Philippe d'Orléans
« s i . v e r s a i l l e s »Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !Discours royal:
ADMIN TRAVESTIE Monsieur fait très Madame
► Âge : 27 ans
► Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
► Missives : 10014
► Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Bal ou colère des dieux ? [Henriette] 24.02.10 23:28 | |
| Un bal ! Un bal ! Quelle magnifique nouvelle qui tombait au moment où Monsieur avait besoin de se changer les idées. Après tout, entre les frustrations, les querelles, les jalousies … Il avait beau prendre sur lui, le Prince craquerait tôt ou tard … Mais pas tout de suite, pas maintenant, il n'avait pas de temps ! Quelques jours auparavant, au cours d'une discussion avec son frère au cours du petit lever, Louis lui avait soumis l'idée d'un bal mais il voulait que ce soit original, mélangé à un jeu. Quel drôle celui là, il donnait une idée et à Philippe de monter un palais à la Versailles avec trois planches de bois. Louis avait donné des idées de déguisements, de ne pas véritablement se montrer … Philippe réfléchit et le thème du bal des dieux est apparu. Le principe ? Plusieurs Louis. Pour expliquer, Louis et d'autres hommes au physique similaire se déguiseraient en dieu grec de leur choix. Ils seraient masqués bien sûr et le jeu serait de trouver qui est le véritable Roi ! Les autres devraient jouer à être le monarque. Que c'était drôle ! Quant aux convives, ils devraient se déguiser en l'époque de leur choix, SAUF la leur. De nombreuses civilisations, époques, rois, contrées regorgent de costumes pour faire son choix, seuls les dieux grecs sont imposés aux multiples rois, ils choisiront les leurs. Et pour le comble du tout, ce bal se passerait à Saint Cloud ! Autant montrer les beautés de ce domaine dont la splendeur faisait penser à Versailles. Enfin les jardins étaient de Le Nôtre par exemple et les mêmes peintres se sont mis à la tâche chez le Roi et chez son frère. Puis, il est plus simple d'organiser chez lui, loin du tumulte des vautours de la Cour. Il pourrait choisir les couleurs, les dispositions, choisir jusqu'aux fleurs pour finalement tout recommencer ! Les caprices de Monsieur, ce serait une jolie pièce de théâtre, ou peut être un opéra plutôt. Rien de mieux que de l'italien pour exprimer les émotions, puisque le prince en avait le vice déjà comme on l'appelait à cette époque. Puis l'opéra n'est-il pas une sorte de démesure ? Ces voix, sublimes presque comme des cris, ces tragédies et ces histoires d'amour presque impossible. Un opéra ressemblerait bien à la vie du Prince de France … Mais arrêtons de partir dans tous les sens et revenons à nos moutons. En plein après midi dans le château de Saint-Cloud, Monsieur le frère du Roi s'attelait à la tâche pour réfléchir. Il y avait tant de choses à faire dans la préparation d'un bal. Il avait choisi de le faire plus bas que le château, face à l'immense fontaine par Le Pautre qui lui avait coûté un million d'écus mais vu la splendeur cela valait le coup. Le lieu, c'était fait. Il fallait chercher les couleurs, savoir les assembler, organiser la disposition, discuter pour la musique, les animations, les fleurs … Heureusement qu'il avait un don pour cela et beaucoup de personnes autour de lui pour le guider, bien sûr Philippe finissait toujours par décider tout seul. Pour l'instant, il voulait choisir les couleurs des draperies à l'entrée de du château, des grilles jusqu'au lieu de la réception. Monsieur : Mais où sont tous les tissus que j'ai demandé ? Il en manque ! Un mignon : Ils arrivent, il y en a tellement que deux ne sont pas assez pour tout porter ! Monsieur : Ils ne vont pas se plaindre en plus ! Des tissus ne sont pas si lourds, je ne leur demande pas de porter des bœufs ! Oui sûr que des morceaux de tissus ne sont pas lourds, mais lorsque l'on parle de rouleau entier à transporter de différentes couleurs, différents types, du velours à du léger taffetas, du plus lourd au plus léger, transparent. Il lui fallait du choix pour être sûr de ne pas se tromper. Le perfectionnisme avait un visage : Philippe d'Orléans. Plutôt que d'attendre dans ses appartements, il sortit et descendit au Salon de Mars lorsque les deux mignons, les bras chargés de rouleaux, se firent enfin voir, marchant en titubant, de peur