AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Partagez
 

 Perrine Harcourt

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité


avatar



Invité


Perrine Harcourt  Empty
MessageSujet: Perrine Harcourt    Perrine Harcourt  Icon_minitime08.07.11 23:44

Perrine Harcourt
_______ ft. Lyndsy Fonseca
Perrine Harcourt  Tumblr_lmxdh8FAg01qafrbxo1_500


► Perrine est une jeune femme de vingt ans.
► Issue d'une famille modeste, voire très modeste, elle ne porte évidement aucun titre et n'appartient pas au cercle très fermé de la noblesse. Mais en revanche, elle est depuis longtemps au service des Longueville, comme ses parents avant elle, et plus particulièrement de la Duchesse, Gabrielle, de laquelle elle est la chambre de chambre autant que la confidente.
► Elle est née en France, dans une petite ville de Normandie non loin de la demeure des Longueville. Cette région a bercé toute son enfance, et des campagnes qui entourent les lieux où elle a vécu, aucun recoin ne lui est inconnu.
► A vingt ans, Perrine est toujours célibataire. Il faut dire qu'elle n'est pas le meilleur parti qui soit, et que ses propres sentiments ne permettent pas de voir de dessiner un mariage à l'horizon...


« Que diable, vous êtes à Versailles ! »

Un paradis ou un enfer versaillais ?

JARDINIER – « Versailles ? Une prison dorée pour quelques vipères en mal de complots, voilà ce que c’est ! »
PERRINE – « Oui… mais les dorures font toute la différence. »

En effet, les dorures font toutes la différence… Et c’était ce qui importait à Perrine. Vivre dans un milieu de serpents lorsque l’on est une vipère soi-même, après tout, n’était-ce pas se retrouver dans son élément ? Adressant un sourire énigmatique au jardinier, elle s’allongea dans l’herbe encore humide d’une nuit printanière des jardins de Versailles. Personne à l’horizon, la noblesse dormait encore et ces heures trop matinales pour les grands, la jeune femme avait toujours eu la sensation qu’elles lui appartenaient. Elle était bien trop petite pour être enfermée dans cette cage que le Roi avait bâti pour sa Cour. Si certains ne voyaient le château que comme un moyen de renforcer l’adage « garde tes amis près de toi, et tes ennemis plus près encore » afin de mieux régner, Perrine, elle, ne pouvait que se sentir comblée. Loin de sa campagne natale, toute chose avait une autre saveur. Commérages, robes de mousseline, complots, perruques bien poudrées, intrigues, ribambelles de bijoux… Elle aimait tout cela, et tout cela, c’était Versailles.

JARDINIER – « Et alors ? Les dorures ne sont pas faites pour nous, Perrine. »

A cette remarque, la jeune femme eut une moue fataliste. Ils étaient nés roturiers, et Versailles ou non, ils le resteraient, elle le savait. Pourtant, parfois, quand venaient ces heures désertes où tout le château n’était plus livré qu’aux mains des serviteurs, elle ne pouvait s’en empêcher. Caresser ce secret espoir qu’un jour, ce Versailles dont on parlait partout lui donnerait cette chance qu’elle n’avait jamais eu. S’élever, et cesser de briller dans l’ombre par ses manigances. Naïvetés, sans doute… Mais après tout, dans ce Paradis semé d’embûches, toutes les folies ne sont-elles pas imaginables ?


Vérité ou fantasme du complot ?

