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 Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble

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MessageSujet: Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble    Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble  Icon_minitime19.02.12 21:44





Felipe


♕ de PALMA ♕




(ft Jon Kortajarena)


Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble  Tumblr_la1twuP0gO1qbgivgo1_500_zps01b29b97

« GLADIO TERRIBILIS IN SCIENTEM MANU »
(Epée terrible dans une main savante)
devise de Tilly.

    ► 26 ans
    ► Prince de Majorque, Duc de Palma, Comte de Tilly, Capitaine corsaire du galion "l'Espada de Neptuno"
    ► Hispano-germanique, fils du Comte Joseph T'Serclaes de Tilly et de Dame Maria de Sollano.
    ► Célibataire
    ► Catholique
    ► Hétérosexuel



♕ PROTOCOLE ♕
VERSAILLES : PARADIS OU ENFER ?

Felipe ne sait que penser de cet endroit fastueux. A la fois source d'émerveillements, de joies et d'amusements, tout cela cache bien de sombres secrets. Cette immense boîte dorée renferme la pire jungle qui puisse exister ! Bien qu'il se sente à l'aise à la cour, le Prince ne peut s'empêcher de ressentir le poids du protocole et des convenances. Y échapper est un plaisir qu'il apprécie davantage. Malgré cette part sauvage de lui-même, Felipe est un courtisan très apprécié et admiré. On le sollicite beaucoup pour qu'il conte ses voyages et ses nombreuses aventures dans des terres que nul courtisan n'oserait fouler. Cet place de conteur amuse l'espagnol qui aime parfois en jouer quitte à effrayer ses interlocuteurs. Pas question qu'ils se plaignent ! C'est eux qui réclament de l'exotisme, pas Felipe. Jeune homme fougueux, il aime malgré tout profiter de tout ce que Versailles peut lui offrir. Mais il aime par dessus tout passer du temps avec sa belle princesse russe, Anna.

COMPLOT : VÉRITÉ OU FANTASME PUR ?

Après avoir vécut 10 ans à la cour de Vienne, combattu pour la couronne d'Espagne face à la France, parcourut des terres et des mers lointaines, le Prince de Majorque, si il était orgueilleux, vous dirait qu'il a presque tout vu dans sa courte existence. Ce genre de manigance ne l'intéresse guère et il ne cherche pas à connaitre de complot contre Louis XIV. Malgré tout il garde un dent contre les français pour tout ce qu'ils lui ont fait subir, notamment ces satanés Roberval et Froulay ! Il ramenait un trésor d'Amérique du Sud pour le Roi d'Espagne quand ce rat de Roberval lui a tout dérobé pour le mettre aux pieds du roi de France ! Si il y a un complot, il n'en sait rien, mais il fera tout pour récupérer son trésor et se venger, quitte à voler le Roi !

COLOMBE OU VIPÈRE ?

Le Prince n'est ni colombe ou vipère, mais serait davantage à l'image d'un loup. Il est noble d'âme, fier et téméraire mais cache une part rebelle de lui-même qui peut mordre et détruire très méthodiquement à la manière du prédateur. Mue par une volonté de faire le bien, inspiré par les valeurs morales que lui ont transmit ses ancêtres, il ne fera pas de mal sans raisons qui lui paraissent valables. Il a une façon d'agir chevaleresque, pleine de justice, une raison pour laquelle la famille de Tilly est si admirée en Europe.

DES LOISIRS, DES ENVIES A CONFIER ?

→ le voyage : surement le but premier de son existence en ce monde. Depuis très jeune déjà, il ne rêvait que d'ailleurs, trouvant l'ile de Majorque trop petite pour ses ambitions. Il savait que son destin est ailleurs. Il est fasciné de rencontrer d'autres populations, de nouvelles cultures, ramenant avec tout un tas de souvenirs précieux.
→ le dessin : témoignage premier de ses voyages, il y retranscrit toutes ces découvertes. Il dessine des portraits, des paysages, des animaux, des plantes..comme pour la réalisation d'un travail méthodique d'enquête scientifique.
→ l'écriture : ses rencontres faites en Europe et ses longues absences en mer l'on poussé à être un épistolier consciencieux. Décrivant tout ce qu'il apprends dans ses périples, il prends des nouvelles de sa famille et de ses amis et parfois livre ses états d'âmes comme il ne parvient pas toujours à le faire à l'oral. Il écrit également le récits de ses voyages, qui sont connut dans toute l'Europe !
→ la botanique : fasciné par les plantes, il a construit une serre pour recueillir tout les spécimens qu'il ramène de ses voyages. Toutefois, sa passion pour les plantes la poussée à des erreurs comme la consommation d'opium dont il est un peu trop friand.
→ la nage : depuis l'adolescence il a prit l'habitude de se baigner et de nager en mer ou ailleurs sur de longues distances, ce qui a souvent scandalisé certain rien que par le fait qu'il se dénude sans gène.
→ la danse :élevé pendant une période à al cour de Vienne, c'est là qu'il a appris les danses les plus en vogue pour le plaisir de ces dames quelques années plus tard.
→ l'escrime : descendant d'une lignée militaire prestigieuse il était normal qu'il soit formé par les meilleurs en la matière devenant à son tour une fine lame redoutée.

♕ HOP, RÉVÉRENCE ! ♕
► Jean Moulquatre XD
► Bicentenaire
► Très régulière
Code bon (by Steph) What a Face
► Comment avez vous connu le forum ? Sais pluuus ><
► Suggestions ? Nada Razz





Dernière édition par Felipe de Palma le 18.11.12 2:14, édité 8 fois
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MessageSujet: Re: Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble    Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble  Icon_minitime19.02.12 22:23

Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble  2724_v10
PREMIÈRE

PARTIE

_________________________________________________

« Les pires histoires sont des histoires de famille. »


24 Juin 1658, Collégiale Saint-Philippe-et-Saint-Jacques d'Altötting, Bavière.

La pluie tombait à torrent ce jour-là, comme pour pleurer la cérémonie qui s'y déroulait, faisant vibrer les vitraux de la chapelle dans un vacarme assourdissant. La foule était nombreuse, habillée de noir et silencieuse. Des soldats faisaient battre leur tambours, tandis qu'un prêtre récitait un texte en latin. Au premier rang, une femme dont le visage était dissimulé sous un voile ne cessait de pleurer sur l'épaule d'un jeune homme debout à ses côtés. Celui-ci semblait comme médusé, terrifié, fixant sans ciler le cercueil qui se trouvait à quelques mètres de lui. Il était crispé, droit comme un i, les bras collés à ses flancs et les poings serrés. Il avait un regard vitreux, presque absent, d'un bleu presque translucide, plus pur que l'eau. Ses boucles blondes étaient détrempés par la pluie et tombaient lourdement sur son visage pâle.

Tout cela ne pouvait être réel ! Non ! Non ! On ne pouvait pas leur faire ça maintenant ! Il n'en sentait pas la force. Comment pouvait-il faire face ? Sa main parvint enfin à bouger et vint serrer très fort celle de sa mère contre lui. C'était un cauchemar...Felipe ne parvenait pas à détacher son regard du cercueil qui renfermait le corps mutilé de son père. Après que l'homme d'église eut terminé son long monologue, un représentant de l'Empereur Léopold prit alors la parole devant l'assemblée, lisant un papier écrit de la main du souverain Habsbourg. Il parlait de l'illustre famille de Tilly, leurs exploits, ce fameux jour où son père avait sauvé par miracle la vie de l'Empereur. L'homme, d'une voix forte et solennel afin de couvrir les bruits de la tempête, parlait de son courage, de sa force, de sa détermination...que de mots et Felipe ne parvenait pas à écouter. Tout cela semblait si irréel. Il ne méritait pas un tel sort ! Et le prêtre parlait de "volonté du Seigneur" ? Comment cela pouvait-il être possible ?

