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 Juste une mise au point |François|

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Philippe d'Artagnan


Philippe d'Artagnan

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Après avoir souffert ces dernières années, ma belle Elodie le remet en marche ♥
Côté Lit: Je suis fidèle à l'amour et à un seul être. Et je l'attendrais.
Discours royal:



    Ҩ PRINCE CHARMANT Ҩ
    Je te promets la clé des secrets de mon âme


Âge : 25 ans
Titre : Duc de Gascogne
Missives : 638
Date d'inscription : 01/06/2008


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MessageSujet: Juste une mise au point |François|   Juste une mise au point |François| Icon_minitime23.04.12 16:32

Juste une mise au point |François| Sirens23 Juste une mise au point |François| 52557457
« « Il faut laisser le passé dans l'oubli et l'avenir à la providence.  »
 »

«  … Revivre. Cela est à la fois enivrant et terrifiant. J'ai l'impression d'être deux personnes à la personnes : celle qui veut avancer et celle qui se terre dans son malheur. Pourtant, il serait si simple de rétablir un équilibre dans ma vie, avec mon fils et Élodie. Je vis enfin une période stable, je ne veux plus qu'on me parle du passé … »

Ces mots consignés dans son journal, Philippe voulait y croire. Même s'il avait toujours cette désagréable impression d'être espionné depuis les fourrés près du manoir, même s'il dormait peu, même s'il se demandait si tout ce bonheur était éphémère, Philippe trouvait des motivations de se lever le matin et de faire sa vie au quotidien. Et aujourd'hui, il s'agissait de banalités dans une demeure comme la sienne. Tout d'abord répondre à ses nombreux courriers, un duché ne se gérait pas tout seul et il se devait d'être au courant de tout. Entre deux missives écrites, Philippe pouvait bien s'occuper de son fils, Arthur qui grandissait à vue d’œil. Il voudrait tellement présenter ce garçon à son frère, Alexandre ferait un excellent parrain et un oncle merveilleux. Mais il travaillait trop, Philippe en avait marre car son aîné lui avait promis de s'occuper de lui, qu'ils iraient chercher leur père et rien de tout cela ne s'était fait. Pourtant ils auraient à se dire … Comment Alexandre réagirai face au petit Arthur ? Face à la nouvelle idylle de Philippe ? Alors que son petit ange s'endormait, le duc rédigea une autre missive, mais cette fois à l'attention de son frère, la situation devenait urgente.

En début d'après midi, l'exercice manuel était de mise. Le bois pour l'hiver venait d'être livré, il fallait à présent le ranger pour ne pas qu'il prenne l'eau, dans le renfoncement à côté des écuries. Philippe avait réquisitionné un jeune garçon du coin pour l'aider, à deux ce serait plus facile. Il n'allait pas demander à Barnabé, ce n'était plus une activité pour un homme de son âge. Et Philippe ne pouvait pas le faire seul, il n'avait pas encore récupéré ses capacités physiques. Pourtant on pouvait aisément voir le changement physique depuis son retour. Les joues moins creusées, les chemises moins flottantes, le teint moins pâle … Bien sûr, il ne respirait pas encore la pleine forme et n'avait pas totalement retrouvé ses forces d'antan mais il y avait un léger mieux, c'était un bon début pour remonter la pente. Ce n'était pas quelques bûches qui allaient lui faire peur, il ne pouvait pas non plus en porter trois douzaine à chaque voyage mais il s'acquittait à la tâche, cela ne lui faisait pas de mal et cela le réchaufferait sous ce ciel de novembre bien gris et au léger vent du nord bien frais qui s'infiltrait dans sa chemise et son gilet sans manche.

« Tu vas attraper la mort, Philippe ! » hurla Barnabé de la fenêtre.

Mais il connaissait trop bien Philippe pour savoir qu'il s'en moquait, continuant de porter ses bûches juste en haussant les épaules. Après avoir survécu à des rhumes carabinés qu'il avait lui-même provoqué, il pensait avoir tout connu, du moins assez pour ne pas avoir peur de ce temps. A moitié du déchargement, le vieil homme vint le voir à la hâte, emmitouflé dans un gros gilet.

« Philippe, tu as de la visite. Un mousquetaire …  »
« Ruzé ? »
« Non, il dit s'appeler Froulay et … »
« J'arrive. »


Il n'avait pas écouter ce que lui disait Barnabé. Un Froulay chez lui, était-ce une bonne nouvelle ou non ? Et puis lequel ? Philippe pensait encore qu’Élodie et Éric étaient deux personnes distinctes, Élodie avait deux frères. Son jumeau était sympathique, il l'avait rencontré lors d'une soirée forcée. L'autre s'appelait François … A ce nom, Philippe fronça légèrement les sourcils tout en s'essuyant les mains sales et le front transpirant. Lui qui voulait oublier son passé, cela commençait mal puisque le propre frère de sa nouvelle petite-amie en faisait partie … Mais peut être n'était-ce pas lui, la seule façon de le savoir était de se rendre dans le manoir.

Lorsqu'il poussa la porte de la maison et entra dans le salon, il dut se retenir pour ne pas montrer sa déception. Non pas qu'il n'appréciait pas François de Froulay, loin de là puisqu'ils se ressemblaient de nombreux points moraux, mais au mousquetaire était associé à un douloureux souvenir. Souvenir qu'il voudrait oublier mais qu'il ne pouvait pas. Pourtant, le jeune duc prit un sourire amical face à son invité impromptu. Barnabé laissa les deux hommes seuls, emportant le petit Arthur qui commençait à s'agiter dans son berceau.

