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| Sujet: Frederick Von Lobkowicz 07.03.10 13:13 | |
| Frederick - VON LOBKOWICZ _______ ft. Jonas Armstrong
► 29 ans ► Prince Von Lobkowicz - Prince Electeur de Bohême - Prince du Saint Empire - Altesse Sérénissime - Ambassadeur impérial ► Allemand ► Veuf depuis peu « Il était une fois ... »Allemagne Un jour, dans un merveilleux palais, naquit un adorable petit garçon. Il n’avait encore rien fait dans sa vie, mis-a-part quitter le ventre de sa mère, le paradis pour les nourrissons, en criant, déçu de découvrir le monde extérieur ; il n’avait encore rien fait, et il héritait déjà de noms et de titres étourdissants. Sa naissance fut une fête, les festivités étaient moins grandioses qu’elles ne fussent pour son frère aîné, mais c’était, une nouvelle fois, l’occasion pour la famille de faire étalage de sa fortune. Tous les parents étaient présents, proches comme éloignés. Chacun voulait se pencher sur le berceau du nouveau-né, et s’extasier devant son adorable petite bouille. Les mères voyaient déjà leur petite fille épouser le jeune homme que sera devenu le bébé. Chacun formulait des désirs quant à son avenir. A peine né, il avait un destin tout tracé. Etant le cadet, il était destiné à une carrière religieuse. La famille, fervente catholique, comptait bien montrer son pouvoir et s’illustrer à travers ce petit homme. Elle était d’ailleurs déjà fort reconnue à travers le monde catholique, par son attachement à la religion et ce qu’elle lui avait apporté. Durant la guerre qui opposait les protestants et les catholiques tchèques, Zdenek Adalbert Lobkowicz, grand oncle de Frederick, a su montrer sa ferveur et sa dévotion pour le catholicisme. La victoire des catholiques, à la bataille de la Montagne Blanche le 8 novembre 1620 a eu pour suite l’élévation de Ferdinant II le 17 novembre 1623 au rang de prince du St Empire. Mais les Von Lobkowicz se sont également illustrés grâce à une grande tante du petit dernier de la famille : Polyxena de Pernstein a montré sa générosité à l’Eglise catholique ; elle a fait don à l’église des Carmélites de Prague d’une célèbre statuette de cire, celle de l’Enfant Jésus de Prague, dont on dit qu’elle possède des propriétés miraculeuses et qui fait l’objet d’un pèlerinage. La famille de Frederick est donc respectée partout en Allemagne, et dans l’Europe entière. Par ailleurs, un de ses oncles, Wenseslas-Eusèbe, fut feld-maréchal et premier ministre du Saint-Empire. La famille est donc reconnue par la religion et par le domaine politique, extrêmement liés. Un grand avenir attendait donc Frederick Von Lobkowicz. Son enfance se passa sans problème. Frederick apprit à marcher, à parler et jouait volontiers avec les enfants des domestiques. Mais ses parents souhaitaient des relations de plus haut rang pour le petit, et le présentèrent à des enfants promis à un aussi bel avenir que Frederick. C’est ainsi qu’il rencontra Gabriel de Gonzague et Vittoria de Castiglione, qui deviendront ses meilleurs amis. Une profonde amitié lia ces trois jeunes gens, qui aimaient énerver leurs parents en faisant toutes les bêtises possibles et inimaginables. Leurs rires enfantins résonnaient dans les couloirs du palais des Von Lobkowicz lorsque ses amis italiens lui rendaient visite. Avec eux, il embêtait les domestiques qui juraient volontiers contre ces garnements qui leur en faisaient voir de toutes les couleurs. Mais ils pardonnaient volontiers à Frederick, par la suite, lorsqu’ils voyaient ce petit blondinet qui leur faisait les yeux doux. Frederick savait jouer de son physique de petit ange pour éviter les punitions pourtant méritées. Il bénéficiait évidemment d’une éducation stricte et catholique, et ses parents s’efforçaient de lui faire comprendre les notions de respect et de politesse, même envers les domestiques. Mais lorsqu’il était avec ses deux meilleurs amis, il était capable de tout pour les impressionner. Il avait néanmoins besoin de leur présence pour grandir, ses parents en étaient convaincus. Lorsque Gabriel et Vittoria n’étaient pas là, Frederick était solitaire et renfermé, calme et obéissant. Mais lorsqu’il retrouvait ses amis de toujours, il devenait dynamique et courait partout, n’obéissant plus. Ses parents, quoique énervés lorsqu’il leur désobéissait, savaient que cela était bénéfique pour lui. Il fallait qu’il devienne sociable et dynamique. Il devait apprécier la compagnie des autres, tout en se faisant agréable. Gabriel et Frederick, en devenant adolescents, se sentirent en compétition, tout en gardant des liens solides. Ils tentaient de surpasser l’autre, que ce soit à la course ou à la chasse. Cette relation n’en restait pas moins seine. En essayant de surpasser l’autre, chacun d’eux tentait de se surpasser soi-même. Quant à Vittoria, Frederick la considérait comme sa petite sœur. Il était protecteur envers elle, et l’aimait d’un amour fraternel. Frederick était sincèrement attaché à ses deux amis. Il s’imaginait toujours à leurs côtés, même dans dix ans, quarante ans, soixante ans…Mais la vie en voulu autrement… « Prince ! Une lettre pour vous ! » Frederick était maintenant un charmant jeune homme. Il était assez grand, ses cheveux étaient devenus légèrement plus foncés mais son regard n’avait pas changé. Il avait toujours ces yeux bleus qui faisaient pâmer toutes les jeunes demoiselles qu’il croisait. Un domestique lui apporta la lettre, et repartit. Frederick était seul