La maison de Tilly était une très ancienne famille wallonne qui s'était illustré à maintes reprises dans l'histoire du Saint-Empire. Le plus renommé était le grand-père de Felipe, le comte Jean T'Serclaes de Tilly, considéré comme l'un des plus grands chefs militaires de son temps. Rarement y eut-il plus éblouissante carrière que celle de ce gentilhomme brabançon. Après de solides études chez les Jésuites, il s'engagea à l'armée de Farnese et se mit à la disposition de l'empereur. Il combattit les Turcs, se révéla ensuite le grand vainqueur des deux premières phases de la guerre de Trente Ans et mourut en 1632, à l'âge de 73 ans, après avoir été blessé en défendant le passage de la rivière Lech. Le père de Felipe avait toujours décrit l'illustre grand-père comme un être puissant et invincible...jusqu'au jour où il rencontra un adversaire plus gros que lui en la personne de Gustave-Adolphe, le roi de Suède, qui avait entre ses mains deux outils qui manquaient au Généralissime des armées de la Sainte Ligue : une armée plus moderne et surtout l'or de Richelieu. Mais Tilly avait des qualités morales qui transcendent le talent guerrier. Il était pieux, mais refusait tout sectarisme. Son souci du respect des populations et de leurs biens le distinguait de Mansfeld, de Brunswick, de Wallenstein, et des condottieri de son temps, qui pillaient et assassinaient sans vergogne. Et voilà que le père de Felipe lui était arraché, Joseph T'Serclaes de Tilly. Brillant général à l'image de la célèbre figure paternel, il vouait une fidélité sans bornes à l'Empire qu'il défendait, perpétuant les valeurs que son père, Jean, pratiquait sur le champ de bataille. Et le voilà allongé dans ce funèbre coffre en bois pour aller rejoindre leurs ancêtres au fond du tombeau familial. Les meilleurs partent les premiers. N'est ce pas ce que disait le proverbe ? Tandis que des soldats transportaient le cercueil vers sa dernière demeure, Felipe repensait à son enfance, à sa vie, cette succession implacable d'événements qui avaient fini par les conduire ici...La vie ne cherchait jamais à rendre justice.



26 Octobre 1648, La Haye, Hollande.

Voilà que les Guerres de Trente ans et de Quatre-Vingt ans venaient d'aboutir enfin à la paix. Beaucoup de sang fût versé dans les plaines de Flandres entres les rangs français, hollandais, espagnol, germanique et suédois. Cette guerre que l'on qualifia de « guerre civile européenne » a dévasté la démographie et l'économie des États allemands et du royaume d'Espagne et a finalement consacré la gloire de la France. Les traités de Westphalie venaient d'être signés il y a de cela deux jours après de longues négociations engagés quatre ans auparavant entre catholiques et protestants. Le Saint Empire gardait cet échec en travers de la gorge. Mais que pouvait donc faire de plus l'Empereur ? Ferdinand III s'était retrouvé prit en tenaille entre les suédois et leur allié français. La gloire de l'Empire venait de s'éteindre, perdant ainsi sa toute puissance sur l'Europe.
C'est dans ce climat des plus tendus que le Général Joseph de Tilly, dont les troupes avaient été massacrés face aux suédois, eut un devoir diplomatique confié par l'Empereur. Il s'apprêtait à rendre visite à un autre clan royal, plus opprimé que celui des Habsbourg, celui de la maison Stuart. Cette famille se retrouvait en exil depuis qu'une révolution avait éclatée en Angleterre, le peuple réclamant l'abolition de la monarchie absolutiste de Charles Iier.
Au Palais du prince d'Orange, où la famille Stuart avait trouvée refuge, Joseph laissa son fils dans une antichambre vide avant de disparaitre avec tout un tas de grandes personnes aux airs importants. Assis sur un ottoman, Felipe balançait ses pieds dans le vide à la recherche d'une occupation. Il aimait bien voyager mais si c'était pour ne rien faire : quel intérêt ? Le petit garçon boudait un peu en jetant un regard sur le paysage qui s'étendait dehors, l'appelant presque à sortir. Il avait sauter de son perchoir pour venir coller son nez contre le vitre quand une main vint tapoter son épaule. Surpris il se retourna pour se retrouver nez à nez avec un petit garçon brun plus grand que lui qui le regarda en souriant.

"Tu t’ennuie n'est ce pas ? Demanda l'inconnu.

Felipe content de trouver un peu de compagnie répondit par un grand sourire :

"Oui ! Tu veux jouer ?

-Ah ah ! Bien sûr je te comprends ! Moi-même je manque de distraction ici !

Le brun invita le cadet à le suivre et alors qu'il sortait de la pièce pour traverser un couloir il lui tendit sa main pour le saluer tout en marchant.

"Je m'appelle Morgan, et toi ?"



« L'honneur, c'est la poésie du devoir. »
1651, Ile de Majorque, Palais de Palma


[justify]Tant de changements en si peu de temps ! Il y a encore quelques semaines la famille de Tilly arpentait était à la cour du Saint Empire et voilà les voilà à Majorque loin de chez eux ! Ces bouleversements étaient dût à un événement auquel Felipe n'avait pas assisté mais l'ampleur de la nouvelle était telle que cela arrivait rapidement à ses jeunes oreilles. Son père avait sauvé l'empereur Ferdinand III d'une tentative d'assassinat ! Alors qu'il faisait une apparition à la cour un mystérieux inconnu tenta de le poignarder, le hasard avait voulu que se soit Joseph de Tilly qui se trouve le plus proche de l'empereur et maitrisa l'inconnu sans ménagement. Après de nombreux interrogatoires, le coupable n'avoua jamais rien.
L'empereur voua une gratitude immense à son général et ami, qu'il récompensa en lui offrant la principauté de Majorque et le duché de Palma. C'était un cadeau inestimable que seul un fou aurait refusé ! C'était une ascension fulgurante pour la maison de Tilly qui était désormais une maison princière. C'est ainsi que le couple et leur quatre enfants quittèrent le château de Tilly pour s'installer au Palais de Palma sur l'ile de Majorque en résidence principale, loin, très loin de tout ce qu'ils connaissaient. Les enfants étaient ravi, découvrant un soleil bien plus présent que dans leur fief natal et, pour le plus grand plaisir de leur mère, découvrait davantage la culture espagnole. Les enfants n'avaient pas vraiment d'accent, parlant autant espagnol, latin ou allemand. Jongler entres ces différents langage était pour eux d'une évidence assez étonnante. Felipe était l'ainé, suivi trois ans plus tard par Louis, puis deux ans plus tard arriva Dorothée et enfin la petite Marie, un an plus tard.
La vie quotidienne était alors bien différente au Palais qu'au Château. Il y avait bien plus de domestiques à s'occuper d'eux à chaque instant et une petite cour de courtisans s'était constitué autour de la famille, composée essentiellement d'amis proches et de parents de la famille princière. Les heures à Majorque étaient douces et agréables. Felipe explora les iles en tout sens, découvrant des endroits plus beaux les uns que les autres, des animaux et des plantes qu'il ne connaissait pas. Mais rapidement il se sentit à l'étroit dans ce petit paradis. La mer, tout autour résonnait comme un grand vide tout autour de lui qui l'appelait, tentait de l'aspirer. Il voulait voir ailleurs, étancher sa soif des mystères de ce monde qu'il ne connaissait pas encore et qui lui tendait les bras. La petite tête blonde rebelle qu'il était rêvait d'ailleurs et d'inconnu. Il sentait que quelque chose le poussait à partir.




1657, Venise, Italie


Pointant son épée sur son adversaire, Felipe avait un sourire ravi, illuminé. Ayant paré magistralement le coup, il avait réussi à placer sa botte secrète pour faire venir sa lame couper la joue de Geoffrey de Bar. La blessure était profonde, partant de l'oreille jusqu'au menton. Le visage en sang. Il jetait des regards plein de haine à Felipe tout en tremblant de douleur.

"Vous croyez que la dame voudra toujours de vous avec un visage aussi laid ? Demanda Felipe, taquin.

-Ne vous réjouissez pas trop vite, Monsieur de Palma, dit Geoffrey en serrant les dents. Tout ne dépendra pas de ce duel. Je sais que la dame a fait son choix depuis longtemps.

-Hum étrange, fit Felipe songeur. Ce n'est pourtant pas pas ce qu'elle me disait dans mon lit hier soir.

Explosant de rage, Geoffrey fondit sur son ennemi et le duel reprit de plus bel. Au bord d'un canau, l'espace de combat était étroit mais les deux hommes, expérimentés, se muait avec une facilité spectaculaire. Ils était vifs et enragés. Longeant le canal, ils migrèrent sur un pont enjambant le cours d'eau. Ils se tournaient autour comme deux prédateurs affamés, se défiant du regard. Les lames s'entrechoquaient, faisant des étincelles. Felipe décocha un coup qui projeta son ennemi contre le rebord en pierre du pont. Il s'appuya contre lui l'approchant d'avantage du vide et de l'eau.

"Prêt à perdre, de Bar ? Demanda le Prince.