« Bonjour Froulay, je ne m'attendais pas à vous voir ici. Cela faisait … longtemps. »

Plus longtemps n'aurait pas été de trop, Philippe voudrait vraiment occulter ces passages de sa mémoire. Certains épisodes étaient impossible à oublier, des marques toujours visibles sur ses poignets étaient presque indélébiles. Mais un presque saut dans le vide ne laissait aucune trace sur le corps tant qu'on avait pas sauté …

Mais que lui voulait-il ? Voilà une question qui devait être facilement résolue car, quand on est un d'Artagnan, on évite de tourner autour du pot.

« Que me vaut l'honneur de cette visite ? Je doute que vous vouliez faire le tour du propriétaire ou simplement prendre le thé. »

Il restait courtois mais ne savait pas trop à quoi s'attendre. Il ne s'imaginait pas que François était au courant pour Élodie et lui, elle lui avait si souvent répété qu'elle passait son temps à éviter ses frères, ce n'était pas pour leur faire des confidences …
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François de Froulay


François de Froulay

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, il va falloir le recoller
Côté Lit: vide, au désespoir des mignons de Monsieur
Discours royal:



Fuis les honneurs et l'honneur te suivra
Convoite la mort et la vie te sera donnée


Âge : 25 ans
Titre : Maréchal des Logis des Mousquetaires, Capitaine de la garde de Monsieur, Marquis de Lavardin
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MessageSujet: Re: Juste une mise au point |François|   Juste une mise au point |François| Icon_minitime02.05.12 14:37

Le retour à Versailles avait été plutôt calme, si on oubliait la manière plutôt abrupte dont Elodie m’avait tirée de mon lit à l’aube pour échapper aux plans de nos parents et à leur volonté. Il avait fait froid, mais rien de plus que ce que nous affrontions lors des rondes nocturnes dans la ville du roi. Après tout l’humidité stagnante des marais versaillais n’avait rien de très sain pour la santé des personnes qui y vivaient, et les maladies étaient encore bien présentes. Le froid humide colle aux vêtements et on a l’impression qu’on ne pourra jamais s’en débarrasser. On s’y faisait… Il n’y avait pas vraiment d’autres solutions. Heureusement que les conditions de voyages s’amélioraient et qu’on pouvait sans peine trouver des relais et des auberges tout au long des routes menant de Paris et de Versailles aux différentes provinces. Pourrait-on jamais inventer mieux pour voyager ? Nous avions eus la chance de toujours tomber sur des maisons agréables et bien tenues ce qui n’était pas toujours le cas, surtout dans les grandes villes, mais rien ne valait la douceur du foyer familial. J’avais l’impression que le temps s’était figé en mon absence. Rien n’avait changé. Sauf peut être les fils d’argents dans les cheveux de nos parents et les rides qui marquaient le passage du temps. Pourtant les questions un peu trop directes n’avaient été abordées qu’en surface. Pas de mariage exigé, pas de questions trop pressantes… Pourtant je sentais bien que nos parents s’inquiétaient pour nous deux, et nous ne pouvions que les comprendre. Mais la distance entre nous nous permettait de ne pas tout leur dire.

Le retour à Versailles et la routine qu’il imposait me laissait pourtant assez de libertés pour voir Claire. Si mes parents avaient sus, ils m’auraient surement renié. Leur fils n’est pas aussi parfait qu’il essaye de leur faire croire, et la seule raison pour laquelle je refuse de me marier est que j’aime une femme que je ne pourrais jamais épouser… Le nom des Froulay mourra avec moi si je ne suis pas plus raisonnable. Mais Claire est la seule personne pour qui je suis déraisonnable, et c’est tellement doux. J’aurais sans peine pu tuer l’homme qui l’avait agressée dans la ruelle. Je ne l’avais pas fais pour elle, et elle seule. Comme quoi… Ce petit départ en tête à tête nous avait permis de nous parler à nouveau, Elodie et moi. Elle savait mon secret, je connaissais le nom de l’homme qu’elle aimait. Echange de bon procédé ou simplement preuve d’une faiblesse de celui qui voulait toujours être parfait en tout ce qu’il faisait ? Je ne savais même pas moi-même. Nous ne sommes que des hommes que Dieu à créés avec des tentations pour les tester, et j’avais cédé, totalement. Mais le nom de l’homme qui avait prit le cœur d’Elodie, en plus de ne pas m’être inconnu, m’inquiétait vraiment. Elle ne savait surement pas la moitié de ce que je savais sur lui, on pouvait me dire que j’étais sur protecteur, mais si jamais il lui brisait le cœur, jamais je ne le lui pardonnerai…

Philippe d’Artagnan… Trop de souvenirs, et pas forcément des meilleurs, me revenaient à l’évocation de ce nom. Pourtant, je n’avais rien contre le jeune homme qui était plutôt sympathique, quand il était dans son état normal. Mais pour l’avoir connu au plus mal au point de vouloir attenter à ses jours, et ce pour différentes raisons, je n’étais pas vraiment joyeux à l’annonce du nom que ma sœur m’avait donné. Il avait fallut que de tous, elle choisisse celui-ci. Nous avions vraiment l’art de chercher la difficulté là où les choses pouvaient être simples, dans notre famille. J’avais mis du temps à me décider avant de lui rendre visite. D’une part parce que mes obligations auprès du Duc d’Orléans me laissaient peu de temps – et jouaient sur ma santé mentale d’ailleurs – et d’autre part parce que je ne savais pas exactement quoi dire à Philippe, sans trahir le secret d’Elodie qui ne me l’aurait pas pardonné. Enfin la liste des choses qu’elle avait du mal à me pardonner était déjà longue, alors un champ de plus, un champ de moins… Je n’étais plus vraiment à cela prêt. Il m’avait fallut réfléchir à la manière d’amener les choses, et surtout au fait que j’allais devoir garder mon sang froid ce qui n’était pas toujours facile quand on touchait aux femmes de ma vie. J’étais certain que si, au contraire, je m’étais moqué des agissements de ma cadette, elle m’aurait fait au moins tout autant de reproches.

