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 Elodie de Froulay --- Divine mousquetaire

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MessageSujet: Elodie de Froulay --- Divine mousquetaire   Elodie de Froulay --- Divine mousquetaire Icon_minitime06.01.10 22:29

Élodie de Froulay
ft. Keira Knightley
Elodie de Froulay --- Divine mousquetaire Kk0210
(c) Tagada


« Qui êtes-vous ? »
.

Elodie de Froulay --- Divine mousquetaire 812
    21 ans ; vingt et un printemps dont bientôt trois passés à Versailles.
    Mousquetaire du Roi ; bien que cela puisse paraître étrange. Certes, le corps des mousquetaires est généralement réservé aux hommes. Mais, visiblement, il plus qu'une interdiction de ce genre pour faire reculer Élodie - ou du moins, Éric, puisque c'est ainsi, qu'officiellement, se nomme le mousquetaire.
    Française ; de souche. Depuis longtemps, la famille de la jeune femme vit en France, ce qui lui vaut une certaine noblesse.
    Célibataire ; et un mariage n'est pas à prévoir. On s'en doute : difficile d'épouser ou de s'afficher avec qui que ce soit sans tomber le masque.



« Que diable, vous êtes à Versailles ! »
.

Un paradis ou un enfer versaillais ?
« Ainsi, vous êtes de Versailles, jeune homme ? Et vous y plaisez-vous ? »
Il y avait bien longtemps que s’entendre appeler jeune homme ne faisait plus sourire Élodie, allias Éric. En fait, elle n’y prêtait même plus vraiment attention. Non, le sourire qui naquit sur les lèvres de la jeune mousquetaire à cette question fut plus rêveur qu’énigmatique. Si elle se plaisait à Versailles ? Oui, beaucoup. Bien qu’elle aime sa campagne natale, il fallait avouer, d’abord, que vivre à la Cour du Roi, était bien plus excitant, surtout dans sa situation. Vivre au milieu de ces gens dont on parle partout sans toujours les avoir vu, les connaître plus que par de simples rumeurs et ce, à la façon d’un mousquetaire mais aussi comme une simple jeune femme… En effet, Elodie aime beaucoup Versailles. Et puis, qui, quel noble, quel paysan n’a jamais, au moins avant d’y être resté quelques temps, rêvé de venir y vivre ? Faste, fêtes, luxe… Si Élodie ne peut profiter de tous ces privilèges réservés à la haute noblesse, rien que pouvoir en être témoin la réjouit, en plus du fait de pouvoir y vive la vie qu’elle-même s’est choisie. Car, en effet, la première raison du plaisir que la jeune femme trouve à vivre ici, c’est de pouvoir y exercer les armes, comme n’importe quel homme, et de pouvoir savourer ce fruit lui étant à l’origine défendu.
Un paradis donc, mais un paradis semé d’embuche. Toute personne venant vivre à la Cour doit s’attendre à n’importe quoi et savoir se méfier, Élodie plus encore que les autres, vu sa situation. D’autant que des éléments et des sentiments inattendus viennent s’en mêler, rendant parfois les choses encore plus difficiles. De par le lourd secret qu’elle s’est imposé à elle-même, il est des parfois des moments où elle passe à deux doigts de faire du petit paradis un grand enfer. Mais Élodie a confiance en elle, en son frère et les rares autres personne à savoir qui se cacher réellement derrière Éric de Froulay, aussi préfère-t-elle profiter de ce qui fait de ce Versailles un endroit plaisant.
Vérité ou fantasme du complot ?
« Que pensez-vous de cette histoire de complot, vous ? A ce que j’ai pu entendre, le Roi serait menacé et… »
Le nombre du rumeur que l’on peut entendre dans Versailles est totalement incalculable. Mais s’il en est une à laquelle Elodie porte attention, c’est bien celle du complot. Constamment sur ses gardes, la jeune mousquetaire est avant tout ici pour servir et assurer la sécurité du Roi. Aussi, même si elle venait à n’être pas fondée, elle préfère croire qu’un complot se prépare et ainsi rester plus prudente et attentive à tout ce qui se passe. Mieux vaut prévenir que guérir, surtout lorsque les enjeux sont aussi énormes. Mais, même en dehors de ce à quoi l’oblige son état de mousquetaire, que quelque chose de néfaste soit entrain de se tramer ne l’étonnerait pas. Observatrice, perpétuellement méfiante, et aidée en cela par les consignes que l’on a donné au corps des mousquetaire pour redoubler de sécurité elle sentait, comme beaucoup de monde, cette sourde agitation qu’instaure inévitablement les intrigues versaillaises. Alors non, selon elle, cette affaire de complot, comme l’on se plait à appeler la chose, n’est pas un simple fantasme, mais un danger réel. Et puis, ce ne serait pas la première fois que d’obscures personnes tenterait de renverser Roi et gouvernement. Méfiance donc, semble être le mot d’ordre de ces temps troublés et la belle mousquetaire compte bien s’y tenir.
Plutôt colombe ou vipère ?
« Vous verrez, Versailles est un véritable nid de vipères aux langues plus acérées que des couteaux. »
Si l’on connaît de réputation la tradition des ragots et des commérages qui hante la Cour, on ne peut s’imaginer totalement quel ampleur prennent ces dernière qu’après en avoir été témoins. Il se passe rarement un jour sans qu’Elodie ne surprenne une nouvelle rumeur sur telle ou telle personne, ne dérange par son passage un groupe de commères entrain de médire à voix basse sur tout ceux qui leur passent sous le nez et tout ce qui s’en suit. En général, la belle ne prend pas franchement part à tous ces échanges de ragots. Certes, elle écoute volontiers, prête l’oreille, rit parfois de l’infortune ou de ce que l’on peut raconter sur les autres, aidée en cela par sa nature joyeuse. Mais elle n’est jamais ou rarement à l’origine de ce genre de discussion. Elle craint bien trop d’entendre de dangereuses informations circuler sur son propre compte pour s’amuser à salir les autres. Plutôt colombe, me direz-vous donc mais il ne faut pas non plus imaginer que la jeune femme soit toute blanche. Si elle ne fait pas partie de ces gens médisants pour un oui ou pour un non, elle ne se laissera jamais faire et entendre quelque chose de peu agréable sur son compte lui donnera peut-être des envie de revanche… à la différence qu’elle ne cherche pas de fausses informations juste pour embarrasser. Si elle devait un jour se venger de la sorte, ce serait en lançant quelque chose qu’elle saurait ou du moins supposerait être vrai. Mais nous parlons ici réellement d’un cas extrême. Une vipère aux airs de colombe donc ? Exquis mélange, n’est-ce pas ?



