait.

    La chute n'en est alors que d'autant plus rude.

    Les yeux bouffis et rouges, la Comtesse de Scanie essuya rageusement d'un revers de manche les larmes perlant sur ses joues dans un vain essai de paraître plus présentable au miroir qui lui faisait face. F-folle ? Il ... Il la di-disait f-folle ? Un long sanglot lui secoua les épaules et elle entoura son torse de ses bras tandis qu'elle se balançait d'avant en arrière, espérant qu'ainsi bercée la douleur dans sa poitrine s'apaiserait. Et dire qu'il y avait quelques mois à peine, durant cette somptueuse soirée d'anniversaire, elle aurait juré devant Dieu que cette belle histoire ne connaîtrait jamais de fin.


    - Vous ... vous êtes d'accord av-avec l ... lui, Si-sigrune ?, bégaya une énième fois Vera dont le besoin d'être rassurée s'accroissait de minute en minute.
    - Comtesse ..., se retint de soupirer sa dame de compagnie, finissant par connaître par cœur le couplet que sa Maîtresse la forçait à psalmodier depuis plus d'une heure et désirant, contre tout protocole récemment édicté par la jeune fille en pleurs, en changer un soupçon les termes, vous trouverez un époux de noble famille qui appréciera à juste valeur votre personnalité tout en satisfaisant les attentes de vos parents qui ne manqueront d'ailleurs pas de laver l'affront commis à votre égard..
    - Je veux qu'on le lave dans son SANG ! Ou alors qu'il me revienne et implore ma clé ... clémeeeeeeeeeence, geignit une fois de plus la demoiselle ébranlée, laissant ses émotions libres de tout contrôle et passant ainsi de la rage aux larmes sans la moindre pudeur.

    ▬○▬

    Sa peau laiteuse apparaissait dans le miroir en pied de sa chambre tandis qu'elle récupérait sa lourde robe quelque peu malmenée par les ébats de la veille. Le temps avait chargé ses délicates épaules de deux années supplémentaires, lui avait ôté quelques illusions et l'avait dotée d'autant de force de caractère que de goût pour le luxe. Vera avait une capacité toute particulière à toujours prendre du bon côté les différentes situations qui se présentaient à elle ... comme pour mieux panser les plaies de ses rancœurs passées. Comme si cet ancien épisode avec le Comte de Souabe n'avait qu'exacerbé sa recherche de plaisirs et son penchant à verser dans l'insouciance pour ne pas grever son quotidien de préoccupations sans fondement.

    N'était-il pas plus commode de sourire éternellement aux évènements de l'existence que de jouer les fontaines à la moindre contrariété ? Profiter, vivre sa jeunesse sans perdre une goutte du doux nectar que les festivités et les réjouissances faisaient couler dans sa gorge avide. Karl était un passé austère, une période de faiblesse et d'innocence que le jeune homme encore assoupi sur sa couche avait balayé d'une caresse et d'un coup de rein. Une première, tout comme le sourire mutin qu'elle adressa à son reflet tant pour se donner contenance que par jeu entre elle-même et son moi de glace. La confiance en soi effaçait la maladresse, du moins en apparences, ce dont la Comtesse de Scanie se satisferait ... pour l'instant.

    Charmeuse bien que pas spécialement aguicheuse et encore moins plantureuse, Vera, la robe pendouillant paresseusement de tout son poids sur son bras d'albâtre, s'approcha de l'étranger pour lui voler un baiser et daigna enfin se vêtir, cette fois. Endormi, il était aussi envoûtant qu'au bal du soir dernier, elle l'assurait avec franchise et sincérité, l'alcool ayant déserté ses veines après cette longue nuit.

    Non, elle n'était plus l'enfant espiègle, mendiant perpétuellement entorses et exceptions à la rudesse de l'éducation que prônaient ses parents. Fille unique, elle avait de tous temps été comblée, choyée bien qu'entravée dans sa spontanéité et sa générosité sans faille. Un peu frivole, Vera avait néanmoins toujours eu le cœur sur le main, donnant sans compter aussi bien de sa personne que de ses avoirs, choses déplaisant au couple ducal.