CUISINIERE – « C’est effrayant ! Peut-on sérieusement songer à assassiner le Roi pour prendre sa place ? »
PERRINE – « Réfléchis, Lucrèce ! Ça ne serait pas la première fois qu’on assassine un Roi… et ça n’est certainement pas la dernière que d’idiotes rumeurs se répandent. »

Des rumeurs, oui, mais idiotes… peut-être pas. Perrine, toute à son personnage, leva les yeux au ciel devant la stupidité de sa camarade, étouffant un sourire qu’elle seule serait en mesure de comprendre. Du complot qui se tissait, pas à pas, autour de Louis XIV, elle ne connaissait certes pas tous les détails mais avait tout de même deux certitudes : les rumeurs ne mentaient pas, et, l’âme damnée de la Duchesse de Longueville qu’elle était en était un rouage. Un rouage discret, anonyme au sein de la masse de domestiques qui grouillait dans Versailles, mais un rouage tout de même, aussi infime soit-il. Sans doute était-elle-même assez retorse pour en être satisfaite, son esprit machiavélique et intriguant y trouvant là plus que son compte. Flâner au détour de conversations qui ne la concernaient pas, surprendre deux ou trois bribes au travers d’une porte indiscrète, faire parler quelques domestiques sous le couvert d’innocentes conversations… Elle était faite pour ça. Et pourtant, rares seraient les personnes à croire de telles vérités, à la penser réellement acquise à une si sombre cause. Quoi, la souriante et joyeuse Perrine, trempant dans un complot contre le pouvoir ? Allons-bon.

CUISINIERE – « Et puis, je ne vois pas ce qu’on pourrait reprocher au Roi… »

D’être un despote ? A l’image de la plupart de ses prédécesseurs, certes, mais un despote Bourbon qui plus est ? Peut-être. Perrine connaissait les griefs que l’on pouvait avoir contre celui que se faisait allègrement appeler le Soleil de Versailles, mais quant à ce qu’elle en pensait elle… Il ne faisait guère plus que le l’avaient fait ceux d’avant pour le peuple, et il en était probablement pareil des Valois. Sans doute viendrait un temps où elle y songerait, où elle aurait besoin d’y songer. Mais pour l’heure, si Gabrielle se compromettait dans cette douteuse affaire, alors il n’était pas question qu’elle n’en soit pas aussi. Que serait de toute façon le monde de la Cour sans ses intrigues de couloirs et ses multiples complots ?


Plutôt colombe ou vipère ?

PERRINE – « Je suis certaine que madame a son petit succès auprès des hommes, et qu’il n’y ait que son mari de conquis m’étonnerait beaucoup ! »
SERVANTE – « Oui, et si tu veux mon avis, son mari n’est pas non plus le seul à profiter de son lit… »
PERRINE – « Vraiment ? Je m’en doutais. Ce petit comte la regarde si… avidement… »
SERVANTE – « Oh pas le marquis, non, mais son beau-frère, en revanche… »

Un sourire qui se voulait ironique, mais que l’on pouvait deviner un brin machiavélique étira les lèvres de Perrine à cet aveux inconscient. Voilà qui ravirait la Duchesse, et clouerait certainement le bec à cette soi-disant grande dame qui se montrait si méprisante. De bon cœur, les deux domestiques continuèrent à commérer, Perrine orientant habilement la conversation sur ce fameux beau-frère et l’adultère qui, pour elle, tombait si bien à propos. Rien de bien difficile en soi. Son interlocutrice n’avait absolument pas besoin de se faire prier pour bavarder et il s’agissait là d’un exercice auquel elle était tout particulièrement rompue. Faire parler les autres, mettre un peu d’huile sur le feu de la conversation, et des multiples ragots qui en découlent, tirer ce qui peut ou non être utilisé. Si elle n’était certainement pas la dernière à participer aux bruits et aux médisances qui faisaient et défaisaient les réputations versaillaises, la jeune femme avait néanmoins appris une chose : dans ce nid de serpents qu’était la Cour, les rumeurs, aussi farfelues ou incroyables soient-elles, avaient toujours un fond de vérité… parfois bien plus honteux que les grossières caricatures que l’on en faisait ensuite. Et c’est ce fond là, aussi infime puisse-t-il être, qu’il fallait trouver et manipuler pour en tirer profit. Un art difficile, mais qu’elle maniait à merveille, navigant habilement aux détours de telles ou telles conversations, sans jamais se priver d’y ajouter son propre venin. Abrégeant cette discussion-là, et opinant vaguement du chef à l’idée de la poursuivre plus tard, elle sortit de la lingerie, provoquant volontairement une brève rencontre avec Gabrielle.

