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 'Fair ladies masked are roses in their bud' [Francesco di Venezia]

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Frances Cromwell


Frances Cromwell

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Certes, mon époux y occupe une place, mais le reste est tout entier dévoué à ma vengeance.
Côté Lit: Personne, hormis mon époux, à l'occasion, en Angleterre. Mais comme je suis en France à présent...
Discours royal:



La B e l l e D a m e sans Merci

Âge : 28 ans
Titre : Comtesse de Longford
Missives : 716
Date d'inscription : 06/06/2008


'Fair ladies masked are roses in their bud' [Francesco di Venezia] Empty
MessageSujet: 'Fair ladies masked are roses in their bud' [Francesco di Venezia]   'Fair ladies masked are roses in their bud' [Francesco di Venezia] Icon_minitime22.07.11 0:20

'Fair ladies masked are roses in their bud' [Francesco di Venezia] Icon1f 'Fair ladies masked are roses in their bud' [Francesco di Venezia] Icon21j‘Fair ladies masked are roses in their bud;
Dismasked, their damask sweet commixture shown,
Are angels vailing clouds, or roses blown.’

Love’s Labour’s Lost, Act V, scene 2.


Banquet Hall, Loreena McKennitt.

Le bruissement d’un voile sur le sol. Le tintement des perles d’un bracelet, et le petit pas léger d’un ange. Minuit allait bientôt sonner et une étrange créature, sans doute mi-humaine mi-fée, se faufilait parmi les danseurs. Tous portaient un masque, y compris la nouvelle arrivée. Ce soir, elle était Cassandre, la malheureuse prophétesse que personne ne daignait écouter, en dépit de la triste véracité de ses prédictions. Mais si derrière le masque Cassandre se révélait être, pour l’observateur particulièrement attentif, Mary of Monaghan, il fallait toutefois noter quelques malheureuses similitudes entre ces deux personnages. En effet, la jeune irlandaise détenait –hélas ! des informations précieuses sur ce que l’on pouvait considérer comme le climat politique de l’Irlande, informations qui, si découvertes ou révélées à certaines personnes, pouvaient donner un avantage certain à la couronne d’Angleterre. Mais pour l’heure, Cassandre ne semblait nullement pressée d’avantager la dite couronne qui, disait-on, exerçait un pouvoir suffisamment fort pour s’approprier sans vergogne des terres irlandaises. Non, en réalité, les ambitions de cette Cassandre d’un soir, si toutefois l’on pouvait les considérer comme telles, étaient bien plus modestes. Pour cet esprit innocent et ignorant tout des rouages de l’Intrigue, il s’agissait juste de préserver, par le silence, la vie d’êtres chers.

Et tandis qu’une timide Cassandre fendait la foule de courtisans pour gagner une fenêtre, dans l’espoir d’y respirer quelques bouffées de l’air frais de la nuit, la discrète Mary, cachée derrière son masque, était à mille lieues de se douter que sa vie basculerait au cours de cette soirée. Au reste, comment aurait-elle pu le deviner, puisqu’elle ne possédait guère de facultés pour prédire l’avenir, elle qui se concentrait sur le passé et sur les joyeux souvenirs qui venaient égayer ses mornes journées auprès de la duchesse d’Orléans ? En effet, la présence de Mary, le ‘cadeau’ envoyé par Charles II à sa sœur bien-aimée, était constamment requise par Madame, qui désirait animer ses conversations de violon. Et bien sûr, on ne pouvait décemment refuser de jouer pour la sœur du souverain d’Angleterre, surtout lorsque les vêtements que l’on portait et la place que l’on occupait à la Cour venaient de ce même souverain.

Mais ces derniers jours, Mary n’avait point été en contact avec l’entourage de Madame, ces perfides élégantes, comme les nommait Matthew. Terrée au fond de son lit, terrassée par un mal étrange qui aspirait ses forces et l’obligeait à se reposer constamment, la jeune irlandaise avait en effet manqué plusieurs épisodes de cette vie à Versailles, trop occupée qu’elle était à essayer de ne pas vomir le peu de nourriture qu’elle parvenait à ingurgiter. Il y avait quelques jours encore, le médecin que son frère avait fait quérir assurait que la pauvre demoiselle ne serait pas sur pied pour le jour du bal que le couple d’Orléans donnait à Saint-Cloud, mais curieusement, le mal qui avait gagné Mary s’en était allé, aussi brusquement qu’il était venu. Matthew avait même été le premier étonné en trouvant sa jeune sœur remise et souriant en buvant un bol de soupe. Décidément, Lady Fortune semblait déterminée à ce que Mary se rende aux festivités.