    Désormais jeune femme plus sûre d'elle, elle se faufilait comme une anguille dans l'existence, en évitant les embûches comme on naviguerait pour s'éloigner d'un écueil. Pour faire plaisir à ses parents, elle était polie, charmante, de bonne compagnie et d'une conversation agréable, ses amitiés avec des poètes et des philosophes lui ayant ouvert l'esprit et affuté sa verve. Au fond d'elle, elle restait une demoiselle un brin fragile, noyant la peur de décevoir et celle de l'attachement sous un sourire éternel ainsi qu'un amour de la fête et des bijoux absolument inconditionnel. C'était non pas un masque mais une seconde peau dont la perfection du grain se craquelait sous les assauts d'un bel étalon italien fraîchement réveillé, à son tour. Si un clin d'œil dans un miroir rendait un peu d'allant, sombrer dans ses pensées affaiblissait les défenses, aussi est-ce frissonnante que la Comtesse de Scanie reprit pieds dans la réalité, sentant les bras de son amant d'un soir se nouer autour de sa taille.


    - Bonjour mon Duc ..., osa-t-elle, rougissant pourtant légèrement.

    Elle aurait tant aimé que sa timidité s'échappe dans les cieux comme une colombe, partant à tire d'ailes vers d'autres paysages, mais seul son esprit daigna s'envoler quand les lèvres du noble s'écrasèrent sur les siennes.

    ▬○▬

    Une baiser fiévreux bien que gorgé d'une passion factice aiguisée par l'alcool lui fit resserrer l'étreinte qu'exerçaient ses jambes autour du bassin de son amant. Versailles, ses plaisirs et ses fêtes ... Voilà quelques mois que la jeune Comtesse de Scanie était arrivée à la Cour de France sous l'injonction de ses parents. Afin qu'elle y découvre une nouvelle façon de vivre et réalise enfin à quel point les Cours de Suède et du Danemark étaient inégalables, espérant ainsi que son retour au pays serait couronné d'une reconnaissance, certes tardive, des mérites de l'éducation ducale. Mais bien loin de considérer les mœurs françaises comme dissolues, Vera y trouvait son lot de distractions, buvant la coupe de sa jeunesse sans modération aucune.

    Ballottée depuis toujours entre les Cours scandinaves, sa mère étant danoise et son père suédois, la jeune fille âgée maintenant de 21 ans n'avait jusqu'ici jamais connu autant de faste concentré en un même lieu. Elle goûtait avec délice à cette stabilité versaillaise, cette opportunité de ne plus voler de place en place au gré des exigences parentales. Libre et elle-même, gonflée de plaisir et rassasiée de fêtes, quoi de mieux ? Parfois, un fugace instant, Vera s'interrogeait sur le bienfondé des jugements de ses parents, sachant au fond de son être qu'une vie comme celle-ci lui convenait mille fois mieux que l'existence menée chez elle.

    Toutefois, il suffisait de peu pour que de telles interrogations soient balayées d'un revers de main et, en l'occurrence, par l'étreinte fusionnelle avec ce Comte venu d'Autriche. Il n'était, on le savait, pas le premier, et ne serait certainement pas le dernier. Pas d'attache, juste un instant complice, Vera ne demandait rien de plus. Oh, certes, elle ne refusait pas les cadeaux, les brillantes bagues, les broches en pierreries et autres colliers qui étaient un réel ravissement. Coquette, plus sûre d'elle, élégante, spontanée, souriante, elle disposait d'un certain charme qui ne laissait pas de marbre les jeunes gens de la Cour.

    Et elle en profitait. Sans doute en jouait-elle également, tout en restant dans les limites du raisonnable. De son raisonnable. Comme ce soir, à l'image de tant d'autres soirs où une réception cérémonieuse et une foule de jeux de cartes ordinaires trouvaient une fin plus à son goût. Posant sa tête sur le torse de son amant, elle poussa un léger soupir, dessinant d'abstraites figures sur la peau diaphane. De nouvelles sollicitations ne tardèrent pas à venir et elle se sentit étonnamment absente, l'esprit quelques années auparavant, en Suède. La Comtesse de Scanie songea intérieurement qu'il serait bon un jour de recroiser le chemin d'un certain Duc. Pour redorer son blason ? Ou autre chose ... Allez savoir. Peut-être simplement pour imprimer dans l'esprit de l'Italien l'image du reflet que renvoyait désormais son miroir et plus celui de la toute jeune femme qui n'avait rien vu du monde.