dans son bureau, assis près de la fenêtre où il observait l’immense jardin qui entourait le palais. La lettre venait de Gabriel, ce qui remplit de joie le jeune homme. Cela faisait quelques temps qu’il n’avait eus de nouvelles de ses deux grands amis. Les devoirs les empêchaient de se voir aussi souvent qu’ils le souhaitaient. Ses yeux s’agrandirent, puis ses sourcils se froncèrent. La stupéfaction le laissa pantois. Pendant quelques minutes il ne bougea pas, assis, le regard sur la lettre, relisant sans cesse les lignes sans les comprendre. Gabriel ne lui donner pas des nouvelles de lui et Vittoria. Son écriture n’était pas pleine d’humour et de malice. Son écriture ne faisait pas rire Frederick, comme il en avait l’habitude. Non. La lettre de Gabriel de Gonzague fit pleurer le jeune allemand. Il ne croyait pas ce qu’il lisait, ne voulait pas y croire. Non, ce n’était pas possible. Son meilleur ami devait lui faire une blague. Comment pouvait-il faire une blague pareille ? Pendant un court instant, Frederick se prit de colère contre Gabriel. Comment pouvait-il rire sur ce genre de choses ?! Mais la raison prit peu à peu possession de son esprit. Gabriel ne rigolait pas. Gabriel était sérieux. C’était vrai. Ses yeux s’emplirent de larmes, faisant briller ses prunelles. La lettre glissa de ses mains et tomba par terre. Ses yeux se fermèrent, les larmes coulaient sans s’arrêter sur ses joues. Il pleurait en silence. Il posa sa tête sur son bureau, et la recouvra de ses bras. Quelqu’un ouvrit doucement la porte, et l’observa. Il ne s’en rendit même pas compte, tant il était plongé dans sa peine. Dans un bruissement de froufrous, sa mère se dirigea vers lui. Elle ramassa la lettre et la lu. Sans un mot, elle releva sa tête, l’amena à se lever et le prit dans ses bras. Il plongea sa tête dans son cou, et pleura tout son saoul. Il laissa sa peine le submerger, sans retenu aucune. « Maman » prononça-t-il dans un sanglot étouffé. Il n’avait jamais pleuré devant sa mère, il ne lui avait jamais montré sa sensibilité. Son corps tremblait au rythme de ses sanglots. Il redevenait le petit garçon qui avait besoin de sa mère. Il était vulnérable, à ce moment-là, et sa mère était là pour le protéger. « Chuuut » répondit-elle, le berçant doucement. Vittoria était morte. Tout cela était si soudain. Frederick s’attendait à la voir dans quelques semaines. Chute de cheval. Mortelle. Morte de ses blessures. Comment le sort avait-il pu lui prendre son amie, sa sœur ? Pourquoi ce Dieu qu’on louait tant lui prenait une des femmes qui comptait le plus dans son cœur ? Pendant des jours Frederick se posa ces questions. Sans cesse. Sans trouver de réponse. La tante de Gabriel, qui connaissait bien le jeune homme, avait demandé à Frederick de venir en France, près de Gabriel. Il prenait lui aussi très mal la perte de Vittoria, et laissait son chagrin l’envahir. Frederick n’avait pas hésité une seconde, et dès qu’il eut repris ses esprits, il fit préparer ses affaires pour le voyage. Après des jours de voyage, Frederick arriva enfin chez son ami. Lorsqu’il allait en France, il aimait admirer le paysage qui défilait derrière les carreaux du carrosse. Mais cette fois-ci, il n’était pas d’humeur. Il regardait, sans regarder. Il ne voyait rien. Ses souvenirs le laissaient dans un état de léthargie. Il était encore sous le choc.
Dernière édition par Frederick Von Lobkowicz le 07.03.10 13:31, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: Frederick Von Lobkowicz 07.03.10 13:14 | |
| France
« Mein Freund »
Frederick parcourut à grandes enjambées la distance qui le séparait de Gabriel, et le prit dans ses bras. Des cernes assombrissaient ses yeux, et ses cheveux, toujours bien coiffés, étaient dans un triste état. Gabriel, cet homme qui prenait toujours soin de lui, se laissait doucement dépérir. On voyait qu’il avait fait des efforts pour accueillir son ami. Frederick garda Gabriel quelques minutes dans ses bras. Puis il se recula, un sourire triste sur les lèvres. Il ne trouvait pas les mots. Aucun n’aurait pu traduire à quel point il était désolé. Il savait que Gabriel se sentait encore plus démunis que lui. Si Vittoria était une sœur pour Frederick, il savait qu’elle était un peu plus pour Gabriel. Sans un mot, ils se dirigèrent vers l’entrée de la bâtisse.
Frederick resta quelques temps en France. Il séjournait avec Gabriel, chez la tante de ce-dernier. Ils ne parlaient pas beaucoup, mais se consolaient l’un l’autre par leur présence. La tante donnait le courrier de Gabriel à Frederick. Il héritait ainsi des multiples lettres de condoléances. Il ne les ouvrait pas, mais les mettait dans une boîte, dans sa chambre. Anne de Gonzague voulait éviter à Gabriel le devoir de lire toutes ces lettres exprimant la désolation et la peine. Frederick ne savait pas ce qu’il ferait de ces lettres. Devait-il attendre un jour où Gabriel serait remis de la perte de son amour ? Mais Gabriel irait-il mieux un jour ? Frederick l’espérait fortement, bien qu’il doutait qu’on puisse vivre sans l’être aimé. L’allemand admirait l’amour que se portaient ses deux amis. Il n’avait ressenti aucune jalousie, et aimait les voir ensemble. Il les admirait d’autant plus que lui-même n’avais jamais ressenti cet amour pour quelqu’un, et rêvait d’être regardé comme Vittoria regardait Gabriel. Frederick plaçait l’amour sur un piédestal, et se disait qu’il ne pouvait être que déçu par les jeunes femmes qu’il côtoyait.
