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 Et l'abbé fanfreluche devint le général rose...

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Thimoléon de Choisy


Thimoléon de Choisy

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Libre comme les cieux : il brûle comme l'enfer !
Côté Lit: Tous les anges et les démons de cette terre s'y étendent pour mon plus grand plaisir...
Discours royal:



    ANDROGYNE
    l'Allure stupéfiante.


Âge : 23 ans
Titre : Abbé de Saint-Seine - Comtesse des Barres - les yeux et les oreilles de la Cour...
Missives : 382
Date d'inscription : 02/08/2011


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MessageSujet: Et l'abbé fanfreluche devint le général rose...   Et l'abbé fanfreluche devint le général rose... Icon_minitime19.12.16 2:44

Et l'abbé fanfreluche devint le général rose... Giphy
« Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire ?
Le mien était parsemé de roses... »


Dans la cour intérieure du Temple du Goût, nulle fiacre, voiture et autres chevaux fringuants dans les parages à attendre de futurs passagers (ou en tout cas un-e passager-e). Plus l’ombre d’un sou dans le coffre-fort de la comtesse des Barres ! L’hôtel particulier ressemblait à une pâle coquille vide qui il y a encore quelques mois accueillait encore le tout Paris et le tout Versailles pour des fêtes brillantes, des repas succulents et des jeux endiablés… Mais les jetons, les cartes, les pions et les mises avaient eu une fois de plus raison de la fortune du jeune François-Thimoléon. Madame de Choisy avait été très clair : cette fois-ci elle ne s’amuserait pas à jouer les banquières. Elle en avait suffisamment fait pour son fils et monsieur de Choisy commençait à mettre son nez dans les manigances plus ou moins vaines de son épouse… Inutile également de compter sur ses frères ainés. Aussi sérieux que prestigieux, ceux-ci n’avaient jamais supportés le petit dernier, élevé en étendard de la préciosité de leur mère…

On avait donc congédié la plupart des domestiques, vendu les plus belles robes, les perruques et les bijoux, et autres consoles ou chandeliers trop « accessoires » à la vie courante… Laissant un Thimoléon des plus modestes franchir la grande porte d’entrée de son hôtel, enveloppé dans sa cape dissimulant sa longue robe abbatiale chargée de jupons et de dentelles. Lazare, sur ses talons, lui jetait un regard inquiet :

« Mais enfin Mada…Monsieur ! Vous n’allez tout de même pas rejoindre Saint-Cloud à pied ! C’est de la folie ! Ne voulez-vous pas que j’emprunte la berline d’un de nos voisins ? Ou envoyer une missive à monsieur de Bouillon ?

-Quelle humiliation !
s’exclama l’abbé travesti. Je préfère mourir sous les sabots d’un cheval !

Le valet se retint de rire à l’idée de voir son maitre braver courageusement un furieux destrier…

-Je veux bien croire votre témérité à marcher dans Paris mais… après ? Quelles rencontres pourrions-nous faire sur les chemins de campagnes ? Je ne sais pas manier une épée ou une arme à feu et vous encore moins…

-Oh ça va oui !
le coupa sèchement Thimoléon en le foudroyant du regard. Je sais que je ne suis pas le plus virile des maîtres mais ne poussez donc pas le lépreux dans les orties ! Je n’aime pas votre insolence, Lazare…

-Ce n’est pas de l’insolence mais de l’insécurité !... Vous n’avez plus de quoi me payer en plus de ça…

-Tatatatataaaa !
jacta le jeune homme en agitant sa main comme pour chasser une mouche. Je ne veux plus vous entendre ! Nous allons prendre les transports publics, aller aller, pressons ! ordonna-t-il en faisant voler sa cape et ses dentelles en reprenant sa route vers la porte cochère ouvrant sur le pavé de Paris.

A ses mots, Lazare eut du mal à déglutir. Les transports publics ? L’idée lui paraissait si saugrenu pour son maitre(sse) qu’elle lui semblait complètement inconcevable.

-Un prince de France n’attend pas, bougre d’âne ! s’écria Choisy vers son domestique qu’il avait distancé de plusieurs mètres. Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige sur ma tête : j’y cours, j’y vole ! Un point c’est tout ! Allons allons !