    ▬○▬

    Glissant un regard discret vers un miroir de la Galerie, Vera reconnut sans mal une silhouette familière et n'osa accélérer le pas en constatant que ladite silhouette tentait de la rejoindre. Quelle joie infinie, le Duc du Brabant semblait vouloir l'entretenir de l'une ou l'autre nouvelle. Comme cela lui avait manqué ... Hrm. Oh, ne nous leurrons pas, si retrouver Simon fut plaisant il y a un an et demi de cela, la Suédoise commençait doucement à trouver ses agissements louches tout autant que lassants. Non pas qu'à près de 23 ans, elle se soit montrée trop naïve pour le constater plus tôt, tout de même, mais la Comtesse de Scanie avait conservé du Français une image moins intrigante. Peut-être était-ce dû au contexte différent ?

    Comme à chaque fois, politesses d'usage, sourires bienveillants et conversations banales pour s'enquérir des nouvelles de chacun dans ce si beau Versailles. La jeune demoiselle se demandait si cette fois Simon aurait de nouveau quelques soucis à régler ou bien si leur discussion s'éteindrait déjà sur un baise-main et une révérence.


    - Oh, quelques soucis que j'aimerais régler prochainement et seule la sérénité gouvernera alors mon existence.
    - Si je puis vous être d'une quelconque aide, Monsieur le Duc, sachez que j'en serais ravie, assura-t-elle avec une sollicitude feinte à merveille.

    Elle se serait bien passée d'écouter une nouvelle fois les ennuis du jeune homme mais ses scrupules et leur bonne entente de longue date allaient à l'encontre d'un tel comportement. Et puis, il était galant et de charmante compagnie, en dépit de ses requêtes à répétition enroulées dans un coulis de modération pour mieux faire passer le cachet. Aussi, une fois de plus, Vera l'écouterait en faisant de son mieux pour régler le problème, s'engageant à se montrer plus distante la fois suivante.

    Et comme la fois suivante tarderait à arriver, la Comtesse de Scanie se montrerait plus clémente, accéderait à sa demande, prouvant ainsi à ses dépends que sa générosité n'était pas légendaire.

    ▬○▬

    Il fallait métamorphoser le reflet qu'elle renvoyait aux yeux du monde afin d'éviter remarques ou rencontres déplaisantes. Vera avait certes un certain goût du risque mais il connaissait des limites que la perspective de finir égorgée au détour d'une ruelle ou poursuivie par un manant avait tendance à réveiller. Aussi s'était-elle vêtue correctement mais sans apprêt afin de se rendre dans une taverne dont la réputation semblait correcte.

    Elle s'était évertuée à satisfaire les attentes du Duc de Brabant, elle menait une existence tranquille à la Cour, mais il manquait un petit quelque chose à cette vie rythmée presque comme une horloge. C'est pourquoi la Comtesse de Scanie avait pris la décision de s'aventurer un peu en dehors des sentiers battus, les Nobles au bistrot n'étant tout de même pas chose courante.

    Encapuchonnée, elle pénétra dans l'établissement, un sourire franc et sincère peint sur ses lèvres pâles. C'était un jeu, ni plus ni moins. Un moyen de ne plus être tout à fait soi-même ou, à tout le moins, de mettre son titre suffisamment de côté que pour recouvrer une accessibilité totale. Sans compter une dégaine et une allure absolument sûre d'elle, dépourvue des minauderies et des contraintes de la Cour. S'approchant du comptoir, Vera adressa un nouveau sourire engageant à la serveuse avant de passer sa commande.

    - Un cidre, je vous prie. Et de quoi se sustenter, pria-t-elle, son accent suédois presque imperceptible en raison de l'apprentissage très tôt du français dans la demeure ducale.

    Tout ceci était une entrée en matière bien banale et ne laissant absolument pas présager le lien qui découlerait de la rencontre avec une certaine demoiselle Cécile dont l'âme rêveuse refoulée dans un placard s'abreuvait avec délice des histoires de voyage ... alors des anecdotes d'une Dame de la Cour ! Pensez-vous, voilà qui était une aubaine ! L'étonnement d'accueillir dans la taverne une Comtesse étrangère fit place à la curiosité puis au respect et à l'amitié, au fil des visites de la Suédoise. Il en fut de même pour Vera qui appréciait la spontanéité et le caractère peu impressionnable de cette fille du peuple. Non pas que la jeune femme ait jamais eu des préjugés vis-à-vis de la plèbe mais tous n'étaient pas capables de lire, d'écrire et de compter ou de penser plus loin que leur nombril, voyant les Nobles d'un mauvais œil.