"ARRÊTEZ !" S'écria une voix au loin.

C'était Flore. Elle accourait, désespérée dans leur direction. Felipe étant perturbé l'espace d'un instant, Geoffrey en profita pour le projeter à terre avant de pointer sa lame sous son menton.

"Je crains que la partie ne soit finie pour vous, Palma, rétorqua le français avec un sourire goguenard.

-Oui, fit Felipe en le défiant du regard. Vous avez gagnez aujourd'hui. Mais cela sera moins sûr à l'avenir vous pouvez me croire.

Le Prince se releva en époussetant sa chemise avant de remettre sa veste. Il lança un regard méprisant à Geoffrey pour lui faire bien comprendre que la guerre pour Flore n'était pas fini. Descendant du pont, croisant la jeune femme au passage, il s'arrêta auprès d'elle. Lui donnant un baise main en lui lançant un regard passionné il lui murmura doucement :

"Vous avez ma bénédiction pour le malheur de votre mariage, douce fleur. Je reviendrais, ne vous en faites pas."

La jeune femme resta sans voix, surprise de la réaction de Felipe et elle ne put s'empêcher de laisser apparaitre sa confusion, ses joues se teintant de rose. Lorsqu'il parti et qu'il disparut au coin de la ruelle, la jeune femme ne put s'empêcher de laisser s'échapper un long soupir.



« Chaque guerre est la toute dernière. »
1658, Mer Manche, côtes bretonnes.


"Navire français droit devant ! Alerta un marin à l'intention du reste de l'équipage.

Tout le monde attendit les ordres du général de Tilly observant la bâtiment au loin d'un air songeur. Les troupes espagnoles étaient en route pour batailler contre les français et les anglais de Cromwell.
Tous les soldats sur le pont étaient prêt pour un éventuel assaut du navire français vers qui ils se rapprochaient.
Felipe avait commencé son service militaire il y a peu. Apprenant tout les secrets de sa famille pour être un bon soldat et meneur de troupes, il était brillant et son père était fier de constater que l'expérience l'assagissait un peu, le rendant moins turbulent que lorsqu'il était plus jeune. L'adolescent regardait lui aussi le navire au loin qui ne semblait pas se préparer à un assaut. Les avaient-ils vu ? Felipe réfléchit longuement tout comme son vieux père. Le vent était dos à eux et ils prenaient une vitesse suffisante pour surprendre les français en cette matinée brumeuse.

"Tous à vos postes ! S'exclama le général à l'attention de ses soldats.

-Non", murmura alors le jeune homme.

Il ne comprenait pas la décision de son père. Elle allait à l'encontre de leurs principes ! Etait-il nerveux ? L'adolescent n'aurait sut le dire avec certitude, son père ne s'épanchait jamais en sentiments et autres doutes. Accourant sur le pont supérieur, il arriva en courant près de son père.
"Père ! Je ne pense pas que cette décision soit la bonne, osa dire le jeune homme.

-Comment ? S'étonna le militaire, vexé que son fils remette en cause ses décisions. Depuis quand prends tu des décisions, Felipe ?

-Je..J'estime que cela va à l'encontre de nos principes, père. La bataille n'a pas commencée ! Ils sont tout comme nous, en route pour rejoindre leur camp. Cette décision relève de la lâcheté. C'est ce que vous m'avez toujours enseigné...Ce que votre père, vous a enseigné...expliqua Felipe, craignant les foudres du général.

Durant un long moment, les yeux du père et du fils se fixaient sans rien dire. Après un long silence, Joseph de Till posa une main sur l'épaule de son fils et à sa grande surprise, lui sourit.

"Gladio Terribilis In Scientem Manu, récita le militaire. Tu es bien un seigneur de Tilly, mon fils. Ma rage m'a fait oublier mon devoir...Merci mon fils."

Le souvenir de la défaite du Saint-Empire hantait encore la mémoire du général, en soif de reconnaissance et de victoire.

"Hissez le drapeau", ordonna le général.

C'est un grand drapeau blanc qui fût levé sur le mat espagnol. Lorsque les navires espagnoles passèrent à côté des français, Felipe distingua un homme sur le pont, un dirigeant militaire certainement. Leurs regards se croisèrent et le français lui adressa un sourire et un salut reconnaissant. La guerre n'était forcément synonyme de barbarie, les Tilly le savaient mieux que personne. Felipe apprendra bien plus tard que l'homme qui l'avait salué au loin n'était autre que Louis de Mortemart !



1658, Bataille des Dunes



Partout ce n'était que sang et mort. La bataille faisait rage. La notion du temps était perdue depuis longtemps déjà. Felipe se battait vaillamment, laissant peu de survivant sur son passage. Il était à cheval, faisant tournoyer son épée e part et d'autre de sa monture qui donnait des coups de sabots à certains adversaires, les assommant ou les piétinant au passage. Il n'entendait que le son des battements de son cœur qui était près à rompre. Son armure lui pesait lourdement sur les épaules, la fatigue se faisait ressentir mais il ne désespérait pas, il avançait. Il tua encore des assaillants toujours plus nombreux tandis qu'il voyait au loin des hommes de leur camp tomber à leur tour. Non non, surtout ne pas abandonner ! Ne pas baisser les bras ! Il cru voir furtivement son ami Morgan au loin se battant avec rage. Mais soudain sa monture s'effondra, une seconde d'inattention et un soldat n'hésita pas à tuer sa monture de guerre. Entrainer dans la chute de l'animal, il tomba de justesse près de l'animal sans être se faire écraser par lui. Le jeune homme se releva rapidement et fonça sur le soldat. Les coups pleuvaient. Sans ménagement, le jeune homme profita d'une occasion pour plonger sa lame dans la gorge ennemie. L'homme s'effondra et l'adolescent reparti de plus belle à l'attaque. Se frayant un chemin parmi les cadavres, il vint en aide à des soldats espagnols en difficultés. Poursuivant sa route, il cherchait du regard le général. Voilà un moment qu'il ne l'avait pas vu. L'angoisse montait en lui. Ses yeux balayait le champ de bataille, tuant quelques ennemis au passage il continua ses recherches quand il arriva près d'un terre plein, et il le vit, batayant avec rage un français, Aymeric de Froulay. Le général semblait mal au point. Rapidement, le jeune homme essaya de gravir la montée tout en évitant les obstacles. Mais alors contourna un tas de cadavres ce fût la fin. Le français donna un coup de pied dans le ventre de Joseph de Tilly qui fût projeté en arrière, son épée lui échappant des mains. Felipe s'empressa d'accourir au plus vite, épée au poing pour tuer ce lâche. Quand soudain, la foudre sembla s'abattre dans l'esprit du jeune homme. Le soldat français plongea profondément sa lame dans le corps épuisé de son père. Il décrira plus tard cette sensation comme si il ressenti lui-même la lame plongeant au fond de ses entrailles.
Après quelques secondes, Felipe se retrouva comme dans un état second. Oublier les préceptes chevaleresque, oublier l'honneur et les codes. Hurlant toute sa rage la plus animale et la plus profonde il fonça sur le français. Celui-ci, surprit, para de justesse la lame de l'adolescent et il reprit le combat. Ils échangèrent des coups fulgurants. Felipe, encore jeune avait du mal à maintenir sa lame droite face au poids du français. Le jeune prince hurlait, pleurait de rage et de désespoir en même temps. Son monde semblait s'effondrer sur lui-même. Qui était-il à présent ? Et où ? Tout se bousculait dans sa tête et l'énergie du combat n'arrangeait rien, il était perdu. C'est alors qu'il y eut une explosion. Le jeune homme se sentit soulevé de terre pendant un instant qui lui semblait durer de longues minutes. Puis, plus loin, il tomba lourdement sur le sol, inconscient.

Lorsqu'il se réveilla, tout son squelette le fit souffrir, en serrant les dents il se releva de la banquette sur laquelle on l'avait allongé sous une tente, loin du front. La bataille lui revenait en mémoire, lentement, atrocement. Il retint ses larmes de peine et de douleur et se leva en chancelant légèrement puis il sorti de la tente. Il était désorienté, hagard. La seule pensée qui lui vint à l'esprit fût simple. Partir. Disparaitre loin d'ici...



« On peut tout fuir, sauf sa conscience. »
24 Juin 1658, Collégiale Saint-Philippe-et-Saint-Jacques d'Altötting, Bavière.



Alors que Felipe quittait précipitamment la chapelle où l'on venait d'enterrer son père, il entendit des pas accourant derrière lui. C'était Morgan.