C’est ainsi que l’abbé fanfreluche et son valet à la peau d’ébène parcoururent les quelques kilomètres qui séparaient Paris de Saint-Cloud dans un carrosse à cinq sols, entassés sur les banquettes avec d’autres dans l’anonymat le plus total… ou presque. Le jeune homme raffiné accompagné de son exotique laquais ne passaient pas franchement inaperçus… Une bonne dame aux joues roses engagea la conversation avec Thimoléon l’air de rien et quelques minutes plus tard voilà que l’ecclésiastique courtisan faisait rire aux éclats les passagers qui partageaient leur route sur nombres d’anecdotes plus ou moins romancées ou tout bonnement inventées. Lazare, observant silencieusement son maitre sans le sou, se disait que celui-ci faisait vraiment tout et n’importe quoi pour se faire aimer. Un véritable enfant !

Lorsque la voiture déposa quelques heures plus tard les deux hommes non loin du domaine de Saint-Cloud, ils ne leur restaient plus qu’à franchir un pont puis de gravir la montée jusqu’au portail… Enfin arrivés, l’abbé bien pâle s’agrippe aux barreaux en essayant de retrouver son souffle.

-Tout va bien monsieur ? demande son valet

-Pourrai-tu...desserrer…mon corsage ?

Lazare aurait bien voulu lever les yeux au ciel mais il s’en abstint et vint plutôt venir en aide à son maître au bord de l’asphyxie. Ah ! La coquetterie…

Après s’être présenté à un valet et qu’on prévint le duc d’Orléans de la venue de son ami, Thimoléon patienta dans une antichambre en se scrutant dans un miroir pour recoiffer ses boucles noires et effacer autant qu’il pouvait sa mine fatiguée. Il aurait dû emmener son maquillage avec lui ! Les minutes filèrent trop vite pour qu’il obtienne le résultat qui lui convenait vraiment et il était impossible de faire marche arrière lorsqu’on lui annonça que Sa Majesté allait le recevoir : tant pis ! Il ferait comme si de rien n’était.

« Mon prince ! Mon ami ! Quelle joie de vous retrouver ! S’exclama avec enthousiasme et familiarité le jeune abbé en rentrant dans les appartements princiers pour retrouver son ami de toujours entouré de ses éternels mignons.

Il jeta un regard et un sourire mutin a toute cette petite armée qui, il n’y a encore pas si longtemps, était sous ses ordres.

-Et bonjour à mes vieux fantassins : je vous ai manqué ?

Aux vues de leur mines déconfites, non.
Thimoléon n’en prie nullement note comme à son habitude et poursuivi comme si tout à coup il n’était plus que seul à seul avec Philippe d’Orléans.

- Excusez mon retard, Lazare a voulu faire un détour stupide pour venir jusqu’ici ! lança-t-il l’air de rien. Tout ça pour pouvoir acheter je ne sais quel panier de légumes. Quel navet ce Lazare ! Alors mon ami, qu’avez-vous donc à me raconter de croustillant pour me faire venir jusque chez vous ? demanda-t-il avec un œil pétillant de curiosité et de malice. L’anglais est-il mort dans un ravin ? Le Lorrain s’est-il étranglé avec une arête de poisson ? Je veux tout savoir !

Choisy allait faire ce qu’il savait faire de mieux : la conversation, pour ne surtout pas à avoir aborder ses problèmes d’argent… Il avait bien trop honte d’assumer ses travers devant son royal ami.
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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
Discours royal:



ADMIN TRAVESTIE
Monsieur fait très Madame

Âge : 27 ans
Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
Missives : 10014
Date d'inscription : 03/01/2007


Et l'abbé fanfreluche devint le général rose... Empty
MessageSujet: Re: Et l'abbé fanfreluche devint le général rose...   Et l'abbé fanfreluche devint le général rose... Icon_minitime05.01.17 22:45

Et l'abbé fanfreluche devint le général rose... Ipcuog
« L'amitié est un fil d'or qui ne se brise qu'à la mort. »