de tomber ou faire tomber quelque chose. Tout était fragile, il fallait en prendre soin. Monsieur : Mais où êtes vous allés ? Jusqu'en Orient ? Que Diable, Paris n'est pas si loin ! Il n'aimait pas attendre, c'était un fait. Il était prince, né dans la plus haute sphère de la haute société, où tous ses désirs furent comblés. Attendre, qu'est ce que c'était pour lui ? Du temps perdu pour un nouveau caprice, une nouvelle envie ou lubie. Voilà tout. Les pauvres garçons, pas bien musclés en plus de cela, sursautèrent et l'un d'eux manqua de faire tomber de la soie de couleur écru des plus seyantes. Rien que cela commença à le mettre en colère. Imaginez qu'il décide de prendre justement CETTE soie là et qu'une partie en est tâchée, effilée, abîmée … quel affront ! Son visage s'assombrit, ses sourcils de froncèrent et sa bouche trembla légèrement, tous les signes de la colère. Il n'aimait pas attendre, il avait attendu ; il n'aimait pas que l'on maltraite la marchandises, les deux garçons étaient des incapables ! Seulement un petit événement inattendu fit son apparition. Des bruits de pas pressés et de taffetas froissé, tout d'un coup un cri. Une petite fille vint à sa rencontre en courant. Marie Louise, sa petite fille de quatre ans était ce qu'il avait de plus cher au monde. Loin de tous les bijoux, les soieries, les amants et son titre, il y avait sa fille. Elle était très jolie, un joyeux mélange entre lui et son épouse avec de beaux cheveux bruns parfaitement attachés par de nombreux nœuds rose, en accord avec sa robe, des yeux noisettes pleins de malice et d'amour alors qu'elle courait vers son père. Philippe n'avait rien du père idéal sur le papier : absent, volage, toujours entre deux rumeurs, mari contraint (bien qu'enjoué avant) … Et après des débuts maladroits, il avait tenu à participer à l'éducation de sa fille et être présent pour elle. Lui n'avait pas eu le droit à la présence d'un père, le sien mourut quand il avait trois ans, il avait très peu de souvenirs, sa mère lui en avait raconté, mais rien de sa mémoire. Mais s'il l'aimait, la petite avait appris les règles, Marie-Louise s'arrêta de courir dix pas devant son père et lui fit une jolie révérence avant de serrer son père, du moins ses jambes, entre ses petits bras potelés. En un rien de temps, il avait fondu et avait oublié l'organisation. Philippe ne voyait plus les deux garçons aux bras chargés qui commençaient à flancher et n'allaient pas tarder à tout faire tomber. Qu'importe, le prince prit sa fille dans ses bras. Monsieur : Que vous êtes jolie en ce jour ! Cette couleur vous va à ravir ! Marie-Louise : Oui, maman l'a dit aussi. Monsieur : Et où est-elle ? Marie-Louise : Là ! Elle arrive ! A peine eut-il levé les yeux qu'il la vit dans son champ de vision. Son sourire perdit de son éclat. Comme tout mariage princier, l'amour n'était pas au rendez vous. A l'époque, il l'avait trouvé belle, fraîche et même lui n'avait pas résisté à son charme. Pourtant Henriette ne garda pas longtemps la place dans le cœur de Monsieur. Après la complicité vint le temps de la jalousie, de l'ignorance et aussi de la guerre. Non pas qu'ils se frappaient, ils étaient quand même civilisés, mais cela était plus subtil : remarques, piques glaciales, sans oublier les concours de tenues à qui serait le mieux habillé, aurait les plus belles pierres et la dentelle la mieux travailler. Aujourd'hui n'était pas une exception car, ils avaient beau être chez eux sans grande visite, il n'empêche que leur « tenue d'intérieur » étaient des plus somptueuses ; pourpoint couleur sable avec couture de soie blanche et dorée, les chaussures avec des nœuds blancs et toujours d'innombrables bagues à ses doigts. Toujours sa fille dans ses bras, il fit un simple hochement de tête en guise de salutations à son épouse. Il lui aurait bien lâché quelques mots, méchants ou pas d'ailleurs, mais les deux mignons, en voyant la princesse, ratèrent leurs révérences et firent tout tomber. Monsieur : Bande d'idiots ! Vous n'êtes que des incapables, il est simple d'effectuer une révérence ! Quelle amabilité. Il espérait juste que son épouse ne lui accorde quelques politesse et il retournerait à ses occupations. Avec sa fille ou non, mais pas avec son épouse !
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