J’avais appris que le jeune homme était à son manoir familial, à l’extérieur de Versailles, et avait profité d’un creux dans mon emploi du temps pour enfourcher Soraya et me rendre jusqu’à sa demeure. La jument n’était pas mécontente de la sortie malgré le temps plutôt grisâtre, et le chemin avait été fait rapidement. A mon arrivée, je sautais à terre et attachais la jument à un anneau prévu à cet effet, avant de me présenter à la porte où le vieux valet de Philippe m’accueillit avant de m’introduire, me prévenant qu’il allait quérir son maître. J’attendis dans le salon, où un bébé gazouillait dans un petit berceau, mais n’eut pas très longtemps à patienter avant que Philippe n’entre, suivit de près par Barnabé qui récupéra l’enfant avant de nous laisser. Je détaillais le jeune homme, qui semblait un peu fatigué, mais en meilleur forme que dans mon souvenir, n’ayant fait que le croiser de loin à la cour.

-Bonjour Froulay, je ne m'attendais pas à vous voir ici. Cela faisait … longtemps.

J’avais la très nette impression que cela ne faisait pas assez longtemps. Et quand il connaitrait le but de ma visite, cela ne le conforterait que plus dans son idée.

-Bonjour, d’Artagnan. Oui, bien longtemps…

Le silence s’installa un instant, et j’hésitais à exposer directement les raisons de ma visite, gardant un visage fermé, mon feutre à la main, n’ayant même pas prit le temps de confier ma cape au valet, signifiant clairement que je n’avais pas l’intention de m’attarder.

-Que me vaut l'honneur de cette visite ? Je doute que vous vouliez faire le tour du propriétaire ou simplement prendre le thé

-Vous avez raison, pourtant, je doute que la raison de ma visite vous plaise dès que je l’aurais abordée, bien que j’estime cette fois-ci être le plus offensé des deux…


Je fis une pause, cherchant comment amener mon propos sans vraiment le trouver, alors, autant être direct. Le ton se fit un peu plus sec.

-Imaginez ma surprise quand, il y a quelques jours, ma sœur m’a apprit la nature de votre relation. Ce n’est pas en son nom que je viens à vous, puisqu’elle ignore ma démarche, et si vous êtes honnête envers moi et envers elle, il n’y a pas de raisons qu’elle apprenne l’existence de cette entrevue. Pourtant, je n’ai pas besoin de vous rappeler la façon dont nous nous sommes rencontrés, ce souvenir doit être gravé au fer rouge en vous, il est écrit de manière indélébile dans ma mémoire. Aussi j’aimerai savoir si elle connait toutes vos faiblesses… ?

Je m’avançais vers lui, le regard dur, et un ton plus bas.

-Sachez que si vous deviez la faire souffrir, vous ne l’emporteriez pas au paradis.

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Philippe d'Artagnan


Philippe d'Artagnan

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MessageSujet: Re: Juste une mise au point |François|   Juste une mise au point |François| Icon_minitime07.05.12 19:06

« Bonjour, d’Artagnan. Oui, bien longtemps… »

Comment ne pas se souvenir de ce mousquetaire qui lui avait sauvé la vie ? Enfin pour le dire plus clairement : qui l'avait empêché de se tuer. Encore un soir de désespoir où Philippe n'avait plus le goût de vivre, où la tristesse le prenait au corps, où rien n'avait plus de saveur et que seule la Mort semblait le sauver de tout ce mal qui le rongeait intérieurement. Des tentatives comme celles-ci, il y en avait plusieurs, plus ou moins graves, plus ou moins connues. Ce jour là, où d'Artagnan avait voulu se jeter dans le vide, personne ne connaissait cette histoire à part les deux hommes dans cette pièce, une personne de trop aux yeux du d'Artagnan qui n'acceptait pas encore ces instants de faiblesse, lui qui aimait tant la vie en d'autres circonstances. Revoir François, c'était se souvenir ces moments de suicide, et pas seulement celui avorté lorsque le mousquetaire l'avait sauvé. Il y en avait tant d'autres, où on lui avait porté secours, ou alors il n'avait pas été assez courageux pour aller jusqu'au bout. Instinctivement, il se frotta les poignets, dernières traces visibles d'une tentative presque réussie un soir de désespoir et de tristesse absolue.

Cela signifiait qu'il n'avait pas encore tourné totalement la page. Difficile de faire abstraction d'une année de totale déchéance et une autre année de quasi-solitude. Philippe tentait d'oublier, de passer à autre chose et d'avancer, il avait toutes les cartes en main pour cela : un petit garçon qui avait déboulé dans sa vie comme un petit ange, une famille presque retrouvée et puis Élodie. Cette jeune femme l'avait sauvée, ni l'un ni l'autre ne le savait à l'époque où ils s'étaient rencontrés, puis le duc avait mis du temps à se rendre compte qu'elle comptait davantage que pour une amitié. Il avait fallu son retour, revoir la demoiselle pour cesser de nier ses sentiments … et découvrir que cela était réciproque. Quelle joie ! Quel bonheur d'aimer et d'être aimé en retour. Mais tout le bonheur ne suffit pas à oublier un deuil récent et tous ces sentiments négatifs, il lui faudrait encore du temps. Mais il n'était plus seul, Philippe avait juste encore besoin de temps. A condition qu'on ne vienne pas mettre en branle sa vie aussi stable qu'un château de cartes à jouer.