« Plus bas la révérence, plus bas. »
.

Marie.
16 ans et toutes mes dents et demi, précisément (x
Régulière. Me connaissant, pas même le boulot ne peux me faire renoncer aux RP’s =)
Code bon by Lisa
Pas de suggestion.



Dernière édition par Elodie de Froulay le 09.08.12 19:22, édité 7 fois
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MessageSujet: Re: Elodie de Froulay --- Divine mousquetaire   Elodie de Froulay --- Divine mousquetaire Icon_minitime06.01.10 22:31


« Il était une fois... »
.


    Prélude.
« Mademoiselle ! LÂCHEZ CELA IMMÉDIATEMENT ! »
Se retournant vivement, la fillette lança un regard mutin, presque de défi à la domestique qui venait de s’écrier en la voyant tenter de se saisir de l’épée de son père, déposée sur un meuble. Elodie de Froulay avait cinq ans, ce matin-là, et ce n’était pas la première fois que ce genre de scène se déroulait. La servant, de peur qu’elle ne se blesse avec l’arme tranchante, se précipita vers la petite, la lui retira des mains et les déposa en hauteur, trop haut pour qu’elle ne puisse s’en saisir.
« Je veux me battre moi aussi ! Pourquoi je peux pas ?
- Vous êtes bien trop jeune ! Et puis ce sont les garçons qui se battent, pas les filles. »
Moyennement convaincue, Élodie resta un instant pensive, les yeux rivés sur l’objet de son envie. Au bout d’un moment, la jeune femme la pris au bras et l’emmena loin du bureau de son père, dans lequel il n’était apparemment pas sûr de la laisser folâtrer. Puis, un instant de silence plus tard :
« Pourquoi je suis pas un garçon ? »
Elodie Cécile Anne de Froulay, petite fille d’à peine cinq ans issue d’une famille de la noblesse française, posa cette question avec un aplomb qui déconcerta presque Constance, la domestique. Enfant précoce, elle avait bien souvent déjà réservé de telles surprises à son entourage mais celle-ci était plutôt de taille, surtout à une âge enfantin où filles et garçons se voient généralement très satisfait de leur état et passent leur temps à se défier. Constance dévisagea un instant la petite fille puis la laissa retrouver le sol avant de s’en aller en haussant les épaules. Que répondre à une telle question ? Perturbée dans ses envies de jeu et frustrée d’avoir été interrompue, Elodie courut au salon où se tenait sa mère et parvint, par son babillage enfantin, à convaincre cette dernière de l’emmener voir son grand frère qui prenait avec son père une leçon d’armes. François n’était alors âgé que de neuf ans, et il n’y avait que deux ans que Baptiste, son père, ne s’était résolu à l’initier à l’art de l’épée, du moins autant qu’il pouvait le faire avec un garçon aussi jeune. Et si ce dernier se plaisait beaucoup à ces leçons, l’on pouvait parfois se demander si la plus passionnée n’était pas sa petite sœur qui, dès les premiers jours, s’était bien plus intéressée aux leçons que les autres fillettes de son âge. Et bien que Marie de Foulay, sa mère, ne plaisanta souvent en disant que cela ne l’étonnait presque pas, au vu de ce qu’elle avait déjà pu voir de cette enfant, l’intérêt qu’elle portait aux jeux de garçons surprenait beaucoup.