PERRINE – « Madame partage sa couche avec son beau-frère, siffla-t-elle, et met un point d’honneur à ce que personne ne s’en doute… »

Un sourire perfide aux lèvres, elle s’éloigna. Telle une reine aspic au royaume des vipères…


« Plus bas la révérence, plus bas. »

► Marie, alias Elodie What a Face
► 18 ans - majeure et vaccinée, si c'est pas beau (a)
► Présence régulière.
Ok (by Steph) \o/
► C'était il y a un an et demi, de partenaires en partenaires je crois. Je suis incapable de m'en souvenir x)
► Mouahahahaha. Comment ça, ça n'est pas une suggestation ? Twisted Evil


Dernière édition par Perrine Harcourt* le 09.07.11 18:30, édité 7 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité


avatar



Invité


Perrine Harcourt  Empty
MessageSujet: Re: Perrine Harcourt    Perrine Harcourt  Icon_minitime08.07.11 23:44

« Il était une fois ... »

LINGERE – « Bon Dieu, viens m’aider Jacques ! Ces sacs de linges finiront par avoir raison de moi… »
ECUYER – « C’est que tu te fais vieille ma pauvre Sybille ! Je viens de croiser Perrine, et elle ne crie pas après son vieil écuyer de mari pour venir lui porter ses sacs, la petite ! Ah, on n’a pas tous les jours vingt ans... »
LINGERE – « Que veux-tu, elle est jeune, normande et au service de ces frondeurs de Longueville, heureusement qu’elle est robuste ! »

Normande, en effet, et plus précisément originaire d’une petite bourgade nommée Ymare, c’est en pleine campagne que la famille Harcourt, après avoir déjà accueilli trois garçons, vit naître la petite Perrine. Comme pour ses trois premiers enfants, Charlotte Harcourt ne s’encombra pas de niaiseries et de faiblesses inutiles. Femme active, elle cessa de travailler une heure avant son accouchement et repris le chemin des champs le lendemain, son nourrisson habilement attaché dans son dos afin de pouvoir y veiller sans perdre de temps à la maison. Il faut dire que temps, la misère n’en laisse pas, du temps. Et qu’avoir des enfants, c’est bien, mais pouvoir les nourrir… c’est mieux. Aussi Charlotte n’en perdit-elle pas du temps, de la même façon qu’il ne se passa pas un an avant qu’elle ne tombe à nouveau enceinte d’une seconde petite fille, ajoutant une cinquième tête à sa déjà nombreuse famille. Là encore, elle reprit le travail rapidement tandis que son mari ne l’avait pas quitté une seule fois, tant et si bien que les deux paysans finirent par être, selon eux, récompensés de leurs dures années de labeur par le Très Haut. Perrine avait deux ans, un babillage étonnant pour son âge et un équilibre parfait quand les Harcourt entrèrent au service des illustres Longueville, quittant la campagne d’Ymare pour Rouen.

Visiblement déjà bien imprégnée de cet esprit de débrouille mis à l’honneur par la famille, la fillette, quoi qu’encore jeune, ne mit guère de temps à s’habituer à son nouvel environnement. Enfant précoce, elle ravit rapidement sa mère en se montrant la plus indépendante possible pour son âge. Les crises de larmes, rares, ne laissèrent pour elle pas de souvenirs marquants, pas plus que les quelques caprices, sans doute oubliés devant ceux du quatrième garçon de la famille, né peu de temps après l’arrivée des Harcourt en ville. A Rouen non plus, il ne s’agissait pas de chômer. Mais bien loin encore de devoir se plier à de quelconques obligations, Perrine profita rapidement de toutes les petites joies que peut offrir un si grand hôtel pour une fillette de son âge. Cavalant dans les couloirs sans aucune retenue, elle fit bien souvent preuve d’une imagination sans pareille en s’inventant de drôles d’univers dans lesquels elle jouait tour à tour le rôle d’une courageuse aventurière s’attaquant à d’exotiques décors ou celui d’une illustre princesse déambulant entre les murs de son propre château. Mutine, on parla de Perrine comme la fille joyeuse et éveille d’une des cuisinières et de l’écuyer de l’hôtel, et si elle montra maintes fois un certain intérêt pour ce qu’il était justement défendu de faire, rares étaient les gens à ne pas pouvoir pardonner ses bêtises à cette petite tête brune de trois ans, dont le sourire et les grands yeux suffisaient à mener son entourage par le bout du nez.