Ce silence dura quelques secondes mais elles furent longues, Philippe ne sachant pas le pourquoi de la visite du mousquetaire, mais sachant que cela n'annonçait rien de bon. Il n'y avait qu'à regarder François pour voir qu'il n'y aurait pas de grandes effusions de joie.

« Vous avez raison, pourtant, je doute que la raison de ma visite vous plaise dès que je l’aurais abordée, bien que j’estime cette fois-ci être le plus offensé des deux… »
« Je vous écoute pour savoir en quoi je vous aurais offensé. »


Restant sur la défensive tout en se montrant poli, d'Artagnan attendait comme un condamné attendait sa sentence. Que lui voulait-il ? Savait-il pour Élodie et lui ? Leur conversation ne pouvait que tourner autour de cela, Philippe n'en voyait pas d'autre.

« Imaginez ma surprise quand, il y a quelques jours, ma sœur m’a appris la nature de votre relation. Ce n’est pas en son nom que je viens à vous, puisqu’elle ignore ma démarche, et si vous êtes honnête envers moi et envers elle, il n’y a pas de raison qu’elle apprenne l’existence de cette entrevue. Pourtant, je n’ai pas besoin de vous rappeler la façon dont nous nous sommes rencontrés, ce souvenir doit être gravé au fer rouge en vous, il est écrit de manière indélébile dans ma mémoire. Aussi j’aimerai savoir si elle connaît toutes vos faiblesses… ? »
« Non. »
dit-il simplement tout bas.

Que dire d'autre ? Le ton était sévère et il avait le don d'enfoncer le couteau dans la plaie. Philippe détourna un instant les yeux, il n'aimait pas ressasser les mauvais souvenirs de ce genre et ne voulait pas non plus que ces mêmes souvenirs soient répétés à d'autres. S'il quelqu'un devait en parler à Élodie, ce devrait être lui, personne d'autre. François s'approcha davantage.

« Sachez que si vous deviez la faire souffrir, vous ne l’emporteriez pas au paradis. »
« Est-une menace ?
répondit Philippe, relevant les yeux, l'air sérieux. Sachez que vous n'avez point besoin de tenter de m'effrayer, je n'ai aucunement l'intention de faire de mal à votre sœur. »

D'un côté, Philippe comprenait que le mousquetaire s'inquiète pour sa jeune sœur, il ne connaissait le d'Artagnan que par un moment de faiblesse, de folie, d'abandon de la vie. Il n'était plus question que cela arrive. Et il le fit bien savoir, gardant son calme mais sa voix trahissait qu'il restait sur la défensive, tout comme ses yeux azurs légèrement assombris.

« Ne croyez pas que j'ai oublié notre rencontre qui se fit dans de fâcheuses circonstances et que, mes faiblesses comme vous dites, votre sœur ne devrait être au courant que par moi, personne d'autre. Élodie connaît ce qui m'a emmené dans une retraite forcée en Gascogne, si elle veut un jour davantage de détails, je lui en donnerais mais je n'ai pas à me justifier d'un comportement passé. Comme je n'ai pas à me justifier auprès de vous de ma relation avec votre sœur. Il fit une pause avant de reprendre. Jamais, jamais entendez vous bien, je ne pourrais lui faire du mal. Comment le pourrais-je, alors qu'elle est la raison qui me fait tenir debout aujourd'hui ? »

Oui, il l'aimait sa belle, bien qu'elle soit un grand mystère encore à ses yeux, Élodie aussi avait ses zones d'ombre, ses secrets et Philippe ne la forçait pas à tout révéler, cela viendrait avec le temps et la confiance. En cet instant de silence, on pouvait entendre son vieux serviteur s'agiter dans la cuisine et entendre un rire d'enfant, ce qui faisait sourire d'Artagnan en temps normal mais, face à François, il avait autre chose à penser que les joies de la paternité.

« Élodie sait assez sur moi pour se faire un jugement et décider de sa vie, elle est assez grande pour faire ses propres choix. Si vous pensiez trouver le même homme que vous avez empêché de mettre fin à sa vie, vous aviez tort. »

Même s'il y avait des restes de mélancolie et de ce que l'on appellerait aujourd'hui dépression, Philippe avançait et avait fait beaucoup de chemin, même si le plus dur restait à faire. Peu importe les menaces du frère de sa belle, ni de quoi que ce soit d'autre …

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François de Froulay


François de Froulay

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MessageSujet: Re: Juste une mise au point |François|   Juste une mise au point |François| Icon_minitime16.05.12 21:42

J’aurais pu douter de la véracité des propos d’Elodie. Vu que le frère de Philippe était notre capitaine, il lui arrivait parfois de passer au camp, et elle aurait pu me dire son nom comme le premier qui lui était passé par la tête, mais en ce moment de sincérité devenu trop rare, j’avais espéré qu’elle n’avait pas osé me mentir encore. Pour ma part, je savais lui avoir dit la vérité .Mais le jeune homme n’avait pas nié, loin s’en fallait. L’amour était l’une des rares choses en lesquelles j’espérai pouvoir croire, avec l’amitié. L’avenir me donnerait tort, sans doute, et je n’imaginais pas à quel point. Pourtant si ces sentiments étaient si futiles, inutiles… pourquoi, même à travers les mariages arrangés que nos parents nous préparaient parfois, au point de rompre nos vœux de fidélités pour quelques fugaces minutes avec quelqu’un d’autre, courrions-nous tous après ? C’était qu’au fond, malgré les règles de convenance de la société, il devait valoir la peine, non ? Choisir entre amour et devoir semblait être une constante tout au long de l’histoire. Quand on pouvait ne pas choisir, n’était-ce pas la meilleure solution ? Formaté, comme les plus grands de ce monde, à ne jamais aimer, à faire son devoir, et rien d’autre. Cela prévalait bien plus pour les hommes que pour les femmes, ceux-ci pouvant choisir qui il leur plaisait d’aimer. Comme l’avait écrit La Fontaine, de toutes les manières, la raison du plus fort est toujours la meilleure, c’était inévitable.