Et ce fut ainsi que la jeune irlandaise parut au milieu de cette cour de débauchés notoires qui songeaient qu’un simple masque pouvait dissimuler leurs péchés. Vêtue d’une tunique blanche, drapée à la romaine comme dans ces tragédies de Shakespeare où l’on représentait les vices de Rome pour mieux enfoncer ceux de la Cour d’Angleterre, Mary avait l’air d’une brebis égarée au milieu de loups affamés. Par-dessus tout, le blanc tranchait sur les couleurs vives et les dorures que les courtisans affichaient. Par-ci par-là, on pouvait reconnaître des pastiches que les femmes ajoutaient à leurs cheveux, augmentant ainsi la quantité de boucles, mais donnant un effet des plus artificiels. Mary, elle, n’avait rien de tout cet attirail clinquant. Ses cheveux étaient détachés, soutenus légèrement par quelques nattes, largement dissimulées sous un long voile dépourvu de dentelle. Son masque, quant à lui, était la simplicité même, ne comportant pour seul ornement qu’une larme argentée que les lumières des bougies faisaient discrètement briller. Rien n’indiquait son rang, ni même son identité. Rien ? Et pourtant, un indice demeurait. Car si cette gracieuse Cassandre s’était promis de ne point faire tomber le masque, ne connaissant que trop bien les conséquences de cet acte, elle laissait pourtant transparaître un aspect de la jeune Mary of Monaghan. Cet indice se trouvait d’ailleurs à son poignet sous la forme d’un bracelet de perles qui, si aux yeux des élégantes de Versailles ne valait rien, avait pourtant une valeur capitale pour la jeune irlandaise qui l’avait reçu de sa mère des années auparavant, peu de temps avant qu’elle n’embarque pour l’Angleterre. Ainsi, cette simple rangées de perles se trouvait elle être un véritable trésor que Mary chérissait et que pour rien au monde elle n’aurait accepté de céder. Autant s’arracher le cœur.

Et tandis que Mary quittait à présent son poste d’observation près de la fenêtre pour chercher quelque chose à grignoter sur l’une des nombreuses tables de l’autre côté de la pièce, un courtisan visiblement éméché eut l’idée judicieuse de réclamer un baiser de cette pauvre Cassandre qui passait par là. Alors qu’il attrapa son bras et l’attira vers lui, Mary eut l’étrange réflexe de lui enfoncer son coude dans l’abdomen pour ensuite prendre la fuite sans demander son reste. Elle arriva au buffet toute essoufflée et se remettant à grand peine de ces émotions mais surtout de sa surprise : la violence du coup porté à son agresseur. C’était bien la première fois de sa vie qu’elle agissait ainsi ! Si son père l’avait aperçue à cet instant, nul doute qu’il aurait songé à la déesse guerrière Morrigan plutôt qu’à la fragile Cassandre ! Mais il ne fallait point savourer cette victoire trop vite : Lady Fortune se mêlerait de la suite.

Mary saisit une pâte d’amande et tandis qu’elle avalait ce petit délice, elle passa machinalement sa main sur son poignet droit, là où elle avait l’habitude de triturer son bracelet. Mais pour la première fois, ses doigts ne touchèrent que sa peau. Prise de panique, elle remonta sur son bras, fouilla dans sa manche, mais rien n’y fit : le bracelet ne s’y trouvait pas. A la place, elle avait une marque rouge disgracieuse, la trace des jointures du courtisan éméché. Apeurée, elle regarda autour d’elle, sur la table du buffet –peut-être était-il tombé dans ce plat de fruits ; au sol. Elle secoua sa tunique, vérifia son voile. Rien. Rien que du vide et cette Absence.

Au bord du gouffre, elle songea que le bracelet se trouvait peut-être encore sur les lieux de son agression et sans réfléchir, elle se hâta de rejoindre l’endroit. Le courtisan n’y était plus mais le bracelet n’apparaissait nulle part sur le sol. Agenouillée, Mary fouillait chaque recoin possible, jusqu’à ce que l’idée lui vienne que son bracelet pouvait se trouver dans son ancien poste d’observation, la fenêtre. Ni une ni deux, la jeune irlandaise se releva et courut rejoindre l’endroit. A sa grande surprise, elle trouva un homme tenant dans l’une de ses mains son bracelet. S’avançant comme pour prendre son bien le plus précieux, elle s’exclama d’une voix soulagée : ‘Oh c’est le mien ! Vous l’avez retrouvé ! Monsieur, je vous en suis infiniment reconnaissante !’ Hélas, elle ne savait pas encore à qui elle avait affaire.
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