Les jours passaient, puis les semaines, et au bout de deux mois, Frederick reçu une lettre de ses parents. Ils lui demandaient de revenir en Allemagne, ils avaient besoin de lui pour une affaire de politique. Il prit donc congé de son ami, à regret, et parti. Il se sentait coupable de laisser ainsi Gabriel, et ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter. La détresse pouvait vous faire faire des choses inconsidérées. Il fallait espérer que Gabriel survive à cette douleur, à cette épreuve que la vie lui imposait.
Allemagne
Dès son retour, Frederick fut occupé par des affaires de politique, et n’eut pas une minute à lui. Et lorsqu’il était enfin seul, son frère venait le voir pour lui parler des affaires de l’empire. Tout ceci l’empêcha pendant un certain temps de revenir à ses noires pensées, mais Gabriel restait toujours dans un coin de son esprit. La culpabilité lui faisait regretter son départ, et il pensait à retourner en France. Il savait que Gabriel avait besoin de lui.
Quelques semaines après son retour en Allemagne, son domestique lui apporta deux lettres. L’une était destinée à Gabriel, et l’autre était pour lui-même. N’ayant le temps d’ouvrir sa lettre, il les posa sur son bureau, près de la boîte où il mettait les lettres envoyées à son ami. Quelques jours plus tard, une dispute avec son frère aîné le mit dans une colère noire. Il alla dans son bureau pour se calmer et ne pas dire de choses qu’il regretterait par la suite. Il aperçut alors les deux lettres, et dans sa colère prit une des lettres et la jeta dans l’immense cheminée qui chauffait la pièce. Il prit l’autre lettre et l’ouvrit, sans voir qu’il tenait en fait dans ses mains la lettre destinée à Gabriel de Gonzague. Cette lettre aurait du se retrouver dans la boîte noire, avec toutes les autres. Son contenu aurait du être tait à jamais. Cette lettre n’aurait pas du se retrouver entre les mains de Frederick. Lui-même n’aurait jamais du la lire. Une simple lettre peut vous changer la vie. Une lettre d’un ami peut tout changer. Tout. Un bout de parchemin peut tout chambouler. Ces parchemins ont un pouvoir indéfinissable sur les hommes. Et les hommes ne s’en rendent pas compte. Les mots sont les maitres du jeu. Les hommes n’en sont que les pions. Comment Frederick aurait pu se douter que sa vie changeait à cet instant même ? Comment aurait-il pu deviner que ces mots allaient tout chambouler. Tout comme cette lettre où il apprenait la mort de Vittoria. Il ne pouvait que faire le rapprochement entre ces deux lettres. Deux mois plus tôt, il laissait une lettre tomber, et s’affaissait en pleurant toutes les larmes de son corps. Aujourd’hui, son regard n’était pas plein de larmes. Il était plein de colère, de rage, de haine. L’allemand posa la lettre sur son bureau, et s’assit. Il relut la missive plusieurs fois, voulant être sur d’avoir bien compris. Une nouvelle fois, il ne voulait pas croire ce qu’il lisait.
Castiglione 20 janvier 1656
Mon cher neveu ;
Aucun mot couché sur ce papier ne saura traduire la douleur qui nous habite tous aujourd’hui. Vous savez que nous devons faire front ensemble, et nous soutenir face à cette tragédie qui nous a pris une fille, une cousine, une personne aimée.
Mon cher Gabriel, ne sombrez pas, restez à nos côtés. Vous avez autant besoin de nous que nous avons besoin de vous. Vous êtes le seul à l’avoir connue si heureuse, si proche, si souriante. Nous devons garder de Vittoria ce dernier souvenir qu’elle nous a laissé. Sa joie, son rire, ses yeux verts pétillants. L’oublier serait la trahir, Gabriel. Si vous l’aimiez, ne la trahissez pas.
Nous devons restés soudés, Gabriel. Ne sombrez pas dans la culpabilité, rien en nous tous ne l’a poussé à faire ce geste. Elle seule a décidé de fermer à jamais son destin, de le lier à cette mort. Celle-ci nous a prit une fille, Gabriel, nous ne voulons pas qu’elle nous prenne notre neveu. Vittoria n’aurait voulu que vous la rejoigniez. Il s’agit de son geste, contre elle-même, et non contre vous. Nous avons besoin de vous ici, mon cher neveu.
Acceptez que le souvenir de Vittoria ne soit entaché de ce geste. Je vous en prie, vous en conjure, malgré toutes nos propres réticences, nous ne pouvons nous souvenir de l’ultime geste Vittoria comme d’un péché, qui la bannirait à jamais du Paradis où nous la retrouverons. Acceptez, Gabriel, qu’elle rejoigne cette terre sainte où nos ancêtres reposent, et non cette terre impie où reposent les âmes damnées. Vittoria ne l’aurait accepté pour aucun de nous, ne l’acceptons pas pour elle.