Pourtant, Philippe avait beau être duc de Gascogne, je n’allais pas le laisser faire du mal à Elodie, piétiner son cœur et la laisser ensuite. Il n’avait pas cette réputation, mais j’aimais trop ma sœur pour me fier seulement aux ouïes dires. Et le peu de temps que j’avais passé avec le jeune homme ne m’édifiait pas, bien au contraire, et il était loin de me rassurer. Au fond, je ne craignais pas tant que cela que Philippe fasse directement du mal à Elodie, ou s’en prenne à elle physiquement, mais j’avais peur que ces bouffées d’angoisses le reprennent et qu’il ait de nouveau envie d’attenter à ses jours. Elodie semblait l’aimer de trop pour qu’il ne s’agisse que d’un simple béguin de jeune fille, et si jamais il arrivait malheur à Philippe, elle ne s’en remettrait pas, j’en avais peur. C’était justement ce que je voulais éviter. Cette visite n’avait qu’un but préventif. Après, je n’avais pas mon mot à dire, c’était à mon père d’accepter ou de refuser la demande de la main de ma jeune sœur. Si au fond, cela pouvait la faire sortir de cette manie qu’elle avait de se travestir en garçon, tout en lui assurant un rang certain et une dignité toute aussi certaine, alors pourquoi s’y opposer ? N’aurais-je pas dus sauver Philippe de l’attentat qu’il avait fait contre lui-même, que je me serai même peut être réjouis de cette nouvelle quand Elodie me l’avait annoncée. Mais voilà, il s’agissait de Philippe, et pas d’un autre.

Je lançais donc mes arguments, mi prévenant, mi menaçant, et n’avais certes pas l’intention de sortir de ce manoir sans une réponse qui m’aurait satisfait pleinement. Il ne se doutait surement pas qu’elle avait fini par m’avouer leur idylle, il suffisait d’entendre le ton sur lequel il me répondait pour le deviner. Il ne savait pas en quoi il m’avait offensé. Qu’il ne s’en fasse pas, j’allais l’éclairer assez tôt sur les raisons de ma présence. Mon énoncé était clair et concis, sa réponse fut courte, mais édifiante :

-Non.

J’aurais pu en mettre ma main au feu. Je fronçais les sourcils un bref instant, guère satisfait, avant de continuer sur ma lancé.

-Est-une menace ?

Mon regard dur et froid croisa le sien :

-Apprenez que lorsqu’il s’agit d’Elodie, je ne plaisante jamais, et que les menaces sont fondées !

-Sachez que vous n'avez point besoin de tenter de m'effrayer, je n'ai aucunement l'intention de faire de mal à votre sœur.

Encore heureux ! Mais il était bien plus rassurant de l’entendre de la bouche du jeune homme que je pensais sincère, du moins l’espérai-je. Je ne me le pardonnerai jamais si jamais je m’étais trompé.

-Ne croyez pas que j'ai oublié notre rencontre qui se fit dans de fâcheuses circonstances et que, mes faiblesses comme vous dites, votre sœur ne devrait être au courant que par moi, personne d'autre. Élodie connaît ce qui m'a emmené dans une retraite forcée en Gascogne, si elle veut un jour davantage de détails, je lui en donnerais mais je n'ai pas à me justifier d'un comportement passé. Comme je n'ai pas à me justifier auprès de vous de ma relation avec votre sœur. Il fit une pause avant de reprendre. Jamais, jamais entendez vous bien, je ne pourrais lui faire du mal. Comment le pourrais-je, alors qu'elle est la raison qui me fait tenir debout aujourd'hui ?

Les paroles étaient touchantes, et si le fait qu’il ne pense pas à avoir à se justifier m’avait fait tiquer, le reste était touchant, et j’avais presque l’impression de m’entendre lorsque je jurai à Claire un amour éternel. Ils avaient autant de secret l’un que pour l’autre, et cela aurait pu en devenir touchant.

-Élodie sait assez sur moi pour se faire un jugement et décider de sa vie, elle est assez grande pour faire ses propres choix. Si vous pensiez trouver le même homme que vous avez empêché de mettre fin à sa vie, vous aviez tort.

Je lui jetai un regard inquisiteur. Certes, j’avais du mal à le croire, mais je n’avais pas entendu parler de nouvelles crises de la part du jeune homme. Les d’Artagnan savaient dissimuler leurs pires facettes, comme chacun d’entre nous, mais s’il avait réellement été au plus mal, sans doute l’auraient-ils renvoyés en leurs terres de Gascogne, à nouveau… Je poussais un soupire, passant une main lasse sur mon visage. Savaient-ils à quel point ils se dissimulaient des choses mutuellement ? Etre le gardien de leurs deux secrets en aurait presque été pensant.

J’allais répondre, quand la porte s’ouvrit à nouveau sur Barnabé, tenant l’enfant, qui désormais pleurait toutes les larmes de son corps.

-Ton fils te réclame ! lança-t-il à Philippe avant de lui mettre l’enfant dans les bras et de quitter la pièce, comme il s’en était venu.

