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 Maryse d'Armentières, pas connue mais fière !

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MessageSujet: Maryse d'Armentières, pas connue mais fière !    Maryse d'Armentières, pas connue mais fière !  Icon_minitime04.07.11 21:42

Maryse d'Armentières
_______ ft. Zooey Deschanel
Maryse d'Armentières, pas connue mais fière !  Zooey11




    ► 24 ans
    ► Princesse de Calenberg, Duchesse de Hanovre, Mademoiselle d'Armentières
    ► Allemande
    ► Mariée à Matthias de Calenberg




    « Plus bas la révérence, plus bas. »

    ► Votre maître. Plus communément appelée Emma
    ► 19 ans
    ► Présence sur le forum : pour votre plus grand plaisir
    Ok (by Steph) à Monsieur
    ► Comment avez vous connu le forum ? Je l'ai vu en rêve
    ► Suggestion : me faire une ode Very Happy


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MessageSujet: Re: Maryse d'Armentières, pas connue mais fière !    Maryse d'Armentières, pas connue mais fière !  Icon_minitime04.07.11 22:03

« Il était une fois ... »

    « Je veux peindre la France une mère affligée/Qui est, entre ses bras, de deux enfants chargée. » La fillette brune ne pouvait détacher ses magnifiques yeux de ces deux vers, qui bientôt furent chantonnés à tue-tête dans les couloirs du manoir familial. Le livre à la main, elle sautillait le long des couloirs et s’imaginait se promenant dans les vertes prairies qui entouraient Lille. Sa délicieuse promenade fut coupée court par sa mère qui, ennuyée dans ses travaux de couture par la voix entêtante de sa fille, venait lui ordonner de se taire. Comment faisait-elle pour toujours échapper à la vigilance de sa gouvernante ? Sa mère la dominait de toute sa hauteur, un air sévère affiché sur le visage pour se faire respecter. Soudain, Maryse s’aperçue que sa mère regardait le livre qu’elle tenait par la couverture, les pages ouvertes qui pendaient. Elle le cacha derrière son dos et fit le sourire le plus charmant qu’elle put. La fillette savait qu’on la trouvait adorable, et en jouait pour faire accepter ses caprices. Le sourire ne dupa malheureusement pas sa mère qui lui ordonna de lui donner le livre. La colère fit place à la sévérité sur le visage de la femme, et Maryse se demanda ce qu’elle avait fait de mal. La tête baissée, elle n’osait affronter le regard de cette mère admirée, mère qu’elle essayait toujours d’impressionner. A la question « Où est Blanche ? », Maryse ne put, et ne voulut pas répondre. Elle adorait sa gouvernante, et ne voulait pas que celle-ci fut punie de sa faute. « Ce n’est pas de sa faute si je lui ai échappée, Mère. Je devais l’attendre dans ma chambre. Ne la punissez pas s’il vous plait. » Soudain, un cri perça dans le manoir. « Blancheeeeeeeeeee ! » La jeune femme, d’une vingtaine d’années, cru qu’un accident était arrivé, et courut jusqu’à la provenance du cri. Elle trouva, dans le couloir, une Maryse apeurée qui pleurait, ses larmes donnant un éclat extraordinaire à ses yeux. Elle trouva une mère qui fulminait, un livre à la main. Un livre ?!

    « Blanche, pouvez-vous m’expliquer pourquoi vous possédez un recueil de poèmes d’Agrippa d’Aubigné ?

    -je suis désolée madame. Cela fait longtemps que je l’ai…

    -Comment, répétez ! la coupa la maitresse de maison. Pourquoi avez-vous un tel livre ?

    -Je suis désolée, je vais le jeter…

    -Là n’est pas la question. Répondez-moi, pourquoi ?

    -Parce que…parce que j’aime sa poésie.

    -Tout livre ayant prôné le protestantisme est interdit ici ! Vous aimez ces poèmes qui vont à l’encontre de la lutte des catholiques ?! Comment pouvez-vous ? Ne me dîtes pas que vous…vous…

    -Je suis catholique, madame, mais j’aime les poèmes de ce poète. Je suis désolée que Maryse ait trouvé cet ouvrage. Néanmoins, elle a du fouiller dans mes affaires pour l’avoir trouvé, puisque je le cache au fond de mon armoire. Soyez-sûre qu’elle ne le trouvera plus.