« Où que vous alliez, vous me donnez des nouvelles. Et n'allez pas chercher la mort dans de sordides recoins, lui dit son ami anglais.

« Vous n'êtes pas mon … »

« Je suis votre ami et au nom de cette amitié, j'exige que vous m'écriviez. Promettez le moi. »

« Et pourquoi ne pas partir avec moi ?  Proposa alors Felipe.

« Je voyagerais à travers vos lettres. »

Les deux amis échangèrent un sourire complice et une dernière accolade et Morgan dût partir, sa famille l'attendait à Bruges. Alors qu'il quittait la Collégiale, c'est sa mère qui accourra pour le retenir. Felipe s'arrêta et laissa le temps à sa mère de le rattraper. En pleurs, elle s'accrocha à son fils comme un naufragé à un rocher.

"Felipe je t'en prie ! No !

-Mère, laissez-moi ! Je dois partir ! S'énerva le jeune homme en essayant de détacher sa mère restait accrochée à son bras pour le retenir.

-No no ! Ton padre n'est plus là et nous avons besoin de toi ici ! Pleurait la veuve. Tu es prince à présent ! Tu ne peux pas nous abandonner !

-Je ne vous abandonne pas, madre, soupira le jeune homme, les yeux rougit par les larmes. Mais je n'en peux plus d'être ici.

-Mais que vas-tu donc faire, mi hijo ? Ta place est ici ! désespérait Maria de Palma. Tu es trop jeune !

Felipe prit les mains de sa mère entre les siennes, aussi tremblant qu'elle.

-Je vous supplie de me faire confiance ! Il faut que je parte loin d'ici !

-La guerre m'a déjà prit tu padre ! J'ai si peur maintenant ! Je ne le supporterai pas si il t'arrivais quelque chose ! Et que vais-je dire à tes frères et sœurs ? Disait l'espagnole en caressant le visage de son fils.

-Dites leur que j'écrirais autant que possible, que je reviendrais. C'est une promesse, assura le jeune homme avant de serrer sa mère dans ses bras une dernière fois avant son départ...




Dernière édition par Felipe de Palma le 04.03.12 20:14, édité 7 fois
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MessageSujet: Re: Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble    Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble  Icon_minitime02.03.12 0:59

Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble  Combat10
DEUXIÈME

PARTIE

_________________________________________________

« Fuyez un ennemi qui sait votre défaut. »


1659, mer des Caraïbes


Qu'il était bon de faire son devoir ! Voilà ce que pensait le jeune capitaine de Palma en cet instant. La souffrance de la bataille des Dunes était loin dans son esprit. Après avoir quitté la marine royale espagnole, le jeune homme avait fuit l'Europe sans même se retourner. Obtenant une lettre de marque signée de la main du Roi d'Espagne, l'adolescent dépensa une belle somme dans la construction d'un galion rien qu'à lui pour parcourir les mers et les océans du monde. C'était un bâtiment magnifique à quatre-mâts à voiles carrés, armé de 70 canons, faisant 60 mètres de longueur, 25 mètres de largeur, avec un château de cinq étages à l'arrière. Rapidement, l'Espada de Neptuno, son équipage et son très jeune capitaine firent beaucoup parler d'eux en Europe. On racontait les cales du navire pleines d'or et de merveilles venu du Nouveau Monde et de nombreux bateaux pirates furent coulés par le fond grâce au Capitaine de Palma. Un tel succès forgeait autant la légende qu'elle créait d'ennemis pour le bateau corsaire espagnol.
En ce jour ensoleillé en pleine mer des Caraïbes, c'est face au navire du Capitaine Stradivarius qu'ils mettaient le feu à leurs canons. Le navire, l'Athéna, était un petit brigantin à deux mâts sans prétentions mais très rapide. A de nombreuses reprises, l'équipage de Felipe avait prit en chasse le navire pirate. Jusqu'à présent, ces criminels des mers s'en étaient toujours tiré lâchement en prenant la poudre d'escampette. Mais cette fois, l'Espada de Neptuno était parvenu à suivre sa proie de très près ! Arrivé suffisamment près ce fût l'escalade ! Les pirates et les corsaires se retrouvèrent nez à nez et ils n'attendirent pas pour faire tâter de leurs lames ! Sur le pont de l'Espada, la bataille explosait par tant de rage et la chaleur des Caraïbes par cette mer d'huile était cuisante. Le sang, la sueur, le fer, la poudre, les hurlements et la mort. La civilisation faisait place à de la sauvagerie pure et simple. Felipe se muait comme un félin dans ce tumulte en pleine mer. Il parait avec aisance les coups et les rendait avec vivacité. Semblant comme danser sur ses pieds dans une chorégraphie macabre, le Prince corsaire semait la mort derrière lui. Ses hommes prirent peu à peu le dessus sur les pirates jusqu'à ce que le peu qu'il restait préféra fuir. Le jeune homme regardait d'un air désolé ses ennemis partir. Quelle couardise ! Digne d'être des pirates ! C'est alors qu'un de ses matelots vint à ses côtés, nerveux.

"Capitaine ! Nous avons capturé Stradivarius !"

Felipe le regarda quelques instants pensant que c'était une vaste plaisanterie. Mais l'homme lui montra du doigt un homme aux traits fins, la peau buriné par le soleil et un peu maigrelet, nageant dans ses vêtements, ligoté à une chaise. Le Prince se tourna vers son homme d'équipage et lui donna une tape amicale dans le dos :

"Qui l'aurait cru ? Je vous félicite !"

Après cela il reporta rapidement son attention sur cet ennemi mystérieux qui prenait toujours la fuite. Enfin il était tombé entre ses mains ! C'était l'occasion de savourer sa victoire et de confirmer d'avantage la légende qu'on lui prêtait en tant que plus jeune capitaine d'un aussi grand bâtiment ! Il s'avança doucement vers le prisonnier, savourant chaque pas en faisant claquer doucement les talons de ses bottes sur le plancher du pont.

- Enfin, face à face ! Se réjouit Felipe à l'intention de son ennemi ligoté.

- Face à face, une bien belle expression alors que je suis sur une chaise, attaché.

- Vous n'allez pas faire la fine bouche, mon cher ennemi, sourit le corsaire.

Il trouva étrange que Stradivarius veuille se dissimuler son visage sous son chapeau, il semblait le fuir. Les pirates étaient des lâches mais cela ne leur empêchait pas de défier leur ennemis avec des mines boudeuses et peu gracieuses. Felipa attrapa un pan du chapeau et le retira sèchement. C'est alors qu'une cascade de cheveux blonds sorti de sa cachette révélant aux yeux de tous...

"Une femme ? Dit un matelot sur ton dégouté avant de cracher sur le plancher pour conjurer le mauvais sort.

- Surprise ! S'exclama la jeune femme qui semblait ravie.

Il n'en revenait pas, elle le fixait alors du regard comme pour le défier. Il est vrai que pour un "homme" elle n'était pas tellement crédible. Ses très fins eurent le don d'éveiller de l'intérêt aux eux de Felipe. Mais malgré cela il ne put retenir un fou rire des plus franc suivit rapidement par le reste de l'équipage. Une femme capitaine ? C'était d'un ridicule !

- Allez, trêve de plaisanterie, fit le capitaine en séchant une larme entre deux rires.

- C'est vous qui étiez entrain de rire, répondit-elle froidement.

- Soyons sérieux : il est où votre capitaine ? Insista Felipe sur un ton plus grave.

- Attachée à une chaise en face d'un imbécile bouclé.

La bougresse ! Pour qui se prenait-elle avec ses grands airs ? Elle semblait oublier qu'elle était attachée et absolument pas en position de jouer davantage les rebelles !

- Si vous continuez, je risque de perdre patience ma chère, fit Felipe en serrant les dents. Vous n'êtes qu'une …

- Une femme ? Vous ne devez pas beaucoup voyager pour ne pas savoir qu'il existe des femmes pirates !

- Des capitaines ? Pouffa l'espagnol en prenant à témoin ses hommes. Cette femme est folle !

Une femme commandant un bateau ! On aura tout vu ! Non vraiment Felipe avait suffisamment croisé de pirates pour savoir que cela pouvait être une entourloupe des plus louches. Aujourd'hui, le capitaine Stradivarius semblait redoublé d'originalité a tel point qu'il en perdait sa crédibilité ! Mais femme ou pas, Felipe restait méfiant de cette blonde qui avait un fort accent français. Elle l'intriguait ! C'est alors qu'elle changea complètement d'attitude, se laissant aller sur le dossier de la chaise :

- Vous avez gagné, soupira-t-elle. J'ai menti. Détachez moi s'il vous plait.