Comme par magie l’enfant se calma peu à peu, mais je n’y fis même pas attention. Barnabé venait-il réellement de dire ce que je venais d’entendre ? Son… Son fils ? Mon regard allait alternativement du père à l’enfant, cherchant à comprendre.

-Votre fils… ? répétai-je à mi-voix, avant de le dire encore plus haut, plus durement : Votre fils ?!

Je ne pus m’empêcher de frapper violemment sur le manteau de la cheminé derrière moi pour contenir ma colère. Un bâtard, je n’aurais jamais cru cela de lui !

-Votre fils ! Et de ceci, Elodie est-elle au courant ? Non, n’est-ce pas ? Vous êtes tombé bien bas Philippe, je n’aurais jamais cru cela de vous ! Où avez-vous l’esprit ?! Avez-vous pensé à votre réputation?

Ce n’était pas seulement pour Elodie que je m’en faisais à l’instant précis, mais aussi, surtout, pour le père de l’enfant. Nombreux étaient ceux qui avaient des bâtards, bien sur, mais lui, je n’y aurais jamais cru. S’il n’avait pas épousé la mère, je ne voyais qu’une seule solution, elle n’était pas de la même condition que lui. Et vraiment, imaginer Philippe engrossant une servante ou fille de ferme pour son plaisir, j’avais énormément de mal à le croire. Qu’il me détrompe, à la fin !

-Votre père et votre frère sont-il au courant? demandai-je, encore appuyé contre la cheminé, sans le regarder, essayant de réfléchir calmement...

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Philippe d'Artagnan


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MessageSujet: Re: Juste une mise au point |François|   Juste une mise au point |François| Icon_minitime24.05.12 12:16

Philippe n'aimait pas le regard que lui jetait le mousquetaire en cet instant. Il ne semblait pas le croire et cela, d'Artagnan ne le supportait pas, lui qui haïssait le mensonge. Bien sûr qu'il cachait des choses, il se serait mal vu de parler si rapidement de ses tentatives de mettre fin à ses jours après une touchante déclaration. Non, chaque chose en son temps. Le jeune duc savait pertinemment qu’Élodie lui cachait aussi des choses, elle restait évasive sur bon nombre de sujets et jamais Philippe ne l'avait forcée à lui répondre. Un jour, il saurait, il lui laissait le temps comme elle lui laissait le temps de parler, d'enlever petit à petit les voiles de mystère qui entoure sa vie. Alors que François ne s'en mêle pas. Pourtant, Philippe devrait comprendre le Froulay face à lui, ils avaient un caractère similaire et si les d'Artagnan avaient eu une sœur, sûr que le duc aurait le même comportement. Mais il était aussi de mauvaise foi et refusait qu'on intervienne dans sa vie de cette façon. Voilà pourquoi l'atmosphère était tendue dans le salon, une tension presque palpable entre deux hommes du même âge, du même caractère et ayant en commun une jeune femme, un amour sincère pour l'un, une petite sœur pour l'autre.

Tout aurait pu se détendre, après tout Philippe avait eu l'air convaincant en promettant qu'il ne ferait jamais de mal à Élodie et qu'il l'aimait. La discussion aurait pu se terminer bien, chacun aurait baissé les armes et tout serait à nouveau normal. Mais dans la vie de Philippe, la normalité n'existe jamais bien longtemps. Et l'objet du basculement fut Barnabé, son vieil homme à tout faire, une sorte de second père qui vint perturber ce retour à la normal. Il entra avec Arthur dans les bras qui pleurait à chaudes larmes et qui attira l'attention de Philippe qui se retourna, toujours inquiet lorsqu'il s'agissait de son fils.

« Ton fils te réclame ! » lança t'il en tendant le petit bout.

Le père n'hésita pas à tendre les bras pour récupérer son fils qui n'avait pas encore six mois. L'effet du père l'apaisa presque automatiquement que Philippe serra les bras autour de lui et lui murmura que ça allait, que papa était là. Plus il grandissait, plus Arthur ressemblait à son père dans sa blondeur et ses grands yeux bleus. L'espace d'un instant, d'Artagnan oublia même son invité qui lui, n'avait pas manqué une minute de la scène qui s'était déroulée sous ses yeux

« Votre fils… ? Votre fils ?! » avait lâché François assez fortement.
« Hurlez plus fort, vous le faites à nouveau pleurer. » répondit sèchement Philippe.

Il berça Arthur doucement mais le coup de poing de Froulay dans la cheminée n'aidait pas à calmer l'enfant. Puis Philippe se crispait à nouveau. Il sentait venir de loin les reproches et les leçons de morale, il n'en avait pas envie, surtout pas d'un homme qui n'était ni son frère, ni son père, ni même un ami. Pourtant François ne se gêna pas.

« Votre fils ! Et de ceci, Élodie est-elle au courant ? Non, n’est-ce pas ? Vous êtes tombé bien bas Philippe, je n’aurais jamais cru cela de vous ! Où avez-vous l’esprit ?! Avez-vous pensé à votre réputation? »

En guise de réponse, il eut le droit à un regard sombre. S'il parlait maintenant, il se mettrait à hurler de colère et ce n'était pas bon, il fallait qu'il se calme avant de répondre. Et surtout de calmer son fils qui fixait son paternel et jouait avec un bouton de sa chemise. Se concentrer quelques instant sur Arthur allait le calmer, il le fallait. Philippe était un faux calme : respectueux et gardant son sang-froid la plupart du temps, il pouvait éclater dans une colère noire de tous les diables. Un vrai d'Artagnan en somme et voilà pourquoi quand Philippe se disputait avec son père, on pouvait entendre cela de loin. D'abord son fils, puis après le reste, il devait rester calme pour le petit.

