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 Quelqu'un a laissé la brebis pénétrer la tannière...

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MessageSujet: Quelqu'un a laissé la brebis pénétrer la tannière...    Quelqu'un a laissé la brebis pénétrer la tannière...  Icon_minitime08.10.10 15:15

Gabrielle de Vendôme
_______ ft. Clémence Poésy
Quelqu'un a laissé la brebis pénétrer la tannière...  348mvrt


    20 ans
    Duchesse de Vendôme
    Arrière-petite fille de Henri IV avec maîtresse Gabrielle d'Estrée, elle est la troisième et dernière enfant du couple Ducale, Louis de Vendôme et Laure Mancini.
    Gabrielle n’a pas encore convolé en justes noces.


    « Il était une fois ... »

    Pour qu’une étoile s’allume il faut qu’une autre s’éteigne…

    Vendôme arborait ce matin là son plus beau manteau blanc. Dans les vastes jardins, des rires résonnaient, deux jeunes hommes jouaient gaiement dans la neige, se disputant comme le font deux frères proches en âge. Le regard bienveillant d’une mère aimante posé sur eux, demandant silencieusement aux intendants qu’on laisse ses fils en paix quelques instants. Ils avaient le droit de vivre, de rire et de profiter de leur enfance. L’aîné, Louis-Joseph, n’avait que 15 ans et sur les épaules l’avenir du duché, Philippe, le second âgé de 13 ans, prendrait les armes et n’assistait pas aux mêmes cours que son aîné. On voyait nettement la différence de traitement entre les deux frères lors de cette anodine bataille, Philippe était plus efficace, agile et rapide, le maniement des armes lui octroyait un avantage sur son frère, mais celui-ci, posé et réfléchi, savait parfaitement profiter de cet instant sans être le moins du monde touché de sa défaite. La Duchesse ne pouvait se joindre à eux, le terme approchant on lui avait recommandé de rester alitée, recommandation qu’elle prenait au pied de la lettre en restant dans ses appartements ou dans le grand salon avec ses fils en attendant l’arrivée de son troisième enfant. Oui, au château tout le monde veillait avec soin sur cette naissance, Philippe avait été suivi de deux sœurs et d’un frère en réalité… Les deux filles avaient succombé après quelques jours et le troisième était mort-né, bien que ce genre de choses aient été courantes, il n’en restait pas moins que tout cela avait affaibli le corps de Laure Mancini mais durcit son esprit, cet enfant vivrait et au fond elle espérait qu’il s’agisse d’une fille, une petite princesse qu’elle pourrait chérir à l'envi. La Duchesse était une femme douce et aimante, et si la future nourrice de son enfant, Madeleine, était arrivée à Vendôme depuis deux semaines maintenant, elle restait très proche de ses enfants et très présente dans leur éducation. Louis II de Vendôme était un père peu présent en dehors des longues heures de gestion du duché avec son aîné, mais jamais il n’avait rien refusé aux membres de sa famille. La Duchesse s’évertuait à enseigner à ses enfants que leur père était un homme bon dont ils devaient prendre exemple, un proche du Roi qui jamais n’avait déshonoré son nom. Il était à peine 10 heures lorsque la Duchesse laissa échapper un cri de douleur.

    - Duchesse ??
    - Faites appeler le médecin, laissez les enfants jouer dehors.
    - Bien.


    En toute hâte, Madeleine prévint les intendants et tout le château fut en émoi. La naissance serait pour aujourd’hui. Le premier décembre serait un jour béni pour la famille ducale. Mais jamais rien ne se passe comme on l’espère et si l’enfant fut vigoureux, Laure Mancini eut à peine le temps de déposer sur le front de l’enfant un tendre baiser et de prononcer son prénom qu’elle s’endormit dans un sommeil sans réveil possible. Le Duc n’arriva que de longues heures plus tard, et il découvrit le grand malheur qui venait de s’abattre sur sa famille. Son épouse, unique amour venait de s’éteindre en donnant naissance a… une fille.