A l’aube de ses quatre ans, c’est sept enfants que comprenait la famille Harcourt. Sept enfants dont certains ne connurent jamais la misère, éloignée par la protection de maîtres généreux. Comment ne pas l’être, avec de tels airs et de telles magnifiques robes que Perrine ne se laissait jamais d’observer par quelques discrètes ouvertures. Certes, on le lui avait toujours dit, ça n’est pas bien d’écouter aux portes. Mais comment se plier à un tel commandement quand il y a tant de choses à découvrir au-delà des pièces de service ? Longtemps, Perrine joua à s’imaginer en noble jeune femme, vêtue des parures les plus magnifiques possibles et donnant des ordres à ses domestiques, généralement incarnés par ses frères avec lesquels elle avait une forte tendance à se chamailler. Parfois, quand une punition lui tombait dessus, elle passait des heures de ses nuits à imaginer de quelle façon elle allait se venger, montant les plans les plus farfelus et n’en menant pas la moitié au point, faute de moyens. Jusqu’au jour où, alors qu’elle avait tourné en rond en espérant qu’une quelconque malédiction s’abatte sur l’un d’entre eux pour avoir réussi à la faire punir pour une énième bêtise, un drôle d’homme vint annoncer à ses parents que Jules avait attrapé une rougeole. A l’expression qui crispa leur visage, Perrine, quoi que bien peu savante de ce genre de mots, comprit qu’il se passait quelque chose. Elle le comprit d’autant mieux lorsque, les jours suivants, l’homme revint, pour Henri, pour Jeanne, pour Philippe… et pour elle. Tenu éloignés, les deux plus vieux garçons échappèrent à l’épidémie, mais pendant deux longues semaines, une funèbres agitation ébranla la famille Harcourt. De ces deux semaines, Perrine ne garde que des souvenirs troubles, confus. Seule reste claire dans sa mémoire cette phrase :
« La fièvre est trop haute, elle ne passera pas la nuit. »
C’était le médecin qui avait parlé, alors que Charlotte, assise au bout de son lit, fondait en larme de voir une deuxième fille et un troisième enfant sur le point de succomber à la maladie. Le lendemain pourtant, après des heures d’enfer sans doute, la fièvre avait baissé. Perrine tint bon le jour suivant, et celui d’après encore, jusqu’à ce que l’homme ne noir qui avait réussi à l’effrayer, porteur de mauvaises nouvelle, ne la déclare plus que convalescente. La fillette et Henri, d’un an son cadet, furent les seuls des cinq enfants touchés à tenir tête à la rougeole. A l’aube de ces cinq ans, la fillette venait une première fois de se montrer particulièrement robuste.

