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| j'voulais pas t'faire tomber ... [Libre] | |
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| Sujet: j'voulais pas t'faire tomber ... [Libre] 06.09.10 21:23 | |
| Que l'on est bien à Paris, le calembour oui! Pauvre gens, pauvre de nous. La misère c'est tout ce qu'il y a en ces lieux, Paris est beau Paris est riche. Mais il vaut savoir en trouver les lieux et pouvoir y rentrer. Aujourd'hui, ce matin le ciel est gris et quelque goûte tombe dehors. Ginette de sa chambre, accoudé contre le rebord de la fenêtre, regarde l'étendue de Paris, ses maisons tristes et ces fines gouttes depuis frappant la vitre recouverte de grasse. Tout cela à l'air bien triste, maussade, quand tout à coup son petit ventre se mit à grogner, elle avait faim, depuis hier midi elle n'avait rien mangé. Elle enfila ses souliers usés, l'une de ses semelles était trouée, elle allait prendre l'eau s'il pleuvait, ma fois, pas le choix. Retira son haillon qui lui servait de robe de nuit, et enfila sa petite robe bleue, tâché, déchiré à quelque endroit, la dentelle était usée, sale et décoloré. Tout comme le buste un peu trop serré pour sa taille, lui faisant ressortir sa poitrine. Elle attacha ses cheveux bouclé grossièrement derrière sa tête en espèce de chignon retombant, son maquillage de la veille mal effacé donner l'impression d'une nuit de pleur et de mélancolie. Prenant deux sous qu'il lui restait, elle sortie de sa chambre, salua le maître des lieux et partie.
Ginette s'aventura dans les rues de Paris, étant petite elle arrivait à ce faufiler entre les gens, évitant les petites flacs de boues qui se formaient doucement sur les pavés. Passant quelques rues, et encore deux autres avenues, elle passa dans une espèce de petite ruelle, étroite, les odeurs d'égouts remontés de tous les endroits, un cadavre de chien près d'une gouttière, vraiment putride. Dépassait cette rue, Ginette fila derrière une taverne, où les alcooliques d'hier soir joncher le sol, ivres et endormit. Elle se bouche le nez de temps à autre, détourne le regard à d'autre, histoire de ne pas se faire remarquer et de passer inaperçue. Bien qu'assez difficile, elle y parvenait dans trop de peine malgré tout. Oh, un coup d'oeil furtif, elle tombe sur une bouteille d'alcool entamé de moiter, elle s'approche discrètement et s'en empare sans rien paraitre, ni être vu. La glisse dans son jupon et continue son chemin comme si de rien n'était. Continuant son chemin, elle reprit la bouteille, libéra le goulot et sentie, du Rhum. Au moins elle aura moins froid, en regardant le ciel elle s'aperçut que le temps était en train de ce gâté... Après la puis le beau temps, il faut bien se remonter le moral, pensait elle. La voilà qui cour pour échapper à la puis qui s'abattit d'un seul coup, merci les gros nuages! Ginette réussit à s'abriter sous un commerce pendant quelque minute, attendant que la grosse averse s'arrête, ce qui dura quelque bonne grosse minute.
L'averse finie, Ginette sortie de sa petite cachette, cheveux mouiller, ainsi que le reste, elle essuya son visage pale avec sa main, lui laissant une petite trace noire, ses mains ne sont pas des plus propres, croyez-moi. Elle n'en tenait pas rigueurs et continua son petit bout de chemin, prenant de temps en temps une petite gorgée de Rhum, la rendant toute joyeuse. Une place de marcher se tenait devant elle, s'approchant discrètement elle regardait les étalages de fruits et de légumes derrière les riverains qui faisaient leurs courses, le prix avaient encore augmenté... Elle n'avait pas assez d'argent pour se prendre de quoi manger. Ginette regarda discrètement à gauche puis à droite et glissa sa main entre deux personnes et attrapa une pomme qu'elle tira vigoureusement vers elle, avant que le marchant ne s'en rend compte. Et s'enfuit s'en plus tarder ne voulant pas se faire prendre la main dans le sac, ça l'embêterez qu'on lui coupe la main... Après avoir couru sur quelque mètre, elle regarda derrière elle, essoufflait, personne ne l'avait suivie. Tant mieux. Elle regarda sa pomme... son seul repas de la journée s'en doute... Hum, il faudra la manger avec lenteur et avec gourmandise, en plus elle était forte belle, rouge et d'apparence bien sucrée... Tant pis elle avait trop faim!