    Et cette confiance naissante se cristallisa au point de pousser Cécile à confier à Vera que de graves choses se produisaient ce qui incita la Comtesse de Scanie à cautionner la thèse du complot, cessant de considérer uniquement cela comme une distraction, et laisser traîner ses oreilles pour glaner l'une ou l'autre informations sur les intrigues de la Cour.

    ▬○▬


    Dans les jardins de Versailles, préférant flâner à l'extérieur que musarder entre quatre murs, Vera sourit à son reflet dans l'onde, souhaitant à l'eau miroitante un très joyeux anniversaire. 23 ans, une vie de château, une énième fête en prévision ce soir et suffisamment de distractions que pour avoir constamment l'esprit occupé, que demandait le peuple ? Rêveuse, elle reprit sa marche pour déambuler dans les allées, humant les parfums délicats des fleurs, régalant son regard des paysages enchanteurs qui s'étalaient au pied de Versailles ... Une merveille, merveille lui donnant envie de se promener plus longuement, chose qui se ferait très aisément à cheval selon un itinéraire qu'elle déciderait en temps voulu.

    S'éloignant des jardins, la Suédoise rejoignit les écuries d'une allure modérée, cherchant du regard le palefrenier qu'elle connaissait le mieux au domaine. Chacun avait ses têtes, après tout, non ? Et puis celui-ci avait l'air de l'apprécier, du moins c'est ce que laissait sous-entendre sa façon de se plier en quatre pour lui plaire lorsqu'elle apparaissait dans les parages.

    Par chance, Valère vaquait à ses occupations lorsque Vera arriva et c'est avec une moue amusée et malicieuse qu'elle lui réclama son aide pour lui préparer un cheval. Un calme presque parfait régnait sur l'endroit, calme que seuls les hennissements brisaient ponctuellement, bientôt accompagnés de bruits de pas légers qui vinrent rythmer à leur tour l'atmosphère du lieu.


    - Duchesse de Vendôme, salua immédiatement Valère en reconnaissant sa seconde hôte.

    Un port altier, un visage jeune, souriant ... Une demoiselle que la Comtesse de Scanie avait déjà eu l'occasion d'apercevoir sans jamais engager une longue conversation en sa compagnie. La Noble venait de rejoindre la Cour peu de temps auparavant, si sa mémoire était bonne, et la Suédoise se sentit subitement comme investie d'une mission de guide à son égard. Après tout, elle aussi aurait apprécié disposer d'un tel repère à l'époque où elle avait rejoint Versailles.


    - Duchesse, c'est un plaisir de vous rencontrer, enchaîna Vera en ponctuant sa phrase d'une révérence.

    C'est ainsi que les deux demoiselles firent connaissances : au beau milieu des écuries et par le biais d'un palefrenier à qui, mutine, Vera chargea de procéder à la suite des présentations ainsi que d'indiquer le cheval favori de la Française. Sans sourciller, la Comtesse de Scanie se contenta d'acter que Gabrielle avait emporté avec elle son étalon, ce qui les différenciait l'une de l'autre. Visiblement, elles avaient les mêmes goûts en matière de monture, en témoignait la robe de ce fameux Sin, mais Vera n'avait pas emporté quel qu'animal que ce soit, la Suéde n'étant pas la porte à côté, certes, mais la Duchesse de Scanie ayant surtout décrété qu'il y aurait moins de risque qu'elle s'en sépare dans un accès de bonté trop exagéré. Elle indiqua par un clin d'œil discret à Valère, un des seuls au courant, que taire cette information était son souhait. Elle n'était pas une cavalière fréquente alors ce n'était pas un souci qu'elle n'ait pas son propre cheval à la Cour, elle pourrait de toute façon s'en trouver un si tel était son désir. Non, elle ne voulait simplement pas qu'on aborde le sujet parental alors qu'elle venait à peine de faire connaissance de la Duchesse de Vendôme.

    S'enchaînèrent promenades équestres, discussions, sorties, fêtes communes et parties de cartes, le tout agrémenté de visites du château quand la Duchesse du Bar ne s'en chargeait pas. Une amie, une confidente ... Sans doute l'attache la plus stable que Vera avait trouvé à la Cour, ce genre de rencontres qui ne vous font pas regretter un tel voyage. Aussi pleine de vie que la Comtesse de Scanie pouvait l'être, la Duchesse de Vendôme présentait néanmoins plus de pondération et de modération, éléments qui équilibraient leur duo atypique. Une fêtarde et une sage image, un beau contraste et une belle paire qui sévit à Versailles pour le meilleur et pour le pire.