LINGERE – « D’ailleurs, il paraît que la Longueville l’aime beaucoup, la petite Perrine. »
ECUYER – « Il paraît, il paraît… C’est une Duchesse, et une Longueville. Et puis Perrine est une gentille demoiselle, je doute qu’elle soit appréciée de ce genre de vipère… »

La famille Longueville, contrainte à l’exil par les inévitables retombées de la Fronde, entraîna à sa suite le cortège de serviteurs dont faisait partie la famille Harcourt. A peu près aussi concernée par ce qui s’était passé à Paris entre le peuple, les Princes et les souverains, Perrine vit dans ce changement une occasion de revoir sa commune natale. Ymar, à quelques lieues à peine du château de Pont-de-l’Auche lui laissait si peu de souvenirs qu’elle se réjouissait à l’idée de pouvoir jeter un œil aux terres où elle vit le jour, et surtout de pouvoir voir un peu plus de campagne. De nouveaux univers de jeux s’offrirent à elle, et étonnement, à sa jeune maîtresse, Gabrielle de Longueville. Perrine ayant ses entrées aux cuisines du château comme en de nombreux autres endroits tout aussi fabuleux pour deux fillettes d’une dizaine d’années, elle en fit profiter celle qui devint rapidement sa nouvelle amie, l’initiant aux jeux qu’elle avait pourtant jalousement gardés de ses trois frères. Forteresses à prendre, contrées inexplorées à découvrir et châteaux féériques à inventer occupèrent leurs journées ainsi que celles du jeune frère de Gabrielle, Charles-Paris. Maîtresse de jeux, Perrine se faisait un plaisir de distribuer les rôles, orchestrant avec la rigueur d’un écrivain tel ou tel évènement dans le cours tranquille de la vie de tels ou tels personnages et noua avec la rapidité dont bénéficient les enfants de solides liens avec ses compagnons d’aventures. C’est grâce à Gabrielle – qui s’y échina de longues heures – que Perrine peut apprendre à lire correctement, bien que la partie ait été particulièrement difficile à gagner de ce côté-ci, la fillette étant plutôt distraite malgré la fascination qu’elle portait pour les innombrables ouvrages du château. Entre chamailleries et cavalcades, c’est finalement ensemble que les trois enfants grandirent, en dépit de ce que pourraient bien en avoir dit les convenances.

Grandirent… et firent les pires bêtises, sans doute. Il fut rapidement impossible de compter le nombre de tours joyeusement orchestrés qu’ils réussirent tous trois à jouer à leur entourage, et plus particulièrement au précepteur des deux Longueville, qui en vint à ne guère apprécier cette petite roturière qui traînait toujours dans les parages lorsqu’une bêtises était faite. Ce dont elle se moquait allègrement, bien trop heureuse, dès que son imagination à toute épreuve inventait de nouvelles idées, de les faire partager à ses compagnons de jeu. Il y en avait toujours une, de la part de l’un ou de l’autre, et s’il resta toujours entre eux cette barrière de convenances imposée par les adultes, autant du côté des Harcourt que des Longueville, ils n’en restèrent pas moins comme les cinq doigts de la main. L’amitié de la fillette avec la grande famille lui attira en revanche quelques jalousies du côté de ses frères avec lesquels, excepté pour le plus jeune, Perrine eut de plus en plus de disputes. Louis avait fini par aller tenter sa chance dans l’armée, mais François ne démordait pas, si bien qu’un jour, Perrine se souvient avoir pensé à cette fameuse rubéole qui lui avait arraché la seule sœur qu’elle avait ainsi que deux frères en murmurant, au fond de sa chambre, que le sort n’était pas tombé sur les bons. Le lendemain, c’est dans un tout autre genre de tour qu’elle embarquait Gabrielle et Paris, tour qui s’acheva sur la silhouette de son frère pestant de toute ses force une fois qu’il eut nagé jusqu’à la berge de l’étang dans lequel il avait malencontreusement glissé. La vengeance n’est peut-être pas un plat qui se manger froid, mais au moins qui se savoure. Perrine en eut sans doute là ses premières expériences.