Ces mots étaient prononcés d'une façon tellement boudeuse que s'en était ridicule ! Et agiter sa poitrine sous ses yeux ne la rendait pas plus crédible. Quelle piètre actrice ! Se dit Felipe. Mais elle l'amusait, il voulait en savoir plus.

- Et pourquoi le ferais-je ?

- Parce que je suis une pauvre fille dont les poignets sont endoloris et que jamais, je ne pourrais m'enfuir avec vous face à moi.

Ridicule ! Cette femme le prenait vraiment pour le dernier des crétins ! Un peu vexé d'être prit pour un imbécile et ayant envie de jouer avec la jeune femme, il décida de rentrer dans son jeu. Il ordonna qu'on la détache. Après tout, une femme n'était pas tellement difficile à maitriser, elle était seule. Elle se releva, massant ses poignets, rougis par les cordes puis il lui indiqua de le suivre dans sa cabine. Il l'invita à rentrer et lorsqu'il referma la porte il sentit une lame contre sa gorge. La garce ! Se dit Felipe. Elle l'emmena près d'une fenêtre de la cabine et lui susurra alors à l'oreille :

- Que cette journée reste à jamais celle où vous avez failli capturer le capitaine Stradivarius.

Elle le lâcha et le poussa avec violence, monta sur le rebord de la fenêtre et sauta dans la mer. Felipe se releva bien vite et la vit s'éloigner à la nage. Alerté par le bruit du désordre, l'équipage surgit dans la cabine, armé jusqu'au dents. Felipe se tourna vers eux, féroce comme un tigre :

"Qu'est ce que vous attendez tous ? Feu à volonté !!!!"

Les balles sifflèrent dans l'air mais la pirate était déjà hors de portée de tir. A présent pour Felipe, il n'était pas question d'en rester là !



1660, Auberge des trois Hérons, Pékin


De Morgan of Richmond
A Felipe de Palma
18 juillet 1660

Mon cher ami,

Que de rebondissements depuis ma précédente lettre. Me revoilà à Whitehall, en plein cœur de cette bonne vieille ville de Londres. Depuis de longues semaines, nous nous étions installés à Breda pour des négociations et la Convention a officiellement proclamé Charles Stuart roi d'Angleterre. Nous sommes partis par le premier bateau, trop heureux de pouvoir fouler cette bonne vieille terre anglaise. Nous fûmes accueillis comme des seigneurs à Douvres, nous qui avions du fuir habillés en paysans neuf années auparavant. Londres ne fut que fête et joie à notre passage, quel bel anniversaire pour le roi Charles, puisqu'il fêtait ses trente ans ce même jour. Il me confia même que cela était le plus beau cadeau que l'univers aurait pu lui offrir. Tout n'était qu'acclamation, fêtes et sourires. A croire que le peuple n'attendait que nous depuis des années ! Nous avons sûrement fait la plus belle fête que nous ayons connu ! Imaginez toute une Cour réunie dans Whitehall avec de la nourriture à foison, du vin plus que de raison, des verres levés au nom du Roi par centaines, et plus de jolies filles dans une même pièce que je n'ai jamais vu. Je dois vous avouer que je ne me souviens plus de cette fabuleuse nuit, mis à part d'avoir dansé avec Jacques sur une chanson bien de chez nous et rire à en pleurer avec lui sur des choses stupides.

Mais le rétablissement de la monarchie distribue son lot de punitions. Si mon cousin a accordé l'amnistie à bon nombre d'anciens partisans du tyrans, certains furent condamnés à la prison à vie, d'autres furent exilés et les pires d'entre eux … Connaissez vous le supplice du hanged, drawn and quartered ? C'est à dire être traîné par une claie jusqu'à la potence, puis pendu mais pas jusque la mort, vient ensuite le démembrement et la décapitation. Neuf d'entre eux subirent ce sort, coupables de haute-trahison. Nous voici entièrement débarrassés de ce tyran de Cromwell et de ses partisans. La vie peut enfin recommencer !

Vous voici donc le bienvenu à Londres, Whitehall est assez grand pour accueillir un ami, surtout quand il est de votre qualité.

Au plaisir de vos nouvelles,
Morgan


Alors qu'il repliait la lettre de son ami, Felipe pensait à l'Europe et à tout ce qu'il manquait. Peut être rentrerait-il un jour ? Le jeune homme n'était pas très ponctuel dans les réponses à ses correspondances mais il s'assurait de toujours répondre. Il rangea la précieuse missive en se promettant d'y répondre au plus vite, il avait beaucoup à faire aujourd'hui, notamment ravitailler son galion en poudre et en boulet de canons. Ressortie victorieux d'une bataille dans la mer jaune contre des pirates, les cales de l'Espada de Neptuno étaient bien trop vides ! Rapidement, le corsaire prit la décision de passer quelques jours à Pékin afin de que l'équipage et le bateau se refasse une santé.
Felipe quittait sa chambre pour aller sur les quais voir les avancements des réparations du galion quand il se croisa dans le couloir du pavillon de l'auberge, une jeune femme étrange qui baissa la tête à son approche. Il la dépassa, fit quelques pas tout en réfléchissant, intrigué, puis un sourire amusé vint se dessiner sur ses lèvres. Revenant bien vite sur ses pas il rattrapa la jeune femme et se saisit de son poignet pour l'attirer vers lui. C'est alors qu'il se retrouva le nez collé contre le canon d'un pistolet.

Felipe regarda avec un sourire charmeur sa fugitive préférée.

"Allons ma belle. Soyez raisonnable ! Conseilla-t-il.

-Allez crever, cracha Stradivarius avec un air de dégout tout en reculant d'un pas.

-Ne soyez pas désobligeante, mademoiselle, siffla l'espagnol qui n'en avait pas l'accent.

-Han ! S'exclama la pirate avec un sourire moqueur. Que de courbettes et de beaux mots ! Je dois m'attendrir c'est cela ? Ne comptez pas sur moi pour me rendre ! Avez-vous une cervelle de mouette ?"

A ses mots, Felipe sentit ses joues s'enflammer. Elle était insupportable ! Il n'arrivait pas à garder son sang froid lorsqu'il avait ses yeux plongés dans les siens.

"Vous n'êtes qu'une pauvre gosse ! Répondit le Prince, agacé tout en se rapprochant doucement de sa proie.

- Et vous un butor aux pieds plats ridicules ! Enchaina la blonde.

- Arrêtez votre numéro ! C'est vous qui êtes ridicule à vouloir jouer au pirate !

Encore un pas.

"Comment ? Vous me prenez pour une simple amatrice ? Avez vous oublié mes succès, mes...

-Vols

-Quoi ?

Encore deux autres pas.

-Je disais "vol". Ce que vous faites est du vol pur et simple ! De la barbarie ! Regardez vous : vous avez l'allure d'une souillon avec vos vêtements trop grands et vos cheveux sales !"

La pirate éclata de rire tout en gardant son pistolet en joug.

"Pardon ? C'est mon hygiène qui vous pose un problème ? Vous vous êtes vu avec votre tête de kraken ? Vos cheveux on l'allure du poulpe défraichi ! Désolé de ne pas être une grande dame !

-Vous me dégoutez ! Répondit Felipe en serrant les dents. Vous êtes incapable de vous taire, incapable de comprendre vos actes !

- Merci, je me passerai de votre moral ! Vous vous croyez supportable vous ? À me suivre comme un chien !

-Et vous ? VOUS TROUVEZ CA CRÉDIBLE UNE FEMME SUR UN BATEAU ? Explosa Felipe

Les deux jeunes aventuriers se jaugèrent du regard quelques instants avant de faire exploser leur rage profonde. C'est une cascade de noms d'oiseaux qui se déchaina d'un côté comme de l'autre. Ils semblaient presque manquer d'air tellement leurs joues étaient en feu. Dans le pavillon de cette auberge, leurs hurlements avaient forcément alerté du monde mais personne ne vint (sans doute trop effrayé !). La pirate hocha la tête avec un air méprisant :

"Vous êtes...

-Insupportable."


A peine Felipe venait-il de terminer la phrase de la pirate que les deux jeunes gens se jetèrent l'un sur l'autre pour s'embrasser à pleine bouche. Dans une précipitation presque animale, Felipe attrapa son ennemie et l'emmena dans la première chambre qu'il trouva en claquant la porte derrière lui d'un coup de botte.