    -Je suis sûre qu’elle ne le trouvera plus, puisque je vous démets de vos fonctions. Je veux que vous rassembliez toutes vos affaires et que vous quittiez le manoir.

    -Mais madame, que vais-je faire ? Il y a la guerre ! Où irai-je ? Que puis-je faire ? Je ne peux pas sortir seule, dans les rues ?

    -Ce problème ne me concerne pas. Demandez donc à des protestants de vous aider, vous verrez s’ils le feront, s’ils vont vous accueillir comme moi je l’ai fait. »

    La tête baissée, des larmes perlant au bord de ses yeux, Blanche partit, non sans un regard vers Maryse qui, à genoux devant sa mère, l’implorait de garder sa gouvernante adorée. Mais sa mère ne céda pas au caprice de sa fille. Pour la première fois. Pour la première fois elle ne fut pas sensible à l’éclat de ses yeux, elle ne fut pas sensible à ces larmes qui brouillaient le visage de sa fille. Pour la première fois, Maryse n’obtint pas ce qu’elle voulut. Pour la première fois. Et non pour la dernière.

    Maryse grandit dans les traditions du catholicisme, dans le rejet du protestantisme. Petite, elle se promenait dans les couloirs en imaginant l’herbe verte sous ses pieds, imaginant les oiseaux et les arbres. Sa famille ne sortait pas du manoir, sauf pour des affaires urgentes. La peste avait ravagé la ville. Le peu d’habitants qui restait croulait sous la famine. Alors le manoir se nourrissait d’aliments venant de l’extérieur de la ville. La guerre ne cessait plus. La France voulait récupérer le Nord aux Espagnols, qui eux ne voulaient pas voir ces terres leur tomber des mains. Alors les habitants subissaient. Parfois, Maryse entendait des cris. Alors elle se mettait les doigts dans les oreilles et chantait, le plus fort possible, toujours plus fort, pour ne plus les entendre. Le Nord était une région meurtrie, désolée par les coups du sort qui ne cessaient plus.
    L’ennui cessa lorsque le manoir reçut une visite très importante pour la jeune demoiselle. Tout avait été préparé pour que le manoir fût parfait. Les domestiques avaient été prévenus : la moindre erreur leur couterait leur place. Maryse, assise devant sa coiffeuse, laissait sa dame de compagnie prendre soin de ses cheveux. Des boucles imparfaites entouraient son visage angélique. Lorsque Maryse se leva, une profusion de soie et de satin balaya le sol. Le tissu, bleu ivoire, reflétait parfaitement la couleur de ses yeux. De la dentelle entourait ses poignés et le bas de sa robe. Face au miroir, il n’y avait plus trace de la fillette qui, des années auparavant, pleurait pour sa gouvernante. Elle n’était pas beaucoup plus âgée. Huit ans, mais déjà une confiance en soi acquise par son éducation. Maryse obtenait ce qu’elle voulait.

    Lorsqu’elle descendit l’escalier qui se trouvait dans l’entrée du manoir, elle ne sut où donner de la tête. Intimidée par la situation, elle ne savait si elle pouvait franchement regarder celui qui, à coup sûr, deviendrait son mari, où si elle devait regarder ailleurs. Néanmoins, sa robe lui donna une excuse pour regarder ses pieds, puisqu’elle devait éviter de se prendre les pieds dans la robe, et de faire une chute exceptionnelle pour atterrir aux pieds de son…soupirant. Lorsque Maryse fut en bas de l’escalier, elle put enfin lever les yeux, et ils se posèrent directement sur celui qui partagerait sa vie. Elle en fut certaine lorsqu’elle le vit. Elle voulait vivre avec lui. Après les convenances interminables, il fut décidé, entre les parents, que les deux jeunes gens passeraient à l’église, une fois que toutes ces guerres seraient terminées et que le calme régnerait. Et une fois qu’ils auraient un peu grandi, évidemment. Le comte de Flandres était ravi de marier sa fille à un Rieux-d’Assérac, d’autant que le jeune homme hériterait de terres en Bretagne. L’union était bénie. Le soir ils repartirent, et Maryse ne le revit plus jamais…

    Les demeures se reflétaient dans l’eau, tel un miroir géant qui ondulait le long de la ville. Maryse fut chaleureusement reçue par des cousins de son père, dans la charmante Bruges. Une cousine, enchantée de la recevoir, lui raconta l’histoire de la ville. Maryse ne comprenait rien, ne suivait pas, mais souriait en dodelinant de la tête aux babillages de sa cousine, tout en admirant le paysage par les fenêtres. Elle put cependant attraper au vol de ces paroles, l’histoire du nom de la ville, « Brugge », qui signifiait « pont ». Et effectivement, ces lieux méritaient bien ce nom puisque Maryse était incapable de dire combien de ponts elle avait vus sur le chemin. Après quelques jours passés en famille, famille qu’elle n’avait jamais vue, Maryse du se rendre dans le couvent des dominicaines. La jeune fille avait, depuis l’enfance, nourrit un goût certain pour la religion, et se recueillait souvent, oubliant les affres de la guerre dans la prière. Ses parents trouvèrent donc logique d’appuyer cette éducation religieuse, et d’affirmer ce goût, par un séjour dans un couvent. Maryse y était très appréciée. Son respect, sa politesse et sa gentillesse y étaient loués. Mais, seule, dans sa chambre, entre deux prières, la jeune fille ne pouvait s’empêcher de penser à son futur mari, qu’elle verrait dans quelques années. Mais laissons la à ses prières, et retrouvons la une dizaine d’années plus tard. Maryse a dix-huit ans.

    Elle avait quitté le couvent non sans quelques larmes à l’idée de ne plus jamais revoir les sœurs dominicaines, qui lui avaient tant appris. Elle avait retrouvé le manoir, épanouie. Mais le bonheur fut de courte durée. Certes, la paix régnait enfin. Certes, le sang ne coulait plus injustement dans les rues. Mais une terrible nouvelle attendait Maryse. Son prétendant ne pourrait plus l’épouser, puisqu’il était excommunié. Malgré son séjour dans un couvent, malgré sa ferveur catholique, Maryse tenta de persuader ses parents : elle voulait quand même épouser cet homme, qu’elle avait rencontré lorsqu’il était un petit garçon. Pour la deuxième fois, ses larmes, sa persuasion ne changèrent rien. Elle ne l’épouserait pas. Un point c’est tout.

    Des années de rêves, des années à attendre l’âge de se marier. Anéantie. Maryse se demandait si elle tenait vraiment au jeune homme qu’elle n’avait vu qu’une fois dans sa vie, ou si ce n’était pas tant l’envie de découvrir les plaisirs de la chair en général que de les découvrir avec lui qui l’avait attachée à ce mariage. Maryse avait entendu parler de ces plaisirs dans des livres qu’elle cachait dans sa chambre. Impatiente de les découvrir, elle se disait que ce mariage lui permettrait de les découvrir dans le respect de la foi catholique puisqu’elle serait mariée. Le mariage annulé, elle ne pouvait décemment découvrir ces plaisirs interdits sans provoquer une offense impardonnable. Et qui voudrait encore l’épouser ? Devrait-elle encore attendre des années ? Devant le chagrin qu’elle manifestait, de peur qu’elle ne perdît tout espoir en la vie, le comte et la comtesse de Flandres décidèrent d’envoyer Maryse vivre à Paris, chez une cousine de la comtesse qui accepta avec joie de recevoir la jeune fille.

    La cousine de la comtesse, chez qui Maryse s’installa à Paris, avait ses entrées dans les salons précieux de la capitale. A Paris, Maryse qui avait vécu d’une façon stricte, découvrit une façon de vivre tout à fait différente. Les gens n’étaient pas strictes, ne se retenaient pas de dire leurs pensées, et riaient naturellement. Les jeunes filles ne baissaient pas les yeux devant les jeunes hommes ou, si elles le faisaient, c’était d’une façon mutine. Maryse se découvrit alors de nouvelles dispositions, de nouvelles envies, et fit surtout de nouvelles rencontres. Elle se rendit compte qu’elle adorait les balades à cheval et les grands espaces, une façon de se libérer de l’enfermement de son enfance. Elle tentait de suivre des jeunes hommes en riant et, étant ennuyée en montant en amazone, manière instaurée par Catherine de Médicis, elle décida un jour de monter comme les hommes, en remontant sa robe pour que celle-ci ne la gênât pas. Pourtant, elle ne devint pas ce que l’on appelle une débauchée. Elle ne découvrit pas les plaisirs de la chair, attendant sagement le mariage. Mais elle se plaisait à recevoir des compliments, et même, les encourageait. Très vite elle apprit à faire le regard mutin qu’elle avait vu d’un œil désapprobateur à son arrivée. Mais cet air aguicheur, s’il plaisait aux jeunes hommes, ne plaisaient pas aux précieuses. Et celles-ci ne se gênaient pas pour le faire savoir à Maryse.

    Dans le très célèbre salon de Sappho, où l’on adulait sa Carte du Tendre, on accueillit ce jour-là une nouvelle venue, introduite par une habituée des lieux. Maryse d’Armentières, qui apprenait le Français dans ces salons, n’aimait pas beaucoup prendre la parole devant tout le monde à cause de son accent. Lorsqu’on lui demanda si elle avait aimé Clélie, Maryse répondit, d’un air peu assuré, qu’elle n’avait lu que quelques extraits depuis qu’elle apprenait le français, mais que cela lui semblait difficile, que le style lui semblait lourd, « mais l’histoire est réjouissante » s’empressa-t-elle d’ajouter alors que des regards noirs la dévisageaient. Maryse baissa la tête. Elle se sentait seule, tout à coup, seule et sans défense loin de chez soi. Elle se rendit compte qu’elle ne pouvait compter sur personne puisque même sa parente ne la défendait pas, et la regardait avec un air désolé. Tel est Paris, jeune fille.

    « Vous, stupide petite demoiselle, osez critiquer le travail de Sappho ! Madeleine de Scudéry a pour vous un style lourd ! Vous vous permettez d’émettre des remarques parce que cela vous semble difficile ! Mais regardez-vous, pauvre idiote. Vous n’avez pas le quart du talent de Madeleine. Votre accent lourd et gras venant du nord gâche le peu de grâce que vous avez. Aussi rigide qu’un balai. Si vous parliez aussi bien le français que nous, peut-être pourriez vous savourer la plume de mademoiselle de Scudéry. L’histoire est réjouissante, dîtes-vous, en comprenez-vous pourtant un traitre mot ? Vous êtes pathétique, mademoiselle d’Armentières. Vous vous prenez pour une précieuse, puis vous aguichez les Parisiens, en faisant du cheval la jupe relevée. Vous n’avez pas la grâce d’une vraie parisienne. Vous ne l’aurez jamais. Vous resterez toujours une Allemande à l’accent vulgaire. J’espère que vos parents se hâtent de vous trouver un mari, puisque vous ne pourrez vous débrouiller sans l’aide d’un homme. Mais avec vos frasques, il serait heureux qu’ils trouvent ne serait-ce qu’un homme capable de vous épouser. »

    Maryse du affronter ces mots, aussi aiguisés que des couteaux, face à tous les invités du salon qui approuvaient tout bas ce que disait l’accusatrice tout haut. Assise, Maryse ne savait que faire. Elle regardait la femme dans les yeux durant quelques secondes, puis, ne pouvant en supporter plus, les baissait. Comment supporter autant d’insultes, de méchancetés ? C’était insupportable. A la fin de ce procès improvisés, Maryse ne put obéir plus longtemps aux convenances. C’en était trop. Elle quitta le salon, puis marcha seule dans les rues de Paris. Sa parente lui déconseillait toujours de rester seule dans les rues, mais elle ne voulait plus l’écouter. Cette cousine n’avait pas été capable de la défendre. Ou peut-être n’en avait-elle pas envie. N’arrivant plus à retenir ses larmes, Maryse s’écroula. La soie rose de sa robe toucha le sol sal de la rue. De toute façon, sa réputation était déjà anéantie. La tête sur les genoux, elle pleura. Pleura. Pleura comme elle n’avait plus pleuré depuis longtemps. Soudain, on lui parla. Les ennuis commencent déjà. Comment me défendre ? Maryse releva la tête, les yeux embués de larmes. Les cheveux défaits. La robe, sale. Pleine de boue. Il pleuvait. Un homme lui tendit une main. Il était bien habillé, avait l’air correct. N’ayant plus rien à perdre, elle posa sa main sur la sienne et il l’aida à se relever. Honteuse, elle était honteuse. Sa robe était pleine de boue, ses chaussures blanches étaient maintenant noires. De quoi avait-elle l’air ? Alors qu’elle essayait tant bien que mal de mettre de l’ordre dans ses cheveux, l’homme lui assurait qu’il ne lui voulait aucun mal. Ils se promenèrent dans les rues de Paris, et Maryse s’étonna du calme de son interlocuteur dans le tumulte des rues parisiennes. Il semblait avoir l’habitude de s’y promener. Il lui présenta Paris comme on ne lui avait pas encore présenté : le revers du décor, en quelque sorte. La saleté. La puanteur. Soudain, il lui parla de Versailles.

    « Connaissez-vous Versailles ?, lui demandait-il.

    -Non. On m’en a parlé. J’en ai une vague idée. Mais je n’y suis jamais allée.

    -Vous aimeriez y aller ?

    -A vrai dire, on ne m’a jamais posé la question, alors je n’y ai jamais pensé. D’ailleurs, je ne pense pas que j’en aurai l’occasion un jour. Mais, si je l’avais, je ne sais pas si j’y mettrai les pieds. Je ne sais pas si la France m’aime bien, alors pourquoi y rester…

    -Si vous aimez le roi, alors la France vous aime, chère demoiselle. On m’a parlé de vous. Ferveur catholique. Désir de paix. Tout comme notre roi, le grand Louis Quatorzième. Lui-même s’intéresse à vous…Enfin, je lui ai parlé de vous, et il a trouvé ma description tout à fait charmante.

    -Je ne comprends pas très bien. Vous pardonnerez mon langage mais, je ne suis pas une putain.

    -Rassurez-vous, il n’est guère question de cela. Permettez-moi de vous raccompagner chez vous, vous logez chez une cousine, c’est bien cela ? Je vous promets que vous comprendrez ma conversation demain. Mais avant cela, dîtes-moi que vous accepteriez de servir notre roi et de servir ses intérêts s’il vous le demandait. Vous accepteriez, n’est-ce pas ?

    -Eh bien je ne sais pas trop. J’imagine que je m’en trouverai flattée, et que je ne refuserai pas…

    -Parfait ! Je vous dis à demain, mademoiselle d’Armentières. »

    Il lui baisa la main puis l’abandonna devant la porte de l’hôtel où elle habitait. Il lui fallait maintenant affronter le regard de cette chère cousine…Cette conversation étrange…j’y réfléchirai plus tard. Affronter la cousine s’était révélé plus aisé que ne le pensait Maryse. En fait, celle-ci accueillit la jeune femme avec un grand sourire, qui s’affaissa à la vue de sa tenue. Affolée, elle crut qu’un incident était arrivé. Puis, après qu’elle eut rassuré sa cousine, Maryse se retira dans sa chambre, au calme. Le lendemain, alors qu’elle lisait des vers de Louise Labé dans la bibliothèque, on l’appela. Elle avait reçu une lettre, et le valet devait la lui remettre en main propre. Elle décacheta la lettre une fois seule dans sa chambre, et c’est non sans stupeur qu’elle la parcourut des yeux. On lui proposait ni plus ni moins de servir les intérêts du roi en devenant…espionne ! Ses relations en Flandres lui seraient utiles, ainsi que sa maitrise de la langue allemande qui pourra permettre au roi de lire entre les lignes des courriers des monarques germanophones. Mais un autre courrier succéda à cette lettre, et Maryse n’eut pas le temps d’y penser. Elle reçut dans la même journée le portrait de son futur époux. Portrait pas très avantageux, il ne lui donnait pas envie de rentrer. Pourtant, elle pourrait enfin accéder à ce à quoi elle désirait. Pourtant, son nouveau statut d’espionne lui donnait envie de rester à Paris. Evidemment, elle ne devait en parler à personne, et garder un comportement tout à fait…normal. Maryse n’accepta pas tout de suite. Elle y réfléchit, prit le temps de peser le pour et le contre. Etre espionne, celui lui permettrait d’oublier certains chagrins du passé en menant une vie somme toute originale. Il n’était pas sans compter ce brin d’excitation que lui apporterait une telle vie, entre frayeur et peur, secrets à révéler et secrets à garder.

    Mais les devoirs familiaux l’emportèrent sur ceux dus au roi. Maryse du partir pour la Flandres pour se marier. Après les promesses faites au roi par lettre, sa garantie du secret et son assentiment, Maryse fit ses bagages et quitta Paris pour quelques temps. Sa première rencontre avec Matthias de Calenberg fut plutôt plate. Quelques banalités échangées sur le voyage, le temps, Paris, et le prince la quitta pour une affaire importante. Le mariage fut grandiose. Une foule de personnes occupa l’église pour voir les époux échanger leurs vœux. Maryse ne connaissait pas les trois quarts de ces personnes. Puis elle quitta la Flandre pour rejoindre Hanovre. Nouvelle vie. Maryse devait apprendre à jouer le rôle d’épouse, et ce dès le soir des noces puisque ce qu’elle attendait arriva enfin. Enfin ? Etait-ce comme dans les livres ? Ce n’était pas ce à quoi Maryse s’attendait, mais ce ne fut pas non plus catastrophique. Disons que Maryse devait apprendre à apprécier ce mari qu’on lui avait donné. On le disait très intelligent. Peut-être auraient-ils aussi des conversations plus évoluées que lors de leur première rencontre. Au bout de quelques mois, Maryse aperçût son époux qui la rejoignait alors qu’elle était dans l’écurie. Elle devait avouer que le point positif de cette union était qu’elle possédait désormais un très grand domaine où elle pouvait faire du cheval à loisir. Elle était venue dire aux écuyers de lui préparer sa monture lorsque Matthias l’appela. Il avait reçu une lettre du roi de France. Il invitait le couple Calenberg à Versailles.

    A Versailles, la vie du couple changea. Ils passaient plus de temps ensemble et apprenaient à se connaitre. Matthias avait plus de temps pour elle. Quant à Maryse, Louis XIV l’avait fait venir pour qu’elle fasse ses preuves. Haydée de Lopburi, personnalité siamoise, était invitée à Versailles. Mais la jeune femme s’était échappée. Pour éviter l’incident diplomatique, Maryse reçut l’ordre de la retrouver et de la ramener à Versailles. Son séjour en dépendait, puisque si elle ne parvenait pas à remplir son rôle, elle repartirait à Hanovre. Tout en menant sa vie d’espionne, Maryse devait mener sa vie d’épouse. Et comme le rôle de mère serait incompatible avec la vie qu’elle menait, Maryse prenait en cachette des potions qui lui permettaient de ne pas tomber enceinte. Remplir son devoir, oui, mais pas tout de suite. Matthias attendra encore un peu pour avoir un héritier. D’ailleurs, celui-ci apprit que sa femme était une espionne. Il avait un jour ouvert une lettre adressée à Maryse, où un informateur lui donnait des pistes pour Haydée. Sa jeune épouse était allée se confesser, et à son retour, elle le vit, une lettre à la main, le regard interrogateur. Mentir, trouver une excuse serait trop difficile. Alors Maryse lui dit la vérité, s’attendant à une dispute conjugale, leur première. Mais il fut plutôt amusé. Il avait une épouse hors du commun, et cela lui plaisait. Il pourrait peut-être même l’aider à apprendre la politique, elle ne semblait pas avoir beaucoup de connaissances dans ce domaine. Nul doute que leur vie de couple devint beaucoup plus agréable à compter de ce jour.

    Sa mission ne lui prenant pas tout son temps, Maryse allait voir quelques représentations théâtrales. Les pièces de Racine lui plaisaient. Les comédiens l’intéressaient. Surtout Cécile Codron. Maryse alla la voir un jour, après une représentation. Elle lui paraissait gentille et sincère. Alors l’espionne demanda à Cécile de lui apprendre à paraitre simple, une vraie femme du peuple. Se fondre dans le décor parisien, cela lui serait utile. S’il n’était ce voyou qui avait essayé de la voler, Maryse se rendrait beaucoup plus souvent aux représentations théâtrales. Mais maintenant qu’elle avait quelque chose de lui, une montre avec ses initiales, elle pouvait le chercher pour lui apprendre les bonnes manières.



    Ainsi allait la vie à Versailles, entre mystères, découvertes, secrets et complots. Normal, quoi.



Dernière édition par Maryse d'Armentières le 05.07.11 12:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Maryse d'Armentières, pas connue mais fière !    Maryse d'Armentières, pas connue mais fière !  Icon_minitime04.07.11 22:06

« Que diable, vous êtes à Versailles ! »

    Un paradis ou un enfer versaillais ?
    Un paradis, bien sûr ! Maryse fait tout pour réussir sa mission et ne pas rentrer à Hanovre. Son séjour à Paris avait mal commencé. Raillée par les précieuses, Maryse pensait sa réputation perdue. Pourtant, au bras de Matthias, personne ne semble la regarder de haut. La jeune femme sait que les précieuses ne l’apprécient toujours pas, mais elle espère bien leur montrer qu’elle parle de mieux en mieux français. Mais maintenant, Maryse se sent bien à Versailles, et a pris confiance en elle. Son rang lui permet d’être appréciée par les nobles…du moins devant elle. Ils lui sourient, c’est le principal. La jeune femme rayonne. La proximité de Paris lui permet également de fréquenter Cécile Codron, une comédienne de la troupe de Racine. Cette dernière lui apprend à se comporter avec simplicité, comme une fille du peuple ! Tiens, ca ne vous rappelle pas un épisode ? Une fille, dans Paris, la robe pleine de boue…Maryse ne devrait pas avoir beaucoup de mal à s’y faire ! Enfin, pour Maryse, Versailles est un lieu où elle peut être elle-même. Timide ou extravertie, renfermée ou aguicheuse, elle peut jouer avec ses différentes facettes. Et elle peut aller à la messe tous les matins, quand elle n’oublie pas ! Véritable petit paradis, s’il n’était cette marquise d’Espinay qui tournait autour de chez elle dans le but de lui voler son mari ! Celle-ci méritait une bonne punition. Le mal se voyait rien que par la couleur de ses cheveux, roux. Les rousses, c’est bien connu, sont les envoyées du diable !

    Vérité ou fantasme du complot ?
    Vous demandez cela à une espionne ! Certes, espionne depuis peu de temps. Espionne étrangère, de surcroît, elle ne connait pas tous les enjeux de la monarchie française. Néanmoins, elle a entendu parler de ce complot contre la famille royale. Maryse ne sait pas qui pourrait s’en prendre au roi, mais elle est prête à recueillir des informations utiles pour le protéger. Sa mission première est certes de retrouver la siamoise, mais si elle peut protéger le roi en même temps, elle le fera.



    Plutôt colombe ou vipère ?
    Les deux précédentes questions ont entrainé des réponses catégoriques. Ici, ce sera partagé. Ni colombe ni vipère. La ferveur religieuse de Maryse pourrait faire penser qu’elle est une jeune femme innocente et blanche comme la neige. Si elle a apprit qu’elle doit aimer son prochain, on ne peut pas dire qu’elle applique cette vérité à la lettre. Les précieuses dorénavant sont sa cible. Mais elles ne sont pas les seules qui subissent la mauvaise langue de la demoiselle d’Armentières. Une duchesse la regarde d’un air méprisant ? Maryse saura facilement ternir sa réputation. Pourtant, elle n’abuse pas de ce jeu. Elle préfère parfois laisser courir les rumeurs. Tout dépend de l’étendue de ces rumeurs…


Dernière édition par Maryse d'Armentières le 05.07.11 12:01, édité 1 fois
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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
Discours royal:



ADMIN TRAVESTIE
Monsieur fait très Madame

Âge : 27 ans
Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
Missives : 10014
Date d'inscription : 03/01/2007


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MessageSujet: Re: Maryse d'Armentières, pas connue mais fière !    Maryse d'Armentières, pas connue mais fière !  Icon_minitime04.07.11 23:16

Bonjour chère nouvelle, bienvenue parmi nous, personnes sensées Cinglé

Maryse te va bien au teint en tout cas, ça change Razz

Juste, deux-trois trucs à propos de tes liens :
♦ Marie d'Assérac

Une rouquine c'est bien connu, est assimilée dans la Bible à une femme fatale, croqueuse d'hommes. La foi parfois trop excessive de Maryse, a automatiquement mis sur la touche Marie. Elle ne l'aime donc pas et n'apprécie pas du tout de voir Marie tourner autour de chez elle. Madame d'Espinay dit que c'est pour avoir une explication claire, mais l'espionne n'en croit rien. Si elle vient par chez elle c'est pour mieux lui voler son mari. Lorsque les deux se voient, ce n'est que pour sortir de leurs gonds. Car si la jalousie de Maryse la rend aveugle, ça commence à agacer sérieusement Marie d'être aussi stupidement jugée.

♦ Lucas Lefebvre
Cette fille raffinée bien qu'humble vint une fois à une des représentations de Racine. Rien que tout le luxe qu'elle lui mettait devant le nez, suffit à tenter Lucas. Il la suivit, courut après son carrosse et désira la voler. Sa surprise fut immense quand il constata que la donzelle savait se défendre et pas qu'un peu, il décida de fuir. Jamais plus Lucas ne tentera de voler qui que ce soit après ce premier échec, tant il a eu peur. Mais dans la précipitation, cette femme lui a arraché sa montre où sont gravées ses initiales. Avec ça, l'espionne pourrait aisément remonter à lui. Il doit lui reprendre l'objet mais comment ?


Ceux là, tu n'en as pas parlé, il faudrait les rajouter et peut être rajouter un petit peu sur Cécile Codron. Et sur Matthias, on avait mis dans les liens qu'il avait découvert son statut d'espionne, il faudrait peut être le rajouter.

Sinon, vive moi Fou
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MessageSujet: Re: Maryse d'Armentières, pas connue mais fière !    Maryse d'Armentières, pas connue mais fière !  Icon_minitime05.07.11 9:39

    Merci ! J'avoue que vous me faites un peu peur, mais ca devrait aller Very Happy

    Je n'ai pas mis volontairement ces liens parce que si ces personnages devaient être pris un jour, j'aimerai jouer les rencontres. Par exemple, la scène du vol avec Lucas, la rencontre avec Cécile où Maryse lui demande de lui apprendre à être simple. Avec Matthias j'aimerai jouer la scène où il apprend qu'elle est espionne (mais ca je peux le rajouter dans ma fiche, et le jouer en flashback si le perso débarque).

    Quant à Marie d'Assérac, j'en ai parlé dans Versailles, paradis ou enfer What a Face Mais pas beaucoup j'avoue, s'il faut j'en parlerai dans ma fiche.

    Je m'en occupe tout à l'heure ou ce soir.

    Et le + important : Mister is le meilleur cheers (moi, faire du zèle, pas du tout What a Face )
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MessageSujet: Re: Maryse d'Armentières, pas connue mais fière !    Maryse d'Armentières, pas connue mais fière !  Icon_minitime05.07.11 12:07

    Désolée pour le DP, mais j'ai ajouté quelques lignes dans l'histoire, à la fin, et dans Versailles, paradis ou enfer. Les lignes ajoutées à la fin sont en italique. J'espère que ça ira, du coup. J'ai pas beaucoup ajouté de choses pour laisser les joueurs potentiels imaginer les scènes.
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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
Discours royal:



ADMIN TRAVESTIE
Monsieur fait très Madame

Âge : 27 ans
Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
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Date d'inscription : 03/01/2007


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MessageSujet: Re: Maryse d'Armentières, pas connue mais fière !    Maryse d'Armentières, pas connue mais fière !  Icon_minitime05.07.11 22:24

Allez hop c'est bon, c'est parti pour que tu sois dans la Blue Team cheers

Han te rends tu compte que tu es dans l'illégalité ? What a Face Tu as 3 comptes PTDR
Bouuuuuuuuuuuuuh !

Allez, tu connais le chemin et tout le monde pour faire évoluer Maryse, lui trouver des liens tordus à souhait (surtout celui de comment coucher avec Du Perche PTDR ).
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MessageSujet: Re: Maryse d'Armentières, pas connue mais fière !    Maryse d'Armentières, pas connue mais fière !  Icon_minitime05.07.11 22:38

Merci madame monsieur

Promis, dès que Vicky sera morte, je n'aurai que 2 comptes (c'est horrible de dire ça Laughing )

Owi plein de liens tordus !

Je m'occupe de tout demain !
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MessageSujet: Re: Maryse d'Armentières, pas connue mais fière !    Maryse d'Armentières, pas connue mais fière !  Icon_minitime

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