« Votre père et votre frère sont-il au courant?»
« Mon frère devrait déjà se soucier de son frère qu'il a forcé à ramener ici. Quant à mon père …
Il garda le silence après avoir parlé d'une voix lasse, se sentant presque seul au monde s'il ne tenait pas ce petit être dans ses bras, puis il releva la tête. Je n'ai de nouvelles de mon père depuis deux ans et voilà plusieurs mois qu'il a quitté la maison pour je ne sais où, bien avant mon retour. Ce n'est pas ma famille qui va être courant de sitôt. Excusez moi. »

Philippe tourna les talons et se rendit à la cuisine pour redonner Arthur à Barnabé, ce dernier le mit dans une sorte de couffin et le jeune père embrassa le bambin sur le front avant de retourner au salon, l'air déterminé et surtout les mains libres. La discussion pouvait reprendre, sur un ton sérieux, un peu sec mais ce n'était pas l'effet voulu, Philippe voulait juste faire comprendre ce qu'il se passait à Froulay.

« Qui êtes vous pour juger ce que j'ai fait ? Croyez vous que j'ai consciemment voulu un enfant issu d'une union hors mariage ? Non. Mieux, je n'étais pas au courant de son existence jusqu'au début de l'automne, quand la tante du petit est venu me le confier car sa mère était morte. Que vouliez vous que je fasse ? Que je l'abandonne ? J'ai fait une erreur, je l'assume pleinement, et je suis même heureux de cette erreur, cet enfant fait parti de ma vie, il est un d'Artagnan, peu importe d'où il vient et comment il a été conçu ! Quant à ma réputation … il roula des yeux, se souvenant de quelques phrases lors de ses passages à la Cour. Quand certains pensent de vous que vous avez volontairement tué votre fiancée, un enfant illégitime n'est finalement qu'une étincelle pour alimenter un ragot de plus. »

Philippe avait toujours un garçon rempli de liberté et sa mère l'avait encouragé dans cette voie, il se voulait maître de son destin. Même son père n'était pas arrivé à le brider. Mais savoir qu'un presque-inconnu – bien qu'il lui ait sauvé la vie et qu'il deviendrait peut être un jour son beau-frère – s'immisce de la sorte, il trouvait cela insupportable

« Pour information, votre sœur sait son existence, je ne lui ai pas caché. Si elle ne sent pas l'âme d'être une mère pour lui, je comprendrais mais elle a eu l'air de l'apprécier et c'était réciproque quand elle en a fait sa connaissance. Alors, rassuré ? »

Il croisa les bras et soupira, déterminé. Que François protège sa sœur, il était d'accord mais qu'il ne cherche pas trop Philippe, le jeune homme ne se laisserait pas faire.
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François de Froulay


François de Froulay

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, il va falloir le recoller
Côté Lit: vide, au désespoir des mignons de Monsieur
Discours royal:



Fuis les honneurs et l'honneur te suivra
Convoite la mort et la vie te sera donnée


Âge : 25 ans
Titre : Maréchal des Logis des Mousquetaires, Capitaine de la garde de Monsieur, Marquis de Lavardin
Missives : 521
Date d'inscription : 29/08/2011


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MessageSujet: Re: Juste une mise au point |François|   Juste une mise au point |François| Icon_minitime29.05.12 12:40

Ce qu’Elodie ne comprendrait jamais, parce qu’elle était bien trop arrêtée dans ses idées pour y penser ne serait-ce qu’une minute, c’est que je faisais tout ça parce que je m’inquiétais pour elle. Parce que la place d’une femme dans notre société était sujette à des carcans dont elle ne pouvait pas sortir, et que malgré tout, ma sœur avait décidé de passer outre. Ce n’était pas qu’une question de convenances, mais une question de loi. Une femme ne pouvait pas se travestir en homme, si elle était découverte, c’était la prison, ou pire. Et pourtant elle continuait ses bêtises. A croire qu’elle se persuadait intouchable, quoi qu’il advienne, et que personne ne pourrait jamais l’atteindre. Et on se demandait ensuite pourquoi je me tournais les sangs pour elle et comment je pouvais y porter attention ? Elle accumulait les idioties et les problèmes… et il fallait que je reste là à la regarder risquer de foutre sa vie en l’air et attendre sagement qu’elle décide de jeter la honte sur la famille ? Bien sur… Elle avait choisit à ses dépends le même corps armé que moi, qu’elle ne vienne pas me jeter la pierre si jamais je me permettais, en tant que son officier supérieur, de lui mettre des bâtons dans les roues de sa petite vie d’aventurière. Si encore elle avait accepté de m’écouter dès le début, mais non… Bien évidemment… Et le pire dans l’histoire, c’est que c’était moi qui avais le mauvais rôle. On croyait rêver.

Elle était tombée amoureuse ? Très bien ! Parfait ! Qu’elle l’épouse et arrête de jouer les idiotes et valkyries. Mais il avait fallut qu’elle s’entiche d’un homme à la santé mentale plus que douteuse, sujet à des crises d’angoisses, des déprimes, et même des tentatives de suicides… A croire qu’elle le faisait exprès. J’étais d’ailleurs plutôt bien placé pour savoir de quoi il était capable, hélas. J’aurais préféré ne pas être là, s’il fallait être honnête. Mais tout au contraire, si je m’étais moqué des allées et venues de ma sœur, on m’aurait targué d’être un mauvais frère, indifférent à sa famille, et cela n’allait pas du tout avec l’idéal qu’on m’avait inculqué étant enfant. Encore moins avec les qualités qui seyaient à un mousquetaire. Du temps avait passé depuis cet intermède en Gascogne. Dieu avait bien fait les choses, à la vérité. Si je n’y avais pas été, Philippe et Elodie ne seraient jamais tombés amoureux. Le jeune homme n’avait pas la réputation d’un tombeur, d’un séducteur, et c’était heureux. Elodie était d’ailleurs trop intelligente pour s’émouvoir de ce genre d’homme – du moins l’espérai-je. Je voulais juste être certain d’une chose, qu’il ne tenterait pas à nouveau de mettre fin à ses jours pour la laisser totalement abattue par cette disparition qui ne lui permettrait même pas d’être inhumé en terre chrétienne. Elodie avait beau être forte, un amour perdu fait toujours du mal. Je n’imaginais pas ma vie sans Claire, jamais. Plutôt mourir.