Par cette fraîche journée d’hiver, pas question de mettre un pied dehors, et qu’importe si les jardins s’avéraient d’une toute autre beauté avec l’hiver arrivant. Il suffisait d’un coup de vent, puis c’était la mort assurée. Non, il valait mieux s’activer à l’intérieur de la délicieuse demeure, là où le prince de France aimait vivre, qu’il passait son temps à embellir, dépensait des sommes folles à son entretien, sa décoration et son agrandissement. Ces dernières semaines, Philippe d’Orléans avait eu la lubie de retendre les murs de ses cabinets de curiosité dans un camaïeu de bleu, qui lui allait particulièrement au teint. Cela faisait un bruit de tous les diables et cela tombait parfaitement car la lignée d’antichambre avait un mur en commun avait les appartements de Madame l’épouse que le prince ne tolérait plus vraiment. Alors s’il pouvait joindre l’utile à l’agréable. Cette réfection allait de pair avec un nouvel accrochage et une disposition autre de ses bibelots, tableaux, vase et autres trésors, puisqu’il fallait ajouter à la collection actuelle les cadeaux reçus durant son anniversaire. La moitié des salles étaient terminées, une seule avait retrouvé sa décoration, le prince se montrait bien trop difficile dans la composition de sa pièce, la voulant élégante, surprenante, riche mais point trop de mauvais goût, pas comme ces bourgeois imitant maladroitement la noblesse en jouant sur le tape à l’œil !

Et voici qu’il s’affairait à la seconde, qu’il voulait dans un style purement français, avec un miroir de Saint-Gobain, mais aussi une tenture des Gobelins retraçant sa victoire durant la guerre, où il avait insisté que l’homme aux côtés du roi et lui soit François de Froulay, sans qui jamais tout cela ne serait arrivé. On trouvait de la porcelaine de Vincennes et quelques tableaux, des peintures de Saint-Cloud, mais aussi une scène d’Histoire et un portrait de sa personnage. Après avoir tout fait déplacer deux ou trois fois, donnant aux mignons des maux de dos terribles, il semblait satisfait du résultat. Au centre de cette pièce, il mit une sculpture d’un bel éphèbe nu, cadeau de sa chère Athénaïs qui connaissait bien ses goûts. Il fit deux fois le tour de son salon pour être sûr de l’accrochage, de l’ensemble, lorsqu’on vint lui annoncer que son ami l’abbé de Choisy arrivait. Alors qu’il faisait une dernière vérification, il demanda qu’on fasse entrer son ami dans le grand salon, et s’y rendit à son tour. Tout était disposé comme pour recevoir une grande personnalité : boisson chocolatée dans de la belle porcelaine, une collation pour environ 12 personnes avec bon nombre de sucreries, mignardises et autres pâtisseries gâtant les dents. Philippe resta debout alors que Thimoléon fit son entrée, toujours triomphale, en compagnie de son domestique noir.

« Mon prince ! Mon ami ! Quelle joie de vous retrouver !
Et mon plaisir n’a d’égal que votre joie, mon cher ! »

Les deux dans une même pièce n’annonçait rien de bon, surtout pour les mignons qui s’affairaient derrière à transporter les quelques œuvres mises dans le salon de façon provisoire. A la vue de l’abbé fanfreluche, tous pâlirent, se souvenant sans doute de l’époque pas si lointaine où cet être mi-homme mi-diable habillé en abbé s’en donnait à cœur joie pour les torturer. Personne n’osa répliquer à la petite phrase qui leur était adressé et Philippe les chassa de la main, même si tout le monde savait que Saint-Cloud était un moulin, qu’on entrait et sortait des pièces comme on le souhaitait. Qu’importe qu’ils partent ou non, les mignons faisaient partie du mobilier après tout ! Puis le prince fit signe à son ami de s’asseoir et pris place à son tour dans un moelleux fauteuil de tenture vert sapin, en harmonie avec la couleur de la pièce.