    Deux ans plus tard.
« Mademoiselle, pourriez-vous répéter ce que je viens de vous dire ? »
Brutalement rappelée à ce qui se passait dans la pièce, Elodie se mordilla doucement les lèvres, tout en soutenant le regard du professeur qui s’escrimait à tenter de capter son attention. Evidement, elle n’avait absolument aucune idée de ce qu’il venait dire, bien plus intéressée qu’elle l’était par ce qui se passait dehors sous sa fenêtre.
« Et bien, vous parliez de…
- Bien sûr que non, vous ne pouvez pas. Que je ne vous y reprenne pas, où je tâcherais d’en parler à votre mère, gronda le précepteur avant de reprendre. »
La fillette, alors âgée de sept ans, soupira profondément puis, ayant jeté un dernier regard aux garçons qui jouaient à se battre sous sa fenêtre, reporta son attention sur ce que tentait de lui inculquer son maître. Ordinairement, ces leçons l’intéressaient, mais aujourd’hui Elodie ne se sentait pas d’humeur à étudier. Intelligente et vive, elle apprenait assez vite, au plus grand plaisir de sa mère qui elle, n’avait pu recevoir une pareille éducation et se plaisait à trouver à travers elle ce qui lui avait toujours fait défaut. Et en tant que fille de la noblesse, Elodie sentait si elle ne le savait pas encore, qu’elle se devait d’être cultivée et bien éduquée pour parvenir à faire quelque chose de sa vie. C’était, hélas, le dur lot des femmes, à cette époque…
Mais, si intéressée qu’elle pouvait l’être aux paroles insatiables de savoir de son professeur, la petite fille y préférait souvent des choses autrement plus agréable. Et comme depuis son plus jeune âge, en tête de ces loisirs figuraient les leçons d’escrime de son frère. Jeune encore, elle ne pouvait y faire grand-chose de plus que regarder, mais rien que cela la fascinait. Quand son père le laissait, il n’était pas rare de la voir demander à François de lui montrer, de lui laisser essayer, ce qu’il faisait avec bonne humeur, faisant bien souvent tourner la leçon au jeu, amusé de l’obstination de cette petite sœur aux ambitions plutôt masculines. Ainsi s’écoulaient tranquillement les années de la famille de Froulay, sous l’œil attentif de Baptiste et Marie. En parents exemplaires, ces derniers savaient laisser cours à ces petits débordement tout en les contrôlant et, soucieuse d’en faire une femme accomplie, il incombait souvent à Marie de faire cesser ces jeux pour rappeler Elodie à ce qu’elle devait à sa condition de femme, pour la plus grande frustration de cette dernière qui ne laissait jamais sans regrets fleurets et rapières pour aller retrouver ses robes.