Ginette marcha d'un pas rapide dans les rues putrides du vieux Paris sale, sortie Paris tout beau, comme elle appelait ça, ici , personne pour la volée, quoi que... Volé quoi? Elle se trouva une petite rue, propre si assit, en tailleur, ses jambes nues à la vue de tout le monde ayant sa robe sur les genoux, elle croqua dans sa pomme, tout en buvant le peu de Rhum qui reste. Elle connaitra de jour meilleur se dit elle. Elle se prie encore une gorgée de Rhum, posa la bouteille et sortie un rot, rien de très féminin ni même très courtois. Au même moment, sens vraiment prendre attention, elle bougea sa jambe et fit trébucher quelqu'un sur le bord du trottoir... oops! |
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| Sujet: Re: j'voulais pas t'faire tomber ... [Libre] 08.09.10 17:15 | |
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L'ennui dans la débauche, c'est que bien souvent les débauchés en viennent aux sentiments.
Nicolas de Ruzé venait d’aller prendre mission auprès de La Reynie; une mission que le lieutenant général de la police lui avait personnellement demandé d’exécuter. Il était vrai que pour aller fouiner dans les bas quartiers de la capitale, Ruzé n’avait pas son pareil dans les mousquetaires. Il différait beaucoup de ses compagnons, qui se contentaient de lisser leurs moustaches, de mettre de nouvelles plumes sur leurs feutres et de faire de vains moulinets dans le vide pour impressionner les dames. Effectivement, Ruzé avait obtenu cette place chez les mousquetaires par sa propre entreprise. Il faut bien avouer que son lignage familial lui avait mit des bâtons dans les roues. Neveu d’un favori de Louis XIII, exécuté pour trahison contre Richelieu, on le regardait toujours un peu de travers à la Cour. Après tout, il pouvait retourner son épée de côté à tout moment. Il était vrai que les courtisans avaient matière à se méfier. Il ne faudrait pas grand chose - un mot mal placé, une demande, une insulte - pour que Nicolas de Ruzé se fonde dans les rangs d’Hector de Valois. Il était certain que ce dernier l’apprécierait davantage à sa juste valeur que Louis XIV.
Donc ce matin, il était parti de bonne heure afin d’aller courir l’aventure. Nicolas, qui connaissait Paris comme s’il était né dans ses rues, ne se faisait jamais prier d’aller accomplir une mission un peu scabreuse. À la Cour, il devait bien admettre qu’il ne servait pas à grand chose. Louis XIV, qui certainement redoutait une quelconque duplicité de sa part, ne l’appelait jamais à veiller sur sa porte. Et les vieux nobles qui se plaignaient pour un vol de chevalière, qu’il devait retrouver... Ah non! Guère pour lui. Il préférait à ces idiotes missions, ses tours de garde. La Reynie lui avait demander de retrouver une faiseuse d’anges qui aidaient nombre de dames dans la haute noblesse. Mission à laquelle aurait échoué des agents de police. Trop rigides, trop fiers de leurs pouvoirs, ils se faisaient repérer à des kilomètres à la ronde. De plus, n’importe quel quartier connaissait les gendarmes qui leur étaient attribués. Rien de plus facile que de les éviter. Nicolas, cependant, bien qu’il soit connu dans les tavernes et les bordels, il ne pouvait être connu par une faiseuse d’anges. Et d’ailleurs, il avait mis son petit numéro bien au point. Même si la vilaine savait qu’il était mousquetaire, cela ne devait rien changer. Il était extrêmement rare que les mousquetaires allaient traîner dans les bas-quartiers parisiens et cela rendrait son histoire encore plus crédible. Il lui dirait qu’il avait engrossé une duchesse à la Cour et que si son mari le découvrait, il était pas mieux que mort. Après tout, cela avait beaucoup de sens. Le seul mensonge dans cette histoire était qu’il n’avait pas mis sa maîtresse enceinte. Du moins, il le croyait.
Il ne lui restait qu’à trouver le repère de cette Fanchon-l’Ange. Il avançait dans le faubourg Poissonnière, le pas rapide, en tentant d’éviter les immondices qu’il y avait au sol. C’était une journée pluvieuse. Pour ne pas se faire repérer, il avait enlevé son chapeau et allait tête nue comme un gamin de Paris, regardant le ciel, se demandant presque ce que l’avenir allait lui amener. Il faut avouer qu’il ne comprenait pas très bien les récents événements qui lui arrivaient. Aussi bien continuer sa vie comme il l’entendait. Il prévoyait partir au front dès que l’occasion se présenterait et bien entendu, dès qu’on lui en donnerait l’autorisation. Un mousquetaire ne pouvait pas quitter son poste aussi facilement, mais il espérait qu’on lui donne son congé. Il se disait que peut-être que devant la perspective de le perdre, la belle Marie-Anne ferait moins la fière. Mais cela n’était guère gagné d’avance.