    - Gabrielle, maudite sois-tu.

    Avait-il dit alors qu’on lui tendait l’enfant langé dans une couverture brodée de ses initiales. Fille ou garçon elle se serait nommée Gabrielle, un choix de sa mère, le prénom de son arrière-grand-mère. Lorsque le regard bleu de l’enfant croisa celui de son père, celui-ci fondit en larmes en la serrant contre lui regrettant instantanément les paroles proférées quelques secondes avant.


    Enfance, innocence, décadence et exigeance.

    Dès lors, l’enfant fut confiée aux bons soins de Madeleine, seule femme à jamais avoir posé un regard bienveillant et maternel sur elle. Le duc ne supporta pas une seconde de plus la disparition de son épouse et entra dans les ordres, laissant son héritier entre les mains d’un régent apte à lui enseigner ce qu’il fallait pour qu’il prenne sa relève. Mais à peine cinq ans, plus tard il expira son dernier souffle, mort d’amour et de désespoir, il abandonnait la vie de fantôme qu’il avait depuis le premier décembre de cette année tragique. Gabrielle grandissait et ressemblait chaque jour un peu plus à la femme qui lui avait donné la vie. Ses frères prirent rapidement le même chemin que leur père vis-à-vis du désintérêt de la petite dernière de la famille qui était à elle seule le symbole de tant de souffrance. Louis-Joseph passait de plus en plus de temps en dehors du domaine, il se disait que le jeune Duc était un adepte des plaisirs de la chair et du jeu. Philippe avait prit les armes comme le souhaitait son père et ne rentrait jamais sur les terres de son enfance. La Duchesse grandissait seule dans un château vide de tout rire.


    - Duchesse, revenez ne courrez pas près du lac !
    - Un oiseau !!!

    Blessé … Meurtri, il n’était pas vieux et Gabrielle le tenait dans ses mains avec toutes les précautions nécessaires. Les larmes aux yeux elle montrait la petite créature à sa nourrice dans l’espoir qu’elle puisse le soigner, comme c’était toujours le cas lorsqu’elle retrouvait un animal blessé. L’enfant était ainsi, douce, gentille, le cœur rempli d’amour et le sourire toujours aux lèvres. Malgré tout ce qui pouvait se passer près d’elle, Gabrielle devenait une jeune fille dont la gentillesse était exemplaire. Son éducation fut en tout point parfaite et elle s’avéra être une élève douée à qui les précepteurs appréciaient faire cours. Des libertés lui sont données sans doute plus que les autres Duchesses, mais jamais elle n’en abuse, elle monte à cheval, parcourt la campagne à pied, cueille des fleurs et des fruits, soigne les créatures, raccompagne un enfant blessé chez lui l’invitant à monter sur son fier destrier à sa place. Elle possède un grand cœur et passe des heures le nez dans les livres en pleine nature, elle dévore la littérature comme on peut dévorer le meilleur des desserts. Le piano, la harpe, le dessin, la couture, ... La jeunesse n’était, au regard des divers précepteurs, pas un frein à une éducation complète. Madeleine veillait sur sa protégée, sur sa maîtresse, seule héritière du Duché à vivre encore au sein de ses murs froids. La duchesse était appréciée de ses gens, elle offrait toujours de magnifiques sourires et s’évertuait à écouter les complaintes de certains lorsqu’il le fallait. Elle grandissait en beauté et en maturité plus vite qu’une enfant ne devrait le faire. Elle aimait les arts, la philosophie et l’équitation, elle aimait se sentiment de liberté qu’elle possédait lorsqu’elle s’évadait dans un livre, un morceau de musique ou lorsque le vent s’engouffrait dans sa longue chevelure blonde.

    - Si beau soit l’écrin, rien ne vaut la liberté de voler…
    - Duch…

    Un simple geste de la main, léger et élégant avait fait taire la nourrice. Gabrielle avait 9 ans lorsqu’elle exprima pour la première fois l’envie de voir autre chose que les murs de son domaine et les visages de ses gens. L’oiseau prit son envol sous le doux regard de la demoiselle qui avait prit soin de lui jusqu’à ce qu’il fut assez fort.