    Cinq ans plus tard.
« J’ai bien peur… d’avoir gagné, cette fois ! »
Une arme mouchetée appuyé contre la poitrine de son frère, Élodie laissa un sourire triomphant et gentiment moqueur étirer ses lèvres. Un coup de chance, certainement, mais toujours était-il que François, malgré ses seize ans, soit quatre ans de plus que sa sœur, avait perdu. Rendant son sourire à cette dernière, il décréta que, puisqu’il en était ainsi, il était temps de s’arrêter pour aujourd’hui. Il en profita aussi pour lui rappeler qu’il y avait bien trente minute que leur mère l’avait appelée et que cette dernière, trop occupée avec son fleuret, ne s’en était pas même rendu compte. Consciente que ce retard ne plairait pas, la jeune fille fila en direction du salon où l’attendait Marie sous le regard chaleureux de son grand frère. C’était un fait, les deux jeunes gens s’entendaient à merveille. Bien qu’il n’ait tendance à la couver plus que de nécessaire, Élodie admirait François autant qu’elle l’aimait. Comme cela arrive souvent, elle se plaisait à le prendre pour model à tel point que souvent, ses parents plaisantaient en disant qu’il eut mieux valu qu’elle eut une sœur.
En effet, malgré le temps qui passait, l’intérêt marqué de la demoiselle pour les armes ne faiblissait pas, et allait même grandissant. Sans toutefois négliger les devoirs qui lui incombaient, elle en avait fini, à force de jeux innocents avec François, à acquérir un savoir que n’avaient généralement pas les femmes. Habile, malgré son jeune âge, elle savait tenir tête à son frère et arrivait parfois même, comme l’on a pu le voir, à le battre. Malgré tout, et c’est peut-être ce qui pouvait étonner le plus, ces exercices plutôt masculins n’étaient pas parvenus à faire d’elle un garçon manqué. Au contraire, en plus de continuer à étudier plusieurs matières et tout ce qui convenait à une future femme accomplie, Élodie se trouvait être une jeune fille exquise. Fraîche et déjà jolie, à la croiser tout simplement, il aurait été difficile de l’imaginer une lame à la main entrain de s’escrimer contre un jeune homme de quatre ans son aîné. D’ailleurs, si cela les amusait plus qu’autre chose, les parents Élodie se gardaient bien de parler des écarts de leur fille, sachant pertinemment qu’un tel comportement serait plutôt mal vu dans leur entourage. Élodie, quant à elle, se contrefichait royalement de ce que les autres pensaient et, tête brûlée et déterminée comme elle l’était, il aurait fallu bien plus de que simples opinions négatives pour lui faire changer quoi que ce soit à son train de vie.

    Quatre ans plus tard.
« Bonne chance… »
Ses propres mots, glissés à l’oreille de son frère dans une dernière étreinte, parvinrent à former une boule au creux de la gorge d’Elodie. Desserrant enfin ses bras pour le laisser partir, elle s’éloigna d’un pas à peine, l’observant monter à cheval. De toute ses forces, elle tentait de contenir la profonde peine que lui arrachait le départ de François, peu décidée à lui offrir pour dernière vision celle de ses larmes. Aussi, lorsqu’il se retourna sur sa selle pour adresser un signe d’adieu à sa famille, la jeune femme mit toute sa volonté au service d’un sourire complice et fraternel, jusqu’à ce qu’il ne se détourne de nouveau, faisant vivement avancer sa monture. Quelques mètres plus loin, il accéléra, s’éloignant dans un petit nuage de poussière. Voilà, il était partit. Elodie s’entailla la lèvre, fixant l’équipage qui s’éloignait à grande allure jusqu’à ce qu’il ne disparaisse totalement. Elle se sentit si vide, soudain. Il y avait plusieurs mois pourtant qu’elle savait que François les quitterait pour aller tenter sa chance parmi les mousquetaires du Roi, mais jusque là, elle n’avait jamais vraiment réalisé ce que cela signifiait. Maintenant, elle était seule. Bien sûr, il y avait le reste de sa famille, mais rien pour elle ne pourrait remplacer ces moments passés avec son frère…
Au fil des jours, la jeune femme, âgée maintenant de seize ans, fut bien forcée de s’accoutumer à cette absence. Un peu sonnée, au début, elle se concentra sur ses études, les mondanités, bref tout ce qui pouvait occuper son esprit, mais elle ne pouvait empêcher une certaine rancœur de s’installer en elle. L’impression d’une injustice, quelque part. François était partit vivre une vie dont elle rêvait. D’ici quelques années, au plus, elle allait devoir prendre le même chemins que toutes les femmes de l’époque. Faire le meilleur mariage possible, quitter à son tour cette campagne natale, avoir des enfants et dépérir d’ennui, pour peu que son mari soit également un campagnard. Alors, oubliées les armes, les heures de jeu avec son frère, les batailles enfantines et plus tard, d’adolescent. Elle avait si bien progressé pourtant… et tout cela allait s’envoler dans les affres d’une vie dont, finalement, elle ne souhaitait rien. C’est lourde de cette certitude qu’un matin, Elodie voulut aller ranger fleurets et rapières mais, une fois rendue devant ces derniers, elle ne put s’y résoudre. Après tout, pourquoi ne pas continuer seule ce qu’elle avait commencé avec François ? Si lui pouvait faire ce qu’il voulait de lui, pourquoi pas elle ? Elle savait se battre presque aussi bien que lui, et n’avait jamais eu aucune envie de venir grossir les rangs de ces femmes qui passeront leur vie à regretter de n’avoir pas fait les bons choix et de s’être laissées emportée par les règles dictées par la société. Cette idée, bien que furtive, changea néanmoins du tout au tout les résolutions de la jeune femme. Au lieu de cesser de manier les armes, elle redoubla le temps qu’elle avait pu y passer avec François. Mais le but avait changé : du jeu, elle était passé à l’entraînement, pour de bon. Elle trouva, pour l’y aider, un soutient parmi les amis de son frère. Raoul, de deux ans son aîné, fut désormais celui avec qui elle s’exerçait dans l’optique de partir à son tour. Comment, en sachant que se battre était réservé aux hommes, elle n’en savait encore rien. Mais en tout cas, elle partirait.