Alors qu’il s’apprêtait à tourner près de la porte Saint-Denis, son pied buta quelque chose. Nicolas, avec un gémissement de surprise, se rattrapa de justesse à un lampadaire. Se retrouver sur ses deux pieds paraissant comme un miracle, il regarda ses bottes avec contentement. Lâchant le morceau de métal qui lui avait sauvé l’honneur, il s’avança vers le lieu de sa chute pour voir ce qui l’avait fait trébuché. Il vit de la peau pâle et des cheveux désordonnés blond. Se penchant à la hauteur de cette poupée perdue, il regarda son visage. Un sourire se posa sur les lèvres du mousquetaire. Écartant une mèche de cheveux, il flatta la joue creuse et délavée de maquillage. Se relevant, Nicolas tendit la main.
-Très chère, déjà ivre à cette heure! Vous vous lancez tôt dans la débauche, vous savez? Attendez au moins midi!
Il serra la petite main dans la sienne, avant d’embrasser son front.
-Pauvre petite, allez je vous ramène chez vous.
Il tira Ginette par la main, mais il s’arrêta brusquement. Nicolas se retourna vers elle et un sourire machiavélique se posa sur sa bouche trop grande.
-Vous savez quoi, ma chère? Vous allez pouvoir m’être grandement utile. Et après, je vous offrirai un repas chaud.
Il entraîna Ginette derrière lui. Ce serait bien facile d’avoir des preuves. Il amènerait Ginette à Fanchon-l’Ange, lui dirait qu’il avait mis cette enfant enceinte et que sa mère la mettrait dehors si elle l’apprenait. Ainsi, Nicolas prendrait Fanchon-l’Ange sur le fait!
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| Sujet: Re: j'voulais pas t'faire tomber ... [Libre] 08.09.10 19:53 | |
| Apparemment, elle venait de faire trébucher quelqu'un, doué cette petite. Ginette n'avait pas regardé la personne, elle s'en avait rien à faire, qui voudrait bien se soucier d'elle? Même avec une excuse elle se ferait dénigrer d'insulte et de mépris, par habitude, autant passer outre. La main de la personne effleura sa joue, lui donnant un léger petit frisson. Celui-ci lui pris la main pour la relever, elle laissa la bouteille parterre n'ayant pas le temps de la récupérer, mais garda sa pomme à la main. Ses yeux se posèrent sur l'homme, peut être allé il la frappait pour son insolence? Mais que vois-je? Son cher et tendre Nicolas de Ruzé, exactement la rencontre qu'il lui fallait! Un peu de réconfort dans ce monde de sauvage. Un petit sourire gêné se marqua sur sa petite bouille enfantine et son regard devient honteusement tendre.
« - J'ai vu beaucoup plus d'hommes ruinés par le désir d'avoir une femme et des enfants que par l'alcool et la débauche. »
Dit elle, tout plein de fierté... Mais cela ne lui ressemblait strictement pas! Ginette était une inculte, elle ne sait pas lire, ni écrire et parle mal le français. Enfin si elle le parle, mais pas de la manière convenable pour parler au Roi de France. Elle ne vouvoie pas, ne connait pas vraiment la courtoisie et rit en voyant les courtisanes ou les femmes de goût faire la révérence. Ce n'est pas sa faute, elle a été élevée comme ça, sans éducation. D'ailleurs, elle adore écouter Nicolas Parlait, pour mademoiselle c'est amusant, mais à la fois romantique. Elle regarda le sol et déclara d'une voix basse mais, à la fois amusée...
« - J'ai entendu ça d'la bouche d'un homme, j'n'ai pas tout compris, mais cela avait l'air bien. Et puis, à midi tu sais les bouteilles sont vides par terre malheureusement. »
Elle croqua dans sa pomme, pendant que celui ci l'embrassa le front et fit un grand sourie tout en mâchant sa pomme. C'est bien d'avoir de la tendresse, toute personne sur la planète en cherche, la tendresse c'est ce qui rassure et nous donne envie de continuer l'existence que nous possédons, malgré qu'elle puisse être une vraie catastrophe. À ces mots, il voulait la ramener chez elle... hum, sa chambre ne lui manquait pas du tout, ni moins le froid qui commençait à y faire. Passant sa main dans ses cheveux ondulé de devant, pour les mettre en arrière de sa tête. Tenant toujours la main de son Nicolas, elle regarda son magnifique sourire Machiavélique... Quelle idée saugrenu avait-il encore dans la tête? Surement quelque chose d'excitant et de fou, dans tous les cas elle le suivait, car à preuve du contraire, elle avait toujours bien fait de lui faire confiance. Celui-ci ne l'emmènerait jamais dans un endroit dangereux pour sa vie, du moins c'est ce qu'elle pensait de lui. Plat Chaud? Mais que puis-je faire pour votre service?! Un large sourire s'étendit sur son visage sale et le fixa droit dans les yeux. Attendait, quand de la nourriture est en jeux on ne fait pas la fine bouche et puis comment refuser quelque chose à Nicolas?