    « Que diable, vous êtes à Versailles ! »

    Un paradis ou un enfer versaillais ?

    Paradis ou enfer ? Tout est une question de nuances. Et de points de vue. Voire de préoccupations ? Non pas que Vera se mette des œillères mais disons qu'entre les réjouissances et la politique, la jeune Comtesse a rapidement fait son choix. Vivre, avec un grand V, lettre d'or, voilà de quoi faire battre son cœur et gonfler sa poitrine de bonheur. Rien de tel que le fourmillement de Versailles, son faste et sa beauté pour en oublier les complots et la noirceur des coulisses. Insouciance juvénile ? Peut-être ... Mais l'éclat des bijoux et les accords des mélodies sont habiles pour occuper les heures et les jours de la Suédoise dont la spontanéité et la fraîcheur se marient à merveilles au rythme des galas. Oh, oui, dans son élégante allure de Dame du Nord, d'aucuns persifflent en décelant un reflet de ravissante idiote. Avouons que son attitude vive et généreuse ne plaide guère en sa faveur. Ses parents la blâmeraient pour son entrain trop voyant, ses manières bien trop enjouées pour une Comtesse et son penchant certain pour les plaisirs de tous horizons. Versailles, vaste écrin où charmes, mystères et splendeurs se mêlent, tous ensemble ... Qu'il est insurmontable pour une si jolie jeune fille de ne point vouloir goûter à tout, sans mesure ni restriction autre que conserver intacts son image et son nom ! Alors quel meilleur moyen de résister à la tentation que d'y céder ?

    Exempte de limites et libre du carcan parental, Vera trouve un nouveau souffle dans cette France plus chamarrée que les terres de glace qu'elle quitta quelques temps plus tôt. Tantôt charmeuse, tantôt charmée, elle virevolte au sein de ce terrain de jeu nouveau qui lui offre sur un plateau d'argent tout ce que la rigueur des siens lui refusait jusque-là. Le luxe, la luxure ... Aucune usure à son ravissement qu'elle partage sans compter avec les gens qu'elle apprécie à Versailles.

    Quoiqu'il en soit, la Cour ne serait pas si belle et ce voyage si fascinant s'ils ne lui avaient pas apporté l'inaccessible. Comme l'écrira Alexandre Pouchkine, "ce que nous recherchons, c'est le fruit défendu. Sans lui, le Paradis n'est pas pour nous le paradis".

    Vérité ou fantasme du complot ?

    Oh, un complot croustillant, qu'est-ce donc sinon une distraction de plus à la Cour ? Autant y croire pour mieux se prendre au jeu et agrémenter d'un peu plus de piment l'existence menée à Versailles. Intriguer n'est pas particulièrement dans les habitudes de Vera, certes, seulement sa curiosité compense aisément une telle absence. Répandre des ragots n'est pas son loisir favori, boire les rumeurs qui se déversent sans trêve au croisement des couloirs et dissimuler un sourire aussi amusé que malicieux derrière un éventail, voilà qui entre davantage dans ses cordes. En trois mots, il est extrêmement simple de résumer les vraies motivations des convictions de façade de la Comtesse de Scanie pour le mystérieux complot : pour le plaisir.

    La distraction reste le maître absolu du jeu dont elle est une humble actrice, loin des tractations politiques et des jeux de masques. Masques qu'elle ne sort et dont elle ne joue que pour satisfaire ses envies, d'une amusante frivolité ou d'une affligeante légèreté, à vous de juger.

    Plutôt colombe ou vipère ?

    Serpent ailé ? Oui, Vera est spontanée et généreuse mais ne la dépeignez ni en oie blanche ni en sainte. Elle-même reste bien consciente que les rumeurs doivent aller bon train sur son compte alors elle ne se prive aucunement de glaner les plus croustillantes qui circulent sur les uns et les autres de la Cour. Lancer de son propre chef une information aux origines non certifiées est plus rare mais pas inimaginable. Gabrielle est d'ailleurs certainement celle qui fait le plus les frais des lubies curieuses et de l'excitation tout enfantine dont la Comtesse de Scanie est capable de faire preuve pour les bruits qui courent les plus tordus.