Pliez-vous, je vous en prie, Gabriel, à cette ultime faveur que je vous demande. Que Vittoria repose en chrétienne, et non en impie. Notre oncle, notre bienheureux Louis de Gonzague, ce saint ancêtre, veillera sur elle du haut de sa jeunesse éternelle.
Nous nous souviendrons à jamais de ses immenses qualités, de tout ce qu’elle nous aura offert. J’espère qu’aucun de nous ne pourra l’oublier, quelque soit notre avenir.
Reposez-vous, Gabriel, apaisez vos souffrances, et acceptez ses dernières volontés, celles de vous voir heureux. Elle a sacrifié sa vie pour qu’aucun de vous ne viviez avec un but impossible à atteindre.
Nous serons à Paris dans peu de jours, nous espérons vous voir de meilleure santé que nous l’a annoncé votre tante. Votre mère se joindra à nous, ainsi que votre sœur. Prenez soin de vous, de votre cœur, Gabriel.
Affectueusement,
Cristina di Castiglione |
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| Sujet: Re: Frederick Von Lobkowicz 07.03.10 13:15 | |
| C’était comme si Vittoria était morte une deuxième fois. Le chagrin de sa mort serra une nouvelle fois le cœur de Frederick. Cette amie tant aimée, cette sœur, avait commis un geste irréparable. Et Gabriel le savait parfaitement, alors que Frederick ne l’apprenait que maintenant. S’il n’avait pas lu cette lettre par erreur, jamais il n’aurai su la vérité. Gabriel la lui aurait caché jusqu’à la fin de sa vie. Frederick était resté à ses côtés, l’avait consolé, l’avait aidé, l’avait écouté, réconforté, pendant que Gabriel le regardait dans les yeux en lui mentant. Comment avait-il pu déplorer cette chute de cheval, alors qu’il savait pertinemment qu’elle s’était donné la mort ? Frederick était choqué par cette révélation, mais également déçu. Il s’était imaginé qu’entre Gabriel et lui il n’y avait pas de secret. Il s’était imaginé qu’ils se disaient tout. Il devait admettre qu’il s’était trompé. Le prince se doutait, par ailleurs, de la cause de ce… « Suicide ! » Qu’il détestait prononcer ce mot ! C’était comme s’il jurait. La cause ne pouvait être que Gabriel. Les deux amoureux ne pouvaient s’unir. Vittoria avait préféré la mort…Outre la colère due au mensonge, Frederick ne pouvait s’empêcher d’en vouloir à Gonzague. Il ne le voyait désormais que comme celui qui l’avait privé de la présence de Vittoria, sa sœur. Frederick se sentait trompé, trahi. Jamais il n’aurait imaginé cela. Son monde s’écroulait, tout ce qu’il avait construit n’était plus que ruines. Malgré sa rage contre Gabriel, il ne put s’empêcher de ressentir de la pitié pour lui. Il vivrait à jamais avec cette mort sur la conscience. Vivre sans l’être aimé pouvait être terrible, mais vivre avec le poids d’un suicide l’était encore plus. D’autant plus si c’était le suicide de l’être aimé. « Il est bien assez puni » chuchota Frederick pour lui-même. Il garda néanmoins la lettre, même s’il ne comptait pas s’en servir. Il pensait à Vittoria, et voulait que son âme repose en paix. La culpabilité pouvait désormais tuer Gabriel de Gonzague, Frederick ne verserait aucune larme. Leur trio s’était tout à coup décomposé. Il ne restait plus rien de ces enfants qui couraient en criant dans les couloirs et qui terrorisaient les domestiques. Il ne restait plus rien de cette insouciance qui les réunissait. La tristesse s’empara de Frederick, et il resta des heures durant dans son bureau. Ses proches, croyant qu’il était toujours fâché, ne venaient pas le voir. Il était seul. Seul au monde. Perdu, sans ses amis de toujours. Tous ses rêves étaient désormais impossibles.
Les jours s’étiraient en longueur. Frederick en voyait les heures, les minutes et même les secondes. Son regard se portait régulièrement vers les horloges. Il n’attendait que la nuit, où il pouvait, enfin, libérer son esprit des sombres pensées qui l’obscurcissaient. Mais la nuit il rêvait de Vittoria et de Gabriel, et il lui arrivait de crier durant son sommeil. Il voyait le corps de Vittoria, froid, par terre. Et parfois il l’entendait qui lui disait « Pardonne à Gabriel, ce n’est pas sa faute. » Ces cauchemars le rendaient maussade. L’on s’inquiétait, demandait ce qu’il avait, mais il ne disait rien. Il ne pouvait révéler cette vérité qui le hantait.