« - Que puis-je faire pour toi mon Cher? »
Ginette le suivie, elle n'avait pas vraiment le choix, vu sa carrure et la poigne qu'il avait, elle ne pouvait que le suivre, même en voulant le retenir, elle ne ferait que glisser sur le sol. Mais celui-ci allait beaucoup trop vite pour ses petites jambes. Et ne manqua pas de tomber a quelque reprise.
« - Va moins vite Nicolas, j'ai des p'tites jambes. »
Lui dit elle en évitant un passant, tout en gardant sa pomme à la main. |
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| Sujet: Re: j'voulais pas t'faire tomber ... [Libre] 22.09.10 1:57 | |
| -Je suis certain que vous avez quelque talent en comédie, n’est-ce pas? Faites donc une petite moue d’enfant triste, mais en même temps coquine. Ah voilà! Parfait!
Nicolas tirait probablement Ginette trop fortement, mais il n’était guère habitué à la délicatesse. Un soldat n’en avait jamais et certainement pas un dévoyé comme Ruzé. La seule demoiselle qu’il ne pouvait brusquer était la duchesse de Bouillon, sa maîtresse, son amour. Mais évidemment, il n’oserait même pas la traîner dans une situation ou il faudrait qu’elle soit brusquée. Donc ce qui s’approchait davantage d’une compagne de vie était la charmante et campagnarde Ginette. S’il ne profitait pas de son corps quelques fois par semaine, il pouvait presque dire que la prostituée était comme une sœur. Il ne lui répondit pas quand elle demanda ce qu’il prévoyait. Ce n’était pas par méchanceté, mais parce qu’il jonglait encore avec son plan. Comment allait réagir Fanchon? Devait-il la menacer de son épée? Il craignait qu’elle tente quelque chose contre Ginette, ce que Nicolas ne se pardonnerait pas.
Lorsque la jeune fille critiqua leur rythme rapide, le mousquetaire arrêta sa course et se retourna avec un petit sourire vers son amie. Il se mordit les lèvres et tapota la main fine de Ginette, lorsqu’elle faillit heurter un passant.
-Pardonnez-moi, ma belle. Je n’y pense guère. J’aurais cru que vous vous auriez endurcie à mon contact, la taquina-t-il. Allez, venez ici.
Il la souleva du sol et la mit tout contre le mur, la plaquant presque contre son corps. Avant de se mettre à parler, il regarda autour d’un air anxieux.
-Vous allez m’aider à effectuer une mission pour le lieutenant de police du roi. Je dois aller arrêter une faiseuse d’anges. Vous savez ce que c’est certainement?
Nicolas avait failli ajouter « vu votre état », mais il s’était rattrapé à la dernière minute. Même s’il savait quelques éléments de la vie de Ginette, elle ne s’était pas entièrement ouverte, du moins d’esprit, à lui. De sorte que le mousquetaire ne savait toujours pas si la jeune fille était arrivée à ce métier par désespoir ou parce qu’elle y avait été poussée. Du coup, il ne savait jamais s’il était maladroit de lui rappeler son travail. Il continua néanmoins en fixant son regard dans les prunelles translucides de son amie.
-Je dirai que vous êtes grosse de moi et que si votre mère l’apprend, elle vous fichera à la porte. Elle doit bien en entendre à tous les jours, des histoires comme cela. Elle tentera de faire son opération et elle sera prise sur le fait. Ne vous inquiétez pas, j’ai un pistolet, elle ne tentera rien sur vous.
L’œil observateur de Nicolas remarqua la mise de Ginette. Malgré la pluie, il enleva sa cape, se retrouvant en pourpoint dans l’humidité et en recouvrit la jeune fille.
-Nous dirons que vous êtes une couturière. Arrangez un peu vos cheveux. Oui, exactement. Sentez-vous prête à accomplir une telle besogne? Laissez faire Fanchon-l’Ange. J’interviendrai lorsque je le jugerai bon. Jusque là, faites comme si vous veniez réellement pour enlever le fruit qui grandirait dans votre ventre.
Lorsqu’il dit ces mots, Nicolas regarda vers le ventre plat, presque creux de sa jeune amie. Mais ses yeux dévièrent jusqu’à sa main qui tenait encore sa pomme. Il lui enleva des mains, jetant le fruit par terre. Ayant peur du visage qu’il découvrirait après un tel acte, Nicolas la rassura aussitôt.