    Trois ans plus tard.
« Elodie, écoutes ! Je pense que ce n’est vraiment pas une bonne idée. »
L’intéressée se garda bien de répondre, se contentant simplement d’appuyer un doigt sur sa bouche pour lui demander le silence tout en continuant à seller son cheval.
« Cette entreprise va te coûter beaucoup plus que ce que tu ne le pense ! Imagines un instant que tu ne te fasses prendre… Je ne peux pas te laisser faire ça.
- Arrêtes, Raoul, je t’en prie. Tu savais très bien quel genre d’idée j’avais en tête. Et si tu ne pouvais pas me laisser faire ça, tu n’aurais jamais fais ce que tu as fais pendant les trois dernières années. »
Sur ces mots, Elodie se retourna vers son ami. Tout était prêt, ses résolutions étaient prises et elle n’avait plus qu’à partir. Raoul soupira, mais n’ajouta pas un mot. Il savait très bien que, de toute façon, une fois que la jeune femme avait décidé quelque chose, même d’aussi grave, il était absolument impossible de l’en faire démordre. S’approchant de la jeune femme, il enfonça sur sa tête le feutre qu’elle tenait encore en main puis coinça doucement une mèche de ses longs cheveux dans celui-ci.
« Fais attention à toi, recommanda-t-il. »
La belle sourit, l’étreignit un instant puis se mit souplement en selle, avec l’aisance que confère l’habitude. Un dernier regard derrière elle lui permit d’offrir un signe d’adieu à son ami puis elle fit vivement avancer sa monture dans l’air frais de ce matin d’automne. Alors qu’elle franchissait les grilles de la propriété, un dernier reste d’hésitation la fit se retourner un instant. Raoul avait raison, elle se lançait dans une aventure qui, si elle échouait, serait lourde de conséquence. Partir en disant qu’elle allait simplement voir Versailles et prendre des nouvelles de son frère pour, en réalité, tenter sa chance aux mousquetaires travestie en homme… Beaucoup, moins obstinés qu’elle, auraient renoncé depuis bien longtemps. Au contraire, ces derniers temps, Elodie n’était que plus convaincue qu’elle devait le faire, sa mère ayant abordé le sujet de son avenir, il y avait quelques semaines. Elle soupira, inspira longuement puis remit son cheval au grand trot, direction Versailles. Elle avait dix neuf ans, toute une vie devant elle et il était hors de questions d’hésiter ne serait-ce que quelques secondes de plus.
Trois jours de voyage suffirent à l’intrépide jeune femme pour se rendre à destination. Grâce à son frère, des nouvelles qu’elle avait eu de lui ces dernières années, elle savait exactement ce qu’elle devait faire. Bien entendu, ce dernier n’était absolument pas au courant de son projet. S’il en avait eu vent, Elodie n’osait pas même imaginer le sermon qu’il lui aurait tenu, sans parler du fait qu’il l’aurait rendu totalement infaisable. Un sourire pensif étira ses lèvres à cette pensée lorsque, perchée sur son cheval, elle pénétra pour la première fois dans les faubourgs qui entouraient Versailles. François aurait simplement voulu la protéger, comme toujours. Dissimulée derrière son feutre et sous des vêtements d’hommes qui cachaient ce que désormais, elle devait à tout prix garder secret. Elle le savait, cela ne serait pas évident. Rien ne serait plus évident à partir de l’instant où elle franchirait la porte de l’hôtel des Mousquetaires du Roi.