La famille de Frederick n’avait pas changé d’idée concernant son avenir : il devait incarner la ferveur religieuse qui caractérisait les Von Lobkowicz. Un jour, alors qu’il méditait dans son bureau, comme il en avait pris l’habitude, sa mère vint le voir. Elle savait que quelque chose n’allait pas, et se doutait qu’il s’agissait de la mort de Vittoria. Depuis ce jour où il avait pleuré dans ses bras, il n’était plus le même. Ses yeux bleus n’étaient plus rieurs, et sa bouche ne s’étirait plus en un sourire qui illuminait son visage. Quelque chose s’était éteint en lui. Et elle ne pouvait rien y faire. Elle avait donc, avec la famille, décidé de l’envoyer au Pérou, sur les traces de Rosa di Lima. L’éloignement lui ferait du bien. Rien là-bas ne lui rappellerait son enfance avec Gabriel et Vittoria. Il apprendrait comment vivent les gens là-bas, et se rendrait compte de la chance qu’il a eu d’être né dans une famille fortunée. Il apprendrait la compassion. Il sera plus utile au Pérou. Cette révélation fut un choc pour lui. Le Pérou ! Mais c’est à l’autre bout du monde ! Qu’irait-il faire au Pérou ? A trouver un sens à ta vie, lui disait sa mère. Tu seras au service des autres, Dieu t’en sera reconnaissant. C’est ton destin, tu ne peux y échapper. Tu seras toujours plus utile que si tu restais dans ton bureau toute la journée. Gretchen Von Lobkowicz se faisait dure, pour le décider à partir. Ca lui déchirait le cœur de lui parler ainsi, et d’envoyer son enfant à l’autre bout du monde. Mais elle le sentait mourir, et là-bas, il sera tellement occupé qu’il ne pourra penser à… Elle essuya discrètement une larme. Tu pars dans trois jours, lui dit-elle. |
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| Sujet: Re: Frederick Von Lobkowicz 07.03.10 13:17 | |
| Pérou
Le voyage avait été terriblement long. Frederick avait détesté la vie en mer, mais au moins, il était heureux de poser enfin un pied sur la terre ferme. Son air maussade ne l’avait pas quitté, et il avait très peu parlé aux autres passagers et aux marins. On le disait orgueilleux et fier. Il était triste et déprimé. Il avait tout fait pour annuler ce voyage. Il avait dit des choses horribles à sa mère et à son frère. Il avait fait trembler le château par sa colère. Les domestiques n’osaient pas le regarder. Mais rien n’y avait fait. Sa mère avait caché ses larmes. Et il était parti, contre son gré. Ce n’était pas lui qui faisait la loi, lui avait-on rétorqué à maintes reprises. C’était de son devoir de venir au Pérou, et de montrer une belle image de la famille.
Frederick était ébloui par tant de beauté. Jamais il n’avait vu ce genre de paysage. Le soleil brillait, et était beaucoup plus chaud qu’en Allemagne. Il se dirigeait vers un hospice, on lui avait dit d’aller voir le médecin et de proposer son aide. Ses domestiques transportaient ses bagages dans une sorte d’ambassade, où il pourrait s’installer confortablement. Un habitant lui montrait le chemin, sans parler. Il aperçut alors une grande tente, où étaient disposés quelques lits occupés. Frederick entra, et demanda où se trouvait le médecin. Une jeune femme se tourna vers lui. Ses yeux sombres se posèrent sur lui, et il se sentit dévisagé. Ses longs cheveux noirs encadraient son visage angélique. Il n’avait que très rarement vu des femmes avec des yeux et des cheveux aussi sombres. L’allemand se sentit un instant décontenancé par cette jeune femme.
« Je suis le médecin » lui répondit-elle. Il ne put s’empêcher de froncer les sourcils, et de crier « Eine Frau ! » Ses mots s’étaient échappés de sa bouche, mais il se dit qu’elle ne comprendrait surement pas l’allemand. Il se tourna alors vers un de ses domestiques, et lui dit d’un air moqueur : « Diese Unglücklichen werden sie alle sterben » *
*Ces malheureux, ils vont tous mourir
Il riait avec son domestique, lorsque la jeune femme lui répondit, dans la langue de Goethe :
« In einigen Tagen lieber dies könnte eben Stich Einspritzung von Bremse Sie und meine Finger wirklich töten, Ihnen Herren zu retten “*
*Dans quelques jours c'est plutôt cette piqûre de taon qui pourrait bien vous tuer et mes doigts vous sauver Monsieur.
Frederick se figea. Elle avait compris ce qu’il avait dit. Elle parlait allemand. Il se trouva pendant un instant un parfait crétin. A peine était-il arrivé qu’il se faisait déjà remarquer. Elle s’éloigna sans un regard vers un malade. Il reprit ses esprits et lui courut après, lui demandant si elle parlait allemand. « Quelle question ! » se dit-il, après une seconde de réflexion. Bien sûr qu’elle parlait allemand !
« Ainsi que le russe, l’espagnol, l’italien, le français et l’anglais entre autre, oui… »
Frederick la regarda avec étonnement. Elle semblait donc être une femme intelligente, en plus d’être d’une grande beauté ! Soudain, son évocation de la piqure de taon lui revint en mémoire. Il lui demanda si elle pensait vraiment que c’était une piqure de taon.
« Si je le pense ? J’en suis sûre ! Et si vous désirez la laisser ainsi encore quelques jours je suppose que vous en serez aussi persuadé que moi. » Un sourire narquois se dessina sur ses lèvres, et elle tourna la tête vers un patient. « Si l’infection vous en laisse le temps, bien entendu.
-Eh bien, qu’attendez-vous pour me soigner, mademoiselle ? Voulez-vous avoir l’Allemagne sur le dos, pour ne pas m’avoir sauvé ?