-Je vous en achèterai trois en rentrant à la maison. Vous ne travaillerez pas aujourd’hui. Ne vous en faites pas, je vais vous payer, au tarif ordinaire et ce sera ma tournée au cabaret. Bonne chance, Ginette.
Nicolas leva le menton de la jeune femme et embrassa ses lèvres froides. Un baiser rapide et furtif, un toucher vivace. Prenant à nouveau la main de la jeune femme, il l’entraîna à sa suite. Il se souvenait de la description du lieu par La Reynie; Nicolas n’eut donc aucune difficulté à retrouver l’immeuble de bois, coincé entre deux autres blanchi à la chaux. Il ouvrit la porte vitrée avec hâte et s’appliqua à merveille à son rôle d’amant troublé. Il appela à l’aide dans le vide. Une dame entre deux âges, à l’allure sage, vêtue de noire, avec un visage de souris s’avança vers eux.
-Oui? demanda-t-elle, d’une voix incertaine.
-Madame, il faut nous aider. On nous a dit de venir ici. Ma Ginette est… enfin… je l’ai…
-Ne t’inquiètes pas, mon garçon. On va tout arranger ça. Venez, petiote.
Fanchon-l’Ange entraîna Ginette dans l’arrière-boutique. Nicolas lui fit un clin d’œil avant qu’elle ne quitte la pièce pour l’encourager. Il voulut attendre quelques instants pour être certain qu’il aurait suffisamment de preuve pour arrêter la femme sur le champ. En attendant, il regardait autour de lui. Il ne savait pas exactement pourquoi. Espérait-il trouver des fœtus de bébé dans des bocaux? Il sortit son pistolet de son étui et l’arma, le faisant jouer dans l’air. Mais après quelques minutes, ses oreilles aiguisées n’avaient toujours pas entendu le moindre bruit. Fronçant les sourcils, Nicolas s’avança vers le rideau derrière lequel Fanchon et Ginette étaient disparues. Par le canon de son arme, il souleva le morceau de tissu et passa la pièce qui se trouvait là en revue. Elle était vide. La panique gonfla vivement la poitrine de Nicolas, alors qu’il entrait dans la pièce en trombe. Désemparé par la disparition de Ginette, il cria le nom de sa jeune amie.
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| Sujet: Re: j'voulais pas t'faire tomber ... [Libre] 22.09.10 19:05 | |
| Ginette tira donc l'adorable petite moue d'enfant triste, mais à la fois pleine de vie, un vrai petit ange déchut. Sa personnalité ne collait pas avec cette petite bouille... enfin si quand elle voulait faire craquer quelqu'un par les sentiments et le physique. Pas son genre bien entendu, voyons quand même =D. Asseyant de suivre à tout prix Nicolas, en même temps elle n'avait pas vraiment le choix, il la tenait par sa petite main blanche. Ne sachant toujours pas ce qu'il se tramait sous cette mascarade, elle continuait de le suivre, jusqu'à ce qu'elle se plaigne. Bah bien entendu les femmes sont là pour empoisonner la vie des hommes, je ne vous apprends rien. Évitant un passant au dernier moment, son preux chevalier s'arrêta brusquement, lui faisant un de ses si beau sourire, en lui tapotant la main tout en s'excusant, il était si adorable, comment lui en vouloir? * Pardons? Tu vas voir si je ne me suis pas endurcie en ton contact manant! ><* Pensa elle, avec une drôle de tête du genre, « tu m'as dit quoi là ? » Lèvres retroussés, petits yeux perçant, il allait voir de quels points elle se chauffe! Elle comprit bien entendu qu'il s'agissait d'un jeu. Ginette ne prenait pas ce genre de remarque au sens propre du terme, surtout venant de Nicolas. Elle lui fit un énorme sourire, comme les enfants, en même temps s'en est une. Et dit tout bas.
« - Tu vas voir toi! »
Puis elle ne sentit plus le contact du sol avec ses pieds... ça y est elle était tombée, perdu connaissance, l'alcool avait eu raison d'elle. Elle eux besoin de quelques secondes de réflexion pour comprendre que c'était Nicolas qui l'avait porté contre le mur, la chaleur de son corps venait réchauffer le sien. Puis elle écouta ce qu'il avait à dire, étant joyeuse, cette histoire la faisait un peu rire, effectivement, une gamine de 15 ans à qui on parle de mission pour la police du roi, c'est l'euphorie total, sauf que Ginette ne rigolait pas vraiment, mais avec un sourire en coin des lèvres, tout en regardant Nicolas. Faiseuse d'ange... ce mot lui disait quelque chose. Elle ferma fortement ses petits yeux pour se souvenir. Oui! Ceci lui revint, la dame qui dégrossait les femmes, elle en avait entendu parler par quelque autre prostituer qu'elle avait déjà côtoyé.