Ce que je vis au manoir d’Artagnan était bien loin de ce que j’avais imaginé. Philippe semblait un peu plus en forme que par le passé, et cela était rassurant. Son discours était digne d’un roman, ou d’une pièce de théâtre, où l’amoureux jure fidélité à l’ingénue. Et j’avais envie d’y croire, parce que je savais Philippe digne d’Elodie, quand il ne cédait pas à l’abattement. Cela me rassurait. Peut être qu’enfin elle cesserait de jouer les travesties. Encore fallait-il qu’il l’épouse, mais vu la force des sentiments qu’il disait avoir, peut être cela arriverait-il. J’étais prêt à le croire, jusqu’à ce que Barnabé ne revienne avec l’enfant qu’il avait emmené quelques instants auparavant et dont je ne m’étais pas inquiété outre mesure. Mais la simple manière dont il le désigna à Philippe me fit changer de point de vue du tout au tout, et je ne me privais pas pour le dire au jeune homme. Un bâtard ? Lui ? Non ! On me l’aurait raconté que je ne l’aurai pas cru, et même face à lui je ne savais pas si c’était la vérité ou une mauvaise plaisanterie, tout en priant que ça soit la deuxième possibilité, mais non. Et pourtant il ne semblait pas en être honteux. Dites-moi que je rêve…

-Hurlez plus fort, vous le faites pleurer à nouveau…

A peine entendis-je cette réplique, tellement j’étais sous le choc. Est-il possible d’être aussi stupide et inconséquent ? Je tentais pourtant de me calmer quelque peu pour essayer de voir clair dans la situation, ce qui me paraissait légèrement compliqué à cet instant précis, et baissais d’un ton. Comment sa famille avait-elle réagit à la nouvelle ?

-Mon frère devrait déjà se soucier de son frère qu'il a forcé à ramener ici. Quant à mon père… Je n'ai de nouvelles de mon père depuis deux ans et voilà plusieurs mois qu'il a quitté la maison pour je ne sais où, bien avant mon retour. Ce n'est pas ma famille qui va être courant de sitôt. Excusez-moi.

Alors qu’il tournait les talons, je lui jetais un regard qui signifiait clairement « arrête, tu me fais de la peine » et toute l’ironie qui allait avec. Pour connaître Alexandre, je savais bien qu’il se souciait plus de son frère que celui-ci ne le pensait. Pour son père par contre, je ne savais pas… Chaque famille a ses secrets, et parfois même pour elle-même. Le jeune homme revint, visiblement très remonté, et je croisais les bras sur ma poitrine, attendant qu’il reprenne, car il ne semblait pas avoir fini.

-Qui êtes vous pour juger ce que j'ai fait ? Croyez vous que j'ai consciemment voulu un enfant issu d'une union hors mariage ? Non. Mieux, je n'étais pas au courant de son existence jusqu'au début de l'automne, quand la tante du petit est venu me le confier car sa mère était morte. Que vouliez vous que je fasse ? Que je l'abandonne ? J'ai fait une erreur, je l'assume pleinement, et je suis même heureux de cette erreur, cet enfant fait parti de ma vie, il est un d'Artagnan, peu importe d'où il vient et comment il a été conçu ! Quant à ma réputation … Quand certains pensent de vous que vous avez volontairement tué votre fiancée, un enfant illégitime n'est finalement qu'une étincelle pour alimenter un ragot de plus.

Je le fixai sans ciller, le plus calme possible, mais encore agacé. La question n’était pas ce qu’il aurait dut faire une fois que l’enfant étant là, mais ce qu’il aurait dut faire pour qu’il n’y ait pas d’enfant. Maintenant qu’il était là… Un bâtard de duc… Je ne m’en faisais pas trop pour l’avenir du petit garçon.

-Pour information, votre sœur sait son existence, je ne lui ai pas caché. Si elle ne sent pas l'âme d'être une mère pour lui, je comprendrais mais elle a eu l'air de l'apprécier et c'était réciproque quand elle en a fait sa connaissance. Alors, rassuré ?

J’eus un rictus amusé. Elle connaissait la face émergée de l’iceberg, restait le reste. Je fis un pas dans la pièce, me dirigeant vers la porte.

-Vous me demandez qui je suis pour vous poser ainsi des questions ? Je suis tout simplement le frère d’une femme qui vous aime et qui s’inquiète pour son bien être. Ne m’accusez pas de faire pour elle ce que vous reprochez à votre propre frère de ne pas faire pour vous, d’après vos propres dires.

Je posais la main sur la poignée de la porte, et remit mon feutre noir, avant de lui jeter un dernier coup d’œil.

-Dites lui toute la vérité Philippe… Ou vous pouvez m’en croire, c’est moi qui m’en chargerait. Elle prendra sa décision en toute connaissance de cause, et vous aimera, toutes les cartes en main.

Refermant la porte derrière moi, je quittais la demeure. Restait à savoir si Elodie, elle, était prête à enfin lui dire tous ses secrets.


FIN DU RP
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