L'aube commençait à poindre lorsque j'entrai dans la chapelle. Il n'y avait personne comme de bien entendu. J'entendai le bruit de mes bottes qui résonnaient alors que je remontai l'allée centrale. Je ne portai ni habits de prêtre, ni habits d'ambassadeur. Juste celle d'un cavalier, épuisé et sale, non rasé depuis plusieurs jours.
Dépouillé de tous mes artifices, j'étais véritablement en cet instant, un serviteur du Christ. Un Christ de Justice, qui m'avait rappelé ici, dans les lieux même de mon calvaire, afin de parachever l'oeuvre commencée bien des années auparavant.
Sans appuis, sans connaissances, sans autres armes que ma fidèle épée, et sans autre armure que la protection fragile d'un roi d'Espagne qui me renierait si j'allais jusqu'au bout de mes convictions...
Arrivé devant la croix de Notre Seigneur, je tombais à genoux, et commençai à prier...
"Seigneur, si seulement tu pouvais éloigner cette coupe de mes lèvres...
Mais que ta Volonté soit faîte..."