« - Ouais, bien sûr que je sais ... ce que c'est »
Fit la jeune fille en ayant le hoquet. Et pouffa de rire, mais se reprit aussitôt, histoire de ne pas interrompre Nicolas. Et écouta attentivement du mieux qu'elle pouvait ce qu'il disait. Ginette avait confiance en Nicolas, si celui-ci l'emmenait là-bas, c'est qu'elle ne craignait rien. Avec un hochement de tête, elle lui fit savoir son acceptation à la mission pour l'aider, elle ne se pouvait de refuser de toute manière. À cet instant le mousquetaire posa ses yeux sur elle, sur sa tenu et la recouvrit de sa cape. Elle avait serte beaucoup moins froid, c'était une évidence, mais elle faisait beaucoup moins froid. Tout en écoutant ces paroles, elle regardait son ventre, essayant de s'imaginer grosse. Quel fardeaux ça serait, surtout sans savoir qui serait le père potentiel de cette enfant... Bref, elle accorda un sourire à Nicolas. Jusqu'à ce qu'elle sentit un mouvement fort lui arracher la pomme de sa main, pour la retrouver en train de rouler un peu plus bas... *Euh d'accord mais j'ai faim >< * Pensait-elle très fort dans sa petite tête tout en se recoiffant un peu plus. Puis jeta un petit regard noir à Nicolas, pour finalement lui tirer la langue comme un petit chaton.
« - Bon... t'es pardonné mousquetaire »
Lui dit elle, en lui faisant un clin d'oeil assez coquin. De la chance, oui elle allait en avoir besoin pour jouer la comédie, même si elle n'était pas trop mauvaise dans ce domaine-là. Alors que les lèvres chaudes de Nicolas se posèrent sur les siennes, elle en ferma les yeux furtivement pour en savourer le bref instant. Ginette avait une petite respiration haletante à la fois par le baiser, mais aussi pour ne pas faire de faux pas dans quelque minute. Elle pris la main de son Nicolas et le suivi. Ginette regarda l'immeuble de bois dans lequel ils pénétraient. Elle observait tout ce qui se trouvait autour d'elle. Elle commença à prendre son air inquiet et stresser de la jeune fille perdue et inquiète de son avenir. Pendant que Nicolas découvrit et parlait avec la femme, Ginette la regarder en retraie sans rien dire. Elle regarda la femme qui s'approcha d'elle, la prise par la main et l'entraîna dans l'arrière boutique. Ginette regarda vite fait une dernière fois Nicolas, un peu inquiète tout de même, elle ne tenait pas à subir non plus l'opération douloureuse que pouvait subir ces jeunes femmes, l'eau savonneuse et les aiguilles à tricoter ce n'est pas sa tasse de thé... La femme posa sa main sur la bouche de la jeune fille pour qu'elle se taise et ouvrit une petite porte derrière un rideau, la faisant descendre des escaliers. Arrivait en bas, Ginette vit une espèce de planche à même le sol, l'endroit était nauséabond, ce qui donna la nausée à la jeune fille en plus d'avoir bu sa n'aidait pas. Il y avait un sot avec de l'eau qui n'avait pas vraiment l'air propre, des serviettes et plein d'autre chose que Ginette ne reconnu pas vraiment.
« - Je préfère me mètre ici, au moins personne ne pourra nous trouver et surtout ne dis jamais que tu es venu ici! Es que c'est clair?! »
« - Oui m'dame... »
« - Tu sens l'alcool? Dit moi quel âge as-tu mon enfant tu m'as l'air bien jeune. »
« - Oui m'dame, j'sens l'alcool, car j'ai un peu bu ce matin, vous comprenez ma mère m'a mis dehors dans la nuit, car j'tais malade, j'avais froid et j'l'empêchais de dormir... C'est pour sa qu'faut que j'enlève ce morpion d'moi. J'ai 15 ans, mais je travaille j'suis couturière pour une grande dame. Vous allez m'aider? »
« - Oui bien sûr ne t'inquiète pas, installe toi là, »
Ginette regardait frénétiquement la porte, elle aimerait bien que Nicolas vienne. ça l'arrangerait bien maintenant...