C'est un claquement sec qui réveilla Felipe dont le corps était emmêlé dans les draps du lit, nu comme un ver. Se relevant brusquement, sa tignasse bouclée en bataille, il constata que la belle criminelle avait quittée son lit pour fouiller dans ses affaires. Elle avait malencontreusement renversée l'épée du jeune homme sur le plancher, se faisant ainsi pincer !

"Vous avez surement découvert que la loyauté n'est plus aujourd'hui qu'un lointain souvenir, dit Stradivarius avec un sourire forcé.

-En effet, répondit l'espagnol en quittant le lit. Je crains fort que cela ne fasse pas partie de votre vocabulaire.

-J'espère dans ce cas que nous pourrons trouver un arrangement. Je veux négocier

-Je vous écoute, dit il en avançant vers elle sans aucune gène ou peur avant d'être arrêté de nouveau par le canon du pistolet de la blonde, contre son front.

-Je vous écoute avec attention, insista le Prince.

-Des lettres de marques signées par sa majesté ? désigna la jeune femme en brandissant une liasse de papier.

-Qui ne seront valides que lorsque qu'elles porteront ma signature et mon sceau.

-Je le sais, sinon je ne serai déjà plus ici, répliqua la blonde en tendant la lettre à son ennemi/amant.

-Tachez de tenir compte dans votre calcul que vous m'avez volé de précieuses heures dans mon emploi du temps, fit Felipe en signant la lettre avec un sourire songeur et amusé.

La pirate leva les yeux au ciel en rougissant.

-J'en conviens mais, vous, tachez de tenir compte du canon contre votre tête, dit elle sèchement en arrachant la lettre des mains du jeune corsaire.

-N'allez pas croire que ce bout de papier vous sauvera, avertit Felipe sur un ton plus grave vers la jeune femme qui s'approchait de la porte. Cela ne concerne que le royaume d'Espagne. Il me semble que vous êtes une criminelle bien plus renommée que cela...sans vouloir vous flatter.

Le Capitaine Stradivarius lui jeta un regard noir par dessus son épaule.

-N'essayez pas de me faire peur, vous n'êtes pas crédible.

-Au contraire je suis très sérieux, insista le Prince. Je travaille peut être pour la couronne d'Espagne mais j'ai quelques amis du Saint Empire ainsi qu'en Angleterre, qui serait ravi que je leur rapporte votre tête.

-Allez au diable ! Pesta la pirate.

-Tout se paye un jour, Mademoiselle Stradivarius. Souvenez-vous en.

Sur ces mots lourds de sous-entendus, la pirate n'attendit pas plus longtemps et quitta la chambre en claquant la porte derrière elle. Cette femme le rendait fou, se dit Felipe en soupirant longuement.



« Opium ! Poison de rêve, fumée qui monte au ciel ! C'est toi qui nous élève aux paradis artificiels. »


1663, Amérique du Sud


Tout était brumeux autour de Felipe, il marchait à tâtons dans cette purée de pois essayant de trouver une sortie, un refuge. Il ne se sentait pas bien, le jeune homme ressentait une nausée étrange à l'estomac et sa vue devenait parfois floue. Avançant toujours lentement dans ces limbes grises, il cru voir quelque chose bouger. Il s'arrêta brusquement essayant d'écouter plus attentivement autour de lui. Quelque chose ou quelqu'un se promenait dans la brume, le guettait. Il sentait un poids des plus affreux sur ses épaules. Sa respiration était haletante et des sueurs froides coulaient le long de sa joue. Il fallait qu'il parte ! La sensation d'être un animal traqué était des plus affreuses ! Il essaya d'accélérer le pas, tentant d'oublier la douleur de ses muscles qui ne semblaient pas vouloir répondre à ses ordres. Il se trainait presque, terrifié, jetant un regard dans toutes les directions sans ne jamais rien voir. Il cru voir des ombres mais elles disparaissaient dès qu'il les regardait une seconde fois. Il sentait son cœur prêt à rompre. Il sentit comme des grognements sur sa gauche. Felipe détourna son regard et il sursauta, nez à nez avec une bête affreuse qui s'avançait vers lui. Reculant désespérément, prenant garde de ne trébucher nulle part, il tenta de semer le monstre. C'était une chose, immense, squelettique, de grandes griffes en guise de mains. Il avait une mâchoire disproportionnée, des yeux blancs et vides et une immense crinière qui se déployait derrière lui comme un nuage de miasme. La bête avançait lentement mais Felipe semblait incapable de la semer dans la brume. Elle se trouvait toujours à quelques mètres de lui, bien visible. Elle le fixait tout en tendant un long bras décharné. Un bruit sourd résonnait autour du jeune homme dont les oreilles lui faisaient souffrir affreusement. Plus il fuyait et plus ses forces l'abandonnaient. Il perdait de la vitesse et la bête était toute proche à présent. Désespéré, il s'effondra sur le sol, tétanisé par la peur. Recroquevillé sur le sol il ne voulait pas regarder la chose qui s'approchait lentement de lui. Le grognement était juste auprès de lui à présent. Mais rien. Le jeune homme attendait la fin et rien ne se passait. Il restait là, ses bras recouvrant tant bien que mal sa tête. Felipe reprenait peu à peu de son souffle. La bête ne semblait rien faire restant à côté de lui. Lentement, très lentement, Felipe releva la tête pour voir ce que pouvait bien attendre cette chose et il vit...

"Gibbs ? Sursauta le jeune homme en voyant son maitre d'équipage auprès de lui.

-Oui capitaine ! On se réveille ! Dit d'une voix forte l'homme en secouant Felipe qui était avachit sur un divan de sa cabine en désordre. Voilà deux jours que vous êtes enfermé là, il serai peut être temps de nous donner un cap. Vous ne croyez pas ?"

Felipe secoua sa tête essayant de se réveiller tant bien que mal. Un mal de crâne affreux résonnait dans sa tête comme un régiment jouant du tambour. Il se releva en se massant le front et attrappa la chemise que lui tendait son matelot.

"Vous devriez arrêter ça, Monsieur. Ça ne vous apporte rien de bon., dit doucement Gibbs en montrant la pipe à opium posée sur le divan près de Felipe.

-Je me passerai de vos conseils Gibbs, dit sèchement le capitaine en se levant tout en ajustant son tricorne sur sa chevelure bouclée quelque peu en désordre elle aussi.

Il s'avança dans sa cabine en titubant un peu puis il se remit droit avant de franchir la porte de sa cabine. Tout son équipage était sur le pont prêt à attendre les ordres.

-Alors Monsieur ? Demanda Gibbs. Où allons nous ?

Felipe tourna sur lui-même de façon un peu bancale en scrutant plusieurs directions avant de s'arrêter sur sa gauche.

-Et bien mes moussaillons nous allons...partir....euh...par là ! S'exclama alors nerveusement Felipe en montrant vaguement une direction.

-Par là ? C'est à dire ? Demanda Gibbs, le maitre d'équipage intrigué.

-Mais c'est votre boulot ! Aller aller ! En route ! L'ancre ! Les voiles ! S'emporta le capitaine en balançant ses bras dans toutes les directions en se frayant un chemin au milieu de son équipage avant de disparaitre dans l'escalier menant vers le pont supérieur.

-Dis ? Interpela un matelot le maitre d'équipage. Tu trouves pas que le capitaine devient cinglé parfois ?

Gibbs regarda son collègue en haussant les épaules ne sachant quoi répondre. Il est vrai que le capitaine avait ses humeurs et réagissait de façon très étrange parfois mais la majorité du temps il était un excellent capitaine, il avait foi en lui...mit à part dans ses moment là...Saleté d'opium se dit-il. Cela gâchait même les meilleurs hommes ! Pensa Gibbs en donnant des ordres à l'équipage pour reprendre la route dans la direction vaguement indiquée par le capitaine.



« Seule la victoire est belle. »


15 mars 1664, Océan Atlantique.