-Monsieur, votre rang ne vous met pas au dessus de ses pauvres gens ! Je vous soignerai donc APRES ces deux autres personnes, rassurez-vous, vous n'en mourrez pas ! Et je serai plutôt embêtée que vous continuiez à me donner des ordres, je ne suis pas une de vos domestiques ! »
« C’est qu’elle a du caractère ! » chuchota Frederick à son domestique, un sourire aux lèvres. Elle le regarda d’un œil noir, tout en pansant un patient. Frederick s’inclina, moqueur : « Eh bien soit, je vous attendrai »
Quelques minutes plus tard, il était assis et la jeune femme s’activait. Elle devait percer le bouton pour que la piqure ne s’infecte pas. Frederick ne se sentait pas rassuré, bien qu’il l’avait observé soigner les malades. Lorsqu’elle l’eu soigné, elle lui dit :
« Songez que cette douleur n'est rien comparé à la fièvre et aux convulsions que vous auriez dû subir sans mon intervention ! »
Le jeune allemand la remercia, non sans ironie. Un autre médecin arriva, et confirma le diagnostique de la jeune femme. Elle lança un regard plein de « je vous l’avez bien dit » à Frederick, et, touché dans son estime, il répondit au médecin, ignorant sa bienfaitrice : « Je suis plus rassuré que ce soit vous qui me le dîtes, monsieur » Comme il l’avait deviné, et secrètement souhaité, elle fut touché, et elle lança, non sans une pointe de colère dans la voix : « Ah mais si mon cher collègue veut me remplacer, je lui cède ma place volontiers, j'ai des patients moins récalcitrants qui ont besoin de mon aide ! »
Elle s’appelait Eugénia de Santil, et Frederick prit un malin plaisir à l’embêter les jours suivants. La jeune femme s’indignait de ses remarques, et prenait vite la mouche. L’allemand était souvent moqueur et taquin. Sans le savoir, elle lui redonnait le sourire. Il se sentait renaître aux côtés d’Eugénia, et ne pensait plus à l’Allemagne, ni à ses sombres souvenirs. Il la suivait dans ses visites aux patients, et apprenait beaucoup en l’observant. Elle sauvait beaucoup de malades, que l’on aurait pu vouer à la mort. Elle les guérissait miraculeusement, et Frederick était toujours étonné. Il se prit d’un profond respect pour Eugénia, et d’une admiration non feinte.
Quelques mois plus tard, une réception fut organisée. Evidemment, ce n’était pas le genre de réceptions que l’on faisait en Allemagne, mais Frederick en était ravi. Il s’était attendu à voir les autres habillés sur leur trente-et-un, mais il n’en était rien. Chacun avait mis ses vêtements de tous les jours. Frederick en fit donc de même. Il ne voulait pas être regardé comme le Prince, mais comme un homme comme les autres. Il n’avait que faire du souci des convenances ici, il avait appris à vivre comme l’égal des autres. En cela, il avait incroyablement changé et évolué. Il aperçut Eugénia de Santil, et un sourire apparut sur ses lèvres. Elle était incroyablement belle. Ses longs cheveux se promenaient sur son dos, et Frederick aurait voulu y glisser discrètement sa main pour pouvoir les caresser. Il s’approcha d’elle, et lui chuchota qu’il la trouvait magnifique. La soirée était agréable et se passait bien. Loin des sourires figés et froids, et des rires cachés derrières les éventails, l’on s’amusait vraiment. Le sourire ne quittait pas Frederick, et il se sentait bien. Pendant quelques minutes, il prit un peu de recul en regardant les autres personnes, et se dit qu’il ne voulait plus quitter le Pérou. Il avait ici tout de dont il avait besoin. C’était incroyable, lorsqu’on pensait qu’il avait tout fait pour ne pas venir.
Tout à coup, une note de musique s’éleva dans les airs. Puis une deuxième. Des couples se dirigèrent vers une piste de danse improvisée et esquissèrent des pas. Frederick ne connaissait pas cette danse. Il les regardait d’un œil étonné, lorsqu’Eugénia s’approcha de lui. Il lui demanda quelle était cette danse. « Un Tango » Le sourcil levé de l’allemand montra à son amie qu’il n’avait jamais entendu parler de ce genre de danse. Elle lui tendit la main, et il la prit. Ils se placèrent au milieu des autres couples.
« - La première chose importante dans cette danse, est le regard que vous portez à votre partenaire !, commença Eugénia
- Quel regard dois-je lui porter?
- Eh bien ... Un regard ... pétillant ! Un regard ... où se mêlent peut-être une certaine attirance et quelque peu ... de passion ! , répondit-elle. Elle semblait quelque peu gênée, et Frederick s’en amusa. - Je vais tâcher d'essayer...dîtes-moi si mon regard vous va, lança-t-il, tout en faisait un clin d’œil à sa partenaire.
-Non, je n’ai pas dit de cligner des yeux, répliqua Eugénia en lui tapotant gentiment l’épaule. Oubliez ce clin d'œil ! Il s'agit d'une danse corporelle ... rapprochée sans trop l'être non plus ... tout se joue dans le regard ! Votre partenaire doit y lire de la passion avant même que vous ne fassiez les premiers pas ! Comprenez-vous ?, continuait-elle, tout en rougissant. C'est surtout l'homme qui doit fixer sa partenaire ... la jeune fille doit être une créature fragile virevoltant, tandis que lui mène la danse ! Cette image d'une femme quelque peu soumise, devrait bien vous plaire à vous ! , dit-elle en souriant, et en faisant un clin d’œil à Frederick.
- Je ne peux vous exprimer ma passion par mon regard si vous me forcez à me concentrer sur vos paroles, bien que j'apprécie votre voix, répliqua Frederick, touché au vif par la remarque de l’espagnole. -Soit ! Alors allez y fixez moi ! »
Frederick planta son regard dans celui d’Eugénia, et ce fut comme si rien n’existait plus autour d’eux. Ils étaient seuls au monde. Il savait que c’était mal, qu’il ne pouvait pas, que c’était impossible. Mais Eugénia, quelque peu gênée, reprit :
« - C'est ... bien ... »
Elle mit son bras sur l’épaule de Frederick, et lui prit la main. Elle lui dit qu’il devait encercler sa taille, et il le fit, tout en continuant à la regarder, d’un regard intense, plein de passion. Ils se rapprochèrent. Eugénia tentait de regarder ailleurs, mais le regard de Frederick ne la quittait pas. Sa main pressait légèrement la taille de sa partenaire, tant il était heureux de la tenir enfin dans ses bras. Il en avait rêvé. La longue chevelure brune caressait doucement sa main. Ils étaient terriblement proches. Il aurait voulu que cet instant ne s’arrête jamais. Qu’il dure une éternité. Au bout d’un instant, il chuchota :
«Comme cela ?