« - Non désolé il ne peut pas venir, il faut que tu faces sans, allez vient vite je n'ai pas que ça à faire! »
« - Euh... Oui mais j'préfère qu'il vienne moi ça m'ait peur tout ça... Vous allez faire comment? »
« - Il vaut mieux que tu ne le saches pas et vient ici tout de suite. Le grand Dadet ne va pas me payer pour te regarder pleurer tout seule! »
Ginette prise de panique ne savait pas quoi faire, se mit à reculer, pendant que la vieille femme avançait vers elle lui disant qu'elle n'allait pas avoir mal. La façon dont elle le disait n'inspirait pas vraiment confiance et Ginette ne savait pas du tout quoi faire... Mais il fait quoi Nicolas... Se rapprochant de la porte, elle entendit son prénom, c'était sa voix... Elle essaye d'ouvrir la porte, mais elle était fermée, alors elle tapa dedans pour que Nicolas entende à travers l'escalier avec un peu de chance. La jeune fille se mit à pleurer sous le coup de la panique, lors que la femme l'attrapa par le cou et la tira vers elle et lui fit respirait du Datura, qui endormit aussitôt Ginette et tomba sur le sol de tout son poids. La vieille femme la traîna grossièrement pour la jeter sur la planche. Et préparait son matérielle pour commencer.
« - J'en ai mater des plus forte et plus trouillarde que toi ma jolie. » |
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| Sujet: Re: j'voulais pas t'faire tomber ... [Libre] 28.10.10 20:39 | |
| Nicolas regardait autour de lui avidement, bien qu’il sache que cela était vain. Il ferma les yeux avec difficulté, tout en tentant de ne pas céder à la panique. Car, il en avait bien envie. Parfois sa confiance en lui n’était que trop grande et il se mettait dans des situations plus que périlleuses, mais dans le cas présent, il n’y était pas seul. Il avait entraîné Ginette avec lui. La jeune fille était comme une petite sœur pour lui. Possible que le concept de fraternité était légèrement incestueux dans ce contexte, mais au-delà du métier que Ginette exerçait et dont Nicolas n’hésitait pas à profiter, il y avait une véritable fraternité entre les deux jeunes gens. L’idée qu’il ait pu mettre en danger la demoiselle rendait Nicolas fou d’inquiétude. Bien évidemment, ce ne devait pas être la première fois que Ginette se retrouvait devant une personne trop entreprenante. D’habitude, ce devait être des clients qui avaient un peu trop bu, mais dans le cas présent, c’était une femme qui voulait lui ouvrir le corps. Vite, Ruzé, penses! Vite! Alors qu’il examinait la pièce d’un coup d’œil rapide, ses oreilles entendirent des voix lointaines. Revenant vers la porte, Nicolas crut que la vieille Fanchon lui avait faussé compagnie. Mais certainement que Ginette entendit ses pas, car le plancher se mit à trembler sous ses pieds. Elles étaient dans la cave! Cela était évident! Fanchon ne pouvait exercer son métier en pleine lumière.
Le mousquetaire devait immédiatement trouver l’entrée pour le sous-sol. Sinon, il allait arriver malheur à Ginette et cela, il ne se le pardonnerait jamais! Il parcourut les deux mètres de l’arrière-boutique avec précipitation, sans rien trouver de probant, aucune porte cachée, aucun soupirail. Le temps pressait. Nicolas sentait le rythme de son cœur s’accélérer. Il commençait à s’énerver. Sa main droite sur la garde de son épée, il glissa ses doigts gauches contre son front, perlé de sueur. Ses jambes continuaient à faire un va-et-vient dans l’arrière-boutique, pour évacuer la nervosité qui naissait en lui. Ses doigts tremblaient et il n’arrivait pas à trouver une solution. Il entendit un bruit de pas. Vivement, il sortit son pistolet et le pointa vers la porte qui menait à la boutique. Rien ne vint. Il tenta de se calmer et expira. Maladroitement, il échappa son fusil sur le sol, lorsqu’il voulut le remettre dans sa poche. En entendant le son, Nicolas fronça les sourcils et s’agenouilla. Il reprit son arme et la laissa tomber encore une fois. Même bruit. Il refit le même manège à une dizaine de pas. Il sourit. Voilà! Il revint vers l’endroit premier et ferma les yeux, adressant une prière silencieuse à qui voudrait l’entendre. Se relevant, il étira son bras et tira dans le plancher. L’explosion mit à jour un sous-sol, relativement éclairé. Triomphant, tout en souhaitant que Ginette soit en un morceau, Nicolas agrandit le trou qu’il avait créé dans ce plancher en mauvais état puis s’y laissa tomber.
L’endroit était plutôt sombre. Les murs étaient nus et en pierre vulgaire. Le sol était en terre battue. Le pistolet dans la main gauche, son épée, la lame au jour, dans l’autre, il tourna sur lui-même, en inspectant les lieux. Mais ce qui l’inquiétait le plus, était l’absence de Ginette et de Fanchon. Ah et puis, peu importe la mission de La Reynie. Tout ce qu’il voulait était de retrouver sa jeune amie. Même si ses mains devenaient moites contre ses armes, Ruzé se redressa et tenta de s’habituer à cette obscurité.