    Le preux chevalier et la princesse.

    Le jour de son dixième anniversaire, elle eut la surprise de rencontrer son cousin, Philippe de Lorraine, qu’elle apprit à apprécier bien vite et qu’elle appela rapidement chevalier. Il n’était pas venu sur son cheval blanc, comme l’un des nombreux contes qu’elle avait pu lire, il ne pourfendait pas le dragon et ne déposait que de chastes baisers sur son front. Pourtant, Philippe avait tout du chevalier aux yeux de la demoiselle. Il la menait aux confins du domaine, acceptant qu’elle chevauche comme elle savait si bien le faire, acceptant même quelques défis fraternels. Il lui montrait des nombreuses passes d’armes qui lui avaient été enseignées, Gabrielle respectait sa pugnacité, son travail pour devenir le chevalier qu’il était déjà dans son cœur. Elle fut sa cousine, son amie, sa sœur, sa spectatrice, elle l’encouragea tant qu’elle put, s’endormant parfois dans l’herbe lorsque Philippe oubliait l’heure lors de ses entraînements. Elle avait tout juste 12 ans lorsqu’il fut adoubé et elle participa aux festivités qui furent organisées. La soirée avait été magnifique mais Philippe avait disparu de son champ de vision avant qu’elle n’ait pu lui offrir la dernière danse comme elle le faisait toujours. Elle l’avait vu partir avec ces filles, un pincement au cœur qu’on lui retire son « frère » ainsi, mais Philippe avait 17 ans et la fougue d’un jeune homme au comble du bonheur, aussi n’insista-t-elle pas.

    Citation :
    Vendôme le 15 juillet

    Mon tendre cousin,

    Ou êtes-vous ?
    Voilà des mois que vous me laissez sans nouvelles et mon inquiétude grandit à chaque instant.
    Votre présence, votre sourire et vos paroles me manquent.
    Sans vous, je suis seule à nouveau et les journées semblent bien fades.
    On vous dit trop occupé, répondez-moi je vous en prie.
    Mon regard n’aura de cesse de se tourner vers l’entrée dans l’attente d’une missive de votre part.

    Votre dévouée,

    Gabrielle de Vendôme.

    De longs mois passèrent avant qu’elle n’ait des nouvelles de Philippe qui était à Versailles. Elle obtint quelques informations, tant par Philippe que par des proches, il vivait là-bas un fougueux amour et Gabrielle s’en réjouissait pour lui. A Vendôme, les longues heures de cours s’enchaînaient inlassablement, faisant paraître le temps d’une lenteur surprenante pour la demoiselle. Elle évoluait en grâce et en douceur, comprenait la nature humaine de façon toute simple et elle était capable d’une grande concentration ainsi que d’une grande écoute. Elle participait parfois aux demandes de ses gens auprès de son frère qui revint davantage au château. Ils étaient deux étrangers l’un pour l’autre mais Louis-Joseph savait apprécier les connaissances de sa sœur sur le domaine et sur le peuple.

    - Soyez certain, Monsieur Petit que le Duché de Vendôme se préoccupe de ce problème. Un intendant vous sera envoyé dans la semaine pour évaluer l’étendue de vos difficultés et je passerai moi-même pour voir vos nouveaux-nés.

    Deux poulains de bonne taille, magnifiques bêtes dont la Duchesse tomba amoureuse ... Si la femelle ferait une bonne reproductrice, Monsieur Petit offrit le mâle à Gabrielle. Elle le nomma Sin, dieu de la lune, en accord de sa robe grise. Elle s’occupa de lui jusqu’à ce qu’il fut assez fort pour l’accepter sur son dos et qu’il devienne un magnifique animal. Une princesse sur un cheval « blanc » … qui attendait le retour de son chevalier.

    Douce, gentille, patiente, fidèle mais distraite, naïve et imprudente.