-Oui ... c'est parfait ! Il ne faut pas me presser trop contre vous ... déjà que l'on dit cette danse osée, il ne faudrait pas que l'on me juge gourgandine au point de minauder de la sorte avec un futur ecclésiastique ! »
Sa réponse toucha Frederick en plein cœur. Un futur ecclésiastique ! Bien sûr qu’il y avait pensé. Il était voué à la religion. Il ne devait pas aimer une femme. Ce serait manquer de respect à ses parents, et à toute la famille. L’instant n’avait pas duré une éternité. Il était brisé. Frederick n’eu pas la force de répondre, et s’éloigna légèrement d’Eugénia. La musique s’évanouie dans la douceur de la nuit, et ils se séparèrent.
Cette soirée resta gravée dans les souvenirs de Frederick. Il n’en voulu pas à Eugénia, pour sa remarque concernant son futur statut d’ecclésiastique, et il passa la journée suivante avec elle. Comme elle lui avait appris à danser le tango, il voulu à son tour lui enseigner quelque chose. Ils étaient à deux ce jour-là, et tout paraissait idyllique aux yeux de Frederick. Il prit la main d’Eugénia, et lui dit qu’il voulait lui aussi lui apprendre quelque chose. Il n’y avait aucun bruit, le monde semblait s’être arrêté pour écouter Frederick chanter. Sa voix s’éleva.
« Als ich fortging war die Strasse steil - kehr wieder um »
Il n’avait pas lâché la main d’Eugénia, et la regardait tout en chantant. Il profitait de ces instants où il n’était pas encore officiellement un ecclésiastique. Il profitait de ces instants où il n’était promis à personne, pas même à Dieu. Il voulait faire Eugénia sienne, tout en sachant que c’était impossible. Elle était la femme qu’il lui fallait. Il l’aimait. Sincèrement. Profondément. Passionnément. Elle reprit le refrain avec lui, commençant à retenir les paroles. Et leurs voix s’unirent dans les airs.
Durant ces mois qu’ils avaient passés ensemble, elle l’avait beaucoup aidé. Il s’était confié, et lui avait parlé de Gabriel et de Vittoria. Il lui avait confié sa peine, sa détresse. Selon elle, il devait se venger, Gonzague le méritait. Et peu à peu cette idée prit forme dans l’esprit de Frederick. La lettre. La lettre, il l’avait toujours. Elle serait un moyen de se venger de Gabriel de Gonzague.
Le bonheur entourait Frederick de son halo de lumière. Mais un jour, un beau jour où le soleil brillait de mille feux, on lui apporta une lettre. Comment Frederick aurait-il pu savoir qu’une nouvelle fois, une lettre allait bouleverser sa vie. Ses yeux parcoururent rapidement les lignes. Il devait partir. Alors qu’il se sentait si bien ici. Son frère, Matthias Von Lobkowicz, premier ministre de Léopold 1er, était frappé d’impuissance. Or, il fallait un descendant. Sa mère faisait donc appel à son cadet pour perpétuer la famille. Il devait rentrer au plus vite en Allemagne. On lui trouverait une épouse, et il pourrait restaurer l’honneur des Von Lobkowicz. Frederick, heureux d’échapper à la vie ecclésiastique, pensa qu’il pourrait présenter Eugénia de Santil à sa famille et l’épouser, comme il le désirait fortement. Cependant, il ne lui en dit rien, lui avouant juste qu’il devait partir au plus vite. Cela lui déchirait le cœur de devoir la quitter, mais l’idée de la revoir et d’en faire sa femme le rassurait. La veille de son départ, ils passèrent la journée à deux. Alors qu’ils parlaient, elle lui tendit un médaillon qui refermait une mèche de ses cheveux.
« Ceci est un bien maigre cadeau, mais c’est tout ce que j’ai. » lui dit-elle, en baissant les yeux.
Il prit son menton dans la main, et releva sa tête, la regardant dans les yeux.
« Ce médaillon a bien plus de valeur que tout l’or que l’on pourrait m’offrir. Je vous en remercie infiniment. »
Il prit alors une bague qu’il avait à son doigt, la lui donna, et lui dit :
« Lorsque vous rencontrerez certains incrédules qui vont diront que vous n’avez pas connu le Prince du Saint Empire, vous leur montrerez cette bague. » |
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| Sujet: Re: Frederick Von Lobkowicz 07.03.10 13:17 | |
| Allemagne
« Que dîtes-vous ? Epouser une orpheline, sans nom, sans fortune, mais vous êtes tombé sur la tête mon fils !
-Mais Mère, nous n’avons pas besoin d’argent, alors qu’est-ce que cela changerait ?
-L’argent est plus important que vous ne le croyez ! Et les titres sont primordiaux !
-Je n’ai que faire des titres Mère. Je préfère une femme sans nom et intelligente plutôt qu’une parfaite sotte riche.
-Et c’est moi qui choisira votre femme, vous n’avez pas votre mot à dire. La conversation est close. Vous pouvez partir. »
Frederick quitta la pièce et claqua la porte. Il ne pouvait épouser une femme autre qu’Eugénia. Et que faisait sa mère de l’amour ?