« Excusez mon retard ! Lazare a voulu faire un détour stupide pour venir jusqu’ici ! Tout ça pour pouvoir acheter je ne sais quel panier de légumes. Quel navet, ce Lazare !
C’est un légume qui sied parfaitement aux domestiques, d’ailleurs !
Alors mon ami, qu’avez-vous à me raconter de croustillant pour me faire venir jusque chez vous ? L’anglais est il mort dans un ravin ? Le Lorrain s’est-il étranglé avec une arête de poisson ? Je veux tout savoir !
Oh si seulement je pouvais vous annoncer ce genre de nouvelles. Mais ces deux là sont bien vivants : le traître est passé à l’ennemi et le voici protégé par mon diable en jupons d’épouse. Il parade toujours sous mon toit et passe une partie de son temps à faire perdre le mien. Certains subissent l’écartèlement pour moins que cela … Quant à l’homme derrière la frontière, il est parti se réchauffer à Rome. Et je ne parle pas que du soleil ! Il paraît que certaines maladies vénériennes brûlent certaines parties, il pourrait avoir très chaud en revenant un jour à Nancy. Le prince avait un air diabolique à ces mots, puis il se remit à sourire. Mais ne parlons pas de la vermine, cela leur donne trop d’importance. Non, je veux vous parler d’un changement dans ma demeure qui va vous plaire ! »

Tout en laissant planer ce suspense, Philippe tendit une tasse avec coupe à son ami, et trempa les lèvres dans la sienne avant de reprendre.

« Il ne vous est sans doute pas étranger que le marquis de La Ballue, mon surintendant de Maison, a eu l’idée saugrenue d’entretenir une liaison avec une femme mariée. Tromper son épouse, rien de plus normal, mais déshonorer un autre mari, cela n’est guère tolérable. Le roi a demandé à la dame de faire une retraite de quelques temps dans un couvent à quelques centaines de lieues d’ici, le mari a été dédommagé pour son affront, et j’ai renvoyé monsieur le marquis sur ses terres en guise de punition, il conviendra au Roi mon frère de décider quand il pourra revenir. Il soupira, blasé par l’idiotie des gens, lui au moins couchait avec des hommes célibataires, ou pas encore passer devant l’autel. Imaginez mon drame, je n’ai plus de surintendant ! Je ne peux guère vivre sans et je dois en choisir un avant que Colbert n’avance un énième cousin autour de ma famille. Je ne veux pas ouvrir un placard et y découvrir un Colbert comme on peut en voir partout à la Cour ! J’ai un candidat et je voudrais votre avis. »

Là, Philippe prit une gourmandise à croquer, laissant le temps à son ami de mariner un petit peu, sans savoir ce qui l’attendait.

« Je ne veux pas vous laisser dans l’incertitude plus longtemps : j’aimerais que ce soit vous. Oui, après tout j’ai toute confiance en votre personne, je vous ai laissé ma délicieuse demeure durant cette interminable guerre et vous y avez fait du bon travail ! Un surintendant supervise, voire même impose sa discipline à toute la maison, et vous savez si bien le faire. Il vous faudra passer commande aux fournisseurs, je sais que vous serez d’accord avec moi sur les dépenses, contrôler l’argenterie et le mobilier, sait-on jamais avec des voleurs, veiller sur mes bijoux, et gérer les comptes. Ne vous inquiétez pas, vous ne serez pas seul, mon maître d’hôtel, mon secrétaire et bien sûr mes capitaines des gardes.

Il voyait Thimoléon hésiter. Il s’agissait d’une charge lourde mais aussi d’un grand honneur d’être placé aussi haut dans la hiérarchie d’une Maison. Surtout qu’il ne lui disait pas tout : le surintendant présidait le conseil, recevait le serment des officiers, pouvait réprimander un membre du personnel, réceptionne les invités, surtout de marque …  Mais Monsieur avait toujours un tour dans son sac.

« C’est payé 70.000 écus par an en guise de rente. »

En général, ça ne se refusait pas. Surtout qu’il savait son ami dépensier, adorant les belles choses autant que les jeux d’argent, une rente régulière ne lui ferait pas de mal. Apparemment cela fonctionna plus que bien, l’abbé acceptait volontiers.

« Vous aurez à votre disposition des appartements à Saint-Cloud et à Versailles, ainsi que dans mes déplacements quand vous viendrez avec moi. Je ne vous demande pas de venir quotidiennement bien sûr, mais vous serez à mes côtés lors de cérémonies officielles et aux événements de la Cour. Et puis, je pense qu’un peu de discipline ne ferait pas de place dans les rangs … »

Philippe capta un regard effrayé d’un mignon ayant entendu la conversation. Pire que Monsieur, l’association avec Thimoléon allait devenir leur enfer sur terre …
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