-Fanchon-l’Ange! Vous êtes en état d’arrestation. Vous allez être mise au secret, si vous ne vous rendez pas immédiatement avec la jeune femme que vous maintenez en otage. Si vous vous exécutez, vous serez transférée à la Salpêtrière en attente d’un jugement…
Le silence lui répondit. Il était pourtant persuadé que si Ginette l’avait entendu, elle aurait tout fait pour lui répondre, ne serait-ce que pour remuer pour faire froufrouter ses jupes. En l’absence d’idée, Nicolas leva son pistolet et tira dans l’endroit le plus sombre de ce sous-sol. Un gémissement suivit. Un rictus souleva ses lèvres. Pointant son épée, il s’avança vers l’endroit ou il avait entendu le dit-gémissement.
-Allez, sortez!
Ce qui obéit au mousquetaire n’était pas Fanchon et encore moins Ginette. C’était un grand homme immense. Un géant! Nicolas, qui était pourtant grand, semblait tout petit à côté de lui, qui s’était accroupi sous l’escalier. Reculant, Ruzé se mit en garde et attendit de se faire attaquer, mais au lieu de cela, le géant ne fit que retirer la balle de Nicolas dans son épaule, sans même grimacer. Horrifié par cette absence de douleur, le mousquetaire s’avança et fit un moulinet qui griffa les avants-bras du géant. Celui-ci ne vit que lever son regard vide vers son attaquant.
-Vas-y, tues-le, Chourineur. C’est un agent du roi. On n’en a rien à foutre. Tues-le!
Vivement, Nicolas se retourna et vit Fanchon-l’Ange sortir de la pièce. Tout ce qu’il vit de Ginette fut une mèche de cheveux et un bout de sa jupe. Impossible de savoir dans quel état elle était! Merde! Merde! Merde! Nicolas se mit à courir derrière Fanchon, mais ne put attraper la porte avant que la vieille ne la verrouille. Lançant un regard derrière lui, il constata que le Chourineur s’approchait. Paniqué, il fit sauter le loquet de cette pièce dérobée et y pénétra à son tour. Malheureusement, Nicolas n’avait pas pensé que s’il faisait sauter la poignée de la porte, le Chourineur le suivrait inévitablement. Au moins, Nicolas avait la vitesse pour lui. Lorsqu’il se retourna dans cette nouvelle pièce, il se retrouva dans une taverne, un de ses tapis-francs ou se retrouvait toute la racaille du quartier. Au centre de cette vingtaine de marins, d’ouvriers, de bandits et autres hommes de mauvaises vies, il y avait Fanchon-l’Ange, un sourire mauvais sur le visage. Elle avait Ginette sur ses genoux, mais Nicolas fut incapable d’apercevoir le visage de la jeune femme tant il faisait sombre. La femme donna le maigre corps de la prostituée à un gros homme bedonnant tout proche et se leva, s’approchant de Nicolas.
-Eh bien, le mignon, on est policier comme ça?
Nicolas leva son épée vers elle, prêt à lui transpercer le corps. Il se moquait bien de toute la racaille qu’il y avait autour de lui. La rage seule lui servait d’intelligence en ce moment. La femme eut un rictus et abaissa l’épée du mousquetaire d’un doigt.
-Non, non, c’est pas un ben bonne idée, mon ami. Vois-tu, ici, il y a une bonne vingtaine d’hommes qui voudraient bien donner une raclée à quelqu’un dans ton genre, sans compter le Chourineur. T’aurais pu me laisser faire mon travail tranquille, mais tu as voulu jouer au plus fort. Voilà ce qu’il en coûte. Dans une heure, tu seras mort et ces hommes prendront leur tour pour s’amuser avec ta petite amie. Alors, tu as le choix. Tu sors, tu oublies tout ce qui s’est passé ici et tu peux revenir chercher la petite à la tombée de la nuit. Tu vois il faut bien que ces bons hommes s’amusent… Ou bien, tu joues le dur et tu décides de mourir. Prends ta décision.
Nicolas regardait la troupe avide devant lui. Il n’avait guère de choix. Même s’il était un des meilleurs épéistes du royaume, il ne pourrait jamais battre tous ces hommes à la fois et Ginette, elle…
Il n’eut pas le temps de prendre une décision. Le Chourineur l’avait pris par les épaules et le serrait à lui broyer les os. Il ne lui restait que quelques secondes… Quelque chose s’infiltra en lui. Était-ce la peur? Le savait-il seulement, lui, qui avait décidé d'être invincible? |
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