Des années plus tard « Toutes mes condoléances, Prince. »
L’homme serra la main de Frederick. Cela faisait huit ans qu’il était revenu du Pérou, et sa vie avait pris un tour qui lui déplaisait fortement. Il n’avait pas épousé Eugénia de Santil, et n’avait eu aucune nouvelle d’elle depuis son départ. Il se demandait souvent ce qu’elle était devenue, et il se voyait s’échapper, et partir la rejoindre. Il avait épousé une cousine, fortunée et loin d’être aussi belle et intéressante qu’Eugénia. Le mariage avait tout de suite été consommé, il n’avait servi qu’à cela. Une fille était née de cette union, Elsa, son Elsa, la seule qui lui redonnait le sourire. Puis sa femme avait enchaîné les fausses couches. Il fallait un garçon. Mais elle n’avait pas survécu. Elle était morte. Bien qu’il ne fût pas attaché à elle, il se sentait triste. Elle était morte juste parce qu’il fallait un descendant mâle aux Von Lobkowicz. Triste destinée. Frederick prit la main de sa fille. Elle pleurait. Il s’agenouilla face à elle, et la prit dans ses bras. Elle avait sept ans, et perdait déjà sa mère. Le poids de la responsabilité devint lourd sur les épaules du jeune père.
Les souvenirs du Pérou n’avaient pas quitté Frederick. Et l’idée de la vengeance fermentait dans son esprit. Eugénia avait raison. Il devait payer. Maintenant qu’il n’avait plus de devoirs, mis à part dans le domaine politique, il pouvait organiser ce plan de vengeance. Il prendrait la lettre des parents de Vittoria et irait au Vatican.
Alors qu’il organisait son départ pour le Vatican, l’Empereur lui demanda d’aller en France. Frederick aurait volontiers décliné la demande, si elle ne fut pas, en fait, un ordre. Il devait obéir. Frederick devait inviter la Reine de France, et une certaine Eugénia de Cortès à venir en Allemagne, pour assister au mariage de l’Empereur avec la demi-sœur de Marie-Thérèse. Frederick espérait que ce voyage ne durerait pas longtemps, et qu’il pourrait vite se remettre à son projet initial. |
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| Sujet: Re: Frederick Von Lobkowicz 07.03.10 13:21 | |
| « Que diable, vous êtes à Versailles ! »
► Un paradis ou un enfer versaillais ?
Frederick Von Lobkowicz n’est jamais venu à Versailles, mais il avait entendu maintes choses sur la cour du Roi de France. Il fut étonné, en arrivant, de voir tant de luxes et de splendeur. Le palais est tout simplement magnifique. On lui avait dit que la cour de France était beaucoup plus « dépravée » (selon sa mère) que celle d’Allemagne, et on ne lui avait pas menti. Si tout est caché, et si l’on parle à mot couvert, l’on devine bien les véritables intentions de ces courtisans. Les fêtes y sont nombreuses, et il est facile d’y trouver matières à se divertir. Frederick éprouvait une certaine appréhension à venir à Versailles. Il sentait qu’il ne serait pas dans son milieu, et qu’il serait épié. Le moindre faux pas le guiderait vers une honte certaine. Quant à l’architecture et aux décorations, il est obligé d’avouer qu’il admire tant de beauté. Il pourrait regarder pendant des heures les tableaux qui ornent les murs. Les jardins sont extraordinaires, et il aime s’y promener, perdu dans ses pensées.
► Vérité ou fantasme du complot ?
Frederick vient d’arriver en France, et il ne pourrait dire ce qu’il pense de ces histoires de complots. Il en a entendu quelques rumeurs en se promenant dans les couloirs, mais à vrai dire, cela lui importe peu du moment que l’Empereur Léopold Ier ne soit pas touché. Il est néanmoins certain que, dans chaque royaume, des personnes s’opposent au dirigeant, et essaient de le faire tomber de son piédestal. Cela concerne le Roi de France, et Frederick ne saurait s’occuper de cette affaire. La France n’est pas son pays, et ce n’est pas à lui à défendre le Roi. L’allemand a déjà bien à faire…
► Plutôt colombe ou vipère ?
Frederick n’a que faire des rumeurs de couloirs. Il n’est pas ici pour savoir qui a dit quoi, et qui trompe son conjoint avec qui. Il est ici au nom de l’Empereur, et ne voudrait en aucun cas ridiculiser son pays en participant à ces ragots. De voir les courtisans être occupés à de telles affaires le fait rire. Il espère néanmoins ne point être un sujet de conversation pour ces courtisans, bien qu’il se doute que son arrivée a du provoquer des questionnements et des regards bien curieux.
« Plus bas la révérence, plus bas. »
► Freddy, ou l'homme parfait ► 29 ans, je l'ai déjà dit ! ► Régulière, pour le bonheur de certaines ► Longue vie à moi ! Euh, au Roi pardon Code bon by Lisa ► Ne vous jetez pas sur moi =P |
| | | Amy of Leeds
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.Discours royal:
♠ ADMIRÉE ADMIN ♠ Here comes the Royal Mistress
► Âge : A l'aube de sa vingt septième année
► Titre : Favorite royale, comtesse of Leeds et duchesse de Guyenne
► Missives : 7252
► Date d'inscription : 10/09/2006
| Sujet: Re: Frederick Von Lobkowicz 07.03.10 13:59 | |
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| Sujet: Re: Frederick Von Lobkowicz | |
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