    « Plus bas la révérence, plus bas. »

    Prénom/pseudo : Sophie/Phil
    Âge : 19 pour quelques jours encore.
    Présence sur le forum : Autant que possible avec la fac donc on va dire 4 ou 5 jours sur sept.
    Code bon by Lisa
    Comment avez vous connu le forum ? Par quelqu'un qui n'a d'un ange que le nom ? :gla: *fuit*
    Suggestion : Rien à redire pour le moment. <3


Dernière édition par Vera de Scanie le 12.10.10 13:55, édité 20 fois
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Amy of Leeds


Amy of Leeds

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
Discours royal:



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Titre : Favorite royale, comtesse of Leeds et duchesse de Guyenne
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MessageSujet: Re: Ce n'est pas la beauté de la femme qui ensorcelle, mais sa noblesse   Ce n'est pas la beauté de la femme qui ensorcelle, mais sa noblesse Icon_minitime08.10.10 22:06

Bonjour et bienvenue à toi ! Very Happy

Une Suédoise, ça nous manquait ! Smile C'est cool ! ^^

Dis nous quand tu finiras ou si tu as déjà terminé ta fiche ? Wink Car là je ne sais pas si je peux faire mes quelques remarques ou si je dois m'abstenir Razz (Rien de bien méchant Razz je te rassure Razz )

A très vite en tout cas Smile
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MessageSujet: Re: Ce n'est pas la beauté de la femme qui ensorcelle, mais sa noblesse   Ce n'est pas la beauté de la femme qui ensorcelle, mais sa noblesse Icon_minitime08.10.10 22:43

    Merci beaucoup ! Razz

    Oui, pas de souci, je préviendrai dès que ça sera fini. ^^ J'ai encore pas mal de liens à ajouter - et notamment Simon que je devrai sans doute réintégrer plus tôt dans mes "épisodes" - ainsi que lier peut-être davantage les divers morceaux du RP/histoire vu que je ne suis pas certaine qu'il puissent être si décousus avec le miroir comme fil rouge majeur. x) Enfin, s'il y a des commentaires et/ou modifications à apporter d'ores et déjà, même si je n'ai pas encore procédé à une relecture globale pour vérifier que tout concordait, je suis preneuse.

    Je me permets également d'ajouter que Gabi étant en week-end, je pense qu'elle ne terminera pas sa fiche avant lundi (et moi de même si je l'attends pour vérifier que nos visions du lien concordent, ce dont je ne doute pas, néanmoins x) ) et je crois donc savoir que les liens non encore explicités ne sont pas des oublis. ^^
    *fin du communiqué. xD*

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MessageSujet: Re: Ce n'est pas la beauté de la femme qui ensorcelle, mais sa noblesse   Ce n'est pas la beauté de la femme qui ensorcelle, mais sa noblesse Icon_minitime12.10.10 13:38

    Voilà voilà, je pense que tout est terminé. J'ai fait cela sous forme de petits épisodes, chaque morceau décrivant une nouvelle époque au travers d'un évènement ou d'un lien. J'espère que cela conviendra et je reste dans le coin pour les corrections éventuelles. ^___^
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MessageSujet: Re: Ce n'est pas la beauté de la femme qui ensorcelle, mais sa noblesse   Ce n'est pas la beauté de la femme qui ensorcelle, mais sa noblesse Icon_minitime12.10.10 13:51

Rebienvenue et recoucou ^^

Ta fiche me semble parfaite ! Smile Juste une petite chose qui me laisse sceptique c'est l'emploi du terme hémoglobine. Razz Je ne sais pas trop si ça existait déjà à l'époque et si on en connaissait seulement le terme. Je chipote, je chipote je sais mais je suppose que sang serait mieux. ^^

Autre petite chose, renseigne ton côté coeur et lit dans ton profil s'il te plait.

Je te valide en tout cas sans problèmes.

Très bon jeu parmi nous ! cheers

Je te laisse prendre le chemin des logements, des rangs et des liens.
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MessageSujet: Re: Ce n'est pas la beauté de la femme qui ensorcelle, mais sa noblesse   Ce n'est pas la beauté de la femme qui ensorcelle, mais sa noblesse Icon_minitime12.10.10 13:54

    J'édite ça de suite. ^^ Et très juste pour côté cœur et côté lit.

    *y court de suite.*
    *va se faire taper les doigts par Gabi qui le lui avait pourtant répété. Uu*
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MessageSujet: Re: Ce n'est pas la beauté de la femme qui ensorcelle, mais sa noblesse   Ce n'est pas la beauté de la femme qui ensorcelle, mais sa noblesse Icon_minitime

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