Lui revient parfois encore aujourd’hui le jour où Paris et une fillette qu’elle ne connaissait pas réussirent à mettre le feu à la grande serre du château. Perrine se souvient ne plus savoir où elle était ce soir-là, mais avoir en tout cas regretté de ne pas avoir été là pour voir ça. L’incident eut quelques conséquences, on l’imagine. Mais la plus surprenante d’entres elles, et sans doute celle qui eut le plus d’importance pour les enfants qu’ils étaient, fut qu’une chatte ayant disparu avec les plantes de la serre, Paris se retrouva contraint d’adopter les trois chatons et de s’en occuper en guise de punition supplémentaire. Aussitôt, le partage fut fait. Perrine reçut le noir, Paris le gris et Gabrielle le blanc et ce qui ne devait durer guère plus longtemps que le temps de s’intéresser à autre chose dura finalement bien plus que ce que l’on aurait pu l’imaginer. Si Perrine ne comprit d’abord pas ce qu’il y avait de si drôle à les nommer respectivement Mazarin, Gondi et Chevreuse, elle partagea néanmoins avec joie les éclats de rire des deux Longueville, et ceux qui virent, quelques temps plus tard sans doute, lorsqu’elle eut enfin toutes les explications nécessaires. Et les années d’enfance achevèrent ainsi, joyeusement, de s’écouler.

Mais avec le temps, les choses s’altèrent, et les distances se créent. Et il fallut bien un jour que Perrine admette que Paris était destiné à être Prince, tandis qu’elle n’était et ne resterait que roturière. Et si sa complicité et son amitié sans faille avec Gabrielle n’eurent jamais à pâtir, ses liens avec le jeune homme se desserrèrent progressivement. Elle ne fut pas l’initiatrice de cet éloignement, loin de là. Mais le voir se montrer de plus en plus indifférent la blessa assez pour qu’elle prenne la même voie et décide de se fermer à une rancœur amère qui n’avait pas lieu d’être. Après tout, qu’était-elle que la femme de chambre de la Duchesse de Longueville ? Duchesse avec laquelle, néanmoins, elle continua d’entretenir une amitié sans faille. Sortant de l’enfance, les deux jeunes filles apprirent à se confier au-delà de quelques secrets enfantins, et à se vouer une véritable confiance qui n’a jusque maintenant encore jamais été ébranlée. Il s’avéra également qu’elles se retrouvèrent dans le domaine de l’esprit. L’imagination de Perrine n’ayant rien perdu de sa superbe avec le temps, se mua peu à peu en une tendance notable aux idées qui d’inventives dévirent souvent machiavéliques. Deux intrigantes sans la Cour, voilà ce à quoi elles auraient pu ressembler, tant et si bien ce fut avec brio que toutes deux, à l’initiative de Perrine, réussirent à imaginer un moyen profondément retors d’éviter à Gabrielle un mariage malheureux avec l’un des membres de la famille Mancini. Peu encline à reculer devant les difficultés, la domestique profita de la venue de Philippe-Julien au château pour mettre en place un petit manège qu’elle saurait efficace sur l’amoureux des femmes qu’en faisait sa réputation. Séductrice à volonté, Perrine parvint totalement à ses fins lorsqu’un soir elle l’attira à dessein dans une pièce, certes sombre, mais peu discrète. La personne qui le découvrirait là, dans une position absolument tout sauf convenable, n’avait dans ce qu’elle avait prévu aucune importance, pourvu que le galant soit renvoyé d’où il venait, et ce sans la main de Gabrielle. Sans avoir à faire d’effort, elle se souvient encore du chat qui pénétra dans la petite pièce, un certain Mazarin, lui faisant d’abord croire à une première arrivée. Le stratagème, finalement, fonctionna au-delà de ses espérances aussitôt que la silhouette de Paris se dessina dans l’encadrement de la porte. Jouant la domestique confuse face à un jeune homme trop noble et trop ardent pour lui oser lui refuser quoi que ce soit, elle ne put nier un certain plaisir à voir la réaction du jeune Longueville. Une magistrale gifle plus tard, Mancini était renvoyé sans autre forme de procès et Perrine satisfaite de son plan et de ses conséquences… inattendues. Il en fut de même pour Gabrielle, libérée d’un prétendant un peu trop sérieux. Quelques temps plus tard, la Duchesse faisait route vers Paris, entraînant à sa suite son amie faisant office de femme de chambre, de chaperon comme de confidente.