    Six jours plus tard.
« Éric de Froulay ? Étonnant, j’ignorais que François eut un frère… »
Élodie, allias Eric depuis maintenant quelques jours, se retourna nonchalamment, prête à répliquer ce qu’elle avait préparé en cas d’une telle question. Mais, alors qu’elle ouvrait la bouche pour répondre, son regard croisa celui de son interlocuteur… à savoir, maintenant qu’elle le voyait, son frère. Elle resta un instant muette. Certes, elle avait prévu d’aller tout lui raconter, mais plus tard, lorsque sa place au sein des mousquetaires – parmi lesquels elle avait été acceptée avec brio suite aux différentes épreuves qui déterminaient ou non la capacité des jeunes hommes à en faire partie – serait complètement assurée. François lui imposa le silence d’un regard et l’entraîna un peu plus loin, dans l’alcôve d’une fenêtre. Avant qu’elle n’ai pu parler, il reprit, à voix basse malgré la colère que sa voix trahissait.
« Qu’est-ce que tu fais ici, habillée ainsi ? Es-tu complètement folle ? Imagines un instant que quelqu’un ne te remarque…
- François, il y a maintenant bientôt une semaine que personne n’a rien remarqué.
- Une semaine ! Serais-tu en train de me dire que…
- Oui, et crois-moi, tu n’as pas ton mot à dire dans cette histoire. Il n’y a aucune raison que je ne puisse pas faire ce que je veux de ma vie moi aussi. »
Sur ces mots, Élodie se dégagea, histoire de ne pas attirer l’attention sur eux. Plus tard et plusieurs jours de suite, François tenta de lui faire renoncer à ce qu’il appelait une folie, mais rien ne marche et la jeune femme demeura, insistant jusqu’à ce que son frère ne doive se résoudre à accepter de la couvrir et de ne rien dire à qui que ce soit – ce à quoi, de toute façon, personne n’avait intérêt. C’est à partir de ce moment là que la vie Versaillaise Élodie de Froulay, allias Éric, commença réellement.