Enfin il la tenait ! Voilà tellement longtemps qu'il attendait de pouvoir vivre cet instant ! Six ans passé à la poursuivre sur les mers et les océans du monde entier et il obtenait enfin sa revanche ! Ayant essuyé une tempête la nuit précédente, l'océan était encore agité, le ciel bas et la lumière d'un terne étrange. Les deux navires semblait perdus au milieu de nulle part. L’Athéna semblait avoir bien du mal à fuir l'Espada qui gagnait peu à peu de précieux mètres. Felipe espérait bien qu'en face, Stradivarius était morte de peur, prenant conscience que la fin était proche. Lui le savait, il le sentait. Une tension dansait dans l'air et la houle éveillant en lui une énergie folle. Cette fois si Stradivarius devait disparaitre c'était par le fond et ce à jamais ! Les ordres de condamnation à mort pleuvaient à son encontre. Il était temps que justice soit rendu. Felipe était un homme qui ne trahissait jamais sa parole en digne héritier des Comtes de Tilly. En ce jour gris de mars, le destin de la pirate serait enfin scellé ! Commençant à être suffisamment proche de l'Athéna, l'Espada se mit en position pour l'avoir à porter de tir. Le maître d'équipage, vint aux côtés de son capitaine en lui tendant une longue vue. Felipe la déplia et jeta un œil vers le bâtiment ennemi, il put distinguer une certaine agitation sur le pont. Et parmi les brigands, il la vit, elle, ses cheveux dorés lâchés au vent, pâle comme la lune, le regard dur et froid comme le métal. Elle semblait tendu, prête à exploser, regardant dans sa direction. Felipe sentit un frisson lui parcourir l'échine et il ne put s'empêcher de se mordre la lèvre inférieure. Son cœur battait à tout rompre et ses joues s’enflammèrent. Prenant alors conscience des sensations que la vue de la pirate lui éveilla il rabaissa bien vite la longue vue en secouant légèrement sa tête comme pour se réveiller. Elle le rendait cinglé ! Regardant une dernière fois le bâtiment ennemi dans le silence, sa pensée franchie alors ses lèvres sans même qu'il s'en aperçoive.

-Dites vous que...c'est de bonne guerre, sourit Felipe comme discutant face à son ennemie tout en repliant sa longue vue.

-Vos ordres, Monsieur ? Demanda son maître d'équipage, Gibbs, resté à ses côtés en rangeant la longue vue.

-Faites feu, dit Felipe comme on fait tomber un couperet.

-FEUUUUUU ! Hurla le matelot au reste de l'équipage qui s'empressa de faire tonner les canons.

Comme une foudre divine s'abattant sur l'océan, les boulets vinrent éclater la coque de l'Athéna. Le bruit était assourdissant, le bois se brisait, craquait tandis que la poudre dans les cales prenait feu et envahissait peu à peu le bâtiment pirate. Le premier mat céda sous son poids commençant à entrainer l'avant du bateau vers le fond. Felipe vécut cet instant de façon étrange et extrêmement lente. Le bruit ne semblait pas atteindre ses oreilles. Il avait l'impression de voir chaque grain de poussière s'échapper du navire ennemi, que les morceaux se détachaient avec une lenteur surnaturelle. Peut être avait-il trop fumé la nuit dernière ? Le navire chavira. Il avait l'estomac noué lorsque l'Athéna disparut enfin dans les abysses...à jamais.

"Athéna...Tu parles d'une déesse", ricana l'espagnol comme pour se rassurer lui-même.

Lorsqu'il retourna à sa cabine, celle ci fût rapidement envahit par la fumée d'opium. Il sombra à son tour. Il voulait oublier...l'oublier...juste un peu.



« Il y a des choses qui se racontent mal, et l'humiliation en est une. »
17 mars 1664, Océan Atlantique


Felipe serrait les dents comme jamais. Tremblant de rage, le regard animé d'une flamme dévastatrice, il observait avec dégout les français en train de vider les cales de son navire. Tout le trésor, l'or du Nouveau Monde, était en train de lui être volé. Son travail acharné pour la couronne n'aboutissait là qu'à un échec cuisant. Le souvenir de la bataille des Dunes lui revenait alors avec un goût des plus amer. Lui ne cherchait pas particulièrement à être l'ennemi des français mais eux semblaient faire tout leur possible pour le rendre fou ! Il les détestait ! Tant de lâcheté pour une seule nation ! Cela était trop pour le Prince de Majorque. Debout, le menton levé fièrement il balayait les français d'un regard méprisant avec un rictus de dégout dessiné sur son visage.
Le bateau français l'avait prit par surprise en pleine nuit, ils avaient à peine eu le temps de préparer une bonne défense...Ils les avaient piégé comme des pirates l'auraient fait ! L'homme à la tête de cet équipage dégoutant était un certain Roberval. Felipe pensait avoir déjà entendu ce nom quelque part sans se rappeler d'où ni comment. Mais il ne voulait rien savoir. Il le haïssait. Cet homme arpentait le pont de l'Espada de Neptuno en donnant des ordres comme si il était chez lui ! Un barbare rien de plus, rien de moins ! Être humilié de la sorte par un être aussi inférieure écœurait prodigieusement le jeune homme. Il était un descendant des Tilly ! Les chevaliers invincibles ! Il décevait là quelque chose de bien plus cher à ses yeux que sa propre vie : sa famille, ses ancêtres. Si son père avait pu voir un tel désastre...Cette idée lui faisait froid dans le dos ! Alors que les derniers coffres remplis d'or quittait le navire espagnol pour le navire français, Roberval s'avança vers le jeune homme qui était retenu prisonnier avec le reste de son équipage par quelques français qui les menaçaient de leur armes.

"Capitaine de Palma, fit le français sur un ton étrangement amical. Je voudrais que vous sachiez qu'il ne faut pas que vous y voyez là quelque chose de personnel...

-Ah vraiment ? Rétorqua Felipe, cynique. Dois-je maintenant considérer le vol comme un gage d'amitié ? Vous avez des coutumes fort étranges en France.

-Allons allons Monsieur, je...

-Je ne vois rien de noble dans votre geste ni même dans l'homme qui se tient devant mes yeux, siffla Felipe. Vous n'avez pas plus de valeur qu'un misérable pirate. Vous me payerez cet affront.

L'honneur n'avait-il donc plus la moindre place en ce monde ? Felipe voulait encore croire au chevaleresque et à la justice ! Roberval payerai, c'est certain. Et au prix fort ! Il ferai son possible pour le détruire quitte à voler le Royaume de France. Après tout ce que cette nation avait fait, cela méritait bien une vengeance !



1665, Gascogne


Dans le carrosse qui emmenait le Prince de Majorque au domaine de Philippe d'Artagnan, Felipe admirait le paysage qui se déroulait sous ses yeux. L'entrevue des deux hommes était tout à fait étonnante pour hispano-germanique. Ayant croisé trop souvent des français qui lui ont fait al vie dure, le jeune homme n'avait aps tellement confiance en cette nation mais il semblait que Philippe soit un homme d'honneur. Enfin un ! Après avoirt été dans l'obligation de le rencontrer pour des raisons commerciales avec l'Espagne, ils étaient devenu amis. S'échangeant de nombreuses lettres, l'un et l'autre faisaient partager leur connaissances et leur cultures respectives. C'est une France sous un tout autre jour qui apparaissait au jeune homme, un autre visage. Peut être avait-il tort depuis toute ces années ? Malgré ses doutes, il n'en restait pas moins plein de haine envers les deux hommes qui l'avait volés. Le premier était Aymeric de Froulay, ayant volé la vie de son père à la bataille des Dunes. Le second était un lâche de la pire espèce, Roberval. Il avait pillé son bateau sans le moindre remords et c'était même moqué de lui ! Ces deux là payeraient pour leurs crimes ! Et Felipe avait la réputation de toujours tenir parole. Chassant ces idées noires de son esprit, il repensa à l'entrevue future avec plaisir. Il amenai un cadeau à son ami d'Artagnan : de délicieuses agrumes gorgées du soleil de Majorque. Il espérait que ces fruits redonnerai le sourire au français.



[center]« Le désir de l'amour engendre l'amour. »


1666, Versailles


Elle était si belle lorsqu'elle dormait. Une perfection ! Anna de Russie était aux yeux de Felipe l'incarnation d'une déesse. Elle était entrée dans sa vie avec un fracas immense et beau. Un blizzard des plus délicieux ! La jeune femme au teint pâle, était endormie profondément, ses cheveux dorés cascadaient sur l'oreiller. Il ne se lassait jamais de dessiner cet être si fragile et si fort à la fois. Ils s'étaient rencontrés à la cour lors d'un bal et ne s'étaient plus quittés depuis. Elle l'avait fait jurer qu'ils ne s'aimeraient pas. Il avait juré...Pourtant son cœur brulait pour elle depuis l'instant où il l'a rencontré. Jamais il n'avait été aussi heureux d'être avec une femme...
Enfin non, cela était faux, il y en avait bien une autre. Stradivarius. Mais il avait fait couler son navire il y a de cela quelques années. Parfois il repensait en se sentant coupable. Mais il avait fait son devoir ! Et puis...une pirate ! Allons ! Cela n'était certainement pas envisageable ! Et puis à présent il y avait Anna. Le jeune homme désirait plus que tout être auprès d'elle, l'aimer et la protéger. Si il devait en demander une en mariage, ce serai la princesse russe ! Mais...ressent-elle la même chose ? Elle qui l'a fait jurer de ne pas conjuguer leur relation au verbe aimer.
C'est alors que la princesse ouvrit doucement ses yeux avec un air endormi des plus adorable. Elle lui sourit, ensommeillée. Le visage du Prince s'illumina et un sourire éclatant se dessina sur son visage à la peau solaire.

"Bonjour vous", lui dit-il tendrement.







Dernière édition par Felipe de Palma le 04.03.12 20:24, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble    Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble  Icon_minitime04.03.12 20:07

Voilààà Je pense avoir terminé !!!! Encore un cinglé !!!! Very Happy
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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
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MessageSujet: Re: Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble    Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble  Icon_minitime04.03.12 20:29

TU ES VALIDE !
BIENVENUE A VERSAILLES

Déjà t'es pas un cinglé, tu es THE cinglé PTDR Nuance ! Razz Et puis faire sa fiche au lieu de bosser, bravo l'élève modèle hein ! Ah mais non, tu n'es PAS un élève modèle, c'est pour ça PTDR

Bref, j'ai lu ta fiche d'une traite, j'ai adoré ! Ca fait voyager, tous ces aventuriers, ça donne presque envie ! Que d'aventures et quelle animosité contre les français, pourtant ils sont sympas *maggle* Te bats pas avec Aymeric dans les jardins de Versailles, le premier qui casse un rosier sera pendu PTDR (pendu ! pendu ! pendu ! PTDR ) Je n'ai pas d'autre chose à rajouter super-schizo avec tes persos tordus, tu es donc validé avec grand plaisir ! Et à force, tu connais les lieux (et la maîtresse des lieux Razz), tu sais où aller pour mener Felipe chez les fous ! Amuse toi bien avec lui Clin d'Oeil
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PENSE PAS BÊTE ; Qui est qui ? Petit topo des personnages sur le forum.Fiches de liensFiche de rpsDemandes de rangs et de logementsProposer un scénario.

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MessageSujet: Re: Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble    Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble  Icon_minitime04.03.12 20:50

Merciiiii ! Very Happy
(tu sais que tu as grillé ma couverture avec ce message ? XD)
Maintenant tout le monde va savoir Razz

On va bien se marrer avec Andréa ! Twisted Evil Et t'inquiète pas pour les rosiers : Felipe a la main verte ! PTDR
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Silvestre de Lévis


Silvestre de Lévis

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Côté Coeur: Volé par une jolie pirate
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Discours royal:



    Miaou ☀
    Mais oui! Mais oui!
    J'ai bien vu un Gros Minet!!


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MessageSujet: Re: Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble    Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble  Icon_minitime04.03.12 20:54

Je crois que nous allons avoir besoin d'une petite conversation très cher What a Face

reeebienvenuuue amuse toi bien avec ton perso!!!!
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Amy of Leeds


Amy of Leeds

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Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
Discours royal:



♠ ADMIRÉE ADMIN ♠
Here comes the Royal Mistress

Âge : A l'aube de sa vingt septième année
Titre : Favorite royale, comtesse of Leeds et duchesse de Guyenne
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MessageSujet: Re: Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble    Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble  Icon_minitime04.03.12 20:58

Rererererere Bienvenuuuuuuuuuuuu ! Pfiouuuuuuuu Razz

Felipeeeeeeeee ! Et dire que ça faisait trente ans que j'avais une idée de lien entre lui et Milena ! PTDR

JE VEUX MOURIIIIIIIIIIIIIR ! PTDR

C'est dommage, mais je ne doute pas de faire de grandes choses avec toi avec mes autres moiiiiiiii !

cheers

Au plaisir cher cinglé Razz
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MessageSujet: Re: Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble    Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble  Icon_minitime04.03.12 22:30

J'ai adoré ta fiche **
je l'ai dévorée d'une traite (même si certains passages, je les connaissais déjà d'avant Razz) ! On va bien s'amuser ensemble What a Face

Silvestre de Lévis a écrit:
Je crois que nous allons avoir besoin d'une petite conversation très cher What a Face

Il va faire son jalouuuuuuux Razz
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MessageSujet: Re: Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble    Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble  Icon_minitime04.03.12 22:37

Ooh, vraiment une belle fiche, en effet ** . J'aime beaucoup ton personnage (et il est pas mal en plus Razz ) et je pense que tu vas avoir de quoi faire avec lui Twisted Evil (ouais, je sais, aucune subtilité, la mienne de couverture est grillée depuis longtemps de toute façon ^^).


Rererebienvenue !! Et au plaisir What a Face
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MessageSujet: Re: Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble    Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble  Icon_minitime04.03.12 23:37

... bienvenue, l'Espagnol What a Face
Escrime

Belle fiche en effet ** J'ai hâte de jouer avec toi \o/
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MessageSujet: Re: Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble    Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble  Icon_minitime04.03.12 23:49

Merci à vouuus !!! cheers
Trop content que ma fiche vous plaise ! Very Happy

Andréa : Ouais nos bêtises ne font que commencer ! What a Face
Aymeric, Roberval, Sylvestre : je vous attends Twisted Evil

Gab' : merci de ce compliment Bg dragueur XD

Amy : Je suis vraiment désolé pour Milena PTDR si j'avais su ! Mais j'attends tes autres moi avec impatience du coup Wink
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Derek de Saxe


Derek de Saxe

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Côté Coeur: pas encore de problèmes cardiaques, merci de vous en préoccuper
Côté Lit: Surprise, ça bouge!
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MessageSujet: Re: Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble    Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble  Icon_minitime04.03.12 23:54

Ohhhh un demi germanique, et qui a fréquenté la cour Viennoise, ça c'est un bon garçon! cheers (Derek qui se sent moins seul What a Face )

On n'est jamais trop schyzo à ce que je vois. Après le DC, le TC, le QC What a Face , mais bon la tentation est compréhensible, comment résister à prendre un beau corsaire! Razz
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MessageSujet: Re: Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble    Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble  Icon_minitime05.03.12 2:04

Oh Derek ! Very Happy

Faudra qu'on voit pour un éventuel lien Twisted Evil on essayera d'être potes cette fois : t'en dis quoi ? PTDR

Et ouais un QC ^^ C'est vrai qu'il est difficile de résister à un charme pareil Bg dragueur
C'est Franc' qui va être jaloux ! Cinglé

XD
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Derek de Saxe


Derek de Saxe

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Côté Coeur: pas encore de problèmes cardiaques, merci de vous en préoccuper
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MessageSujet: Re: Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble    Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble  Icon_minitime05.03.12 12:05

Bah oui, ce pauvre Francesco fait plus le poids devant ces splendides yeux **

Pourquoi pas! ils ont le moyen de s'être connu avant leurs arrivées respectives à Versailles, donc je tenterais bien un lien positif V.People et puis ça changera un peu de la gueguerre entre les coqs versaillais Escrime Alcoolo

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François de Froulay


François de Froulay

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Côté Coeur: Il a été brisé, il va falloir le recoller
Côté Lit: vide, au désespoir des mignons de Monsieur
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Fuis les honneurs et l'honneur te suivra
Convoite la mort et la vie te sera donnée


Âge : 25 ans
Titre : Maréchal des Logis des Mousquetaires, Capitaine de la garde de Monsieur, Marquis de Lavardin
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MessageSujet: Re: Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble    Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble  Icon_minitime05.03.12 18:49

Andréa de Bellevue a écrit:
Silvestre de Lévis a écrit:
Je crois que nous allons avoir besoin d'une petite conversation très cher What a Face

Il va faire son jalouuuuuuux Razz

Venant de celle qui va me suivre jusqu'au bout du monde pour me taper une crise je vais pas le prendre mal Razz

Felipe de Palma a écrit:

Aymeric, Roberval, Sylvestre : je vous attends Twisted Evil

Treeeemble What a Face
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MessageSujet: Re: Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble    Felipe de Palma ♕ Color my life with the chaos of trouble  Icon_minitime

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