Sur la route ce jour-là, Perrine réalisa non sans amertume que des trois chatons adoptés par trois enfants complices il y avait quelques années, deux déjà n’étaient plus.





Dernière édition par Perrine Harcourt* le 09.07.11 23:33, édité 3 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité


avatar



Invité


Perrine Harcourt  Empty
MessageSujet: Re: Perrine Harcourt    Perrine Harcourt  Icon_minitime08.07.11 23:45

LINGERE – « C’est vrai… Lucrèce me disait encore hier qu’elles avaient beaucoup bavardé. Tu sais, je me demande ce que ça doit être, de servir dans cette famille… »
ECUYER – « Comme partout. C’est pas parce qu’ils sont tous plus intrigants les uns que les autres que les domestiques le sont aussi ! »

Paris passa, plein de surprise, puis vint Versailles. Perrine vit avec joie l’annonce de leur départ pour la capitale, et ensuite pour la Cour. Il lui suffisait de repenser aux parures qu’elle observait à la dérobée par un coin de porte pour caresser le secret espoir qu’un jour, elle serait de ces femmes-là aussi. Evidement, les rêveries ne duraient pas longtemps tant la chose était impossible, mais face à tous ces nouveaux paysages, la jeune femme dû prendre garde à ne pas se laisser tourner la tête. Les premiers jours furent une sorte d’émerveillement, mais il ne lui en fallut pas plus pour prendre le pli. Médisances et rumeurs, voilà ce qui règne à Versailles. Hypocrisie, également. Et c’est là un jeu auquel elle s’est immédiatement prise. Vive d’esprit et pleine de ressources, Perrine a rapidement su forger l’apparence de diverses amitiés au sein des domestiques du château. Souriante, une bonne humeur à toute épreuve, pleine d’imagination… Rares seraient les personnes à pouvoir se douter de ce à quoi elle a voué ces petits talents de manipulatrice. Car si elle met ainsi un point d’honneur à fouiller un peu partout, à se tenir au courant des basses rumeurs et à conserver de nombreux amis, c’est avant tout parce que tout ce manège est d’une aide précieuse à Gabrielle, et à toute cette sombre machination qui se monte peu à peu. Curieuse de nature, la jeune domestique a surpris à ce jour assez de conversations entre sa maîtresse et cet Hector qu’elle traite comme son propre frère pour être parfaitement certaine des leurs projets – dans les grandes lignes du moins. Et aussi indifférente soit-elle de tout ce qui concerne la politique et les illustres querelles de famille, c’est dans le complot que son esprit d’intrigante trouve son compte.

Mais si elle a sait à merveille garder la tête froide et naviguer comme un habile marin au travers de tous les écueils de la Cour et de ses dessous viciés, il reste à Perrine des sentiments troubles dont elle ne parvient pas à se défaire et qu’elle préfère le plus souvent faire passer sur le compte d’une vague nostalgie des années passée en Normandie. Les querelles enfantines ont germé depuis, et entre Gabrielle et Paris s’est noué la relation que laissait promettre leurs fréquentes chamailleries. Eminemment proche de la Duchesse, Perrine ne peut s’empêcher, à demi-mots de prendre la défense de son frère lorsque celle-ci se lance à la recherche d’une quelconque vengeance pour une raison ou pour une autre. A défaut de s’exprimer clairement, la jeune femme cherche la nuance tout en ne voyant jamais le moindre inconvénient à faire fuir les conquêtes du jeune Prince lorsque Gabrielle le lui suggère entre deux ou trois démarches plus ou moins douteuses envers telle ou telle personne non moins curieuse. Elle ignore – ou feint d’ignorer – ce que pense Paris d’une quelconque influence que pourrait avoir Gabrielle sur elle, certaine d’en être au moins autant responsable. Dans l’esprit d’intrigues, les deux femmes se valent totalement, se complète et Perrine a su se rendre d’une aide précieuse auprès de la Duchesse. Ame damnée, elle n’a certainement pas eu besoin d’aide pour se faire aussi retorse qu’elle l’est devenue, et la fillette qui cherchait les mauvais tours à jouer dans le parc du château normand semble parfois n’être pas si loin qu’il n’y paraît. Après tout, ne reste-t-il pas toujours, du trio de malfaiteurs adopté suite à un innocente incendie, cette sacrée Chevreuse ?