    Épilogue
Garder le secret sur le fait qu’elle soit une femme fut, au début, plus compliqué que ce qu’Élodie avait envisagé. Elle dut apprendre à déguiser sa voix, sa démarche, ses manières et à éviter les bêtises et ce, parfois de justesse. François, qui avait toujours eu tendance à la protéger bien plus qu’il ne le fallait redoubla de vigilance envers elle et si parfois cette présence fut est sera toujours d’un secours précieux à la jeune mousquetaire, il n’en reste pas moins vrai qu’elle eut parfois l’impression d’être couvée comme enfant. Aussi, quelques mois après son arrivée et une vie exclusivement d’homme, elle décida, un jour de permission, de sortir vêtue comme une fille. L’expérience fut tellement satisfaisante et d’une telle détente qu’elle décida le la remettre à chacune des fois où elle en aurait l’occasion. Et, contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette double vie apporta nombre de connaissances à Élodie. Dans les premiers mois qui suivirent son arrivée à Versailles, elle fit la rencontre de celle qui sera une de ses plus grande amie, à savoir Megan of Scotland. A l’instar de la jeune mousquetaire, cette dernière s’était travestie et c’est par pur accident que les deux jeunes femmes se sont rencontrée, en souhaitant toutes deux quitter leurs casaques de mousquetaires pour leurs habits féminins au même endroit. Le premier instant de surprise et un éclat de rire passés, Megan et Élodie se sont juré le secret l’une sur l’autre et depuis, passent beaucoup de temps ensemble, allant même jusqu’à faire dire que l’écossaise fricote avec un mousquetaire ce qui ne peut que les faire sourire.
Inévitablement, c’est aussi parmi les mousquetaire qu’Élodie fit des connaissances. Appréciée, en général, de ses compagnons, il en est néanmoins quelques uns avec qui le courant a eu du mal a passer, et notamment un certain Jérôme de Coigny. Elle n’a jamais trop su pourquoi il ne l’aimait pas, au début, mais toujours est-il qu’au fil du temps, leurs relations sont devenus de moins en moins tendues, puis quasiment amicales. Mais quelque chose sur lequel elle ne saurait mettre de mots pousse Élodie à se méfier de cet homme. Elle a l’impression de l’intriguer plus qu’il ne le faudrait pour garder son secret en sécurité. Aussi, elle a tendance à le fuir et se trouve généralement plutôt mal à l’aise en sa présence, bien qu’elle fasse tout pour tenter de s’en cacher. Mais il n’y a pas que de ce Coigny que la jeune mousquetaire ce méfie. Lully aussi lui semble bien trop intrigué par elle pour que son secret ne reste à l’abri. Elle le sent curieux, elle sait qu’il tente de s’approcher d’elle pour en savoir plus, pourtant, parfois, elle se laisse approcher, trouvant amusant d’entretenir de cette façon le mystère qu’il semble lui trouver. Peu raisonnable, certes, mais elle n’y peut rien…
En dehors de ces quelques soucis, ce qui fut et reste souvent le plus dur pour Élodie, c’est qu’étant une femme, elle ne peut empêcher ses sentiments de femmes de la tenailler… et notamment vis-à-vis des hommes. C’est également pour cela qu’elle se permet de sortir habillée en fille, afin de pouvoir laisser un peu de liberté a ses émotions qu’elle doit s’efforcer de tenir muselées. Émotions qui faillirent prendre le dessus le jour où elle surprit, pour la première fois, Maxence d’Espinay, un jeune noble de Versailles. Elle ne sut trop ce qui se passa alors, mais depuis, elle se trouble à chaque fois qu’elle le croise, même habillée en mousquetaire et profite de ses sorties, hors de l’univers de l’armée, pour l’observer à la dérobée lorsqu’elle le croise – ou, soyons honnêtes, qu’elle le cherche – allant même, un fois, jusqu’à lui sourire. Bouleversée sans trop savoir pourquoi au moment même où il lui rendit timidement ce sourire, depuis, elle cherche à le croiser tout en le fuyant, ne sachant trop quels mots mettre sur ce qu’elle ressent.

Élodie a maintenant vingt et un an, et c’est sur ces secrets, ces émotions, ces étrangetés que continue sa vie versaillaise de mousquetaire déguisé.



Dernière édition par Elodie de Froulay* le 11.01.10 19:24, édité 6 fois
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Amy of Leeds

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
Discours royal:



♠ ADMIRÉE ADMIN ♠
Here comes the Royal Mistress

Âge : A l'aube de sa vingt septième année
Titre : Favorite royale, comtesse of Leeds et duchesse de Guyenne
Missives : 7252
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MessageSujet: Re: Elodie de Froulay --- Divine mousquetaire   Elodie de Froulay --- Divine mousquetaire Icon_minitime11.01.10 11:53

Bonjour et bienvenue à Versailles ! Smile

Oui je suis votre fiche avec intérêt depuis plusieurs jours et ne vous inquiétez pas je vois que vous éditez ! Smile

Bonne continuation et à très vite
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MessageSujet: Re: Elodie de Froulay --- Divine mousquetaire   Elodie de Froulay --- Divine mousquetaire Icon_minitime11.01.10 22:02

    Voilà, voilà. Il me semble que tout est rempli =) Bon, j'ai fais mieux comme fiche, mais j'espère que ça ira, j'ai hâte de jouer !
    Bonne lecture et merci d'avance =P
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MessageSujet: Re: Elodie de Froulay --- Divine mousquetaire   Elodie de Froulay --- Divine mousquetaire Icon_minitime11.01.10 22:59

Pour une fiche que vous jugez "moins" bien faite que d'autres, pour ma part je la trouve très bien ! ^^

Tous vos liens sont là et l'histoire est vraiment plaisante à lire !

Donc je n'ai rien à redire !

Vous voilà validée !

Je vous souhaite un bon jeu parmi nous, que ce soit en homme comme en femme ! Wink


Dernière édition par Amy of Leeds le 11.01.10 23:03, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Elodie de Froulay --- Divine mousquetaire   Elodie de Froulay --- Divine mousquetaire Icon_minitime11.01.10 23:01

    Merci bien ! Je vais de ce pas commencer à me rendre active =)
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MessageSujet: Re: Elodie de Froulay --- Divine mousquetaire   Elodie de Froulay --- Divine mousquetaire Icon_minitime

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