    Oubliant parfois toute sécurité, la demoiselle galopait à travers champs, oubliant qu’une branche d’arbre peut assommer un homme, oubliant qu’une femme, et pire encore, une Duchesse, devait prendre garde à ce qui l’entourait. Aux hommes qu’elle croisait et à qui elle offrait des sourire de simple courtoisie, car si pour elle tout ceci restait de la pure et simple politesse l’esprit des hommes face à une jolie jeune femme de 17 ans est parfois bien plus sombre et surtout bien moins naïf. C’est par une douce après-midi qu’elle vit une silhouette s’avancer vers le château, une silhouette qu’elle n’eut aucun mal à reconnaître. Si elle avait grandi, évolué en sagesse, elle était également devenue une jeune femme aux courbes parfaitement dessinées. Lui restait d’une beauté pure et ses cheveux blonds comme les blés étaient reconnaissables. Oubliant encore et toujours qu’elle était à cheval, elle s’élança comme elle l’aurait fait d’une chaise, trébuchant en se réceptionnant sur le sol, courut dans sa direction pour sauter dans ses bras. Simple, doux, enfantin, une réaction comme elle en avait l’habitude lorsqu’il n’était que tous les deux. Elle l’étreignit, versant une larme de bonheur de le voir enfin de retour ici. Mais le regard de son chevalier avait changé, elle le sentait blessé, triste, abattu. Elle l’écouta de longues heures, tenta du mieux qu’elle put de le rassurer, elle parvenait le soir à l’endormir doucement comme le ferait sans doute une mère avec son fils. Conservant sa tête sur ses genoux, caressant avec douceur la chevelure du jeune homme, le regard posé sur les flammes dansant dans l’âtre, elle ne faisait aucun bruit qui pourrait réveiller son cousin et réfléchissait, analysait…Jamais elle n’avait eu beaucoup d’échos sur Versailles, et jamais elle n’avait éprouvé un sentiment tel que l’amour pour comprendre son cousin pourtant elle était intelligente et elle percevait que la peine ressentie par Philippe était une histoire de cœur. Il lui avait raconté les choses et elle comprenait, elle savait écouter et elle était en général de bons conseils. Au château de Vendôme, son chevalier reprenait peu à peu goût à la vie mais son cœur appartenait à jamais à celui qu’on appelait Monsieur. Décision fut prise qu’il épouse une Parisienne bien née, choix que Gabrielle ne comprenait pas, son cousin ne l’aimerait jamais. Elle en parla d’ailleurs à son oncle.

    - Philippe ne fera jamais de bonnes noces, vous savez que son cœur est ailleurs.
    - Sottise, le mariage est affaire d’hommes, veuillez retourner à vos cours de musique.
    - Mais…

    Inutile de discuter avec cet homme, tout comme il était vain de parler de cet épisode à son cousin. Sans entrain, elle prépara le mariage et découvrit une jeune mariée qu’elle plaignait sincèrement de ne pouvoir épouser un réel amour. Elle n’aurait qu’une pâle copie du Philippe qu’elle connaissait si bien. Lorsque le jour du mariage arriva, installée au premier rang elle observait la mine contrite de son cousin, mais c’est cet instant que Monsieur choisit pour faire son apparition et enlever Philippe sous des regards surpris et parfois même furieux. Gabrielle était la seule à sourire de la situation et le père de Philippe ne manqua pas pareil occasion de venir le lui faire remarquer.

    - L’avez-vous joint pour qu’il nous donne pareil spectacle ?
    - Vous me prêtez beaucoup trop d’importance.
    - Ne jouez pas à ça avec moi.
    - Personne ne joue, mais l’amour gagne Comte d’Harcourt.

    En usant ainsi du titre plus « bas » que le sien elle coupait cour à cette discussion qui ne mènerait nulle part. Le jour-même, elle reprenait la route pour Vendôme, ne souhaitant pas apporter d’avantage de désagréments à son oncle et sachant pertinemment que son cousin avait besoin de réfléchir à son retour à Versailles dans les semaines suivantes. Elle pensait le perdre une nouvelle fois, mais elle l’imaginait plus heureux auprès de celui qu’il aimait aussi s’imposait-elle de ne montrer aucune tristesse dans leurs échanges de lettres. Mais elle ignorait les desseins de son cousin, qui ne souhaitait plus la laisser seule au château ... Elle découvrirait Versailles ! Le lendemain, ses affaires étaient en malles et Sin serait du voyage. Sa patience fut payante car son cousin et une escorte de mousquetaires arrivèrent le soir. Ils dormiraient au château et partiraient tôt le matin.

    Sur les ailes du temps, la tristesse s’envole.

    Il est évident que cette nuit-là Gabrielle n’arrivait pas à dormir, trop excitée par tout ce qu’elle allait découvrir à Versailles. Elle décida de prendre l’air et elle entendit un homme, un des mousquetaires, il se nommait Marc de Beauharnais et elle passa la nuit avec lui. Loin d’elle l’idée d’arriver déflorée à la cour, non, le jeune mousquetaire avait sur les épaules un fardeau tel qu’il ne pu le porter seul ce soir-là. Il lui avait longuement parlé de sa femme, de son fils, de l’incendie qui lui avait fait tout perdre. Elle l’avait écouté, elle l’avait consolé par sa simple présence et sa douceur et elle l’avait réconforté du mieux qu’elle pu, partageant cette peine qui lui rongeait le cœur. Elle l’avait laissé s’endormir, sur ses genoux, il était épuisé et c’était bien compréhensible. Elle l’avait longuement observé, son sommeil paisible, le visage enfin relâché, il dormait simplement, reprenant sans doute les forces nécessaires pour une journée. Il la touchait, elle n’était pas incommodée par ce jeune homme, au contraire, elle était bien près de lui. Elle était elle, tout simplement, oubliant son titre lorsqu’elle l’avait serré dans ses bras accueillants. Le temps passait et la position peu confortable et surtout peu appropriée finit par avoir raison de la demoiselle qui délicatement posa la tête du mousquetaire sur le sol.

    - Soyez apaisé, Monsieur de Beauharnais, les étoiles veillent sur votre sommeil et mes plus douces pensées vous accompagnent.

    Elle se permit de déposer un chaste baiser sur le front du jeune homme avant de se diriger vers ses appartements où elle trouva à son tour le repos, un sourire aux lèvres. La nuit fut courte mais c’est avec joie qu’elle retrouva son cousin dans la calèche qui les mènerait à Versailles. Les bagages étaient tous en ordre, Sin suivait le cortège de l’escouade de mousquetaires qui entourait l’attelage. La vie douce, bohème, remplie des aventures de ses livres, des quêtes imaginaires, se terminait ici. Elle disait au revoir à son château pour mieux dire bonjour à une nouvelle vie, plus… « Adulte ». Durant le trajet, elle posa mille et une questions à Philippe avant de s’endormir, épuisée de sa nuit et du voyage non sans avoir jeté un dernier regard sur Marc de Beauharnais dont elle conservait précieusement la lettre qu’il avait déposée au petit matin.

    Faste et retrouvailles.

    20 ans et toute l’innocence d’une enfant, elle découvre les lieux comme une fillette découvre un arbre de noël richement décoré. Rien à dire, aucune parole ne traverse les lèvres de la Duchesse quand elle passe les portes de ce château aux dimensions qui lui font perdre la tête. Elle découvre ses appartements, douillets et confortables, elle imagine alors visiter les moindres parcelles de cet endroit sachant pertinemment qu’elle ne pourra pas le faire. Philippe la rassure et lui fait découvrir son nouvel environnement. La première rencontre fut heureuse puisqu’elle retrouve une amie, une grande sœur Flore Duchesse de Bar de sept ans son aînée. Elles se sont rencontrées lors d’une soirée et entre elles les conversations avaient tout de suite été fructueuses et elles avaient entretenu une correspondance suivie. Gabrielle avait assisté au mariage de son amie, la soutenant dès qu’elle en ressentait le besoin. Aujourd’hui, entre les murs de ce château, Flore fut d’une aide précieuse pour comprendre les rouages de la Cour et elle sait qu’elle peut compter sur elle en toute occasion. Flore n’a jamais manqué une seule fois de veiller sur elle et, même à Versailles, la Duchesse ne semble pas vouloir agir autrement.

    - Une lettre pour vous, Duchesse.
    - Merci Madeleine.

    Nul besoin d’ouvrir le pli, l’écriture sur l’enveloppe et le sceau qui la fermait suffisaient à la Duchesse pour connaitre l’expéditeur de cette missive. Elle ne retint pas un soupir d’agacement en la présence de Flore avec qui elle prenait le thé ce jour-là.

    - C’est encore lui. Ne se lassera-t-il donc jamais ?
    - De qui parlez-vous ?
    - Jóhann, Duc d’Islande, Prince de Vik.
    - Sa réputation n’est plus à faire à la Cour.
    - Nous ne nous sommes croisés qu’une fois.
    - Les coups de foudre existent, mon amie.
    - Sa cour me rend mal à l’aise tout comme son regard. Je ne saurais vous dire pourquoi mais il m’incommode.
    - Il est à Versailles en ce moment.
    - J’en suis consciente et je prie chaque jour que nos chemins ne se croisent pas.
    - Ne faites pas l’enfant, vous finirez par le croiser, il faut vous y préparer.
    - La fuite ?

    Avait-elle dit avec un sourire enfantin, s’en était suivi des éclats de rire et une conversation sur l’art de remercier les hommes, même si Gabrielle doutait pouvoir agir ainsi un jour. Le Duc d’Islande était du genre pressant et Gabrielle n’avait jamais été courtisée de la sorte, et elle n’appréciait que peu l’empressement de cet homme qu’elle n’avait croisé qu’une fois. Elle avait ce sentiment profond qu’il n’était pas ce qu’elle cherchait. Alors jamais elle n’avait répondu à ses lettres et elle tentait au mieux de l’éviter. Versailles et ses fêtes, Versailles et ses magnifiques jardins… Versailles et sa Cour qu’elle apprenait à apprivoiser.

    Le sort fait les parents, le choix fait les amis.

    Les premières sorties de Gabrielle furent pour voir dans quelles conditions Sin, son étalon, avait été traité lors de son arrivée à Versailles. Nul doute qu’il ait été choyé par un des palefreniers du Roi mais la Duchesse aimait à s’assurer du bien être de ceux qui comptaient à ses yeux. Et puis … quitter ainsi le domaine de Versailles lui permettrait peut-être de recroiser un homme qu’elle avait cherché en vain depuis son arrivée. Elle avait entendu parler du camp ou les mousquetaires résidaient et il ne devait pas se trouver si loin des écuries … du moins elle l’espérait. Elle fit la rencontre ce jour-là de Valère, palefrenier qui avait été affecté aux soins journaliers de son étalon. Elle s’entendit fort bien avec lui, l’homme avait su trouver les mots qui rassurèrent la Duchesse. Elle revint fréquemment le voir lui et son étalon, lui demandant de préparer Sin alors qu’elle faisait quelques pas à l’extérieur cherchant d’un œil curieux celui qui semblait si bien se cacher d’elle. Après un mois à peine passé à Versailles, elle fit une rencontre forte agréable. Elle fut ainsi présentée par l’intermédiaire de Valère à Vera, Comtesse de Scanie. C'était la première fois qu’elle lui adressait autre chose qu’un simple bonjour courtois, la vie à la Cour du Roi Soleil étant d’avantage portée sur l’art du paraître plus que sur les longues conversations instructives. Ce jour-là, néanmoins, les deux demoiselles prirent le chemin d’une balade ensemble ce qui permit de se découvrir l’une l’autre.

    - Duchesse, c'est un plaisir de vous rencontrer.
    - Plaisir partagé, Comtesse.

    Vera fut la première à qui elle parla ouvertement de sa famille, qui n’en avait que le nom et visiblement, et même si la sienne fut à l’inverse bien trop présente, elles se trouvaient facilement des points communs. Les jours passèrent et les rencontres également, une partie de cartes, un thé, un récital, une fête, une balade, ou simplement un peu de bavardages dans les jardins. Les deux jeunes femmes se retrouvaient aussi souvent que possible. Lors d’une balade son amie intercepta un énième regard vers ce campement vide et la curiosité de Vera ne manqua pas cette fois là non plus.

    - Vous avez perdu quelque chose, chère amie ?
    - Pardon ?
    - Vous semblez ... absorbée par le campement, très chère.
    - J’y cherche un regard familier, mais je finis par croire qu’il n’existe que dans mes souvenirs.
    - De qui donc s'agit-il ? Peut-être puis-je vous aider ?
    - Le mousquetaire Marc de Beauharnais, il faisait partie de l'escorte venue me chercher à Vendôme. Vous le connaissez ?
    - De nom et par sa réputation d'homme intègre. Je vais me renseigner auprès de Bérénice Delhange, je pense qu'elle pourrait nous venir en aide pour retrouver la trace de cet insaisissable mousquetaire.
    - Merci….

    Ainsi elle aurait peut-être des nouvelles plus fraîches, peut-être pourrait-elle enfin savoir comment se porte le mousquetaire, elle pourrait peut-être même le revoir ? Discuter avec lui serait un réel bonheur… Quoi qu’il en soit, elle savait que Vera avait de nombreux contacts à la Cour et en dehors et elle était heureuse de pouvoir compter sur la discrétion de son amie. La vie à Versailles n’était pas simple tous les jours mais… elle était vivante et c’était une chose qui changeait beaucoup Gabrielle. Versailles… et son avenir incertain.


    « Que diable, vous êtes à Versailles ! »

    Un paradis ou un enfer versaillais ?

    Tout comme de l’amour à la haine, de la tristesse à la joie, du paradis à l’enfer il n’y a qu’un pas. Vaquant à loisir depuis sa naissance sur les terres de Vendôme, elle n’a pas eu le plaisir de côtoyer la Cour et encore moins les courtisans. Proche du Roi tout en étant éloignée, elle n’a eu de cesse de s’imaginer la vie à Versailles. Forte des récits de son bien aimé cousin, elle ne peut qu’appréhender avec une infinie curiosité les découvertes que qu’elle va y faire. Versailles est comme ce livre dont elle n’aurait fait qu’effleurer la couverture sans avoir eu le plaisir d’en lire les premières lignes ou comme ce gâteau qu’elle n’aurait pu regarder que de loin avec l’interdiction formelle d’y toucher. Gabrielle est une Duchesse, élevée comme telle, elle sait que sa place est là-bas, auprès de son cousin et du Roi, elle y tiendra son rang et son rôle. Alors définitivement, aux yeux de cette jeune femme que tout oppose au mode de vie versaillais, c’est une nouvelle expérience, un nouveau terrain de jeu sur lequel, à défaut d’être la reine du plateau, elle ne sera pas un simple pion qu’on avance pour se protéger. Gabrielle est bien décidée à découvrir avec sa gentillesse et sa douceur habituelle ce magnifique édifice et ces habitants hauts en couleurs. Voilà un petit poisson de plus dans un panier de crabes féroces … la vertu contre le vice, voilà un thème indémodable, même à Versailles.

    Vérité ou fantasme du complot ?

    Un complot à Versailles ? Comment pourrait-elle seulement le savoir ? Il paraît évident que ce n’est pas la première chose qu’elle a demandé à son tendre cousin lorsqu’il lui a annoncé par missive son arrivée prochaine à la Cour du Roi Soleil. Pourtant la jeune femme est très observatrice, son regard océan semble voir d’une façon déconcertante tous les liens qui se tissent … atout ou handicap l’avenir nous le dira. Pour le moment la théorie du complot reste selon elle un magnifique ouvrage qu’elle a eu plaisir à lire et dans son esprit vif et aventureux elle a une façon particulière d’appréhender la chose. Néanmoins, si sa candeur et sa naïveté semblent parfois sans bornes, certains devraient se méfier de son érudition et de sa sagesse qui, combinées à un charme naturel, font d’elle une demoiselle qu’on aurait tort de croire sotte et muette.

    Plutôt colombe ou vipère ?

    « Ma douce colombe » est le surnom que lui a donné sa nourrice à peine l’eut elle pris dans ses bras. En vingt ans d’existence, jamais la demoiselle n’a pu lui donner tort. Gabrielle ne commère pas, elle est une oreille attentive, elle sait comprendre les choses mais si les commérages peuvent la faire sourire elle n’y prête qu’un intérêt minimum. Néanmoins, elle peut comprendre que certaines personnes apprécient ce genre de commentaires parfois amusants sans toutefois y participer ou donner de l’importance à ce qui pourrait détruire une personne et ses proches. Elle ne souhaite pas apporter de l’eau aux moulins des pires cancaneurs de France. On ne peut juger ce qu’on ne connaît pas.

    « Plus bas la révérence, plus bas. »

    Miline
    Majeure et Vaccinée partout dans le monde
    Régulière 5/7
    Longue vie au roi
    Par une amie.
    Aucune pour le moment, j'apprécie les réponses rapides de la part des administrateurs ^^



Dernière édition par Gabrielle de Vendôme le 12.10.10 13:29, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Quelqu'un a laissé la brebis pénétrer la tannière...    Quelqu'un a laissé la brebis pénétrer la tannière...  Icon_minitime08.10.10 15:15

+ 1
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Amy of Leeds


Amy of Leeds

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
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MessageSujet: Re: Quelqu'un a laissé la brebis pénétrer la tannière...    Quelqu'un a laissé la brebis pénétrer la tannière...  Icon_minitime08.10.10 21:56

Bonjour et bienvenue à toi ! Smile

Je ne sais pas si tu as terminé ta fiche puisque c'est encore indiqué en U.C mais je me permets de faire quelques remarques tout de même. ^^

Je suis une admin zélée Razz

Ton lien avec Phil est super bien décrit, rien à redire, ta jeunesse aussi mais par contre nous demandons à nos perso prédéfinis de développer l'ensemble de leurs liens. What a Face Donc celui que tu as avec Flore, Marc etc etc ^^

Peut-être voulais tu le faire dors et déjà ! Si c'est le cas, ne tiens pas compte de ce message. Razz

Dis nous en tout cas lorsque tu auras terminé Wink

A très vite Smile
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MessageSujet: Re: Quelqu'un a laissé la brebis pénétrer la tannière...    Quelqu'un a laissé la brebis pénétrer la tannière...  Icon_minitime12.10.10 13:35

Merci beaucoup !

Voilà ma fiche est à présent terminée.

J’ai développé tous les liens du PV mais n’hésitez pas s’il y a la moindre question ou le moindre ajout à faire ^^
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MessageSujet: Re: Quelqu'un a laissé la brebis pénétrer la tannière...    Quelqu'un a laissé la brebis pénétrer la tannière...  Icon_minitime12.10.10 13:59

Bonjour ! Bonjour ! What a Face

Eh bien ... j'ai rien à dire ! Razz (Oui tu m'as coupé le sifflet ! Razz )

Non mais sérieusement, rien à redire, tout est là, tout est respecté. Deux fiches parfaites dans la même journée, ça nous manquait ! Very Happy

Donc bienvenue parmi nous !

Très bon jeu à toi ici ! Very Happy

Je te laisse prendre le chemin des logements, des rangs et des liens.

PS : En plus je pouvais dire qu'amen à Clémence Poésy ! **
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MessageSujet: Re: Quelqu'un a laissé la brebis pénétrer la tannière...    Quelqu'un a laissé la brebis pénétrer la tannière...  Icon_minitime

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Quelqu'un a laissé la brebis pénétrer la tannière...
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