LINGERE – « Ben tiens, quand on parle du loup. Bonjour Perrine ! »
PERRINE – « Ah, Sybille ! Besoin d’aide ? »
LINGERE – « Non ça ira… j’ai un mari, il faut bien qu’il me serve encore à quelque chose… »
ECUYER – « Evidement, arrive un âge où on est bon qu’à porter les sacs… Allez, tout ça va arriver en retard. Bonne journée, petite. »
PERRINE – « Bonne journée… »

Un sourire charmants aux lèvres, Perrine les observa s’éloigner lentement. Lorsqu’ils eurent disparu au coin du même couloir d’où elle venait de surprendre leur conversation, une moue un brin plus ironique ne tarde pas à le remplacer. Dieu ce que l’on pouvait commérer et croire savoir à Versailles, sans savoir quoi que ce soit.
Revenir en haut Aller en bas
Invité


avatar



Invité


Perrine Harcourt  Empty
MessageSujet: Re: Perrine Harcourt    Perrine Harcourt  Icon_minitime10.07.11 0:27

C'est terminé, je pense (:
Je suis pas particulièrement fière de la fin, j'avoue >< Mais j'espère que ça colle !
Merci à Cie pour le coaching-msn (a)
Revenir en haut Aller en bas
Invité


avatar



Invité


Perrine Harcourt  Empty
MessageSujet: Re: Perrine Harcourt    Perrine Harcourt  Icon_minitime10.07.11 1:03

Je me permets d'intervenir pour dire que ta fiche est parfaite et que je suis ravie d'avoir une Perrine cheers .
Bref, je suis tout à fait satisfaite Very Happy. Il ne te reste plus qu'à être validée par les admins mais ce ne devrait être qu'une formalité Wink
Revenir en haut Aller en bas
Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
Discours royal:



ADMIN TRAVESTIE
Monsieur fait très Madame

Âge : 27 ans
Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
Missives : 10014
Date d'inscription : 03/01/2007


Perrine Harcourt  Empty
MessageSujet: Re: Perrine Harcourt    Perrine Harcourt  Icon_minitime10.07.11 1:31

Oh, une nouvelle.
Bienvenue à toi Laughing Laughing

Cinglé

Moi j'aime beaucoup ta fiche, comment c'est écrit.
Si Gabie dit que la fiche est parfaite et que Cie t'a coachée sur msn, je pense que Perrine est à leur goût Very Happy

Donc tu es validée !
Tu connais le chemin des liens, rangs ... et bon jeu encore une fois parmi nous Clin d'Oeil
Revenir en haut Aller en bas
Invité


avatar



Invité


Perrine Harcourt  Empty
MessageSujet: Re: Perrine Harcourt    Perrine Harcourt  Icon_minitime10.07.11 10:48

Merci What a Face
Muahahaha. C'est partit \o/
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé








Perrine Harcourt  Empty
MessageSujet: Re: Perrine Harcourt    Perrine Harcourt  Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Perrine Harcourt
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Perrine Harcourt - Prise !
» Antoine Harcourt -- La vengeance est un plat qui se mange froid, mais qu'on peut parfaitement savourer.
» Rose d'Harcourt (en cours)
» Antoine Harcourt - Je vais, cours, vole et me venge.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
AU TEMPS DE VERSAILLES :: 
DE L'AUTRE CÔTE DU MIROIR
 :: Archives :: ANCIENNES FICHES
-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser